Connexe-Connexité par arcs

Bonjour.
Je cherche un espace topologique connexe et qui n'est pas connexe par arcs, mais je n'en vois pas.
Quelqu'un trouve-t-il un exemple ?
Merci.

Réponses

  • Bonjour

    L'exemple classique est de prendre dans $\R^2$ l'adhérence du graphe de la fonction $\R_+^*\to \R$ définie par $f(x)=\sin(1/x)$
  • Il suffit de demander à un moteur de recherche !
  • Pour sortir de l'exemple ultra classique de Magnolia (et qui se trouve en 5 secondes sur le web), il y a l'exemple de $\mathbb{N}$, muni de la topologie cofinie (ie les fermés sont $\mathbb{N}$ et ses parties finies.)
  • @melpomène tu veux dire que $\mathbb{N}$ muni de la topologie cofinie est connexe et pas connexe par arcs. Pourquoi ?
  • Oui, c'est tout à fait ce que je veux dire. En fait, les connexes de $\mathbb{N}$ sont le vide, les singletons, et les parties infinies. En particulier , $\mathbb{N}$ est connexe.
    Il est clair que le vide et les singletons sont connexes, et que les parties finies possédant au moins deux éléments ne le sont pas (pourquoi ???)

    Soit $X$ une partie infinie de $\mathbb{N}$.
    Soit $U$ un ouvert-fermé non vide de $X$ . Son complémentaire $F$ est fermé, distinct de $X$, donc fini. Mais il est aussi ouvert. Or un ouvert non vide de $X$ est infini. Donc $F$ est vide et $U=X$. Ainsi, $X$ est connexe.

    Pour la non connexité par arcs, c'est pénible. Je vais admettre le résultat classique suivant:

    Fait. $[0,1]$ n'est pas réunion dénombrable disjointe de fermés de $[0,1]$. Les autres intervenants te donneront une démo de ce fait, moi j'ai la flemme...

    Soit $\gamma: [0,1]\to \mathbb{N}$ une application continue. L'image continue d'un connexe étant connexe, son image est soit un point, auquel cas $\gamma $est constante, soit infinie.
    Dans le second cas, comme une partie infinie de $\mathbb{N}$ est en bijection avec $\mathbb{N}$, on peut énumérer les éléments de l'image sous la forme d'une suite $(x_n)_{n\geq 0}$ d'éléments deux à deux distincts. Mais chaque singleton étant fermé, on a une réunion disjointe $[0,1]=\gamma^{-1}(Im(\gamma))=\bigcup_{n\geq 0}F_n$, où $F_n=\gamma^{-1}(\{x_n\})$ est fermé.
    Contradiction, par le fait précédent.

    Bref, toute application continue $\gamma:[0,1]\to \mathbb{N}$ est constante. Il est alors impoosible de relier deux entiers distincts par un chemin continu, d'où la connexité par arcs.
  • melpomène a écrit:
    Soit $U$ un ouvert-fermé non vide de $X$ . Son complémentaire $F$ est fermé, distinct de $X$, donc fini. Mais il est aussi ouvert. Or un ouvert non vide de $X$ est infini. Donc $F$ est vide.....

    Pourquoi $F$ est vide ? Je pense que c'est un peu mal dit (En remarque, note que les intuitionnistes n'aiment pas ce genre de démonstration)
  • Eh bien, tu n'as qu'à mieux le dire. Tu dois être capable de répondre à ta propre question si tu réfléchis 30 secondes. Jamais vu quelqu'un d'aussi ingrat....
  • Je pense qu'il fallait s’arrêter à $F$ est fini et infini donc contradiction.

    Mais alors il n'y a pas d'ouvert-fermé non vide de $X$.

    Tu supposes que ''il y a un ouvert-fermé non vide de $X$'' par un raisonnement logique tu arrives à ''il n'y a pas d'ouvert-fermé non vide de $X$: les intuitionnistes disent que c'est pas rigoureux comme démo.
  • @babsgueye : tu es bien irrespectueux, d'autant que le raisonnement de melpomène est parfaitement rigoureux, il ne faut pas oublier l'ouvert vide. Les ouverts de $\mathbb N$ pour la topologie cofinie ne sont pas tous infinis...
  • En tout cas @Poirot, ce qu'il a fait n'est qu'une légère subtilité équivalente à:

    ''Si $U$ est un ouvert-fermé de $X$, alors le complémentaire de $U$ est $X$ ou le vide'' il ne fait qu'ajouter un habillage !

    Je ne vois pas la différence:

    ''Si $U$ est un ouvert-fermé de $X$, alors $U$ est $X$ ou le vide.

    Du coup tu as pris en hypothèse ce que tu dois démontrer !
  • N'importe quoi. Tu lis ce qui t'arrange, d'autant que melpomène a pris dès le début un ouvert-fermé $U$ infini.
    babsgueye a écrit:
    Je pense qu'il fallait s’arrêter à $F$ est fini et infini donc contradiction.

    C'est à propos de cette remarque que je te disais qu'il ne faut pas oublier l'ouvert vide, car ouvert n'implique pas infini ici.
  • Bonjour.

    Il serait plus rigoureux de partir de : ''Soit $U$ un ouvert-fermé non vide de $X$, distinct de $X$.....'' et dans ce cas, on s’arrêtera à: $U$ fini et infini alors contradiction.

    Essaie de saisir ma critique @Poirot
  • Salut.
    Pour parler d'autre chose que de cette démonstration.

    Je reviens sur l'exemple de @Magnolia. qui dit que l'adhérence du graphe sur $\mathbb{R}^2$ de la fonction $f$ de $\mathbb{R}_{+}^{*}\longrightarrow\mathbb{R}$ telle que $f(x) = \sin(1/x)$ qui est connexe mais non connexe par arcs.

    Je me suis posé la question; quel est le nombre de composantes connexes de cet ensemble qui certainement est fini et doivent être toutes fermées d'après une proposition que je lis ici dans un cours de topologie niveau licence.

    Pour moi, soit cette proposition n'est pas vrai (parce qu'il y a une composante connexe non fermée) soit l'adhérence du graphe est connexe par arcs.

    Qu'en pensez-vous ?
    Merci.
  • Tu poses vraiment la question du nombre de composantes connexes d'une partie connexe ?
  • Bonjour

    Puisqu'on me pose directement une question, j'y réponds. Cherche dans ton cours ce qu'on dit de l'adhérence d'une partie connexe!
  • @Magnolia on sait que l'adhérence d'une partie connexe est connexe.

    Mon problème c'est de voir intuitivement pourquoi cette adhérence n'est pas connexe par arcs si toutefois elle est composée d'une seule composante connexe..
  • En fait @Poirot la proposition dont je parle est du cours de licence de Clemens Berger de Janvier 2004.

    Proposition:
    Tout espace topologique s' écrit comme la réunion disjointe de ses composantes connexes. Chaque composante connexe est fermée. S'il y a qu'un nombre fini de composantes connexes, alors chaque composante connexe est également ouverte.

    Et j'ai repensé à l'exemple de @Magnolia. D'où ma question !

    Cordialement.
  • L'ensemble $\overline{G}$, où $G$ est le graphe dans $\mathbb R^2$ de la fonction sus-citée, muni de la topologie induite par celle de $\mathbb R^2$ est un espace topologique connexe. Il ne possède donc qu'une seule composante connexe, lui-même, qui est bien ouvert et fermé (dans $\overline{G}$ !).
  • Bonjour.
    Mon problème c'est de voir, comment cet ensemble $\overline{G}$ possédant une seule composante connexe, n'est pas connexe par arcs !
  • Soit $f:[0,1]\to \overline{G}$ continue. On écrit $f$ sous la forme $f(t)=(x(t),y(t))$. On suppose par l'absurde que $x(0)\ne 0$ et $x(1)=0$. Soit $t_0=\min\{t>0\mid x(t)=0\}$. Pour tout $t<t_0$ on a $y(t)=\sin(1/x(t))$. Que se passe-t-il quand on fait tendre $t$ vers $t_0$ ?
  • Quand $t$ tend vers $t_0$, $y(t)$ décrit $[-1; 1]$. Mais je ne vois pas ce que tu veux démontrer par: par absurde.
  • Dans ma démonstration je suppose par l'absurde que les points $(1,\sin(1))$ et $(0,0)$ peuvent être reliés par une courbe continue, d'où ma phrase «on suppose par l'absurde que...».

    Pour terminer la démonstration :d'autre part, $f$ est supposée continue en $t_0$. Peux-tu en déduire une contradiction ?
  • On dois chercher à montrer la non connexité par arcs de $\overline{G}$ si je suis bien compris !
  • Oui, d'où la méthode employée par JLT.
  • Mais si on ne peut pas relier $(1; sin(1))$ et $(0; 0)$ par un chemin continu, est-ce que l'ensemble $\overline{G}$ ne serait pas composé de deux composantes connexes ; ce qui voudrait dire qu'il n'est pas connexe ?
  • Tu tournes en rond, tu es en train de dire "si la partie n'est pas connexe par arcs, elle n'est pas connexe", et c'est justement le contraire que permet de voir cet exemple.
  • babsgueye a écrit:
    Mais si on ne peut pas relier $(1;sin(1))$ et $(0;0)$ par un chemin continu, est-ce que l'ensemble $\overline{G}$ ne serait pas composé de deux composantes connexes.

    Réponds moi sur ça @Poirot
  • Babsgueye,

    quel lien fais-tu entre connexe et existence d'un chemin continu ?
    Pourquoi une croyance dans ta tête fait-elle obstacle à la compréhension de ce que veut dire connexe ? Relis la définition de connexe, il n'est nulle part fait allusion à un chemin continu.
  • Poirot t'a déjà répondu « sur ça » : si on ne peut pas relier $(1,\sin1)$ et $(0,0)$ par un chemin continu, cela veut dire que $\overline{G}$ n'est pas connexe par arcs. Mais il est connexe quand même.

    Toujours vrai : connexe par arcs $\implies$ connexe.
    Pas toujours vrai : connexe $\implies$ connexe par arcs. Contre-exemple : $\overline{G}$, qui est connexe mais pas connexe par arcs.

    Pour montrer que $\overline G$ n'est pas connexe par arcs, on suppose avec JLT le contraire : on suppose qu'il existe un chemin continu, on note $f:[0,1]\to \overline{G}$, $t\mapsto f(t)=(x(t),y(t))$ tel que $x(0)=1$ et $x(1)=0$. On note $t_0=\min\{t>0\mid x(t)=0\}$. Pour tout $t<t_0$ on a $y(t)=\sin(1/x(t))$. Quand on fait tendre $t$ vers $t_0$ par valeurs inférieures, $x(t)$ tend vers $0$ donc $y(t)$ n'a pas de limite. Cela contredit la continuité de $y$ et donc de $f$. Cette contradiction montre que l'hypothèse, à savoir l'existence d'un chemin continu qui relie $(1,\sin1)$ et $(0,0)$, est fausse.
  • @Math Coss tu m'as encore un peu plus brouillé, relis-toi !. c'est par valeurs inférieures ou par valeurs supérieures que tu veux dire ?

    @gerard0 pour moi $\overline{G} = \{0\}\times[-1; 1]\cup \{sin(\frac{1}{x})\;|\;x\gt 0\}$.
  • Juste pour essayer d'aider la "vision" de la chose, voilà un autre exemple:

    $A$ est la réunion du cercle de rayon $\pi/2$ et d'origine $O$ de $\R^2$ et de l'image de la fonction $f$ définie sur $[1,+\infty[$ par $f(t)=(\arctan(t)\cos(t),\arctan(t)\sin(t))$


    Edit: modifié suite à la remarque justifiée de Math Coss
  • Babsgueye,

    ce que tu m'écris n'a rien à faire dans ce que je te faisais remarquer. Tu poses une question qui montre que tu confonds connexe et connexe par arc, on te répond sur cette confusion : "Mais si on ne peut pas relier $(1; sin(1))$ et $(0; 0)$ par un chemin continu, est-ce que l'ensemble $\overline{G}$ ne serait pas composé de deux composantes connexes ; ce qui voudrait dire qu'il n'est pas connexe ?"

    A moins que tu veuilles dire que ce que tu as trouvé pour $\overline{G}$ n'est pas connexe ? Alors il faut le dire franchement en le prouvant : Ne te contente pas d'avoir trouvé la réunion de deux parties, rédige une preuve que ces deus parties sont toutes deux fermées, ou toutes deux ouvertes ... si tu peux.

    Comme toujours, en maths, les opinions, les avis non prouvés, ne servent à rien.
  • Babacar, je me suis relu, c'est pour cela que j'ai corrigé (en 2 min) "supérieures" par "inférieures".

    Le chemin part du point $(1,\sin1)$ ; en $t_0$, on a $x(t_0)=0$ et $t_0$ est minimal donc pour $t<t_0$, $x(t_0)>0$ et donc $y(t)=\sin(1/x(t))$. On veut donc bien faire tendre $t$ vers $t_0$ par valeurs inférieures.

    PS : je suppose que Magnolia voulait écrire $\pi/2$ au lieu de $\pi/4$. Si c'est bien le cas, voici deux esquisses où le cercle est représenté en vert et l'arc sur les intervalles $[1,10]$ et $[1,30]$ : on voit la courbe tourner tant et plus et se rapprocher du cercle quand $t$ tend vers l'infini.79920
  • Ah ok @gerard0, j'avais tout simplement compris connexe par ''en un seul bloc''. Là dans ma décomposition, les deux parties ne sont ni toutes les deux ouvertes, ni toutes les deux fermées.Donc c'est pas un contre-exemple de la connexité.

    Merci
  • Comme quoi il faut toujours revenir aux définitions.
  • Ben c'est la proposition que j'ai cité ci-haut qui m'a mis une puce à l'oreille.

    Mon problème maintenant c'est l'égalité entre une composante connexe et son adhérence.
    Etes-vous d'accord sur la décomposition $\overline{G} = \{0\}\times[-1; 1]\cup \{sin(1/x)\;|\;x\gt 0\}$ est une réunion disjointe de parties de $\overline{G}$. L'une des parties $\{0\}\times[-1; 1]$ est fermée, l'autre $ \{sin(1/x)\;|\;x\gt 0\}$ est ouverte (une contradiction avec ce que dit la proposition !).

    En plus $\overline{\{sin(1/x)\;|\;x\gt 0\}} = \overline{G}\neq \{sin(1/x)\;|\;x\gt 0\}$ (l'autre contradiction dont je parle !)
  • Tu viens d'exhiber une décomposition sous forme de réunion d'un ouvert et d'un fermé, où est la contradiction ?
  • Est ce que tu as lu la proposition dont je parle @Poirot ? Je l'ai recopiée mot à mot ci-haut.
  • Si tu parles de
    babsgueye a écrit:
    Proposition:
    Tout espace topologique s' écrit comme la réunion disjointe de ses composantes connexes. Chaque composante connexe est fermée. S'il y a qu'un nombre fini de composantes connexes, alors chaque composante connexe est également ouverte.

    Oui je l'ai lue. Je ne vois toujours pas de contradiction. Celle-ci ne dit pas qu'un ouvert et un fermé de cet espace topologique forment chacun une composante connexe, mais que chaque composante connexe est fermée, et ouverte si jamais celles-ci sont en nombre fini. Et $\overline G$, étant sa seule composante connexe, est bien sûr ouvert et fermé dans lui-même. Je ne vois toujours pas où tu veux en venir.
  • Poirot a écrit:
    Celle-ci ne dit pas qu'un ouvert et un fermé de cet espace topologique forment chacun une composante connexe

    C'est moi qui le dit, et c'est vrai si tu es d'accord que la décomposition que j'ai faite de $\overline{G}$ est une réunion disjointe !
  • Prenons $X=\left]0,1\right]$. C'est la réunion disjointe de l'ouvert $\left]0,1/2\right[$ et du fermé $[1/2,1]$ : penses-tu que $X$ ait deux composantes connexes pour si peu ?
  • Ah ok ! Merci.
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