Ensemble des valeurs d'adhérence

Bonjour à tous
Une question que je trouve intéressante.

C'est un exercice classique que de montrer que si une suite réelle Xn vérifie Xn+1-Xn -> 0 alors l'ensemble des valeurs d'adhérences de cette suite est un intervalle.

Maintenant qu'en est-il pour une suite dans un espace vectoriel de dimension finie qui vérifie la même relation ?
Est-ce que l'ensemble des valeurs d'adhérences est un connexe, un convexe ?

Qu'en pensez-vous ?
Je suis preneur de toute idée, (contre-)exemple.

Réponses

  • Je pense qu'on pourrait regarder la projection sur chaque coordonnée...
  • Plus généralement dans un espace métrique c'est un connexe. Pas facile. Gourdon, p. 45.
  • Ah Chaurien, merci beaucoup !
  • @Shah
    Je regarde dans ce sens...
  • @Chaurien
    Pas un convexe?
    Dans un evn
  • Chaurien t'a donné un cadre plus général que les espaces vectoriels normés, dans lequel on ne peut pas parler de convexité.
  • @ Shah
    Oui, c'est pour ça que je précise evn dans ma question,
    Je demande car cette information permet de privilégier un angle d'attaque pour la démonstration, précisément les projections ...
  • Ben maintenant que tu as un angle d'attaque, écris-le et vois ce qu'il en sort.
  • Je ne voudrais pas dire de bêtises, mais si la suite a ses valeurs dans un fermé, alors ses valeurs d'adhérence sont dans ce fermé. Et s'il n'est pas convexe, par exemple un cercle, je pense que l'ensemble de ces valeurs ne le sera pas non plus.
  • Très bien Chaurien, je te remercie encore.
    En effet il suffit de se donner une suite réelle qui vérifie la relation puis de l'envoyer par une une application unif. continue sur le cercle et on obtient un contre exemple.
    Merci encore.
  • Ou bien par exemple la suite $u_n=e^{i \sqrt n }$, si je ne me trompe.
  • Il me semble que dans un evn tout fermé connexe est l'ensemble des valeurs d'adhérence d'une telle suite (je crois avoir vu ça comme énoncé d'un exo)
  • Ça semble vraisemblable.
  • Du moins pour un evn séparable.
  • @ Mastimax
    Merci je vais voir ça.
  • À la réflexion, ne faudrait-il pas aussi que le fermé soit borné?
    En fait non.
  • Bonjour,
    chaurien a écrit:
    Plus généralement dans un espace métrique c'est un connexe. Pas facile. Gourdon, p. 45.

    Je confirme, vraiment pas facile :-D (Comment Gourdon peut-il être passé à côté de la médaille Field après ça? )

    Bonne soirée,
    Talal
  • @Shah D'Ock: oui il y avait peut-être des hypothèses supplémentaires, comme la dimension finie par exemple (je ne sais pas si c'est ça ou la séparabilité qui intervient, mais il est clair que la séparabilité est nécessaire). Quant à la bornitude, $\mathbb{R}$ est bien un tel ensemble de valeurs d'adhérences, donc je ne pense pas que ce soit nécessaire.

    En fait d'ailleurs ! Je viens de me rendre compte que dans l'énoncé général (pour un espace métrique quelconque, ledit ensemble est connexe); il faut supposer que $(u_n)$ est bornée, donc en fait ta remarque Shah D'Ock me fait penser que peut-être que pour l'exo général il faut bien supposé que le fermé est borné.

    Si ce n'est pas clair, je précise ce que je viens de dire :

    1) Dans $\mathbb{R}$, la seule hypothèse sur $(u_n)$ est que $u_{n+1}-u_n \to 0$
    2) Dans un espace métrique quelconque, pour réussir à prouver la connexité, il faut supposer que $(u_n)$ est de plus bornée, sinon on a des contrexemples !
    3) Dans un espace métrique quelconque, c'est plus simple si on suppose que les boules fermées sont compactes il me semble (ce qui sera le cas dans un evn de dimension finie)
    4) Il me semble (mais au vu de ce dont je viens de me rendre compte c'est moins sûr) qu'on a une "réciproque": si $F$ est un fermé connexe d'un evn de dimension finie, alors $F$ est l'ensemble des valeurs d'adhérences d'une suite $(u_n)$ telle que $d(u_{n+1},u_n) \to 0$
  • Il est possible de construire une suite $(x_n)_{n\in \N}$dans $\R^2$ telle que $\|x_{n+1}-x_n\|$ tend vers $0$ quand $n$ tend vers l'infini et dont l'ensemble des valeurs d'adhérence est égal à une réunion des deux demi-droites disjointes $[0,+\infty[\times \{0\}$ $[0,+\infty[\times \{1\}$: soit $N$ un entier; on part de $0$ et on fait des sauts de longueur $2^{-2N}$ en ligne droite pour aller successivement:
    de $(0,0)$ à $(0,2N)$
    puis de $(0,2N)$ à $(1,2N)$
    puis de $(1,2N)$ à $(1,0)$.
    En suite on fait demi-tour: on fait des sauts de longueur $2^{-(2N+1)}$ (édité)pour aller successivement:
    de $(1,0)$ à $(1,2N+1)$
    puis de $(1,2N+1)$ à $(0,2N+1)$
    puis de $(0,2N+1)$ à $(0,0)$.

    Et ainsi de suite...

    Avec un peu d'imagination (l'idée n'est pas tellement différente) on peut aussi construire un exemple dans $\R^2$ où l'ensemble des valeurs d'adhérence possède exactement deux éléments.



    **********


    En revanche si une suite $(y_n)_{n\in \N}$ d'un espace métrique compact $(K,d)$ est telle que $d(y_{n+1},y_n)\underset{n\to +\infty} {\longrightarrow} 0$ alors l'ensemble $A$ de ses valeurs d'adhérence est connexe.
    En effet si $A$ n'est pas connexe il est la réunion de deux parties non vides disjointes $B,C$ fermées pour la topologie induite sur $A$, qui sont également des parties fermées de $K$. Donc $B$ et $C$ sont compacts. La fonction $(x,y)\in B\times C \mapsto d(x,y)$ admet donc (compacité de $B\times C$) un minimum $m>0$ non nul et si pour tout $X\subseteq K$ on note $V(X)=\bigcup_{a\in X} B\left( a,\frac{m}{3}\right)$, on voit que $V(B)$ et $V(C)$ sont des ouverts disjoints de $K$ à distance au moins $\frac{m}{3}$ (*) l'un de l'autre. $K\backslash \left[ V(B) \cup V(C)\right]$ est fermé dans $K$ donc compact et contient par construction -cf (*)- une infinité de points de la suite donc une valeur d'adhérence: contradiction.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @Foys: oui en effet, c'est même compact, plus que borné qu'il faut demander (cf. mon dernier message; où je suis allé trop vite parce que dans un evn, si la suite est bornée, on peut se ramener au cas compact)
  • Même dans un evn, "bornée" ne suffit pas (sauf en dimension finie bien sûr mais c'est parce qu'on récupère la compacité).

    Considérer un Hilbert de dimension dénombrable avec une base $(e_n)_{n\in \N}$ et tracer un demi cercle de rayon $1/2$: $C_n$dans $vect (e_0,e_n)$, reliant $0$ à $e_0$.
    -On va de $0$ à $e_0$ dans $C_{2n}$ en faisant des pas de taille $2^{-2n}$
    -On va de $e_0$ à $0$ dans $C_{2n+1}$ en faisant des pas de taille $2^{-(2n+1)}$.

    On obtient une suite bornée dont les seules valeurs d'adhérence sont $e_0$ et $0$ et dont la distance entre les termes successifs tend vers $0$.

    Bref la compacité est indispensable.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @Foys : oui oui bien sûr, je sous-entendais la dimension finie au vu de mon message d'avant; mais tu as raison : c'est bien la compacité la propriété importante ici (j'essayais juste d'expliquer pourquoi j'avais écrit borné avant)
  • Je ne suis pas bien sûr de ne pas avoir mal compris, parce que si on fait des sauts de longueur $2^{2N}$, je vois mal comment la distance entre termes consécutifs tends vers zéro.
  • Bon, en réfléchissant trois secondes je me dis que c'est de sauts de longuejrs $2^{-2N}$ qu'il s'agit.
  • Oui Shah d'Ock c'est encore une coquille de ma part :)o
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
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