Groupes topologiques et axiome T3 1/2

Pour ma culture, j'essaie de comprendre un petit PDF en anglais sur la mesure de Haar (existence et "unicité" sur un groupe topologique localement compact), mais j'ai un peu de mal avec les notions de base sur les groupes topologiques.

L'auteur annonce qu'un groupe topologique $G$ qui vérifie l'axiome T1 est automatiquement T3 1/2. Pour remettre les choses dans leur contexte :

T1 : plusieurs formulations équivalentes (je n'ai pas pris la peine de vérifier qu'elles le sont pour l'instant, je le ferai à l'occasion)
i) tout singleton de $G$ est fermé
ii) pour tout $x \in G$, l'intersection des voisinages de $x$ est réduite à $\{x\}$
iii) pour tous $x \neq y$ dans $G$, il existe un voisinage de l'un qui n'inclut pas l'autre point
iv) pour tous $x \neq y$ dans $G$, $x$ n'est pas adhérent à $y$ et vice-versa

T3 1/2 : deux formulations équivalentes (je n'ai pas non plus vérifié qu'elles le sont pour l'instant)
i) $G$ est "uniformisable"
ii) pour tout $x \in G$, pour tout fermé $F$ de $G$ tel que $x \notin F$, il existe $f : G \longrightarrow [0,1]$ continue telle que $f(x) = 0$ et $f(y) = 1$ pour tout $y \in F$

Je préfère oublier la version "uniformisable" parce que les écarts et compagnie, je préfère ne pas rentrer dedans si je n'y suis pas obligé.

Je sais qu'un truc qui risque d'intervenir, c'est que les applications $x \longmapsto ax$, $x \longmapsto xa$ et $x \longmapsto axa^{-1}$ sont continues de $G$ dans $G$ pour tout $a \in G$.

Je me considère comme assez mauvais en topologie et j'aimerais savoir par où commencer pour montrer qu'un groupe topologique T1 est directement T3 1/2. Help.

Remarque : J'ai pris les définitions des axiomes de séparation ici, la section sur l'axiome T3 1/2 annonce qu'un espace topologique qui est T3 1/2 et T0 est automatiquement "séparé" (au sens usuel, Hausdorff T2), et plus haut il est dit qu'un espace topologique T1 est automatiquement T0... donc un groupe topologique T1 sera automatiquement séparé, ce qui m'arrange parce que les auteurs anglo-saxons (le PDF est en anglais) ne sous-entendent pas toujours qu'un espace topologique compact ou localement compact est séparé (T2), alors qu'en France c'est généralement le cas.
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Réponses

  • Tu peux commencer par montrer qu'un groupe topologique $T_1$ est $T_2$: c'est une première étape, plus simple que ce que tu veux démontrer mais ça te facilitera la tâche pour la suite (il y a des théorèmes, comme Urysohn, qui donnent des critères de T3 1/2; et en général ces théorèmes requièrent la séparation)
  • Alors, j'ai trouvé des choses, mais j'ai surtout trouvé que j'avais des lacunes.

    Dans mon livre, j'ai un théorème qui dit la chose suivante :
    Un groupe topologique est T2 si, et seulement si, le singleton $\{e\}$ est fermé.

    En admettant ce théorème : si je pars d'un groupe topologique T1, alors tous ses singletons sont fermés, en particulier $\{e\}$ est fermé, donc on a T2.

    Mais la démonstration que mon livre fournit de ce théorème me pose un petit problème.

    Le sens réciproque, c'est à peu près bon. Par contre...

    Sens direct : si $G$ est T2, alors $\{e\}$ est fermé. Point barre.

    Apparemment, c'est censé être évident. J'ai trouvé dans mon livre un petit exercice après la définition de "espace topologique séparé" (sous-entendu T2, évidemment) qui sert à montrer la chose suivante : Dans un espace T2, tout singleton est fermé. Avec ce résultat en poche, le sens direct est immédiat, mais j'ai du mal à comprendre la démonstration que mon livre fournit de ce résultat. Je la recopie :

    Soit $x \in E$. ($E$ est notre espace topologique supposé T2)
    Pour tout $y \in E \setminus \{x\}$ (ils ont oublié de supposer que $y \neq x$, mais je le rajoute), il existe deux ouverts $U_x$ et $U_y$ tels que $x \in U_x$, $y \in U_y$ et $U_x \cap U_y = \varnothing$. En particulier, $x \notin U_y$, autrement dit $U_y \subset E \setminus \{x\}$ et $E \setminus \{x\}$ est ouvert.
    Donc $\{x\}$ est fermé.

    Comment obtiennent-ils que $E \setminus \{x\}$ est ouvert ? C'est la seule étape que je ne comprends pas, et je ne comprends pas ce que c'est censé avoir d'évident...
  • Tu viens de trouver, pour tout $y\neq x$ un ouvert $U_y$ le contenant et inclus dans $E\setminus\{x\}$...
  • ... donc $E \setminus \{x\}$ contient un voisinage ouvert de chacun de ses points. C'est vrai :-D

    Ok donc ça c'est réglé.

    Conclusion : un groupe topologique T1 est T2. Je vais voir si je suis inspiré pour la suite.
  • J'ai trouvé deux choses qui portent le nom d'Urysohn :

    1) le lemme d'Urysohn
    2) le théorème de prolongement de Tietze-Urysohn

    Un corollaire du lemme d'Urysohn est qu'un espace topologique T2 et T4 est T3 1/2. Je verrai si je comprends les démonstrations du lemme et de ce corollaire.

    En tout cas, ça nous incite à montrer qu'un groupe topologique T2 est T4, et a priori c'est le théorème de prolongement (dont je veux comprendre la démonstration également) qui pourrait m'aider à faire ça. Là tout de suite, je ne suis pas particulièrement inspiré, mais je veux chercher un peu par moi-même avant de demander de l'aide.
  • Je ne sais plus lequel des 2 est utile ici; je ne suis d'ailleurs pas sûr qu'il faille les utiliser (mais je le pense fortement) - dans tous les cas ne te fatigue pas trop (même si tu aimes bien et je comprends ) à chercher des preuves de ces résultats. Elles sont très techniques, très énervantes et franchement peu instructives
  • Je pense que c'est quand même bien au moins de les lire une fois... En termes de preuves lourdes pour "pas grand-chose", ça va, j'en ai fait quelques-unes dans mes études déjà. La topologie, je la considère comme une théorie qui permet de faire de l'analyse proprement, donc tout ce qui est calcul différentiel, géométrie différentielle, théorie de la mesure, probabilités, analyse fonctionnelle... reposent dessus. Je serai prévenu que ça sera barbant, mais je veux quand même jeter un oeil :-D

    Visiblement, il faut utiliser Tiezte-Urysohn pour obtenir T4, puis le lemme d'Urysohn pour déduire T3 1/2.
  • Bon alors... pour montrer qu'un groupe topologique T2 est T4 :
    - j'ai essayé de voir si je pouvais utiliser le théorème de prolongement de Tiezte-Urysohn, et franchement, je ne vois pas comment faire.

    - j'ai essayé de partir de la définition de T4 sur notre ami à tous : "Un espace topologique X vérifie T4 lorsque pour tout couple de fermés disjoints E et F, il existe un couple d'ouverts disjoints dont l'un contient E et l'autre contient F. "

    Je pensais à un raisonnement par l'absurde : soient $F_1$ et $F_2$ deux fermés disjoints d'un groupe topologique $G$ supposé T2. On suppose que si $U_1$ est un ouvert contenant $F_1$, et $U_2$ un ouvert contenant $F_2$, leur intersection est systématiquement non-vide : alors c'est encore un ouvert, notons-le $U_1 \cap U_2 = U$.

    Ensuite, on peut peut-être définir une fonction, par exemple constante sur $F_1$ et sur $F_2$, continue, montrer qu'elle admet un prolongement continu à $U_1 \cup U_2$, mais faire en sorte à ce qu'elle ait une discontinuité dans $U$... je ne saurais pas trop comment.

    Sinon, si on peut prouver qu'un groupe topologique T2 est T3 1/2 directement sans passer par la case T4, je ne vois pas trop comment faire. Je commence à être à court de résultats qui m'inspirent quelque chose.

    Help.
  • Par ailleurs, si c'est plus simple pour toi (je crois que ça l'est), je pense que tu aurais intérêt à prouver la caractérisation i) de $T_{3\frac{1}{2}}$ (à savoir "uniformisable") qui est, elle, très simple à prouver avec la définition utilisant les entourages (même s'il faut un brin d'imagination).
    Il est possible que i) $\implies$ ii) soit plus simple que directement $T_2\implies T_{3\frac{1}{2}}$ (je ne sais pas).

    Ensuite voici une référence qui, si je me souviens bien, traite la question entièrement (et c'est une bonne référence sur les groupes topologiques).
    C'est dans la partie General Properties of topological groups, plus spécifiquement du début jusqu'à "separation axioms"(où l'auteur appelle $T_{3\frac{1}{2}}$ un "Tychonov space")
    (aïe je viens de me rendre compte que le lemme clé est cité mais pas prouvé :-( je laisse quand même la référence)
  • J'essaierai de lire ça bientôt, je poserai des questions si j'en ai.
  • Bourbaki annonce : Soit $X$ un espace topologique. Alors $X$ est uniformisable si et seulement si les fonctions continues de $X$ vers $[0,1]$ séparent les points des fermés qui leurs sont disjoints. Pas de groupes dans l'histoire ! C'est le théorème 2 du paragraphe 5 Espaces uniformisables du chapitre IX Utilisation des nombres réels en topologie du Bourbaki de Topologie Générale.
    "Uniformisable" veut dire "espace topologique tel qu'il existe une structure uniforme qui induit sa topologie". Un groupe topologique est toujours uniformisable, et ce de deux façons différentes, voir Bourbaki, Topologie générale, Chapitre III Groupes topologiques, paragraphe Structures uniformes de groupes.

    Sinon, j'ai trouvé un lien pointant vers le problème 2 de ce pdf qui semble court-circuiter tout ça !

    [EDIT] : En particulier, il semble qu'il n'y ait pas besoin de faire d'hypothèses de séparation sur $G$...
  • Je n'ai pas accès à des livres en ce moment, donc j'essaie de me débrouiller avec ce que je trouve sur internet (wikipédia, ce forum, PDFs mis en ligne par des profs). J'ai vu le truc comme quoi les groupes sont uniformisables sur Wikipédia, mais j'avouerai que l'article Wikipédia sur les espaces uniformes est assez confus à lire.

    C'est quoi exactement, un espace uniforme ? Juste un ensemble muni d'un écart ?
    EDIT : non, c'est plus compliqué que ça...

    Et c'est quoi exactement, la topologie engendrée par un écart ?

    Si quelqu'un me donne ça, je pourrai essayer de m'en sortir avec ça (voir pourquoi les écarts engendrent des topologies, voir si la topologie d'un groupe peut toujours être engendrée par un écart, puis partir de là pour enfin arriver à T3 1/2)
  • Alors, pour sloganiser un peu ça : la topologie permet de formaliser l'idée de proximité de certaines choses par rapport à un point ; c'est les voisinages. Par contre, ça ne permet pas forcément de formaliser une idée comme "$a$ et $b$ sont (à peu près) aussi proches l'un de l'autre que $c$ et $d$ le sont". C'est ça que la théorie des espaces uniformes formalise. Pour les espaces métriques, c'est facile : il suffit de dire un truc du style $d(a,b) \sim d(c,d)$. Pour les groupes topologiques, c'est aussi facile : tu te donnes une base de voisinages $B$ de $e$, que tu appelles "échelle de proximité" et si $V \in B$ et $x,y \in G$, tu dis que $x$ et $y$ sont $V$-proches si $x^{-1}y \in V$ (ou $xy^{-1} \in V$, c'est pour ça qu'il y a deux manières de procéder a priori différentes).

    Enfin, une façon de fabriquer des espaces uniformes est de prendre un ensemble d'écarts (un peu comme des distances pouvant être $+\infty$ et ne vérifiant pas forcément l'axiome de séparation) et de dire : $x$ et $y$ sont d'autant plus proches qu'il existe un petit $\epsilon$ et un grand nombre fini d'écarts $e_1,...,e_n$ tels que $e_i(x,y) \leq \epsilon$ pour tout $i$ (ça se formalise de manière précise, bien entendu). Un espace métrique, c'est un seul écart, qui vérifie en plus la propriété de séparation et qui ne vaut jamais $+\infty$.
    Eh bien, il y a un théorème qui dit que toute structure uniforme peut s'obtenir comme ça. Ce théorème est démontré dans Bourbaki et n'a rien à voir avec ta choucroute.

    A mon avis, un bon compromis (si tu veux élargir ta culture), ce serait d'apprendre les définitions de ce qu'est une structure uniforme, savoir comment fabriquer une topologie à partir d'une structure uniforme, regarder ce que ça donne pour les groupes topologiques, et constater que les groupes topologiques sont bien "uniformisables".
    Tu peux aussi essayer de démontrer qu'un groupe topologique est métrisable si et seulement si l'élément neutre admet une base dénombrable de voisinages (aide-toi d'internet au besoin, c'est quand même un peu technique), ce qui te donne un cas particulier assez général de ce que tu cherches.
    Mais à moins de trouver un bon raccourci, c'est pas forcément utile de creuser trop loin du côté des structures uniformes, parce que ce n'est pas très à la mode. Par conséquent, les livres ne les utilisent pas beaucoup et du coup c'est pas un truc qui facilitera tes futures lectures.

    EDIT : Merci Poirot, la prochaine fois je me relirai !
  • En principe, je me fiche pas mal de comment montrer qu'un groupe topologique T1 est directement T3 1/2. Je veux juste une démonstration, peu importe laquelle. Si ça utilise des résultats très compliqués... je ferai probablement impasse sur la démonstration exacte desdits résultats.

    J'ai suivi un cours de topologie générale, la fin de ce cours aborde les groupes topologiques, là j'ai juste une phrase dans un PDF qui dit que T3 1/2 est "gratuite" pour les groupes topologiques dès qu'on a T1... ça peut quand même pas être si horrible que ça à montrer, si ?

    Quand tu auras corrigé le dollar dans ton message, j'essaierai de lire ce que tu m'as écrit, visiblement les espaces uniformes c'est pas si horrible que ça.
  • Homo Topi a écrit:
    ça peut quand même pas être si horrible que ça à montrer, si ?

    Ben quand même, la fonction à valeurs réelles qui sépare le point et le fermé, faut la sortir de quelque part ! Et puis on peut se dire que c'est un peu surprenant : des groupes topologiques, il peut y en avoir de très, très, grands, avec des topologies a priori bizarres, et tout ! Mais, quand même, ya un espace topologique très particulier $[0,1]$ et un lien non trivial avec lui et TOUS les groupes topologiques. Moi, ça me semble un peu surprenant, de prime abord (mais bon, c'est une question de goût, de culture mathématique, et de faciliter à s'émerveiller, en quelque sorte).

    En fait, il n'y a rien de très compliqué dans tout ça, c'est juste long et je ne vois pas ce que ça va t'apprendre sur la mesure de Haar ! Je comprends qu'on puisse avoir besoin d'examiner toutes les briques pour s'assurer de la stabilité de l'édifice, mais là, si tu veux, la démonstration est séparée en deux morceaux : un côté, facile, sur les structures uniformes sur les groupes topologiques ; et un autre, sur un théorème purement uniforme, et long.

    Si vraiment tu veux UNE démonstration, eh bien, je pense que l'exercice dans le pdf mis en lien est le plus court chemin, pour l'instant.
    Mais je pense que l'autre chemin consistant à en apprendre le strict minimum sur les structures uniformes, et regarder ce que ça donne sur les groupes topologiques permet d'apprendre deux ou trois choses intéressantes, et d'arriver à un point où on peut se dire : ouf, bon, ben maintenant, si un jour j'ai envie de parcourir ce sentier qui n'a plus rien à voir avec les groupes topologiques, je me prends un moment pour lire ligne à ligne le Bourbaki de structures uniformes et j'y arriverai puisque tous les détails y sont.

    EDIT : Moi, c'est comme ça que j'aime apprendre les maths. Quand je veux comprendre la démonstration d'un théorème, et que j'arrive à isoler des bouts dont je sais que la démonstration est hors-sujet, utilise des techniques différentes de celles couramment utilisées pour étudier l'objet en question, je suis content et je me concentre sur les bouts qui ont un vrai lien avec ce qui m'intéresse. Il vient toujours un moment, en maths, où on n'a plus le temps de lire la démonstration du début à la fin. Il faut décider d'admettre des trucs. Et je pense que faire des choix "thématiques", c'est une bonne idée, parce que ça permet de se concentrer sur ce qui nous intéresse vraiment. Un peu comme si tu voulais parcourir tout le territoire des Etats-Unis à pied : ne prendrais-tu pas l'avion pour survoler l'Océan Pacifique pour rejoindre Hawaii ?

    EDIT 2 : Mais bien entendu, si tu veux tout te farcir, les structures uniformes c'est très intéressant !
  • De toute façon, si j'en ai marre, je finirai par laisser de côté :-D

    Je veux juste avoir une démonstration sous les yeux, la lire vite-fait, et si ça n'a pas l'air d'être hyper ennuyeux, d'essayer de la comprendre en détail.
  • Ok ok. Bon ben je vais assister à une soutenance de thèse tout à l'heure, je prendrai un crayon et un papier pour essayer de résoudre l'exercice mis en lien et si j'y arrive je mettrai une correction.
  • @GA : je suis d'accord avec ce que tu dis; mais ce n'est pas un peu dommage pour la personne dont tu regardes la soutenance ? :-D c'est peut-être très intèressant, ce qu'elle va raconter !
  • J'ai envie d'apprendre, mais j'ai le temps, je ne veux pas que les questions que je me pose pourrissent la soutenance de quelqu'un d'autre :-S
  • Hahahaha j'ai oublié de noter l'exercice, et donc je me suis ennuyé (c'était une soutenance de physique mathématique avec beaucoup de background technique que je n'avais pas) !
  • Je reviens doucement ici...

    Dans l'article en anglais sur les espaces uniformes, je veux savoir si j'ai bien compris ceci : ils disent qu'une topologie est uniformisable (ou induite par une structure uniforme), si pour tout ouvert $O$, pour tout $x \in O$, il existe un entourage $V$ tel que $V[x] \subset O$. En gros, on veut pouvoir écrire tout ouvert comme une réunion (quelconque) d'entourages de chacun de ses points, c'est ça ? Trouver une famille d'entourages (ou montrer que la famille de tous les entourages) est une base de topologie pour la topologie considérée ?

    Je n'ai pas encore digéré l'équivalence entre la définition d'une structure uniforme par les écarts et celle avec les entourages, mais j'y travaille.

    EDIT : J'ai besoin d'une précision sur un petit détail.

    "Every topological group $G$ becomes a uniform space if we define a subset $V$ of $ G \times G$ to be an entourage if and only if it contains the set $\{ (x, y) : xy^{-1} \in U \}$ for some neighborhood $U$ of the identity element of $G$."

    Donc :

    On se donne un groupe topologique $G$, de neutre $e$. Ce dont je ne suis pas 100% sûr c'est : est-ce que pour définir les entourages de $G$, on fixe un certain voisinage de $e$ qu'on appelle $U$, et tous les entourages doivent contenir l'ensemble défini ci-dessus pour ce $U$ bien précis, ou bien un entourage doit-il simplement contenir l'ensemble ci-dessus pour un voisinage quelconque $U$ de $e$ (qui peut être différent pour chaque entourage) ?

    Ça m'étonnerait qu'il s'agisse de la première, mais, je préfère en être sûr.
  • Soit $E$ un ensemble. Un entourage $V$, tu peux te dire que c'est un ensemble de couples, dits $V$-proches. Et si $x$ et $y$ sont deux éléments de $E$, tu dis que $y$ est $V$-proche de $x$ si $(x,y)$ est un élément de $V$.

    Comment définir une topologie à partir de ça ? On dit qu'une partie $O$ de $E$ est ouverte si, pour tout $x$ dans $O$, il existe un entourage $V$ tel que $O$ contient tous les éléments $V$-proches de $x$. Voilà tout.

    Un espace topologique est dit uniformisable s'il existe une structure uniforme sur l'ensemble, telle que quand on applique le procédé ci-dessus, on retombe sur la topologie de départ.

    Maintenant, si tu as un groupe topologique $G$, comment définir une structure uniforme sur $G$ ? Par exemple, si $V$ est une partie de $G \times G$, dis que $V$ est "cool" si il existe $U$, voisinage ouvert de $e$ dans $G$, tel que $V$ contient l'ensemble des $(x,y)$ tels que $x^{-1}y \in U$ (ou l'autre, que tu as dit). Il reste à vérifier que l'ensemble des parties cool de $G \times G$ est bien une structure uniforme.

    Et ensuite, tu pourras vérifier que si on prend la topologie déduite de cette structure uniforme, on retombe immédiatement sur la topologie de $G$ !
  • Oui effectivement, il y a en principe une structure uniforme à gauche et une à droite, ça ce n'est pas un souci. J'en prendrai une et l'autre se comportera exactement pareil...

    Le seul truc que je voulais savoir, c'est, qu'est-ce qu'on prend précisément comme définition des entourages dans le groupe... et je pense m'en sortir avec ce que tu m'as dit, qui correspond à la deuxième alternative que j'évoquais (qui est bel et bien nettement plus réaliste que la première).

    Je ne rejette absolument rien de ce que tu me dis, mais sache jsute que je suis quelqu'un de très pointilleux sur les définitions. Je veux savoir très exactement de quoi je parle.

    J'ai une définition de topologie engendrée par une partie, j'ai une définition de base de topologie. Je voulais savoir si on cherche à vérifier que l'ensemble des entourages est une base de topologie pour la topologie de $G$ (qui définit les voisinages à partir desquels on définit les entourages), et donc que la topologie est engendrée par l'ensemble des entourages (ie la "structure uniforme") ou non. Tu n'as pas répondu assez précisément à ça, mais je pense que la réponse est effectivement "oui" au vu de ce que tu m'as dit :-)
  • Homo Topi a écrit:
    Je voulais savoir si on cherche à vérifier que l'ensemble des entourages est une base de topologie

    Ben, pourquoi penses-tu ça ? Les entourages sont des parties de $G \times G$, alors que les éléments de la topologie sont des parties de $G$.
  • C'est vrai... Tu m'avais expliqué comment définir une topologie à partir d'une structure uniforme, j'ai dû lire ça un peu trop vite. Je vais y travailler.
  • Je bloque sur un truc.

    Soit $G$ un groupe topologique de neutre $e$, et soit $\mathcal{V}$ l'ensemble des voisinages ouverts de $e$ dans $G$.

    Soit $\mathcal{U} = \{E \in \mathscr{P}(G \times G) \mid \exists V \in \mathcal{V} : \{(x,y) \in G \times G \mid x^{-1}y \in V\} \subset E\}$. Je veux démontrer que $\mathcal{U}$ définit une structure uniforme sur $G$ (celle à gauche).

    J'ai suivi les points de la définition de l'article Wikipédia sur les espaces uniformes et j'ai réussi à faire les quatre premiers. Pour le dernier point, je bloque.

    Soit donc $E \in \mathcal{U}$. On cherche un $W \in \mathcal{U}$ tel que $W^2 \subset E$, avec la notation : $W^2 = \{(x,y) \in G \times G \mid \exists z \in G : (x,z) \in W \wedge (z,y) \in W \}$. Je ne vois pas trop ce que représente $W^2$ en fait, ni comment démontrer ce dernier point.
  • Que veux-tu dire, quand tu dis que tu ne sais pas trop ce que $W$ représente ?

    Je suis presque sûr que tu peux arriver à démontrer ce dernier point si tu sais que pour tout voisinage ouvert $U$ de $e$ dans $G$, il existe un voisinage ouvert $V$ de $e$ tel que $V^2 \subset U$. Et ici, $V^2$ est l'ensemble des trucs qui sont produits de deux éléments de $V$.

    Sais-tu démontrer ce lemme ? Est-ce qu'il t'aide à démontrer ton dernier point ?
  • Y ayant réfléchi un peu plus, leur $W^2$, je le vois un peu comme ça : $(x,y) \in W^2$ si $x$ et $y$ sont $W$-proches "modulo $z$" pour un certain $z$. Ce que je voulais dire quand je disais que je ne sais pas trop ce que ça représente, c'est que je n'étais pas trop sûr de ce à quoi ça doit servir. Maintenant, je suppose que ça a un lien avec l'inégalité triangulaire, qui est vérifiée par les écarts. Le premier point (avec la diagonale) est sûrement en rapport avec le $d(x,x) = 0$ d'un écart, le quatrième point est sûrement la traduction de la symétrie d'un écart, les points 2 et 3 je ne suis pas encore trop sûr.

    Quant à ton lemme, il faudra que j'y réfléchisse. Là comme ça, je ne sais pas le démontrer, j'essaierai demain. Je verrai s'il m'aidera à montrer ce que je veux, je crois que je me fais déjà une petite idée de comment il va intervenir.
  • Ah pour interpréter $W^2$ par rapport à $W$ ? Ben, voici un slogan : on va appeler les éléments de $W$ des "pas élémentaires", et si $(x,y) \in W$, on dit qu'on peut aller de $x$ à $y$ en un pas élémentaire. Alors, maintenant, si $x,y \in E$, alors dire que $(x,y) \in W^2$, c'est la même chose que de dire qu'on peut aller de $x$ à $y$... en faisant deux pas élémentaires à la suite !

    Pour mon lemme, essaie de le démontrer tout seul sans regarder la solution. Je pense que ça te sera très profitable, vu que ce genre de lemme sert tout le temps quand on travaille avec des groupes topologiques "tout nus".

    Et sinon, je te conseille de ne pas forger ton inspiration sur les écarts. Moi, ce qui me parle le plus, c'est d'appeler les éléments d'une structure uniforme des "relations de proximité".

    Le fait de contenir la diagonale, c'est juste qu'une relation de proximité doit être réflexive ("tout point est proche de lui-même, peu importe ce que <<proche>> veut dire"). Si $W$ est une relation de proximité, alors $W^{-1}$ doit en être une aussi ("si je dis que $x$ est proche de $y$, je peux dire que $y$ est proche de $x$, même si ce n'est pas forcément la même relation de proximité - imaginons que $x$ soit en haut de la montagne et $y$ en bas : c'est plus facile d'aller de $x$ à $y$ que de $y$ à $x$ !). L'intersection de deux relations de proximité en est encore une ("si $x$ et $y$ sont proches <<à pied>>, et proches <<en voiture>>, alors ils sont proches <<à pied et en voiture>>"). Et la dernière condition, je me la formule comme ça : si on dispose d'une relation de proximité $W_1$, alors on doit pouvoir imaginer une relation de proximité $W_2$ qui est telle que si on peut aller de $x$ à $y$ en deux $W_2$-pas, alors on peut aller de $x$ à $y$ en un $W_1$-pas.
  • Bon alors, juste parce que ça m'énerve, je vais un peu changer les notations.

    Je vais noter $(W : W)$ ce qu'ils avaient appelé $W^2$, donc $(W : W) = \{ (x,y) \in G^2 \mid \exists z \in G : (x,z) \in W \wedge (z,y) \in W \}$

    Je vais noter $\underline{V}$ ce que tu avais appelé $V^2$, donc $\underline{V} = \{ xy \in G \mid (x,y) \in V^2 \}$ si j'ai bien suivi

    Comme ça le seul truc noté avec un carré, c'est les couples comme d'habitude, et je ne m'embrouille pas.

    Même en supposant que ce sont les bonnes définitions, je n'ai aucune idée comment démontrer le lemme, ni comment m'en servir pour démontrer le dernier point. Help !
  • Je t'aide pour la partie qui parle d'uniformité mais je te laisse un peu mariner pour l'autre, sauf si tu me dis que c'est trop pénible !

    Et notons $W_U := \{(x,y) \ \vert \ x^{-1}y \in U\}$, pour $U$ ouvert de $G$, groupe topologique.

    Alors, soit $W$ un entourage. On cherche un entourage $W'$ tel que $(W':W') \subset W$. Déjà, il existe $U$ voisinage ouvert de $e$ dans $G$ tel que $W_U \subset W$. Soit maintenant (grâce au lemme) $V$ tel que $\underline{V} \subset U$. J'avance que $(W_V:W_V) \subset W_U$ (et si c'est le cas, c'est gagné !). En effet, si $x,y \in (W_V:W_V)$. Il existe alors $z \in V$ tel que $(x,z) \in W_V$ et $(z,y) \in W_V$. Cela veut dire que $x^{-1}z \in V$, et $z^{-1}y \in V$. Mais alors $x^{-1}y = x^{-1}zz^{-1}y \in \underline{V} \subset U$, et donc $(x,y) \in W_U$.

    Au fait, à la place de $\underline{V}$, on utilise aussi $VV$ qui est tout à fait transparente !
  • Ok, j'ai compris comment tu fais pour montrer le dernier point à partir de ton lemme. Et je suis d'accord pour utiliser la notation $VV$, dans mon livre d'analyse L3 ils utilisent la même (mais il n'y a que 2 pages sur les groupes topologiques).

    Pour ce qui est de démontrer ce lemme, par contre, je dois encore y réfléchir.
  • Sinon pour prouver le lemme :

    Soit $U$ un voisinage ouvert de $e$. On pose $V = U \cap U^{-1}$, où $U^{-1} = \{x^{-1} \in G \mid x \in U \}$. On a $V \subset U$ par définition.

    Alors $V$ est encore un voisinage de $e$, et on a : $VV = \{xy \in G \mid (x,y) \in V \}$. Je ne sais pas encore si $VV \subset U$, mais sinon je vais voir si je peux trouver un "sous-voisinage" $X$ de $V$ tel que $XX \subset U$.

    Remarque : $x \in V \Longleftrightarrow x^{-1} \in V$, donc $V$ contient $e$ et est stable par les inverses...

    Ne me donne pas encore la réponse :-)


    $G$ est un groupe topologique donc l'application $\varphi : G \times G \longrightarrow G$, $(x,y) \longmapsto xy$ est continue. En particulier, elle est continue au point $(e,e)$, ce qui est (par définition) équivalent à :

    Pour tout voisinage $U$ de $\varphi(e,e) = e$, il existe un voisinage $V$ de $(e,e)$ tel que $\varphi(V) \subset U$.

    Or $\varphi(V) = \{ \varphi(x,y) \mid (x,y) \in V \} = \{xy \mid (x,y) \in V \}$.

    Si je peux écrire $V$ comme $W \times W$ pour un certain voisinage ouvert $W$ de $e$, c'est gagné parce que dans ce cas, $\{xy \mid (x,y) \in W^2 \} = WW$ par définition de la notation.

    EDIT : il y a probablement moyen de s'en sortir avec un résultat un peu plus faible...
  • Il faut que je revoie un peu les notions qui tournent autour de la topologie produit, au moins dans le cas d'un produit fini d'espaces topologiques, mais à en croire Wikipédia, on a :

    $V$ est un voisinage de $(e,e)$ dans $G \times G$, donc par définition, il existe un ouvert $O$ de $G \times G$ tel que : $(e,e) \in O \subset V$.

    Or, $O$ est un ouvert de $G \times G$ si, et seulement si, pour tout $x \in O$, il existe deux ouverts $O_{1,x}$ et $O_{2,x}$ de $G$ tels que $x \in O_{1,x} \times O_{2,x} \subset O$. En particulier, pour $x = (e,e)$, on a deux ouverts $O_1$ et $O_2$ de $G$ tels que $(e,e) \in O_1 \times O_2 \subset O$.

    Dans ce cas, on a $e \in O_1$ et $e \in O_2$, donc $e \in O' := O_1 \cap O_2$ et $O'$ est encore un ouvert de $G$. De plus, on a alors $(e,e) \in O' \times O' \subset O_1 \times O_2 \subset O \subset V$.

    En particulier, $O'$ est un voisinage ouvert de $e$ dans $G$ tel que $(e,e) \in O' \times O' \subset V$.

    Donc $\varphi(O' \times O') = O'O' \subset \varphi(V) \subset U$.

    Résumé :

    Si $U$ est un voisinage ouvert de $e$ dans $G$, alors il existe un voisinage $V$ de $(e,e)$ dans $G \times G$ tel que $\varphi(V) \subset U$. A partir de là, on a trouvé/bidouillé un voisinage $O'$ de $e$ dans $G$ tel que $O'O' \subset U$. Donc le lemme est démontré.

    J'ai fait une erreur quelque part ?
  • Oui, oui, par définition de la topologie produit, $V$ est tel qu'il existe un voisinage $W$ de $e$ ouvert dans $G$ tel que $W\times W \subset V$, et ce $W$ convient ! Bien joué :-)
  • Youpi, j'ai réussi à faire un truc ! Mais je n'ai pas terminé. A ce stade, j'ai montré que :

    Si $G$ est un groupe topologique de neutre $e$, et si $\mathcal{V}$ est l'ensemble des voisinages ouverts de $e$ dans $G$, alors $\mathcal{U} = \{E \in \mathscr{P}(G \times G) \mid \exists V \in \mathcal{V} : \{(x,y) \in G \times G \mid x^{-1}y \in V\} \subset E\}$ définit une structure uniforme sur $G$ (celle à gauche).

    Traduction : un entourage (à gauche) de $G$, c'est bien une partie $E$ de $G$ qui vérifie $\{(x,y) \in G \times G \mid x^{-1}y \in V\} \subset E\}$ pour un certain voisinage $V$ de $e$.

    Maintenant, il va falloir que je cherche à comprendre (avec ce que tu me disais plus tôt) comment fonctionne la topologie associée à cette structure uniforme et pourquoi c'est la topologie qu'on s'était donnée sur $G$ au départ.


    Définition de la "topologie uniforme" :
    $O$ est un "ouvert uniforme" de $G \Longleftrightarrow$ pour tout $x \in O$, il existe un entourage $E$ tel que, pour tout $y \in G$ tel que $(x,y) \in E$, on a $y \in O$.

    Reste à voir si ça répond aux axiomes d'une topologie.

    - l'ensemble vide : trivialement un ouvert uniforme
    - $G$ tout entier : trivialement un ouvert uniforme
    - intersection de deux ouverts uniformes : encore un ouvert uniforme, car l'intersection de deux entourages est un entourage (qui contient l'intersection des deux voisinages qui définissent les deux entourages de départ, qui est encore un voisinage)
    - réunion quelconque d'ouverts uniformes : trivialement un ouvert uniforme.

    Donc la "topologie uniforme" telle que définie par GA est bien une topologie sur $G$.
  • Bon ben maintenant, on va essayer de montrer : $O$ est un ouvert de $G$ si, et seulement si, c'est un ouvert uniforme de $G$.

    Je ne vois pas encore comment faire ça. Je bloque dans les deux sens... un indice (pour chaque sens) ? (:D
  • Mmmmh euh, ben, soit $U$ ouvert de $G$ pour la topologie de départ. Pour démontrer que $U$ est un ouvert pour la topologie déduite de la structure uniforme, on prend $x$ dans $U$ et on démontre qu'il existe un entourage $W$ tel que $W[x] \subset U$.
    Solution : Eh bien, il me semble que si on prend $W := W_{x^{-1}U}$, ça marche, non ?

    Réciproquement, soit $V$ un ouvert de $G$ pour la topologie déduite de la structure uniforme. Montrons que c'est un ouvert pour la topologie de départ. Soit $x$ dans $V$. Si on trouve un voisinage de $x$ pour la topologie déduite de la structure uniforme qui est aussi un voisinage de départ, c'est gagné.
    Solution : Bon, comme $x$ est dans $V$, il existe $U$ voisinage de $e$ dans $G$ tel que $W_{U}[x] \subset V$. Mais alors, on a $xU \subset V$, et donc c'est gagné !
  • Merci, je prendrai le temps de lire ça et voir si j'ai tout compris :-)
  • Georges Abitbol écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?14,1703666,1713326#msg-1713326
    [Inutile de recopier l'avant dernier message. Un lien suffit. AD]
    Décortiquons.

    $\Longrightarrow $
    $U$ ouvert de $G$. $x \in U$. Soit $W := W_{x^{-1}U} = \{(s,t) \in G^2 \mid s^{-1}t \in x^{-1}U \}$. Alors
    $W[x] = \{ r \in G \mid (x,r) \in W \} = \{ r \in G \mid x^{-1}r \in x^{-1}U \} = \{r \in G \mid r \in U\} = U$.
    Effectivement, ça marche.

    $\Longleftarrow $
    J'ai un peu plus de mal avec ce que tu as fait ici, parce que je n'ai pas encore bien assimilté toutes les notations $W_U$ et $W[x]$, et parce que je ne suis pas encore à l'aise avec les voisinages de la "topologie uniforme". J'y travaille.
  • Je t'avoue que pour le sens $\Rightleftarrow$, j'ai eu un peu mal à la tête !
  • Pour le sens $\Longleftarrow$ :

    Soit $V$ un "ouvert uniforme" et soit $x \in V$. On cherche un ouvert $O$ tel que $x \in O \subset V$, de sorte que $V$ soit un voisinage de $x$.

    Par définition, comme $V$ est un "ouvert uniforme" et $x \in V$, il existe un entourage $E$ de $G$ tel que $\{ y \in G \mid (x,y) \in E \} \subset V$.

    $E$ est un entourage, donc il existe un voisinage ouvert $U$ de $e$ dans $G$ tel que $\{ (x,y) \in G^2 \mid x^{-1}y \in U \} \subset E$, autrement dit, avec nos notations, $W_U \subset E$. Donc en particulier, $\{ y \in G \mid (x,y) \in W_U \} \subset V$, c'est-à-dire $W_U [x] \subset V$.

    or $W_U [x] = \{y \in G \mid (x,y) \in W_U \} = \{y \in G \mid x^{-1}y \in U\} = \{y \in G \mid y \in xU\} = xU$.

    Donc il existe $U$, voisinage de $e$ dans $G$, tel que $xU \subset V$.

    Par définition, $xU = \{xg \in G \mid g \in U\}$ et comme $e \in U$ par définition de $U$, on a $x = xe \in xU$.

    Donc $x \in xU \subset V$. Il me reste à comprendre pourquoi $xU$ est ouvert dans $G$ (ou si ce n'est pas le cas, pourquoi il existe un ouvert $O$ tel que $x \in O \subset xU$...)
  • Si, si, $xU$ est bien ouvert, et c'est plus simple que tu ne le crois !
  • Je ne vois honnêtement pas pourquoi ! :-S
  • Eh bien, $\cdot : G \times G \rightarrow G$ est continue, n'est-ce pas ? Donc, si $x \in G$, $g \mapsto xg$ est continue, n'est-ce pas ? ...
  • Ah, oui. Je ne sais pas pourquoi mais je n'ai toujours pas le réflexe de regarder les applications entre les ensembles quand je veux démontrer un truc sur un ensemble. C'est complètement idiot de ne pas y penser systématiquement en premier... il faut que je prenne cette habitude.

    Quoique, attends. Avec cet argument, $xU$ est l'image de $U$ par l'application $(g \longmapsto xg)$, mais... $U$ est un voisinage ouvert de $e$ dans $G$, ce qui signifie qu'il existe un ouvert $O$ de $G$ tel que $e \in O \subset U$, ça ne me dit absolument pas que $U$ est ouvert :-S

    Mais on peut dire que $xO$ est un ouvert qui contient $x$, c'est ça ?
  • C'est censé être tout simple, je ne comprends pas, et ça m'énerve. :-X
  • Un voisinage ouvert est... ouvert non ? C'est dans son nom quand même...
  • Je ne sais pas... je ne sais pas s'il y a une différence entre "voisinage" et "voisinage ouvert".

    Pour moi, "$B$ est un voisinage de $A$" signifie qu'il existe un ouvert $O$ tel que $A \subset O \subset B$. Mais j'ai déjà vu "voisinage ouvert" utilisé comme synonyme, donc je me méfie. Si "voisinage ouvert de $A$" est à comprendre comme "un voisinage de $A$ qui est aussi un ouvert", alors là oui, il n'y a aucun problème. :-)
  • Ta définition de voisinage est bonne, et voisinage ouvert désigne un voisinage qui est ouvert... C'est une autre manière de dire "un ouvert contenant $x$".
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