Espace topologique fini non vide et connexe

Bonjour
J'essaie de trouver un espace topologique fini non vide et connexe par arcs tel que son groupe fondamental soit isomorphe à $\Bbb Z/2\Bbb Z$.

J'essaie de procéder par étapes :
1- trouver un espace topologique fini non vide et connexe par arcs
2- en trouver avec son groupe fondamental soit isomorphe à $\Bbb Z/2\Bbb Z$

Pour le 1- Je pense à la paire connexe $\{\{0\},\{1\},\{0,1\}\}$, est-ce valide ?
pour le 2- je n'ai pas d'idées.

Je vous remercie pour votre aide.

Réponses

  • Qu'appelles-tu la "paire connexe" ? Si l'ensemble sous-jacent est $\{0,1\}$ alors ce que tu donnes n'est pas une topologie dessus, et en rajoutant $\emptyset$ ça te donne la topologie discrète, donc pas du tout connexe par arcs. Mais tu n'as pas à t'inquiéter de la connexité par arcs: si tu trouves un espace qui a un tel groupe fondamental en un point, la composante connexe par arcs de ce point conviendra.
  • $\{\{0\},\{1\},\{0,1\}\}$ n'est pas une topologie sur $\{0, 1\}$, et même en y ajoutant le vide, ne fait pas de $\{0, 1\}$ un espace topologique connexe.
  • Merci pour vos réponses, je pensais qu'en effet munir $\{0,1\}$ de la topologie discrète et rajouter le vide pour construire un espace connexe à partir de $\{0,1\}$.

    Mais si ce n'est pas le cas Poirot, alors je dois trouver un autre exemple.
  • Si tu prends la topologie grossière ce sera bien connexe (par arcs) mais bien sûr le groupe fondamental sera trivial.

    Je ne sais pas si ce que tu recherches est réalisable.
  • Il me semble que c'est réalisable; mais il te faudra au moins 4 points (il me semble qu'il y a un exemple à 4 points précisément)
  • En effet Maxtimax je pense c'est possible, en tout cas, c'est un exercice posé dans un partiel de topologie algébrique.

    Poirot, pourquoi la topologie grossière sur un espace X donne un espace connexe par arcs? est-ce parce que $\emptyset \subset X$?

    Si c'est la bonne raison, et puisque $\{0\} \subset \{0,1\}$ et $\{1\} \subset \{0,1\}$, l'exemple donné plus haut ne serait-il pas aussi connexe par arcs (et à fortiori connexe) ?

    Merci pour votre aide.
  • Bonjour Marwanus

    Je suppose que tu suis un cours de topologie algébrique en ce moment. Si c'est le cas est-ce possible de savoir lequel par curiosité, je serais intéressé par tes ressources et particulièrement par le partiel dont tu parles.

    Merci
  • Non ce n'est pas la raison ($\emptyset\subset X$ est vérifié quel que soit $X$ !), la raison est que si $X$ est grossier, toute application à valeurs dans $X$ est continue.
    Quel est le rapport avec ce que tu ecris ensuite ? Un espace discret à plus d'un point n'est jamais connexe, a fortiori jamais connexe par arcs. Il faudrait peut-être faire un peu de topologie avant de t'attaquer à la topologie algébrique...
  • Pour apporter une contribution inutile, tu peux en suivant le poste de Martimax, lister l'ensemble fini de toutes les topologies sur un ensemble à 4 éléments, sélectionner celles qui sont connexes, pour chacune d'elle lister toutes les classes d'homotopies ( en nombre fini encore ) de lacets de base $0$ par exemple, et regarder si pour une topologie donnée il en existe précisément 2. Si tu as une journée à perdre ...

    Tu peux aussi programmer tout ça, ça ira sûrement plus vite.

    La topologie de la paire connexe est $\{ \emptyset, \{0\}, \{0,1\} \}$.
  • @johnsmoke : pourquoi les classes d'homotopie seraient en nombre fini ? Il y a des "modèles finis" de $S^n$, c'est-à-dire des espaces topologiques finis qui ont les mêmes groupes d'homotopies que $S^n$; il me semble avoir vu un article qui disait qu'il y en avait de taille $2n+2$: si c'est correct il y a un espace à $4$ éléments qui a un groupe fondamental $\Z$ (et même si ce n'est pas $4$, c'est certain qu'il y en a des finis). Mots clés : modèle minimal des sphères

    Je rajoute que je confirme (bon il est minuit passée et je l'ai fait au brouillon mais je suis quasi-sûr) qu'il y a bien un espace à $4$ éléments qui convient (EDIT : bon, minuit m'a joué des tours, l'espace en question a en réalité $\Z$ comme $\pi_1$, donc il faut chercher un peu plus; je me souviens d'ailleurs maintenant en voyant le partiel que j'avais mis cet exemple à la fin de ma copie en espérant qu'il fonctionne, sans le justifier; mais le prof m'avait dit que l'exemple minimal avait quelque chose comme 6 ou 8 points, je ne sais plus)
  • Bonjour John,

    Voici en attache le partiel en question (exercice 5).

    Merci Martimax. Du coup en construisant une application continue d'un connexe surjective vers un X "grossier", on retrouve un X connexe.

    Toutefois je ne suis pas d'accord ou je ne comprends pas encore pourquoi un ensemble discret à deux points comme la paire connexe ne peut être connexe, l'exemple de la topolgie donnée par John est justement un contre-exemple? les seuls ouverts et fermés sont $\emptyset$ et $\{0,1\}$.

    Merci!
  • Eh bien la topologie donnée par John n'est tout simplement pas discrète. C'est pour ça que j'ai dit que tu devrais faire de la topologie avant de faire de la topologie algébrique : c'est évident qu'un espace discret à plus d'un point ne peut pas être connexe.
  • @marwanus : tout ensemble muni de la topologie grossière est connexe, c'est une évidence, il n'y a qu'à regarder la définition, nul besoin d'invoquer l'existence d'une application continue surjective depuis un connexe (lequel ?). Je rejoins le propos de Maxtimax, je pense vraiment qu'il faudrait que tu révises ta topologie générale avant de t'attaquer à la topologie algébrique.

    @Maxtimax : d'après cet article justement, aucun espace topologique fini n'a le même type d'homotopie que $\mathbb S^n$ pour $n \geq 1$ (bas de la page 4). Par contre il en existe un qui soit faiblement homotopiquement équivalent, c'est-à-dire muni d'une application continue induisant des isomorphismes au niveau de chaque groupe d'homotopie.
  • @Poirot : je n'ai jamais prétendu que ces espaces avaient le même type d'homotopie (je n'ai même pas parlé du type faible d'homotopie ! - tant mieux si c'est vrai :-D ); juste les mêmes groupes d'homotopie, ce qui découle naturellement de l'existence d'une équuvalence faible (mais je n'étais pas au courant, je parlais d'isomorphismes abstraits)

    (D'ailleurs le corollaire page 8 confirme ce que je disais : $S^n$ a un modèle minimal à $2n+2$ éléments - merci pour l'article ;-) )
  • Pour revenir à la question initiale : un espace topologique fini dont le groupe fondamental est $\mathbb Z/2\mathbb Z$ (j'espère). Il est bien sûr construit sur le modèle du plan projectif réel. Il a $13$ points. Les flèches indiquent les spécialisations. Les fermés sont les sous-ensembles stables par spécialisation. En rouge est indiqué un lacet non trivial dont le double est trivial.84366
  • Mieux : 9 points. Qui dit moins ?84386
  • @GaBuZoMeu : Qu'entends-tu par "spécialisation" ? Est-ce que tu veux dire qu'un sous-ensemble de l'ensemble des sommets du graphe est fermé si aucune flèche n'en sort ? Et peux-tu préciser ce qu'est le truc rouge (pour moi, ça ne ressemble pas à un lacet) ?
  • Georges : GBZM me corrigera au besoin, mais il me semble qu'on définit l'ordre de spécialisation par $y\leq x\iff y\in \overline{\{x\}}$, et que ça établit une équivalence entre les préordres et les espaces topologiques finis.

    Dans cette identification, être ouvert revient à être clos vers le bas, donc fermé à qu'il n'y ait "aucune flèche sortante"
  • Je n'ai représenté sur mes crobards que les spécialisation "élémentaires". La relation de spécialisation s'obtient en prenant la clôture par transitivité (et réflexivité) ; c'est un ordre sur l'ensemble. Du point de vue topologique, $b$ est une spécialisation de $a$ si et seulement si $b$ appartient à l'adhérence de $\{a\}$. C'est une terminologie qui est employée en géométrie algébrique : le point générique de la droite, par exemple, se spécialise en tous les points de celle-ci (pour la topologie de Zariski).
    Le truc rouge, du genre
    $$\xymatrix{&b&\\ a \ar[ur] \ar[dr]&& c\ar[ul] \ar[dl]\\ &d&}$$
    est bien (l'image d')un lacet : l'application continue $f:[0,1]\to \{a,b,c,d\}$ définie par $$f([0,1/3[)=a,\quad f(1/3)=b, \quad f(]1/3,2/3[)=c,\quad f(2/3)=d,\quad f(]2/3,1])=a\;,$$
    par exemple.
  • Ah, ok, bien compris pour la "spécialisation". Et pour le lacet, je pensais que les flèches indiquaient un "sens de trajet", alors que ce sont des flèches de spécialisation, juste repassées en rouge, n'est-ce pas ?
    Merci GBZM et Max !
  • Oui, toutes les flèches sont des flèches de spécialisation.
  • Bon, personne n'a suggéré moins de 9 pour le moment.
    Et pour un groupe fondamental isomorphe à $\mathbb Z/ 3\mathbb Z$ ? J'ai en réserve un espace à 11 points.
  • Pardon

    HS on: @GBZM: tu utilises "graph phiz"? Ou autre? (et quelque soit le logiciel, combien de temps t'ont pris ces dessins?)
    HS off


    Et merci à tous pour cette belle information que "même les espaces finis" ont des groupes d'homotopie non triviaux, je l'ai découvert en ouvrant ce fil.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Est-ce que toute homotopie de lacet peut être obtenue en effectuant des "mouvements élémentaires" consistant à remplacer le passage $a \to b$ (avec $a \geq b$) par un passage $a \to c \to b$ avec $a$, $b$ et $c$ deux à deux comparables ?
  • J'ai fait les crobards avec InkScape (un outil de dessin vectoriel). Ça me prend un peu de temps à chaque fois que je m'y remets, mais ça revient vite.
  • J'ai trouvé la réponse à ma question (c'est oui) dans le livre "Algebraic Topology of Finite Topological Spaces and Applications" de Barmak, vers la page 23.
  • @ Champ-Pot-Lion : pas uniquement, me semble-t-il. (déjà, parce qu'on ne pourrait pas homotoper un lacet à un lacet constant juste avec ce que tu proposes).
  • @GBZM : Il faut ajouter que l'on peut considérer qu'on a un passage $a \to a$ même si on ne fait rien, ce qui permet de contracter les lacets. Ce qu'il est dit dans le livre de Barmak est que la relation d'équivalence générée par le fait que deux lacets de la forme $\xi_1 \xi_2 \xi_3 \xi_4$ et $\xi_1 \xi_4$ sont équivalents si $\xi_2$ et $\xi_3$ sont monotones est la relation d'homotopie. Enfin, si j'ai bien lu... Je ne suis pas intéressé par la preuve dans l'immédiat.

    Edit : désolé pour les oublis dans le message.
  • Merci GBZM

    @CPL: Purée un livre entier sur ce point!! Pas mal.... L'éditeur à été courageux!
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
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