Canonicité

J'avais déjà donné une définition consensuelle de "canonique" mais la lecture d'un fil que je mettrai en lien d'un pc m'informe que mon post a dû être oublié. Attention c'est UNE formulation qui correspond le mieux à l'usage mais elle n'a rien d'officiel.

Soit phi une fonction définissable définie sur l'univers tout entier. L'expression "phi(x) contient un élément canonique" est juste une abréviation de << ZF (sans axiome du choix) prouve que pour tout E il existe f telle que pour tout x dans E : f(x) est un élément de phi(x)>>

A noter qu'on a le même abus de langage que quand on dit "le problème machin est indécidable" à la place de "la famille machin de trucs tels que.. n'est pas récursive". Ce n'est jamais UN ensemble seul dont il est question.
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Réponses

  • cc a écrit:
    définition consensuelle
    Est-ce que ta définition passe le critère de ta définition ? Sinon, le critère d'une « définition consensuelle », c'est dire que personne n'a pris la peine de te contredire, c'est ça ?
  • consensuelle = que christophe c pense bonne (au point qu'elle aurait dû marquer les esprits de manière indélébile :-D) ?
    Exercices d'application :
    Expliciter cette définition dans le cas de la "base canonique" de l'espace des matrices $n\times p$.
    Expliciter cette définition dans le cas du "produit scalaire canonique" sur $\mathbb R^n$. $(x,y)\mapsto \sum_{i=1}^n ix_iy_i$ n'est-il pas canonique ?
  • @Math Coss
    J'utilise consensuel dans le sens qu'elle marche dans 100% des exemples particuliers connus. Or ce n'est pas moi qui les ai appelés "canoniques" avant, je donne juste une définition qui décrit ce que la communauté a appelé canonique jusqu'à présent. Le consensus est donc factuel. Mais je prendrai avec un immense plaisir une exception et non avec tristesse. (Tu devrais cesser de payer ton inscription mensuelle à mon Bash-club :-D tu perds de l'argent)
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  • Pour aller dans le sens de GBZM (si je comprends bien), le vecteur (1,2) est canonique tout comme la base (1,1), (1,2) du plan?
    En fait toute base explicite est canonique ou je comprends mal ? (désolé pour la naïveté de ma question)
    M.
  • A noter d'ailleurs que ce que j'ai dit n'a rien ni d'original, ni d'inventif, je n'ai fait que donner la définition pragmatique que tout le monde utilise déjà sans le dire. J'adore voir les réactions de divers personnes qui essaient de se fatiguer à nier quand je fais des trucs comme ça, car elles sont obligées*** de se décarcasser. En fait, c'est un réflexe humain qui est un peu dommage dont j'ignore la racine réelle

    *** un vieil exemple que j'ai longtemps savouré c'est quand j'ai donné la définition du mot "math", tout le monde était d'accord et pourtant 95% des gens faisaient semblant de ne pas l'êrte en allant chercher des trucs extérieurs et en jouant sur les mots (genre ils allaient chercher ce que veut dire "matheux", comme si ça avait un rapport avec "maths", etc).

    Quand j'ai réellement des idées très personnelles, je suis suffisamment narcissique et égocentrique pour les revendiquer comme telles et ne pas les attribuer à "tous" en disant "tout le monde le sait". Mais présentement, en l'occurrence, bien que largement imparfaite, je ne fais que traduire une pensée collective et non inventer une subtilité personnelle.

    J'en ai déjà parlé d'ailleurs à un autre propos: les élèves non matheux qui jouent au prouveur-sceptique. Au début, au lieu de "dire ce qu'ils pensent", ils vont chercher des trucs abracadabrantesques (alors même qu'ils gagneraient la partie en se contentant de dire ce qu'ils pensent). J'attribue ça à quelque chose qui doit être général dans la nature humaine: on commence par trembler avant d'avoir le geste ferme et ces errements sont les tremblements intellectuels. On le voit aussi dans les films de karaté où les personnages asiatiques héros desdits font plein de petits gestes qui paraissent inutiles au spectateur: un peu comme s'ils balayaient un "espace des possibles" avant de taper.
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  • Idem d'ailleurs pour les jeunes bébés qui commencent à marcher.
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  • Ta définition ne fonctionne pas pour la simple et bonne raison que la définition usuelle de "canonicité" n'est pas mathématique. (Ce n'est PAS quantifié avec un pour tout.)

    Par exemple si je considère la catégorie des espaces vectoriels réels de dimension $n$ alors $Isom(V,\R^n)$ n'a pas d'élément canonique en général. (Aucune raison de choisir une base plutôt qu'une autre). Pourtant, dans le langage courant on dira quand même que $Isom(\R_{\leq n-1}[x], \R^n)$ a un élément canonique, celui donné par la base canonique $1,x,x^2,...$ C'est évidemment totalement arbitraire. La base $1, 2x, x^2,...$ est tout autant naturelle. La canonicité "courante" repose sur une forme intuitive et non mathématique de "facilité" et de "naturalité".

    Je comprends ta définition et évidemment l'élément essentiel sur lequel tu as raison est que pour avoir une canonicité, il ne faut pas recourir à un choix. Et pourtant ...
  • Entièrement d'accord avec ce que tu dis. Le plus important est qu'à défaut d'une description parfaite, les lecteurs intéressés aient au moins un truc qu'ils peuvent ronger de toute façon. Plutôt que rien du tout ou du blabla inopérant.
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  • @christophe c : je constate que tu ne traites pas les "exercices d'application" que je t'ai demandés. Par exemple, tu ne nous expliques pas en quoi ta définition consensuelle de "canonique" (les termes même que tu as utilisés) explique que l'expression "produit scalaire canonique sur $\mathbb R^n$" ne désigne pas $(x,y)\mapsto \sum_{i=1}^n ix_iy_i$.
    Au lieu de cela, tu blablates pour noyer le poisson.
  • @tous: attention, si vous relisez la définition de christophe, il ne prétend pas définir ce qu'est un objet canonique! Il annonce juste définir ce que "$F(x)$ admet un élément canonique" veut dire, et c'est différent.
    Ce que sa définition implique en particulier est que, oui, tous les exemples donnés (enfin en gros, j'ai pas tout lu en détail mais je pense) sont des "$f(x)$" (en reprenant les notations de la définition en question) qui témoignent de l' "admittance d'élément canonique" (le mot n'est pas super mais j'espère que ce que je dis est clair)

    En particulier, la définition de christophe n'implique pas (malheureusement, et c'est notamment ce qu'on peut lui reprocher) l'existence d'un unique témoin "$f$": il n'y a pas donc "le produit scalaire canonique", et c'est en ça, @christophe que ta définition ne s'accorde pas avec l'usage (les matheux s'en fichent en général de "machin a un élément canonique", ils sont plus intéressés par "soit truc l'élément canonique de machin")
  • @GBZM: c'est bizarre, :-S, je n'aurais jamais deviné que tu te fourvoierais à ce point. Tu n'habites pourtant pas dans une région où le soliel est insupportable de lourdeur...

    Merci à toimaxtimax.

    Et précision, je "blablate" peut-être ça, pas de problème, mais je ne noie pas les poissons. Déjà, noyer un poisson hum hum, et puis j'aime les poissons, et puis quand je doute ou me trompe, je réfléchis suffisamment à haute voix pour êrte quelqu'un aux antipodes d'une suspicion de jouer au chat et à la souris, d'ailleurs, je suis le champion du forum dans le jeu "ne pas noyer le poisson et être honnête intellectuellement", donc, c'est rigolo que tu dises ça à moi. Et de plus, (ça ne me concerne pas), tu devrais peut-être arrêter de "moraliser" comme ça les échanges, c'est une grande constante chez toi que de croire que les gens "se cachent" et "s'enlisent", j'ai remarqué. On ne joue pas tous au chat et à la souris :-D

    Pour en revenir au thème, bien évidemment, il y a plusieurs homonymies, on ne donne pas la même définition à des homonymes sou s peine de contradiction. $f^2$ et $f^2:=f\circ f$ se notent pareil.

    Comme dit à mon premier post (et je t'accorde que je n'ai peut-être pas été clair, c'est tout à fait possible) et comme rappelé par Cyrano et maxtimax, je n'ai défini que ce que signifie "pouvoir choisir canoniquement dans" . Et tu m'accorderas que si je ne te connaissais pas, j'aurais pu penser que tu es de mauvaise foi (mais comme je te connais, je sais que tu ne l'es pas, ce qui est presque plus inquiétant tant ce n'est pas ton habitude de jouer sur les mots, ça veut dire que quelque chose t'a énervé et empêché de corrigé mon flou, chose que tu fais plutôt bien avec tout le monde, dont moi habituellement)

    C'est bien évidemment le sens "important" et général qui est souvent attendu pour cette expression. Le mot canonique, pas plus que le mot rare s'accorde avec les objets que par abus de langue française ils semblent qualifier quand on parle au café (la base canonique de IR n'a rien de canonique et la porsche 911 fabriquée en 1854 de mon voisin n'est pas "rare").
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  • Si je comprends bien, il existe un élément canonique mais personne ne peut dire comment le trouver sans faire un choix arbitraire mais ce n'est pas grave parce qu'on peut faire ce choix sans axiome du choix. Je me sens édifié.
  • Voilà qui s'appelle comprendre. Heureux de t'avoir "édifié". Tu n'imagines d'ailleurs pas à quel point c'est important: dans la plupart des situations où on ne peut pas choisir canoniquement, l'existence pour ces particuliers d'une fonction choix entraine le choix général
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  • Bon, tu n'as toujours pas répondu à mon objection : il y a tout un tas de manières de définir uniformément en $n$ et sans axiome du choix des familles de produits scalaires sur les $\mathbb R^n$ ; qu'est-ce qui fait qu'une seule est qualifiée de "canonique" ? Contrairement à ce que tu prétendais, tu n'as pas défini "canonique". À part ça, c'est le soleil qui me tape sur la tête, et toi tu es le champion de l'honnêteté intellectuelle. Puisque c'est toi qui le dit ...
  • @GBZM, je me hasarde à répondre à ton objection. C'est la définition du produit scalaire sur le k-espace kn où k est un corps quelconque qui est canonique (tout ce qu'on sait alors de k, c'est qu'il contient 0 et 1, et peut-être rien d'autre). C'est comme si tu redéfinissais le notion de diagonale d'un carré tout en sachant qu'elle a déjà été définie pour un polygone quelconque, et que tu t'étonnes que cette définition restreinte ne possède pas telle propriété que vérifierait la définition générale (par exemple, de s'appliquer à un pentagone) ..
  • De mon téléphone : pour une fois GBZM que tu es pris à ne pas lire :-D Je ne sais pas (en admettant que tu aies lu ce qui semble peu probable) ce que tu voudrais appeler "répondre" dans le cas présent :-S .
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  • @GG : tu ne réponds pas plus que Christophe sur ce que veut dire "canonique". On définit sans choix, et uniformément en $n$ et pour tout anneau commutatif $A$, la forme bilinéaire symétrique $(x,y) \mapsto \sum_{i=1}^n ix_iy_i$ sur $A^n$. Pourtant personne ne l'a jamais appelée "canonique".
    Récapitulons. Christophe n'a pas donné de définition de "canonique" (encore moins de définition consensuelle), ça me semble d'ailleurs impossible. Il a juste formulé la banalité que, pour pouvoir dire qu'à tout objet d'une classe $A$ on peut associer canoniquement un objet d'une classe $B$, il est nécessaire que cette association puisse se faire sans utilisation d'axiome du choix.
  • Alors, je donne ma langue au chat ... ou à CC ! :-)
  • Il a juste formulé la banalité que, pour pouvoir dire qu'à tout objet d'une classe A on peut associer canoniquement un objet d'uneBclasse B, il est nécessaire que cette association puisse se faire sans utilisation d'axiome du choix


    J'ai dit un peu plus: j'ai dit, pour reprendre ta forme:

    pour pouvoir dire qu'à tout objet d'une classe A on peut associer canoniquement un objet d'une classe B, il est nécessaire et suffisant que cette association puisse se faire sans utilisation d'axiome du choix.

    Et encore une fois j'insiste qu'il y a plusieurs homonymes pour le seul mot "canonique" et que je n'ai traité que celui qui mérite un critère général de reconnaissance, car c'est à son propos que les étudiants un peu avancés*** cherchent à savoir s'il y a quelque chose derrière ou juste une qualification arbitraire de choses historiquement voulues comme devant occuper la place devant au musée.

    Ton exemple n'est pas différent fondamentalement du fait qu'on signale plus souvent $[x\mapsto (f\mapsto f(x))]$ que $[x\mapsto (f\mapsto \pi \times f(x))]$ comme exemple de plongement canonique d'un $\R$-ev dans son bidual, ou qu'on choisit $((1,0,..,0),...,(0,0,..,1))$ plutôt que $((1,1,0,...),..(0,0,..,1,1), (1,0,...,0,1))$ comme base canonique de $K^n$ (où $1$ abrège $1_K$). Aucun n'est plus canonique que l'autre et ça n'a pas de sens pour l'homonyme que j'ai documenté. Bon courage à ceux qui chercheraient à documenter les autres homonymes.

    *** souvent ces derniers cherchent à savoir si'il existe une définition formelle catégorique qu'ils ne connaîtraient pas encore qui viendrait définir cette expression (qui est souvent utilisée par abus de langage (je le répète une fois de plus) avec la posture grammaticale non sensée ici suivante: "le machin canonique de truc") et ne sont pas à la recherche de "pourquoi on a nommé $x\mapsto a(x+b)^2+c$ forme canonique"
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  • "Canonique" est un adjectif en fait non mathématique (contrairement à mettons "continue" dans "application continue")dont la compréhension dépend du contexte où il est utilisé et qui signifie "celui/celle à laquelle tout le monde pense".
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • De mon téléphone : @foys, on a le synonyme "usuel" qui est peut être moins superlatif dans les contextes que tu évoques.
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  • Puisque "canonique" dépend du contexte, et comme "usuel", de l'histoire, on pourrait peut-être définir contexte (on suppose que toutes les maths qu'on utilise sont ainsi définies dans un ordre, on peut à la limite avoir un "arbre" pour contexte et un texte linéaire pour "histoire").

    a)On suppose qu'on définit tout dans un ordre, plus un objet est défini tôt, plus il est préféré dans une représentation "canonique".

    ou alors

    b)Plus il apparaît dans la construction d'autres objets plus il est préféré (notons que plus il est définit tôt, plus il a une chance d’apparaître dans les constructions ultérieures)

    ou alors

    c)On classe tout par ordre alphabétique et le truc canonique vient avant les autres (ce qui permet de classer l'exemple 2 de GBZM comme non canonique, comme tout autre expression ayant un terme qu'on peut "enlever")



    Mais l'exemple 2 peut devenir canonique dans un certain contexte, alors même qu'il n'est pas canonique suivant les définitions précédentes. Il y a alors plusieurs solutions :

    _on définit une canonicité locale (dans ce cas le c) parait mieux adapté (je ne développerai que si on me le demande)
    _on définit une canonicité paramétrée (par la position au sein du contexte et qui prend en compte le contexte à venir, ce qui sous entend qu'on le connait, et du coup le b) semble mieux que le a)
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