Nombre de chemins

J'appelle "Plan", l'espace topologique $(\R^2, TopoUsuelle)$. J'appelle <<chemin>> un connexe $C$ du plan tel que $\forall a\in C: C\setminus a$ n'est pas connexe.
Existe-t-il une surjection $f$ de l'ensemble des chemins sur $P(\R)$ (ie l'ensemble des parties de $\R$)
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Réponses

  • Intuitivement, en première lecture, des chemins sont des lignes avec débuts et fins mais "ouverts aux bords" ou bien des lignes fermées avec au moins un noeud.

    Comme d'habitude, j'assimile "connexe" à "connexe par arcs"...dans mon "intuitivement".

    La question me laisse sans voix cependant...
  • La réponse serait "non" avec des connexes par arcs (car alors on aurait juste affaire à des simples applications continues de $[0,1]$ dans le plan, et il y en $card(\R)$ )

    Mais j'ai l'impression que ce n'est pas si simple dans le cas des connexes "tout court".
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  • Si on se réduit à connexe par arc, peut-être que l'on peut montrer que chaque sous-espace satisfaisant la condition est un arbre. Il peut y avoir des espaces bizarres sinon. Par exemple, on prend une spirale qui commence en l'origine, et on la fait se rapprocher du cercle unité sans le toucher. Le cercle unité adhère à la spirale. Ensuite on peut fixer des pointes sur le cercle unité, mais il doit y avoir un nombre dénombrable de ces pointes…

    On peut aussi se demander ce qui se passe en trois dimensions.
  • Si $a,b$ dans $\R^2$, on désignera par $[a,b[$ l'ensemble $\{ta+(1-t)b \mid 0<t\leq 1\}$ (autrement dit le segment fermé d'extrémités $a,b$ privé du point $b$).

    Soit $K$ l'ensemble triadique de Cantor usuel de $[0,1]$.
    Soit $m=(0,1)$
    Si $F$ est un sous-ensemble de $K$ soit $T_F$ la réunion de tous les $[m,x[$ où $x\in F \times \{0\}$ (imaginer un morceau de tête de râteau à extrémités dans $F$).

    Bon $T_F\backslash \{m\}$ est homéomorphe à $F \times ]0,1[$ (il y a même une formule explicite) et pour tout $u \in T_F\backslash \{m\}, T_F\backslash \{u\}$ n'est pas connexe (on coupe une "tige" du râteau).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Je ne vois pas pourquoi quand on retire un point, on déconnecte l'ensemble. Par exemple, prenons $F=K$ et enlevons un point de $T_F \setminus \{m\}$. Le point correspondant dans $K$ est un point d'accumulation des autres, donc quand on va « monter » sur la tige, on va continuer à adhérer aux autres tiges, non ? C'est justement ce qui faisait que les pointes qu'on peut fixer sur ma spirale doivent être en nombre dénombrable. J'ai manqué quelque chose ?

    Si je devais parier, je dirais qu'il n'existe pas de surjection…
  • Bravo foys. !!!! Tu as répondu oui en le prouvant.
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  • @CPL: x|
    > if x< racine de 2 then 0 else 40 est CONTINUE sur IQ. Il n'est pas nécessaire qu'un ensemble soit connexe pour que son adhérence le soit.
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  • Oulala, alors moi j'ai rien compris. Pourquoi est-ce que $T_F \setminus \{m,u\}$ est déconnecté ?

    edit : J'ai posté en même temps. Oui, bien sûr qu'il ne faut pas qu'un ensemble soit connexe pour que son adhérence le soit. Quel rapport ?
  • Bon, pour moi $T_F \setminus \{m\}$ n'est pas connexe justement et $T_F \setminus \{u\}$ l'est.
  • De mon téléphone : un bon moyen pour voir qu'un ensemble n'est pas connexe est de construire une fonction localement constante mais non constante dessus. Fais le avec le râteau de foys. .
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  • Déjà, pourquoi est-ce que $K \times \left]0,1\right[$ est connexe ? L'ensemble de Cantor $K$ est bien non connexe ?
  • Soit $u=((1-t)x,t)$ avec $x\in F$ et $t\in {]0,1[}$. Alors $\{(1-u)x,u)\mid u\in {]0,t[}\}$ est une composante connexe de $T_F\setminus \{u\}$., Faux, voir plus bas.

    Qui a dit que $K\times {]0,1[}$ est connexe ?

    Rappel : l'ensemble de Cantor est totalement discontinu : la composante connexe d'un point $x$ est $\{x\}$.
  • Je suis sur mon téléphone je ne peux pas vraiment détailler. Mais sache juste que c'est "bien plus facile" que ça en a l'air. Peut être te suffira-t-il de boire un coup et décrisper pour avoir moins "le nez sur le guidon"

    Pense à n'importe quelle union de demi-droites de pentes positives partant en (0,0). La place plupart des ensembles.de cette.forme sont des <<chemins>> (il suffit que l'ensemble de leurs pentes soit d'intérieur vide)
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  • Merci de prendre le temps de m'expliquer, vraiment ça me perturbe.

    @GBZM

    > Qui a dit que $K\times {]0,1[}$ est connexe ?

    Non, c'est moi qui me suis trompé. Le chemin considéré est $T_F$, pas $T_F \setminus \{m\}$. Donc ça c'est bon, l'ensemble de Cantor est totalement discontinu, c'est ce que je me disais.

    @cc

    La condition que j'ai est plus forte que "l'ensemble des pentes est d'intérieur vide". Il faut qu'aucune pente ne soit un point d'accumulation des autres pentes. Si une pente est point d'accumulation des autres, alors la queue que l'on est censée séparer en enlevant un point du segment correspondant ne va pas être topologiquement séparée du reste. Est-ce que j'ai besoin d'écrire les formules ? Vous n'êtes pas d'accord avec ça ?
  • Considérons un voisinage fermé de la « queue » correspondant à une pente avec le reste dans le complémentaire de ce fermé (c'est bien ce que vous affirmez ? que ça existe pour toute pente si leur intérieur est vide ?). On regarde $\mathbb{R} \times \{\varepsilon\} \subseteq \mathbb{R}^2$ pour $\varepsilon$ assez petit. Cela donne un voisinage de la pente ne contenant qu'elle (image réciproque). Comme on peut faire ça avec chaque pente, on a une partie de $[0,1]$ dont chaque point a un voisinage ne contenant que lui, donc les pentes sont dénombrables. (On peut diviser par deux les largeurs des voisinages pour se retrouver avec des voisinages disjoints.)
  • Champ-Pot-Lion j'ai l'impression que tu penses qu'une composante connexe (qui est fermée) doit aussi être ouverte. Du moins, c'est ce que je comprends de tes objections qui ne me sont pas très claires. Me trompé-je ?
  • Non, pas du tout, je ne fais pas cette erreur. Est-ce que vous affirmez bien qu'il existe deux ouverts disjoints $U$ et $V$ contenant chacun une partie non vide de $T_K \setminus \{u\}$ ?
  • De mon téléphone : pas disjoints!! Dont l'intersection est disjointe de l'ensemble dont tu veux prouver qu'il n'est pas connexe!
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  • Oui, c'est vrai, j'ai fait cette erreur ! Merci ! Mais ça ne change rien à ce que je dis. Dans ma preuve j'avais considéré un voisinage fermé mais en fait je ne me sers pas du fait qu'il est fermé. Ce que je dis, c'est que tout ouvert contenant la « queue » découpée va intersecter le reste. Vous n'êtes pas d'accord ?
  • De mon téléphone : je te promets de regarder ça de près dès que je suis sur un PC. Mais STP sois patient. Ou peut être GBZM ou foys posteront avant. Là je suis dans le bruit et je me force à sortir mon téléphone de temps en temps c'est pas génial :-D
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  • Ok, merci !
  • Ah bin de mon téléphone : tu as raison prenons la réunion des droites ayant pente dans un Cantor et passant par l'origine si on en lève un point autre que l'origine à une des droites et si deux ouverts U,V prétendent séparer certains points de la droite trouée étant dans U et bien U contiendra en fait tout le monde. Le CE de foys ne marche pas (pardon j'avais à peine remis mon portable en poche et bravo)
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  • Ah, je vois le problème.
    Soit $Q_u=\{(1-u)x,u)\mid u\in {]0,t[}\}$ (le bout de tige coupée). J'affirmais (et je pense que c'est aussi ce que Foys avait en tête) que $Q_u$ est une composante connexe de $T_F\setminus\{u\}$. $Q_u$ est bien sûr connexe. Le complémentaire de $Q_u$ dans $T_F\setminus\{u\}$ est aussi visiblement connexe, et même connexe par arcs : tout le monde est relié au point $m$ par un segment. Si donc $Q_u$ était une composante connexe de $T_F\setminus\{u\}$, $(T_F\setminus\{u\})\setminus Q_u$ en serait l'autre composante connexe. Donc $Q_u$ serait un ouvert-fermé, et il n'a bien sûr aucune raison d'être ouvert dans $T_F\setminus\{u\}$.
  • Une des droites ayant pente non isolée bien sur
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  • Ouf, je ne suis pas fou.
  • Le contre-exemple ne fonctionne pas :-X car si $x$ est un point d'accumulation de $F$ et si $G\backslash \{x\} $, en prenant $u$ dans $[m,x[$ on constate que $T_G \subseteq T_F\backslash \{u\} \subseteq \overline {T_G}$ (et $T_G$ est connexe).

    Cela dit c'est assez pathologique comme espace connexe.

    La question reste donc ouverte.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • De mon téléphone : @foys. Ce n'était pas une contre-exemple que tu prétendais construire, mais une preuve de la réponse "oui".
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  • Une idée tardive, qui se dégonflera peut-être demain matin.
    Une variante de la construction de Foys, où cette fois on met le Cantor sur le cercle unité.
    On part de l'origine et on construit un arbre dont les feuilles sont les point du Cantor sur le cercle unité. Deux branches issues de l'origine qui se divisent chacune en deux en croisant le cercle de rayon 1/2, qui se divisent ensuite en 2 en croisant le cercle de rayon 3/4, ainsi de suite.
  • Bon, ça s'est bien dégonflé : ça ne permet pas de fabriquer suffisamment de "chemins". Quand on élague l'arbre, on garde tout de même une partie compacte du Cantor, et ça ne fait pas assez.
  • De toute manière on n'arrivera à rien à base d'arbres, ils sont eux dénombrables du même cardinal que $\mathbb{R}$.

    On prend une partition de $\mathbb{R}$ en un nombre indénombrable de parties denses. Ensuite, on choisit leurs hauteurs de manière à obtenir un truc dense dans $\mathbb{R}^2$. Peut-être qu'on a alors assez de liberté pour un truc indénombrable.

    edit : En fait non, ça ne forme pas des chemins je crois. On peut sûrement prendre une droite oblique séparant le plan en deux et déconnectant les ensembles, mais je ne sais pas le montrer.
  • De toute manière on n'arrivera à rien à base d'arbres, ils sont eux dénombrables.
    Qu'est-ce qui est dénombrable ?
  • Les images continues injectives d'arbres sont dénombrables. En tout cas les arbres dont chaque nœud a un nombre dénombrable de fils, mais je crois qu'on est forcé de faire ça.

    EDIT : Pardon, pas dénombrable, je voulais dire du même cardinal que $\mathbb{R}$.
  • D'accord. Il y a un nombre dénombrable de segments dans le plan, par exemple.
  • Je me suis trompé, je voulais dire du même cardinal que $\mathbb{R}$.
  • Question intermédiaire : est-ce que les fonctions $\mathbb{R} \to \mathbb{R}$ dont le graphe est un chemin sont du cardinal de $\mathbb{R}$ ?
  • De mon téléphone : sans perte de généralité si on "se bat pour prouver oui à la question" on peut supposer que les P(IR) chemins ont tous la même adhérence par exemple.

    Sinon précision: je n'ai aucune idée de la réponse mais j'ai eu quelques indices récents lors de réflexions sur autre chose que la réponse pourrait peut être être oui. C'est pour ça que j'ai ouvert le fil.
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  • @cpl de mon téléphone : très bonne idée je crois que tu as gagné. Une fonction est un chemin dès qu'elle est connexe et je crois bien qu'il est facile de fabriquer beaucoup de fonctions connexes. Affaire à suivre cette idée!
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  • Tu veux dire que si les chemins ont un cardinal suffisant, alors il existe une partie de $\mathbb{R}$ telle que les chemins ayant cette adhérence ont un cardinal suffisant ?
  • oui.
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  • Les idées dans l'article suivant prouvent donc ce que tu veux : http://www.ams.org/journals/proc/1986-097-03/S0002-9939-1986-0840645-0/ (On a connected dense proper subgroup of $\mathbb{R}^2$ whose complement is connected)

    (Il y a une erreur page 1, dans l'énoncé de la proposition A c'est $\Omega$ au lieu de $Q$.)

    Il suffit juste de modifier la proposition A, à la place d'une seule fonction on peut en construire autant qu'on veut, paramétrisées par les bijections $\mathbb{R} \to \mathbb{R}$. Je n'ai pas lu la suite de l'article, et j'ai pas vraiment réfléchi à tout ça, mais ça fait une preuve.

    edit : Finalement j'ai perdu mon pari, j'avais parié sur le non.
  • Merci beaucoup pour ce lien, je vais cliquer dessus et le lire.
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  • Aaah, j'ai lu le papier que j'ai donné et finalement on n'a besoin d'aucune idée du papier… :D
    En fait, n'importe quel graphe de fonction qui est dense convient. Ça me parait tellement simple que j'ai du mal à croire que ce soit juste, donc je vous remercie si vous pouvez confirmer.
    Non, c'est faux.

    Comme l'a dit cc, le fait qu'une sous-partie d'un espace topologique soit séparé ne veut pas dire qu'il existe deux ouverts disjoints contenant chacun une partie non-vide du sous-espace. Il faut seulement que les deux ouverts aient leur intersection dans le complémentaire du sous-espace. Mais dans le cas des espaces métriques, c'est équivalent. En effet, si $A$ et $B$ sont deux parties d'un espace métrique qui sont « faiblement » séparées, ie $\overline{A} \cap B = \emptyset = A \cap \overline{B}$, alors pour chaque point $x \in A$ il existe une boule ouverte centrée en $x$ n'intersectant pas $B$. Divisons les rayons de chacune de ces boules par $2$, on obtient un couvrement ouvert de $A$. On effectue la même chose du côté de $B$. Les deux couvrements ouverts obtenus sont alors disjoints car si un point appartenait aux deux, en remultipliant par deux on trouverait une contradiction. (Je pense qu'on peut présenter la chose plus proprement avec des notions d'« inflations » et d'« érosion » dans des espaces métriques, mais c'est pas le sujet.)

    Ainsi, si on peut déconnecter le graphe d'une fonction, on peut le séparer en deux parties non vides, avec deux voisinages ouverts disjoints. Mais l'union de ces deux voisinages doit être $\mathbb{R}^2$, contradiction. Faux, j'ai vraiment fait n'importe quoi. Au début j'étais parti pour résumer le papier, puis j'ai cru que ce que je viens de dire fonctionnait, absolument n'importe quoi.
  • J'ai trouvé une preuve plus simple de mon affirmation. Soit $A$ et $B$ deux parties faiblement séparées d'un espace métrique $X$. Soit $d_A$ et $d_B$ les fonctions « distance à $A$ » et « distance à $B$ ». Alors $(d_A, d_B) : X \to \mathbb{R}_{\leq 0}^2$ est continue. La partie $A$ est envoyée sur l'axe des ordonnées, la partie $B$ sur l'axe des abscisses, sans jamais atteindre $(0,0)$. On peut donc séparer les deux, par exemple par la première diagonale. Cela a pour conséquence que les espaces métriques sont normaux. On obtient de plus comme fermé séparant $A$ et $B$ l'ensemble des points équidistants.
  • Bon, j'ai eu un peu la flemme de lire l'article, mais ton idée de prendre une fonction est de toute façon très bonne. il n'est pas difficile (avec l'axiome du choix) de faire tout plein de fonctions connexes (et c'est suffisant pour qu'elles soient des chemins).

    Il y a autant de couples d'ouverts qu'il y a de réels. On met un bon ordre minimum sur leur ensemble. On construit ainsi autant de fonctions connexes qu'il y a de parties de $\R$, en choisissant, couple C d'ouverts après couple d'ouverts un point qu'on met dans le graphe de la fonction en cours de construction en prenant soin que C n'atteste pas de la non connexité du graphe en construction.

    La seule difficulté "de fond" était de réussir l'exploit "chemin" et non pas seulement "connexe", mais tu l'as levée en trouvant la race d'objets qu'il fallait prendre (les fonctions).

    En l'absence de l'axiome du choix, le défi est peut-être un peu plus fin.
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  • Je ne vois pas comment faire pour « [prendre] soin que C n'atteste pas de la non connexité du graphe en construction. ».

    > En l'absence de l'axiome du choix, le défi est peut-être un peu plus fin.

    La preuve tirée de l'article l'utilise aussi en prenant une base de $\mathbb{R}$ en tant que $\mathbb{Q}$-espace vectoriel, et l'autre idée que j'avais de prendre une partition indénombrable de $\mathbb{R}$ par des parties denses l'utilise aussi.

    > Bon, j'ai eu un peu la flemme de lire l'article

    Je peux résumer les idées principales, j'étais parti pour ça avant de changer d'avis pour écrire mon message faux. Je n'ai pas trouvé l'article super clair (j'ai modifié certains trucs).

    L'idée est de voir qu'une séparation du graphe d'une fonction donne un fermé non vide ne contenant aucun point de la fonction et dont le complémentaire est non connexe. On choisit les points de la fonction de telle manière à intersecter chaque fermé dont la projection sur l'axe des abscisses est d'intérieur non vide (sinon il se peut par exemple que la projection soit un point et qu'on ait utilisé ce point pour interdire un autre fermé).

    Reste à prouver que les fonctions ainsi construites ont bien un graphe connexe. Soit $O$ un voisinage ouvert d'un tel graphe. On va montrer que $O$ est connexe par arcs. Soit $A$ la projection du complémentaire de $O$ sur l'axe des abscisses. Ainsi, $A \times \mathbb{R} \subseteq O$, et $A$ est dense dans $\mathbb{R}$ par construction de la fonction.

    Soit $x, y \in O$ deux points ayant même abscisse. Alors il existe un $a \in A$ assez proche de cette abscisse, de telle sorte qu'on puisse relier $x$ et $y$ par des chemins à $\{a\} \times \mathbb{R}$. Ainsi, deux points de même abscisse sont dans la même composante connexe par arc. Mais la projection de $O$ sur les abscisses est $\mathbb{R}$ (contient le graphe d'une fonction). Ainsi, pour deux points $x, y \in O$, il existe des antécédents pour chaque point de $[x,y]$. De plus, chaque antécédent a un voisinage connexe dans $O$. Comme la projection est ouverte, cela donne un couvrement par des ouverts et par compacité on extrait un nombre fini d'ouverts. On utilise ensuite le fait qu'on peut se balader à abscisse constante pour passer de $x$ à $y$. On a obtenu que $O$ est connexe par arc. Tout ouvert contenant le graphe est connexe, donc le graphe est connexe.

    edit : Pour finir la chose, il faut montrer que les bijections de $\mathbb{R}$ dans $\mathbb{R}$ sont assez nombreuses. On considère une fonction $f : \mathbb{R} \to 2$, vers l'ensemble à deux éléments. On va construire une bijection $\mathbb{R} \sqcup \mathbb{R} \to \mathbb{R} \sqcup \mathbb{R}$ à partir de $f$. Il faut imaginer notre espace comme deux lignes parallèles. Pour chaque réel $x$, suivant la valeur de $f(x)$, soit on échange les deux copies de $x$, soit on les laisse fixées.
  • Salut,

    Soit $X\subset [0,1]$.
    On note $A=X \cap \Q$ et $B=X -\Q$.
    On lui associe de manière unique le connexe par arcs dit feuille de Dattier B-) :
    $Fd(X)=(\{0\}\times [0,1]) \cup ([0,1]\times A) \cup ([-1,0] \times B)$.

    Et ceci sans utiliser l'axiome du choix, sauf erreur de ma part.

    PS : $\forall a\in C(X), C(X)-\{a\}$ n'est pas connexe par arcs.

    Cordialement.
  • Il y a juste un problème avec le collage des branches correspondant à $B$, ça devrait plutôt être $[0,1] \times B$ [rectification : c'était correct]. On peut simplifier : prendre $X \subseteq \mathbb{R} \setminus \mathbb{Q}$ et $\{0\} \times \mathbb{R} \cup \mathbb{R} \times X$.
  • @Champollion : non si tu fais cela tu n'es plus assurer d'avoir la non connexité si tu enlèves un point, prends par exemple $X=[0,1]$, alors tu obtiendrais $Fd(X)=[0,1]^2$
  • J'ai dit $X \subseteq \mathbb{R} \setminus \mathbb{Q}$, pas $\subseteq \mathbb{R}$. C'est une simplification de ton astuce.
  • Oui, et tu as dit aussi :
    "Il y a juste un problème avec le collage des branches correspondant à $B$, ça devrait plutôt être $[0,1]\times B$."

    C'est à cela que je répondais.
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