Qu’est-ce qu’un nombre?

Bonjour
J’ai écrit le modeste paragraphe ci-dessous, simplement pour donner un exemple de problème philosophique qui peut se poser à partir d’un domaine de savoir constitué, en l’occurrence, les mathématiques. Je vous serais reconnaissant de me dire si je n’ai pas fait d’erreur.
Merci d’avance.
Bien à vous,
B.L.
]Notons que la question «Qu’est-ce qu’un nombre?» n’est pas du tout une question triviale. En effet, si on répond: «ce qui permet d’exprimer une quantité, une grandeur», on fera remarquer que cela s’applique aux nombres qu’on appelle les nombres réels, mais qu’il existe aussi les nombres complexes, de la forme a+ib, où a et b sont deux nombres réels et i est le nombre défini par le fait que son carré est égal à -1. On appelle a la partie réelle du nombre complexe et ib sa partie imaginaire. Les nombres réels sont considérés comme des nombres complexes particuliers, de partie imaginaire nulle. Or il se trouve que dans les nombres complexes, à part pour ceux qui ont une partie imaginaire nulle et sont donc les nombres réels, il n’y a pas de vraie relation d’ordre: on ne peut pas dire de façon vraiment pertinente qu’un nombre complexe est plus grand ou plus petit qu’un autre nombre complexe. On peut bien ordonner les nombres complexes dans un ordre arbitrairement choisi, comme on ordonne les mots dans un dictionnaire selon l’ordre alphabétique. Mais, quelle que soit la manière choisie pour ordonner les nombres complexes, on ne peut pas éviter qu’il se produise dans l’ordre obtenu une infinité d’aberrations consistant en ce que deux grandeurs positives multipliées entre elles donnent parfois un résultat plus petit que deux grandeurs positives plus petites multipliées entre elles — c’est-à-dire: il y a une infinité de cas où, m, n, p et q étant des nombres complexes, avec 0<m<n<p<q (selon la façon d’ordonner l’ensemble des nombres complexes choisie), on ait mn>pq. Les mathématiciens disent qu’il n’existe pas, dans l’ensemble des nombres complexes, de relation d’ordre «compatible avec la structure de corps» de cet ensemble. Et une telle relation d’ordre semble avoir peu de sens et remettre en question les notions même de multiplication et de grandeur (il semble évident que si on veut obtenir une grande quantité, par exemple, d’argent, il vaut mieux recevoir un grand nombre de fois une grosse quantité d’argent plutôt qu’un petit nombre de fois une petite quantité d’argent). Dire qu’un nombre se définit par le fait qu’il exprime une grandeur ne convient donc pas, et bien malin serait celui qui saurait dire ce qu’est un nombre…

Réponses

  • Je n'ai lu le paragraphe qu'en diagonale.

    Voici mes remarques :

    1) Si $z=a+ib$ est un nombre complexe avec $a$ et $b$ réels, alors $b$ (et non $ib$) est sa partie imaginaire.
    2) Il n'existe pas de relation d'ordre sur $\mathbb C$ compatible avec sa structure de corps (ok, ça, c'est écrit).

    En espérant avoir un peu aidé,

    Cordialement.
  • Bonjour,

    Merci pour la première correction. J’en prends bonne note.

    Ma façon d’aborder la notion de «pas de relation d’ordre compatible avec la structure de corps» est-elle correcte pour une première approche? J’ai préféré en parler comme je l’ai fait plutôt que de parler des carrés négatifs, parce que je trouve que le problème est plus intuitif comme je l’ai écrit.
  • Moi pas, parce qu'il impose plus de variables et que c'est un problème.

    Quelques remarques. D'abord, on n'a pas besoin des nombres réels pour faire des mesures dans la vraie vie puisque dans une mesure réelle on mesure soit une fraction (approximativement), soit un nombre décimal (qui est une fraction d'ailleurs). D'autre part, l'objection de la relation d'ordre compatible avec la multiplication me semble tout sauf intuitive. La multiplication de deux entiers négatifs n'a déjà pas de sens intuitif. La multiplication de deux nombres réels qui représentent des mesures n'a en général pas de sens intuitif non plus (le produit de deux longueurs ou d'un temps par une vitesse on peut discuter ; mais une longueur multipliée par une intensité électrique, je ne vois pas ce que ça représente). Alors la compatibilité de la relation d'ordre avec le produit...
  • Je rajoute au commentaire de Math Coss : pourquoi mesurer implique de pouvoir comparer ? Il y a bien des choses en physiques décrites par des nombres complexes, même si on ne peut pas les comparer (on compare souvent leurs modules).
  • A contrario, je trouve intéressante l'idée de montrer que l'idée intuitive de nombre n'est pas suffisante pour capturer la façon dont les mathématiques traitent les nombres.

    Éventuellement, je serais prêt à suivre un fil où l'on part de l'idée de dénombrement (nombres naturels), puis on passe à l'idée de mesure (nombres décimaux) avant d'idéaliser les mesures en les nombres réels (même si leur construction moderne est très récente, les développements décimaux illimités datent de bien plus vieux), puis on introduit de nouveaux nombres (complexes) pour pouvoir résoudre formellement des équations algébriques avant de s'apercevoir qu'ils sont commodes pour décrire des grandeurs physiques (intensité ou tension électrique dans un circuit soumis à un courant alternatif, fonction d'onde pour décrire la probabilité de présence d'un électron dans un atome d'hydrogène...). Il y aurait donc une espèce de tension entre la tentation d'introduire toujours plus d'ensembles avec des opérations qui ont de « bonnes » propriétés formelles et la nécessité de restreindre la notion de nombre à certains types d'objets – en général, je n'ai pas envie d'appeler une matrice $8\times8$ à coefficients réels un nombre, encore que dans certains cas...
  • Maxtimax a écrit:
    Je rajoute au commentaire de Math Coss : pourquoi mesurer implique de pouvoir comparer ? Il y a bien des choses en physiques décrites par des nombres complexes, même si on ne peut pas les comparer (on compare souvent leurs modules).
    Oui mais un nombre complexe n'est jamais qu'un couple de nombres réels appelés autrement...
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Et donc ? Un couple de nombres entiers naturels, cela ne fait pas naturellement un nombre (à moins de quotienter par ceci ou cela).
  • Certes mais on est un peu plus près de l'idée de résultat de mesure en l'abordant comme ça (et ça rend le lien avec la physique moins mystérieux. Les gens n'aiment pas trop mais l'un des buts des sciences est le désenchantement du monde).
    Les complexes au fond ne sont pas autre chose que l'expression intelligente de la géométrie analytique plane (une fois dissipée la magie apparente des découvertes de Cardan et de ses contemporains).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Bonsoir à tous,

    Merci pour vos réponses stimulantes.

    Math Coss, l'intuition est quelque chose de fluctuant, cela dépend des gens et des moments… Pour moi, la multiplication en mathématiques, dans le domaine des nombres réels, est quelque chose de relativement intuitif. C'est intuitif en raison de ma culture, bien entendu, pour un enfant, c'est plus difficile. Mais je pense que pour la plupart des gens, c'est relativement intuitif. Quand on fait intervenir les unités, c'est autre chose, mais le problème me semble extrinsèque: il vient de la science qui nous fait utiliser les unités en question. D'autre part, le problème des carrés négatifs ne m'a pas choqué dès le début quand j'ai étudié les nombres complexes au lycée. J'ai commencé à sentir qu'il y avait une bizarrerie quand j'ai compris que, comme je le disais, deux quantités positives multipliées entre elles donneront parfois un résultat plus petit que deux quantités positives plus petites multipliées entre elles.

    Maxtimax, je vois que vous répondez à Math Coss, mais je tiens à ajouter que, pour ma part, je n'ai pas parlé de mesure, qui est un concept un plus vague, mais d'exprimer une quantité ou une grandeur, ce qui suppose l'ordre: deux grandeurs étant données, soit elles sont les mêmes, soit l'une est plus grande que l'autre. Je trouve que dire que les nombres réels expriment des grandeurs ou des quantités, en première approche, fonctionne bien.

    J'ai hésité à construire mon petit paragraphe en commençant par le passage des entiers aux fractionnaires, etc., jusqu'aux complexes, mais j'ai pensé que, jusqu'aux complexes exclus, on peut se représenter le passage comme quelque chose de relativement naturel. On complète la droite des réels. Quel que soit le nombre réel que vous ajoutez, si bizarre soit-il, il vient en quelque sorte combler espace de la droite des réels qui sans lui serait vide, et il est toujours plus petit ou plus grand que n'importe quel autre nombre réel avec lequel on le compare. Si on a le sentiment que les nombres entiers ou décimaux suffisent pour exprimer les grandeurs, c'est juste notre imprécision qui nous masque les problèmes: il suffirait de dérouler un cercle et de le mesurer, avec une règle graduée en fractions de son rayon, avec une précision arbitraire (ce n'est bien sûr qu'une expérience de pensée), pour s'apercevoir que l'on a besoin d'autres nombres que les décimaux.

    Je crois que Math Coss et Foy font apercevoir une piste possible pour résoudre le problème: on pourrait dire que les «vrais» nombres sont les réels, et que les complexes ne sont qu'une certaine présentation qui permet de simplifier des calculs sur des couples de réels. Je suppose que d'autres pourraient contester et mener la discussion plus loin, ce qui serait très intéressant, mais je n'en demande pas tant…

    Mon but n'est pas de résoudre le problème de la nature des nombres, mais de montrer que quand on se pose la question «Mais, au fait, qu'est-ce que…?» à partir d'un concept apparemment trivial, que l'on a sous la main et que l'on manipule fréquemment avec un haut niveau de maîtrise, on peut arriver très vite à des surprises, à des problèmes, à l'observation du fait que la pensée est claire superficiellement mais nébuleuse dans ses fondements. Mon but est pédagogique. Je voudrais en rester à la position d'un bon et beau problème et surtout éviter de dire des choses fausses, comme celle que petit-o a aimablement corrigée, et je ne voudrais pas balancer l'expression «pas de relation d'ordre compatible avec la structure de corps» d'une façon inappropriée. Est-ce que c'est correct de dire que le fait que, avec 0<m<n<p<q, on peut avoir selon les cas soit mn>pq soit mn<pq, montre que la relation d'ordre doit être dite «non-compatible avec la structure de corps» du corps des complexes, ou bien faut-il en passer nécessairement par les carrés négatifs pour introduire correctement cette notion?

    Merci encore.
  • "deux grandeurs étant données, soit elles sont les mêmes, soit l'une est plus grande que l'autre" : ma remarque sur les mesures fonctionne aussi bien avec la notion de grandeur qu'avec celle de mesure.

    C'est correct de dire que s'il existe $m,n,p,q>0$ tels que $m<p, n<q$ et $mn>pq$, alors $<$ n'est pas compatible avec la structure de corps. Il n'est pas immédiat que s'il n'y a pas d'ordre compatible avec la structure de corps, alors tout ordre total vérifie ça une infinité de fois, même si c'est probablement vrai.

    Foys : moi je suis plus suspicieux du passage $\Q\to \R$ que du passage $\R\to \C$ (mais c'est peut-être parce que je sais que, comme tu dis $\C$ ne fait "qu'" encoder la géométrie analytique plane.
  • Maxtimax a écrit:
    Foys : moi je suis plus suspicieux du passage $\Q \to \R$ que du passage $\R \to \C$
    Je suis bien d'accord! $\C$ est quasi gratuit une fois qu'on a $\R$, et $\R$ est très lourd à mettre en place quand on n'a rien.
    $(\R,+)$ peut être vu comme le groupe des différences de $(\R_+,+)$, qui est lui-même la solution satisfaisant un certain cahier des charges (i.e. l'objet final d'une catégorie idoine). J'en parlais ici:
    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1645584,1648414#msg-1648414
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Foys : je ne connaissais pas cette caractérisation de $\R_+$, j'y réfléchirai mais c'est super intéressant, merci pour le lien !
  • Je suis assez d'accord avec l'idée que deux nombres (positifs) doivent être comparables et puissent être additionnés de manière commutative et associative. La multiplication se construit alors DEDUCTIVEMENT.

    Ce que j'appelle souvent "le corps des grandeurs du monde", n'est pas le corps des réels (qui lui pour le coup est bien le corps "des nombres" au sens "attendu" selon moi).

    Un nombre complexe est une grandeur comme une autre.

    A noter qu'il y a des théorèmes (donc obtenus déductivement) célèbres dans la littérature qui encadrent ce qu'on peut attendre Et des nombres et des grandeurs.

    1/ Le corps des grandeurs du monde n'est pas normable (Gelfand Mazur) ... sauf si on découvrait un jour un truc du genre $1kg = 8.1247...621 heure$

    2/ Il n'est pas de dimension finie à cause de la clôture algébrique de $\C$ (fait qu'il est alg clos).

    - Je trouve dommage de n'avoir pas plus de "dissert" ou "d'articles" qui tentent d'évaluer $3cm+2heures-8kg$

    - Il pourrait commencer du bout des lèvres à sembler que "ptet bin que 3secondes = un nombre réel fois $i$.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bonsoir,
    Un nombre complexe est une grandeur comme une autre.

    C’est vite dit. Des grandeurs qu’on ne peut pas comparer entre elles, c’est un paradoxe. Certes, on ne peut pas trop comparer 8 heures et 3 kilogrammes. Mais c’est à cause de l’unite, qui est la détermination extrinsèque qui s’ajoute à la grandeur et nous dit de quoi cette grandeur est la grandeur. Les pures grandeurs, 3 et 8, peuvent se comparer. Elles tirent tout leur sens de là. Je crois qu’il est légitime de dire que deux pures grandeurs soit sont les mêmes soit sont telles que l’une est plus grande que l’autre. Cela me semble assez solide, mais je suis ouvert à vos contre-arguments.

    Pardonnez-moi de revenir à une question triviale, pour laquelle j’aurais encore besoin de votre aide. À propos de la relation d’ordre compatible avec la structure de corps, la condition se rapprochant de ce que j’ai écrit, que je lis dans les diverses sources, est que les produits de nombres positifs doivent être positifs (je note cette proposition P). Il n’est pas directement question du fait que avec 0<m<p et 0<n<q on doive avoir mn<pq, qui est au premier abord une proposition plus générale (je note cette proposition Q).En effet, au premier abord, on peut concevoir non(Q) sans avoir non(P), dans le cas où, avec 0<m<p et 0<n<q, on aurait 0<pq<mn. Il est vrai que non(P) implique non(Q). Mais pour que la rédaction de mon petit paragraphe soit correcte, il faut que non(Q) implique non(P), puisque j’ai juste parlé de l’ordre des produits mais pas de leurs signes, et que ce qui fait que la relation d’ordre n’est pas compatible avec la structure de corps est que des produits de nombres positifs puissent être négatifs. Pourtant, Maxtimax a dit que ce que j’avais écrit sur ce point était correct:
    C’est correct de dire que s’il existe m,n,p,q>0 tels que m<p n<q et mn>pq, alors < n’est pas compatible avec la structure de corps.
    Je suis content que cela fonctionne mais je ne comprends pas pourquoi. Est-ce que c’est parce non(P) et non(Q) sont équivalents?

    J’espere ne pas vous avoir trop embrouillés, et que ma question est intelligible?

    Merci encore!
  • "C'est un paradoxe", "on doit pouvoir comparer" : qui a décrété ça ? Je ne suis pas d'accord; et il n'y a pas à donner de contre-argument : c'est toi qui affirme quelque chose sans argument là. Il n'est même pas vrai, constructivement (même si c'est une autre question mais c'est pour donner une idée) que deux nombres réels sont égaux ou l'un est strictement plus grand que l'autre.

    Pour ta deuxième question, je crois que tu t'es embrouillé un tant soit peu.

    Q="Pour tous m,n,p,q> 0, si m<p, n<q , alors mn<pq" est une conséquence de R=" < est compatible avec la structure de corps", i.e. R implique Q. Moi ce que j'ai dit c'est "non Q implique non R", qui est une conséquence bien connue de "R implique Q", rien de plus
  • Bonjour,

    J’ai dû mal poser ma question. Je vais essayer de le faire correctement:

    Premièrement, selon ce que j’ai lu, on dit que la relation d'ordre < est compatible avec la structure de corps de K si les deux conditions suivantes sont réunies.
    1. Le groupe additif (K,+) est un groupe ordonné par la relation d'ordre < (c'est-à-dire que celle-ci est compatible avec l'addition). (Appelons cela la proposition A.)
    2. On a, pour tous éléments x et y du corps tels que x > 0 et y > 0, l'inégalité xy > 0 (la relation d'ordre est compatible avec la multiplication). (Appelons cela la proposition B.)

    Deuxièmement, Maxtimax a dit qu’il est correct de dire que s’il existe m,n,p,q>0, avec m<p et n<q, tels que mn>pq (appelons cela la proposition C), alors la relation d’ordre n’est pas compatible avec la structure de corps.

    Je crois donc comprendre que (A et B) implique non(C). Mais n’étant pas assez compétent je ne vois pas comment on passe de (A et B) à non(C), et j’aimerais bien savoir cela.

    J’espère avoir été clair…

    Merci!
  • Ah pardon je n'avais pas compris que ce passage là était le problème; d'accord, voilà une preuve : Je ne réécris pas les hypothèses, en espérant qu'elles sont claires. $pq-mn = (p-m)q+m(q-n)$, $p-m>0$ par hypothèse (et "proposition A"), $q>0$ par hypothèse, donc $(p-m)q>0$ (ta "proposition B"). De même $m(q-n)>0$.

    Donc (par ta "proposition A") $p(m-q)+m(q-n) >0$, soit $pq-mn>0$, ou encore ("proposition A") $pq>mn$, ce qui impose "non $mn>pq$"
  • Super, merci beaucoup!
  • Bonjour,
    En math sup, lorsqu'au début de l'année fût défini les relations binaires, équivalence,... je cherchais une représentation de la notion de classe d'équivalente... Je gardais cela en tête, et un jour, le nombre m'apparaissait comme une classe d'équivalence.

    Mentalement, regarde autour de toi et :
    - Si tu n'as aucune Ferrari, aucune Rolex, ... : trace un lien virtuel entre ces objets
    - Si tu as une TV, un canapé , une radio,etc... : trace un lien entre ces objets
    - Si tu as 2 téléphones, 2 télécommandes, ... : trace un lien entre ces objets
    - Si tu as 3 plantes, 3 cannettes de bières vides, 3 livres de math, ... : trace un lien entre ces objets
    -....

    Il conviendra de vérifier que nous avons une relation binaire, réflexive, symétrique, et transitive.

    La notion de nombre peut ainsi être vu comme une classe d'équivalence de cette relation. : Je trouve cela très intuitif...
    Bien sûr, on remarquera que ma relation ainsi définie présuppose le nombre pour définir le nombre, mais on peut très bien s'affranchir de cela, en rendant le texte un peu plus verbeux...

    S.O.
  • Bonjour Steve-O.

    Effectivement, le nombre entier naturel est bien une classe d'équivalence pour la relation d'équipotence des ensembles finis (relation "avoir le même cardinal'). On la généralise ensuite aux ensembles infinis ("nombres ordinaux cardinaux"). Puis Indépendamment, on peut construire par des classes d'équivalence les entiers relatifs, les rationnels, les réels et les complexes.

    Cordialement.
  • gerard0 a écrit:
    On la généralise ensuite aux ensembles infinis ("nombres ordinaux").
    Ce sont les cardinaux qui classent les ensembles à équipotence près.
    Les ordinaux quant à eux classent les ensembles bien ordonnés à isomorphisme (i.e. bijection croissante dont la réciproque est croissante) près.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Bonjour Gerard0
    Merci pour toutes ces précisions !

    Je voyais les ordinaux comme un ensemble de tous ses prédécesseurs. Mais les voir aussi comme une classe d'équivalence ne me perturbe pas du tout.
    Cordialement,
    S.O.
  • Désolé pour le mélange ! C'est bien "cardinaux" et je rectifie. Ce qui m'inquiète pour mon cerveau c'est que j'avais bien pensé "la généralisation ordinaux n'est pas la bonne, ce sont les cardinaux" et que j'ai quand même dérapé !

    Pour Steve-O : les ordinaux sont bien des classes d'équivalences, mais pas de simples ensembles, d'ensembles bien ordonnés. La notion de classe d'équivalence permet de définir un bon nombre de notions mathématiques.

    Cordialement.
  • @ Steve-O : un nombre naturel est ce qui reste d'un ensemble fini quand on fait abstraction de la nature de ses éléments. C'était Cantor qui disait cela et on sait où ces considérations l'ont amené.

    Franchement je crois que dans tous ces débats sur la nature des nombre naturels c'était Kronecker qui avait vu juste. Les nombres entiers ont été crées par Dieu, tout le reste des mathématiques est l'œuvre de l'Homme.
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