Déterminant en dimension infinie

Je viens de lire qu'il n'y en a pas dans le fil: http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,1679658,1679658#msg-1679658

De mon téléphone.

Je ne suis trop d'accord avec ce genre de slogan mais je peux me tromper. Je le ressens comme le slogan faux qui dirait qu'on ne peut pas dériver en dimension >1.

Ça me parait un injuste. Je pense juste que le déterminant n'est pas un élément du corps forcément. Comme le dérivée n'envoie pas sur un nombre.

Si E est un EV et si A est l'anneau des applications linéaires de E dans E il me semble que le déterminant de f dans A est juste la classe de f obtenue en faisant comme si les éléments de A étaie t des noms et qu'on accède au monoïde multiplicatif COMMUTATIF (je n'ose l'appeler l'abélianisé) induit par A.

Est-ce que ça trivialise? Je ne crois pas a priori mais je trouve légitime de qualifier par le mot déterminant de f cet objet. Ça se fait d'ailleurs dans tout anneau.

De mon téléphone. J'editerai et rendrai rigoureux d'un pc
Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi

Réponses

  • D'après la définition d'un déterminant page 305 livre de Algèbre Lelong -Ferrand &Arnaudiès

    non mais en lisant sa définition on peut très bien avoir une suite convergente faisant le même type de calcul avec son endomorphisme et un déterminant mis en facteur qu'elle donne dans sa définition

    et du coup il y a peut être d'autre définitions d'un déterminant
  • Je pense qu'on va rapidement te poser la même question que dans mon topic : si tu veux définir un objet, certes tu peux le définir juste "parce que tu peux", comme une sorte de "complétiste" qui veut ne laisser aucun trou dans les mathématiques, mais quelle serait l'utilité d'un tel objet ? La plupart des notions mathématiques qui existent (toutes ?) ont été introduites pour répondre à un problème... "y a-t-il un analogue au déterminant en dimension infinie" constitue certes un problème en soi, mais je pense qu'on ira plus facilement quelque part en se demandant "peut-on définir un objet qui permette de faire la même chose que le déterminant, mais en dimension infinie ?"

    A quoi sert le déterminant en dimension finie :

    1) A vérifier si une application linéaire est inversible, en lui associant une matrice et en vérifiant si son déterminant est inversible (je le formule comme ça pour que ça reste vrai dans le cas des applications linéaires entre modules sur un anneau). Les applications/matrices inversibles servent entre autres à faire de la réduction d'endomorphismes, ce qui permet de simplifier la théorie de la résolution des systèmes linéaires. Un système linéaire est une équation du type $f(x)=b$ où $f$ est une application linéaire... Je suis certain qu'on peut trouver des problèmes où on doit résoudre $f(x)=b$ où $f$ est une application linéaire (continue ?) définie entre des espaces de dimension infinie (en analyse fonctionnelle peut-être), et est-ce qu'il existe un outil "calculatoire" qui permet de vérifier si $f$ est inversible (donc qui "ferait la même chose que le déterminant" pour cette utilité-là du déterminant) et/ou qui permettrait d'associer à $f(x)=b$ un autre problème "conjugué" et plus simple à résoudre ?

    2) C'est une mesure algébrique (signée) d'un volume, qui permet de quantifier à quel point une application linéaire déforme l'espace sur lequel elle agit. Je ne sais pas si quelqu'un s'est déjà posé la question de mesurer des "volumes" en dimension infinie (mesure de Lebesgue en dimension infinie ? compliqué...) mais on est en droit de se demander si on peut mesurer la déformation de l'espace sous l'effet d'une application linéaire quand on est en dimension infinie.

    Il y a sûrement d'autres utilités au déterminant que je n'ai pas encore mentionnées mais je ne suis pas encore bien réveillé et ces deux-là sont déjà assez fondamentales, je pense. Si pour au moins une de ces deux applications, on peut définir un objet qui résout le problème, ça ne veut pas encore dire qu'il étend toutes les utilités du déterminant, mais au moins ça fait avancer les choses.
  • En fait ce que je dis juste c'est que la propriété universelle du déterminant (qu'on a je crois découvert beaucoup plus tard que le déterminant lui même) n'a pas besoin qu'on limite la dimension. Cet objet est canonique et existe toujours et est unique (pour tout anneau). Il a de manière évidente les propriétés que tu dis. Inversibilité conservée.

    L'étude de cette objet est une autre affaire.

    En dim finie on a eu la chance de découvrir qu'il peut être représenté par un scalaire.

    Je ne suis pas trop convaincu que la réduction des endomorphismes soie t un gros plus pour la simple résolution des systèmes linéaires pour lesquels l'equivalence suffit. Cela dit dans les anneaux non integres oui le déterminant trouve des trucs à lui tout seul concernant les systèmes linéaires.

    A noter que la signature à la différence du det semble avoir été désirée par sa propriété universelle.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je n'avais jamais remarqué (même si j'avais tous les éléments en main) que $K^\times$ était l'abélianisé de $GL_n(K)$, c'est amusant tiens.
  • J'aimerais que tu me donnes une définition précise de ce que tu appelles la propriété universelle du déterminant. Peut-être que ça m'aidera à réfléchir un peu...
  • @max, je l'ai appris récemment sur le forum par CQ et GBZM lors d'aides qu'ils m'apportaient sur le déterminant justement.

    @homotopi: soit $(A,*)$ un ensemble muni d'une opération associative. Pour deux éléments $u,v$ de $A$, on abrège par $u==v$ l'énoncé disant que pour tout monoide commutatif et associatif $(B, \#)$ et tout morphisme $f$ de $(A,*)$ dans $(B,\#): f(u)=f(v)$. et bien l'ensemble $(A/==)$ se munit canoniquement et de façon unique d'une loi commutative qui se factorise à travers toutes les $f$ ci-dessus.

    Je te le dis plus proprement si tu veux. Soit $E$ "l'ensemble" (qui n'existe pas, c'est une collection) de tous les couples $((B,\#), f)$ tels que on a ce qui est écrit ci-dessus. On construit le "gros" :-D monoide associatif et commutif $(P, \bullet )$ produit des éléments de $E$ suivant: un élément de $P$ et une fonction $g$ de domaine $E$ telles que $\forall ((B,\#), f)\in E: g( ((B,\#), f) )\in B$. Et $g\bullet h:=(((B,\#), f)\mapsto g(((B,\#), f))\#h(((B,\#), f)))$.

    Tu as le morphisme canonique $\phi$ allant de $(A,*)$ dans $P$ tels que $\phi:=[a\mapsto (((B,\#), f)\mapsto f(a))]$. Tu prends juste son image directe ($P$ lui est très gros, mais son image directe est de la taille de $A$) et tu as ton abélianisé.

    En en écrivant un peu plus long, on n'est pas obligé de passer par $P$, mais c'est "idiot" de s'en passer.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Pkus précuisément, tu prends le monoide qui est le sous-monooide de $P$ dont les éléments sont ceux de l'image directe de $\phi$.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Juste au cas où ça aurait été plus simple : le langage des classes ou même des catégories/foncteurs ne me dérange pas plus que ça, je les ai entrevus parce que ça m'intéressait (et justement ils permettent de parler de collections qui ne sont pas forcément des ensembles, d'où leur utilité selon moi).

    Moi je connais une propriété universelle par exemple pour le produit tensoriel de deux espaces vectoriels, les P.U. apparemment c'est toujours un truc en rapport avec un théorème de factorisation, mais je ne me doutais pas du tout qu'on peut introduire les déterminants de cette manière-là... intéressant.
  • En tout cas, je pense que pour vrament plonger dans le truc il faut faire un exercice que je n'ai toujours jamais fait de ma vie et c'est un peu concon de ma part: prendre deux matrices $A,B$ dont on sait qu'elles sont de déterminants égaux et s'amuser à trouver une suite $C_1,....C_p$ de matrices et une permutation $f$ de $\{1;..;p\}$ telles que:

    1/ $A=C_1C_2..C_p$
    et
    2/ $B=C_{f(1)}..C_{f(p)}$

    Je pense qu'une fois faite cette Rubik-activité, on est déjà plus vaillant et motivé. De plus c'est ça qui est affirmé (que c'est toujours possible) derrière ce qui est dit ci-dessus.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @max : Y'a pas un petit truc avec $\text{GL}_2(\mathbb{F}_2)$ ?
  • @moduloP: si, maintenant que tu le dis il y a peut-être des problèmes avec les petits corps/petites dimensions.. Mhm c'est un groupe de cardinal $6$, non abélien, donc $\mathfrak{S}_3$ dont l'abélianisé est au moins $\mathbb{Z/2Z}$, donc pas $\mathbb{F}_2^\times \simeq 1$ -> il y a effectivement un problème.
    Mais $GL_n(K)^{ab} \simeq K^\times$ pour la plupart des $K,n$ disons :-D
  • prendre deux matrices A,B
    dont on sait qu'elles sont de déterminants égaux

    Je ne comprend pas pourquoi vous parlez de matrices

    Dans la définition d'un déterminant en dimension finie là d'accord mais dans le sujet ici vous voulez qu'on puisse parler de déterminant en dimension infinie
    alors on a qu'à se ramener à la définition d'un déterminant et dans cette définition on ne parle pas de matrice (ce que j'ai dit précédemment)

    En dimension infinie je ne dis pas que cela a un sens, je dis juste que dans la définition d'un déterminant on ne parle pas de matrice (je renvois à mon post précédent)
  • @Max : Je pense que c'est le seul problème (m'enfin on est un peu loin de l'infini :-D). L'abélianisé c'est le groupe à deux éléments ... bon du coup il y a un morphisme $\text{GL}_2(\mathbb{F}_2) \to (\mathbb{F}_2, +)$, ça correspond à la signature, je n'ai pas trouvé de " jolie expression interne " (hum, c'est vague) ???
  • D'après la définition d'un déterminant page 305 livre de Algèbre Lelong -Ferrand &Arnaudiès


    @Cuve: je ne m'y connais pas en livre, mais ça sent quand-même le livre scolaire, sauf erreur, je vois souvent son nom passer. On ne parle pas ici de la définition taupine, mais d'une sorte de "bilan" après réunion de pas mal d'informations.

    Je répète. Quand tu as un monoide associatif, on peut l'abélianiser. Ca m'a l'air d'être quelque chose qui a été très travaillé dans plein de domaines de recherche.

    Bin il se trouve que l'abélianisé de $M_n(K)$ est "souvent" (euphémisme) isomorphe à K^* $ (K,\times_K) $. Il serait intéressant de regarder de près les petits contre-exemples évoqués ci-dessus, peut-être recèlent-ils des "graal" cachés.

    L'abélianisé de $L(E,E)$ quand $E$ est un $K$-espace vectoriel de dimension infini "mérite", c'est tout, qu'on nomme $det$ le morphisme canonique qui va du monoide $(L(E,E), \circ)$ dans lui.

    J'ai l'impression qu'il y a un peu de bordel dans ce paysage et qu'il est intéressant. Par exemple, tu peux aussi t'amuser à regarder la $\phi$ universelle qui est linéaire sur $X:=M_n(K)$ et telle que $\forall a,b$ dans $X: \phi(ab)=\phi(ba)$. Elle relève la .... trace (je crois même que lors de conversations de café on m'a dit que "c'est" la trace) et pourtant, vu d'ici, il n'y a pas grande différence avec le déterminant qui demande juste $\phi(abcd..)= \phi(cadb...)$ MAIS QUI NE DEMANDE PAS à $\phi$ d'être linéaire.

    Si on demande en plus à $\phi$ d'être linéaire on obtient la constante nulle à cause de $\phi(E(a,b)E(b,c))=\phi(E(b,c)E(a,c))$
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Pour les lecteurs "très novices" mais qui se posent des questions, tout part d'un truc de la classe de ...... cinquième: si $A\neq B$ et $d$ parallèle à $(AB)$ alors $X\mapsto $ aire du triangle $ABX$ est constante.

    On peut donc, en pensée imaginer le jeu consistant à déplacer C dans ABC, puis s'arrêter et déplacer $B$, etc. A la fin, on peut se retrouver avec un triangle sacrément éloigné de ABC, mais il aura la même aire.

    On peut faire ça aussi en dimension supérieures, etc. Bref, les "traductions écrites symboliquement" quand on joue avec lignes et colonnes sont essentiellement la même chose.

    Le contenu ci-dessus dit que c'est "reverse", ie que quand deux triangles ont la même aire on peut passer de l'un à l'autre comme ça (enfin je pense que ça revient plus ou moins au même, encore faudrait-il le vérifier en détail). Idem en dim supérieures.

    Les manuels de 5ième regorgent de ce genre de problèmes (que les gamins ne touchent jamais).
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Hum, tu confonds $M_n(K)$ et $\mathrm{GL}_n(K)$.
  • C'est en effet le seul cas qui pose problème. Pour $(n,K)\ne(2,\mathbf{F}_2)$, $ \ D(GL(E))=SL(E)$ (page $101$ du Perrin).
    (Je répondais à moduloP et Maxtimax).
  • L'idéal d'ailleurs pour purifier tout ça serait de le faire en projectif, ou parallèle est remplacé par "se couper sur d". Le jeu est tout aussi agréable, on obtient tout autant des partitions de triangles (en dim2), on peut demander à un enfant de "passer d'un triangle à l'autre", etc.

    De plus ça permet d'éviter de se priver du corps $F_1$ qui n'existe pas, mais qui "existe projectivement"* et de voir ce que ça raconte pour lui tout ça.

    * Un espace projectif sur $F_1$, c'est juste un ensemble. Les droites sont les paires (ie les ensembles de cardinal 2). Le plan projectif sur $F_1$ c'est un ensemble de cardinal $3$. J'ignore ce que dit ce qu'on raconte ci-dessus, mais ça semble assez "tranquille" de traduire patiemment.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @GBZM: en fait, ce n'est pas une coquille, je l'ai fait exprès de "spéculer", mais je me rappelle très bien que je n'ai jamais vraiment reçu (ou mémorisé, peut-être suis-je fautif) de réponse très précise de savoir si ça s'étend à Mn?? :-S (Je sais que c'est connu pour GLn)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Et tu as aussi fait exprès d'écrire $K^*$ ?
  • Non, merci, ça par contre, c'est une vrai coquille, je voulais bien sûr parler de $(K,\times_K)$. Le $0$ étant la classe de toutes les matrices non inversibles.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Ensuite un déterminant en dimension infinie me fait penser à une signature sur un groupe de permutations infini, et il est connu (pas forcément facile) qu'il n'existe pas de tel objet non trivial.
    Que représenterait ton déterminant ?

    Justement, je me demandais si l'abélianisé de $S(\N)$ (par exemple) est trivial?
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je précise que je spécule, il y a pas mal de choses que je n'ai JAMAIS essayé de prouver dans ces débats.

    Dans un Hilbert, l'activité consistant à "définir" une aire (attention, ce ne sera pas a priori un nombre réel) se fait comme suit:



    1/ Les passages "élémentaires" d'un convexe à l'autre consiste à intercaler l'un entre deux hyperplans parallèles (tous deux perpendiculaires à une droite d) et à "tordre". J'ai la flemme, tout le monde imagine l'opération (comme on passe d'un rectangle à un parallélo de même aire)

    2/ On "passe à la limite": reste à définir.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @christophe: Tout élément de $S(\N)$ est un commutateur il me semble (à nouveau c'est connu, mais pas forcément trivial) - donc oui
  • Merci Max.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • De tête j'arrive à trouver pour pas mal de f des ab tels que ab=baf mais pas pour des transpositions. Drôle de sport.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bon j'arrete d'y penser. De toute facon j'ai trouvé mais c'est abstrait . Au lieu de construire je prends la théorie formelle qui dit que c'est vrai :-D . Ses termes fournissent n exemple. (Il suffit de réussir une transposition). Mais flemme de vérifier si elle est consistante. (A vue de nez oui sinon on pourrait prouver la signature sans récurrence.)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Juste pour répondre à un point soulevé par Homo Topi, la plupart des équations aux dérivées partielles linéaires se ramènent à résoudre un système de la forme $Au=b$ où $A$ est justement un opérateur linéaire sur des espaces de dimension infinie.
  • D'un pc, à la différence d'hier où j'étais sur mon téléphone, je tape un post un peu plus soigné pour montrer aux lecteurs intéressés un des mécanismes des maths qui est réellement "époustouflant" quand on est extérieur.

    Max nous a informé que toute bijection $f$ de IN dans lui-même est tel qu'il existe des bijections $g,h$ telles que:

    $$ g\circ h = h\circ g\circ f$$

    On se retrouve avec un exercice de L1 consistant à le prouver. Evidemment, je n'ai pas trouvé "d'exemples concrets", mais je vais "prouver" (en résumant) pourquoi c'est vrai.

    La notion d'arbre est vraiment efficace ici (si on veut éviter de faire de la "logique pro").

    On s'intéresse à l'arbre constitué d'objets consistant en un quadruplet de 4 fonctions partielles $g,h,g',h'$ dont les domaines sont un même entier. L'ordre est l'inclusion membre à membre. On n'accepte que les fonctions qui ne sont pas condamnables directement par un juge pour ne pas convenir d'une manière évidente à être des restrictions des $g,h$ promises et de leur réciproque

    Si ce que dit Max à propos de la fonction $f$ est faux, alors l'arbre est bien fondé. Voilà bien une nouvelle qui mérite de passer en page 28 du journal le Monde à la rubrique des chiens écrasés.

    Mais, mais, mais. Comme l'arbitrage ne s'occupe que d'égalités et de différences, que les entiers utilisés n'ont pas d'importance (le problème est pourrait-on dire symétrique), et bien l'arbre (bien que pas du tout à branchements finis) est FINI.

    Ce qui amène à l'absurdité qu'on peut prouver l'existence de la signature (théorème célbre s'il en est) sans aucune récurrence, ce qui est bien sûr faux: petit exercice que de voir que la signature est parfois obligée d'aller se renseigner sur toute la permutation et non sur une "petite partie" d'elle.

    Donc Max a raison, sans écrire une ligne de cabalistique. Evidemment ce n'est pas une vraie preuve de maths, mais ce petit argumentaire devrait vraiment intéresser les étudiants qui villégiaturent dans le présent fil et ils devraient passer du temps à bien comprendre ce que je viens de raconter.

    Pour en revenir au fil, ça suggère que le déterminant en dimension fini pourrait bien être tout simplement trivial (la fonction det est constante).
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @christophe: pas "est constante", mais plutôt "prend 2 valeurs"
  • $\newcommand{\SZ}{\mathfrak S _{\Z}}$On peut montrer que $\SZ$ (l'ensemble des bijections de $\Z$ dans lui-même) est égal à son groupe dérivé avec des concepts basiques (j'ai préféré $\Z$ au lieu de $\N$ pour des raisons pratiques) de la manière suivante.
    NB: la preuve est pénible à écrire en raison des nombreuses notations à employer mais les idées sont élémentaires: il s'agit de décomposer des éléments en cycle qu'on étudie séparément.

    définitions: le support d'un élément $\sigma\in \SZ$ (on le notera $supp(\sigma)$)est l'ensemble des $x\in \Z$ tels que $\sigma(x) \neq x$. On a évidemment $\sigma \left( supp (\sigma)\right) = supp(\sigma)$ pour tout $\sigma \in \SZ$ (par bijectivité). Un élément $\tau\in \SZ$ est appelé cycle fini (resp infini) s'il existe $p:\{1,...,n\}\to \Z$ (resp $p:\Z \to \Z $) injective telle que $supp(\sigma)$ est l'image de $p$ et $\sigma (p_i) = p_{i+1}$ pour tout $i\leq n-1$ et $\sigma(p_n)=p_1$ (resp $\sigma(p_k)=p_{k+1}$ pour tout $k \in \Z$).

    Si $G$ est un groupe, on appelle commutateur de $G$ tout élément de la forme $aba^{-1}b{-1}$.
    Si $A \subseteq \Z$, soit $E_1(A) := \{xyx^{-1}y^{-1} \mid x,y \in A\}$.
    Soit $E_n(A):=\left \{ \prod_{k=1}^n x_k \mid x \in E_1(A)^n \right \}$. Il est clair que $\bigcup_{n \in \N} E_n(\Z)$ est le groupe dérivé de $\SZ$.



    Si $(\sigma_i)_{i \in I}$ est une famille d'éléments de $\SZ$ dont les supports sont deux à deux disjoints, on notera dans ce post, $\displaystyle{\prod_{i \in I} \sigma_i}$ l'applicaton qui à $x \in \Z$ fait correspondre $\sigma_i(x)$ si $x \in supp(\sigma_i)$ ($x$ sinon). Il est clair que pour tout $\varphi \in \SZ$, il existe une famille de cycles (finis ou non) $(\varphi_j)_{j \in J}$ à supports disjoints, telle que $\varphi = \prod_{j \in J} \varphi_j$.(cela se voit en décomposant $\Z$ en orbites disjointes sous l'action du sous-groupe de $\SZ$ engendré par $\varphi$).


    Le résultat qu'on veut montrer découle de ce que:
    En fait il existe $N \in \N$ tel que $E_N(\Z) = \SZ$.. On va démontrer cette phrase en rouge ci-dessous.

    0°) Soit $A\subseteq \Z$. Pour tous $p,q\in \N$ et tous $(\mu,\nu) \in E_p(A) \times E_q(A)$, $\mu\nu \in E_{p+q}(A)$.
    Pour tous $m,n \in \N$ tels que $m\leq n$, $E_m(A) \subseteq E_n(A)$.
    Pour tous $B,C \subseteq \Z$ tels que $B\subseteq C$ et tout $k \in \N$, $E_k(B) \subseteq E_k(C)$
    Les première et troisième affirmations sont évidentes et la deuxième aussi (compte tenu du fait que le neutre est un commutateur dans n'importe quel groupe).

    1°) Soient $n \in \N$, $(A_k)_{k \in K}$ parties disjointes de $\Z$ et $\tau_k$ un élément de $E_n(A_k)$ pour tout $k$. Alors $\prod_{k \in K} \tau_k \in E_n\left ( \bigcup_{k \in K} A_k\right)$.
    C'est évident. Compte tenu de la remarque en bleu en préambule, il suffit donc de montrer qu'il existe un entier $N$ tel que pour tout cycle $\sigma$ (fini ou non), $\sigma \in E_N(supp \sigma)$.

    Lorsque $p:\{1,...,m\}\to \Z$ est injective, on notera (comme pour les groupes de permutations finis) $(p_1,...,p_m)$ l'unique cycle envoyant $p_m$ sur $p_0$ et $p_i$ sur $p_{i+1}$ quand $i \leq m-1$.

    2°) $(0,1) \in E_1(\Z)$.
    Soient $f:n \mapsto n+2$ et $g:= \prod_{n \in \N} (-2n-2, -2n-1)$ (cf notations plus haut).
    Alors $gfg^{-1}f^{-1}=(0,1)$. Par conjugaison, toute transpostition est dans $E_1(\Z)$.

    3°) $(1,4)(2,3)\in E_1(\{1,2,3,4\})$.
    $(1,2)(3,4)= (1,2,3)(2,3,4)(1,2,3)^{-1}(2,3,4)^{-1}$. Par conjugaison, il est clair que pour tous $a,b,c,d\in \Z$ distincts, $(a,b)(c,d) \in E_1(\{a,b,c,d\})$.

    4°) Soit $(\tau_i)_{i \in I}$ une famille de transpositions à supports deux à deux disjoints. Si $I$ est infini, ou si $I$ est fini et pair, $\prod_{i \in I} \tau_i \in E_1\left ( \bigcup_{i \in I} supp(\tau_i)\right )$.
    Découle immédiatement de 1°) et de 3°).

    5°) Soit $n$ un entier impair; soit $p_1,...,p_n$ des entiers relatifs distincts. Alors $(p_1,...,p_n) \in E_3(\{p_1,...,p_n\})$.
    Il suffit (conjugaison) de le faire dans le cas particulier où $p_i=i$ pour tout $i$. On assimile $\{1,...,n\}$ à $\Z/n\Z$.
    On écrit $n=2m$.
    -Si $m$ est pair: soient $u(k)$:= $n-k$ et $v(k):= n+1-k \mod n)$. Alors $vu = k \mapsto k+1\mod n$, i.e. $vu$ n'est autre que le cycle $(1,...,n)$. Or si $m$ est pair, $u$ et $v$ sont des produits d'un nombre pair de transpositions à suport disjoints et donc sont dans $E_1(\{1,...,n\})$ comme on l'a vu au 3°). Donc $(1,...,n) \in E_2(\{1,...,n\}) \subseteq E_3(\{1,...,n\})$.
    Si $m$ est impair, $m = m'+1$ avec $m'$ pair et $(1,...,n)= (1,2,...2m',2m'+1)(2m'+1,2m'+2,2m'+3)$. Or pour tous $a,b,c$ distincts, le 3-cycle $(a,b,c)$ est dans $E_1(\{a,b,c\})$ (car il est égal à $(a,c)(c,b)(a,c)(c,b)$). Par la question précédente, $(1,2,....,2m'+1) \in E_2(\{1,...,2m'+1\})$, le résultat découle du cas précédent et des remarques de 0°).

    6°) Tout cycle infini à support dans $A\subseteq \Z$, appartient à $E_2(A)$.
    Soit $p:\Z \to \Z$ injective telle que $\sigma(p_k)= p_{k+1}$ pour tout $k$ et $supp(\sigma)=\{p_n\mid n \in \Z\}$.
    Si $x\notin \{p_n\mid n \in \Z\}$, on pose $f(x)=g(x)=x$. Si $m \in \Z$ on pose $f(p_m)= p_{1-m}$ et $g(m)= p_{-m}$. Alors $fg=\sigma$ et $f$ et $g$ sont des produits d'une infinité de transpositions à supports dans $\{p_n\mid n \in \Z\}$. Donc d'après 4°), $f,g\in E_1\left( \{p_n\mid n \in \Z\}\right)$ d'où le résultat.

    7°) Pour tout $\sigma \in \SZ$, il existe une famille de cycles à supports disjoints infinis ou de longueur impaire $(\psi_j)_{j \in J}$, une famille de transpositions $(\tau_k)_{k \in K}$ ,et une transposition $(a,b)$ tels que $\sigma = \prod_{j \in J} \psi_j \circ \prod_{k \in K} \tau_k$, ou $\sigma = \prod_{j \in J} \psi_j \circ \prod_{k \in K} \tau_k \circ (a,b)$.
    Evident en prenant une décomposition en cycles de $\sigma$
    et en séparant les cycles pairs des autres (rappelons que pour tout cycle $(a_1,...,a_n)$ est égal à $(a_1,...,a_{n-1})(a_{n-1},a_n)$).

    Toutes ces considérations entraînent que $\SZ \subseteq E_5(\Z)$ d'où le résultat souhaité.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • NB: j'ai montré le résultat pour $\Z$ mais il vaut pour tout ensemble infini et la preuve est la même.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Bravo à toi foys, quel courage!!!!!! Et bravo doublement pour ton (2), où tu construis un commutateur égal à la permutation (0 1)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.