Logique des prédicats

Bonjour,
Il y a une expression que je trouve souvent dans les cours de logique et que je n'arrive pas à comprendre :
$ \forall x F \equiv F $ si $x$ n'apparait pas libre dans F.
" n'apparait pas libre veut dire n'apparait pas, c'est ça ?

Réponses

  • Ça veut dire "n'a pas d'occurrence libre dans $F$". Sais-tu la différence entre une occurrence libre et une occurrence liée (par un quantificateur) d'une variable dans une formule ?
  • une occurrence de x est libre dans une formule F si elle n'est pas la portée d'une liaison pour x
  • Oui, mais je dirais plutôt "dans la portée d'une liaison ... "
  • Et cela veut dire que x n'apparait pas dans F qui n'est autre que la portée de liaison pour x ?
  • ou plutôt, aucune occurrence de x n'apparait dans F
  • Non, par exemple dans la formule $\forall x, x=x$, il n'y a pas d'occurrence libre de $x$, pourtant $x$ apparaît dans la formule.
  • $\exists x \forall x x=x$
  • Vous voulez dire que si F est une formule quantifiée alors
    QF$\equiv$F où Q est l'un des quantificateurs?
  • Un quantificateur n'apparaît pas tout seul.
  • je voulais dire Qx F $\equiv F
  • Si je n'ai pas tort je commence à comprendre un petit peu les choses.

    S
    i $F$ est une formule atomique dépendant d'une certaine variable $x$, alors dans la formule
    $\forall x F $, $\ x$ apparaît libre dans $F$. Par contre, si $F$ est de la forme $Qx G(x)$, dans ce cas $x$ n'apparaît pas libre dans $F$.
    C'est ça ?
  • À peu près. Exercice: donner une définition inductive de l'ensemble des variables libres d'une formule.
  • - Si F est atomique alors toutes les variables de F sont libres
    - les varibales libres de F sont les variables libres de non F
    - si F est de la forme GoH où o est l'un des connecteurs logiques alors l'ensemble des variables libre de F est l'ensemble des variables libre de G union l'ensemble des variables libre de H
    - si F est de la forme Qx G alors les variables libres de F sont toutes les variables qui apparaissent dans F à part x
  • waliddz écrivait:

    > si F est une formule atomique dépendant d'une certaine variable x,
    > alors dans la formule $\forall x F $, x apparait libre dans F.

    Euh ... peux-tu formuler ça plus clairement ?
  • Toutes les variables d'une formule atomique sont libres
  • Une idée de la démonstration de la propriété :
    $\forall x F \equiv F$ si x n'apparaît pas libre dans F ?
  • Je ne suis pas trop d'accord avec cette équivalence, telle quelle.

    Expliquer mon désaccord risque de m'embarquer un peu loin : je suis d'accord avec l'équivalence si le contexte contient une variable (du même type que $x$). Imaginez que $F$ soit la constante propositionnelle "faux" et que le type de $x$ soit interprété comme le vide.
  • Cette propriété est un axiome (et pour info, c'est même quasiment le seul en plus de la partie propositionnelle des maths et de la science)

    Sa bonne formulation est d'ailleurs une implication et non pas une équivalence:

    $$ A \Rightarrow (\forall xA) $$

    car la réciproque nécessite que l'univers soit non vide (qui est admis par tradition, mais n'a rien de "logique" a priori).

    Attention: c'est un axiome officiel seulement quand $A$ ne contient pas d’occurrence libre de $x$

    Pour la suite utilise le zoom de ton navigateur.

    [small]Sinon, c'est un peu HS, mais je te donne une "leçon" extérieure un peu "philosophico-technique" qui permet de se décontaminer des ambiguités concernant les variables liées, via l'introduction de "combinateurs" qui le rendent inutiles (autrement dit, toutes les maths pourraient être écrites sans var liées grace à eux, mais la tradition ne les a pas privilégiés. Cependant, ils sont "pédagogiquement" très efficaces ici).

    1/ Tout lieur de variables peut être vu comme une simple fonction (ou simple opérateur), de sorte qu'il n'y a qu'un seul "lieur" originel, qui se note $\mapsto$ et s'utilise comme suit (exemples):

    $$[\forall xA] := [\forall (x\mapsto A)]$$

    $$ [\int_A f(x)dx] := [int(A, (x\mapsto f(x)))]$$

    2/ Du coup, je ne vais qu'éliminer l'usage de $\mapsto$ et ça suffira à TOUS les éliminer.

    3/ En amont du langage tu ajoutes les symboles $K,S$ (on peut faire mieux et plus "doux", mais je te communique un principe et s'il te plait, je changerai le jeu de combinateurs) et décrètes avant toute autre chose, une bonne fois pour toute que : $\forall x,y,z: $

    3.1/ $(Kx)y = x$
    3.2/ $Sxyz=(xz)(yz)$

    4/ Soit maintenant deux suites de symboles u,v et une lettre x, pour laquelle tu voudrais écrire sans l'utiliser l'objet grammatical :

    $$ x\mapsto (uv)$$

    Supposons que tu sois parvenu à prouver que

    $$(x\mapsto u)=u'$$

    et que

    $$(x\mapsto v)=v'$$

    Sans que la lettre $x$ n'apparaissent dans $u',v'$.

    Alors tu auras que $[x\mapsto (uv)] = S(u')(v')$

    Il suffit (par récurrence) de réussir à écrire $x\mapsto a$ quand $a$ est un symbole primitif (or c'est $Ka$) et de réussir à écrire $x\mapsto x$ (or et c'est très inélégant mais peu important) : exercice prouve que $SKK = [x\mapsto x]$

    La "leçon" s'arrête là.

    Exemple: tu veux exprimer $\forall x\exists y: x$ est amoureux de $y$ sans utiliser de variable liées. Et bien tu écris, en abrégeant "x est amoureux de y" par "(Ax)y":

    $$ \forall (S (K \exists) (A))$$

    qui veut très exactement dire la même chose.
    [/small]
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • :-D j'ai mis plus de 13mn à taper mon post, puisque GBZM a posté sans que je le vois... Mais je suis sorti fumer aussi, donc je ne sais pas combien de temps j'ai mi. Bonne année GBZM!
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • On peut ajouter : F est de la forme Qx G(x) où Q est un quantificateur et G une formule atomique contenant des occurrences de la variable x
  • Quel est l'intérêt d'ajouter ça ?
  • et la propriété $\exists F \equiv F$, s'agit-il d'un axiome aussi? ( x n'apparait pas libre dans F)
  • En général exists est défini à partir de forall. Donc non on le prouve. Mais une fois de plus c'est une implication et pas une équivalence!!! :-X
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  • Donc , ce qui est écrit dans ce livre est faux ? ( pièce jointe)83284
  • Ça n'est vrai que si on impose que l'univers (dans lequel "les variables se promènent") est non vide. Il y a des situations où l'on n'a aucune raison d'imposer ça
  • Je t'ai dit la nuance. La tradition est de supposer l'univers non vide ce que fait le livre. Mais non seulement

    1/ envisager le vide n'est pas un mal

    2/ le plus important : aucune preuve n'a besoin de l'équivalence en dehors d'admettre EXPLICITEMENT la non vacuité. Autrement dit tu peux toujours enlever le mauvais sens articificiel de TOUTE preuve même quand tu parles d'univers non vides (dans ce cas tu peux ne l'utiliser qu'une fois à la fin)
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  • C'est HS à cause du second ordre, mais pour info : $$

    [\exists xR(x)]

    $$ est une abréviation de $$

    [\forall Y: ((\forall x:(R(x)\to Y))\to Y)]$$
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  • En restant au premier ordre, en calcul des séquents (classique)

    Un contexte est un ensemble fini de variables qui contient les variables libres des formules du séquent. Le contexte est indiqué en indice du $\vdash$. Une règle structurale de déduction permet d'augmenter le contexte :
    $$\frac{\Gamma\vdash_V \Delta}{\Gamma\vdash_{V\cup\{x\}}\Delta}\;.$$
    Règles d'introdution du $\forall$ :
    $$\frac{\Gamma, A[t/x]\vdash_{V} \Delta}{\Gamma, \forall x\ A \vdash_V \Delta}\qquad \frac{\Gamma \vdash_{V\cup\{x\}} \Delta, A}{\Gamma \vdash_V \Delta,\forall x\ A}\;.
    $$
    Règles d'introdution du $\exists$ :
    $$\frac{\Gamma, A \vdash_{V\cup\{x\}} \Delta}{\Gamma, \exists x\ A \vdash_V \Delta}
    \qquad
    \frac{\Gamma\vdash_{V} \Delta, A[t/x]}{\Gamma\vdash_V \Delta, \exists x\ A }\;.$$
    Implicite : dans les règles $\forall$ gauche et $\exists$ droite, les variables du terme $t$ (de même type que $x$) sont dans $V$ ; dans les règles $\forall$ droite et $\exists$ gauche, les variables libres des formules de $\Gamma$ et $\Delta$ sont dans $V$.

    Soit $V$ l'ensemble des variables libres de $A$ (par exemple $V=\emptyset$ si $A$ est un énoncé, c.-à-d. une formule close).
    1) À partir de l'axiome $A\vdash_V A$, si $x\not\in V$, on démontre $A\vdash_V\forall x\ A$ et $\forall x\ A\vdash_{V\cup\{x\}}A$, mais pas a priori $\forall x\ A\vdash_{V}A$ (on peut le faire si on dispose d'un terme de même type que $x$ dont les variables sont dans $V$).
    2) De manière analogue pour $\exists$, ...
  • Quelques questions viennent à l'esprit:

    1) La première règle de calcul des séquents avec contexte (si $\Gamma \vdash_{V} P$ alors $\Gamma \vdash_{V \cup \{x\}}P$) est-elle redondante? (j'ai l'impression que oui mais avec des arguments de substitution de termes un peu pénibles)

    2) Soit $V$ un contexte non vide quelconque, $T$ un ensemble d'énoncés sans variables libres, $Q$ un énoncé sans variables libres et $F$ un symbole de prédicat.
    A-t-on équivalence entre
    (i) $T$ démontre $Q$ dans le calcul des séquents classique sans contextes
    (ii) $T \cup \{\forall x F(x) \to \exists x F(x)\} \vdash_{\emptyset} Q$
    (iii) $T \vdash_{V} Q$

    3)Est-ce que si $T \not \vdash_{\emptyset} \perp$ alors $T$ a un modèle vide?
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Tu penses à un seul type de variables ?
  • GaBuZoMeu a écrit:
    Tu penses à un seul type de variables ?
    Oui (sauf erreur on peut assimiler les symboles de constante à des éléments d'un contexte. Je suppose qu'on est dans un langage sans constante).

    EDIT je pense que tu parlais d'un langage à plusieurs sortes. J'avais la logique du premier ordre en tête.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Je ne vois pas ce que la parenthèse a à voir avec ma question.
  • j'ai rajouté un EDIT. Ces questions viennent de ce que je me demandais comment énoncer et démontrer un théorème de complétude lorsqu'on à affaire à des contextes. Je ne trouve pas que c'est immédiat.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Le calcul des séquents (intuitionniste) avec contexte est correct et complet pour la sémantique dans les topos.
    Pour le calcul classique avec contexte, c'est correct et complet pour la sémantique dans les topos booléens.
  • Ah merci (J'avais complètement oublié cette histoire de topos et tentais de faire comme le vieux théorème de complétude des années 30; s'il y a un seul type de variables -et que j'ai la réponse à mes questions mais pour l'instant j'ai 1) vrai et 2) (ii) <=>(iii) aussi)- ça va; s'il y en a plusieurs et que que certains types sont vides et d'autres non c'est plus embêtant...)
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • De mon téléphone c'est un peu pénible à taper mais je rappelle que l'idée que forall veut dire pour tout est une vue de l'esprit non nécessaire.

    On peut ne travailler qu'avec des énoncés clos (c'est plus sain) et THE règle du jeu (enfin axiome) importante est (en abrégeant forall par Q):

    (Qx)=> ([QxU]=>[QxV])

    Autrement dit l'impression d'illégitimité de cette étrange règle gratuite passant R(x) à QxR(x) sous certaines conditions peut être prise au sérieux sans mépris des objecteurs trop sémantiques (il faut ménager les gilets jaunes) et prouvée (et même de plus tout bêtement évitée: elle est utilisée QUE parce qu'on économise l'encre en n'écrivant pas les forall de gauche).
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
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