équivalence logique de l'implication

Pourquoi l'implication " A => B " est -elle équivalente à " non A ou B " ?

Cela se voit dans une table de vérité, mais l'implication a-t-elle été définie comme cela , ou est-ce juste une conséquence des propriétés des 2 propositions , une sorte de "hasard" logique ?

Merci.

Réponses

  • Bonjour.

    Historiquement, les logiciens se sont aperçu que les deux idées coïncidaient, quand on définit l'implication logique moderne (ne pas confondre avec le "donc" du français). Dans un ouvrage de logique, tout est possible.

    Cordialement.
  • L'implication serait-elle un marronnier de la fin août ?

    On peut en logique classique définir l'implication comme ça.

    On peut aussi donner des règles de déduction fixant le fonctionnement des connecteurs "non", "ou", $\implies$ et démontrer l'équivalence à partir de ces règles.

    Mais, en logique intuitionniste par exemple, on n'a pas l'équivalence de "(non A) ou B" et de "A $\implies$ B"
  • De mon téléphone : je précise qu'en logique intuitionniste on a quand même :
    si (non A) ou B alors (A=>B)

    Or comme c'est ce sens-là qui est "marronnier de la fin août" :-D ...

    Totem: lis un peu les récents fils. Il y a mille et une preuves donc réponses à ta question. Pour le sens marronnier si tu n'as pas A=>B alors tu n'as pas A<=>B donc comme B =>(A=>B), il ne reste que (non B ) et A.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Autant faire proprement de manière intuitionniste le sens qui marche intuitionnistement :

    De A et non A, on déduit tout, en particulier B (ex falso sequitur quod libet).
    De A et B, on déduit B.
    Donc de A et ((non A) ou B), on déduit B.
    Donc de (non A) ou B, on déduit A implique B

    Pour ce qui est de l'autre sens :

    De A et (A implique B) on déduit B
    Donc de A implique B on déduit non A ou B (c'est cette étape qui coince intuitionnistement)
  • Je disais que l'autre sens ne pose pas de souci (alors qu'il n'est pas intuitionniste) car le fait que non( (nonA) ou B ) entraine non (A=>B) déclenche un consensus populi ceci étant dû à ce qu'ils identifient non(X ou Y) à ni X, ni Y.

    Bon cela dit il est à signaler je pense que l'équivalence intuitionniste suivante est prouvable et que c'est vraiment une histoire de non.

    1) non non ( (nonA) ou B )

    2) non non (A=> B)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Merci !

    @Gabuzomeu :
    1) comment passes-tu de (A et (non A ou B)) = > B à (non A ou B) => ( A = > B ) ?
    2) A et B => B ça sert à quoi concrètement ?
  • 1) Je passe de
    De A et C, on déduit B
    à
    De C, on déduit A implique B

    Ce qu'on peut écrire :
    $$\begin{array}{rcl} A,C&\vdash& B\\ \hline C&\vdash &A\Rightarrow B\end{array}$$

    C'est ce qu'on appelle le "déchargement d'hypothèse", et tu es sûrement familier avec ça. Tu veux démontrer "A implique B" sous l'hypothèse C. Que fais-tu ? Tu ajoutes A à l'hypothèse C, et sous les hypothèses A et C, tu démontres B. Non ?

    2) Ce n'est pas une évidence pour toi, que de A et B on déduit B ?
    Tu n'as peut-être pas bien compris comment on passe des deux premières lignes du raisonnement à la troisième. Je l'écris comme ça
    $$\frac{A,\neg A\vdash B\qquad A,B\vdash B}{A, \neg A \vee B\vdash B}$$
    C'est le classique "raisonnement cas par cas" :
    $$\frac{A,C\vdash B\qquad A,D\vdash B}{A, C \vee D\vdash B}$$
    Pour démontrer B sous l'hypothèse "C ou D", on le démontre sous l'hypothèse C, et on le démontre sous l'hypothèse D.

    PS. Tu remarqueras sans doute que j'ai corrigé ton écriture en distinguant le "on déduit" noté $\vdash$ du connecteur logique "implique" (qui fabrique une nouvelle formule à partir de deux formules) noté $\Rightarrow$.
  • 1) Non je ne connaissais pas le déchargement d'hypothèse sinon je n'aurais pas posé la question...:-(
    Est-ce symétrique , i e de A on déduit (non A ou B) implique B ?

    Et je n'ai pas compris la subtilité de langage qui distingue "on déduit" de "implique" .

    2) si mais ça me paraissait tellement évident ...tautologique ? que je ne voyais même pas à quoi ça servait :-o
  • 1) Tu ne connais pas le terme, mais je suis certain que tu connais la chose.
    Tu ne vas pas me faire croire que tu n'as jamais raisonné de la manière suivante (ou alors, c'est que tu n'as jamais fait de maths) :
    "Je veux montrer $P\Rightarrow Q$. Je suppose $P$ ... [suit un raisonnement plus ou moins long] ... j'en déduis $Q$."
    Et tu conclus "J'ai démontré $P\Rightarrow Q$"
    En faisant ça, tu as fait un "déchargement d'hypothèse" :
    Sous l'hypothèse $P$, j'ai démontré $Q$.
    Donc , j'ai démontré $P \Rightarrow Q$.
    Variante :
    Sous les hypothèses $R$ et $P$, j'ai démontré $Q$.
    Donc, sous l'hypothèse $R$, j'ai démontré $P\Rightarrow Q$.

    Je penses que tu vois bien qu'on a la "symétrie" (sous l'hypothèse $P$, j'ai démontré $R \Rightarrow Q$)

    Pour "on déduit" et implique" : ce sont des mots qui peuvent prêter à confusion. L'important est de comprendre la différence (un peu subtile) entre $\vdash$ ($A,B\vdash C$ : sous les hypothèse $A$ et $B$, on a $C$ ; $A,B\vdash C$ n'est pas une formule) et $\Rightarrow$ ($A\Rightarrow B$ est une formule).

    2) Si tu ne voyais pas à quoi ça servait, c'est sans doute que l'enchaînement entre les deux premières lignes et la troisième ne t'apparaissait pas clairement. Maintenant que je l'ai explicité, tu vois mieux ?
  • Merci !!
  • @totem: rien n'est évident en maths!!! Même A et B implique A ne l'est pas. On utilise le mot évident pour résumer certaines situations dans des.contextes particulier (ici évident est essentiellement synonyme d'axiome)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @christophe: c'est noté...je crois que j'avais compris :-)

    Autre question : je me demandais, pourquoi A et non A donne "tout" et non pas "rien" ?

    On m' a appris que "faux => faux" est vrai, mais on m' a appris aussi que (A) inter (non A) = ensemble vide...!
    Je suis un peu perdu.
  • ... et l'ensemble vide est contenu dans tout (vois le $\vdash$ comme une inclusion)
  • Oui certes "rien" est inclus dans "tout"...enfin c'est carrément le complémentaire là pour le coup...?
  • L'expression "tout" employée par Christophe a quelques bons côtés, mais peut gêner par d'autres, comme le montre ta réaction.
    Tu peux employer plutôt "absurde", si tu préfères.
  • Le gros avantage de "tout", c'est que tu peux remplacer "tout" par toute proposition qui te convient :
    A et non A donne (*) "tout"
    A et non A donne 3=4
    A et non A donne 3²=9
    A et non A donne A
    A et non A donne non A
    A et non A donne ....

    A toi de jouer :-)

    Cordialement.

    (*) ici, "donne" veut dire "permet de déduire"
  • @Gabuzomeu : Mais c'est toi qui a écrit ça ! avec une phrase en latin...que je n'ai pas compris non plus d'ailleurs.
  • J'ai écrit "de A et non A on déduit tout, en particulier B", et la citation latine veut dire "du faux on déduit ce qu'on veut".
  • Donc de A et non A, un coup on déduit tout, un coup on déduit rien...
    Enfin quand on dessine des patates de Venn, visuellement c'est "rien" .
    "tout" intuitivement ce serait plutôt "A ou non A" ...!
  • On déduit l'absurde, donc on déduit tout ce qu'on veut.
  • Imparable :-(:-)
  • Si l'on incorpore ici ce qui a été dit dans un fil parallèle, on obtient: $\vdash$ is a four letter word (comme dans la chanson). A moins, bien sûr, que les vérités éternelles de cet autre fil cessent d'être des vérités éternelles lorsqu'on les change de fil, ce qui raccourcirait la notion d'éternité.
  • Euh...l'éternité je ne me prononcerai pas, mais quel rapport avec le groupe Cake ??

    @Gazubomeu: "A et non A" ça ne s'appelle pas une prémisse fausse dans le jargon de la logique ?
  • Bonjour,

    Quand GabuZoMeu décrit (open_citation)$\vdash$(close_citation) par (open_citation)absurde(close_citation) ou par (open_citation)ex falso sequitur quod libet(close_citation) il y a comparaison entre trois objets, chacun d'eux désigné par son nom. Rien à redire, d'autant qu'une traduction amusante du troisième est (open_citation)si tu te goures, attends-toi aux quolibets(close_citation).

    Par contre, quand je vois (open_citation)"tout"(close_citation), je me demande: où en est-on des règles de gestion de l'autonymie ?

    Mais, je suis d'accord avec toi, ce questionnement n'est pas nécessairement un élément fondamental du principe (open_citation)the proof of the cake is in the eating(close_citation).

    Cordialement, Pierre.
  • @pldx1: excuse-moi mais ton message n'est pas très clair, ou alors il y a un problème de syntaxe et d'écriture du code des parties en langage informatique...??
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