L'implication et la déduction

Bonsoir les Matheux, j'ai une question sur ce que concerne les implications dont je n'ai pas bien compris le truc de passer de $(P\Rightarrow Q)$ à ($P$ est une condition suffisante pour que $Q$ s'atteindre ou ( si $P$ alors $Q$) ).
Considérons l'implication suivante : $x<0\Rightarrow x+1<1$ ; bien sûr elle est vraie ; et on a le droit de dire que la proposition $x<0$ est une condition suffisante pour que $x+1<0$ ou ($x+1<0$ est conclusion de l'hypothèse $x<0$ ) (jusqu'à ici tout va bien et j'ai bien compris).
Mais pour le cas $\sqrt{2}\not \in\mathbb{Q} \Rightarrow 1\neq 0$ peut-on dire que si $\sqrt{2}\not \in\mathbb{Q}$ alors $1\neq 0$, si oui comment on peut l'admettre car sa considération veut dire que $1\neq 0$ est une conclusion de l'hypothèse $\sqrt{2} \not\in\mathbb{Q} $.

Réponses

  • Cette histoire de "condition suffisante" ne doit pas s'interpréter comme une sorte de causalité physique, du style "dire $P \Rightarrow Q$ cela veut dire que la raison qui fait que $Q$, c'est $P$" ou je ne sais quelle autre fantaisie. Beaucoup de personnes ont du mal à concilier leur intuition avec le sens mathématique réel de $\Rightarrow$.

    Si $P$ et $Q$ sont des phrases, alors la phrase $P\Rightarrow Q$ est vraie
    - si $P$ est vraie et $Q$ est vraie,
    - si $P$ est fausse,

    et elle est fausse si $P$ est vraie et $Q$ est fausse.

    Il n'y a rien à essayer de comprendre. Dans ton exemple, $\sqrt{2} \not \in \mathbb{Q}$ est vraie, $1\not = 0$ est vraie, et donc $\sqrt{2} \not \in \mathbb{Q} \Rightarrow 1\not = 0$ est vraie. C'est tout.
  • Merci pour ta réponse. je suis d'accord avec toi mais dans la plupart des définitions enseignées concernant l'implication. On dit que $P\Rightarrow Q$ se lisant " Si P alors Q" d'où la déduction dont je parle. si on admet cette définition, il faut qu'elle sois vraie pour toute implication vraie, et pas pour quelques une.
    ( En fait les maths alors )
  • @Pourtos : tu te pourris la vie à essayer d'introduire une notion de causalité qui n'a rien à faire en mathématiques. Le connecteur "implique" n'est rien d'autre que ce que t'a dit Georges.
    Je développerai plus tard
  • @ pourtos : le "si, alors" en français a plusieurs connotations. Une connotation possible est celle d'exprimer un lien de causalité entre les deux propositions. C'est tout à fait légitime dans le langage courant MAIS PAS DANS LE CONTEXTE MATHEMATIQUE. En maths, le "si, alors" n'est que la traduction en langage non formalisé de l'implication logique. Et l'implication logique est une fonction propositionnelle qui ne traduit aucun lien de causalité. C'est une fonction qui prend deux arguments (l'antécéndent et le conséquent) et donne une valeur vraie ou fausse. Des fois il serait plus clair d'utiliser la notation préfixe pour =>, =>(p, q) au lieu de p=>q pour bien mettre en évidence qu'il s'agit d'une fonction dont la valeur est complèment determinée par les valeurs de verité de la proposition antécédente et de la proposition conséquente.

    =>(V, V) = V
    =>(F, F) = V
    =>(F, V) = V
    =>(V, F) = F
  • Je ressors l'exercice classique.

    Quatre cartes sont posées sur une table. Chaque carte porte une lettre sur une face et un nombre sur l'autre face. Les faces visibles des cartes portent B,5,12,U.
    Combien de cartes au minimum, et lesquelles, faut-il retourner pour vérifier l'assertion :
    "Pour toute carte sur la table, si la face lettre de cette carte porte une voyelle, alors sa face nombre porte un nombre pair."

    Peut-on pour autant parler de relation de cause à effet ?
  • Merci pour ta réponse. je suis tout à fait d'accord avec les énoncées qui définit l'implication $(R\Rightarrow Q)$ comme un connecteur logique ou une fonction de $P^2$ vers $P$. ma question se tombe sur la définition que considère $R$ une hypothèse et $Q$ une conclusion, (Pour des cas c est bien) mais pour quelque cas je n'arrive pas à comprendre qui ce que ce passe. :-) :-)
  • Comment démontre-t-on une implication $P\Rightarrow Q$, disons sous un ensemble d'hypothèses $H$ ?
    On ajoute $P$ à notre ensemble d'hypothèses $H$ et on essaie de démontrer $Q$ sous l'ensemble d'hypothèses $H\cup\{P\}$. Si on y arrive, ça fournit une démonstration de $P\Rightarrow Q$ sous $H$ (c'est ce qu'on appelle parfois le déchargement d'hypothèse, on "décharge" l'hypothèse $P$ dans la démonstration de $Q$ pour avoir une démonstration de $P\Rightarrow Q$.
    Bon maintenant, personne ne nous oblige à utiliser effectivement l'hypothèse $P$ dans la démonstration de $Q$ sous $H\cup\{P\}$.
    C'est le cas par exemple si $P$ est $\sqrt2\not\in \mathbb Q$ et $Q$ est $0\neq 1$. Même si tu n'utilises pas l'hypothèse $\sqrt2\not\in \mathbb Q$ dans ta démonstration de $0\neq 1$, tu n'en a pas moins une démonstration de $\sqrt2\not\in \mathbb Q\implies 0\neq 1$.

    Par ailleurs tu peux faire une démonstration de $0\neq 1$ qui utilise l'hypothèse $\sqrt2\not\in \mathbb Q$ :
    Si $0=1$ alors on a $1=2$ en ajoutant $1$. Donc $2=1^2$ et $\sqrt2=1\in \mathbb Q$. Mais ceci est impossible puisqu'on a supposé $\sqrt2\not\in \mathbb Q$. Par conséquent $0\neq1$.
    Par déchargement d'hypothèse, on a une démonstration de $\sqrt2\not\in \mathbb Q\implies 0\neq 1$.
  • Un grand merci GaBuZoMeu :-). Je crois que j'arrive à comprendre (un peu). ce que je vois que lorsque on dit que $Q$ est une conclusion de l'hypothèse $P$ veut dire que $Q$ est une conclusion d'un système d'hypothèses contenant les axiomes les postulats et peut contenir la vérité de la proposition (hypothèse) $P$ mais pas nécessairement.
  • @pourtos de mon téléphone

    Vérifie si tu es d'accord que :

    (Si A et B alors C) = (si A alors si B alors C)

    Prends ton temps et considère = comme une abréviation de "a le même sens que"

    Si tu es d'accord alors prends le cas particulier C:=A et demande toi pourquoi, subitement tu commencerais à douter.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • merci pour la réponse. je n'arrive pas à comprendre bien ton idée. mais pour moi c $A=C$ ( si $ A$ alors si $B$ alors $A$ ) est vraie pour toute proposition $B$ qui n'annule pas la vérité de $A$.
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