Les preuves

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Réponses

  • merci à Chri ... !
  • Bonjour,

    Sachant que faire des mathématiques, cela consiste à
    (1) trouver des résultats;
    (2) trouver des preuves;
    (3) vérifier que les "preuves" trouvées sont effectivement probantes,
    la question initiale de torA "comment trouve-t-on une preuve" était on ne peut plus légitime, d'autant que les parties (1) et (2) sont celles qui prennent le plus de temps.

    Mais au lieu de tenter de lui répondre, les auto-proclamés "logiciens du forum", aka les fo-giciens, se sont lancés dans un grand show sur leur lubie du moment. Ils n'aiment pas que l'on appelle réduction à l'absurde le fait de prouver $A$ en montrant que $non\:A$ conduit à une contradiction. En fait, les fo-giciens n'aiment pas que l'on se place dans un contexte de tiers exclu. Faire comme tout le monde, c'est trop banal !

    Et donc les fo-giciens nous racontent que la "réduction à l'absurde" est le fait de prouver $non\,A$ en montrant que $A$ conduit à une contradiction. On peut même rebaptiser cela "apagogie négative" ou encore "définition de $non\,A$". Tandis que prouver $A$ en montrant que $non\,A$ conduit à une contradiction, ce n'est pas une réduction à l'absurde. C'est un raisonnement par l'absurde, un vrai, méfiez vous des contrefaçons. D'ailleurs, si vous avez un voltmètre apagogique il vous confirmera la positivité.

    Ensuite de quoi, grandes avalanches dans le but de noyer les contradicteurs dans une réprobation générale, engluant Bourbaki, les instituteurs, les profs de prépa, Dehornoy, les universitaires, et tous autres non-membres du petit cercle des estampillés. Que les non-estampillés apprennent, avant de contredire les propos officiels de celui qui parle officiellement !

    Et, histoire sans doute que chacun comprenne vraiment ce qu'est l'absurde, nous avons la révélation:

    Pour info, je n'ai pas ouvert UN SEUL LIVRE DE LOGIQUE de ma vie, au-delà de rtares fois où j'en ai feuilletés en diagonale pour voir si la mise en page était bonne. Je ne risque pas de "recopier des traités" (d'autant qu'il n'en existe pas en français, et que je suis de toute façon trop handicapé avec la cabalistique pour pouvoir lire des cours de logique (qui sont généralement encore plus cabalistiques en moyenne que le récit mathématique ordinaire).

    Cordialement, Pierre.
  • Euh, pldx1, je crois que tu t'es trompé et que tu voulais dire la même chose que ce que tu as dit mais en remplaçant tous les $A$ par $non A$ et tous les $non A$ par $A$ :-D
  • Moi j'aime ce forum..... de maths qui, en même temps nous donne à contempler tant de facettes de la nature humaine. Ici théorie affective de la fixette. J'espère ne pas mourir trop vite car quel vide ça ferait un grand vide pour toi pldx. C'est vraiment bizarre comme sensation: je suis content que cette fixette soit virtuelle (internet). J'en ai froid dans le dos d'imaginer in the real life un par exemple collègue qui tomberait dans la même crise.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Pour info, je n'ai pas ouvert UN SEUL LIVRE DE LOGIQUE de ma vie
    Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.
  • C'est une partie d'un message que j'ai envoyé. C'est là que le bas blesse.

    Dans quel bouquin voit-on ces propos de RPA, etc. ?
    Des sources ?

    On peut pousser le bouchon encore : dans quel bouquin on "compte les comprimés" (j'utilise l'expression pour aller vite, pas pour tourner en dérision les explications) ?

    Dans la plupart des sites et bouquins, comme je l'ai dit, l'utilisation abusive de la locution "raisonnement par l'absurde" ou uniquement "par l'absurde" est présente. Ainsi, les sources sont majoritaires en la défaveur de la thèse exposée ici****. Il suffit de reprendre l'exemple de $\sqrt{2}$ utilisé un peut partout.
    Le bémol à ça est que dans tous ces documents, on ne trouve pas de définition de "par l'absurde".
    On peut donc balancer à la poubelle lesdites sources.

    On cherche alors des sources, d'où qu'elles viennent, qui définissent le raisonnement par l'absurde.
    Et comme le problème de ces affirmations est de l'ordre du nom qu'on donne à une chose, ce n'est plus mathématique. C'est une sorte de loi du grand nombre qui s'installe.

    Bref. Cette discussion reviendra sans cesse tel un marronnier, c'est évident.


    ****Je ne la dénigre pas. Au contraire. Ce message joue le rôle de l'avocat du diable, de mon point de vue.
  • @Dom: Si tu veux une source en français, par exemple le livre de Pierre Ageron: "Logique, ensembles, catégories". Je cite une partie d'un paragraphe intitulé "Vrais et faux raisonnements par l'absurde":
    "Au sujet du raisonnement par l'absurde, on prendra garde à une confusion fréquente. On dit souvent, mais c'est à tort, qu'on raisonne par l'absurde quand, pour démontrer non P, on montre que P conduit à une contradiction. Il ne s'agit pas en réalité d'un raisonnement par l'absurde (...) Ainsi la démonstration bien connue de l'irrationalité de $\sqrt{2}$, souvent malencontreusement présentée aux étudiants comme prototype de démonstration par l'absurde, n'en est pas une;(...)"
  • @Alesha
    Merci infiniment ! (tu)

    Edit : je crois que cela lève le voile énorme sur une question de crédibilité.
  • Bonsoir,

    @Dom : Ce que Alesha "omet" de signaler, c'est le titre complet de l'ouvrage (je mets en gras) :

    Logiques, ensembles, catégories : le point de vue constructif
    Auteur :Pierre AGERON
    Éditeur : ELLIPSES
    Collection : Mathématiques 2ème cycle
    Année : 06/2000


    "Constructif" signifie que l'ouvrage adopte un point de vue résolument intuitionniste sur la logique, les ensembles et les catégories. Bien que sûrement intéressant par ailleurs, il est donc probablement disposé à refaire le même abus ("monopolisation" du point de vue intuitionniste) sur la nature des démonstrations de non P (irrationalité de $\sqrt{2}$, etc.) - erreur que l'on a signalée maintes fois sur le forum.
  • Ltav: je n’y connais rien et pendant quelques temps (pas trop j’espere ) je ne pourrai pas trop venir ici pour m’instruire là-dessus malheureusement (trop de trucs à faire IRL) mais de ce que j’avais lu sur le topic informatique, via Curry Howard toute preuve (même qui utilise l’axiome de RPA) est un programme, et le programme qui « réalise » (def plus formelle sur l’autre topic) le RPA est « T ». Je ne sais pas si tu as une définition particulière/propre de constructif mais si c’est « preuve à laquelle on peut associer un programme » je crois que ce n’est pas exclusif à la logique intuitionniste et la logique classique y a le droit aussi.

    Edit : pour t’éviter le retour relou à la liste des topics si ça t’intéresse: http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?16,1588390
  • Nota bene : d'ailleurs, dans le passage cité par Alesha, je ne vois pas non plus de définition du RPA. De toute manière, si certains livres (ce n'est pas le cas de tous) ne prennent pas la peine de le définir, c'est certainement parce que la définition universelle du RPA est intuitive et ultra-connue (même dans les travaux de pure recherche doctorale, pour des raisons évidentes d'économie, il n'est pas exigé de citer les sources de définitions extrêmement classiques) : "RPA = démontrer une proposition en supposant sa négation et arriver à une absurdité". La définition (ou jargon) "spécialiste" est plutôt : "RPA = tiers-exclu" : c'est celle là qu'il faudrait prendre soin de préciser systématiquement car arbitraire et minoritaire.
  • @Grothenbiete : merci de ton message.

    En effet, il y a d'autres sens de "constructif", comme en logique "informatique" de Curry-Howard, mais s'agissant du livre de Ageron il s'agit bien de logique intuitionniste. Tu peux trouver des informations sur internet, par exemple :

    "Ce petit livre traite de quelques aspects des fondements des mathématiques. Il reprend un cours semestriel de maîtrise de mathématiques, enseigné à l'Université de Caen. En évitant volontairement de soulever des difficultés a priori (par exemple sur ce qu'on appelle "une proposition" ou "un ensemble"), il présente une discussion approfondie des grands postulats non constructifs des mathématiques (principe du tiers exclu et axiome du choix). Il développe ensuite la théorie élémentaire des ensembles, des ensembles ordonnés et des catégories, en mettant l'accent sur les aspects de ces théories qui ne deviennent féconds qu'en l'absence de ces postulats [...]".

    Il débute son sommaire par une présentation du tiers-exclu et de la logique intuitionniste et cherche à comprendre tout le reste en fonction de celle-ci.

    Bonne nuit.
  • Tout ce que j'ai dit jusque là (voir fil "Raisonnement par l'absurde") peut finalement se résumer en quelques mots :

    En cherchant à prouver non P (par exemple "$\sqrt{2}$ non rationnel") par "l'absurde", tout le monde utilise très exactement le raisonnement suivant :

    (P ou non P) => [(P => faux) => non P]

    C'est donc un vrai RPA, au sens "traditionnel" ou "expert" (utilisation du tiers-exclu "P ou non P"). Il consiste à démontrer (P => faux) => non P par le tiers-exclu, et non pas à l'admettre comme "définition", alors qu'il s'agit d'un théorème - c'est l'erreur que je dénonce.

    Sur ce point précis, l'avis de tous les participants m'intéresse. Merci d'avance.
  • Ohlala. Es-tu d'accord que $non P = (P \rightarrow Faux)$ ?

    EDIT : Rajout de parenthèses pour être bien clair.
  • +1 j’ai l’impression ltav que t’as pas forcément la définition de phrase que je connais par exemple.
    Dans le « paradigme » que je connais (de très loin lol) $A\to F$ (F=Faux) c’est vraiment non(A). Du coup ce qu’implique le tiers exclu dans ce que tu dis est un théorème intuitionniste « trivial ».
    Du coup t’as Raison c’est vrai que $ TE\to P$ (P est la phrase A implique faux implique non(A)) mais n’importe quoi l’implique (au moins si on accepte K: $A\to (B\to A)$ (si je dis pas de bêtise) )et de ce que je comprends l’idee d’appeler quelque chose RPA est de dire que cet axiome marque bien le coup entre intuitionniste et classique. Si t’es d’accord avec ça (je dis bien si évidemment) alors appeler ta phrase RPA est un peu bizarre vu que c’est un théorème intuitionniste. Après peut-être que tu dis que intuitionniste ou non t’as utilisé TE dans ce théorème peu importe qu’il soit vrai sans le TE donc on devrait l’appeler RPA mais du coup je pense que tout devrait s’appeler potentiellement RPA parce que je peux toujours dire $TE\to TE$ donc même en logique linéaire on a un RPA pourquoi pas mais je suis pas sûr que ça rende bien « l’esprit » d’avoir introduit le RPA initialement.

    Édit: pour être sûr d’être compris: est-ce que t’es d’accord que $A\to F\to n(A)$ (priorité à gauche n=non, F=faux) est un théorème « intuitionniste » ? (Peut être prouvé qu’avec les axiomes intuitionnistes) si non est-ce que c’est parce que tu considères que non(A) n’est pas $A\to F$? si oui quelle définition a non(A) ?

    Est-ce que tu penses que le mot RPA devrait être réservé à un axiome « uniquement de logique classique » ? (Par exemple ce que réalise « T » que j’ai mentionné au-dessus). Si non est-ce que pour toi ce qui contient la phrase TE devrait s’appeler RPA ? Si oui tu es donc d’accord avec le fait que beaucoup de théorèmes plus faibles même que les axiomes spé intuitionnistes sont des RPA ?
  • À propos de «$non(P)=[P=>Faux]$», quelqu'un sait-il pourquoi on a besoin de définir le «$non(.)$» ?
    Une histoire de partir de le moins de choses possibles ?
  • J'avais l'impression d'avoir répondu à Ltav ce matin. J'ai rêvé? (Si le post a disparu suite à modération, ça ne me gêne pas, je demande juste par curiosité). Peut-être a-t-il posté des choses similaires dans l'autre fil aussi et ai-je répondu dans l'autre?

    La phrase (P=>faux)=>(nonP) EST la phrase (P=>faux)=>(P=>faux) (sauf pour ceux qui n'acceptent pas que nonP est une ABREVIATION de (P=>Faux), mais c'est une toute autre affaire que le sujet du fil car l'équivalence :

    $$ (A\to Tout) \iff (non(A)) $$

    ne cesse d'être un théorème que si on descend jusqu'à la logique linéaire (autrement dit, on peut aller jusqu'à la logique affine et même un peu plus bas) et c'est un euphémisme de dire que ces logiques faibles soient maitrisées par les divers interlocuteurs (à part un ou deux).
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bonsoir,

    Je suis enfin disponible, désolé. Merci de vos messages.

    @Grothen et @Georges : justement, je n'admets pas ici comme "définition" la proposition (P => faux) => non P, qui n'est d'ailleurs pas une définition à l'origine mais un théorème à la fois de logique classique et intuitionniste. Donc il faut le démontrer. Or, d'après beaucoup d'intervenants, le "raisonnement par l'absurde" pour prouver non P s'écrirait comme la simple "définition" (P => faux) => non P (après avoir prouvé P => faux), sans usage du TE : c'est tout cela que je conteste. Il s'agit selon moi d'une "transcription" complètement fausse du "RPA pour non P" (bien plus grave que l'abus de langage "expert" pour définir RPA).

    Ma certitude est qu'en logique classique comme en logique intuitionniste le "RPA pour non P" n'est pas (P => faux) => non P, mais plutôt :

    - En LC, "RPA pour non P" = démonstration de (P => faux) => non P à partir du TE = "P ou non P".
    - En LI, "RPA pour non P" = démonstration de (non non P => faux) => non P sans partir du TE.

    Pour mes contradicteurs, ce même "RPA pour non P" étant une "définition" sans TE, ils en font donc également un raisonnement de logique intuitionniste - auquel ils refusent le "titre" de RPA (car selon eux "RPA = tiers-exclu"). Or, encore une fois, je maintiens qu'en LC comme en LI, (P => faux) => non P n'est pas une "traduction" correcte de notre "preuve par l'absurde" de non P. Je vous propose de refaire par vous-mêmes cet exercice de transcription logique - la plus fidèle possible - d'un "raisonnement par l'absurde".

    Voilà, je ne sais pas si j'ai été clair.

    N.B : pardon les gars mais je ne souhaite pas interférer avec le fil de TorA. Si vous voulez bien, continuons la discussion sur l'autre fil qu'a ouvert spécialement Cc : "raisonnement par l'absurde". Merci d'avance.
  • De mon téléphone : @dom: non(P) est intuitivement la plus grande phrase possible Q tel que "P+Q" permet de tout avoir. Le "+" est aussi exprès "intuitif". Dans un premier temps d'ailleurs cela entraine que pour quasiment toute phrase X , (non X) = Tout (**). Mais après on se spécialise on avance à tâtons on quitte cette intuition primitive.

    ** pense à l'infini et à X comme un nombre banal. Ou encore pense à l'implication comme "ensemble des applications de .. dans .. et Tout comme l'ensemble vide. Etc.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @Cc : pardon, je n'avais pas vu ton nouveau message ci-dessus.

    O.K, je vais y répondre dans l'autre fil...à l'aide d'une histoire assez drôle.
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