la topologie limite inférieure de R...

Titre initial : la tologie limite inferieure de R ne verifie pas le 2eme axiome de denombrabilite

Cela semble indiquer qu'un singleton rationnel est un ouvert de la topologie

Mais pourquoi est ce le cas ?


[Pour une bonne lisibilité de la 1ère page du forum, évite les titres trop longs.
Tu as tout le corps du message pour t'exprimer. AD]

Réponses

  • Salut,

    Rien compris. De quelle topologie parles-tu ? Celle engendrée par les intervalles $]a,b]$ ? Si c'est bien celle-ci :
    - Quelle différence entre un singleton rationnel et un singleton quelconque dans une topologie invariante par translation ?
    - Qu'est-ce qui te fait dire qu'elle ne satisfait pas à cet axiome ? J'ai l'impression (peut-être à tort) qu'elle engendrée par les $]r,s]$ où $r,s \in \Q$.
  • à ma connaissance, la topologie "limite inférieure" de $\R $ (lower limit topology) a pour base les $[a;b[$.

    Effectivement, muni de cette topologie, $\R $ ne vérifie pas le deuxième axiome de dénombrabilité, car pour tout famille dénombrable $B=\{[x_i;y_i[\}_{i\in \N}$, il existe $a\in \R$ différent de chaque $x_i$. Donc, pour $b>a$, l'intervalle $[a;b[$ ne peut être réunion d'intervalles de $B$.

    Par contre, je ne comprends pas pourquoi un singleton (même "rationnel") serait ouvert : au contraire, dans cette topologie, un singleton n'est jamais ouvert.
  • Bonsoir

    Je ne sais pas vous êtes comme moi, mais je n'arrive pas à accéder au message d'Aleg !
    Peut_être qu'en postant un autre message derrière (celui-ci) cela va se réparer ?

    Alain

    [Non ! Et le message d'Aleg semble définitivement disparu :-(. Aleg peux_tu reposter ton message ? AD]
  • Bonsoir AD,

    moi non plus, et plus bizarre dans la liste des messages, il est indiqué qu'il n'y a qu'une seule réponse.

    Cordialement :)
  • Je l'ai posté deux fois car moi aussi je ne l'avais pas vu apparaître..
    Il y a donc des trous noirs sur ce forum..

    Bon c'est pas grave, de toute façon, ce que j'avais à dire n'était pas inoubliable..
    Mais comme je n'ai pas le courage de tout retaper, voilà le sommaire.. :
    - la "lower limit topology" de $\R $ a pour base les $[a;b[$.
    - muni de cette topologie, $\R $ ne vérifie pas le deuxième axiome de dénombrabilité (dudu a raison sur ce point).
    - dans cette topologie, les singletons ne sont jamais ouverts (donc, là, il a tort).
  • OK Aleg j'ai compris mon erreur, on ne peut pas reconstituer $[a,b[$ avec des $[r,s[$. Cela dit je ne suis pas sûr de savoir démontrer que l'axiome n'est pas vérifié ; peut-être en montrant qu'aucune sous-famille dénombrable de $([a,b[)_{-\infty<a<b<+\infty}$ n'est encore une base ?

    (à tous les coups ça doit être dans le Steen-Seebach, je vais regarder)
  • "à tous les coups ça doit être dans le Steen-Seebach" : oui, page 75.
  • > Egoroff : ci-joint extrait du Steen & Seebach concernant cette topologie (paragaphe 51).
  • Ah super merci beaucoup Aleg ! Ca m'évite d'aller chercher au fond d'un carton (je suis en cours de déménagement et j'ai déjà emballé la plupart de mes bouquins de maths).
  • De rien, et bon déménagement !
  • Merci, je m'en lèche les babines d'avance 8-)
  • (à tous les coups ça doit être dans le Steen-Seebach, je vais regarder)
    "à tous les coups ça doit être dans le Steen-Seebach" : oui, page 75.

    Si j'étais cheminot, je dirais qu'on est sur un forum de bourgeois... (Quoique certains ont peut-être des collections entières de livres marxistes)

    Il dit quoi le "deuxième axiome de dénombrabilité"?

    Un singleton {a} n'est pas ouvert car si x>a en lui étant superproche, (et un tel x existe, puisqu'il lui suffit d'être plus petit que tous les nombres "standards >a) alors il devrait être égal à a.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Salut CC,

    En fait des gens (notamment Aleg et Oump je crois) ont à une époque fait du hard lobbying pour ce bouquin (Counterexamples in Topology) en disant qu'il était très chouette, qu'il coûtait seulement 10 euros, etc. donc j'ai fini par craquer (je pense que je ne suis pas le seul) et j'ai aussi acheté son petit frère (Counterexamples in Analysis), et je ne le regrette pas.

    Un espace topologique vérifie le deuxième axiome de dénombrabilité (second countable space in the langue of Shakespeare) si et seulement s'il admet une base dénombrable d'ouverts.
  • Christophe Chalons :
    un peu de culture ne fait pas de mal, et pour
    9,31 € ici < http://www.amazon.fr/Counterexamples-Topology-Lynn-Arthur-Steen/dp/048668735X/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=english-books&qid=1195162382&sr=1-1 > voilà une bonne idée de cadeau de Noël à se faire offrir.
  • Merci Aleg et Egoroff

    si on prend 2 intervalles de la forme $[a,b[$ leur intersection est encore de cette forme

    Donc les ouverts sont les réunions de tels intervalles (réunions dénombrables). Soit $U_n$ des ouverts que sans perte de généralité (à justifier) on peut supposer de la forme $[a_n,b_n[$, et soit $c\neq$ tous les $a_n$

    Soit $x>c$. Si $[c,x[$ était réunion d'ouverts $U_n$, il y aurait un problème avec $c$: auquel des $U_n$ appartiendrait-il?
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • En effet ça a l'air de marcher et c'est simple et efficace...
  • Euh non en fait pas d'accord, enfin ce n'est pas aussi simple. Les ouverts peuvent être de la forme $]a,b[$ par exemple.
  • En fait voilà ce qui me chagrine : dans ta démo comme dans celle du bouquin, on ne considère que les bases d'ouverts formés d'ouverts de la base (comment ça elle n'est pas claire ma phrase). Autrement on utilise implicitement : soit $X$ un espace topologique et $\mathcal{B}$ une base d'ouverts de $X$, si $X$ est second-countable alors il existe une base dénombrable d'ouverts formée d'éléments de $\mathcal{B}$, on peut extraire un sous-base dénombrable en somme. C'est-y évident ?
  • Bah c'est un "without loss of generality" lol, enfin pour le bouquin je sais pas, mais pour moi, si!

    Mais pour précisément cette topologie-là

    Un ouvert est une réunion d'intersections finies de la base. Il semble donc que ce soit une réunion d'ouverts-base (cause 3 posts plus haut). Or il semble qu'une telle réunion, quelle qu'elle soit, soit égale à une réunion dénombrable d'ouverts-base...

    Cela dit, je n'ai rien justifié! Je dois ABSOLUMENT aller au lit, (sinon, déjà que j'ai une gastro, demain je vais galérer)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • egoroff,

    je détaille le raisonnement de christophe chalons :

    Soit $\mathcal{T}$ l'ensemble des unions dénombrables d'ouverts de la base des $[a,b[$, on vérifie que les axiomes d'une topologie sont satisfait, puisque l'intersection de deux intervalles semi-ouverts est est encore semi-ouvert.

    On en déduit que $\mathcal{T}$ est la {\it lower limit topology}, et la fin se déroule dans un fauteuil...
  • OK ça y est j'ai compris (je suis bouché mais je me soigne). Il y avait deux étapes implicites que je n'avais pas décodées : 1) tout ouvert est réunion dénombrable de la base et 2) ça permet étant donné une base dénombrable d'en déduire une sous-base dénombrable de la base "de base" :) Merci christophe et gb.

    Bon j'aimerais quand même savoir si ma proposition est vraie, je vais me lancer dans une tentative de démo vu qu'elle a l'air vraie dans $\R$ euclidien et pour la lower limit topology.
  • Ben, gb et egoroff, je ne vois pas ce que l'on a gagné en considérant $\cal T$. Pour montrer que c'est une topologie, il faut aussi montrer que toute union quelconque d'unions dénombrables d'intervalles semi-ouverts est une union dénombrable d'intervalles semi-ouverts, ce qui ne me semble pas fondamentalement plus aisé que de montrer que toute union d'intervalles semi-ouverts est réunion dénombrable d'intervalles semi-ouverts... ou alors je suis encore plus bouché ???
  • remarque,

    Je détaille ma réponse.

    Tout intervalle non vide $[a,b[$ contient un rationnel, donc $\Q$ est dense dans $\R$ pour la topologie de la limite inférieure.

    Soit $r$ un rationnel, et $\{[a_i,b_i[ : i \in I\}$ un ensemble d'intervalles semi-ouverts, qui contiennent $r$, d'union $U$.
    Pour la topologie usuelle, les $[a_i,b_i[$ sont connexes et admettent un point commun, $U$ est connexe : c'est un intervalle d'extrémités $a = \inf (a_i : i \in I)$ et $b = \sup (b_i : i \in I)$, qui peuvent être finies ou non. $a$ peut appartenir ou ne pas appartenir à $U$, alors que $b$ ne peut pas appartenir à $U$, d'où six cas :
    \begin{itemize}
    \item si $a=-\infty$ et $b=+\infty$, alors $\displaystyle U = \bigcup_{n\in\N} [-n,n[$ ;
    \item si $a=-\infty$ et $b$ est fini, alors $\displaystyle U = \bigcup_{n\in\N} [-n,b[$ ;
    \item si $a$ est fini, élément de $U$, et $b=+\infty$, alors $\displaystyle U = \bigcup_{n\in\N} [a,a+n[$ ;
    \item si $a$ est fini, élément de $U$, et $b$ fini, alors $U = [a,b[$ ;
    \item si $a$ est fini, non élément de $U$, et $b=+\infty$, alors $\displaystyle U = \bigcup_{n\in\N} [a+e^{-n},a+n[$ ;
    \item si $a$ est fini, non élément de $U$, et $b$ fini, alors $\displaystyle U = \bigcup_{n\in\N} [a+be^{-n},b[$ ;
    et l'on voit que $U$ est toujours réunion dénombrable d'intervalles semi-ouverts.

    Si $U$ est un ouvert quelconque de $\R$ pour la topologie de la limite inférieure, il est réunion quelconque d'intervalles semi-ouverts $\{[a_i,b_i[, i \in I\}$.
    Pour tout rationnel $r$, $\displaystyle U_r = \bigcup_{\{i\in I, r \in [a_i,b_i[} [a_i,b_i[$ est réunion dénombrables d'intervalles semi-ouverts, et il en est de même de $\displaystyle U = \bigcup_{r\in\Q} U_r$.
  • gb : ok. C'était donc plus une longue chaise qu'un fauteuil, finalement.:)
  • egoroff,

    C'est finalement vrai : si X admet une base dénombrable d'ouverts, alors de toute base d'ouverts, on peut extraire une base dénombrable d'ouverts.
  • Merci gb, je vérifie ça dès que j'ai le temps (pas que je te ne fasse pas confiance hein, mais il faut le voir pour le croire).
  • egoroff,

    $\mathcal{B}$ est une base d'ouverts de $X$, $\mathcal{B}'$ est une base dénombrable d'ouverts.
    Soit $U$ un ouvert élément de $\mathcal{B}'$, il est réunion d'une famille $\mathcal{B}_U$ d'ouverts éléments de $\mathcal{B}$.
    Chacun des ouverts $V$ éléments de $\mathcal{B}_U$ est réunion d'une famille $\mathcal{B}'_V$ d'ouverts éléments de $\mathcal{B}'$.
    On a alors
    $$\displaystyle U = \bigcup_{V\in\mathcal{B}_U} V = \bigcup_{V\in\mathcal{B}_U} \bigcup_{W\in\mathcal{B}'_V} W$$
    Mais comme les ouverts qui interviennent dans cette réunion sont dans $\mathcal{B'}$, il n'y en a qu'une infinité dénombrable et on peut réécrire $\displaystyle U = \bigcup_{n\in\N} W_n$.
    Chaque $W_n$ appartient à au moins une famille $\mathcal{B}'_V$, c.-à-d. est contenu dans un ouvert $V$ de $\mathcal{B}_U$. Par l'axiome du choix dénombrable, on peut affecter à chaque $W_n$ un ouvert $V_n$ de $\mathcal{B}_U$, donc de $\mathcal{B}$ qui le contienne.
    Alors
    $$\displaystyle U = \bigcup_{n\in\N} W_n \subset \bigcup_{n\in\N} V_n \subset \bigcup_{V\in\mathcal{B}_U} V = U$$
    et $U$ est réunion dénombrable d'ouverts de $\mathcal{B}$.

    Tout ouvert de $\cal{B}'$ est réunion dénombrable d'ouverts de $\mathcal{B}$

    Tout ouvert de $X$ est réunion dénombrable d'ouverts de $\mathcal{B}'$, donc union dénombrable d'unions dénombrables d'ouverts de $\mathcal{B}$.

    Ouf !!
  • Euh mais je n'avais pas encore eu le temps de chercher ! C'est pas du jeu.
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