Compacité

Bonjour à tous

Y a-t-il moyen d'établir la compacité du sous-ensemble réel $ T = \big\{ \ \frac{(-1)^{n}}{n} \mid n \in \mathbb{N}^* \ \big\} \cup \{ 0 \} $ à l'aide de la définition ?

Merci d'avance.

Réponses

  • Oui, tu peux même plus généralement et à moindre coût montrer que si $(x_n)_{n\in\N}$ est une suite qui converge vers $x$ alors $\big\{x_n\mid n\in\N\big\}\cup\{x\}$ est compact.
  • Et on peut le montrer de manière générale très facilement avec BL pour n'importe quel espace topologique (séparé), avec la définition générale de la limite d'une suite : x est limite de la suite ssi tout voisinage de x contient toute la suite sauf au plus un nombre fini de termes.
    .
  • On en a parlé plusieurs fois sur ce forum. Si l'on définit un compact par la propriété de Borel-Lebesgue, c'est immédiat.
    Mais dans les classes de Math Spé MP, les compacts sont définis séquentiellement (d'ailleurs aujourd'hui les autres Spéciales ne sont pas jugées dignes de savoir ce qu'est un compact...).
    La plupart des exercices concernant les compacts se font sans mal avec la définition séquentielle, mais celui-ci est plus difficile. Qu'en dites-vous ?
    Bonne journée.
    Fr. Ch.
  • Bonjour,
    Chaurien, les préparationnaires connaissent le théorème de Bolzano-Weierstrass, donc ils peuvent démontrer la compacité de $T$ en montrant que c'est un fermé borné, ce qui est facile.
  • Bonjour,

    Merci.
    Alors, voilà comment je résous ce problème :
    Soit $ \{ x_n \mid n \in \mathbb{N}^* \} \cup \{ 0 \} \subset \displaystyle \cup_{ i \in I } U_i $ un recouvrement ouvert.
    Alors, il existe $ i_0 \in I $, tel que, $ 0 \in U_{i_{0}} $.
    $ (x_n )_{ n \geq 0 } $ converge vers $ 0 $ signifie que, $ \{ x_n \mid n \geq n_0 \} \cup \{ 0 \} \subset U_{i_{0}} $ pour un certain $ n_0 $.
    Pour tout $ k = 1 , \dots , n_0 - 1 $, il existe $ i_k \in I $ tel que, $ x_k \in U_{i_{k}} $.
    D'où, $ \{ x_n \mid n \in \mathbb{N}^* \} \cup \{ 0 \} \subset U_{i_{0}} \cup \dots \cup U_{i_{n_{0} - 1 } } \cup U_{i_{n_0}} $.
    Par conséquent, $ \{ x_n \mid n \in \mathbb{N}^* \} \cup \{ 0 \} $ est compact.
    :-)
  • yes Pablo !
  • Calli, je précise ma question. Dans un espace vectoriel normé de dimension quelconque, finie ou non, ou bien dans un espace métrique, on définit une partie compacte $K$ par la propriété de Bolzano-Weierstrass : de toute suite d’éléments de $K$ on peut extraire une suite qui converge dans $K$.
    Il est bien connu qu'une partie bornée et fermée n'est pas nécessairement un compact.
    C'est avec cette définition qu'il faut prouver que si $\lim x_n=\ell$, la partie $K=\{ x_n \mid n \in \mathbb{N} \} \cup \{\ell \}$ est compacte, et pas seulement bornée et fermée.
    C'est la seule propriété que je connaisse pour laquelle la définition séquentielle est malcommode. Ce résultat est pourtant important à connaître.
    Bonne après-midi.
    Fr. Ch.
  • Chaurien : Ce que j'appelle le théorème de Bolzano-Weierstrass, c'est "de toute suite réelle bornée, on peut extraire une sous-suite convergente". On en déduit le corollaire : "les parties compactes de $\Bbb R$ sont ses fermés bornés". Et c'est très commode de montrer que $T$ est fermé et borné.

    Édit : Je précise que j'utilise ici le mot "compact" au sens de "séquentiellement compact ".
  • Calli, relis ce que j'ai écrit. Dans un espace métrique, ou bien dans un espace vectoriel normé de dimension quelconque, finie ou non, on définit une partie compacte par la propriété de Bolzano-Weierstrass (voir mon message précédent). Avec cette seule définition, il faut prouver que l’ensemble $K=\{ x_n \mid n \in \mathbb{N} \} \cup \{\ell \}$ est compact. Qu'il soit borné et fermé n'a rien à voir avec la question.
  • Mais puisqu'on a un théorème qui dit que les fermés bornés de $\Bbb R$ sont compacts ! (des compacts pour ta définition, i.e séquentiellement compacts) Pourquoi ne veut-tu pas t'en servir ? Ce théorème se démontre sans parler de recouvrements ouverts, juste avec des suites.
  • Je crois que Chaurien ne s'intéresse pas directement à la question initiale, mais à une généralisation à démontrer avec les outils de CPGE. En particulier, son $K$ n'est pas le $T$ du message initial ni n'est, a priori, une partie de $\R$ (si j'ai bien suivi).
  • Brian , tes yeux sur ton avatar ! C'est l'œil d'un félin ?
    Le 😄 Farceur


  • Je vais faire dodo, je vous laisse conjecturer pour la nuit. (:P)
  • Ah je n'avais pas saisi que Chaurien avait changé de question.
  • Manda et Zig ont été les premiers à signaler la généralisation, jusqu'à un espace topologique séparé.

    Moi ma question porte sur les espaces métriques. Dans un espace métrique, on donne pour un compact $K$ la définition de Bolzano-Weierstrass : de toute suite d’éléments de $K$, on peut extraire une suite qui converge dans $K$ (c'est ce qui se fait en Math Spé MP pour les espaces vectoriels normés de dimension quelconque, finie ou non).

    Dans un espace métrique $E$, on considère une suite $(x_n)_{n \in \mathbb N} $ convergente, de limite $\ell$. Démontrer, avec la définition adoptée, que l'ensemble $K=\{ x_n \mid n \in \mathbb{N} \} \cup \{\ell \}$ est compact. Telle est ma question.

    Si l'on se place dans un espace vectoriel normé $E$ de dimension finie (ou en particulier dans $ \mathbb R$) il est bien connu que les parties compactes sont exactement les parties bornées et fermées. Si l'on pose dans ce cadre la même question pour notre ensemble $K=\{ x_n \mid n \in \mathbb{N} \} \cup \{\ell \}$ avec $\lim x_n = \ell$, il n'est pas difficile de démontrer que cet ensemble est borné et fermé, mais ce n'est pas tout à fait immédiat non plus.

    Bonne fête de la Victoire.
    Fr. Ch.
    08/05/2021
  • Complément. Cette propriété, qu'on pourrait appeler « théorème de la suite compacte », est utile pour la question suivante.Une application $f$ d'un espace vectoriel normé $E$ dans lui-même est dite additive si : $\forall x \in E, \forall y \in E, f(x+y)=f(x)+f(y)$.
    Démontrer qu'une application additive $f$ d'un $\mathbb R$-espace vectoriel normé dans lui-même, bornée sur toute partie compacte, est linéaire et continue.Bonne journée.
    Fr. Ch.
  • Voici une solution à ta question, Chaurien, qui évite de prendre une suite de $K$ et d'en construire manuellement une sous-suite. Je reprécise que j'utilise "compact" au sens de "séquentiellement compact".

    Soit donc $K=\{ x_n \mid n \in \mathbb{N} \} \cup \{\ell \}$ comme tu l'as défini, et soit $ K_0 = \{\frac1{n+1} \mid n\in\Bbb N\}\cup\{0\}$. Soit $f:K_0\to K$ telle que $f(0)=\ell$ et, pour tout $n\in\Bbb N$, $f(\frac1{n+1})=x_n$. Alors $f$ est continue (il n'y a qu'une vérification à faire, $f(t) \underset{t\to 0}\longrightarrow \ell$, et elle est immédiate). Et $K_0$ est compact car c'est un fermé borné de $\Bbb R$. Or on voit en MPSI un théorème qui dit que l'image d'un compact par une application continue est compacte. Donc $K = f(K_0)$ est compact.
  • Merci Calli, moi j'avais bricolé une démonstration laborieuse, moche, et peut-être pas totalement correcte, qui justement prenait une suite de $K$. Bravo pour ce changement de point de vue, qui tue le problème de belle façon.
    Ce n'est pas en MPSI que l'on voit le théorème qui dit que l'image d'un compact par une application continue est compacte : le programme de MPSI de 2013 est vraiment riquiqui. Mais on le voit en MP. Ta solution est donc bonne pour MP, même si on n'a pas trop l'habitude en MP de définir une fonction sur un ensemble tel que ton $K_0$.
    http://www.bibmath.net/ressources/mathsup/programme-MPSI.pdf
    http://www.bibmath.net/ressources/mathspe/programme-MP.pdf
    Encore bravo et merci, et bonne journée.
    Fr. Ch
  • Voici ma solution laborieuse, en espérant qu'il n'y a pas d'erreur.

    Soient $E$ un espace métrique et $(x_n)$ une suite d'éléments de $E$ convergeant vers $\ell \in E$. Soient $K := \{ x_n \mid n \in \mathbb{N} \} \cup \{\ell \}$ et $(a_n)$ une suite d'éléments de $K$. On se propose d'extraire de $(a_n)$ une sous-suite qui converge dans $K$.

    1) Comme $(x_n)$ converge vers $\ell$, pour tout réel $\varepsilon >0$, le nombre d'éléments de $K$ en dehors de la boule ouverte $B(\ell, \varepsilon)$ est fini car à partir d'un certain rang, tous les $x_n$ sont dans $B(\ell, \varepsilon)$. A fortiori, pour tout réel $\varepsilon >0$, le nombre de valeurs de la suite $(a_n)$ en dehors de $B(\ell, \varepsilon)$ est fini, i.e. :
    \[ \forall \varepsilon >0, \{ a_n \mid n \in \mathbb{N} \text{ et } a_n \notin B(\ell, \varepsilon) \} \text{ est fini.} \]
    2) On distingue deux cas :

    a) Ou bien il existe $\varepsilon >0$ tel que $\{ n \in \mathbb{N} \mid a_n \notin B(\ell, \varepsilon) \}$ soit infini.

    Comme l'ensemble des valeurs correspondantes $V := \{ a_n \mid n \in \mathbb{N} \text{ et } a_n \notin B(\ell, \varepsilon) \}$ est fini, il existe $v_0 \in V$ tel que $\{ n \in \mathbb{N} \mid a_n = v_0 \}$ soit infini, d'où l'existence d'une suite extraite constante, égale à $v_0$, de $(a_n)$. Cette suite converge vers $v_0$ qui est un élément de $K$.

    b) Ou bien pour tout $\varepsilon >0$, $\{ n \in \mathbb{N} \mid a_n \notin B(\ell, \varepsilon) \}$ est fini.

    Alors, pour tout $\varepsilon >0$, $\{ n \in \mathbb{N} \mid a_n \in B(\ell, \varepsilon) \}$ est infini, donc en prenant $\varepsilon = \frac{1}{k+1}$, on définit aisément une suite extraite $(a_{\varphi(k)})$ de $(a_n)$ avec pour tout $k$ dans $\mathbb{N}$, $a_{\varphi(k)} \in B(\ell, \frac{1}{k+1})$ (dit de manière plus « savante » : étant donné que tout voisinage de $\ell$ contient une boule $B(\ell, \varepsilon)$, ce qui précède implique que $\ell$ est une valeur d'adhérence de $(a_n)$, or comme $E$ est un espace métrique, chacun de ses points admet une base dénombrable de voisinages, donc les valeurs d'adhérence d'une suite d'éléments de $E$ sont les limites de ses suites extraites). On peut donc extraire de $(a_n)$ une suite qui converge vers $\ell$, lequel est un élément de $K$.
  • Même sans l'idée de Calli, il y a relativement plus simple, en étudiant le nombre de fois que $a_n$ prend la valeur $\ell$, puis en regardant si les $k$ tels que $\exists n, a_n = x_k$ sont bornés ou pas.
  • Chaurien : D'accord. Je l'avais vu en MPSI, donc je ne savais pas que ça n'était qu'au programme de MP.

    brian : Dans le cas b), on a tout simplement $a_n\to\ell$ donc l'extractrice $\varphi = {\rm id}_{\Bbb N}$ convient.
  • Maxtimax : merci pour ta suggestion. Je m'y suis sûrement pris comme un pied, mais pour moi, c'est un peu délicat à rédiger :

    1) Si $\{ n \in \mathbb{N} \mid a_n = \ell \}$ est infini, il existe une suite extraite de $(a_n)$ qui converge vers $\ell$.

    2) Sinon, il existe une infinité d'indices $n$ tels que $a_n$ soit dans $\{ x_k \mid k \in \mathbb{N} \}$.
    • S'il existe $k\in \mathbb{N}$ tel que $\{ n \in \mathbb{N} \mid a_n = x_k \}$ soit infini (*), il existe une suite extraite de $(a_n)$ qui converge vers $x_k$.
    • Sinon, on considère, comme tu l'as proposé, $A := \{ k \in \mathbb{N} \mid \exists n \in \mathbb{N}, \, a_n = x_k \}$. Cet ensemble est nécessairement infini, sinon (*) serait vraie. $A$ est donc non majoré. Soit $N \in \mathbb{N}$. Il existe donc $k \in A$ tel que $k\geqslant N$. Comme (*) est exclu, l'ensemble des $n \in \mathbb{N}$ tels qu'il existe $k_0\in A$ avec $k_0 < k$ et $a_n = x_{k_0}$ est fini (c'est une réunion finie d'ensembles finis), donc il existe $n$ arbitrairement grand tel que $a_n = x_{k_1}$ avec $k_1 \in A$ et $k_1 \geqslant k$, donc $k_1 \geqslant N$. Ceci permet de construire une suite extraite de $(a_n)$ qui converge vers $\ell$.

    Calli : tu as tout à fait raison, c'est encore plus simple comme ça ; merci pour ta remarque !
  • Merci @brian. (tu) :-)
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