Rédaction récurrence

Salut
Est-ce que quelqu'un peut me proposer un modéle de rédaction de récurrence notamment comment bien définir le prédicat a démontrer
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Réponses

  • Je ne comprends pas ce que tu entends par "bien définir le prédicat à démontrer" ?
    Soit il y a un prédicat à démontrer soit il y en a pas, d'ailleurs si il y en a pas c'est plus simple.

    Si tu veux démontrer un prédicat qui commence par un quantificateur universel borné sur un ensemble $E$, ie de la forme : $(\forall x \in E) \, P(x)$ ,
    et que tu disposes d'un bon ordre $\leq$ sur $E$,

    alors il te suffit de montrer : $ (\forall x \in E) \, [((\forall y<x) \, P(y))\Rightarrow P(x)]$

    et de conclure $(\forall x \in E) \, P(x)$ en évoquant le principe de récurrence !
  • Par exemple je veux montrer la somme de Gauss
    est-ce que je dois dire
    Soit $H_{n}$ un prédicat portant sur les entiers naturels tel que:
    $H_n$: la somme des $n$ premiers entiers naturels est égale à $\frac{n(n+1)}{2}$
    Ou bien j'utilise le symbole de somme et un quantificateur universel ?
  • Ici $H_n$ est une abréviation, ta façon de l'introduire est un peu bizarre.
    Sans utiliser d'abréviation, tu peux écrire :
    La somme des 1 premiers entiers naturels est $\frac {1(1+1)}{2}$
    Pour tout entier naturel $n$, si la somme des $n$ premiers entiers naturels est $\frac{n(n+1)}{2}$ alors la somme des $n+1$ entiers naturels est $\frac{(n+1)((n+1)+1)}{2}$
    Donc par récurrence : pour tout entier naturel $n$ la somme des $n$ premiers entiers naturels est $\frac{n(n+1)}{2}$.

    Tu peux aussi utiliser des symboles formels pour le quantificateur universel et la somme, et une abréviation pour ton prédicat, mais dans tout les cas tu dois passer par une quantification universelle pour utiliser le principe de récurrence.
  • Si je comprends bien pas besoin d'introduire le prédicat ?
  • On est pas obligé d'utiliser des abréviations mais c'est quand même pratique. C'est ça que tu entends par "introduire le prédicat" ?
  • Oui c'est ça ce que je veux dire par introduire le prédicat
  • Alors oui on est pas obligé d'introduire une abréviation, mais il y a bien un prédicat quelque part hein !
  • Par exemple avec une abréviation ça donne :
    Pour $n$ entier naturel on note $H_n$ : "la somme des $n$ premiers entiers naturels est $\frac{n(n+1)}{2}$".
    $H_1$.
    Pour tout entier naturel $n$, si $H_n$ alors $H_{n+1}$.
    Donc par récurrence, pour tout entier naturel $n$, $H_n$.
  • En général, il est utile d'écrire le prédicat afin de savoir comment on va le prouver.
    Plus précisément, il est bien plus difficile de prouver un énoncé qui n'est pas écrit qu'un énoncé qui est écrit.
    C'est d'autant plus important quand on veut écrire ce même énoncé pour différentes valeurs d'un paramètre (ici, n, qui vaudra 0 ou 1 pour l'initialisation puis n pour l'hypothèse à utiliser pour prouver le cas n+1).

    Bref, on te demande simplement d'écrire ce que tu veux démontrer... mais proprement.

    Ça a l'air de ne servir à rien pour les exemples classiques de Terminale, mais c'est parfois indispensable dans le supérieur (Ex : montrer par récurrence que si un espace vectoriel est engendré par n vecteurs alors toute famille de n+1 vecteurs est liée)
  • En fait, la rédaction en langage naturel est simple (quand on a trouvé les preuves des différentes parties) :
    Démontrons par récurrence que ...(ici, une propriété dépendant d'un entier que je note n)
    .... (première partie) donc la propriété est vraie pour n=0 (ou 1, ou le premier entier pour laquelle elle est vraie)
    .... (deuxième partie, où on prouve que si la propriété est vraie pour un entier n elle est vraie pour l'entier suivant n+1)
    Donc la propriété est vraie pour tout entier au moins égal à 0 (ou 1, ou le premier entier pour laquelle elle est vraie).

    Suivant la difficulté à énoncer la propriété, on l'écrira à chaque étape, ou on la désignera, ou on lui donnera un nom; parfois même, on laisse le lecteur comprendre, il est supposé connaître la méthode.

    Par exemple (*), démontrons que tous les termes de la suite définie par $u_0=1,\, u_{n+1}=3u_n-1$ sont des entiers :
    Par récurrence : $u_0$ est un entier, si $u_n$ est entier, alors $3u_n-1=u_{n+1}$ est aussi un entier, donc tous les termes de la suite sont des entiers.

    Cela suffit largement, inutile d'épiloguer.

    En pratique, le problème est généralement dans les deux parties, surtout la deuxième. Là, on a des preuves classiques à rédiger si nécessaire.

    Cordialement.

    (*) A un niveau bac+2, on laisse le soin au lecteur de faire ce raisonnement élémentaire : "on montre par une récurrence évidente que tous les termes de la suite sont entiers.
  • Si $A$ est un ensemble de nombres entiers naturels contenant $0$ et tel que pour tout nombre entier $n$, si $n$ est dans $A$ alors $n+1$ aussi, alors $A$ est l'ensemble de tous les entiers naturels.

    Après on adapte (par exemple l'ensemble de tous les entiers $n$ tels que $0+1^2+2^2+3^2...+n^2 = \frac{n(n+1)(2n+1)}{6}$).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • C'est cette présentation de @Foys qui m'apparaît la plus claire.

    La rédaction serait simple : je note E l'ensemble des entiers tels que...
    Je prouve qu'il y a $0$ dedans.
    Je prouve que si $n$ est dedans, alors $n+1$ aussi.

    Soulevé-je un marronnier ?

    Le problème dans le secondaire relève-t-il du terme "ensemble" qui fait peur à tout le monde ?
  • @Dom et Gérard : vous laissez l'identité de $n$ dans le vague, c'est bien dommage ! Le texte suivant prouve-t-il que tout entier est un multiple de $4$ ?
    Soit $n=2$.

    D'abord, $0$ est un multiple de $4$. Ensuite, si $n$ est un multiple de $4$, alors $n+1$ aussi [en effet, $2$ n'est pas un multiple de $4$, l'implication « $2\equiv0\ [4]\implies 3\equiv0\ [4]$ » est vraie]. Par récurrence, tout entier est un multiple de $4$.
  • Math Coss,

    Où ai-je laissé la nature de n dans le vague ?
    Ta "propriété" ne dépend pas d'un entier n, elle le fixe. Donc, sauf à pinailler sur le français, tu passes à côté du problème.
    Mais c'est vrai que sur ce forum, on pinaille facilement sur ce que disent ceux qui aident plutôt que d'aider soi-même ...

    Cordialement.
  • Ha !
    Pour moi, l'assertion "si $n$ est dedans, alors $n+1$ aussi" est à caractère universel en $n$ mais j'accepte qu'on dise que ce soit vague. Là encore, dans le secondaire, on ne quantifie pas assez et donc cette remarque est importante.
    Disons qu'on crée de l'implicite.

    Edit : j'adhère au propos de Gérard dans sa généralité même si @Math Coss, de mon point de vue, n'est pas un pinaillo-pinailleur pour le plaisir de pinailler.
  • Ce n'est pas une bonne idée de laisser implicites les quantifications universelles.

    Exemple vécu plusieurs fois : un étudiant écrit « si la propriété est vraie pour un certain $n$, alors elle est vraie pour $n+1$ » ; je lui demande de préciser si ce $n$ est spécial ou quelconque, si c'est vrai pour tout $n$ ou pas, bref, s'il faut mettre $\forall n$ ou $\exists n$ ; la réponse est confuse et montre que la clé de l'hérédité n'est pas comprise ($\forall n,\ H_n\Rightarrow H_{n+1}$) (éventuellement, pour préciser, l'étudiant répond entre autres : « je suppose $H_n$ vraie pour tout $n$ »).

    La quantification universelle implicite n'est pas toujours comprise. De plus, ce n'est pas une bonne idée d'utiliser un symbole (ici, $n$) en laissant à la lectrice le soin de déterminer qui il est, où il vit, comment il est choisi, s'il est sujet à des conditions, etc.

    Bref, l'ambiguïté est nuisible. Cela ne coûte rien d'expliciter les quantificateurs (rien n'oblige à utiliser les symboles $\forall$ et $\exists$).

    C'est pourquoi je crois que la meilleure façon de présenter une preuve par récurrence d'une propriété de la forme « pour tout $n$ entier naturel, $H_n$ » est :
    • [...] donc $H_0$ est vraie.
    • Soit $n\in\N$. Supposons $H_n$ vraie. [...] Donc $H_{n+1}$ est vraie.
    • Par récurrence, $H_n$ est vraie pour tout $n$.
  • Oui, bien sûr tout cela est juste.

    J'intervenais pour ma part sur la sémantique ensembliste au lieu de "la propriété qui dépend de $n$".
  • Effectivement, quand on rédige "les maths pour les nuls", on écrit tout, y compris ce qui est évident. Des générations d'élèves et d'étudiants ont fonctionné sans qu'on ait besoin de préciser que quand on dit "soit n un entier" cet entier était un entier quelconque, non particularisé, c'était ce qu'on écrit en vocabulaire formel avec un quantificateur. Il est vrai qu'ils avaient appris dès l'école primaire, puis confirmé ensuite le rôle de l'article indéfini (*) "un". J'ai connu, pendant ma carrière d'enseignant, une insistance sur le "quelconque", le sens de l'article "un" commençait sans doute à se perdre dans l'esprit des IPR, pourtant formés comme moi. Il fallait dire "un entier quelconque", sorte de pléonasme. Maintenant il faudrait (sur ce forum, bizarrement pas sur tous) mettre des quantificateurs.
    Problème : Je rédige ma preuve ainsi :
    $u_0$ est un entier
    Si, quel que soit l'entier n, $u_n$ est un entier ...
    Voilà, l'insistance sur la quantification a fourni l'occasion de dire n'importe quoi !!! Et on le rencontre maintenant souvent chez les élèves de TS qui "veulent bien faire".

    Enfin, Math Coss, ta rédaction avec un "soit $n\in \mathbb N$" dit la même chose en fait que celle que j'écrivais. Tu as simplement formalisé là où j'écrivais en bon français. Et ce qui m'amuse, c'est que les mathématiciens, quand ils veulent se faire comprendre, écrive en bon français.

    Cordialement.

    (*) comparer le sens grammatical de "indéfini" avec la quantification universelle.
  • Pour info (mais de mon téléphone je ne peux mettre de lien vers mes fils où je donne la définition de ce (*) que signifient les quantificateurs en terme de jeu universel) , l'expression

    << Soit w >>

    est une abréviation de

    << Notons w ce qui a été choisi par le démon>>

    C'est d'autant plus rigolo (en plus d'évacuer toutes les supposées difficultés) qu'en période actuelle hautement religieuse ça fait chaque fois sursauter les petits zpprentks apprentis intégristes en herbe et du coup reattirre (??) violemment leur attention. Au moins à ce moment ils cogitent :-D


    [(*) Ne serait-il pas temps d'investir dans un smartphone de supermarché ?
    (**) pas de néologismes STP
    jacquot ]
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • La locution « soit $n$ un entier » dont tu parles ici est précisément ce qui me semble manquer dans la formulation de ce message.

    L'écriture erronée « Si, quel que soit l'entier $n$, $u_n$ est un entier... » n'est pas empêchée par une rédaction « si $u_n$ est un entier pour un certain $n$ », témoin leurs fréquences respectives dans les copies des élèves et étudiants et dans les cours de leurs professeurs. Elle a au moins l'avantage d'être assez précise (assez fausse) pour être réfutée, au contraire d'autres rédactions erronées qui n'ont au fond aucun sens. Ce n'est pourtant pas du tout celle que je propose, comme tu l'auras constaté.

    Quand on écrit « un $n$ », on laisse au lecteur le soin de préciser le statut, l'ordre et la dépendance des variables. En se forçant à écrire « Soit $n$ » avant d'utiliser une phrase qui comporte un $n$, on n'écrit pas plus de texte mais on explicite les choses : que du bonus.

    La règle simple
    N'utilise pas une variable avant de l'avoir définie (nommée, déclarée, introduite).
    évite bon nombre d'abus et d'ambiguïtés et permet de préciser le discours. C'est plus facile de réfuter une erreur si nécessaire.
    Les rédactions de récurrence avec du « supposons que $H_n$ soit vraie pour un [certain] $n$ » vont à l'encontre de cette règle. Le fait que le quantificateur intervienne après le « si » est un facteur favorable à l'interprétation erronée « supposons que pour tout $n$, $H_n$ soit vraie ».

    Gérard a écrit:
    comparer le sens grammatical de "indéfini" avec la quantification universelle.
    Deux exemples.
    • « Si un réel est le carré d'un réel, il est positif. » Deux traductions raisonnables :\begin{align*}&\forall y\in\R,\ y^2\ge0\;;\\
      &\forall x\in\R,\ \bigl((\exists y\in\R,\ x=y^2)\Rightarrow x\ge0\bigr).
      \end{align*}De façon amusante, le $y$ est précédé d'un $\forall$ dans un cas et d'un $\exists$ dans l'autre...
    • « Soit $x$ un réel. Alors $\sin x=0$ si et seulement si $x=2k\pi$ pour un entier $k$ (quelconque). »
      Ici le « un » a plutôt une valeur existentielle. Enfin... si $\sin x=0$, il existe $k$ tel que $x=k\pi$ ; réciproquement, pour tout $k$ entier, $\sin(k\pi)=0$.

      Bien sûr, $x$ étant donné, il est faux que $x=2k\pi$ pour tout $k$. Pourtant, il arrive régulièrement que des étudiants le proposent pour préciser ce qu'ils veulent dire par « $x=2k\pi\quad(k\in\Z)$ ».
    Gérard a écrit:
    Enfin, Math Coss, ta rédaction avec un "soit $n\in\N$" dit la même chose en fait que celle que j'écrivais. Tu as simplement formalisé là où j'écrivais en bon français.
    En bon français mais pas dénué d'ambiguïtés pour les étudiants que j'ai (que des nuls ?). Encore heureux que nous écrivions à peu près la même chose.
  • Bon sang, Math Coss, tu n'es pas capable de faire la différence entre une rédaction mathématique (ce que tu fais) et une explication de méthode (en bon français - ce que j'ai fait). Tu me déçois.

    Bon j'arrête là, des goût et des couleurs ... J'avais écrit pour Nemya, pas pour toi, et j'ai passé l'âge d'être élève ou même prof devant un inspecteur.
  • Flûte ! Là tu insistes lourdement, cher @Math Coss.
    Tout est clair dans cette discussion. D'ailleurs, je crois que tout le monde (toi et Gérard) rédige comme cela, je veux dire en écrivant "soit $n$ ...".

    Une remarque : Quels que soient les rédactions proposées, voire imposées, par le professeur, on trouvera les mêmes erreurs dans les copies. Une façon de dire que de préciser "on voit ça dans des copies" n'est pas un argument pour dire que les professeurs auraient donné de mauvais conseils.

    J'en reste là puisque, je le répète, tout est clair.
    Et si ce n'était pas le cas, des nouvelles questions devraient venir.

    @cc
    Quelle intervention ! J'espère que tu plaisantes à 200% car là tu me fais penser au prof qui récite le théorème de Pythagore en rappant "pour intéresser" les élèves.
  • Les matheux revendiquant que l'implication sous entend implicitement un forall à gauche est un gros marronnier que je "combats" depuis 15-30ans.

    Cette revendication est hélas encore très répandue et René Cori m'a même plusieurs fois dit que c'est sans espoir de convaincre lesdits de corriger cette faute. Et j'ai eu confirmation en en voyant même certains FAIRE CARREMENT EXPRES comme ils glisseraient un chewing-gum dans une serrure (je poste ce message 1H après l'avoir écrit pour cause de batterie et réactualisation: il risque d'être incongru)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • christophe c
    C'est une catastrophe ce truc là, ils sont indécrottables.
    C'est pour ça que j'aime bien les cours de logique classique où $\forall$ et $\implies$ ne sont pas mentionnés (ou introduits comme notions dérivées) comme ça il y a pas ce foutage de gueule insupportable.

    [Inutile de reproduire le message précédent. AD]
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Il y avat aussi la blague de "soit ABC un triangle non quelconque" (pardon).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Bonsoir,

    Voici ce qu'en pense Saint Bourbaki. Selon l'auteur, il s'agit d'un critère (métamathématique) déductif. L'on regardera surtout la remarque.

    Cordialement,

    Thierry79196
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Christophe, plusieurs choses :

    1) Tu disais : "Les matheux revendiquant que l'implication sous entend implicitement un forall à gauche [...]."

    Cela je ne l'ai jamais vu ou entendu. Edit : tu vas être très agacé avec cet extrait de Bourbaki, au moins deux fois, j'en suis sûr :-P mais il te donne à moitié raison (il n'y a pas de revendication quand même).

    Ou alors tu modifies la réalité : dans les deux propriétés$^{(a)}$ suivantes,

    "Si un quadrilatère est un carré, alors c'est un rectangle."

    "Si deux droites sont parallèles et si une troisième est perpendiculaire à l'une, alors elle est perpendiculaire à l'autre.", (précisons qu'on est dans le plan pour éviter une intervention altruiste d'une bienveillance irréprochable).

    on parle français (ça m'évoque cela.)

    De même pour :
    "Si quelqu'un brûle un feu rouge, alors il est passible de...".

    Tout cela demande à être explicité surtout de plus en plus en 2018, bien davantage qu'en 1998 etc.
    Je n'ai jamais vu quelqu'un, qui plus est "un matheux", traduire cela par une assertion mathématique en oubliant le "forall". En français, oui, c'est l'usage.


    Attention, je suis d'accord pour quantifier proprement quitte à décevoir "l'apprenant" qui aurait du mal.
    Je suis d'accord aussi pour introduire des rudiments de logiques et quantificateurs assez tôt.
    Je suis d'accord que l'usage habituel en français du "si...alors..." peut créer des ambiguités.
    Mais, je conteste ce que tu dis (la citation) en étant d'accord avec le combat sous-jacent$^{(b)}$.

    Remarque : l'opinion de René Cori, sans être irrespectueux, est fausse sauf si tu la retranscris mal...

    2) Ton histoire de démon c'est une connerie (du coup tu n'es pas à jeun$^{(c)}$ du tout :-D, certainement).
    Tu répands partout qu'il faut bien définir les choses et là tu sors "un démon", "les vrais hommes", mais je crois que tu t'amuses. Ou alors tu reprends tes métaphores et autres slogans pour polémiquer. Ou bien tu te crois déjà en classe, à l'oral où tout est (presque) permis.
    Tu sais très bien que cette histoire de "démon" est débile et cela ne m'intéresse pas de continuer à ce sujet.

    3) Toi-même, à l'oral, tu utilises le mot "quelconque" si inutile soit-il. L'usage a ses travers, que veux-tu !

    [small]$^{(a)}$ : je garde le terme "propriété" même si cela peut agacer

    $^{(b)}$ : je crois que cela vient de moi et on s'en fout complètement : je suis souvent d'accord sur le fond mais je refuserais certainement de te prendre comme avocat ou porte parole. Je ne comprends pas ta manière de faire. Mais je le redis, on s'en fout.

    $^{(c)}$ : tes bonnes vieilles habitudes "t'as un coup de chaud", "t'as fumé la moquette", "c'est l'altitude", "t'as picolé"...[/small]

    Bon cela dit, ce fil a son intérêt : il traite des quantificateurs.
    Dommage pour les "démons" quand même vu que tu ne plaisantais pas...

    A plus tard, sans doute ;-)
  • Dom, il n'est pas étonnant qu'un fil sur la récurrence parle de quantificateurs ! C'est un des deux points clés, l'autre étant l'implication (en particulier la différence entre « $P\Rightarrow Q$ » et « $P$ donc $Q$ »).

    Par ailleurs, tu fermes les yeux sur d'autres emplois de l'article indéfini. Par exemple...
    Dom a écrit:
    "Si quelqu'un brûle un feu rouge, alors il est passible de...".
    L'article « un » devant « feu rouge » n'est pas clairement un quantificateur universel : s'il existe un feu rouge brûlé par quelqu'un, alors... (Certes, quel que soit le feu rouge brûlé, il y aura passibilité.)

    Il y a des différences (donc des pièges) partout quand on passe de la langue « naturelle » à la langue mathématique (tiens, un autre exemple© associé à « et » : « cette robe est bleue et rouge », qui ne veut pas dire « cette robe est bleue et cette robe est rouge » : les règles correspondantes ne s'appliquent donc pas) et cette dernière n'est intuitive que pour les "matheux". Or les enseignants s'adressent à des "matheux-en-herbe", il me semble qu'il est de notre devoir d'être attentifs à ces différences et de limiter autant que possible les ambiguïtés. Surtout quand ça ne prend pas plus de temps ni de mots.
  • En me relisant, j'ai bien dit que cela devait être explicité (j'entends par le prof à ses élèves).

    Le présent de vérité général existe : le lien que j'ai posé est tout simple et l'explicite par un "quel que soit"...
  • René Cori croit que les démons existent ?
  • C'est quand même un peu embêtant cette présentation, les mathématiques deviennent une pratique démoniaque. On pourrait plutôt demander à Dieu de choisir, en plus il y a une preuve de l'existence de Dieu qui traîne sur ce forum !
  • Rhaaa 0ka, tu es incorrigible ce soir.
  • Désolé. Pour me rattraper j'explique le scan de Thierry :-)
  • Math Coss a écrit:
    Ce n'est pas une bonne idée de laisser implicites les quantifications universelles.

    Exemple vécu plusieurs fois : un étudiant écrit « si la propriété est vraie pour un certain $n$, alors elle est vraie pour $n+1$ » ; je lui demande de préciser si ce $n$ est spécial ou quelconque, si c'est vrai pour tout $n$ ou pas, bref, s'il faut mettre $\forall n$ ou $\exists n$ ; la réponse est confuse et montre que la clé de l'hérédité n'est pas comprise ($\forall n,\ H_n\Rightarrow H_{n+1}$) (éventuellement, pour préciser, l'étudiant répond entre autres : « je suppose $H_n$ vraie pour tout $n$ »).

    Je n'ai pas tout suivi, mais ne suffit-il pas de dire à cet étudiant qu'il ne faut pas confondre : $$
    \forall n (H_n\Rightarrow H_{n+1})$$ (principe de récurrence) et $$
    (\forall n,\ H_n) \Rightarrow H_{n+1}$$ (d'ailleurs mal définie) ou $$
    (\forall n,\ H_n) \Rightarrow (\forall n,\ H_{n+1})
    $$
    idem a écrit:
    C'est pourquoi je crois que la meilleure façon de présenter une preuve par récurrence d'une propriété de la forme « pour tout $n$ entier naturel, $H_n$ » est :
    • [...] donc $H_0$ est vraie.
    • Soit $n\in \mathbb{N}$. Supposons $H_n$ vraie. [...] Donc $H_{n+1}$ est vraie.
    • Par récurrence, $H_n$ est vraie pour tout $n$.

    Le second item m'a l'air exactement équivalent à (principe de récurrence avec quantificateur universel) : $$\forall n \in \mathbb{N} (\ H_n\Rightarrow H_{n+1})$$ lorsque l'étudiant met les bonnes parenthèses...
  • Je ne crois pas que ce soit ça le fond du problème Ltav.

    C'est plus simple et plus dangereux.

    Le reproche est d'écrire $P(n)$ au lieu de $\forall n P(n)\qquad$ (ici, $P(n) := (H(n) \Rightarrow H(n+1))$.

    C'est désastreux ! La fin de page de l'extrait de Bourbaki fait cela même si ça ressemble à une remarque plutôt (mal) détachée du cours formel.

    À l'oral (c'est interactif !) ou bien tout en français j'estime que c'est tolérable.

    Par exemple : « Après il suffit de montrer que si c'est vérifié pour un entier alors c'est vrai pour son successeur. »
    L'ambiguïté de "vrai pour un entier", c'est ça le problème : universel ou existentiel "
  • Hum je me suis endormi. Je disais :

    La méthode de l'hypothèse auxiliaire de Bourbaki c'est simplement dire "supposons $A$" et ajouter pour un temps $A$ aux axiomes, puis prouver $B$, et en déduire $A\Rightarrow B$ dans la théorie de départ.

    La méthode de la constante auxiliaire : si on connaît un objet $T$ qui vérifie $A(T)$, on dit "soit $x$ un objet tel que $A(x)$" et on ajoute pour un temps $A(x)$ aux axiomes, puis on prouve $B$, et on en déduit $B$ dans la théorie de départ.
    Alors on pourrait se dire "mais si on connait un tel objet $T$ pourquoi on va s'embêter avec ce $x$ !", mais en général ce $T$ est de la forme $\tau _x(A(x))$ (par exemple dans le scan de Thierry) et la skolemisation ça va 5 minutes mais on en veut pas dans les tomes suivants, alors on se débrouille pour utiliser les mêmes formulations que tout le monde.

    Pour la remarque en petit caractère, Bourbaki suggère de démontrer seulement l'implication (sans le quantificateur au début) : $n$ est ici une lettre et elle n'est pas une constante (c'est à dire que elle ne figure pas dans un axiome explicite). Un axiome explicite c'est un axiome qui ne vient pas d'un schéma d'axiomes, eux c'est les axiomes implicites. La théorie des ensembles est une théorie sans constante mais on travaille souvent dans des théories avec des constantes, par exemple pour la méthode de l'hypothèse auxiliaire quand on ajoute un axiome $A$ qui contient des lettres.
    Quand on a l'implication, on en déduit l'assertion complète avec le quantificateur universel au début : il n'est pas sous-entendu dans l'implication seule, en logique moderne on dirait ici que $n$ est une variable libre dans l'implication.

    C'est un des critères de Bourbaki : quand on a un théorème $R(x)$ et une lettre $x$ qui n'est pas une constante, alors on en déduit que $(\forall x) R(x)$ est un théorème (tout ça dans une théorie donnée).
    Un des plus grave contre-sens qu'on puisse faire en lisant Bourbaki c'est de pas bien comprendre cette histoire de constante et de croire que on peut toujours rajouter un $\forall$ au début d'un théorème et que ce sera encore un théorème, voire d'interpréter ce critère comme une équivalence $R(x) \Leftrightarrow (\forall x) R(x)$. Quelqu'un avait fait cette erreur sur le forum il y a un an je crois et j'ai pas osé lui dire que il devait reprendre sa lecture au début parce il n'avait pas pu comprendre une seule démonstration de Bourbaki : c'est comme s'intéresser à l'histoire des guerres de l'antiquité en croyant qu'ils avaient la bombe atomique.

    Bon tout ça c'est un peu compliqué, c'est sans doute pour ça que christophe disait qu'il faut chercher très longtemps pour faire mieux que sa présentation avec un démon.
  • Ha ben non, si tu conclus comme ça (:P)
  • @dom. Je ne plaisante pas.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • C'est ridicule, sans plaisanter, tu définirais donc le démon.

    Cela dit ma réponse était sur le fond (avant que nous le touchions).
  • Je crois que tu n'as pas compris mais (je n'ai pas relu) il me semble que j'avais bien rappelé de relire la définition du jeu universel de la verite (attention pas celui de la preuve).

    Et surtout ça n'a rien à voir avec des histoires d'animation de soirées de ski. Ce n'est pas pédagogique. C'est LA SEULE DEFINITION dont on dispose OFFICIELLEMENT des phrases quantifiées. Du coup je pense que tu as trop vite sauté sur ton antipedagogisme et loupé une info

    Mais de mon , retrouver des liens n'est pas pratique . J'essaierai. Essaie peut être Google et tape "île déserte" , "protocole scientifique pour se mettre d'accord quand personne n'a la charge de la preuve", etc.

    Le démon est juste l'adversaire face à qui par DÉFINITION (sur l'île déserte) si tu gagnes contre son x choisi, le protocole te met gagnant au jeu forall x.

    En mode résumé, dans l'énoncé "tous les triangles isocèles sont équilatéraux" le démon choisit un triangle isocèle qui est pas équilatéral. Dans l'énoncé "tout nombre est inversibles" le démon choisit 0, etc.

    Tu aurais vraiment besoin de te renforcer en logique mathématique et en plus je suis sur que ça te plairait.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bon, ok, du coup j'arrête.

    Je soupçonnais cela : tu changes encore tous les termes de la langue française pour redéfinir des choses.

    Bon sang, "la seule définition dont on dispose officiellement des phrases quantifiées" : as-tu une source OFFICIELLE qui n'est pas un de tes posts ? T'es pénible. (:P)

    Tu as raison sur le fait que ça me plairait ;-)

    Cela dit, je lance une vraie provocation (avec humour quand même) : je peux te prouver que tu utilisais, disons il y a moins de dix ans, le mot "quelconque" à l'oral, et aussi que tu écrivais des phrases "si...alors..." sans quantifier les objets.
    Mais je ne t'en veux pas, c'est humain et puis ça dépend aussi du public, s'il est averti ou pas, etc.
    Je provoque en dénonçant de ta part un "faites ce que je dis, mais pas ce que je fais".
    Je le répète, je suis sur le ton de l'humour dans ce paragraphe.
    Et moi je fais pareil : je donne des conseils mais ne les tiens pas toujours.

    Cela étant, tous ces échanges sont pertinents et instructifs pour les gens de passage même s'ils peuvent s'y perdre.
    Notamment le novice qui lit des trucs de "démon". C'est cela que je voulais dire d'abord, et non proposer des querelles de vieux couple. Je crois que c'est terminé.


    Si tu tiens à la preuve de ma provocation : envoie un MP ;-)
  • «  je peux te prouver que tu utilisais, disons il y a moins de dix ans, le mot "quelconque" à l'oral, et aussi que tu écrivais des phrases "si...alors..." sans quantifier les objets »

    @Dom , c’est parce qu’ « avant le forum » , @cc ne pratiquait pas les mathématiques, en tout pas « essentiellement » comme il me l’a dit en privé quand je lui ai demandé s’il était sérieux.

    ......
  • Je prétends que ma preuve n'est pas "avant le forum" B-)-
    Bon ne meublons pas avec ça.
  • De toute façon, que ce soit avant ou après et en dépit de la longueur des messages, il ne dit jamais rien, enfin « presque » .
  • @dom: évidemment que je ne rédige même pas un tiers de mes posts correctement. Je te dispense de le prouver :-D.

    C'est le cas de tout le monde. Par contre je pense que tu auras plus de mal à trouver des posts de ma part où j'utilise argot et abus de langage quand je m'adresse à des étudiants. Il en existe peut être mais ils sont rares.

    Mais à réagir de manière un peu trop "en opposition immédiate" j'ai peur que tu ne loupés ce que je voulais TE DIRE À TOI. Je n'ai pas cherché à structurer mon message pour qu'il soit inattaquable. C'était juste une transmission d'information à toi à propos d'un point technique que la seule autre façon que j'aurais eu de te la fournir aurait été de la d'écrire in extenso.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je ne comprends pas trop sur quel pied de amathoue j'ai marché pour qu'il charge comme ça mais bon je suis en vacances à la montagne je ne vais pas fouiller ma mémoire :-D
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Et rappel: démon = adversaire.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Yep, allez n'oublie pas que ce sont les derniers jours...et qu'ils raccourcissent !

    Je dis ça a tout le monde d'ailleurs !

    À bientôt.
  • Bonsoir,

    Ne pas oublier que le principe de récurrence tel que nous le voyons ici est un critère métamathématique. Pour illustrer ce principe, plaçons-nous dans une théorie mathématique $\mathscr{T}$ plus forte que l'arithmétique. Considérons une lettre $n$ distincte des constantes de $\mathscr{T}$ et la relation\[\sum_{k=1}^nk=\dfrac{n\,(n+1)}{2}\]dans laquelle figure la lettre $n$. Nous désignerons cette relation par $R(n)$. Trivialement, l'on a $R(1)$ (ou encore $R(1)$ est trivialement un théorème de $\mathscr{T}$), vu que\[\sum_{k=1}^1k=1=\dfrac{1\,(1+1)}{2}\]Supposons maintenant que l'on ait\[n\in\Bbb{N}^*\mbox{ et }R(n)\]L'objectif est d'utiliser la méthode de l'hypothèse auxiliaire (appelée ici hypothèse de récurrence). Remarquons au passage que l'on travaille dans une théorie plus forte que $\mathscr{T}$ dont $n$ est clairement une constante. Par suite et en utilisant notre hypothèse de récurrence, il vient immédiatement que\[\sum_{k=1}^{n+1}k=\left(\sum_{k=1}^nk\right)+(n+1)=\left(\dfrac{n\,(n+1)}{2}\right)+(n+1)=\dfrac{(n+1)\,(n+2)}{2}=\dfrac{(n+1)\,((n+1)+1)}{2}\]Ainsi avons nous $R(n+1)$, ce qui, par application de la méthode de l'hypothèse auxiliaire (critère C14) nous conduit à avoir\[(n\in\Bbb{N}^*\mbox{ et }R(n))\Rightarrow{R(n+1)}\]dans $\mathscr{T}$ et, par suite,\[(\forall\,n)((n\in\Bbb{N}^*\mbox{ et }R(n))\Rightarrow{R(n+1)})\]également, vu que $n$ n'est pas une constante de $\mathscr{T}$. Finalement, comme l'on a (dans $\mathscr{T}$)\[R(1)\mbox{ et }(\forall\,n)((n\in\Bbb{N}^*\mbox{ et }R(n))\Rightarrow{R(n+1)})\]un des critères métamathématiques déduit de C61 nous conduit à avoir\[(\forall\,n)(n\in\Bbb{N}^*\Rightarrow{R(n)})\]comme attendu.

    Bien entendu, l'on peut faire vraiment plus simple tout en restant dans le même registre.

    Cordialement,

    Thierry
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Bonsoir,

    Dom, merci pour ton post :

    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?16,1696216,1696538#msg-1696538

    J'avais rencontré ce genre de questions justement avant d'établir la formulation logique valide de l'AO (argument ontologique). En ce temps là, Cc voyait déjà le "démon" dans l'existence divine (il semblait me voir formuler l'existence d'un concept $D \Rightarrow E(D)$ là où j'écrivais une existence d'objet $\forall x (D(x) \Rightarrow E(x))$.

    Cc : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?16,1696216,1696426#msg-1696426

    Entre autres vices, tu insulterais certains de tes élèves...d'"intégristes" qui ne cogiteraient pas ? C'est très aimable. Quid de ton intégrism... pardon, "intégrité" professionnelle ?

    Thierry :
    L'objectif est d'utiliser la méthode de l'hypothèse auxiliaire (appelée ici hypothèse de récurrence). Remarquons au passage que l'on travaille dans une théorie plus forte que $\mathscr{T}$ dont $n$ est clairement une constante.

    Tu ne voulais pas dire "une théorie plus forte que l'arithmétique dont $n$ est clairement une constante" ?

    Par ailleurs, en restant dans la théorie arithmétique, la propriété :

    $$(n\in\Bbb{N}^*\mbox{ et }R(n))\Rightarrow{R(n+1)}$$

    n'est-elle pas équivalente à :

    $$\forall n \in\Bbb{N}^*(R(n) \Rightarrow{R(n+1)})$$

    Bonne nuit.
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