La tribu borélienne de R équipotente à R

Bonsoir,

J'ai hésité à poster dans la partie "Théorie de la mesure", mais il me semble qu'ici ma question aura sa place.
Je cherche à démontrer de la plus simple des façons le fait que $\mathbb{B}(\mathbb{R})$ (la tribu borélienne de $\mathbb{R}$) est équipotent à $\mathbb{R}$ (i.e. qu'elle possède la puissance du continu). Pour cela je souhaiterais éviter les récurrences transfinies.

J'ai essayé d'en fabriquer une moi-même en partant du fait que la tribu $\mathbb{B}(\mathbb{R})$ est engendrée par les intervalles de la forme $[q,+\infty[$ où $q\in \mathbb{Q}$ mais sans succès.

Je fais donc appel à vous si vous connaissez une preuve pas trop longue de ce résultat.
(J'ai posté dans cette partie de forum également dans l'espoir d'obtenir des preuves ne faisant pas appel à trop de théorie de la mesure...)

Cordialement en vous remerciant par avance.

Réponses

  • Avec le lemme de Zorn, il y a une démonstration sans ordinaux, décrite dans
    ce vieux post. Encore tout récemment, il y a eu un autre post qui parlait de ça.
    EDIT : Le voilà !
  • Bonsoir,

    Merci beaucoup de votre réponse.
    J'ai lu les deux liens que vous m'avez transmis, cependant en prenant les messages de christophe c:
    "Si une suite de 01234 commence par 0 îe est de la forme 0u elle code le complémentaire de l'ensemble code par u
    Si elle commence par 1 îe est 1u elle code la réunion des ensembles codés respectivement par chaque suite n-->u indice 2^p3^n
    Sinon elle code un intervalle selon ton système préféré"


    et: "à chaque suite u tu associes:
    L'intervalle à extrémités rationnelles codé par v:= la suite u rabotée de son premier terme si elle commence par 0
    Le complémentaire de du le'ensemble code par v si u commence par 1
    La réunion des ensembles Xp codes par n|

    > v(2^n fois 3^p) sinon"

    Je ne comprends pas trop cette méthode:
    Je crois qu'il cherche à construire une bijection entre $\mathbb{N}^\mathbb{N}$ et $\mathbb{B}(\mathbb{R})$ et comme on sait que $\mathbb{N}^\mathbb{N}$ a la puissance du continu, il s'en suit que $\mathbb{B}(\mathbb{R})$ est équipotent à $\mathbb{R}$.
    Cependant j'ai du mal à comprendre la bijection qu'il exhibe, je comprends pas cette histoire de coder un complémentaire, qu'est-ce que cela signifie?

    Je vais continuer à décrypter cette bijection, mais si vous aviez quelque chose de plus rédigé sur ce point précis de la preuve, je vous en serais très reconnaissante.

    Cordialement
  • Ben tu peux lire un de mes messages où j'essaie de détailler. Ce que Christophe veut dire, c'est que c'est l'idée suivante qui fait tout marcher :

    1) Avec un nombre dénombrable de suites de $0$ et de $1$, tu peux "coder" tous les intervalles à bords rationnels, c'est-à-dire que tu as un ensemble dénombrable $D$ de suites et une application $f : D \rightarrow \mathscr{B}(\mathbb{R})$ telle que pour tout $u \in D$, $f(u)$ est un intervalle à extrémités rationnelles.
    2) A partir de ça, il faut étendre $D$ et prolonger $c$. Pour cela, on peut agrandir l'alphabet des suites, et ajouter deux symboles supplémentaires, $@,\wedge$.
    2) i) Si une suite $u$ commence par $@$, i.e. si $u = @v$, alors on pose que $f(u) := f(v)^c$.
    2) ii) Si une suite commence par $\wedge$, alors on posera $f(\wedge v) := \cap_{n \in \mathbb{N}} f((v_{2^n3^i})_{i \in \mathbb{N}})$ (par exemple, on pourrait choisir autre chose !).

    On "continue comme ça" jusqu'à ce que tous les boréliens soient "codés" (i.e. dans l'image de $f$). On peut le faire par récurrence transfinie, ou grâce au lemme de Zorn comme indiqué dans un message (même si ce n'est pas forcément nécessaire).
  • Pour le point 1) je suis d'accord, mais est-ce que le codage est unique? (on veut montrer que $f$ est une bijection a priori).
    Pour le point 2) il faut prolonger $f$ et non $c$ n'est-ce pas?
    Enfin, pour les autres points j'ai du mal à comprendre comment $f$ peut être une bijection de $\mathbb{N}^\mathbb{N}$ dans la tribu borélienne de $\mathbb{R}$.
    Je reprends tout ça au calme demain matin.

    Merci beaucoup pour votre réponse.
  • Là c'est plutôt une surjection qu'on construit. Oui c'est $f$ qu'il faut prolonger, pas $c$, je vais corriger.
  • Pour le point 1) ok je ne vois aucun problème car $\mathbb{Q}$ est dénombrable et on utilise la décomposition en base 2.
    Mais ce qui me bloque, c'est pourquoi faut-il étendre $D$ ?
    De plus pourquoi ajouter uniquement 2 symboles supplémentaires? pourquoi pas plus?

    Je suis relativement perdu dans cette preuve, d'ailleurs pourquoi dans le point 2 ii) on envoi $\wedge v$ sur quelque chose d'aussi recherché? je comprends qu'on peut envoyer sur autre chose mais si on envoi sur cette intersection, il doit y avoir une raison?

    Cordialement
  • Ben le but est de construire une surjection d'un sous-ensemble $D$ de $\mathbb{N}^\{0,1,@,\wedge\}$ sur $\mathscr{B}(\mathbb{R})$.
    L'idée est de construire une telle surjection et l'ensemble $D$ par étapes. Si l'image de $D$ contient un borélien $A$ qui est l'image par $f$ de la suite $u$ (on dit que $A$ est codé par $u$), il faut faire en sorte que le complémentaire de $A$ soit codé par une certaine suite, c'est-à-dire qu'il faut choisir une suite $v$ et décréter que $f(v) = A^c$. Pour cela, on peut décider que $v := @u$ (le premier terme de $v$ est $@$, le deuxième de $v$ est le premier terme de $u$, le troisième terme de $v$ est le deuxième de $u$, etc.). De cette manière, on peut coder $A^c$ par $v$.
    @u) = f(@u)^c = f(u)^{cc} = f(u)$, donc le codage sera redondant, mais c'est pas grave.
    Et si on a une suite $(A_n)_{n \in \mathbb{N}}$ de boréliens, codés chacun par une suite $(u^n_i)_{i \in \mathbb{N}}$, qui va-t-on choisir pour coder l'intersection des $A_n$ ? Eh bien, par exemple, on va poser $v_{2^n3^i+1} := u^n_i$ (c'est juste que l'application $(n,i) \mapsto 2^n 3^i$ est injective de $\mathbb{N}$ dans $\mathbb{N}^2$ ; on aurait pu prendre n'importe quelle injection) pour tout $i$ et pour tout $n$, on pose $v_0 := \wedge$ et pour les $j$ tels que $v_j$ n'est pas encore défini, on pose $v_j := 0$.
    Et ben, on pose $f(v) := \cap_{n \in \mathbb{N}} A_n$. En "continuant" comme ça, en codant des complémentaires et des intersections, on arrive à coder tous les boréliens.

    EDIT : C'est quoi cette histoire de développement en base $2$ ? $\mathbb{Q}^2$ est dénombrable, et on choisit un sous-ensemble dénombrable de $\mathbb{N}^\{0,1\}$ et n'importe quelle surjection du deuxième vers le premier.
  • Merci beaucoup pour votre réponse; je comprends beaucoup mieux!
    J'ai bien compris le procédé grâce à vous.
    J'ai juste une dernière incompréhension: On a construit une surjection de $D$ vers la tribu borélienne de $\mathbb{R}$, mais comment montrer que $\mathbb{R}$ est équipotent à sa tribu borélienne?
    La surjection n'est pas suffisante, on doit trouver une autre surjection dans l'autre sens afin d'utiliser le théorème de Cantor-Bernstein non? Ainsi on aura montré que $\mathbb{N}^\mathbb{N}$ est équipotent à la tribu borélienne de $\mathbb{R}$ et on pourra conclure n'est-ce pas?

    EDIT
    @Georges Abitbol: j'ai oublié de répondre à votre édit, la décomposition en base 2 est implicite dans votre point 1) afin de pouvoir coder les rationnels avec une suite de 0 et de 1. Ou alors je ne vois pas comment vous faites.
  • La relation $R$ sur $\N^{\N}$ définie par
    $aRb$ si $b_0=2$ et s'il existe $q\in \N$ tel que $b_{2^p3^q}=a_p$ pour tout $p$; n'est pas bien fondée, ce qui est quand même gênant (par exemple si $x_n=2$ pour tout $n$ alors $xRx$).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Ben si deux ensembles sont dénombrables, il y a une bijection entre les deux, voilà tout.

    @Foys : Je ne sais pas si c'est vraiment gênant. Après tout, il y a des boréliens qui ne sont pas intersections de complémentaires d'intersections de complémentaires, etc. $\omega$ fois. Ben pour ceux là, le codage doit pas être joli...
  • $\mathbb{R}$ étant non dénombrable, je ne comprends toujours pas comment relier la surjection à l'équipotence recherchée.
  • $\mathcal B(\mathbb R)$ a au moins la cardinalité de $\mathbb R$, donc a bien une surjection de $\mathcal B(\mathbb R)$ sur $\mathbb R$, qui est équipotent à $D$.

    Sinon il y a une preuve plus simple que ça (à mon avis). On montre que $$\mathcal B(\mathbb R) = \bigcup_{\alpha < \omega_1} \mathcal B_{\alpha}(\mathbb R),$$ où $\omega_1$ est le premier ordinal non dénombrable, et la famille des $\mathcal B_{\alpha}(\mathbb R)$ est construite par récurrence transfinie de manière évidente ($\mathcal B_0(\mathbb R)$ sont les ouverts de $\mathbb R$, pour passer de $\alpha$ à $\alpha+1$ on prend les réunions dénombrables, intersections dénombrables et complémentaires d'éléments du précédent, et pour les ordinaux limite on prend l'union des ensembles précédents).
  • @Bogdanov. D'après l'axiome du choix, s'il existe une surjection de $A$ vers $B$, alors il existe une injection de $B$ vers $A$. Dans notre cas, on obtient alors une injection de $\mathcal{B}(R)$ vers $\mathbb{R}$. Il est facile de trouver une injection dans l'autre sens, et on conclut via le théorème de Cantor-Bernstein. Ma remarque portait sur tes trucs de développement en base 2.
  • En fait le problème est que l'argument de Christophe commence par "soit $f$ la fonction telle que (construction par induction étrange) alors blabla".
    Le problème et qu'on ne voit jamais de preuve de ce qu'il existe une telle fonction.
    Faisons le par induction sur les ordinaux 8-) (et cette induction va être assez pénible).


    On fixe $\varphi: \N^{\N}\to \R^2$ une surjection (pas besoin d'AC pour ça).
    Dans la suite si $\varphi(x)=(a,b)\in \R^2$ soit $I(x)=]a,b[=\{t\in \R\mid a<t<b\}$

    Si $\alpha$ est un ordinal limite posons $f_{\alpha}=\bigcup_{\beta<\alpha} f_{\beta}$
    Si $\alpha$ est un ordinal de la forme $\{\beta \} \cup \beta$ soit $f_{\alpha}$ la réunion de $f_{\beta}$ et de

    -l'ensemble $X$ des couples de la forme $\left(x,I\big( (x_{n+1})_{n\in \N}\big) \right)$ avec $x$ tel que $x_0=0$.

    -l'ensemble $Y_{\beta}$ des couples de la forme $(x,\R \backslash A)$ où $\left( (x_{n+1})_{n\in \N}, A \right)\in f_{\beta}$
    et où $x$ est tel que $x_0=1$

    -l'ensemble $Z_{\beta}$ des couples de la forme $\left(x,\bigcup_{n\in \N} A_n \right)$ où pour tout $q\in \N$,
    $\left( (x_{2^p3^q})_{p\in \N}, A_q\right) \in f_{\beta}$ et où $x$ est tel que $x_0=2$.


    Lemme 1: soit $t$ un ensemble appartenant à un $f_{\alpha}$ pour un ordinal $\alpha$. Si $\beta$ est le plus petit ordinal tel que $t\in f_{\beta}$ alors $\beta$ n'est pas limite (évident), $t=(u,A)$ avec $u\in\N^{\N}$ tel que $u_0 \in \{0,1,2\}$,et si $\beta=\{\gamma\}\cup \gamma$ alors $u\in X$ si $u_0=0$, $u\in Y_{\gamma}$ si $u_0=1$ et $u\in Z_{\gamma}$ si $u_0=2$.
    (évident).

    Montrons que les $f_{\alpha}$ sont des fonctions partielles.
    Dans la suite si $x\in \N^{\N}$, $s(x)$ désigne $(x_{n+1})_{n\in \N}$

    On considère la propriété $ E(\alpha)$ suivante ($\alpha$ étant un ordinal): pour tout $\beta$ ordinal et pour tous $(u,A,B)\in \N^{\N} \times \mathcal P(\R)^2$, si
    $(u,A)\in f_{\alpha}$ et $(u,B)\in f_{\beta}$, alors $A=B$.

    Lemme 2: $E(\alpha)$ est vraie pour tout $\alpha$ ordinal
    Si ce n'est pas vrai, soit $\gamma$ le plus petit ordinal pour lequel cette affirmation est fausse.
    Soit $\beta$ ordinal et $(u,A)\in f_{\gamma}$, $(u,B) \in f_{\beta}$. Soient également $\sigma,\tau$ les plus petits ordinaux tels que $(u,A)\in f_{\sigma}$ et $(u,B)\in f_{\tau}$ (cf. lemme 1).
    Alors $u_0\in \{0,1,2\}$ (re cf lemme 1.)
    De plus $\sigma$ est de la forme $\{\sigma'\} \cup \sigma'$ , et $\tau$ de la forme $\{\tau'\} \cup \tau'$ (re-lemme 1).

    -Si $u_0=0$, alors $(u,A),(u,B)\in X$ et donc $A=I \big(s(u) \big)=B$ (contradiction).

    -Si $u_0=1$, alors $(u,A)\in Y_{\sigma'}$, $(u, B)\in Y_{\tau'}$ et donc $A=\R \backslash A'$, $B=\R \backslash B'$
    $\big(s(u),A'\big) \in f_{\sigma'}$ et $\big( s(u), B'\big)\in f_{\tau'}$ avec $\sigma'<\sigma\leq\gamma$. Donc $A'=B'$ puis $A=B$ (contradiction).

    -Si $u_0=2$, alors $(u,A)\in Z_{\gamma'}$, $(u,B)\in Z_{\tau'}$, $A=\bigcup_{n\in \N} A_n$ avec $\big((u_{2^p 3^q})_{p\in \N},A_q \big)\in f_{\sigma'}$ pour tout $q$, $B=\bigcup_{n\in \N} B_n$ avec $\big((u_{2^p 3^q})_{p\in \N},B_q \big)\in f_{\tau'}$ pour tout $q$
    et encore une fois, comme $\sigma'<\gamma$, pour tous $q$, $A_q=B_q$ et donc $A=B$. Contradiction, ce qui achève la preuve du lemme 2.

    Le lemme 2 entraîne trivialement que pour tout ordinal $\alpha$, $f_{\alpha}$ est une fonction partielle de $\N^{\N}$ dans $\mathcal P(\R)$.
    Reste à voir que
    - l'image de chaque $f_{\alpha}$ est contenue dans $\mathcal B(\R)$ (ça c'est facile par induction)
    -il existe un ordinal $\delta$ tel que l'image de $f_{\delta}$ est toute la tribu $\mathcal B(\R)$: il suffit pour cela que cette image soit une tribu. Prendre pour $\delta$ le plus petit ordinal non dénombrable.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Merci pour ces détails, je lirai ça attentivement !
  • Merci beaucoup pour ces précisions supplémentaires !
    Et effectivement la preuve de Poirot semble la plus courte à condition d'accepter la récurrence transfinie.

    Merci à tous les contributeurs
  • Une dernière petite chose: Comment dans la preuve de Poirot montrer que $\mathbb{R}$ est équipotent à sa tribu borélienne? J'arrive pas à construire la bijection
  • Déjà, chacun des $B_\alpha$ avec $\alpha<\omega_1$ est équipotent à l'ensemble des réels, par récurrence transfinie : d'un ordinal à son successeur, c'est un lemme, et pour les ordinaux limites qui sont dénombrables, c'est facile. Par contre, pour leur réunion, je ne sais pas, car je me méfie de $\omega_1$.

    Edit : En fait, tout va bien, car le plus petit ordinal non dénombrable a au plus la puissance du continu.
  • Intéressant comme fil. Cela semble finalement difficile de faire réellement plus simple que la démonstration de Poirot (qui était celle que je connaissais), dommage !
  • Georges Abitbol écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?16,1498924,1500022#msg-1500022
    [Inutile de recopier l'avant dernier message. Un lien suffit. AD]
    Ah d'accord merci beaucoup.
    Cordialement
  • De mon téléphone : je suis toujours admiratif de la générosité de foys qui rédige presque toujours en détails. Mais ici du background sur les ordinaux est admis or bcp de question leurs viennent de l'enseignement universitaire général actuel où les ordinaux sont (HELAS!!!) peu à l'honneur.

    Je vois qu'on parle d'une " preuve simple" donnée par Poirot mais je ne l'ai pas vu en faisant défiler la fenêtre? Je n'ai vu qu'un post où est admis l'essentiel.

    A part ça l n'est bien sur pas nécessaire d'évoquer des outils spécialisés (ordinaux etc). Il suffit juste de remarquer que la définition prétendument informelle CAR RECURSIVE (autoreferente) suffit moyennant un ajout TRES GENERAL de base en théorie naïve des ensembles.

    De mon téléphone j'extrais l'exercice de base à faire: soit E un ensemble , X une partie de E et g une application qui à toute suite à termes dans E associe un élément de E. Montrer (de manière courte et très élémentaire) que s'il y a une surjection de IR sur X alors il y en a aussi une de IR sur au moins un ensemble qui contient X et stable par g.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • CC a écrit:
    Je vois qu'on parle d'une " preuve simple" donnée par Poirot mais je ne l'ai pas vu en faisant défiler la fenêtre? Je n'ai vu qu'un post où est admis l'essentiel.
    Ceci n'engage que moi et mon message précédent : La démonstration de Poirot admet effectivement l'essentiel, de la même façon que la démonstration que tu proposes. Sauf qu'à te lire j'avais l'impression que la démonstration que tu proposait était bien plus simple que celle proposée par Poirot. Mais vu le message de Foys les deux démonstration m'ont l'air assez similaires dans leur longueur/complexité/concepts utilisés.
  • Ceci n'engage que moi

    Ah mais t'inquiète, il n'y avait aucune critique, je témoignais juste de ce que je voyais à l'écran. Je ne sais pas où est "la preuve de Poirot" (peut-être s'agit-il d'un lien je n'ai pas encore vérifié)

    Par contre, je précise un peu. Ce que j'ai dit, bien qu'en apparence incomplet, est en fait une remarque suffisante pour donner tout le reste modulo un argument complètement général de maths.

    Lorsque que tu demandes au père Noel une $f$ vérifiant $\forall x: f(x) = \phi( f_{|A(x)})$ , bien évidemment, en apparence, ça ressemble à une définition invalide car autoréférentielle. Mais on ne parle ici que de fonctions partielles, et il y a toujours un "tronc commun".

    Plus formellement, soit $L:= $ l'ensemble des relations binaires $R$ telles que chaque fois qu'on a $y = \phi( f_{|A(x)})$ et $f\subset R$, on exige que $(x,y)$ soit dans $R$, alors tu as une fonction partielle naturelle, disons $\sigma$ qui est l'ensemble des couples $(x,y)$ tels que $y$ est l'unique tel que pour tout $R\in L: (x,y)\in R$. C'est tout.

    Dans notre situation, c'est cette $\sigma$ qui est une surjection d'une partie de $\R$ sur $Borel(\R)$ (il suffit de remarquer que le domaine de $\sigma$ est une tribu contenant $TopUsuelle$. Attention: je ne dis pas que foys a eu tort d'évoquer les ordinaux car je suis bien le premier à espérer qu'ils soient mieux promus, mais bien entendu, dans notre contexte présent, ils ne sont pas du tout indispensables.

    A noter que ce que je raconte n'a rien ni d'original, ni d'expert, ni de nouveau: c'est juste la remarque que les fonctions informatiques définies récursivement "qui terminent" sont un concept qui n'a nullement besoin de se restreindre au fini.

    Le problème effectivement est que ces choses sont mal connues, car souvent au lieu de prendre une intersection de tous les machins qui sont assez généreux, on construit par récurrence une réunion poussivement croissante de trucs constructifs qui font le taf petit à petit. C'est d'ailleurs entre autre pour des raisons de ce genre qu'un certain intervenant GG m'a souvent sauté dessus sur le forum pour défendre la position que les entiers sont "naturels" (il a comme beaucoup été moins élevé au biberon que les entiers sont les éléments de l'intersection des ensembles inductifs).
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • christophe c a écrit:
    Il suffit juste de remarquer que la définition prétendument informelle CAR RECURSIVE (autoreferente) suffit

    Pas d'accord (edit j'ai écrit ce message avant d'avoir lu ton dernier message).
    Désolé mais si $E$ est un ensemble non réduit à un élément et $F$ est l'ensemble des fonctions partielles de $\N^{\N}$ dans $E$, il existe des fonctions de $F^{\N^{\N}}$ dans lui-même sans point fixe.
    Donc il faudrait préciser ce qu'est cette récursivité, au lieu de "soit $u$ un éléphant volant alors le résultat est vrai, (c'est extrêmement trivial que $u$ existe)". Quand même, la relation $u\sim v$ si $u\in \N^{\N},v\in \N^{\N}$ et $\forall n\in \N, u_n=v_{n+1}$ n'est pas bien fondée.


    Soit $G$ l'ensemble des fonctions partielles de $\Z$ dans $\N$; soit $\Phi$ l'application qui à $g\in G$ associe $h$ définie par: $$n\in \Z \mapsto 1+ (\max \{0\} \cup \{y \in \N \mid (n-1,y)\in g\})$$.

    Alors il n'existe aucune $f\in G$ telle que $\Phi(f)=f$.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @foys: je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu veux objecter :-S Mais j'admets avoir été un peu imprécis. Il me faudrait du courage pour rédiger un plein post formel là où je suis. Je ne parlais pas de point fixe "définie partout", mais bel et bien partielle (l'ensemble vide est une fonction partielle tout à fait respectable).

    Dans notre cas précis (sur NOTRE exemple autour de Borel), par exemple, la définition peut être rendue formelle en disant <<une relation binaire est bleue quand blabla>>. La fonction (partielle !!!) que tu obtiens est alors juste $f:=\{(x,y)\mid \{(x,y)\} = $ l'intersection des $\{(u,t) \mid u=x\wedge (u,t)\in R\} $ quand $R$ parcourt les relations bleues $\}$.

    Comme son domaine est une tribu qui contient tous les ouverts à extrémités rationnelles ...
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
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