Cycle d'injections

Bonjour, je cherche à prouver que $\mathfrak{P}(\mathbb{N})$, $\mathbb{R}$, $\mathbb{N^{\mathbb{N}}}$ et $\{0,1\}^{\mathbb{N}}$ sont deux à deux en bijection. Pour cela j'utilise le théorème de Cantor Bernstein et me contente d'un cycle d'injection.
Je sais qu'un injection de $\mathfrak{P}(\mathbb{N})$ dans $\mathbb{R}$ est $A \mapsto \sum_{i \in A} 3^{-i}$ seulement je n'arrive pas à prouver que c'est effectivement une injection. J'ai procédé par l'absurde en considérant un élément $i_0$ qui serait dans $A$ mais pas dans $B$, qui est une partie ayant même image que $A$, mais je ne sais que faire de cet élément. Est ce la bonne piste?

En vous remerciant.

Ps: je reviendrai vers vous au sujet des autres injections.

Réponses

  • Comme l'ensemble d'arrivée est $\R$, c'est commode d'utiliser l'ordre. Plutôt que prendre un $i_0$ au hasard qui serait dans $A$ mais pas dans $B$, on peut définir $i_0$ comme le plus petit entier qui est dans un ensemble et pas dans l'autre ; quitte à échanger $A$ et $B$, on peut de plus supposer qu'il est dans $A$ et pas dans $B$.

    Que peux-tu dire de la différence des images de $A$ et $B$ ?

    Prenons un exemple : \[A=\{1,3,4,6,7,9,13,\dots\},\quad
    B=\{1,3,6,7,8,9,11,\dots,\}.\]Les images de $A$ et $B$ s'écrivent respectivement (en base $3$ ; si la base $3$ te gêne, tu n'as qu'à remplacer $3$ par dix dans la définition de ta fonction) :\[0,1011\cdots\quad\text{et}\quad 0,1010\cdots\]
  • Merci Math Coss.
    La différence des images est nulle. Dans l'exemple il s'agit de 4 et on peut observer que (appelons l'injection $f$) $f(A)>f(B)$, d'où une contradiction. Pour revenir au cas général, prenons donc $i_0$ le plus petit entier dans $A$ mais pas dans $B$. Jusqu'à la $i_0-1$ ème décimale, les chiffres du développement sont égaux. Cependant, arrivé à la $i_0$ ème , on tombe sur un $1$ dans $f(A)$ et sur un $0$ dans $f(B)$, d'où, quelque soit la suite du développement, $f(A)>f(B)$, il y une contradiction, $A$ et $B$ sont égaux.

    (est il juste de parler de DECImales?)
  • Pour un développement en base $3$, on parle plutôt de chiffres, sans doute.

    Eh bien, c'est cela. Comme le développement en base $3$ n'est plus si familier et qu'on n'en utilise qu'une partie, je te recommanderais volontiers d'écrire des inégalités pour justifier que $f(A)>f(B)$ (elle s'appelle $f$, alors, cette application ?).

    Visiblement, les éléments de $A$ et $B$ strictement plus grands que $i_0$ ne comptent pas. Au pire (pourquoi « au pire » ?), $A$ n'en contient aucun et $B$ les contient tous. D'où \[f(A)\ge\cdots>\cdots\ge f(B).\]Cela permettra de comprendre pourquoi ce choix de $3$ dans la définition de $f$ plutôt que $2$ (ou dix).
  • Je vois pas exemple la minoration $f(A) \geq \sum_{i\in A\backslash \{j>i_0\}} 3^{-i}$, elle me semble utile pour arriver au résultat mais je ne vois pas quoi faire ensuite. Pour moi l'inégalité $f(A)<f(B)$ est assez évidente compte tenu des remarques précédentes, mais je n'arrive pas à la prouver.
  • Petite faute de frappe : il y a un $j$ dans l'indice du symbole de somme. Comme tu jettes toute information relative aux chiffres plus petits que $i_0$, je ne crois pas que cette inégalité puisse te servir à quoi que ce soit. En tout cas, il n'y a aucun espoir que ce que tu mets à droite du $\ge$ soit plus grand que $f(B)$ (trouve un exemple pour justifier que c'est faux en général !).

    La justification de l'inégalité est une partie de ce qui rend légitime la vérification de l'ordre chiffre par chiffre : je suis d'accord que c'est évident si on l'admet et il s'agit d'en retrouver la source.

    Il y a, pour comparer $f(A)$ et $f(B)$, trois types d'éléments $i$ de $\N$ (qui correspondent à trois types de chiffres) :
    • les entiers $i<i_0$ : ils appartiennent à $A$ si et seulement s'ils appartiennent à $B$ (les chiffres qui précèdent $i_0$ : ce sont les mêmes pour $f(A)$ et $f(B)$) ;
    • l'entier $i_0$ : il appartient à $A$ mais pas à $B$ (le $i_0$-ième chiffre de $f(A)$ est $1$, celui de $f(B)$ est $0$) ;
    • les entiers $i>i_0$ : on ne sait rien d'eux ; au pire, il n'y en a pas dans $A$ et tous sont dans $B$.
    Cela conduit à des découpages :\begin{align*}
    f(A)&=\sum_{i\in A,\ i<i_0}\frac{1}{3^i}+\frac{1}{3^{i_0}}+\sum_{j>i_0,\ j\in A}\frac{1}{3^j}\ge\cdots\\
    f(B)&=\sum_{i\in B,\ i<i_0}\frac{1}{3^i}+\frac{0}{3^{i_0}}+\sum_{j>i_0,\ j\in B}\frac{1}{3^j}\le\cdots
    \end{align*}Constat : par définition de $i_0$, les sommes de gauche sont égales : $\sum_{i\in A,\ i<i_0}\frac{1}{3^i}=\sum_{i\in B,\ i<i_0}\frac{1}{3^i}$. Nommons $S$ cette somme.
    Espoir : les sommes de droite n'importent guère. Il ne te reste plus qu'à remplir les pointillés.
  • On a alors $f(A)-S \geq \dfrac{1}{3^{i_0}}$ d'une part et $f(B)-S \leq \sum_{j>i_0} 3^{-i}$. Mais par ailleurs $\sum_{j>i_0} 3^{-i} = \frac{1}{2}3^{-i_0}$. D'où la conclusion.
  • OK ! Au passage, tu vois qu'il est impératif de travailler en base $3$ et pas $2$. Si on avait défini $f(A)=\sum_{i\in A}2^{-i}$, l'inégalité deviendrait : \[f(A)-S\ge\frac1{2^{i_0}}\ge\frac1{2-1}\times\frac{1}{2^{i_0}}\ge f(B)-S,\] et malheureusement, l'inégalité peut être une égalité (tu vois un exemple ?).

    Bon, et la suite ?

    Edit : rectification du 3 en 2 comme signalé ci-dessous.
  • $\dfrac{1}{2^{i_0}}$ au lieu de $\dfrac{1}{3^{i_0}}$ non?
    Merci pour l'explication.
    La prochaine injection va de $\R$ dans $\N^{\N}$ et est définie comme suit : pour $x$ réel, on note $sgn(x)$ l'entier qui vaut $1$ si $x\geq 0$ et $0$ sinon. $E(x)$ désigne la partie entière de $|x|$ et pour tout $i$ supérieur à $1$ on pose $d_i(x)=E(2^i |x|)$. L'application est finalement $ x \mapsto (sgn(x),E(x),d_1(x),d_2(x),...)$. Avant de montrer qu'elle est injective, je me demande s'il n'y a pas une coquille et si ce n'est pas $d_i(x)= E(10^i |x|)$, la suite ainsi construite serait alors la suite du développement décimal. A moins que la suite comme indiquée donne une suite de $1$ et de $0$? Je ne vois pas.

    Quoiqu'il en soit pour montrer qu'elle est injective, je dirai... que c'est plutôt trivial ce coup ci : deux nombres ayant même développement décimal sont égaux? Quoique, que faire des réels $1$ et $0,9999999...$. Ce qui justifie surement l'utilisation de la base 2. Bref c'est un peu brouillon, mais je suppose que deux nombres ayant le même développement en base 2 sont égaux?

    EDIT : je vais également réfléchir à exemple d'égalité dans le cas de la base 2 comme tu me l'as proposé. Sur ceux à demain, le devoir m'appelle. (et encore merci)

    RE EDIT : J'ai dit n'importe quoi. Je rectifierai tout ça demain.
  • Oui, le $3$ aurait dû être un $2$, j'ai corrigé.

    Ce n'est pas tout à fait n'importe quoi mais ton interprétation des fonctions $d_i$ est fausse. Il y a rapport avec le développement en base $2$ néanmoins. Fixons $x$ réel, disons positif pour fixer les idées, et écrivons sont développement dyadique :\[x=\overline{a_{-N}a_{-N-1}\cdots a_0,a_1a_2a_3\cdots}\]où $N$ est un entier naturel et tous les $a_k$ ($k\ge-N$) sont dans $\{0,1\}$ avec la contrainte que la suite $(a_k)_{k\ge-N}$ ne stationne pas à $1$. La barre désigne le développement dyadique.

    Pourquoi cette contrainte ? Parce que $\overline{0,11111\cdots}=1$, c'est-à-dire que $\sum_{k\ge1}2^{-k}=1$ ; de même, $\overline{0,a_1\cdots a_k011\cdots}=\overline{0,a_1\cdots a_k1}$. Un développement dyadique qui se termine par une infinité de $1$ définit le même réel qu'un développement fini (i.e. nul à partir d'un certain rang) et on préfère ce dernier donc on exclut le premier.
    NB 1 : Tu vois un lien avec la non-injectivité de la fonction $f$ précédente en base $2$ au lieu de $3$ ?
    NB 2 : De même, en base dix, $0,999\cdots=1$ – une vraie brave égalité, pas plus mystérieuse que $\sum_{k\ge1}9\cdot10^{-k}=\frac{9}{10-1}$.

    Bref, si on part du développement dyadique (je supprime la barre désormais) $x=a_{-N}a_{-N-1}\cdots a_0,a_1a_2a_3\cdots$, le produit par $2^n$ consiste à décaler la virgule de $n$ rangs vers la droite et la partie entière consiste à supprimer ce qu'il y a derrière la virgule.

    Tu saurais calculer l'image de $0$ ? de $1$ ? d'un entier quelconque ? de $1/2$ ? de $0,101101100101001$ ? de $1/3$ (indication : $1/3=\frac14\cdot\frac{1}{1-\frac14}$) ? de $2/7$ ? [Pas que ça aide tant que ça pour la suite mais bon, ça rend les choses plus concrètes.]

    Tu la vois, l'injectivité ?
  • Tu aurais pu choisir le sens :

    $$ \R \leq P(\N)==2^\N \leq \N^\N \leq \R $$

    Et à part si tu as en même temps je gout (tout à fait respectable!!) de faire des révisions d'analyse de $L1-L2$, l'écriture en sommes convergentes parait excessivement snob (enfin ce n'est pas le bon mot, , disons plutôt excessivement importateur d'autres chapitres pour cette question-là).
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bonjour,

    Pour répondre à la première question, relative à la première injection : si on avait choisi la base 2 au lieu de la base 3, les ensembles $\{1,0,0,0,...\}$ et $\{0,1,1,1,...\}$ aurait eu même image. Je suppose que là est le lien avec la non injectivité.
    Pour la deuxième injection, les images proposées sont :

    $\begin{align}
    0 \mapsto (1,0,0,0,...)\\
    1 \mapsto (1,1,10,100,1000,...)\\
    a_{-N}a_{-N+1}...a_0 \mapsto (1,a_{-N}a_{-N+1}...a_0,a_{-N}a_{-N+1}...a_00,...)\\
    \dfrac{1}{2} \mapsto (1,0,1,10,100,...)\\
    \end{align}$
    En revanche même avec l'indication je ne parviens pas à obtenir les développements de $\dfrac{1}{3}$ et $\dfrac{2}{7}$.
    Pour l'injectivité, si $x$ et $y$ ont même image, alors ils sont de même signe et ont même développement dyadique, donc sont égaux.

    Si jamais cela est juste (je sens qu'il manque des justifications...) la prochaine étape est de construire une injection de $\N^{\N}$ dans $\{0,1\}^{\N}$.
    Pour ce faire, on considère, pour $f$ fonction de $\N$ dans $\N$, le mot infini $S(f)=1^{f(0)}01^{f(1)}01^{f(2)}0...$ où $1^n$ se lit comme étant $n$ fois le chiffre $1$. On va maintenant montrer que l'application qui à $f$ associe la suite des chiffres de $S(f)$ est une injection. En effet, si $f$ et $g$ ont même image, alors leurs valeurs en tout entier $n$ coïncident donc les fonctions sont égales.

    La dernière injection est celle de $\{0,1\}^{\N}$ dans $\mathfrak{P}(\N)$. L'application proposée est celle qui à chaque fonction de $\{0,1\}^{\N}$ associe l'ensemble des entiers vérifiant $f(i)=1$. Et c'est bien une injection : si $f$ et $g$ ont même image, alors elles valent $1$ exactement aux mêmes endroits, et donc valent $0$ ailleurs. Donc les deux fonctions sont égales.

    Finalement, d'après le théorème de Cantor-Bernstein, les quatre ensemble considérés sont en bijection.
  • Tout ça m'a l'air presque parfait, à la formulation près, surtout au début.

    Quand tu écris $\{1,0,\dots\}$ et $\{0,1,1,\dots\}$, tu n'exprimes pas ce que tu voudrais. Vu le contexte, ce que tu écris, tu penses aux suites $(u_n)_{n\ge1}=(1,0,0,\dots)$ et $(v_n)_{n\ge1}=(0,1,1,\dots)$ sont distinctes, qui sont les suites de chiffres en base $2$ de $f(A)$ et $f(B)$ : les $1$ codent les emplacements des entiers qui appartiennent à $A$ et $B$. Cependant, il ne faut pas considérer cette suite comme un ensemble. Les deux ensembles qui sont écrits, $\{1,0,\dots\}$ et $\{0,1,1,\dots\}$, sont égaux à $\{0,1\}$ (l'ordre et la répétition ne comptent pas entre des accolades), ce qui n'est pas intéressant. En revanche, les suites $(u_n)$ et $(v_n)$ codent les ensembles $A=\{1\}$ et $B=\{2,3,4,5,\dots\}=\N^*\setminus\{1\}$. En effet, ces deux ensembles ont la même image par l'application $X\mapsto\sum_{i\in X}2^{-i}$, ce que tu voulais dire.

    Deux remarques de plus sur cet exemple. D'une part, ils te donnent deux développements dyadiques du même réel $1/2$, à savoir $0,1$ et $0,01111\cdots$. C'est la même situation que les deux développements en base dix $0,1=0,0999\cdots$. Cela arrive aussi en base $3$ mais avec des suites qui stationnent à $2$, par exemple : $0,01222222\cdots=0,02$. On a vérifié hier qu'il n'y avait pas d'ambiguïté avec des suites de $0$ et de $1$ en base $3$ (i.e. l'application $f$ d'hier est injective).

    D'autre part, la suite des chiffres en base $b$ ($2$, $3$, dix ou autre) de $f(A)=\sum_{i\in A}b^{-i}$ est précisément l'élément de $\{0,1\}^\N$ qui a pour image $A$ dans la dernière application de ta chaîne (cf. ci-dessous).

    Pour le développement en base deux de $1/3$ et $2/7$, on peut écrire :
    \begin{align*}\frac13&=\frac14\times\frac1{1-\frac14}=\frac14\sum_{j\ge0}\frac1{4^j}
    =\sum_{k\ge1}2^{2k}=0,01\,01\,01\,01\,01\cdots\\
    \frac27&=\frac{1}4\frac{1}{1-\frac18}=\sum_{k\ge1}\frac1{2^{3k-1}}=0,010\,010\,010\end{align*}mais c'est un gadget. Pour trouver systématiquement le développement de $a/b$ avec $b$ impair, il est utile de s'intéresser à l'ordre de $2$ dans le groupe $(\Z/n\Z)^\times$ des inversibles modulo $b$. C'est une autre histoire.


    C'est difficile de savoir quel est la bonne quantité de rédaction que l'on souhaite, cela dépend tellement du contexte. Ici, le constat c'est que si on connaît le signe de $x$ et les parties entières de $2^i|x|$, alors on connaît le développement dyadique de $x$ et donc, en principe, on connaît $x$ en effet. Une justification courte : si $E(2^i|x|)=E(2^i|y|)=K$ alors $K\le 2^i|x|<K+1$ et $K\le2^i|y|<K+1$ donc $-1\le2^i|x|-|y|\le1$ et donc $\bigl||x|-|y|\bigr|\le2^{-i}$ ; si c'est vrai pour tout $i$, alors $|x|=|y|$.


    Pour le mot infini, on « voit » bien que ça marche, on peut écrire une récurrence : si $S(f)=S(g)$ et si $f(k)=g(k)$ pour $k\le n$, alors $f(n+1)=g(n+1)$. L'initialisation : $f(0)$ est le minimum des indices des lettres de $S(f)$ égales à $0$. L'hérédité vient du même argument en regardant le plus petit indice supérieur ou égal à $f(0)+1+f(1)+1+\cdots+f(n)+1$ (à une unité près peut-être ?).

    Une remarque en passant : je trouve cette injection jolie – simple et immédiatement convaincante. J'avais pensé à quelque chose de plus compliqué : une application de $\N$ dans $\N$ est déterminée par son graphe qui est une partie de $\N^2$, ce qui donne une injection « graphe » de $\N^\N$ dans $\mathfrak{P}(\N^2)$, lequel est en bijection avec $\mathfrak{P}(\N)$ puisque $\N^2$ et $\N$ le sont. La conclusion vient du paragraphe ci-dessous.


    Ta dernière application est particulièrement remarquable. À une application $h$ de $\N$ dans $\{0,1\}$, on associe l'ensemble des $i$ tels que $h(i)=1$. C'est par définition $h^{-1}(\{1\})$ (l'image réciproque du singleton $\{1\}$). Ce qui est remarquable, c'est que cette application est une bijection. À toute partie $A$ de $\N$, on associe l'application $\mathbf{1}_A:\N\to\{0,1\}$ qui à $i$ associe $1$ si $i\in A$ et $0$ si $i\notin A$. Tu reconnais l'application caractéristique de $A$. Autrement dit, les ensembles $\{0,1\}^\N$ et $\mathfrak{P}(\N)$ sont en bijection et en plus, on a des bijections explicites.

    Cette partie est vraie pour tout ensemble $X$ à la place de $\N$ : $\{0,1\}^X\simeq\mathfrak{P}(X)$ (même preuve, que je n'ai pas faite d'ailleurs).
  • Oui en effet c'est ce que je voulais dire. Merci de ton aide. Je reviendrai surement sur le Forum au fil de ma lecture.
  • De mon téléphone : tu ne m'as pas répondu mais le sens que tu as choisi est plus long. Essaie (si tu veux) celui que je t'ai suggéré.

    Une autre activité qui peut t'être utile est de construire directement des bijections sans passer par CB. Tout dépend évidemment de ce que tu veux faire de ça.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bonjour,

    Je te présente mes excuses christophe c j'étais plongé dans la démonstration choisie, à vrai dire les injections m'étaient fournies, et je me contentais de vérifier que c'en était bien. Je pourrais essayer de construire moi même les injections telles que tu me l'as suggéré c'est vrai. Quant à ce que je veux faire de ça c'est tout simplement apprendre la théorie des ensembles au travers du livre de P.Dehornoy. J'ai eu beau essayé avec d'autres livres, je leur reproche de présenter une théorie "finie" ou actuelle ce qui laisse peu de place à la vision constructrice de cette théorie. Pour revenir sur le chemin que tu m'as proposé, je m'y attèlerai cet après midi, je fais de la géométrie ce matin.
  • Bonsoir.

    Pour l'injection de $\R$ dans $\mathfrak{P}(\N)$, je propose l'application suivante (je m'inspire des autres injections vues précédemment) :
    Si $x=0$, je l'envoie sur l'ensemble vide.
    Soit $x \in \R^{\times}$ et $\epsilon \ a_{-N}a_{-N+1}...a_0,a_1a_2...$ son développement décimal, ne terminant pas par une infinité de $9$, où $\epsilon$ désigne le signe. Alors, pour construire un ensemble d'entiers $S(x)$ "signature" de $x$, je place dans ce dernier $1$ si $\epsilon \ge 0$ et $0$ dans le cas contraire. Ensuite, je place $a_{-N}a_{-N+1}...a_0+2$, puis $a_{-N}a_{-N+1}...a_0a_1+2^2$ puis $a_{-N}a_{-N+1}...a_0a_1a_2+2^3$ et ainsi de suite. Les puissances de 2 étant la pour éviter de piocher deux fois le même nombre.
  • ah mais ne t'excuse pas, ce n'était pas un reproche, mais juste un signalement qu'ily avait un post à lire au dessus dans le fil ;-)
    Quant à ce que je veux faire de ça c'est tout simplement apprendre la théorie des ensembles au travers du livre de P.Dehornoy. J'ai eu beau essayé avec d'autres livres

    Le livre de PaDe présente l'immense avantage de dire en français énormément de choses. Quelques nouveautés y sont présentes, mais beaucoup de livres anglais présentent aussi la même chose et à peu près de la même façon. En gros, la ligne de la théorie des ensembles version recherche a le mérite d'être très bien objectivisée et tous les spécialistes en donnent + ou - le même sommaire.

    Par contre, j'ignore à quel stade tu en es de ton escalade, mais le livre de PaDe ne permet pas à un débutant d'entrer dans le sujet, il est plutôt du genre à permettre à des déjà quasi-experts en maths de combler leurs lacunes en TDE, et en plus de les informer sur les grosses conquètes des dernières décennies.

    Dans le présent fil tu traites ce qu'on appelle "étude des cardinaux sans l'axiome du choix". Je pense qu'il ne doit pas y avoir grand chose dans le livre de PaDe, exactement comme il n'y a pas grand chose dans quelque livre grand public que ce soit puisque tout bêtement c'est un territoire mal connu. De plus, on peut très bien devenir un grand experts en TDE est être complètement crasse en "cardinaux sans axiome du choix" :-D (De même qu'on peut être un grand expert en maths et êrte crasse en logique intuitionniste, car les deux phénomènes sont assez similaires (essentiellement, au niveau au dessus de l'intuitionnisme, choix et tiers exclus sont essentiellement la même chose)

    Je te file un plan de travail rapide qui te fera faire un bond si tu le surmontes:

    1/ Apprendre en profondeur la notion d'ordinal
    2/ Prouver (seul!!!!!) les lemmes de Zorn et Zermelo)
    3/ Prouver seul que les constructions par récurrence ordinale sont légitimes et "démontrables"
    3.1/ Tu peux commencer par prouver rigoureusement que si $f: E\\times \N \to E$ alors il existe une suite $u$ telle que $\forall n\in \N: u(n+1) = f(u(n),n)$

    4/ Prouver seul que si $\forall (x,y)\in E^2: [(x,y)\in R\ ou \ (y,x)\in R$ et $\{y\mid (y,x)\in R\} $ est dénombrable$]$ alors $card(E)\leq \omega_1$.

    5/ Sans l'axiome du choix prouver qu'il n'y a pas d'injection de $P(E)$ dans $E^2$ sauf éventuellement quand $E$ est fini.

    6/ Prouver seul sans axiome du choix que si $card(E^n)=card(F^n)$ alors $card(E)=card(F)$ (c'est la même preuve que CB en plus pénible à rédiger formellement).

    7/ Prouver sans l'axiome du choix, ni l'axoime de fondation qu'il n'existe pas d'ensemble $E$ tel que toute partie de $E$ est une réunion d'un nombre fini d'éléments de $E$.

    Crois-moi, quand tu auras fait ça (et ce n'est pas ultradur au sens qu'il n'y a pas besoin de beaucoup d'inspiraton, juste de bien se familiariser avec les objets en jeu), le livre de PaDe sera devenu un roman de gare, que tu liras avec un plaisir et une décontraction très augmentés par rapport à aujourd'hui.

    Comme je ne connaissais pas ton but les exos des posts précédents que je t'ai proposés, je peux te dire maintenant qu'ils sont moins pertinents car entrainent surtout à décrire avec précision des algorithmes.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Sinon, je te donne une injection d $\R$ dans $P(\N)$, pour t'éviter d'êre tenté par cet exo in fine qui relève plus de la rédaction d'algos que de la compréhension: $x\in \R\mapsto \{q\in \Q\mid q<x\}\in P(\Q)\}$ est injective. Comme $\N$ n'est pas $\Q$, il te reste à t'assurer que, pour toi, la suite est blanche, gris claire, gris foncé, noire???

    Evidemment on peut faire tout un tas d'autres algos, mais à part si tu veux te lancer dans l'IA :-D (clin d'oeil), sinon, ce n'est pas "très TDE" comme entrainement.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Merci Christophe! :) j’en vais me pencher sur ce programme. Mais sinon, mon injection était elle juste?
  • De mon téléphone : j'avoue que l'écran qui m'affiche tes "moins" en indice ne me facilite pas la lecture mais de toute façon tu avais déjà construit toi même une autre injection puisque en écriture décimale un réel n'est qu'une application particulière de IN dans IN (précisément de IN dans 12 en comptant la virgule et le signe)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
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