Évolution encourageante épidémie ?

Bonjour
Le présent message est mis dans la rubrique Statistiques dans l'espoir de ne pas attirer les polémiques politiciennes stériles et destructrices.
Il ne sera pas question de math, uniquement de visualiser graphiquement une évolution récente et convergente (vers un peu d'espoir) d'indicateurs de mortalité de l'épidémie.
Au niveau mondial on a atteint très récemment (respectivement 4 jours et 2 jours) un sommet, possiblement éphémère, en nombre de nouveaux cas et de décès pour la journée. On ne peut donc avancer que le pic est en train de passer, surtout considérant la fiabilité disparate des données selon les pays, et leurs états divers d'avancement de l'épidémie.

Tout d'abord la Chine. Homogène et quasiment passée. Belles courbes, lisses et convergentes.
En bas, courbe marron, la mortalité naïve, en cumulé, nombre de morts sur nombre de cas. A très légèrement dépassé la niveau de 4 %.
Au dessus, courbe verte, le même ratio mais rapporté au nombre cumulé de cas 7 jours plus tôt. Choix un peu arbitraire, motivé par le fait que l'issue fatale ne se déclare généralement pas d'entrée.
En haut, courbe rouge, une mortalité rapportée non au nombre cumulé de cas déclarés, mais au nombre de malades ayant connu une issue - guérison ou décès. Comme au début ils sont fortement minoritaires, le ratio débute très haut ,au dessus des 50 %.
In fine, chacun de ces indicateurs convergera vers la même valeur, le numérateur étant le même et chacun des trois dénominateurs devenant identique.
Pour la Chine, l'écart est devenu visuellement indétectable sur ce premier graphique.

Second graphique, l'étranger, hors Chine. Conceptuellement, il est plus que douteux de loger sous la même enseigne des populations disparates, aux systèmes de santé très dissemblables, aux politiques de dépistage parfois opposées, aux traitements statistiques hétérogènes.
Cependant l'évolution des ces trois indicateurs est forcément appelée à reproduire, de façon certes bien plus chaotique (ou cahoteuse) celle de la Chine, notre population témoin. Ils convergeront fatalement à la fin de l'épidémie.
Alors que voit-on ? Contrairement à la Chine, pour laquelle la plupart des sources ne fournissent leurs données que depuis le 22 janvier, alors qu'il y avait plus d'un demi-millier de contaminés, nous disposons ici de l'intégralité des chiffres. Avec bien sûr leurs limitations, leur flou, leur incomplétude.
Chaque indicateur débute à zéro (pour des raisons de lisibilité non représenté pour la courbe rouge), puis croît. Sans butée pour la courbe du bas, avec un sommet il y a moins d'une semaine pour les deux autres.

Ces indicateurs pourraient se révéler avancés, plus réactifs que l'évolution du nombre de nouveaux cas quotidiens. En effet ils mettent en rapport le dynamisme de deux effets, la contamination et les décès, et sont susceptibles de mettre en évidence une inflexion dans la puissance comparée de leurs mouvements respectifs. Avec le danger de donner de faux signaux, comme il y a un mois, pour une durée comparable à la nôtre, pendant un peu moins d'une semaine.
En somme, nous en sommes à un stade critique, un éventuel virage, qui demande confirmation les jours prochains.
Remarque : la journée d'aujourd'hui est encore incomplète, mais suffisamment avancée pour que ses chiffres soient devenus assez raisonnablement exploitables.

Bonne soirée à tous.

Bien sûr les modérateurs peuvent déplacer dans un autre sous-forum, voire effacer ce message s'ils le jugent susceptible de relancer des accrochages sans fin et sans intérêt. Amitié et respect (sincèrement, sans flagornerie).98852
98854

Réponses

  • Quelle est la pertinence de considérer mondialement la situation alors qu'il semble que l'épidémie se propage comme une vague? (Les USA étaient peu touchés et en une semaine c'est en train de devenir un foyer d'infection comparable à ce qu'a pu être (est?) l'Italie quand on prend comme indicateur la mortalité)
    Quand le nombre de morts, des suites de l'infection de Covid19, aura cessé d'augmenter en France, ce qu'il ne fait pas me semble-t-il, on aura une indication réelle que l'épidémie s'"essouffle" .

    PS:
    Cela fait deux semaines exactement que le confinement a débuté: cela a probablement ralenti l'épidémie, mais visiblement cela ne l'a pas stoppée.
    Un site internet tient des statistiques au jour le jour des chiffres publiés par les représentants de la puissance publique:
    https://coronavirus.politologue.com/coronavirus-france.FR
    Ces chiffres font peur. 8-)
  • Bonsoir Fdp,

    Oui, cela se propage par vagues, décalées dans le temps et géographiquement.
    On pourrait être tenté d'en voir deux sur la courbe rouge :
    - D'abord, avant le 11 février, non significatif, chiffres trop faibles pour revêtir la moindre signification.
    - Ensuite, vague de construction, il n'y a pas encore de décès massifs, courbe horizontale. Puis croissance forte.
    - Qui aboutit début mars à l'apparition d'une seconde vague hors Chine, construction, pas encore de décès massifs, courbe légèrement descendante. Avant une nouvelle croissance forte.
    - Et ce que je relève depuis une semaine, nouvelle décroissance lente. Début d'une troisième vague (Afrique et/ou Amérique du sud), ou tournant de l'épidémie ? Impossible à dire, de mon point de vue. Trop tôt.

    Cette analyse en vagues visibles est tentante. Mais je pense qu'elle est très loin d'être solidement fondée. D'abord parce qu'il s'agit d'un indicateur secondaire, non fondamental. Au contraire de la courbe marron, celle du bas. Morts et malades, ce sont des données premières, fondamentales. Ce que j'appelle les issues, le total mort + guéris, c'est plutôt une donnée secondaire, dérivée, et actuellement très inférieure au nombre de contaminés : un dénominateur 5 ou 6 fois plus faible, c'est un ratio 5 ou 6 fois plus volatil. Donc plus sensible et révélateur, si l'analyse est juste. Mais bien plus susceptible de fausses interprétations.

    Que cette courbe rouge aide à décrire les vagues dans le monde, rien n'est moins sûr. Je ne l'affirmerai pas. Dans un mois peut-être, si l'Afrique s'enflamme et qu'on observe ensuite une décrue graduelle et enfin définitive.
    Je n'ai aucun message révélé ou personnel à délivrer. Seulement à proposer un élément technique d'un tableau de bord de l'épidémie. Descriptif, non explicatif, même si l'envie en est forte.

    Il est d'autres indicateurs, par exemple le rapport guéris sur morts, qui montre bien la vague chinoise relayée par la seconde, mondiale.

    Bonne fin de soirée.

    [ajout : depuis mon premier message, et le nombre de nouveaux cas et le nombre de décès de la journée ont dépassé leur pic d'il y a 4 et 2 jours : le point d'inflexion de la contamination n'a pas encore été dépassé. Les courbes ne sont pas sensiblement modifiées. On ne peut toujours pas, à mon avis, tirer de conclusion sur la valeur et le statut de ces indicateurs. Inutiles, explicatifs, prédictifs ?]
  • On ne peut comparer le nombre de morts, le nombre de gens infectés uniquement dans un seul pays: tous les pays ont un fonctionnement différents: le grand nombre de morts en une journée en Italie s'explique en partie parce qu'ils sont vraisemblablement débordés et qu'ils ne peuvent pas prodiguer des soins à tous les malades qui en auraient besoin. S'ils avaient pu être en mesure de le faire, ce nombre de morts serait probablement plus faible.
    Bref, la seule chose qu'on pourrait éventuellement comparer*, me semble-t-il, est le coefficient multiplicateur du nombre de morts chaque jour entre les pays, et même en faisant cela, on suppose que le traitement des malades est le même au cours du temps (qu'il ne se dégrade pas en occasionnant davantage de morts qui auraient pu être sans doute évitées)

    *:éventuellement avec un décalage dans le temps pour tenir compte du caractère de vague de l'épidémie.
  • Bonjour,

    je cherche depuis en petit temps de comprendre comment le nombre d'infectés pourrait évoluer.

    D'après ce que j'ai pu lire, le nombre de personnes contaminées (infectées, guéries et décédées) devrait augmenter selon une courbe exponentielle car une personne infectée peut en infecter 2,4 autres en un jour.

    Si rien n'est fait (pas de confinement), le nombre de personnes infectées dans le monde devrait augmenter exponentiellement, puis fléchir à un certain point d'inflexion pour tendre vers le nombre d'habitant dans le monde. Je pense que c'est la courbe SIR. L'exponentielle doit fléchir car le nombre d'infectés devrait réduire le taux de propagation du virus.

    Avec le cloisonnement, les autorités espèrent couper l'herbe sous les pieds au virus. Le taux de propagation devrait descendre sous l'unité et le nombre de personnes infectées devrait arrêter d'augmenter car il n'y aurait plus de nouveaux cas.

    QUESTIONS:

    Quelles sont les équations des courbes en cas de confinement ?

    J'aimerais avoir les équations de la courbe des infectés, la courbe des guéris et la courbe des décédés en fonction du temps (le jour).

    J'aimerais bien connaître ces courbes pour avoir une idée de la durée du confinement nécessaire à l'éradication du virus ?

    Je voudrais également comprendre (grâce à ces courbes), pourquoi le scénario d'infection par la Chine, puis par l'Italie, ne sera plus d'actualité une fois que le confinement sera levé.

    Quelqu'un a-t-il une idée de la propagation du nombre de personnes infectées dans une situation de confinement ?

    Merci pour tout aide.
  • Google a publié une étude sur le confinement à base de géolocalisation:
    https://www.gstatic.com/covid19/mobility/2020-03-29_FR_Mobility_Report_en.pdf

    On est en train de se faire confisquer le printemps 2020 :(
  • Beaucoup trop d'inconnues pour esquisser la moindre courbe à mon avis. Le jour où on testera à la manière d'un sondage un groupe ''représentatif'' par exemple de 20.000 personnes avec un test sérologique on pourra déjà y voir plus clair. On ne connait même pas la durée de l'immunisation éventuelle.
  • @Schlebe
    Effectivement , tous les articles qui apparaissent en ce moment et qui parlent du modèle SIR sont dans le sujet.
    Avec le confinement, comme le confinement est partiel (on fait ses courses, on sort son chien etc etc), le modèle reste le modèle SIR. Ce sont simplement les paramètres qui changent beaucoup.

    Anticiper la durée nécessaire de confinement, c'est très compliqué. Même les spécialistes qui planchent sur le sujet n'ont pas une vision précise et certaine aujourd'hui, alors que le confinement a commencé il y a quasiment 3 semaines.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
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