Théorie ergodique

Bonjour,

Je me donne $(X,d)$ un espace métrique compact et je note $\mathcal{B}$ la tribu borélienne de $X$ (si je me trompe pas, il s'agit de la plus petite tribu contenant la topologie de $X$ induite par $d$ ?).
Je définis ensuite l'ensemble $$\mathcal{M}(X) = \{\textrm{mesure de probabilité de Borel sur }\mathcal{B}\} \underset{\textrm{dans ce contexte}}{=} \{\textrm{mesure de probabilité sur }\mathcal{B}\}.
$$ Si on considère une application de $\mathcal{M}(X)$ dans $\mathcal{M}(X)$, qu'entend-on par continuité ? Je n'arrive pas à voir quelle peut être la topologie sur un tel espace.
De plus, auriez-vous une définition précise de mesure ergodique ?
Merci d'avance de votre aide.

Réponses

  • La plus naturelle est la topologie vague: $\mu_n\to \mu$ si $\int f\, d\mu_n\to \int f\, d\mu$ pour tout $f$ continue,
  • Tu peux voir les mesures de probabilité sur $\mathcal B$ comme les formes linéaires continues sur l'espace $\mathcal C^0(X)$ des fonctions continues sur $\mathcal X$, qui sont positives ($f \geq 0 \Rightarrow \mu(f) \geq 0$) et de masse $1$ ($\mu(1)=1$). En tant que sous-partie de $\mathcal C^0(X)^*$, on dispose bien d'une topologie induite par la topologie faible-$*$ sur $\mathcal M(X)$.

    En général, on parle de mesure ergodique $\mu$ pour une mesure associée à une fonction $T : X \longrightarrow X$ telle que $T$ est mesurable, et $T_*\mu = \mu$, c'est-à-dire que pour tout borélien $A$ de $X$, $\mu(T^{-1}(A)) = \mu(A)$.
  • @Poirot, tu es sûr que ce n'est pas une mesure invariante que tu as définie, et non pas ergodique ?
  • Oups, effectivement, mes souvenirs de théorie ergodique sont un peu loins.

    La bonne définition d'ergodicité est la suivante : $T$ est ergodique par rapport à la mesure $\mu$ lorsque pour tout $A \in \mathcal B$, si $\mu(T^{-1}(A)) = \mu(A)$ alors $\mu(A) = 0$ ou $\mu(X \setminus A) = 0$.
  • Bonjour à tous et merci de vos réponses !
    $\cdot$ Niveau terminologie on devrait donc plutôt parler de mesure $T$-ergodique plutôt que de mesure ergodique.
    $\cdot$ D'après ces définitions si $X$ non vide, une mesure $T$-invariante sur $\mathcal{B}$ n'est pas $T$-ergodique ?
    $\cdot$ @Poirot, dans ton premier post tu parles d'identifier $\mathcal{M}(X)$ avec $\overset{\sim}{\mathcal{M}}(X) = \{T \in \mathcal{L}(\mathcal{C}^0(X), \mathbb{R}) | T\textrm{ positive de masse }1\}$ si je comprends bien.
    A-t-on $\mathcal{M}(X) \cong \overset{\sim}{\mathcal{M}}(X)$ ?
    D'une part on peut expliciter l'application injective suivante $$
    \begin{cases} \mathcal{M}(X) & \rightarrow & \overset{\sim}{\mathcal{M}}(X) \\ \mu & \mapsto & T:(f\mapsto\int_Xf(x)d\mu(x))\end{cases} .
    $$ Et d'autre part on peut construire l'application $$
    \begin{cases} \overset{\sim}{\mathcal{M}}(X) & \rightarrow & \mathcal{M}(X) \\ T & \mapsto & \mu_T,\end{cases}
    $$ où $\mu_T$ est une mesure de probabilité qui représente $T$ donnée par le théorème de Riesz-Markov. Cependant pour que cette application soit bien définie il nous faut l'unicité de cette mesure. Si on la suppose intérieurement régulière, le théorème annonce son unicité (et dans notre contexte, c'est donc une mesure de Radon). De plus cette application est également injective.
    Donc on aurait bien $\mathcal{M}(X) \cong \overset{\sim}{\mathcal{M}}(X)$, est-ce correct / imprécis ?

    $\cdot$ Dans le théorème de Riesz-Markov un petit détail me gène, il ne nécessite pas la continuité mais se contente d'une forme linéaire positive sur $\mathcal{C}^0(X)$. Le théorème donne ensuite l'existence de $\mu$ de Borel (en particulier $\mu(X)$ finie) telle que $$
    \forall f\in \mathcal{C}^0(X),\quad T(f) = \int_Xf(x)d\mu(x) .
    $$ Ce qui donne pour tout $f\in \mathcal{C}^0(X)$ que $$
    |T(f)| = \Big|\int_Xf(x)d\mu(x)\Big| \leq \mu(X)||f||_{\infty}
    $$ et donc la continuité de $T$. La norme utilisée est la norme uniforme (j'ai donc supposé $X$ espace vectoriel normé).
    Edit : Dans le théorème l'espace $\mathcal{C}^0(X)$ est plus précisément $\mathcal{C}^0(X, \mathbb{R})$ (à valeur réelle) donc la norme uniforme est bien définie pour $X$ espace métrique compact non normé si je ne me trompe pas.
    Mais alors toute forme linéaire positive sur $\mathcal{C}^0(X)$ est continue ? Et en quoi la continuité est nécessaire (ou pas) dans le point précédent ?
  • En général on demande à ce qu'une mesure ergodique soit aussi invariante. En revanche il existe plein de mesures invariantes mais pas ergodique.

    Dans le cas où l'on est en présence de mesures de Radon le théorème de Riesz permet effectivement d'associer de façon bijective mesures et formes linéaires positives.

    Soit $\Psi$ une forme linéaire positive sur $C^0(\Omega)$ et soit $f$ une fonction. Supposons $\Psi(f)>0$, on a $\Psi(f-\|f\|_\infty)\leq 0$ car $f-\|f\|_\infty$ est négative, on en déduit que $\Psi(f) \leq \|f\|_\infty \Psi(1)$. On fait pareil dans le cas $\Psi(f)$ négatif et on voit que $|\Psi(f)|\leq \|f\|_\infty \Psi(1)$. La fonctionnelle $\Psi$ est donc continue.
  • Bonjour Corto et merci de ton aide !
    En général on demande à ce qu'une mesure ergodique soit aussi invariante.
    - Dans le premier point ce que je voulais dire c'est que si une mesure $\mu$ est $T$-invariante elle ne peut pas être $T$-ergodique sur $\mathcal{B}$. Avec $X=[0,1]$ par exemple, par $T$-invariance on a en particulier que pour $A=[0.25,0.75]\in\mathcal{B}$, $\mu(T^{-1}(A))=\mu(A)=0.5$. Mais par $T$-ergodicité on aurait $\mu(A)=0$ ou $\mu(X\setminus A)=0$ mais ce n'est pas le cas (j'ai considéré la mesure de Lebesgue).
    Enfin d'après ce que tu dis, je comprends bien que mon raisonnement est faux, mais je ne vois pas où ?
    Dans le cas où l'on est en présence de mesures de Radon le théorème de Riesz permet effectivement d'associer de façon bijective mesures et formes linéaires positives.
    - D'accords, merci. Et est-ce que le raisonnement de mon post précédent pour le montrer était correct ?

    - Donc finalement parlé de continuité est redondant en supposant déjà la forme linéaire et positive. Ok merci à toi. :-)
  • Ah oui, en fait c'est la définition de l'ergodicité que tu as qui n'est pas bonne. Soit $(X,T,\mu)$ un système dynamique mesuré, on dit qu'un ensemble mesurable est invariant si $T^{-1}(A) = A$, on dit que $\mu$ est ergodique si tout ensemble invariant est négligeable ou de mesure pleine.

    Dans $\R/\Z$ un exercice classique est de montrer que si l'on pose $T_\alpha : x \mapsto x+\alpha$ alors $(\R/\Z,T,\lambda)$ est un système dynamique mesuré (ie, la mesure de Lebesgue est invariante par $T$) et que c'est un système ergodique si et seulement si $\alpha$ est irrationnel.

    Pour ton raisonnement avec Riesz je ne sais pas s'il est correct... tout dépend de l'énoncé du théorème que tu choisis au départ. Si l'énoncé que tu prends est "L'ensemble des mesures de Radon d'un compact $X$ est isomorphes au formes linéaires positives sur $C^0(X)$" alors la question ne se pose même pas.
  • Bonjour Corto,

    - Ok merci de cette précision.
    Dans $\mathbb{R}/\mathbb{Z}$ un exercice classique est de montrer que si l'on pose $T_\alpha : x \mapsto x+\alpha$ alors $(\mathbb{R}/\mathbb{Z},T,\lambda)$ est un système dynamique mesuré [...] ergodique si et seulement si $\alpha$ est irrationnel.
    - Je m'y lance sans trop détailler. La mesure de Lebesgue $\lambda$ est invariante par translation donc c'est système dynamique mesuré. Les éléments $A\subseteq\mathbb{R}/\mathbb{Z}$ qui vérifient $\lambda(A)=0$ ou $\lambda((\mathbb{R}/\mathbb{Z})\setminus A)=0$ sont décris par $\{\varnothing, \mathbb{R}/\mathbb{Z}\}$. Et ce sont les seuls ensembles vérifiant $T_\alpha^{-1}(A)=A$ lorsque $\alpha$ irrationnel.
    Ai-je l'idée ?

    - Voila la forme du théorème sur laquelle je me suis appuyé :Théorème de Riesz-Markov :
    On se donne $X$ espace topologique localement compact et séparé. On note $\mathcal{B}$ sa tribu borélienne et : $$\mathcal{C}_c(X)=\{f:X\rightarrow\mathbb{R}|f\textrm{ continue à support compact}\}$$
    Pour tout forme linéaire positive $T$ sur $\mathcal{C}_c(X)$, il existe $\mu$ mesure de Borel sur $(X, \mathcal{B})$ qui représente $T$ au sens suivant : $$ \forall f \in \mathcal{C}_c(X), \quad T(f)=\int_Xf(x)d\mu(x)$$
    Par ailleurs si on s'impose de plus $\mu$ mesure intérieurement régulière, alors cette mesure existe et est unique.En fait sur un espace localement compact séparé une mesure de Borel et intérieurement régulière est exactement une mesure de Radon. Le théorème donne donc en particulier une unique mesure de Radon.
    Dans mon cas $X$ espace métrique compact (ce qui est suffisant) et je n'ai donc plus la peine de considérer des fonctions à support compact. Cependant la bijection que j'ai essayé d'établir se restreint aux mesures de probabilité sur la tribu borélienne $\mathcal{B}$ de $X$. J'ai $$\mathcal{M}(X)= \{ \textrm{mesure de probabilité sur }\mathcal{B} \}$$ en bijection avec $$\overset{\sim}{\mathcal{M}}(X) = \{T \in \mathcal{L}(\mathcal{C}^0(X, \mathbb{R}), \mathbb{R}) | T\textrm{ positive de masse }1\}$$

    - Je me permets de poursuivre ce fil. J'ai pu montrer que $\mathcal{M}(X)$ était convexe (et j'ai pu lire qu'il était métrisable). Je me donne maintenant $T:X\rightarrow X$ $\mathcal{B}$-mesurable et je considère le sous ensemble $$\mathcal{M}^T(X) = \{ \mu \in \mathcal{M}(X) | \mu \textrm{ mesure T-invariante} \}$$J'ai également pu montrer sa convexité, cependant je n'arrive pas à montrer qu'il est fermé..
    En fait quand on parle de fermé je suppose qu'il faut utiliser la topologie induite par la distance sur $\mathcal{M}(X)$ puisque celui-ci est métrisable ?Je joints en image la distance qui métrise $\mathcal{M}(X)$, avec $f,f_n\in\mathcal{C}^0(X, \mathbb{R})$.

    Merci de votre aide.96698
  • Ai-je l'idée ?
    Heu, pas du tout. déjà il y a beaucoup d'autres ensembles qui sont négligeables ou de mesure pleine. Par exemple $\{1/2\}$ et $\Q\cap[0;1[$ sont négligeable et leur complémentaire sont de mesure pleine. Un autre exemple, prenons l'ensemble $\{ k\alpha \in \R/ \Z : k \in \Z\}$, on voit facilement que cet ensemble est invariant par $T_\alpha$ quelque soit $\alpha$. Cet ensemble est de mesure nulle et il contient une infinité d'éléments si et seulement si $\alpha$ est irrationnel.
  • Bonjour Corto,
    Heu, pas du tout.
    - En repensant aujourd'hui à mon post je me suis rendu compte que j'avais effectivement oublié plein de possibilités..8-)
    Après quelques recherches sur les ensembles $\lambda$-négligeables je n'aurais cependant pas cru que des ensembles infinis non dénombrables (comme l'ensemble de Cantor) puissent être $\lambda$-négligeables.
    Plus en détails, j'essaie de rédiger l'ergodicité du système. Je me place dans le système dynamique mesuré $(\mathbb{R}/ \mathbb{Z},\mathcal{B}, T_\alpha, \lambda)$ où j'ai pris $\mathcal{B}$ comme la tribu borélienne.
    Soit $A\in\mathcal{B}$. Cet ensemble est constitué d'éléments de $\mathbb{R}/ \mathbb{Z}$, et pour chacun de ces éléments je choisi un représentant. Enfin je note $A_0$ la partie de $\mathbb{R}$ décrite par $\displaystyle{\bigcup_{x\textrm{ représentant}}\{x+\mathbb{Z}\}}$. J'obtiens$$T_\alpha^{-1}(A)=A \quad\Leftrightarrow\quad A_0 + \alpha \equiv A_0[1]\textrm{ sur }\mathbb{R}\quad\Leftrightarrow\quad \alpha \in\mathbb{Q}\textrm{ ou }A=\varnothing$$Pour $A=\varnothing$, on a bien $\mu(A)\in\{0, 1\}$. Mais pour $\alpha \in\mathbb{Q}$ on peut trouver $A=[0,0.5]$ par exemple (j'ai considéré $A$ comme les représentants dans $[0,1]$ de ses classes) tel que $\mu(A)\notin\{0, 1\}$. Donc $$T_\alpha^{-1}(A)=A \Rightarrow \mu(A)\in\{0, 1\} \quad\textrm{ssi}\quad \alpha \in\mathbb{R}\setminus\mathbb{Q}$$
  • Après quelques recherches sur les ensembles $\lambda$-négligeables je n'aurais cependant pas cru que des ensembles infinis non dénombrables (comme l'ensemble de Cantor) puissent être $\lambda$-négligeables.

    Bon dans ce cas tu vas manquer de bagage pour faire l'exercice dont j'ai parlé. Tu n'as pas eu de cours sur la théorie de la mesure et l'intégrale de Lebesgue ? Généralement on commence par un gros cours là dessus et ensuite seulement on s'intéresse à la théorie des systèmes dynamiques mesurés.

    Ta démonstration n'est pas correcte. Tu écris
    $$A_0 + \alpha \equiv A_0[1]\textrm{ sur }\mathbb{R}\quad\Leftrightarrow\quad \alpha \in\mathbb{Q}\textrm{ ou }A=\varnothing$$
    Mais c'est faux, j'ai donné dans mon message précédent un exemple d'ensemble $T_\alpha$ invariant (quelque soit $\alpha$) mais non vide. Même si c'était vrai cette équivalence demanderait une démonstration rigoureuse car ce genre de résultats (même quand ils sont vrais) n'ont rien d'évident.
  • Bonjour Corto,

    Si j'ai eu un cours sur la construction de l'intégrale de Lebesgue mais toute la partie sur la théorie de la mesure est passée rapidement.. Je n'ai fait très peu d'exercices sur les mesures.
    Et tout ce que j'ai raconté sur l'ensemble $\mathcal{M}(X)$, sur les mesures de Borel/Radon/intérieurement régulièrement, sur le théorème de Riesz-Markov ne sort pas de mon cours mais de recherches personnelles. Je n'avais également jamais entendu auparavant la notion de systèmes dynamique mesuré.

    Tout cela s'inscrit dans le cadre d'un projet.
  • Bonjour aléa,

    Ok merci je vais regarder.

    Pour continuer sur l'exercice de Corto :
    Dans la suite, je note barre pour désigner la classe d'équivalence.
    Je suppose $\alpha$ irrationnel et $A+\bar{\alpha} = A$ avec $A$ non vide.
    - Je me donne $x_0\in A$, par hypothèse j'ai donc $x_0+\bar{\alpha}$ qui est également dans $A$. Et par suite j'obtiens que $$A_{x_0}:=\{x_0+k\bar{\alpha}|k\in\mathbb{Z}\}\subseteq A$$
    - Puis je continue. Soit j'ai obtenu $A$ entier et alors par dénombrabilité $\lambda(A)=0$. Soit l'inclusion est stricte et je peux considérer $x_1\in A\setminus A_{x_0}$. De même j'obtiens $$A_{x_1}:=\{x_1+k\bar{\alpha}|k\in\mathbb{Z}\}\subseteq A\quad\textrm{avec}\quad A_{x_0}\cap A_{x_1}=\varnothing$$
    - Ainsi de suite je continue et deux cas se posent. J'obtiens que $A$ comme l'union disjointe $$A = \bigcup_{j\in J}A_{x_j}$$ avec $J$ dénombrable (et alors $\lambda(A)=0$) ou avec $J$ infini non dénombrable.
    - C'est donc le cas $J$ infini non dénombrable qui m'intéresse. J'ai pu montrer que la suite $u = (n\alpha - \lfloor n\alpha \rfloor)_{n\geq 0}$ était équidistribuée dans $[0, 1]$ au sens $$\frac{1}{n} \#\{0\leq k<n | u_k\in [a,b]\}\underset{n\rightarrow +\infty}{\longrightarrow}b-a\qquad a\leq b\in[0,1]$$
    (J'écris le membre de droite comme une somme d'indicatrices. Je montre le résultat pour une fonction continue 1-périodique au lieu de l'indicatrice, avec le théorème de Fejèr et le théorème d'inversion de limites. Puis je reviens à l'indicatrice que j'approche par deux fonctions continues.)
    Ainsi cette suite est dense dans $[0,1]$ et pour revenir au problème j'obtiens que les $A_{x_j}$ (en quantité infini non dénombrable) sont denses dans $\mathbb{R}/\mathbb{Z}$.

    Sur le dernier point je ne sais pas trop comment aboutir à quelque chose. J'aimerai conclure soit que $\lambda(A)=0$ (je ne crois pas que c'est possible si je prends l'analogie avec $\mathbb{R} = \bigcup_{\textrm{a irrationnel}}\{a+\mathbb{Q}\}$) ou que $\alpha$ ne peut pas être irrationnel.
    Ou alors peut-être bien que mon raisonnement ne mène nul part ?
  • _Argon, je ne voulais pas être désagréable, j'avais juste un peu peur que tu essayes de mettre la charrue avant les bœufs. Je te souhaite bon courage et réussite dans ton projet :-)

    Tu ne pourras pas conclure que $\lambda(A) =0$ car il se pourrait aussi que $\lambda(A)=1$. En revanche tu te rapproche d'une preuve avec l'idée que $(\overline{n\alpha})_n$ est dense dans $\R/ \Z$ ! Voici une indication :

    Soit $A$ un ensemble invariant, on veut montrer qu'alors $\lambda (A) = 0$ ou $1$, pour se faire on va supposer $\lambda(A)>0$ et on va démontrer que cela implique $\lambda(A)=1$. Le résultat utile de théorie de la mesure est le suivant : si $A$ est un ensemble de mesure strictement positive alors pour tout $\varepsilon>0$ il existe un intervalle ouvert $I$ tel que $\lambda(A\cap I) > (1-\varepsilon)\lambda (I)$. Autrement dit $A$ "remplit" presque tout l'intervalle $I$. En utilisant cela et la densité de $(\overline{n\alpha})_n$ on peut montrer que la mesure de $A$ est aussi proche de $1$ que l'on veut (et est donc égale à $1$).
  • Corto, pas de soucis :-) Chacune de tes remarques m'est constructive et je te remercie du temps que tu as passé.

    Merci pour l'indication, je vais y réfléchir.
  • Bonjour Corto,

    Donc je prends $\alpha$ irrationnel et $A$ invariant sous $T_\alpha$ de mesure strictement positive.
    D'après mon post précédent, j'ai que $$\exists x_0\in A,\quad A_{x_0}:=\{x_0+k\bar{\alpha}|k\in\mathbb{Z}\}\subseteq A$$Et par densité de $(\overline{n\alpha})_n$ dans $[0,1]$, $A$ est également dense dans $[0,1]$.
    Ce que j'aimerai c'est appliquer $$\lambda(A)>0\quad\Rightarrow\quad\forall\epsilon>0\,\,\exists I\textrm{ intervalle ouvert, }\,\,\lambda(A\cap I)>(1-\epsilon)\lambda(I)$$pour $I = [0,1]$ ou "proche" de $[0,1]$.
    Je commence par considérer $I_1$ de la forme $I_1=]x-\delta,x+\delta[\subseteq [0,1]$ pour $x\in [0,1]$ et $\delta>0$ (ça c'est l'existence de l'intervalle ouvert car on a supposé $A$ de mesure strictement positive). Par densité dans $I_1$, je peux trouver $n$ tel que $x_0+n\alpha\in A\cap I_1$ et par suite je note$$I_n=I_1+n\alpha\qquad,n\geq 2$$Enfin la densité de $(\overline{n\alpha})_n$ ou plutôt de $(x+\overline{n\alpha})_n$ permet de montrer que $[0,1]=\bigcup_{n\geq 1}I_n$. Et l'invariance sous $T_\alpha$ donne pour $n\geq 2$ que$$ \lambda(A\cap I_n) = \lambda(A+\alpha\cap I_{n-1}+\alpha) = \lambda(A\cap I_{n-1}) = \cdots = \lambda(A\cap I_1)$$

    Le problème c'est que les $I_n$ ne sont pas en union disjointe, ce qui ne me permet pas de conclure. Suis-je tout de même bien parti ?

    Néanmoins je peux considérer une partie $(I_{nk})_k$ de $(I_n)_n$ où je choisi les $I_{nk}$ de sorte qu'ils soient disjoints. C'est donc une partie finie. Cela me donne $$\lambda(A\cap\sqcup_k I_{nk})>(1-\epsilon)\sum_k^{\textrm{finie}}\lambda(I_{nk})$$.

    Et là je me dis quand faisant tendre $\delta$ vers $0$, l'union $\sqcup_k I_{nk}$ tend vers $[0,1]$ .. ?

    Edit : Correction des "<" par ">".
  • Avec un peu de retard, outre la coquille dans ta dernière inégalité (qui est dans le mauvais sens) tu y es presque. L'idée est bien de paver presque entièrement $[0;1[$ par des $I_{n_k}$. En particulier si la longueur de $I$ est $2\delta$ tu peux recouvrir un sous-ensemble de mesure $1-6\delta$ avec une union disjointes de $I_{n_k}$.
  • Bonjour Corto,

    J'ai édité la coquille merci. Mais je ne vois pas comment avoir le $6\delta$ qui représente $3$ fois la taille de $I$ ?
  • Heu oui j'ai dit 3 fois la taille de $I$ mais peut être qu'on doit/peut prendre une autre constante.

    On pose $I=]a; a + 2\delta[$ et $a_n = \overline{a-n\alpha}$ (je rappelle qu'on travaille avec $T^{-1}$). On choisit $n_0$ de sorte à ce que $a_{n_0} \in [0; \delta^2[$, puis $n_1$ de sorte à ce que $a_{n_1} \in [\delta^2 + 2 \delta ; 2\delta^2 + 2 \delta [$ et ainsi de suite. En d'autre termes on espace les $I_{n_k}$ d'au plus $\delta^2$, de cette façon on pourra mettre environ $1/2\delta$ intervalles sans chevauchement.
  • Bonsoir Corto,

    D'accord merci beaucoup je pense avoir compris l'exercice. :-)

    Pour ce qui est des questions que je me posais, je vais tâcher de ne pas "mettre la charrue avant les bœufs" et approfondir le sujet avant. D'ailleurs merci à aléa pour son lien, et si quelqu'un a une bonne référence sur le sujet je suis preneur.
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