Mode hors ligne sous Lyx

Bonjour à tous !
Je suis en train d'écrire un formulaire sous Lyx et j'aimerais que toutes mes expressions aient "l'apparence du mode hors ligne" (ex : belles et grandes intégrales à la place des petites ramassées avec les bornes comprimées :-X) sans avoir les inconvénients du mode hors ligne (une formule centrée par ligne.
En effet, pour une question de place je voudrais par exemple pouvoir mettre 3 belles formules par lignes !!

Une idée de comment faire ?
Merci !


[SOLVED] : Ecrire \everymath{\displaystyle} dans le préambule Latex de Lyx (ici https://tex.stackexchange.com/questions/133681/how-do-i-add-something-to-the-preamble-in-lyx)

Réponses

  • C'est une mauvaise idée : le mode en ligne est prévu pour que les lignes soient espacées de façon uniforme sans ruiner le « gris typographique ».

    Mais $\rm\LaTeX$ permet de tout faire, même le pire : il suffit de mettre « \displaystyle » après le dollar ou le backslash-parenthèse. Cela permet d'intégrer dans le fil du paragraphe des formules comme $\displaystyle\int_0^{+\infty}\frac{\sin t}{t}\mathrm{d}t=\frac{\pi}2$ qui, tout en étant belles en elles-mêmes, nuisent gravement à la mise en page lorsqu'elles sont dans le texte.
  • Ne l'écoute pas, Scientifix. J'ai tout passé depuis longtemps en "hors ligne", j'en suis ravi et je ne suis pas encore ruiné :-P. (Je peux même dire au contraire que j'économise sur mes yeux par rapport aux formules où la densité de symboles au mm² est comparable à la densité de Tokyo ou des les grandes métropoles...)
    En fait, je fais l'inverse de la plupart des auteurs : je n'utilise qu'exceptionnellement le mode hors-ligne. Donc je compense la place perdue sur les équations en ligne au format "normal" par la place gagnée à ne pas écrire une formule centrée toute les trois lignes. Et visuellement, je trouve que c'est aussi beau, esthétique et équilibré...

    Ce qui plaît à certains peut ne pas plaire à d'autres. Tex/Latex est très bien, mais il faut prendre garde que certains "automatismes" n'ont pas vraiment de sens en mathématiques qu'on ne lit pas comme un roman. Ainsi les calculs de mise en page ont été faits pour convenir à la lecture de texte au kilomètre (nombre signes par lignes et nombre de lignes par page : tout cela a été étudié et est connu depuis fort longtemps). Mais est-ce que cela a un sens pour un texte mathématique qu'on lit en diagonale, en s'arrêtant tous les $n$ symboles, en revenant en arrière, etc. ?
    Idem pour les espacements, souvent inadaptés (quasiment toutes mes listes sont à itemsep = topsep = 0pt et ça ne me choque pas car l'écriture normale est à interligne = 1 et non pas 1,5...).
    Enfin, concernant le mode "hors-ligne", j'aimerais bien savoir qui écrivait ainsi sur ses cahiers et ses copies d'examen (je veux dire : dans le temps où l'on prenait le cours avec un stylo et une feuille ;-)) ??? Je ne me suis jamais dit : tiens, je vais écrire $\int_a^b (x)/x dx$ parce que comme ça j'aurais un "gris typographique" correct sur ma feuille ! J'écrivais tout naturellement $\displaystyle \int_a^b \frac{\displaystyle f(x)}{x} dx$ et je mettais un peu plus de place en-dessous. Alors pourquoi diable se l'imposer aujourd'hui avec l'ordinateur ?

    Je ne connais plus \frac, je n'utilise que du \dfrac. Je ne connais plus \int ou \sum, je n'utilise que \intt ou \summ défini en local de la même façon (par exemple \newcommand{\summ}{\ds\sum\limits} avec \ds = \displaystyle). Et je trouve le résultat tout à fait pertinent et loin d'être choquant ou ridicule comme certains le disent ici ou ailleurs.

    Bien sûr, quand je dis que je n'utilise "que", ce n'est pas non plus un sacerdoce. Pour écrire la racine nième en "deux-k-pi-sur-n" avec le e pour l'exponentielle (au lieu de exp(...)), je passe par un frac, sinon là ça devient horrible. Bref, tout est question de recul et d'appréciation. Il faut de temps en temps regarder au cas par cas, ce qui est rapide avec les compilations régulières...
  • Effectivement placer du displaystyle dans un paragraphe casse complètement la mise en page ! D'ailleurs pour avoir écrit quand même pas mal de maths ces dernières années je vois mal des situations où on a des formules assez grosses dans une phrase, soit on fait une phrase contenant juste le nom des objets (genre soit $A$ un ensemble blabla et $f$ une fonction tructruc) soit on fait un calcul et dans ce cas là on utilise le mode math qui va détacher le calcul du reste et va rendre le tout plus lisible.
  • Merci de vos avis (partagés ^^) et de vos conseils.
    Est ce que vous connaissez les réglages LYX pour écrire en hors ligne partout ?
    Pour ceux qui me prennent pour un hérétique, je rappelle que j'écris un formulaire, donc pas de texte et de formules mélangés (ouf ;) ) !!
    Merci
  • Je réitère ce que j'ai dit plus haut : le \everymath{\displaystyle} est une mauvaise idée ! Il faut savoir nuancer selon le contexte et adapter ici ou là...
    Maintenant, pour un formulaire, peut-être que ça peut passer et que c'est même préférable. Il faut tester, voir concrètement, c'est la seule façon de faire.
    Tiens, ça me rappelle qu'il y a quelques années, j'avais mis tout le cours de physique de prépa en fiches. Voilà ce que ça donne pour avoir une idée. Bien sûr, ça n'a rien à voir avec un livre (la page est bien dense, c'est le but d'une fiche aussi), mais il y a des formules en ligne et même de l'encadrement, ce qui n'arrange rien au niveau de la mise en page. Mais ça n'a pas empêché d'avoir des retours très positifs...

    *******************************************

    Concernant la discussion engagée, j'enfonce le clou car le sujet est central pour moi : il n'y a aucune hérésie à vouloir s'émanciper de règles caduques et/ou basées sur des us et des coutumes qu'on reprend de générations en générations !

    Au passage, les livres imprimés et écrits avec Latex sont loin de respecter les standards du programme, ne serait-ce que du point de vue de la mise en page. On peut comprendre aussi (ou non) qu'un éditeur cherche à gagner de la place sur une page. (C'est la seule explication que j'ai trouvée, elle peut être complètement erronée alors je suis preneur de toute info sur le sujet...) Ainsi on voit des marges ridicules étroites dans certaines collections récentes, ou bien l'utilisation de tailles de police lilliputiennes qui vont à l'encontre des préconisations pour le confort de la lecture.
    Cela est "bien" ou "mal" selon le point de vue auquel on se place, mais c'est, et il est totalement injuste de laisser croire qu'il n'y a qu'une seule bonne méthode en vigueur dans l'édition...

    Sinon, pour faire un test, je suis preneur d'une ou deux pages rédigées "selon les règles de l'art latexien"(*) afin que je les mette en forme de façon "hérétique", histoire de voir si vraiment c'est si horrible que ça.
    Quelqu'un est partant ?

    (*) Des pages représentatives d'un livre mélangeant textes et formules avec définitions, théorèmes, démonstrations, etc. Pas des pages tirées d'un article de recherche avec une moitié de gros calculs à présenter effectivement en hors-ligne, sinon ça n'a pas d'intérêt...69210
  • Bien d'accord sur le fait que \everymath{\displaystyle} est une mauvaise idée mais c'est la réponse technique pour éviter de taper \displaystyle après chaque dollar ouvrant. Et je peux bien croire que cette fiche a été appréciée, ce n'est pas pour autant un modèle de typographie.
  • Précisément, je ne cherche surtout pas à faire un "modèle". La forme doit permettre au fond de s'exprimer encore mieux, elle ne doit pas être un carcan, un canevas à suivre impérativement.
    C'est pour cela que des interlignes fluctuantes ne me gênent pas. Si la lecture devient plus fluide par exemple, c'est cela qui doit primer selon moi...
  • Pour un exemple concret d'utilisation du displaystyle en ligne par un auteur renommé (du moins connu), voir le 2) de ce message : phorum/read.php?6,1555132,1555330#msg-1555330
  • (En réponse au message phorum/read.php?6,1555132,1555338#msg-1555338)

    "Le fond de l'histoire, pour moi, c'est que des gens vraiment sérieux (Knuth en tête) se sont vraiment penchés sur la question et qu'avant de casser une règle, il faut vraiment y réfléchir à deux fois, voire plus."

    Oui, deux fois est vraiment un minimum. Je réfléchis à ces histoires de présentations/mise en page/typographie depuis plusieurs années...

    Quant à Knuth, son système a été maintes fois revu, preuve qu'il était loin d'être abouti (mais une révérence pour lui et un grand merci tout de même !). Il n'est qu'à voir la définition des marges par défaut dans un document Tex. Personne ne les utilise telles quelles...

    Concernant la présentation proposée (outre qu'elle ne m'a quasiment rien appris que je ne savais déjà), je pense qu'elle s'adresse surtout à ceux qui ne connaissent vraiment rien au sujet, et elle n'évite donc malheureusement pas l'écueil déjà signalé concernant la typographie avec ses injonctions : "ça c'est le bien... ça c'est le mal..."
    L'exemple le plus significatif, c'est le point sur la réduction des marges (p.18) avec ce rappel : "Nb de caractères par ligne conseillé : $\in [45,75]$, idéalement = 66". D'abord je passe sur le mélange texte/maths : une copie comme ça et c'est une citation assurée dans le rapport du jury :-D (surtout avec le ":" juste avant !!). Bien sûr on rétorquera que c'est une présentation... Et alors ? Y aurait-il donc des façons de faire différentes suivant les buts recherchés différents ? Intéressante idée (que je défends depuis le début ;-)).
    Surtout, comme je l'ai rappelé, ce sont des chiffres qui valent pour un roman. Ils sont issus d'études sur la lecture, le confort du lecteur, la fatigue occulaire, etc. Mais en maths ??? Qui lit 15 pages d'affilée de son traité d'algèbre préféré le soir avant de s'endormir ? Qui s'enfile le tome 3 des exercices pour l'ENS de Saint-Pierre et Miquelon en une après-midi sur la plage ??
    Bref, cf. ce que je disais plus haut... Et au passage, ce nombre, même pour la littérature, est loin d'être la norme. Il suffit d'ouvrir quelques bouquins et de compter. Je l'ai déjà fait quand je m'intéressais justement à cette question (et que j'écrivais des romans, moi aussi 8-)).

    Au final, je pense que c'est comme pour toute activité : il faut connaître les règles de base pour savoir les contourner suivant le but que l'on cherche à atteindre. C'est vrai aussi qu'on peut vérifier que sur le forum, certaines règles de typo élémentaires (espacement avant après les signes tels que ":", "()", "!", etc.) sont loin d'être maîtrisées par tous les intervenants, et donc ces "rappels" ne sont pas inutiles...
  • Ben désolé mais cette fiche est une horreur typographique
  • Merci pour vos commentaires et le débat ... pour revenir à la question initiale : connaissez vous les réglages à réaliser sous LYX pour écrire partout en mode hors ligne (\intt, \summ, etc ... ne sont pas reconnus par la zone "insérer les maths") ?
    Merci !
  • Merci pour la réponse, ça marche !!

    Pour ceux qui cherchent comment faire :

    Ecrire \everymath{\displaystyle} dans le préambule Latex de Lyx (ici https://tex.stackexchange.com/questions/133681/how-do-i-add-something-to-the-preamble-in-lyx)
  • Je réponds au message read.php?6,1555132,1555330#msg-1555330 pour ne pas faire trop dévier le sujet sur l'agrégation interne étant donné que la discussion initiale était issue d'ici.

    Je suis allé vérifier en librairie dans le livre de Skandalis. La mise en page est différente du poly en ligne. Je pense qu'il y a un "standard" éditeur et une charte graphique. Le displaystyle n'est pas aussi présent dans le livre que dans le poly, mais on trouve tout de même en ligne des choses comme des vecteurs en colonne (dont un de 4 composantes !), des fractions, etc. Je l'ai constaté dans d'autres livres de la gamme Im et Ker...

    J'ai fait un rapide tour d'horizon de quelques éditeurs que j'avais sous la main, et le constat est le même partout.
    Par exemple, le nouveau livre de J.E. Rombaldi (Jean-Étienne Rombaldi, Mathématiques pour l'Agrégation Algèbre & géométrie 672 pages, 2017, de Boeck : deboecksuperieur.com) est bourré de displaystyle en ligne ! Choix voulu par l'auteur ou imposé par l'éditeur, je ne sais pas (J.E. Rombaldi pourra nous donner son point de vue s'il passe par là), mais on y trouve par exemple un $\dfrac{\mathbb{Z}}{n\mathbb{Z}}$ écrit ainsi (personnellement je préfère l'écriture classique $\mathbb{Z}/n\mathbb{Z}$...), et en pagaille d'autres écritures fractionnaires et des sommes avec indices au-dessus/en-dessous et non en haut/bas à droite...

    Dans le tout-en-un prépa MP-MP* de chez Dunod, même combat : intégrales en ligne en grand format, sommes (séries) avec indexation en-dessous (et même deux lignes d'indices avec parenthèses englobantes adaptées), fractions, matrices, etc.

    Dans Actions de groupes (Mneimné, Cassini), beaucoup de matrices 2x2 en-ligne...

    Et dans la plupart des livres de géométrie aussi, lorsque les vecteurs sont notés avec des flèches, les interlignes sans cesse fluctuants sont légions...

    Bref, le gris typographique en prend pour son grade dans énormément de productions modernes et je suis persuadé que la plupart des lecteurs ne s'étaient jamais posé la question tout en ayant dans leur bibliothèque des livres favoris respectant strictement ou non la distinction en-ligne/hors-ligne...

    Par contre, et c'est ce qui prime pour moi, je vois finalement peu de bouquins ayant adopté une des deux attitudes extrêmes : tout ou rien ! Au contraire, comme j'ai déjà exprimé l'idée, c'est un mélange d'un peu l'un et l'autre fonction grandement, je pense, des choix très personnels de l'auteur. Pour ma part, ce qui prime dans l'affaire est la lisibilité plus qu'un canon esthétique fondé sur des principes n'ayant pas cours dans la littérature mathématique (du moins dans ce genre de littérature).

    Au passage, je me suis aperçu que mon utilisation des grands signes somme (\sum et \int) était peut-être trop systématique. Dans plusieurs livres, l'auteur utilise un signe de taille "normale", mais place les indices (ou les bornes pour les intégrales) comme en hors-ligne, et la lisibilité reste très bonne.
    Je continuerai donc mes réflexions sur le sujet dans mon coin... :-)
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