homéomorphisme

Bonjour
on dit qu'une application f est un homéomorphisme de A dans B si f est bijective , continue et sa bijection réciproque est continue .
pourquoi A-t-on besoin que sa bijection réciproque soit continue ? si f est continue bijective , alors forcément sa bijection réciproque est continue aussi non ? merci de votre aide

Réponses

  • Bonjour,

    En générale la réciproque d’une fonction continue n’est pas continue.

    Si tu restreins aux fonctions définies sur un intervalle réel, c’est autre chose...
  • Tu as un exemple concret s'il te plaît pour que je visualise mieux la chose.
  • Bruce:

    La définition d'une fonction continue est que l'image réciproque d'un ouvert est un ouvert. L'image directe d'un ensemble ouvert n'est pas nécessairement un ouvert autrement dit si la fonction réciproque existe elle n'est pas nécessairement continue.
  • Dans quel contexte ? Espace topologique, espace métrique, espace normé ?
  • Soit $\mathbf{U}=\{z\in\C,\ |z|=1\}$. L'application $f:\left[0,2\pi\right[\to\mathbf{U}$, $t\mapsto\mathrm{e}^{\mathrm{i}t}$ est continue et bijective mais sa réciproque ne l'est pas : pourquoi ?
  • Salut, prend $E = \{0, 1\}$, considère la topologie discrète $T$ sur $E$ et la topologie grossière $T'$ sur $E$.

    Alors $Id : (E, T) \rightarrow (E, T') $ est continue mais pas $Id : (E, T') \rightarrow (E, T) $.
  • L'application $f$ de $[0;1[ \cup [2;3]$ dans $[0;2]$ définie par $f(x) = x$ si $x\in [0;1[$ et $-x+4$ si $x\in [2;3]$.
  • Math Coss : meilleur exemple que le mien car métrisable.
  • moduloP:
    Je suis ignare en topologie je ne connais que des rudiments de topologie définie sur un espace métrique. :-D
  • Math Coss je ne vois pas pourquoi elle n'est pas continue ton application. Une application réelle à valeurs complexes est continue ssi sa partie réelle et sa partie imaginaire sont continues, or le cosinus et le sinus sont continues sur R donc pourquoi eix ne serait pas continue ?
  • Bruce : relis calmement le message de Math Coss !
  • j'ai compris l'exemple de Guego , mais de Math Coss je vais réessayer
  • L'exemple de l'intervalle qui se recolle selon un cercle est presque le même exemple que Guego, à ceci près que les extrémités « libres » sont elles-mêmes collées ensemble dans un cas, pas dans l'autre.

    Pour le redire avec un vocabulaire encore plus imagé : on prend deux morceaux de ficelles $A$ et $B$ dont on numérote les extrémités : $A_1$ et $A_2$ pour $A$, $B_1$ et $B_2$ pour $B$. On recolle $A_2$ et $B_1$ bout à bout : c'est une opération continue mais l'opération inverse, qui nécessite un coup de ciseaux, ne l'est pas. À présent, si par fantaisie on avait au préalable recollé les extrémités $A_1$ et $B_2$, ça ne changerait rien à l'affaire.
  • Bien que je ne sois pas du genre à prendre mon cas pour une généralité je ne pense pas que Bruce qui débute soit très au fait des raisonnements "avec les mains".

    Bruce : le cercle est compact. Mais est-ce que $[0, 2\pi[$ est compact ?
  • Essai de réfléchir là dessus. Par ailleurs as tu étudié un peu de topologie générale?

    Ah oui j'ai oublié un s à raisonement mais je n'arrive pas à corriger(un bug.).
  • Non [0,2pi[ n'est pas compact, un compact est fermé borné, or cet intervalle n'est pas fermé car une suite peut converger vers 2pi.
  • Soit $f:\left[0,2\pi\right[\to\mathbf{U}$, $t\mapsto\mathrm{e}^{\mathrm{i}t}$. On a : $\displaystyle\lim_{t\to2\pi^-}f(t)=1=f(0)$.
    Si $f$ était un homéomorphisme, sa bijection réciproque $f^{-1}$ serait continue, ce qui justifierait l'égalité avec astérisque ici :
    \[2\pi=\lim_{t\to2\pi^-}t=\lim_{t\to2\pi^-}f^{-1}\bigl(f(t)\bigr)\stackrel{*}{=}f^{-1}\Bigl(\lim_{t\to2\pi^-}f(t)\Bigr)=f^{-1}(f(0))=0,\]ce qui est faux.
  • OK il n'est pas compact mais le cercle l'est. Sais-tu que l'image d'un compact par une application continue, entre espace séparé, est compact ?

    Si oui tu peux facilement conclure que l'inverse de $t \in [0, 2\pi[ \rightarrow e^{it} \in S^{1}$ n'est pas continu.
  • Mais l'argument de Math Coss(et pas l'argument de l'exponentiel.). est aussi très bien.
  • Oui je viens de comprendre, en effet, si f-1 était continue on aurait l'image de la sphère unité (qui est un compact par le théorème de Bolzano ) qui est [0,2pi[ compact ce qui est faux. J'ai aussi compris l'argumentation de Math Coss était juste, mais je me demande comment il a pu suivre un tel enchaînement d'idée. Personnellement je ne saurais pas comment trouver à partir de la limite de t qui tend vers 2pi la discontinuité de f-1. Sinon j'ai bien compris merci à vous.

    [Bernard Bolzano (1781-1848) prend toujours une majuscule. AD]
  • Le point clé de $f$, c'est de recoller les deux extrémités de l'intervalle : que $t$ se rapproche de $0$ (par valeurs supérieures) ou de $2\pi$ (par valeurs inférieures), $f(t)$ tend vers $1$ : ça veut dire que quand on applique $f^{-1}$, « on donne un coup de ciseaux », ce qui contredit la continuité de $f^{-1}$. Autrement dit mais toujours de façon imagée, $f^{-1}$ sépare les points de $\mathbf{U}$ qui sont de part et d'autre de $1$. Après, la formulation, c'est une question de pratique.

    C'est la même idée que l'exemple $f$ de Guego plus haut : que $t$ se rapproche de $1^-$ ou de $2^+$, $f(t)$ tend vers $1$ ; ça veut dire que $f^{-1}$ sépare les points au-dessus et au-dessous de $1$.
  • Il y a aussi je crois un théorème d'applications ouvertes qui dit que si $f$ est continue et injective d'un ouvert de $\R^n$ dans un ouvert de $\R^n$, alors elle envoie les ouverts dans les ouverts.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Applications_ouvertes_et_fermées#Théorèmes_de_caractérisation
  • je crois que cela est le théorème des applications propres
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