Ouverts de $\mathbb R^n$

Bonjour

Est ce que tout ouvert de $\mathbb{R}^{n}$ est réunion disjointe au plus dénombrable de produits d'intervalles ouverts de $\mathbb{R}$ ?

Merci

Réponses

  • Si c'était vrai ça se saurait.
  • C'est vrai, et c'est facile à prouver !
  • Ah, bah voilà un truc vrai hallucinant que je ne savais pas :-D
    Du coup je vais y réfléchir vu que je suis passé complètement à côté.
  • Ah effectivement, c'est facile à prouver. Sans y réfléchir le résultat me paraissait trop fort pour être vrai mais en fait ça n'a rien d'impressionnant.
  • skyffer3 écrivait:
    > Si c'était vrai ça se saurait.


    Bon là c'est vrai ! Mais sinon c'est le principal "obstacle" à la recherche personnelle quand on est amateur on a parfois de belles intuitions mais on sait déjà que ça sera pas vrai à la fin, car dans le cas contraire : ça se saurait !
    Bref j'ai bien aimé ta phrase ^^ .
  • Je n'ai qu'une chose à dire densité d'une partie dénombarble et chaque point est à base dénombrable d'ouvert.
  • J'ai oublié la politesse : salut.
  • Disjointe, vous êtes sûrs ? Moi pas tant que ça; et je veux bien la voir cette preuve "facile" que l'on peut les choisir disjoints ( d'ailleurs elle l'est peut-être, j'avoue avoir une énorme flemme de réfléchir; simplement le résultat me surprendrait)
  • Je veux bien voir comment vous feriez pour $\mathbb{R}^2\setminus\{0\}$.

    [EDIT : Démo en blanc que ce n'est pas possible]
    [EDIT2 : Rajouts de détails]
    [EDIT3 : Plus loin, Champ-Pot-Lion remarque que plus simplement, un ouvert connexe qui n'est pas un pavé ne peut s'écrire comme réunion disjointe de pavés ouverts.]

    Soit $\mathcal{U}$ un ensemble de produits d'intervalles ouverts deux à deux disjoints qui recouvrent $\mathbb{R}^2\setminus\{0\}$. Notons $D := \{(x,0) \ \vert \ x \in \mathbb{R}^*\} = D_- \sqcup D_+$ (où $D_-$ et $D_+$ sont ce que vous pensez).

    Soit $\mathcal{A}$ l'ensemble des $U \in \mathcal{U}$ tels que $U \cap D \not = \emptyset$. L'ensemble des $U \cap D$ tels que $U \in \mathcal{A}$ recouvre $D$, et comme ils sont supposés disjoints, par connexité de $D_-$ et $D_+$, il existe $U_1,U_2\in \mathcal{A}$ tels que $U_1\cap D = D_-$ et $U_2\cap D = D_+$ (en effet, les $U \cap D_-$ sont deux à deux disjoints et sont des ouverts de $D_-$). Il existe donc $x_1 > 0$ tel que $\mathbb{R}^*_- \times ]-x_1,x_1[ \subset U_1$, et $x_2 > 0$ tel que $\mathbb{R}^*_+ \times ]-x_2,x_2[ \subset U_2$, puisque ce sont des produits d'intervalles ouverts. Soit $x < \min\{x_1,x_2\}$. Alors tout ouvert contenant $(0,x)$ doit intersecter $U_1$ et $U_2$, et donc $\mathcal{U}$ ne recouvre en fait pas $\mathbb{R}^2\setminus\{0\}$.
  • Ah je n'ai pas vu disjointe.
  • Je n'ai pas compris la preuve de George Abibtol à partir de $U_1 \cap D = D_-$.

    EDIT : Bon, c'est peut-être un $\subseteq$ au lieu du $=$. Sinon : Soit $U$ un pavé du recouvrement supposé contenant $(1,0)$. Alors il ne contient pas $(-1,0)$. Mais il y a un point sur ce bord du pavé qui doit être couvert par un autre pavé, ce n'est pas possible car son intersection avec $U$ serait non vide.

    EDIT : @mehdi Par contre c'est vrai pour les ouverts de $\R$.
  • @George Abitbol : Je viens de voir ton ajout. Mais alors pourquoi ne pas dire directement que par connexité par arcs, et donc tout court, le recouvrement par des ouverts disjoints doit être constitué d'un seul ouvert ? Il me semble que c'est l'argument que tu utilises pour l'existence de $U_1$ et $U_2$.
  • @Champ-Pot-Lion: en effet ton argument me semble plus rapide : si $\mathbb{R}^2 \setminus \{0\} = \displaystyle\bigsqcup_{n<\omega} U_n$, $U_n$ ouvert, alors par connexité l'un des $U_n$ est $\mathbb{R}^2\setminus \{0\}$, et les autres sont donc $\emptyset$.
  • @Champ-Pot-Lion : Misère, tu as bien raison ! Je vais éditer mon message une dernière fois !
  • C'est marrant car je pensais avoir une preuve non formelle du truc. Du coup je suis encore passé à côté. Le problème est plus subtile qu'il n'y paraît. Merci de vos éclairages.
  • C'est possible avec des pavés fermés, il me semble.
  • Champ-Pot-Lion : ça c'est faux pour $\mathbb{R}$ par contre. En effet, $[0,1]$ n'admet pas de partition dénombrable en fermés. (Si tu avais $F_1, F_2$ deux fermés dans ta décomposition, on prend $a\in F_1, b\in F_2$, on peut supposer $a\leq b$ et on applique le résultat à $[a,b]$)
  • Je ne comprends pas, quel résultat applique-ton ? Pour couvrir $\left]0,1\right[$, on peut prendre les intervalles de la forme $[0.a_1\dots a_n 1, 0.a_1\dots a_n 2]$ en ternaire, avec $a_i \in \{0,2\}$ (ça fait comme un arbre). [EDIT : La phrase qui précède est fausse.]

    EDIT : Aaah, je voulais dire que l'on peut écrire tout ouvert comme union disjointe des pavés fermés.
  • Pour les partitions en nombre dénombrable de fermés, j'avais lu un truc sur les espaces "totalement inépuisables". Avec un coup de Baire, on montrait que ce n'était pas possible. Je crois qu'Oxtoby en parle dans Measure and Category [EDIT : Je ne retrouve pas... Mais il y a ce lien qui en parle !].
  • Oups, je n'ai pas couvert les points de l'ensemble de Cantor en effet.
  • Champ-Pot-Lion : je mentionnais un résultat classique (bien que non trivial) qui dit qu'on ne peut pas avoir de partition dénombrable de $[0,1]$ par des fermés non triviaux. En particulier c'est vrai pour $[a,b], a<b$. Maintenant si tu pouvais recouvrire tout ouvert de cette manière, ce serait le cas de $]-1, 2[$ disons, en particulier si tu avais plus d'un seul fermé dans ta décomposition tu pourrais avoir $a<b$ dans deux fermés distincts, $a,b\in ]-1, 2[$, et alors tu aurais une contradiction avec ce qui précède avec $[a,b]$: tu avais donc au plus un fermé initialement, ce qui est contradictoire.
  • @Maxtimax : Ok. Les deux se montrer l'un à partir de l'autre (impossibilité pour l'intervalle ouvert et fermé). L'argument par ensembles inépuisables s'applique aux deux et pour l'intervalle ouvert on peut faire un raisonnement ad-hoc (qui se voit peut-être comme un dépliage du raisonnement plus général, je ne sais pas).

    On va associer à toute suite de 0 et de 1 un point de $\left]0,1\right[$. On se donne une suite de 0 et de 1. On commence avec $\left]0,1\right[$. Soit $[a,b]$ l'intervalle de la partition contenant $1/2$. Si on a un 0 en premier dans la suite, on continue récursivement à gauche dans $\left]0,a\right[$ et si on a un 1, on continue dans $\left]b,1\right[$. Cela donne une suite d'intervalles emboîtés dont le rayon tend vers 0, on associe le point limite à la suite dont on s'est servi. Aucun de ces points ne peut être à l'intérieur d'un intervalle de la partition (sinon on se serait retrouvé à l'intérieur dans la procédure, ce qui est impossible). Les suites de 0 et de 1 sont non dénombrables et chaque suite donne un point différent. Mais il y a seulement un nombre dénombrable de points qui ne sont pas à l'intérieur d'un intervalle, contradiction.
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