Physique et téléphones

124»

Réponses

  • Bon pour préciser ce que mon collègue a dit, je crois qu'il a dit que $PA$ permet de coder l'algorithme d'élimination des coupures, et que $PA$ démontre que les preuves sans coupures ne concluent pas $faux$. Par conséquent, $PA$ ne peut pas démontrer que l'algorithme d'élimination termine à tous les coups à moins de démontrer sa propre cohérence ; et donc c'est l'assertion "l'algorithme d'élimination des coupures termine" qui est engagée.

    Peux-tu préciser pourquoi il est "essentiellement faux" (enfin, ce n'est pas ce qui m'intéresse en priorité !) ?

    EDIT : OK, j'ai pigé après avoir lu le message ci-dessus.
    Christophe a écrit:
    la plupart des gens et des scientifiques se croient "imaginatifs" et inventent plein de coupures avec une sensation de décoller du sol, et Elicut leur dit "non, non, tu es toujours à Terre".

    C'est cette histoire de "tout théorème est un cas particulier d'évidence" :-S ? Je crois que tu m'en as à peu près convaincu !
    Christophe a écrit:
    Appliqué à la physique, c'est très simple, ça m'a permis de décrire (je n'ai mis que quelques exemples dans ma thèse, surtout pour le non clonage) des protocoles simples à "jouer chez soi" et montrer que "c'est du lourd" ou encore "du concret" ou encore "pas de la philosophie", la magie quantique.

    A quoi ça aboutirait d'éliminer les coupures de ta démonstration de non clonage ? Je l'ai lue et j'ai tout de suite été convaincu.
    Christophe a écrit:
    Mais un traitement industriel (que j'ai la flemme de faire, car je connais le résultat) de tous les raisonnements coupés de la TQ donne effectivement ce que tout le monde devine mais appelle parfois "interprétation" car ils n'ont pas "fait le chemin Elicut", donc ne perçoivent que "très vaguement" que ce sont des prodiges, sans bien les mesurer.

    Mais justement, est-ce que tu peux dire précisément quel traitement industriel il faut faire ? J'essaierai d'en faire un tout petit peu, si je comprends ce qu'il faut faire.
    Christophe a écrit:
    En fait, quand tu procèdes à Elicut, c'est très banal, ce que tu vois, c'est la "réalisation" très concrète dans ta tête que indéterminisme et multimondisme sont de parfaits synonymes grammaticalement parlant, je veux dire.

    Ben pour ça, tu as un petit paragraphe dans ta thèse qui dit à peu près "supposons la négation de toutes les interprétations multimondistes imaginables ; alors cela donne une théorie est à variables cachées : l'histoire de l'unique monde dans lequel on vit est alors une variable cachée". Qu'est-ce que cela aurait de spectaculaire d'éliminer les coupures là-dedans ?
  • Etant d'un naturel anxieux et impatient, je me permets de upper car je me demande si tu as manqué ma réponse à cause du post croisé.
  • Pardon pour le délai
    C'est cette histoire de "tout théorème est un cas particulier d'évidence"

    Un peu mais pas que, car les preuves sans coupures ne sont pas des phrases, mais des raisonnements et demandent plus de suivi "de principe". En fait, je "mens un peu" car pour voir que X=X, dans X=>X, de toute façon, il y a de sacrés efforts à faire quand x est longue.

    Le fait que tout théorème est un cas particulier d'évidence demande un espace d'écriture. Une preuve sans coupure a comme qualité qu'elle minimise cet espace. En gros, et en simplifiant à peine, une preuve sans coupure est juste une coloration des lettres du théorème. Alors que les évidences dont le théorème est un cas particulier est en général énooorme, même si c'est une phrase de la forme X=>X
    Mais justement, est-ce que tu peux dire précisément quel traitement industriel il faut faire ?

    Bin juste éliminer les coupures de toutes les preuves de ma thèse et d'ailleurs. Je ne crois pas que ce soit possible de se satisfaire d'une vue extraite. D'autant qu'il y a l'élimination du clonage et de tout un tas de trucs que tu ne soupçonnes pas qui rend le travail une vraie torture. L'élimination du clonage peut se faire avec la remarque précieuse d'alesha (mais ça je l'ai appris après par lui) à coup d'extensionalité, ou tout simplement en remarquant que $Wu(ab) = W[W (Lu) a] b$ avec $L$ qui agit comme suit : $Luaa'bb' := u(ab)(a'b')$ de façon à amener les deuxièmes arguments donnés à $W$ (qui je le rappelle agit comme suit: $Wxy:=xyy$) sur de simples axiomes (dont on admet généralement qu'ils sont clonables, contrairement aux théorèmes, enfin pour être plus précis, quand tu les utilises plusieurs fois, le gars qui t'écoutent ne peut que le rejeter chaque fois ou l'accepter chaque fois, sinon, tu peux te moquer de lui, en gros, car ce sont des énoncés généraux et "stables").

    En gros, j'ai toujours eu la flemme de le faire, mais c'est une grosse programmation.
    Qu'est-ce que cela aurait de spectaculaire d'éliminer les coupures là-dedans ?

    Ce n'est pas dans ce passage que c'est le plus spectaculaire. C'est vraiment en écrivant la non trivialité des téléphones quantiques de support fini (tu peux tout exprimer en des termes de logiques propositionnelle, et c'est Elicut sur ces termes qui édifie (les gens pas convaincus). Ca n'édifie pas forcément énormément les gens convaincus (enfin je n'en sais rien d'ailleurs...). Ce que je veux dire c'est que la plupart des objections erronées "de salon" sont des "objections de coupures" (mais c'est long à expliquer).
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Vu ton edit, je n'avais pas répondu au tout début de ton post. Oui, tu as vu que j'avais répondu pour l'essentielle fausseté.

    Pour Elicut, oui, mais pas que. Il faut que tu aies conscience que "Elicut" est un titre et non un théorème dans le sens qu'il y a un théorème elicut improvisé par théorie (on peut unifier, si ça t'intéresse, je te dirai comment).

    Sans cette précision, ça n'aurait pas grand intérêt: tu pourrais dire << Peano me prouve Q, donc il existe un axiome A de Peano tel que A=>Q est un théorème absolu, j'élimine alors les coupures de la preuve trouvée de (A=>Q)>>. Mais faire ça "n'élimine rien du tout" de spécifiquement péaniste.

    Il faut donc préciser avant toute chose ce qu'on a envie d'appeler "éliminer les coupures des preuves péanistes".

    En réalité, Peano est une curiosité de musée dans laquelle, "éliminer les coupures péanistes" est ad hoc. On décrète qu'on ne donne plus des variables (des lettres) à manger aux preuves, mais carrément des entiers bien concrets. L'élimination des coupures consiste alors, en plus des coupures habituelles à remplacer la récurrence par une preuve de la récurrence dans le cas particulier suivant:

    $$ (R(0) + ( \forall x: [R(x) \to R(x+1)] ) )\to R(1+1+1...+1)$$

    Hélas, hélas, ce qu'on obtient n'est qu'un résultat esthétique car toutes les formules "vraies dans IN" sont prouvables** (sans coupure et même sans retour-arrière) dans ce paradigme et donc on a l'air "un peu idiot" de ne s'intéresser alors qu'aux preuves dont on a éliminé les coupures comme s'il s'agissait d'un exploit (les retour-arrière*** sont autorisés dans les preuves sans coupures)

    ** je te le laisse en exercice

    *** Dans le jeu de la vérité, $\forall $ affronte $\exists$ en défendant le faux, comme tu sais. Le jeu de la vérité est bien plus sévère pour le joueur vrai que le jeu de la preuve face à une même phrase, mais en contre-partie, on "sait à qui on a affaire", ie les phrases atomiques sont décidées (leur valeur de vérité est fixé un axiome).

    Le jeu de la preuve sans coupure est "presque" le même jeu, sauf que (et ce n'est pas rien) tu as le droit de faire un retour-arrière, exemple dans une partie $\forall a\exists b\forall c: R(a,b,c)$:

    faux joue $a:=x$
    LABEL
    vrai joue $b:=y$
    faux joue $c:=z$
    vrai retourne à LABEL
    vrai joue $b:=z$
    faux joue $c:=tt$
    vrai retourne à LABEL
    vrai joue $b:=t$
    faux joue $c:=e$
    etc


    Les conditions gains pour vrai (qu'il vaudrait mieux appeler prouveur) sont améliorées puisque sont :

    $$R(x,y,z) \vee R(x,z,t)\vee R(x,t,e)$$

    à ce stade de la partie.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Christophe a écrit:
    Bin juste éliminer les coupures de toutes les preuves de ma thèse et d'ailleurs.

    Euh, oui, ben ça a l'air un peu fastidieux, en effet.
    Christophe a écrit:
    D'autant qu'il y a l'élimination du clonage et de tout un tas de trucs que tu ne soupçonnes pas qui rend le travail une vraie torture.

    Bon, cette histoire qui ferait du clonage le clou du spectacle, je ne l'ai pas bien comprise. Je crois (pardon si je déforme) avoir lu sous la plume de Girard (mais j'ai survolé ! il ne faudra pas me considérer comme expert en logique linéaire, etc.) que si on a un euro, et qu'on est dans un magasin qui vend des glaces et des stylos à un euro, alors on peut acheter une glace et on peut acheter un stylo, mais une fois qu'on achète l'un ou l'autre, on n'a plus de sous. Et donc, en logique, supposer deux fois une hypothèse, c'est un peu plus engagé que ne la supposer qu'une fois. Mais bon, quand tu dis
    Christophe a écrit:
    de simples axiomes (dont on admet généralement qu'ils sont clonables, contrairement aux théorèmes, enfin pour être plus précis, quand tu les utilises plusieurs fois, le gars qui t'écoutent ne peut que le rejeter chaque fois ou l'accepter chaque fois, sinon, tu peux te moquer de lui, en gros, car ce sont des énoncés généraux et "stables")

    j'ai du mal à voir ce qui confère à certains axiomes le fait d'être plus facilement acceptés comme clonables que d'autres énoncés.
    Christophe a écrit:
    C'est vraiment en écrivant la non trivialité des téléphones quantiques de support fini (tu peux tout exprimer en des termes de logiques propositionnelle, et c'est Elicut sur ces termes qui édifie (les gens pas convaincus).

    Genre ma garantie préférée du "carré magique impossible" avec des $\pm 1$ ? La démonstration du fait qu'elle n'est pas triviale est compréhensible par des collégiens, non ? Je vois mal un physicien sérieux avoir quelque chose à y reprocher. Après, démontrer que cette garantie est FMQ, ça prend un peu de temps car il faut trouver les bonnes bases orthonormées, vérifier qu'elles diagonalisent les bonnes matrices, etc. Là-dedans, où voudrais-tu éliminer des coupures ?

    Ce que tu racontes sur Peano, je m'étais déjà posé la question il y a longtemps, en me demandant si une démonstration par récurrence était une vraie démonstration, ou juste un texte cherchant à convaincre que si on remplace n'importe quelle variable dans l'énoncé par un vrai entier, alors le texte donne une vraie démonstration. D'ailleurs, je crois que tu avais dit une fois que pour certains $P$, on a, certes, qu'on ne peut démontrer $\forall x\ P(x)$ dans un truc très engagé (du style l'axiome du choix), mais qu'en fait, on "peut s'en passer", dans le sens où pour tout $x$, $P(x)$ se démontre sans ce truc très engagé. Je comprends, et je peux concevoir de telles situations. Mais je vois mal où un tel truc pourrait apparaître au sujet de ce carré magique impossible.
    Je précise aussi que pour moi, le mot "coupure" désignait "appel à un lemme que l'on a démontré auparavant". Donc, d'une part, je ne comprends pas pourquoi tu voudrais éliminer des usages de l'axiome de récurrence dans les démonstrations peanistes. Etant donné que c'est un axiome, il n'y a rien à éliminer, non ? Ou alors, est-ce que pour toi, une démonstration sans coupures de $\forall x\ P(x)$ est une liste de démonstrations de $P(x)$, aucune d'elles ne faisant intervenir l'axiome qui dit qu'on peut, pour démontrer $P(t)$ (où $t$ est un terme), démontrer $\forall x\ P(x)$ ? Si oui, je ne sais pas ce que tu veux dire, exactement, par "coupure".
    Christophe a écrit:
    Dans le jeu de la vérité, $\forall$ affronte $\exists$ en défendant le faux, comme tu sais. Le jeu de la vérité est bien plus sévère pour le joueur vrai que le jeu de la preuve face à une même phrase, mais en contre-partie, on "sait à qui on a affaire", ie les phrases atomiques sont décidées (leur valeur de vérité est fixé un axiome).

    Ca, je crois l'avoir bien compris.
    Christophe a écrit:
    les retour-arrière*** sont autorisés dans les preuves sans coupures

    Cf plus haut : si les coupures ne sont que des appels à des lemmes, alors je ne comprends pas trop cette phrase.

    Et, enfin, en quoi les retour-arrières sont avantageux ? On a l'impression que $\exists$ quitte la partie et revient à sa sauvegarde. Mais s'il est intelligent, il a déjà prévu toutes les éventualités, non ?
  • GA a écrit:
    j'ai du mal à voir ce qui confère à certains axiomes le fait d'être plus facilement acceptés comme clonables que d'autres énoncés

    Plus généralement, tes questions sur la logique linéaire.

    Oui la vulgarisation de JYG est pas mal, mais elle ne sert à rien pour les détails "fondamentaux". Ce qu'il faut intégrer et mettre dans ses tripes, c'est que c'est LA SEULE logique réelle utilisée par l'humain REELLEMENT.

    J'ai t'ai déjà dit sa règle principale: si avec le groupe $R_1$ de ressources, tu peux obtenir $A$ et avec le groupe $R_2$ de ressources tu peux obtenir $B$ alors avec le groupe de ressources $R_1 + R_2$, tu peux obtenir $A+B$.

    Il est bien important de comprendre que c'est la seule règle y compris en logiques traditionnelles, mais qu'on oublie de "le signaler". La logique traditionnelle AJOUTE quelque chose qui mérite de s'appeler d'une seule manière: axiome.

    Cet axiome est basé sur de profondes convictions philosophico-éthiques, que même les enfants qu'on été les matheux ont tellement ressassé cet axiome pour le mettre en doute ou l'accepter, qu'ils en ont laissé une trace indélébile dans la mémoire de qui ils deviendront 50ans plus tard. Qui (devenu grand scientifique) ne se souvient pas avoir dit à ses élèves ou autre <<ces vérités sont immuables>> à propos des vérités mathématiques.

    Dès lors, les logiques traditionnelles sont décrites comme suit:

    si avec le groupe $R$ de ressources, tu peux obtenir $A$ et avec le groupe $R$ de ressources tu peux obtenir $B$ alors avec le groupe de ressources $R$, tu peux obtenir $A+B$.

    Plutôt que comme suit:

    si avec le groupe $R$ de ressources, tu peux obtenir $A$ et avec le groupe $R$ de ressources tu peux obtenir $B$ alors avec le groupe de ressources $R+R$, tu peux obtenir $A+B$.

    avec un alinéa qui dit que << et sachez que comme $R\to (R+R)$ ....>>

    En résumé, il y a un profond mystère (en train de se résorber depuis 50ans) sur nos perceptions de la pérennité des axiomes et de la générosité de la Nature. D'où ma phrase: "c'est mieux de cloner des axiomes que de cloner leurs conséquences" quand on discute avec un sceptique sur des points physiques"

    A propos des preuves sans coupure: ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'elle sont, même si un peu "sales", certes, des "non-preuves" en ce sens qu'elles sont encore plusss des preuves que des preuves habituelles. Le lecteur n'a "vraiment rien à faire", et croit juste lire les axiomes (autrement dit, les hypothèses que son adversaire prouveur lui demande de ne pas discuter). Peut-être pourrais-je t'inviter à en passer en revue quelques unes avant de continuer à "imaginer" ce que donnent les théorèmes sur la MQ une fois qu'on en a éliminé les coupures? Mais il faudrait que je te trouve un réservoir, et c'est pas évident (quasiment toutes les preuves publiées, même pédago, sont coupées (les pédagos, quand elles sont valables sont même souvent encore plus coupées que les autres!!)
    GA a écrit:
    que si on remplace n'importe quelle variable dans l'énoncé par un vrai entier, alors le texte donne une vraie démonstration

    Non, mais justement, ça c'est un préjugé, que de croire qu'il y a "de vrais entiers". N'oublie pas que l'alternance $\forall / / \exists$ met un bordel faramineux.
    Beaucoup de gens pensent juste à quelques exemples, je te donne donc un truc pour "ressentir profondément" l'envisagement que Peano soit contradictoire:

    1/ Tu prends une fonction qui croit très très vite. Par exemple Ackermann. Mais tu la choisi démontrablement terminante dans Peano quand-même

    2/ Tu la décris avec un prédicat plutôt qu'un symbole fonctionnel. Par exemple pour Ackermann:
    2.1/ $\forall ... : U(x,0,x+1); [U(x,r,z)\wedge U(x+1,y,r)] \to U(x+1,y+1,z)$

    3/ Tu ajoutes à Peano $\forall x: non(U(1000,1000,x)$

    Ca te donne une théorie contradictoire. Bin, tu vas voir l'énoooooorme différence entre le ELicut où on garde les axiomes comme tels et le Elicut où on exécute aussi les axiomes (avec un cadre changé).

    C'était en réponse à
    tu voudrais éliminer des usages de l'axiome de récurrence dans les démonstrations peanistes. Etant donné que c'est un axiome, il n'y a rien à éliminer, non ?

    Je précise que ce n'est pas moi qui veux, c'est juste comme je te l'ai dit, une éthique générale: elicut est un titre de chapitre, et pas un théorème (sinon on s'entiendrait au banal premier elicut démontré et ce serait tout).

    Le cadre pour comprendre ça est celui qui permet de comprendre "quels sont les bons axiomes". Autrement dit, celui où on "démontre les axiomes". Une "bonne" théorie est une théorie dont les axiomes sont "démontrables" (la seule théorie connue à ce jour ayant cette propriété est ZF (ou plus généralement la TDE avec ALL compréhension), et c'est ce point que j'essaie souvent de faire comprendre de manière vulgarisée aux gens qui s'auto-improvisent à a petite semaine "refondateurs" alors qu'ils apportent des "axiomes ad hoc" sans légitimité objective (catégoriciens, théorie homotopique des types, etc).

    Bien entendu, le problème de légitimer la légitimité de la légitimité de tels axiomes et pas d'autres est encore un problème, mais il y a "une route" disons. Peano n'est pas une bonne théorie, mais on peut la plonger dans une théorie dont les axiomes sont "prouvables", ie où l'exécution avec le combinateur identité (ie l'instruction qui ne fait rien) est possible pour tous ses axiomes (extensionalité mise à part évidemment), en l'occurence, c'est ZF - axiome de l'infini (il dit la même chose que Peano en termes d'apports scientifiques, mais à la différence de Peano, c'est une théorie "prouvable" (ou plus précisément "légitimable").

    Autrement dit, pas besoin de "prendre une initiative humaine" pour avoir l'énoncé Elicut pour elle, il suffit de dire que les termes venant de ses preuves (où les axiomes ont été remplacé par J) sont normalisables (ie leur exécution termine). Mais je papote, mais sache qu'il faut "entrer un peu dedans", c'est une spécialité.

    Mais "pour faire plaisir aux gens", on peut retourner ensuite dans Peano, traduire ça et ça te donne à peu près le résultats que je t'ai signalé (j'ai bien insisté sur sa seule qualité esthétique, puisque VéritéArithmétiques tout entier est prouvable sans coupure)
    Cf plus haut : si les coupures ne sont que des appels à des lemmes, alors je ne comprends pas trop cette phrase.
    Et, enfin, en quoi les retour-arrières sont avantageux ?


    Dans le jeu de la vérité, pas de retour-arrière. Mais en contre partie toute les formules atomiques sont décidées par l'arbitre. Autrement dit, tu joues à ce jeu dans un "modèle" autrement dit dans une théorie complète.

    Alors qu'au jeu de la preuve, quand on arrive finalement à $23\in Germaine^2$ et que la parole est à l'arbitre, et bien il dit "j'en sais rien, débrouillez-vous".

    Une sans coupure n'est rien d'autre qu'une stratégie qui gagne au jeu de la vérité avec juste le petit relachement que le joueur peut revenir en arrière. De sorte qu'à la fin, on a une liste finie de phrases. Elles ne sont pas décidées, ce sont juste des phrases (on n'est pas dans un modèle, on traite tous les modèles en même temps), l'arbitre fume une clope et n'est pas disponible. Par contre, pour que le prouveur gagne, il lui suffit d'arguer qu'est présent un $A$ dans la liste et un peu plus loin un $non(A)$. Car même sans arbitre, ni modèle, il peut dire au prouveur (tu vois bien que j'aurais gagné la partie sans retour-arrière qui a abouti à la feuille A ou celle à la feuille nonA).

    Et pour info "éliminer les lemmes", aboutit à une stratégie gagnante à ce jeu pourtant à vue de nez extrêmement défavorable au prouveur.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • EDIT : Je fais quelques rajouts en gras, mais je ne distingue pas les corrections syntaxiques.
    Christophe a écrit:
    La logique traditionnelle AJOUTE quelque chose qui mérite de s'appeler d'une seule manière: axiome.

    Je suis pas sûr d'avoir bien compris : cet axiome, c'est le fait de pouvoir utiliser une hypothèse plusieurs fois ?
    Christophe a écrit:
    En résumé, il y a un profond mystère (en train de se résorber depuis 50ans) sur nos perceptions de la pérennité des axiomes et de la générosité de la Nature.

    Quel est ce mystère ? Quel rapport avec nos perceptions de la pérennité des axiomes et la générosité de la Nature ? Je me plaçais dans un cadre tout à fait logique et intra-mathématique, et quand tu parles de Nature, je ne sais jamais où tu veux en venir. Je crois même qu'une fois j'ai lu sous ta plume que tu voyais un lien entre le forcing (je ne sais pas trop ce que c'est mais je te poserai des questions là-dessus une autre fois :p !) et la réduction du paquet d'ondes, et que ZF c'était la MQ qui nous tapait la tête contre les murs ou quelque chose. Ca fait longtemps, et je n'ai plus les termes exacts en tête, mais à l'époque, je me disais que tu débloquais complètement. Aujourd'hui, je postule que ça a un sens, et je m'efforce de le voir, mais bien souvent sans grand succès.
    Pour moi, le seul lien que je vois entre logique et nature, c'est l'idée idiote qu'une démonstration s'écrit sur une feuille de papier, et comme celle-ci est régie par la mécanique quantique, "peut-être que l'encre sur mon papier est dans un état $\frac{1}{\sqrt{2}}(\vert \mbox{preuve correcte} \rangle + \vert \mbox{preuve incorrecte} \rangle)$ et que quand je la regarde, paf réduction du paquet d'ondes !" ce qui est, au choix, dune bonne blague ou de la science-fiction. Enfin bref, autant te dire que je ne vois pas du tout où tu veux en venir. J'insiste sur le fait que parfois, tu dis des trucs qui me paraissent tellement fous et flous que je n'arriverais pas à les distinguer d'une blague/métaphore telle que celle-ci.
    Christophe a écrit:
    D'où ma phrase: "c'est mieux de cloner des axiomes que de cloner leurs conséquences" quand on discute avec un sceptique sur des points physiques"

    Mmmmh bon, pourquoi pas. Mais bon, si le sceptique trouve ça louche si on clone des hypothèses, il ne met pas en doute notre raisonnement, non ? Je ne peux pas me dire qu'il s'agit de rendre une démonstration plus facile à comprendre pour des physiciens que j'estime être capables de saisir des preuves de cette simplicité ; et je ne peux pas non plus croire qu'un physicien sérieux me refuserait le droit de cloner des hypothèses alors que tout le monde (qui fait des maths) le fait à longueur de journée ! Bref, je ne vois pas quelle amélioration on pourrait encore apporter. A défaut, je voudrais être convaincu qu'une personne sceptique pourrait sérieusement trouver quelque chose à objecter sur certaines des preuves dont on parle.
    Christophe a écrit:
    Peut-être pourrais-je t'inviter à en passer en revue quelques unes avant de continuer à "imaginer" ce que donnent les théorèmes sur la MQ une fois qu'on en a éliminé les coupures? Mais il faudrait que je te trouve un réservoir

    Ben donne-moi un cadre simple, une démonstration courte qui soit telle que le procédé d'élimination ne soit pas trop long, et dis-moi précisément ce que je dois éliminer (parce que je ne l'ai pas encore compris). C'est ma demande la plus prioritaire.
    Christophe a écrit:
    les pédagos, quand elles sont valables sont même souvent encore plus coupées que les autres!!

    Oh, je veux bien te croire, quand j'ai l'impression de comprendre quelque chose en maths, ce n'est qu'après avoir défini dix mille trucs, démontré plein de lemmes triviaux, et d'assembler tout ça dans une longue démonstration. Autrement dit, je trouve que bien souvent, plus une preuve est coupée, et mieux je la "comprends" - mais peut-être est-ce que plus elle est coupée, plus elle m'impressionne ou me plaît.
    Christophe a écrit:
    Non, mais justement, ça c'est un préjugé, que de croire qu'il y a "de vrais entiers".

    Ben, $0$, $1$, $1+1$, $1+1+1$ et certains autres sont quand même de "vrais entiers", non ? Je voulais dire que si j'ai une démonstration de $\forall x\ P(x)$ "par récurrence sur $x$", je peux démontrer $P(2015684357)$ sans récurrence.

    Pour ton exemple d'Ackermann, je ne suis pas sûr de voir ce que tu veux dire. Est-ce que tu veux dire que pour démontrer que la théorie que tu exhibes est contradictoire, si je procède "pas à pas" pour démontrer que la fonction d'Ackermann est définie en $(1000,1000)$, ça va être très long, mais que la démonstration aura le mérite de convaincre le sceptique qu'il doit douter d'un autre axiome que celui de la récurrence.

    De plus, je ne sais plus pourquoi on parle de récurrence, puisqu'il n'y en a déjà pas dans les preuves "incriminées", à moins que j'aie manqué quelque chose.
    Christophe a écrit:
    Le cadre pour comprendre ça est celui qui permet de comprendre "quels sont les bons axiomes". Autrement dit, celui où on "démontre les axiomes". Une "bonne" théorie est une théorie dont les axiomes sont "démontrables" (la seule théorie connue à ce jour ayant cette propriété est ZF (ou plus généralement la TDE avec ALL compréhension)

    Bon ben ces guillemets, je ne les comprends pas. Ca a à voir avec la CCH ou quelque chose du style ? A un moment, tu parles d'exécuter une preuve, et je ne suis pas encore très à l'aise avec ça.
    Hélas, hélas, ce qu'on obtient n'est qu'un résultat esthétique car toutes les formules "vraies dans IN" sont prouvables** (sans coupure et même sans retour-arrière)

    Tu peux préciser cet exercice ? En fait ce n'est pas hyper-urgent, et puis je n'ai pas du tout les idées claires sur ce qu'est $\mathbb{N}$ :-D S'agit-il du $\omega$ d'un modèle quelconque de $ZF$ ? Si oui, est-ce que ta phrase dépend du modèle de $ZF$ ? Peut-être que ces questions sont idiotes, hein, mais bon c'est à ce point-là que j'en suis.

    Je n'ai pas compris la fin de ton paragraphe sur les retours-arrières dans le jeu. Quand j'ai réfléchi à l'intérêt pédagogique du jeu $\forall$ contre $\exists$, j'avais remarqué qu'effectivement, quand tous les coups sont joués, il n'y a plus qu'à calculer pour décider qui gagne ; c'est d'ailleurs un peu embêtant pour le côté pédagogique, car si on veut faire démontrer quelque chose aux élèves, on ne peut pas se contenter de leur demander une stratégie gagnante pour tel ou tel joueur, il faut aussi leur demander de simuler la partie selon la stratégie et de faire le travail de l'arbitre - ce qui est ennuyeux quand ils ne savent pas calculer.
    Par contre, je n'ai pas vraiment compris les conditions de gain pour le jeu avec retour-arrière. Est-ce qu'on considère que le jeu commence à deux (vrai contre faux) et qu'à tout moment, vrai peut multiplier la table et ses adversaires, et continuer à jouer en simultané, et qu'on considère qu'il gagne la partie entière s'il gagne sur au moins une table ?

    Et je ne suis pas sûr de me rappeler la règle du jeu de la preuve. Est-ce bien celle-ci ?
    - Un ensemble $\mathcal{A}$ de phrases est fixé par la FDJP (fédération du jeu de la preuve) du village.
    - Une phrase $P$ est annoncée par un arbitre.
    - Prouveur et Sceptique s'affrontent, avec, entre eux, une petite boîte.
    - On place $P$ dans la boîte.
    Phase de jeu :
    - On regarde dans la boîte si la phrase qu'elle contient est dans $\mathcal{A}$. Si oui, Prouveur gagne. Sinon, le jeu continue.
    - Sceptique annonce : "Prouve-moi la phrase courante !".
    - Prouveur annonce alors $Q$.
    - Sceptique choisit de remplacer le contenu de la boîte ($P$), par $Q$ ou par $Q \Rightarrow P$.
    - On revient au début de la phase de jeu.

    Et, à moins que je ne me trompe, les $P$ telles que Prouveur a une stratégie gagnante sont exactement celles qui sont dans le plus petit ensemble de phrases contenant $\mathcal{A}$ et stable par modus ponens.

    Enfin bon, je ne sais pas trop où on va, là.
    Je voudrais vraiment que tu me donnes la preuve de ton choix, et que tu me dises clairement comment je pourrais reconnaître qu'après un certain temps, j'aurai éliminé ce que tu souhaites que j'élimine ; bien entendu, il ne faut pas que le processus soit trop long, et j'aimerais bien avoir une illumination quand j'aurai fini.
  • Je viens de lire ton post. Permets-moi de te répondre plus tard et de soigner mes réponses. Je le relirai plusieurs fois pour bien m'imbiber de ce qui est resté flou.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je reviens à la charge pour l'élimination des coupures. Je crois avoir compris le problème que j'avais. Soit $L$ un langage (i.e. un ensemble de phrases grammaticalement correctes, avec des variables, liées ou non par des quantificateurs, des symboles de fonctions, des relations, etc. et puis des $\rightarrow$), soit $L_{free}$ l'ensemble des telles phrases sans variables libres, soit $Th$ un sous-ensemble de $L_{free}$, et soit $maths$ l'ensemble des phrases qui sont des "axiomes des maths", i.e. pour toute $P \in L_{free}$, $P \rightarrow P$ est un tel axiome, mais aussi $P \rightarrow (Q \rightarrow P)$ pour toutes $P$ et $Q \in L_{free}$, etc. (cf la liste que Christophe donne souvent).

    Ce que je croyais que tu voulais dire par élimination des coupures, Christophe, c'est que si on a une phrase $T$ et une démonstration $D$ qui affirme que $T$ est démontrable dans $Th \cup maths$, alors on utilise le procédé d'élimination des coupures sur $D$. Alors que ce que je crois avoir compris maintenant, c'est autre chose : on recense d'abord les phrases $H_1,...,H_n \in Th$ qui sont hypothèses de $D$, et on a alors que $H_1 \rightarrow (H_2 \rightarrow ... (H_n \rightarrow T)...))$ est, elle, démontrable dans $maths$ tout court, par une démonstration $\tilde{D}$ qui doit se déduire facilement de $D$, et c'est à elle que l'on applique l'élimination des coupures.

    En gros, c'est juste que les hypothèses d'une démonstration, on peut les enlever à condition de les rajouter dans l'énoncé du théorème que l'on souhaite démontrer,. Et on n'élimine les coupures qu'une fois que les hypothèses qui restent dans la démonstration sont des axiomes des maths.
    C'est pourquoi je ne comprenais pas pourquoi tu voulais continuer à éliminer des coupures dans une démonstration par récurrence : si on accepte le principe de récurrence comme hypothèse de la démonstration i.e. comme faisant partie des axiomes, il n'y a rien à éliminer ! Mais si on le met à gauche de $T$ et qu'on met un $\rightarrow$, alors avec un peu de chance, il ne fait plus partie des hypothèses de la démonstration (à moins qu'il ait été utilisé autre part dans la démonstration).

    J'ai bon ?
  • oula, non, j'ai l'impression que tu as compris très exactement à l'envers.

    JUSTEMENT, le "phénomène général" de l'élimination des coupures ne se réduit pas aux théorèmes célèbres qui affirment et sont prouvés depuis longtemps qu'on peut éliminer les coupures d'une théorème pur (ie sans axiome). Sinon, je n'utiliserais pas le sigle "ELICUT" (qui reste assez vague) pour désigner le phénomène général, j'aurais donné un nom aux 2-3 théorèmes classiques et basta.

    Ce qui se passe, et c'est plus récent, j'en conviens, c'est qu'il y a en maths des "bons axiomes" et des "mauvais axiomes". Par exemple, tous les "délires (histoire de faire crier dom, mais pas sûr qu'il lise ce fil)" auto-revendiqués "refondateur" sont très exactement "fautifs" de ce point de vue car ils utilisent des "axiomes ad hoc" inventés par le génie du moment ou le groupe de personnes qui fait du lobbying pour sa passion (l'exemple des catégories, ou encore celui récent du gros traité sur la théorie des (soit disant homotopiques) types, etc.

    Très précisément (le choix des mots "bon/mauvais" est provocateur, j'aurais pu dire "vert/rouge"), un axiome est bon quand il est "garantissable" par la Nature. Sinon, on le considère comme une hypothèse que l'on attribuera poliment à son ou ses auteurs et c'est tout (on le laisse avec un tag "hypothèse pure" lors de l'exécution de la CCH). Digression: le fait que COQ ne marche pas*** par exemple est justement dû à une volonté "idéologique" de boycotter ça.

    Le tag "ELICUT" c'est quand tu remplaces MEME certains axiomes, a priori complètement gratuits, par des instructions précises. Et d'ailleurs, il est important de préciser qu'il n'y a pas de théorèmes de terminaison, sauf pour les systèmes "triviaux"** n'ayant que peu d'intérêt (logique pure, arithmétique du second ordre), et même mieux que ça: il ne peut pas y en avoir car "terminer" est synonyme de "ne pas marcher" en réalité profonde (imagine ton pc qui s'éteint subitement parce qu'il a "terminé" :-D )

    L'exemple archétypal de bon axiome est le schéma total (sans bridage) de compréhension, c'est à dire quand tu exécutes un axiome de la forme $[\forall aR(a)] \to [Q:=R(RemplacePar(a,UneRelationDefinissableQuelconque)]$ avec le combinateur $J$, autrement dit quand tu considères que $[\forall aR(a)] \subset Q$ est une VRAIE INCLUSION ENSEMBLISTE et non pas un "machin" baroque

    Par exemple, la célèbre preuve qui a provoqué la crise des fondements est tout à fait exécutable et bloque l'ordinateur en le plongeant dans une boucle stérile. Mais il n'y a pour autant aucun problème, on le sait, on ne s'amusera à l'exécuter que pour des raisons précises (par exemple priver un pirate de l'accès à d'autres options, ou pour autodétruire la machine).

    Bref, en résumé, comme de toute façon toutes les maths sont écrites dans ZF, tu peux retenir qu'éliminer les coupures d'un théorème de maths (enfin plutôt exécuter), quelqu'il soit, ça consiste à faire la chose suivante:

    1) Transformer en terme ta preuve
    2) Remplacer les instances de l'axiome d'extensionalité (qui n'est pas réalisable) par la lettre $E$
    3) Remplacer les instances des autres axiomes de compréhension* par $J$ (le combinateur tel que $\forall x: Jx=x$)
    4) Lancer la machine et contempler. (Eventuellement tu auras mis des tags de communication pendant l'exécution de manière à dialoguer avec la preuve du théorème).


    (A noter que grace à l'intervenant alesha, il y a 2 ans, tu peux même t'assurer pour pas cher la TERMINAISON du processus en éliminant les dupliqueurs $W$ du terme et en les remplaçant par la preuve de $(A\to (A\to B))\to (A\to B)$ à partir de l'extensionalité. Par contre, le problème est que le platonisme extrême de l'extensionalité entraine que les alertes de terminaison ce faisant sont assez frustrantes (elles donnent envie de réintroduire des $W$ à la main et relancer en appuyant sur entrée, mais elles permettent tout de même d'admirer la superpuissance de l'extensionalité que la plupart du temps les gens ignorent et méprisent (au poins qu'ils en oublient, par exemple dans le secondaire, même jusqu'à d'avoir conscience qu'ils l'utilisent (passage de $\forall x: f(x)=g(x)$ à $f=g$), provoquant l'abandon de leurs élèves très tôt dans la scolarité))

    * Sous la forme très précise où je l'ai signalée ci-dessus. Pas en l'écrivant comme un sagoin avec des $\exists, etc$ :-D

    *** est compliqué et peu utilisable par le peuple

    ** ils n'étaient bien sûr pas triviaux à l'époque où ils ont été découverts (années 70-80), car c'était nouveau.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Un peu plus tard, je te taperai un exemple de théorème-MiseEnTerme-exécution, là, un peu la flemme. J'en prendrai un qui ne termine pas pour que tu vois bien l'entièreté du phénomène.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je ne comprends pas grand chose et ça me frustre, d'autant plus parce que je considère que tu n'es pas assez clair, et même quand je "t'aide" (ou, si on file la métaphore des jeux, quand je "joue à ta place"), tu me dis que non, c'est pas ça, et rien ne s'éclaire.
    Voici point par point ce que je ne comprends pas (et ce, rien que dans ton dernier post) :

    1) Je n'arrive pas, en te lisant, à comprendre ce que tu veux dire par ELICUT. Est-ce que tu considères que le paragraphe en bleu définit ce que tu entends par ELICUT ? Si oui, j'y viens après. Sinon, je te demande de me dire ce que tu entends par ELICUT.

    2) "Garantissable par la nature" = il existe un combinateur qui le réalise, au sens très précis que je crois déceler dans Logique et CCH, à savoir : "les propositions sont des sous-ensembles d'un <<combi>> et on dit qu'un combinateur réalise une proposition s'il est dedans" ? Si ce n'est pas ça, alors je te demande de définir les mots "garantissable" et "nature".

    3) Qu'entends-tu par "axiome" ? Est-ce un truc de la liste que tu donnes souvent, i.e. $A \rightarrow (B \rightarrow A)$, $A \rightarrow A$, etc ?

    4)
    Christophe a écrit:
    Le tag "ELICUT" c'est quand tu remplaces MEME certains axiomes, a priori complètement gratuits, par des instructions précises. Et d'ailleurs, il est important de préciser qu'il n'y a pas de théorèmes de terminaison, sauf pour les systèmes "triviaux"** n'ayant que peu d'intérêt (logique pure, arithmétique du second ordre), et même mieux que ça: il ne peut pas y en avoir car "terminer" est synonyme de "ne pas marcher" en réalité profonde (imagine ton pc qui s'éteint subitement parce qu'il a "terminé" :-D )

    Tout est obscur (pour moi), là-dedans. "Instruction" = "combinateur" ? Est-ce qu'on se place dans les combi comme dans le fil Logique et CCH ? Pourquoi juges-tu qu'il est important de m'informer qu'il n'y a pas de théorèmes de terminaison, sauf cas triviaux ? Pourquoi l'ordinateur devrait "s'éteindre" ?

    5) Ton "exemple archétypal", je n'y comprends rien. Qu'est-ce qu'une "relation définissable" ? Ne dit-on pas "définissable dans" quelque chose ? Qui est $a$ à droite de $\rightarrow$ ? De quel "machin baroque" parles-tu ? Je dois dire que le seul axiome de compréhension que je connaisse est celui décrit sur Wikipédia, et il possède un $\exists$, alors que je n'en vois pas dans le tien.

    6)
    Christophe a écrit:
    Par exemple, la célèbre preuve qui a provoqué la crise des fondements est tout à fait exécutable et bloque l'ordinateur en le plongeant dans une boucle stérile. Mais il n'y a pour autant aucun problème, on le sait, on ne s'amusera à l'exécuter que pour des raisons précises (par exemple priver un pirate de l'accès à d'autres options, ou pour autodétruire la machine).

    Pour l'instant, en ce qui concerne l'exécution, je n'en sais pas plus que ce que tu as raconté dans le fil Logique et CCH. Tout ce que je sais faire, c'est, étant donnée une phrase avec des $\forall$, des $\exists$, et des noms de variables, c'est chercher si cette phrase, en tant que sous-ensemble d'un combi, est vide ou non.

    7)
    Christophe a écrit:
    Bref, en résumé, comme de toute façon toutes les maths sont écrites dans ZF

    Mais d'habitude, tu dis que les maths sont écrites dans la théorie des ensembles originelle... Et puis une autre fois, tu as annoncé que les maths ne se résumaient pas du tout à savoir si $ZF$ prouve machin ou truc. Donc je ne sais pas où tu veux en venir.

    8)
    Christophe a écrit:
    1) Transformer en terme ta preuve

    Aucune idée de ce que ça veut dire.
    Christophe a écrit:
    4) Lancer la machine et contempler. (Eventuellement tu auras mis des tags de communication pendant l'exécution de manière à dialoguer avec la preuve du théorème).

    Contempler, je veux bien, mais que dois-je chercher à y voir ? Et que diable ai-je à dire à une preuve ????

    9) Le paragraphe qui parle des $W$. Tu ne cesses de répéter qu'Alesha a raconté des choses sur le "clonage", mais je n'y ai toujours rien compris.
    Bon, j'ai deviné tout seul qu'il fallait que je fasse l'exercice de montrer que pour toutes parties $A$ et $B$ d'un combi, alors $W \in (A \rightarrow (A \rightarrow B)) \rightarrow (A\rightarrow B)$ (peut-être pourrais-tu le rajouter comme exercice dans le fil Logique et CCH ?). D'ailleurs, j'ai trouvé ça bizarre que dans un autre fil, tu dises que $(A \rightarrow (A \rightarrow B)) \rightarrow (A\rightarrow B)$, c'est le droit de cloner une hypothèse, alors que j'aurais dit que c'est le droit de jeter une hypothèse utilisée deux fois.

    Je commence à désespérer : cette discussion, c'est le métro de Hilbert ! A chaque échange, je comprends un truc, mais d'innombrables autres trucs que je ne comprends pas arrivent. Bien sûr, si je comprenais les trucs dans l'ordre où ils arrivaient, à la fin j'aurais tout compris ; mais des fois, j'ai l'impression que ya des trucs très vieux que je n'ai pas compris.
  • De mon téléphone : coups je crois sue j'ai compris où est le cryptage. Ton point 8 résume tout. Donc d'un PC je te ferai un post sans "manque". En fait 2 ou 3 remarques que tu as du faire m'ont conduit à croire qu'à l'opposé la partie 8 de ton post serait limpide pour toi. Pardon!!
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je réponds d'abod à quelques unes de tes questions pour lesquelles peu de lignes suffisent.

    Ton point7: tu es gêné par ce que je qualifie de détail négligeable. Oui $ZF\subset TDE$, donc quand je t'ai dit que toutes les maths sont écrites dans $ZF$, ça ne contredit pas qu'elles sont écrites en TDE, mais c'est juste que factuellement, les gens, actuellement, n'utilisent pas d'axiomes de $TDE\setminus ZFC$. J'espère que cet aspect ne te gênera plus.

    Ton point6: je te confirme que tu as raison, ne doute pas de ça, pas d'ambiguité la dessus.

    Ton point5
    L'axiome de compréhension non bridé dans sa forme traditionnelle est:

    $$ \exists a\forall x: [x\in a\iff R(x)]$$

    Mais cette forme fait intervenir un $\exists$ qui n'existe pas dans le langage (même si on peut le définir plus tard) et donne une illusion maladroite sur "l'altitude" de cet axiome (qui ainsi est présenté comme un banal axiome dogmatique).

    La bonne forme est la suivante:

    $$ [\forall aR(a)]\to Q $$

    où $Q$ s'obtient, à partir d'une relation $S(y)$ en remplaçant toutes les apparitions d'une suite de signes de la forme $t\in a$ dans $R(a)$ par $S(t)$. La contrainte est qu'il ne figure jamais de $a\in quelquechose$ dans la phrase $R(a)$.

    Cette forme est équivalente à l'autre, mais elle est plus "correcte" pour des raisons que je vais t'expliquer ultérieurement. Exemple d'utilisation sur le fameux paradoxe de la CDF, peu importe le symbole $\exists$, il pourrait être retiré (exercice) mais ça rallongerait:

    $$(\forall a [\exists x: (x\in x\iff x\in a)])\to [\exists x: (x\in x\iff x\notin x)]$$

    où j'ai particularisé avec: $S(t):=t\notin t$

    En français, cette forme d'expression se dit comme suit, si un truc arrive à tous le monde, il arrive à la collection des $x$ tels que $x\notin x$.

    Ton point2: là encore tu as compris, c'est bien ça.





    Ton point9: alesha est un intervenant du forum qui m'a informé, et rempli mon esprit de lumière ce faisant, il y a 2ans environ je pense, que :

    $$ [((a=b)\to ((a=b)\to X)] \to [(a=b)\to X]$$

    est un théorème de logique linéaire. C'est certes trivial une fois qu'on te le dit, mais encore faut-il y penser quand on ne te le dit pas!!

    Comme, sans clonage (et même sans forcément passer par le droit de poubelle, mais c'est plus fin), tout phrase est affinement équivalente à une égalité en théorie des ensembles, il suit que ZF TOTAL (ie le ZF usuel accompagné de ses habituels raisonnements en logique classique, sans restriction) est en fait un simple conséquence déductive du ZF + logique affine (que personne n'a jamais l'idée saugrenue d'utiliser), et même du ZF + logique linéaire. Ca permet, par exemple de formaliser pourquoi les topos "ne marchent pas"*** ( pour comprendre les choses en profondeur) et d'expliquer bien d'autres petits trucs divers et variés qui en fait constituaient jusqu'à présent des problèmes qui à un chouya près auraient pu être annoncés officiellement ouverts sur wikipedia par exemple.

    *** ils ne prennent qu'une partie "bancale" (ou si tu préfères un mot neutre: assymétrique**) de l'univers (ils mélangent "vieilles fonctions" (au sens du ground model du forcing) et "nouveaux ensembles". C'est bien entendu passionnant et intéressant d'étudier ces structures, mais elles ne peuvent refléter honnêtement les mécanismes atomiques.

    ** exactement d'ailleurs comme le faitla logique intuitionniste, qui refuse de mettre "plusieurs formules à droite du séquent" (cette phrase sera précisée quand je te posterai des réponses complètes à 1+3+9


    Les points 1;3 et 8 expriment en fait le même désarroi, pour lequel je vais te faire un autre post détaillé.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bien qu'un peu pressé par le temps, je te documente une réponse que j'espère la plus claire possible à 1+3+8.

    Afin de simplifier, j'utilise le système déductif suivant :
    \begin{align*}
    ~&\frac{(\Gamma \vdash A) + (\Delta\vdash (A\to B))}{(\Gamma \vdash (\Delta\vdash B))} &(1)\\
    &\frac{\Gamma + A\vdash B}{\Gamma \vdash (A\to B)}& (2) \\
    &\frac{\Gamma \vdash A}{\Gamma' \vdash A} & (3) \\
    &\frac{A\to (A\to B)}{A\to B}& (4) \\
    &\frac{\Gamma\vdash R(x)}{\Gamma\vdash \forall x R(x)} &(5)
    \end{align*}
    où le signe $\vdash$ est une abréviation qui fonctionne comme suit :

    $A\to (L\vdash B) := (A+L)\vdash B$, avec $A+L$ la liste qui désigne celle obtenue en ajoutant la phrase $A$ à la liste $L$.

    - Dans la règle (3) le prime désigne juste le fait d'avoir permuté les éléments de la liste.
    - Les règles 2 et 3 ne sont que des règles de permutations d'hypothèses
    - la règle (4) est le fameux mécanisme qui va "cloner" les hypothèses
    - la règle1 s'appelle "modus ponens"
    - la règle (5) n'est utilisable que si la lettre $x$ ne figure pas dans $\Gamma$.
    - le $+$ de la règle (1) signifie juste "on a prouvé ceci" et "on a prouvé cela"

    Et bien cette règle du jeu est connue comme légiférant les preuves de maths acceptables (je me suis cantonné à l'intuitionnisme, mais peu importe, intuitionnisme et classicisme changent peu de choses) . Au prix de toutes petites précisions, on peut traduire cette preuve en PROGRAMME ACTIF de la manière suivante:
    \begin{align*}
    ~&\frac{(\Gamma \vdash_u A) + (\Delta\vdash_v (A\to B))}{(\Gamma \vdash_{v.u} (\Delta\vdash B))} &(1) \\
    & \frac{\Gamma + A\vdash_u B}{\Gamma \vdash_{\lambda (x_{A})[ u ] } (A\to B)} &(2) \\
    & \frac{\Gamma \vdash_u A}{\Gamma' \vdash_{u'} A} & (3) \\
    &\frac{\vdash_u A\to (A\to B)}{\vdash_{\lambda (x_A)[u.x_A.x_A]} A\to B} &(4) \\
    & \frac{\Gamma\vdash_u R(x)}{\Gamma\vdash_u \forall x R(x)}& (5)
    \end{align*}
    Sachant que pour des lettres $x,y$ quelconques, et des programmes $u,v$ quelconques:

    a/ $\lambda (x)[x]$ abrège $J$
    b/ $\lambda (x)[y]$ abrège $K.y$
    c/ $\lambda (x)[u.v]$ abrège $S.(\lambda (x).[ u ]).(\lambda (x).[v])$

    avec, pour tous $u,v: S.u.v:= W.(C.u.(C.v))$

    L'utilisation des suites de caractères qui "recopient les phrases" en indice des variables permet initialement de se rappeler de quelle preuve de phrase vient le programme, mais ça n'a aucune signification de fond, et ça disparaît avec la suppression du signe $\lambda$. Si tu souhaites les garder, il est facile de les garder en les mettant par exemple en indice des combinateurs $W,C,K,J$ que tu vas écrire quand tu ôteras $\lambda$.

    Le "SEUL" théorème essentiel de la CCH (trivial mais incontournable!!) est le suivant: à l'exécution du programme, si tu as mémorisé en indice les suites de caractères en provenance d'une preuve alors c'est préservé, autrement dit, ton terme continue d'être une preuve de la même chose.

    Alors, autant te le dire tout de suite, ça c'est la manière classique et bisounours de dire les choses, qui date de l'époque où les gens découvraient ça et ne comprenaient pas bien ce qui se passe. En particulier "écrire en indice ou autrement" est vraiment du taf d'amateur ou de pedago.

    Ce qui se passe réellement, est BEAUCOUP PLUS SIMPLE. Tu peux complètement oublier la preuve! que tu as l'habitude de voir comme un genre d'arbre qui va garantir qu'une "phrase" est ... "VRAIE". Car en fait, ta preuve "ne prouve pas que ça", et même rien de ce que veut dire vraie (ou autre) n'est réellement engagé dans cette activité de prouver.

    Tu changes donc de paradigme. Tu considères juste que tu prouves un truc de la forme :

    << mon programme machin garantit ma phrase truc >>

    La "phrase truc" n'étant bien sûr pas un nom d'élément de $\{vrai; faux\}$, mais un nom de parties de l'ensemble des environnements (si tu vas voir mon fil CCH par "pas débutants") ou un nom de parties de l'ensemble des programmes (si tu vas voir mon fil CCH par "débutants")

    Le terme officiel n'est pas "garantit", mais "réalise". Mais peu importe.

    Pour les preuves simples, il y a une très forte similitude entre :

    1/ un pas d'exécution et
    2/ une coupure qu'on élimine

    Exemple : $$ \frac{\frac{ \frac{[(A\to B)\to ((X\to A)\to (X\to B))] + [A\to B]}{(X\to A)\to (X\to B)} ) + (X\to A)}{(X\to B)} + X}{B}
    $$ qui doit être lu comme le programme $Dabc$, qui après exécution d'un pas devient $$
    \frac{(A\to B)+ \frac{(X\to A) + X } {A} } {B}
    $$ qui doit être lu comme le programme $a(bc)$ où le combinateur $D$ qui réalisait $$(A\to B)\to ((X\to A)\to (X\to B))$$ a disparu.

    Et la seule chose que je ne t'ai pas encore dite, c'est juste que le schéma d'axiome de compréhension, écrit sous la forme $(\forall aR(a))\to RemplacePar(a, S(t),R(a)$

    se réalise avec LE COMBINATEUR $J$, donc il "saute" à l'exécution et tout se passe "comme si", tout théorème $P$ de la TDE originelle se prouvait dans la théorie n'ayant qu'un seul axiome: celui d’extensionnalité.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Et pardon, quelle galère, j'écris les arbres avec <<slash frac>> à cause de ma béotie en latex. Mais je pense que tu peux taper "calcul de séquents" et visiter quelques pages wiki qui te familiariseront avec ces arbres de preuves.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Merci de t'être donné ce mal. Il va me falloir un papier et un crayon pour digérer tout ça !

    Je ne sais pas à quel fil tu fais référence quand tu parles de CCH pour les "pas débutants" même si je me souviens vaguement d'un truc où tu parlais de robots avec des boucliers qui se font attaquer mais c'est assez vague et ça ne me permet pas de retrouver le fil en question sur mon moteur de recherche.

    Et puis, je sais à l'avance qu'un truc va me gêner : je pensais que ce n'était pas autorisé d'écrire quelque chose comme $A \vdash (B \vdash C))$, parce que $\vdash$ n'est pas censé faire partie du langage, et qu'à droite d'un $\vdash$, on n'a le droit (enfin, c'est ce que je pensais) d'écrire que des phrases du langage. Si tu m'autorisais, dans ta règle $1$, à changer $\Gamma \vdash (\Delta \vdash B)$, par $\Gamma + \Delta \vdash B$, je serais rassuré.
  • De même téléphone : je reviens dimanche mais sois rassuré : non seulement tu peux l'écrire mais en plus c'est AU SENS PROPRE la même chose :-D vue l'abréviation.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Un an après, je reviens à l'argument de la démonstration de l'indéterminisme. Il y a un truc que je ne comprends pas. Ce truc, je le signale en rouge, et avant, je donne des éléments de contexte.

    Résumé de l'argument :

    "Cas où les prédictions sont explicites"

    Etant donné un téléphone $R$-garanti, pour $R$ non triviale mais complètement finie, et une prédiction $f$ sur ce téléphone, on calcule (en examinant $f$) un protocole d'utilisation du téléphone tel que :
    - soit la prédiction $f$ est violée ;
    - soit on peut envoyer, une fois, de l'information d'un côté du téléphone à l'autre.

    Remarque : Si une seule fois, je mets Alice dans une boîte hermétique, Bob dans une autre, que je donne à Alice un $s \in \{0,1\}$ et que je demande à Bob de me donner un $t \in \{0,1\}$, je ne dois pas m'extasier tout de suite si $s=t$. Par contre, si je fais ça cent jours de suite, et qu'à chaque fois Bob trouve, c'est plus impressionnant ! Bref, une seule performance de transmission d'un bit d'information n'est pas impressionnante ; c'est une performance reproductible qui l'est.

    Ainsi, pour convaincre une personne qui croit en une théorie déterministe qui ne réfléchit qu'en termes expérimentaux, je prends cent téléphones $R$-garantis, je lui demande de faire une prédiction pour chacun en fonction de sa théorie, je calcule à chaque fois le bon protocole, et je les mets à exécution en la laissant choisir quel bit ($0$ ou $1$) je vais tenter de transmettre à chaque fois. Soit elle voit au moins une de ses prédictions violées, soit elle me voit transmettre de l'information cent fois de suite, et elle devrait être impressionnée.

    "Cas où les prédictions ne sont pas explicites"

    Bon, tous les physiciens ou physiciennes à qui j'ai parlé disent que le problème c'est que les prédictions ne sont pas explicitement calculables, ou qu'elles dépendent de variables cachées, et refusent l'argument. Je pense que cette objection n'est pas valable (moi, le théorème me suffit, je n'ai même pas besoin de voir une expérience), mais je n'arrive pas à les convaincre que $(\exists p,\quad blabla)\ et\ (\forall p,\quad blabla \Rightarrow relativité\ violée)$ permet de conclure que $relativité\ violée$ ; ces personnes sont toutefois d'accord que $(machin-truc-explicite\ vérifie\ blabla)\ et\ (\forall p, \quad blabla \Rightarrow relativité\ violée)$ permet de conclure que $relativité\ violée$.

    L'an dernier, tu as proposé une contre-objection : mettons que nous voulions convaincre une personne qui croit en une théorie déterministe et qui ne réfléchit qu'en termes expérimentes. Prenons cent téléphones $R$-garantis. Dispensons la personne de formuler les prédictions de sa théorie, car elle dit qu'elle ne peut pas, que ces cent prédictions $P(1),\cdots,P(100)$, elle ne les connaît pas. On choisit cent prédictions $Q(1),\cdots,Q(100)$ (compatibles avec $R$) "au hasard". Pour chacune de ces $Q(i)$, on calcule le bon protocole, et on laisse choisir à la personne quels bits vont être transmis, et on fait les expériences. Ensuite, on note dans un cahier, pour chaque $i$, le résultat de l'expérience : ou bien c'est "$Q(i)$ a été falsifiée" (notons $F$ cette conclusion), ou bien c'est "on a réussi à transmettre le $i$-ème bit" (notons $T$ cette conclusion).

    Question : que faire de la liste de résultats obtenus ?

    Soit $q$ l'inverse du cardinal des prédictions $R$-compatibles (et donc, pour tout $i$, $q = \mathbb{P}[Q(i) = P(i)]$). Soit $p$ la proportion de $F$ dans la liste.

    - Si $p < 1/2$, l'autre personne s'accordera avec moi pour dire "ok, dans plus de la moitié des cas, on a réussi à transmettre de l'information, la relativité est statistiquement violée".
    - Si $p > 1 - q$, l'autre personne consentira à me dire, "ok, $p+q > 1$, et donc, statistiquement, je pense qu'il y a au moins un $i$ tel que $Q(i) = P(i)$ et $Q(i)$ a été falsifiée, et donc au moins un $i$ où $P(i)$ a été falsifiée.
    - Et si $1/2 \leq p \leq 1 - q$ ? La personne pourrait très bien me dire : "ben écoute, tu as falsifié une proportion $p$ des $Q(i)$, et ça ne me pose pas de problème puisque je crois que pour ces $i$-là, $Q(i) \neq P(i)$ ; et puis, de temps en temps (moins de la moitié, en tout cas), tu as réussi à envoyer des bits d'information, et, pour certaines de ces fois-là, ma théorie le prédisait. Et alors ? Ca n'a rien d'impressionnant !".

    Bref, je sais pas si j'arrive à me faire comprendre...
  • Je ne pourrai réagir que d'un PC. Merci de remonter cette thématique en tout cas. Depuis j'ai en fait découvert que MEME LA RR implique presque le slogan "multi". En fait c=infty. Mais quand on se déplace on est obligé de "descendre des pentes" dans des fils supplémentaires ce qui conduit à arriver systématiquement dans des mondes qui ont un peu d'avance. Il est d'ailleurs intéressant de passer en projectif pour mieux voir.

    Un moyen simple d'ailleurs de le ressentir "en dur" est d'aller en décapotable en 1H sur la galaxie voisine. Le vent dans les cheveux ne trompera pas sur la vitesse moyenne à laquelle on aura fait le voyage alors que les calculs abstraits RR type ne disent rien à part signaler cmt les horloges vont nous signaler l'heure.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Oui, j'ai suivi tes fils sur le décalage vers le rouge, mais je n'y ai rien compris. Ton slogan qui dit qu'en fait, les phénomènes relativistes ne sont dûs qu'au fait qu'on se déplace de monde en monde et qu'on atterrit dans des mondes ayant de l'avance, je ne le comprends pas du tout. J'ai l'impression que c'est à la fois vague et conjectural (parce que sinon, tu aurais déjà eu le prix Nobel de physique).
  • Dans le paragraphe de ta thèse où tu expliques la motivation du terme casino-inoffensif, il y a des trucs que je considère comme pas clairs.

    Soient des ensembles $N_1,N_2,E_1,E_2,F_1,F_2,R$, tous finis, tels que $R \subset (E_1 \times E_2) \times (F_1 \times F_2)$.

    On considère le jeu suivant, où une équipe composée de Alice et Bob (ne pouvant pas communiquer) affronte le casino.

    1) Le casino choisit $n_1 \in N_1$ et le communique à Alice, et choisit $n_2 \in N_2$ et le communique à Bob.
    2) Alice choisit $e_1 \in E_1$ ; Bob choisit $e_2 \in E_2$.
    3) Le casino choisit $f_1 \in F_1$ et le communique à Alice, et choisit $f_2 \in F_2$ et le communique à Bob.
    4) Alice choisit $m_1 \in N_2$ et Bob choisit $m_2 \in N_1$.

    Alice et Bob gagnent si $(e_1,e_2,f_1,f_2) \not \in R$ ou si $m_1 = n_2$ (et ? ou ? première chose pas claire, à mon avis) $m_2 = n_1$.


    Soit $\Omega$ un espace de probabilité.

    La phrase qui apparaît dans l'énoncé de ton théorème 171, "quelle que soit la stratégie employée par le casino, Alice et Bob ont une stratégie pour obtenir une espérance de gain supérieure à celle qu'ils auraient si le système des boîtes n'existait pas", que veut-elle dire ?

    Est-ce que c'est
    pour toutes $n_1 : \Omega \rightarrow N_1$, $n_2 : \Omega \rightarrow N_2$ indépendantes et uniformes,
    pour toute $f : E_1 \times E_2 \rightarrow F_1 \times F_2$ de graphe inclus dans $R$
    il existe $r_1: N_1 \rightarrow E_1$, $r_2 : N_2 \rightarrow E_2$, $s_1 : N_1 \times F_1 \rightarrow N_2$ et $s_2 : N_2 \times F_2 \rightarrow N_1$
    le tout tel que
    $\mathbb{P}[s_1(n_1,f_1(r_1(n_1),r_2(n_2))) = n_2\ et/ou\ s_2(n_2,f_2(r_1(n_1),r_2(n_2))) = n_1] > \frac{1}{N_1N_2}\ ou \frac{1}{N_1} + \frac{1}{N_2} - \frac{1}{N_1N_2}$ ?

    EDIT : Les "et/ou" et "ou" dépendent de la règle du jeu et de ma question en rouge ci-dessus, évidemment.

    J'ai essayé de traduire en formule le fait que $n_1,n_2$ sont aléatoires, que la stratégie d'Alice et Bob serait de choisir une fonction qui à un nombre qu'on leur dit associe une touche du clavier de leur combiné et qui à la donnée de leur nombre et de ce qui s'est affiché sur l'écran associe un pari sur le nombre de l'autre ; la stratégie du casino est de répondre à l'appui de deux touches par une fonction choisie à l'avance.

    Si oui, dans cette interprétation, Alice et Bob ont connaissance de la stratégie du casino avant de choisir quelles stratégies adopter.
  • -D lun pc je te donnerai des exemples simples de casino offendivite.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bon hélas de mon téléphone pour ne pas te faire attendre trop. Il n'y a AUCUN aléatoire dont dépendraient les argument de ma thèse et ce pour une raison simple: je ne veux pas donner prise à l'objection "à condition d'admettre le paradigme probabiliste".

    Dans le protocole casino on a seulement une règle du jeu croisée qui exige que le numéro que doit tenter de deviner Bob pour gagner EST COMMUNIQUÉ à Léa et que celui que Léa doit deviner est COMMUNIQUÉ à Bob.

    C'est une manière pour le casino de se contraindre à l'honnêteté en offrant de quoi lui faire un procès PLUS TARD (quand Léa et Bob se retrouveront pour faire le bilan.

    Un téléphone est casino inoffensif quand le fait que Bob et Léa en dispose et puisse l'utiliser avant de miser ne change CONCRETEMENT rien à leurs perspectives.

    C'est SEULEMENT ENSUITE et c'est juste un exo de maths qu'Anatole à fait de tête avant même ma seconde respiration quand je l'ai informé de la definition qu'on s'aperçoit qu'une FACON EQUIVALENTE de le dire consiste à affirmer qu'il existe un jeu de probas LOCALES qu'on peut attacher SEPAREMENT à chaque combiné qui est compatible avec la garantie au sens que les situations qui violent la garantie ont une probabilité NULLE de survenir en faisant le calcul naïf le plus défavorable possible au défendeur pour éviter toute objection.


    Un exemple très simple de téléphone (pas trop puissant et non TSD) QUI N'EST PAS CI est le suivant: Léa tape un nombre entier n et recoit sur son ecran i qui vaut 0 ou 1. Bob de son côté tape un j qui vaut 0 ou 1 et recoit sur son ecran un entier p. Le téléphone garantit i=j implique n=P

    Autrement dit ce téléphone injecte IN dans 2.

    J'aurais pu mettre 3 à la place de IN.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Non mais ma question est très claire : dans le théorème 171, une condition est énoncée et tu annonces démontrer qu'elle est équivalente à la casino-inoffensivité. Je ne comprends pas cette condition, au sens où je ne suis pas sûr que la traduction que j'en propose est celle que j'ai postée plus haut.
  • Je n'ai pas ma thèse sous les yeux de mon téléphone. Mais le post précédent que je t'ai écrit repond le plus précisément possible sur "ce qui se passe". J'ai lu tes trucs rouges. Si tu veux je demanderai à Anatole qui est à Paris de lire ton post. De toute façon dès que PC je te répondrai.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Tu n'as pas répondu à une question en rouge. Pour la clarté du fil, je répète mes questions sur la casino-inoffensivité ci-dessous.

    Questions précises :

    1) Alice et Bob gagnent au jeu quand ils devinent tous les deux le numéro de l'autre ? Ou juste l'un des deux ?
    2) Quand tu dis "pas casino-inoffensif $\Leftrightarrow$ pour toute stratégie utilisée par le casino, il existe une stratégie pour Alice et Bob telle que blablabla", je ne comprends pas la phrase après le symbole $\Leftrightarrow$ ; j'ai proposé une formalisation et je te demande si c'est celle-là.
  • 1) au moins un des 2 (en fait c'est individuel-like: Bob empoche ses mises et Lea aussi. Le fait que Léa connaisse le numéro qui ferait gagner Bob est une simple "garantie juridique" pour l'equipe).

    Prends l'exemple que je t'ai mis. Le chiffre gagnant est un nombre entre 1 et 10. Léa le tape et sur l'écran de Bob il s'affichera à la seule condition que Bob devine le bit qui s'est affiché sur l'écran de Léa.

    2) je relirai, mais comme il y avait un calcul... J'ai zappé pardon:-D
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • 1) Non mais j'ai bien compris que le casino dit le numéro que Bob doit deviner à Alice et réciproquement. Ma question, c'est : quand Alice et Bob se retrouvent et font le bilan, s'ils constatent que Bob a bien deviné le nombre que le casino a dit à Alice, mais qu'Alice n'a pas deviné le nombre que le casino a dit à Bob, l'équipe Alice-Bob est considérée comme gagnante ou perdante ?

    2) Je veux bien essayer de résumer.
    Est-ce que "stratégie" veut dire "fonction de ce qui a été joué précédemment" ? Ou encore, est-ce que, une fois que les deux nombres que le casino va donner, à Alice et à Bob, est-ce que toute la partie est déterminée par les stratégies ?
    Ou encore, si les nombres du casino sont 5 (donné à Alice et que Bob doit deviner) et 8 (donné à Bob et que Alice doit deviner) est-ce que les stratégies imposent :
    - qu'Alice tape sur $x := r_{Alice}(5)$, que Bob tape sur $y := r_{Bob}(8)$, puis
    - que le casino affiche sur l'écran d'Alice $u := f(x,y)$ et sur celui de Bob, $v := g(x,y)$, puis
    - qu'Alice annonce que le nombre donné à Bob est $m_{Alice} := unefonction(5,u)$ et que Bob annonce que le nombre donné à Alice est $m_{Bob} := uneautrefonction(8,v)$,

    le tout tel que $r_{Alice}$, $r_{Bob}$, $f$, $g$, $m_{Alice}$, $m_{Bob}$ soient des fonctions décidées à l'avance (et telles que $(x,y) \mapsto (f(x,y),g(x,y))$ ait son graphe inclus dans $R$ sinon le casino est considéré comme tricheur) ?
  • Ça nécessite vraiment que je te réponde d'un PC car si je comprends ta quedtion2 il y a de gros malentendus. Il n'y a aucune fonction ici c'est bien plus simple.

    Pour la 1) je te le redis si Bob devine son nombre il empoche la mise epictout même si Les ne deviné pas le sien. Mais du col de Peyresourde sans pc ni bonne connexion je ne peux écrire les dissipations de mâle tendus.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Dans l'exemple que je t'ai donné Léa et Bob s'assurent grâce au téléphone injection 10 dans 2 un gain à coup sur pour au moi de l'un des deux à un jeu où on gagne normalement une fois sur 10. Et ce QUOIQUE FASSE le casino.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je reprends dans l'ordre.

    Ton post d'hier 11h13. Quand les gens ne veulent pas être convaincus ils ne le sont pas de toute façon. L'important est que toi aies compris. Les physiciens en question auraient besoin de temps et de sérénité pour comprendre que si on peut falsifier toute f, c'est qu'il n'y a pas de f et non pas une f espiègle qu'on ne deviné jamais. Il faut que tu saches que pour la plupart des physiciens l'existence d'une stratégie gagnante aux échecs qui est un banal théorème de maths n'est pas un truc qui leur est familier. Ils ont t tendance à croire que la f évoquée est dans le présent et dépend des coups. Ils ne comprennent pas quand on leur parle de FONCTION et que ça s'applique AUSSI à leur x|
    > f_x(x) où f_x est la fonction qu'il prétendent dépendre de x.

    Pour la question 2 sur les casino inoffensifs j'ai téléphoné à Anatole pour prendre conseils mais comme il avait modifié une définition ça complique. Mais AVANT TOUT tu as des téléphones dont on étudie les puissances. En dehors de l'instance UNE SEULE FOIS UTILISEE (dans mon chap5 je crois) d'envisager une fonction incluse dans une garantie ce procédé N'EST jamais à utiliser "par essence" même du sujet d'étude. Remplacer R par f c'est CHANGER le téléphone.

    Concernant la casino inoffensifs nous sommes tombes d'accord que la def la plus digérable est celle avec les probas locales. Dans un premier temps tu peux oublier l'autre def.

    J'en reviens à ton post d'hier. Après de nombreuses expériences comme on a SYSTÉMATIQUEMENT falsifié la f proposée ou tirée au sort (mais il faut le voir en live) on est convaincu qu'il n'y a pas de f. Au même titre que quand un mec gagné SYSTÉMATIQUEMENT le gros lot du loto tout le monde se mettra à penser qu'il est informé.

    Mais ces choses ne surviennent que quand le choc se produit. Tes physiciens ont peut être la même réaction qu'un ami DR il y a 20ans. Durant 1H nous avons discuté sans nous rendre compte que quand je disais forall ça voulait dire forall (il traduisait SYSTÉMATIQUEMENT en "for almost all" par habitude). En gros il 'e s'etonnait que "pour tout x dans IR , x différent de 5" :-D. 1H de perdue pour un malentendu bête et méchant .
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Côté déterminisme :
    Christophe a écrit:
    Quand les gens ne veulent pas être convaincus ils ne le sont pas de toute façon. L'important est que toi aies compris.

    Mmmmh, d'un côté, oui ! Mais je suis dans une démarche philosophique générale de confronter ce que je crois à d'autres, pour voir s'ils trouvent des objections que je n'avais pas vues.
    Christophe a écrit:
    Les physiciens en question auraient besoin de temps et de sérénité pour comprendre que si on peut falsifier toute f, c'est qu'il n'y a pas de f et non pas une f espiègle qu'on ne deviné jamais.

    Tout à fait d'accord ! Mais comme j'échoue systématiquement à convaincre, sur ce point-là, les gens à qui je parle, j'aimerais bien trouver un chemin encore plus clair !

    Christophe a écrit:
    J'en reviens à ton post d'hier. Après de nombreuses expériences comme on a SYSTÉMATIQUEMENT falsifié la f proposée ou tirée au sort (mais il faut le voir en live) on est convaincu qu'il n'y a pas de f. Au même titre que quand un mec gagné SYSTÉMATIQUEMENT le gros lot du loto tout le monde se mettra à penser qu'il est informé.

    Euh mais justement, c'est là que le problème arrive ! Bon, je vais continuer d'y réfléchir, mais je te propose une petite histoire, dis-moi ce que tu en penses.

    Disons que toi, tu as une pièce non truquée, et un dé à six face non truqué. Un million de fois, tu lances la pièce et le dé, et tu notes le couple de résultats sur une feuille de papier. Pendant l'expérience, Gérard Majax est dans une chambre hermétique.
    Une fois qu'on a fini, on dit à Gérard de sortir, et il nous tend une feuille, et sur chaque ligne, il y a marqué "pile" ou "face". On compare les deux feuilles, et on remarque que sur un tiers des lignes, ce que Gérard a écrit correspond avec ce que tu as écrit, pour la pièce.
    Es-tu impressionné par ce qu'a fait Gérard ?
    Ensuite, tu remarques que le dé est tombé un sixième de fois sur $5$, et qu'à chaque ligne où tu as marqué $5$, Gérard a deviné de quel côté la pièce était tombée.
    Es-tu impressionné par ce qu'a fait Gérard ?
    Enfin, tu remarques qu'un complice disait par une oreillette à Gérard, à chaque coup, sur quelle face le dé était tombé, et rien que ça.
    Es-tu impressionné par ce qu'a fait Gérard ?

    Côté casino-inoffensivité :
    Christophe a écrit:
    envisager une fonction incluse dans une garantie ce procédé N'EST jamais à utiliser "par essence" même du sujet d'étude

    Oui, oui, bien entendu, ça, je l'ai bien compris. Mais la question porte sur autre chose ! Tu es familier d'un langage (dont je ne sais pas quel est le degré de métaphore) propre aux jeux. Je comprends bien ce qu'est un jeu, pas de problème.

    1) Est-ce que le mot "stratégie" est comme le mot "algorithme", utilisé dans le sens non formel "n'importe quelle manière de calculer quelque chose" ?
    2) Est-ce que le mot "stratégie" est l'abréviation d'une phrase mathématique formelle ?


    Dans notre cas particulier, "casino-inoffensif" a une définition précise et formelle, pas de problème avec ça. Par contre, dans ton théorème 171, il y a une phrase avec le mot "stratégie" dedans, deux fois. Je veux savoir ce que veut dire ce mot. Je l'interprète, dans cette situation comme un truc du style "une stratégie pour le joueur X est une famille de fonctions telle que pour chaque moment du jeu où c'est à X de jouer, si X choisit de jouer $f(ce-qui-a-été-joué-avant)$, alors X gagne la partie". Vu que je considère ton protocole comme un jeu où joue le casino (en donnant à Alice et Bob des numéros), puis jouent Alice et Bob chacun de leur côté (en tapant sur le clavier), puis le casino joue (en allumant les écrans), puis Alice et Bob jouent (en annonçant un nombre), je voulais savoir si "stratégie" voulait dire qu'à chaque fois que ces gens jouent, ils sont censés jouer selon une fonction qu'ils ont bien choisie au préalable (et du coup, là, bien entendu, si le casino ne joue pas selon une fonction contenue dans $R$, alors il triche en ne garantissant pas le téléphone !).
  • Bon je relance un petit peu sur le déterminisme :

    Si un type me fait une prédiction, et que je déduis logiquement de sa prédiction que ou Alice peut envoyer un bit d'information à Bob, ou l'inverse (Alice et Bob étant à des endroits fixés de l'espace-temps).
    Mais pour le convaincre expérimentalement, il faudrait pouvoir dupliquer l'univers, et lui montrer que dans l'univers où on décide d'envoyer $0$, l'autre reçoit bien $0$ ; et que dans l'univers où on décide d'envoyer $1$, l'autre reçoit bien $1$, non ?
    S'il voit juste un des deux morceaux de l'univers, pourquoi devrait-il croire que la relativité a été falsifiée ? Au fond, il a le droit de n'y voir qu'une coïncidence !
    J'ai l'impression qu'avec ton histoire de trains, l'année dernière, tu avais une contre-objection, mais je crois que je ne l'ai pas comprise, et elle me semble un peu artificielle, et même, j'ai l'impression qu'elle exige qu'on puisse avoir la main sur le sens (Alice-Bob ou Bob-Alice) de la transmission.
  • J'ai essayé de lire 3 fois hier mais connexion pourrie renoncement. Je viens enfin de te lire après 3mn d'affichage "H+" . Comme déjà dit, je ne pourrai te répondre que d'un PC. Tu as raison de remarquer que tous les détails sont dans le protocole ludique (ici la symétrie relativiste qui ne peut pas être ignorée). Dans la vision "trains" la "coïncidence" serait FORMELLEMENT ET IRRÉFUTABLEMENT que c'est toujours des sens différents emission--> réception que la fonction choisirait pour ne pas être falsifiée. Ton non croyant sera alors obligé de conclure à une orientation privilégiée ce qui est rejeté par la RR au même titre que l'éther. Comprenons nous bien: il ne s'agit pas de philo mais de formalisme. Aucun formalisme non symétrique n'est accepté par les extensions de la RR
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.