Voisinage

Bonjour,
depuis pas mal de temps j'ai une question bien naïve sur la notion de voisinage et je n'ai rien trouvé dans la littérature ce qui me laisse penser que je passe à côté d'une chose d'évidente.

Pour être sûr de bien partir voici la définition que j'ai : dans un espace topologique, un voisinage d'un point est une partie de l'espace qui contient un ouvert qui comprend ce point.

Je me demande pourquoi on a besoin d'invoquer une partie qui contient un ouvert. En tant que mathématicien du dimanche quand j'ai besoin d'un voisinage d'un point je prends un ouvert qui contient ledit point. Du coup qu'est-ce que l'on perdrait si on prenait comme définition dans un espace topologique, un voisinage d'un point est un ouvert qui comprend ce point.

Je vous remercie par avance pour vos lumières.
Cordialement,
Mister Da

Edit : correction d'une faute de frappe.

Réponses

  • Alors je n'ai pas d'exemple qui me vienne immédiatement à l'esprit, mais parfois on définit des trucs qui ne sont pas ouverts, mais qui sont des voisinages. Bien sûr le plus souvent on pourrait prendre l'ouvert en question et ça ne changerait pas grand chose.
    Une autre manière de le voir est que "voisinage" c'est un changement de perspective par rapport à "intérieur" : si tu es convaincu que la notion d'intérieur est intéressante, alors celle de voisinage doit l'être aussi puisque "$A$ est un voisinage de $x$" c'est équivalent à "$x$ est dans l'intérieur de $A$". Donc c'est la même notion, sauf que intérieur c'est du "point de vue" de $A$ alors que voisinage c'est "du point de vue" de $x$.

    Un exemple où le mot est intéressant : tu veux prouver que $U$ est ouvert. Souvent une manière de le faire c'est de prendre $x\in U$ et de trouver (avec les autres infos que tu as) $V\subset U$, $x\in V$ dont tu sais (pour d'autres raisons) qu'il est ouvert. Ainsi tu prouves que $U$ est un voisinage de tous ses points, donc il est ouvert. Ici il n'y a pas d' "utilité" à proprement parler mais ça donne un cadre où la notion apparaît.
  • On perdrait en maniabilité, on manipule souvent des voisinages qui ne sont pas ouverts, ce qui obligerait à préciser les choses.
  • La question a été posée sur StackExchange, une réponse est que cela donne deux notions différentes de séparation (selon que l'on considère que les points doivent être séparés par des voisinages ouverts ou par des voisinages tout court).

    Une autre réponse possible est "la famille des voisinages d'un point est stable par sur-ensemble et c'est pratique", mais je ne sais pas si c'est si convaincant.
  • Pour rebondir sur le message de Hehehe et préciser un peu mes pensées : souvent on considère au contraire des voisinages fermés ou compacts et c'est bien pratique ! Comme aussi dans ces cas-là on est souvent dans des espaces connexes, il faut bien que ces voisinages ne soient pas ouverts si on veut qu'ils soient moralement "petits"
  • 1 ) il faut dire aussi qu'avec la notion de voisinage on peut parler du filtre des voisinage d'un point et dire qu'un filtre converge vers $x$ s'il contient le filtre des voisinages de $x$.

    La famille des ouverts contenant $x$ n'est pas un filtre...

    2) on peut donner une définition équivalente d'une topologie qui ne fait intervenir que la notion de voisinage. Voir ICI
  • 3) si je ne dis pas de bêtises, dans la théorie des espaces vectoriels topologiques on manipule surtout des voisinages de points (et pas des ouverts) ce qui est beaucoup plus pratique.
  • Bonjour,

    immense merci à tous pour vos messages. La "praticité" et la différence de séparation exposée par skilveg et la discussion sur StackExchange m'ont permis de mieux voir la subtilité.

    Cordialement,
    Mister Da
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