Résultats aux OIM : un comparatif intéressant
Bonjour
Je viens de tomber sur un article où l'auteur fait une analyse comparative originale des résultats de différents pays dont la France aux OIM. Les graphiques présentés intéresseront tout particulièrement JLT.
Bonne lecture !
Je viens de tomber sur un article où l'auteur fait une analyse comparative originale des résultats de différents pays dont la France aux OIM. Les graphiques présentés intéresseront tout particulièrement JLT.
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Réponses
* seule une petite proportion des forts en maths ont entendu parler des OIM ;
* le nombre d'heures passées à la préparation de cette épreuve spécifique est nettement plus faible que dans la plupart des pays performants. Or, si avant 1990 environ il était possible de résoudre des exercices d'OIM en n'ayant eu qu'une préparation minimale, ce n'est plus du tout le cas de nos jours.
Bonjour,
Le premier de tes deux points distingue t il nettement la situation avant et après 1992 ?
Si non, ta remarque tombe.
Le second ressemble furieusement à un argument ad hoc pour justifier une évolution nette par rapport aux pays comparés.
Moi j'ai trouvé l'argumentaire bien fait et convaincant.
Il est vrai que j'étais d'accord d'emblée avec la conclusion : renoncer à l'ascenseur social pour se concentrer sur une sous-population consanguine (ce qui est la politique actuelle, même si on prétend le contraire) ne permet pas à la France de tenir son rang sur le plan mondial.
Cordialement
Je suis trop loin de ces choses pour avoir un avis éclairé sur l'argument technique avancé par JLT, mais si la baisse des résultats aux OIM était symptomatique de quelque chose de profond, on devrait avoir une baisse du niveau des élites mathématiques, or ce n'est pas ce que je constate quand je regarde les jeunes mathématiciens (les normaliens, les jeunes docteurs...).
Cela n'empêche que le niveau moyen en maths d'un ingénieur ou d'un prof du secondaire baisse, et ces deux faits sont inquiétants.
Ton avis est intéressant.
Que penses-tu de l'argument de la consanguinité croissante ?
Car il me semble que l'on n'enseigne plus vraiment les maths auprès du public des banlieues, des zones rurales, ce qui nuit à l'expression d'une élite issue de ces publics.
Cordialement
Merci de ne pas me présupposer une condescendance qui n'existe que dans ton regard.
Qu'il y ait ici ou là des bons lycées je n'en doute pas. Mais il n'y a pas de système organisé qui identifie les bons éléments des milieux ruraux ou banlieusards. De fait, il y a des bons éléments qui ne sont pas identifiés, pas développés.
L'enseignement supérieur c'est trop tard. L'enseignement humaniste selon les goûts et capacités, doit arriver dés la seconde.
Maintenant si tu prétends qu'il n'y a pas une plus grande consanguinité dans les grandes écoles aujourd'hui qu'il y a 50 ans, je suis prêt à t'écouter. Si tu as une explication vertueuse de la chose aussi.
Les périodes de préparation des candidats auraient-elles subitement augmenté au début des années 90 pour les pays mieux classés que la France ?
Ou essayes tu de suggérer que le temps d'entraînement des pays mieux classés a toujours été beaucoup plus important qu'en France et que c'est le niveau des problèmes qui a subitement augmenté au début des années 90 ?
L'effondrement dans les classements OIM (mais aussi Pisa et TIMSS) me semble quand même très corrélé dans le temps avec la baisse du niveau d'exigence (fin des maths modernes, diminution des heures d'enseignement en géométrie, nombre de problèmes abstraits moins élevés dans les manuels scolaires, etc..).
Actuellement, on veut compenser cette situation par la création d'une multitude de clubs de mathématiques (c'est une très bonne chose) où les élèves motivés peuvent faire de "l'enrichment" comme cela existe dans d'autres pays. Pense t-on rattraper ainsi tout ce qui n'est plus donné dans l'enseignement primaire et secondaire pour avoir des candidats équivalents à ceux des pays concurrents ?
En clair, je ne suis pas sûr qu'un temps de préparation en club similaire aux pays de tête de classement suffira à rétablir la situation ante (avant les années 90).
Certains pays performants aujourd'hui n'avaient pas un très bon classement en 1990 (Corée du Sud par exemple) et ont progressé depuis.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu de baisse du niveau dans l'enseignement secondaire, ni que cette baisse n'a eu aucun impact sur les résultats à l'OIM, mais il faut éviter de croire que les résultats à l'OIM constituent un miroir fidèle du niveau des meilleurs élèves en math. Les tests plus larges comme Pisa ou TIMSS, même s'ils ont aussi leurs défauts, me semblent plus fiables pour indiquer l'état du niveau éducatif en France.
Quant aux clubs mathématiques : les quelques clubs existants ont un impact réel sur les performances de la France à l'OIM, mais ils sont vraiment trop peu nombreux. Le Royaume-Uni n'a pas un enseignement secondaire vraiment meilleur que le nôtre, mais est régulièrement 15 places devant la France grâce à un système de détection plus large des meilleurs élèves, et grâce à une préparation locale plus poussée.
Ce n'était pas une tricherie parce que le règlement l'autorisait. De plus, connaître les développements limités, la diagonalisation des matrices ou autres notions au programme de Math. Sup. n'était d'aucun secours pour résoudre les problèmes posés aux OIM.
Ce qui est utile par contre c'est qu'un jeune puisse prendre l'habitude de chercher des problèmes moins convenus que ceux du baccalauréat, et participer deux années de suite à l'OIM. On peut obtenir le même résultat en envoyant des jeunes élèves de Première. Ceci s'est produit, je crois.
Bonne nuit.
Fr. Ch.
Ce n'est pas un secret, il y a une préparation spécifique (et ce dans tous les pays qui y participent). Autrement dit aucun système scolaire à lui tout seul ne prépare les élèves pour cette compétition internationale.
Si la France n'a pas une bonne place c'est évidement que la préparation des candidats n'est pas adéquate.
J'ai déjà eu affaire à cette argumentation qui opposait les problèmes « classiques » d'algèbre, d'arithmétique ou de géométrie, lesquels nécessitent de la préparation, et puis les problèmes de prétendu « pur raisonnement », que l'on serait censé trouver ex nihilo, avec bien sûr préférence pour ces derniers, devant quoi nous serions « tous égaux », car bien sûr il faut communier dans la religion de la Sainte Égalité.
Las, ces derniers problèmes appartiennent tout simplement à des parties des mathématiques qui sont moins enseignées que celles que j'ai citées auparavant, comme la combinatoire existentielle ou la théorie des graphes. Et pour avoir quelque chance de les résoudre, eh bien c'est comme le reste il faut s'y entraîner, et il y a des ouvrages pour ça. Tout le monde n'est pas Pascal ou Gauss, même parmi les participants aux OIM.
Bonne journée.
Fr. Ch.
@skyffer3: j'ai enseigné dans un lycée de banlieue et enseigne maintenant dans un lycée de zone rurale.
Je ne pense pas que Mathurin pense à mal ou dénigre quoi que ce soit. En tout cas, ce dont je peux témoigner, c'est que, dans certains établissements pudiquement (hypocritement?) qualifiés de "rural", "isolé", etc.., on est très vite taxé d'élitiste lorsque l'on ne traite pas la version minimaliste du programme. Il m'est déjà arrivé de devoir subir des commentaires, sous forme de reproches, du type "Avez vous conscience de traiter le programme à un niveau très élevé?".
A chaque fois, j'ai rétorqué que mon travail consistait à amener mes élèves le plus haut possible, en prenant en compte leurs aptitudes et leur projet d'orientation. M'aurait-on tenu les mêmes propos si j'avais enseigné dans un lycée de centre-ville? La question est ouverte.
Cordialement.
Y.