La (non)réforme des maths modernes

Je reprends dans fondements et logique la question de Georges (dont j'ignore en fait l'âge, mais je crois qu'il est jeune.
Georges Abitbol a écrit:
1) Quel était le programme ?
2) Pour quelles raisons officielles/officieuses cet enseignement a disparu ?
3) A-t-on des statistiques sur les performances des élèves ? Comparables à des statistiques d'aujourd'hui ?
4) Fut-ce un échec, une réussite ? Quelles en sont, à votre avis, les causes ?
5) J'ai cru lire que les enseignantes et enseignants n'avaient pas reçu de formation spécifique. Est-ce vrai ?

La réponse à (2) est très simple : cette réforme n'a jamais eu lieu, et n'a donc en un certain sens pas disparue, puisque n'est jamais apparue.

Pour les mêmes raisons, il n'y a pas de réponses "sérieuses" à (4), ni en un certain sens à (3).

(5) Tu touches très exactement le point-clé de sa non apparition, et les causes du blocage qu'il y a eu, tu n'imagines pas à quel point.


En très résumé, voici ce qu'il s'est passé.

1/ A la suite de l'écriture des traités Bourbaki, et de progrès divers et variés de la prise de conscience que la production finale d'un texte mathématique réussi et archivable dans les banques de l'académie des sciences, il a été tenté, pour des raisons que j'ignore de l'implémenter trop vite et trop violemment dans l'enseignement.

2.1/ Pour comprendre cette erreur de tentative (il n'y a pas eu d'erreur d'opération puisque cette réforme n'a finalement pas eu lieu), il faut avoir vécu à cette époque : une population mondiale moins élevée, des téléphones fixes à fils sans touche où il fallait s'esquinter le doigt pour faire un numéro, pas d'Europe, des citroën DS poussives pour promener les hommes politiques, les tous débuts de la télé en noir et blanc, etc... Pas d'ordinateurs au sens où on l'entend aujourd'hui, etc.

2.2/ À côté de ça, une approche de la science, et en particulier des maths, qui progressait dans un sens raisonnable, avec des "vieilles biques" qui faisaient des maths comme de la physique, dont les preuves n'en étaient pas, mais qui travaillaient très consciencieusement à bien disposer leurs textes, de sorte que les maths, enseignées déductivement quand-même n'avaient d'intuitives et poétiques (autrement dit non mathématiques) que les composants élémentaires qui à l'époque étaient "des gros morceaux de textes" et des usines à gaz de règles déductives (on retrouve ces maladresses aujourd'hui, par exemple dans l'incapacité des profs de prépas à faire de la logique et dont les preuves sont engoncées, avec une multitude de règles indigentes diverses et variées (raisonnements par cas, multiples noms pour des récurrence, vocabulaire snob (hérédité, initialisation, réciproque, etc), des fautes de vocabulaire ($(u_n)$ à la place de $u$, avec le $*_{n\in \N}$ oublié par flemme, etc). À l'époque ces défauts étaient le fait d'enseignants de sixième.

3/ De son côté Bourbaki avait depuis pas mal de décennies ramené les textes finaux et les règles finales à la seule consistant à remplacer une suite de caractères par une autre, via l'hypothèse qu'elles sont égales (par exemple dire $1254541fgdrs = RR541fgdrs $ sous l'hypothèse $1254 = RR$)

4/ Les MM ont alors été le projet d'éliminer ce qui était considéré comme un ésotérisme non formel et réservé aux bourgeois par un jeu accessible à tous (pour ses règles), où il deviendrait juste une affaire d'effort d'acquérir (mais pas de "délit d'initié")

5/ La réaction en contre fut terrible pour plusieurs raisons.

5.1/ Comme tu l'as remarqué, il y a eu le fait que les enseignants, bien qu'ils avaient un meilleur niveau qu'aujourd'hui, n'étaient pas formés aux maths (ou plus précisément à cette résolution atomique du langage, ils géraient même pas des molécules, mais carrément des organes entiers qu'ils assemblaient "par cœur" en prenant des grands airs).

5.2/ Autrement dit, c'est un peu comme si aujourd'hui, on "humiliait" les profs de SVT en leur demandant de faire tout leur enseignement en termes d'atomes et d'électrons (au titre que les organes sont des macro-structures composées d'atomes), et qu'on les invectivait quand ils déclarent ne pas savoir le faire et ne pas être chimistes.

5.3/ Des mécanismes de vanités (ultra boursouflées dans l'enseignement, pour ce qui concerne ses ressources humaines) se sont braquées immédiatement. Plutôt que dire "je ne sais pas faire", la plupart ont dit "nos élèves ne comprendraient pas". Tu as donc eu un dialogue de sourds au titre du fait que les enseignants ne souhaitaient pas se considérer tout à coup comme découvrant, à égalité avec leurs élèves, et non "au dessus d'eux" que les petits algos de simples remplacements de chaînes de caractères SUFFISAIENT à produire la totalité des maths, et qu'il y avait absence de transcendance intuitive.

5.4/ Il est important de bien comprendre que ce n'était pas une position philosophique et pas un désir de transcendance philosophique, mais une histoire (je suis neutre) de "vanités-orgueils". De tout temps (et c'est plus que jamais en vigueur en 2019 par exemple), une partie du monde (qui se veut + ou - pratiquante de maths usuelles) revendique une supériorité DE FOND sur ses apprentis non matheux. C'est ce qui provoque le fait que $99\%$ de l'enseignement secondaire usuel voit des "dits enseignants= maîtres" expliquer des évidences physiques que tout le monde comprend à des élèves "réputés ou plus précisément ACCUSES" d'être déficients en ne les comprenant pas.

5.5/ Cette stratégie psychologique de domination permet d'allumer des contre-feux, en passant sous silence que le seul problème est celui du langage. (N'importe quel être humain comprend parfaitement dès la naissance les réalités de fond maths jusqu'à L2 en gros, mais ne sait pas les dire et ne connaît pas la langue dans laquelle on les exprime)

6/ Cette réforme, donc, ou plutôt ce projet de réforme, qui expropriait les bourgeois de leur monopôle à l'accès aux maths et aux sciences, en abattant le dogme (faux) que sur le fond elles sont dures à comprendre, mais reloge l'affaire au niveau linguistique et règle du jeu ne pouvait que rencontrer toutes les hostilités.

7/ Elle n'a donc jamais eu lieu (si ce n'est une vague tentative de quelques années, boycottée, d'après les infos que j'ai par 80% des enseignants de l'époque de toute façon. Elle a cependant des effets indirects.

8/ Les moulinets de bras à l'époque honnêtes et courageux des "physiciens" qui enseignaient les maths se sont retrouvés quelques années délégitimées. Le retour a donc été extrêmement violent et sévère, car s'est en plus retrouvé coïncider avec les années Mitterrand (ou le yaka, les charlatanismes et autres lubies se sont retrouvées instaurées quasiment par le législateur).

8.1/ Dans le monde économique, c'est ce qu'on a appelé "les nouveaux riches" (accusation formulée par la droite contre la période mittérrandiste qu'elle accusait d'avoir non pas atténué le capitalisme, mais l'avoir déplacé de gens débrouillards et entrepreneurs libéraux, vers des castes de parleurs sans fond, mais PAYÉS CHER pour produire des discours vides et snobs, en gros, d'avoir spolié le peuple français pour donner les clés du pouvoir au 75005, au détriment du 75016)

8.2/ Dans le monde pédago, c'était l'avènement de tous les gens promis au chômage car incapables de faire de la recherche qui se retrouvaient payés pour produire des tissus vides de "sciences de l'éducation" (qui n'ont évidemment jamais rien produit et ne sont pas une science comme chacun sait).

8.3/ Et depuis, contrairement à avant, car maintenant se sentent menacés de démasquage, une forte résistance des "pseudo-matheux de l'intuitif qui se battent pour rester considérés comme "comprenant mieux les maths" que leurs élèves, avec dans cette bataille des effets délétères devenus célèbres et connus de tous que sont :

8.3.1/ interdiction de toute logique dans l'enseignement ;
8.3.2/ interdiction des démonstrations ;
8.3.3/ moulinet de bras et intuitifs à qui mieux mieux (ceci n'étant pas pour se faire comprendre, mais pour maintenir l'enfant dans l'ignorance, dans une dépendance au prof, en bref, pour maintenir l'idée que même en sciences il y a des "érudits") ;

8.3.4/ et, comme tu sais, organisation massive d'une escroquerie (CDAL) depuis 2005 environ, pour traficoter les thermomètres afin de ne pas être démasqués.

9/ Donc oui, en un certain sens, cette période de non réforme a eu des conséquences : celle d'alerter des gens honnêtes, avec un déficit de compétences, qu'ils courraient un risque d'être accusés d'être obsolètes, et de générer un réflexe de défense qui a produit chez leurs héritiers intellectuels le gène de l'escroquerie. Mais de réformes des maths modernes, il n'y a jamais eu.

10/ Aujourd'hui, les escrocs se protègent en assurant leur propre auto-évaluations. Ce sont des bons profs qui font dire aux seuls 50% des élèves de seconde de France, quand on leur demande s'ils savent ce qu'est une translation, que c'est AVANT TOUT un glissement.
Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi

Réponses

  • Merci pour ton exposé, très intéressant de voir cela avec ton recul.

    J'ai regardé la vidéo ça met très mal à l'aise de voir ce que l'enseignement secondaire est devenu.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @xax : oui, tu as raison, l'exposé de Christophe est très intéressant et exhaustif.
    Je n'ai pas regardé la vidéo (manque de temps), mais je suis assez bien placé pour savoir ce que l'enseignement secondaire est devenu.

    @Christophe : si tu permets je vais en rajouter une couche, car, comme je suis "un peu plus vieux que toi" (euphémisme), j'ai vécu la pseudo-réforme "en live".
    Je suis entré en 6ème en septembre 68, c'était un bordel assez innommable. La rentrée a eu lieu le 27 septembre (au lieu du 15 habituellement à l'époque), et au début il nous manquait la moitié des profs. La prof de math a dû arriver fin octobre, pendant 2 mois elle nous a fait des maths "tradis" : pourcentages, proportionnalité, aire d'un triangle, d'un disque etc. Puis, juste avant les vacances de Noël elle nous a annoncé qu'à partir de la rentrée on ne ferait plus que des maths modernes. Nous, un peu angoissés : "M'dame, c'est quoi c'huistiole ?". Pas de réponse précise, j'ai compris longtemps après pourquoi : elle devait être en pleine formation sur la question, et ne dominait pas encore suffisamment le sujet pour pouvoir donner une réponse satisfaisante.
    A la rentrée elle a commencé à dessiner des patates et à employer des mots bizarres : ensembles, relations, applications etc. Moi j'aimais bien, mes potes non.
    Pour la construction des entiers relatifs il a fallu qu'on se pointe avec un jeu de cartes, et on fabriquait des couples avec une carte noire et une carte rouge. Les rouges gagnaient, les noires perdaient, et après on dressait des bilans, et on comparait nos bilans respectifs... donc classe d'équivalence sans le dire.
    En 4ème on a vu les relations d'équivalence et la fameuse notation E/R, qui à l'époque m'a laissé de marbre. Ensuite le prof nous a expliqué que la fraction 3/4 était égale à la classe d'équivalence du couple (3,4) pour la relation "produit des extrêmes = produit des moyens". C'est là que j'ai commencé à avoir des problèmes de digestion : quand je bouffais 3/4 d'une part de gâteau j'avais l'impression d'avaler une infinité de trucs.
    Bon bref, j'ai survécu à tout ça, mais ce n'est qu'en sup que j'ai vraiment compris les classes d'équivalence : tu mets tous les trucs qui se ressemblent dans le même paxif, et tu t'intéresses à l'ensemble des paxifs ainsi obtenus. Et ce qui fait marcher l'affaire c'est qu'un même truc ne peut pas se trouver dans 2 paxifs différents.
    Plus tard (en 81 je crois), j'ai appris que la seconde C allait devenir seconde indifférenciée, et que la 1ère C allait devenir 1ère S. C'était le début de la fin.
    Quand j'ai fait mon stage en Terminale C en 86, des rudiments d'algèbre linéaire étaient au programme de la classe, mais pas de l'examen. C'était la suite du début de la fin.
    En 95 la Terminale C est devenue Terminale S. C'était la fin du début de la fin.
    Quand j'ai quitté le lycée en 2012, l'intégration par parties a disparu du programme de TS. Un pote universitaire m'a dit que j'allais échapper au pire : erreur grave, puisque je dois maintenant enseigner l'IPP en 1ère année d'IUT.

    Christophe a raison : la réforme n'a jamais vraiment eu lieu. Tout juste a-t-elle réussi à paupériser l'enseignement des maths jusqu'au trognon (toutes tendances confondues, droite, gauche, centre etc).
  • On est quand même dans l'embarras avec les vecteurs dans le secondaire.

    Au collège on parle de translation comme transformation, la décrire par commodité avec un vecteur, mais pas leur expliquer vecteur.

    Aussi, en seconde si j'introduis vecteurs directement dans le repère, faut leur définir les coordonnées, pour cela je dois reconnaître que vecteur égaux forment parallélogramme et ont mêmes coordonnées pour dire que les coordonnées du vecteur $\vec{AB}$ sont celles du point $M$ tel que $ABMO$ est un parallélogramme, pour ensuite déduire que l'égalité reste vraie si je change de repère.
    Je ne leur ai pas fait l'addition et la multiplication, mais j'aimerai bien leur balancer les définitions avec les coordonnées dès le départ, puis l'interpréter géométriquement.


    J'ai eu un problème similaire en 1ère S l'année dernière (je n'ai plus de 1ère), je brassais du vent pour expliquer angles orientés pour ramener les vecteurs à l'origine. J'avais tellement marre que pour le chapitre produit scalaire, j'ai pris dès le départ un repère orthonormé, posé la définition, démontré la bilinéarité, puis la relation triangulaire pour leur dire c'est indépendant du repère.
  • @Martial la vidéo est très courte, elle montre juste un enseignant d'aujourd'hui qui explique la translation avec les mains d'une manière dont même un physicien aurait honte.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Ce n'est pas un cours, c'est une vidéo de 2 minutes.
  • @zenxbear tu illustres bien ce qu'est la perte de cohérence des programmes et les difficultés pour enseigner dans ces conditions.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Dans cette vidéo : le mot définition n'est pas ce qu'il devrait être.
    On pourrait le remplacer éventuellement par "propriété" (ou "théorème" pour ne pas fâcher Christophe ;-) ).
  • @les gars les filles : je suis un peu largué par rapport aux programmes du secondaire.
    C'est quand qu'on apprend le mot "translation" ? En 3ème ?
    Et c'est quoi la "définition" : un truc qui glisse, c'est ça ?
  • en 4ième.

    repères annuel du cycle 4
    Les élèves sont amenés à transformer (à la main ou à l’aide d’un logiciel) une figure par translation. Ils identifient des translations dans des frises ou des pavages ; le lien est alors fait entre translation et parallélogramme.
    La définition ponctuelle d’une translation ne figure pas au programme. Toutefois, par commodité, la translation transformant le point A en le point B pourra être nommée « translation de vecteur $\vec{AB}$ », mais aucune connaissance n’est attendue sur l’objet « vecteur ».

    Je l'ai fait avec les 4ième 2h avant Noël. Je leur ai montré une vidéo d'Yvan Monka, et puis leur ai demandé de faire quelques translations. Dans le cours à trou, il fallait écrire ABDC est un parallélogramme. C'est 2 pages, et pis c'est tout.
  • En effet.
    Je pense qu’il faut définir avec les parallélogrammes (en 3e) (déjà dit dans une autre discussion où la plupart disent préférer les diagonales de même milieu) et tous les sous-cas.
    Puis avec les diagonales de même milieu (en 2nde).

    Pour les rotations j’ai un truc sous la main mais c’est compliqué (ou pas)

    Aussi, pour les homothéties on a une mention du type « pas de définition ponctuelle ».
    Si l’on obéit à cela, alors on ne sait pas ce que c’est.

    Rappelons que tout ça vient de revenir depuis 2016.
    Les transformations avaient toutes disparues sauf les symétries axiales (6e) et centrales (5e).

    Retour :
    Ne pourrait-on pas définir "translation" par "composée de deux symétries axiales d’axes parallèles" ?
    Puis pour les rotations, composée de deux symétries d’axes sécants. ?
    N'est-ce que théorique et inutile ?
    (Quitte à ouvrir une autre discussion)
  • christophe c a écrit:
    La réponse à (2) est très simple : cette réforme n'a jamais eu lieu, et n'a donc en un certain sens pas disparue, puisque n'est jamais apparue.
    En général c'est ce qu'on appelle un mensonge.
    Bien sur on peut aussi le mettre sur le compte d'une ignorance totale de l'histoire.

    Mais c'est presque pareil.
  • @Dom : "Rappelons que tout ça vient de revenir depuis 2016.
    Les transformations avaient toutes disparues sauf les symétries axiales (6e) et centrales (5e)."

    C'est ça qui me manquait.
    Franchement, vu ce qu'on en fait on aurait pu les laisser dans l'oubli, lol.
  • @verdurin : "En général c'est ce qu'on appelle un mensonge."

    Je n'ai pas bien compris de quoi tu causes.
    Si c'est de la soi-disant réforme dont tu parles, ce n'est pas un mensonge mais une immense arnaque.
    Si c'est les propos de Christophe que tu qualifies de mensonge, là je ne suis pas d'accord avec toi.
    Il faut que tu précises...
  • Bonsoir,

    Ce sont les propos de CC qui sont un mensonge, c'est assez évident.

    J'ai moi-même vécu à l'époque cette réforme, ce que j'ai vu en seconde n'a rien à voir avec ce que j'ai enseigné en seconde, et d'après le théorème du passage des douanes, ..............

    Cordialement,

    Rescassol
  • Martial,

    Oui, on n'en fait rien.

    Bon, je tente une explication, une "analyse" : je pense que l'on a monté l'école primaire au collège avec les discussions du "on voit que" sans ne jamais rien démontrer.
    En gros, je me dis qu'on "montre des choses", qu'on met des noms dessus, comme le "rectangle" en primaire, les "parallèles", etc.
    Puis qu'on tente d'établir des définitions au lycée...

    Tout cela est bien creux.
  • Bonsoir,

    Cf. ceci.

    Cordialement,

    Titi
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • @martial
    il y a eu une réforme que l'on a appelé « réforme des maths modernes ».
    Je l'ai vécu.

    Dire qu'elle n'a pas existé est un mensonge.

    Je ne vois pas quoi dire de plus.
  • Bonsoir,

    CC est ce qu'on appelle un révisionniste.

    Cordialement,

    Rescassol
  • @Rescassol essaye d'être un peu au niveau, ni Fdp ni Gérard ne vont intervenir ce n'est pas la peine de te croire obliger de les remplacer.

    Tiens je te donne l'exemple du genre de truc qu'il faudrait écrire si tu n'es pas d'accord : Christophe dans 1) ne parvient pas à déterminer l’intentionnalité qui a présidé à la réforme, et il l'expose sans fard : "il a été tenté, pour des raisons que j'ignore de l'implémenter trop vite et trop violemment dans l'enseignement". Il se trouve que je ne suis pas d'accord dans sa manière d'exposer les choses, surtout sans avoir bien cerné ce point. J'ai également quelques doutes quant à l'hypothèse purement bourbakiste dans la mesure où un professeur connu pour avoir rénové l'enseignement supérieur après guerre (la 2ème), Gustave Choquet, était très critique quant à la valeur didactique du bourbakisme tout en ayant fait part d'une nécessaire réforme du secondaire pour le mettre en cohérence avec le renouvellement des programmes du supérieur.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @xax.
    Il me semblerait utile, pour toi, d'apprendre à lire.

    Mais contre la bêtise les dieux eux mêmes luttent en vain.
  • Bonne nuit,
    Xax a écrit:
    @Rescassol essaye d'être un peu au niveau, ni Fdp ni Gérard ne vont intervenir ce n'est pas la peine de te croire obliger de les remplacer.

    Je ne me sens obligé de rien, à part de dire ce que j'ai envie de dire, que ça te plaise ou non.

    Cordialement,

    Rescassol
  • verdurin Rescassol vous vous synchronisez à la longue, comme ce que l'on observe dans les internats de jeunes filles.

    Mais bon en ce qui vous concerne le rapprochement est un peu osé. Le temps n'y fait rien à l'affaire.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Effectivement il y a bien eu une réforme dite des maths modernes. Ce n'est pas parcequ'elle a complètement foiré qu'elle n'existe pas.
  • Bonjour,
    j'ai lu l'article consacré à la réforme des mathématiques modernes sur Wikipédia.
    J'en ai profité, dans la foulée, pour lire la notice concernant André Warusfel ; très intéressante.
    Je me souviens avoir lu deux de ses livres, étant jeune, cela m'avait donné goût de la mathématique et j'ai aussi passé les Ipes.
    Bien cordialement.
    kolotoko
  • "menteur, révisionniste" rien que ça. :-D

    Lancé en plus par des mecs de plus de 60 ans qui m'ont parfaitement compris et savent très bien ce que j'ai voulu dire...

    Je le redis elle est bien parue au BO il y a bien eu quelques tempêtes dans verre d'eau quelques années mais comme quasiment personne (chez les profs) ne l'a appliquée faute de formation et de compétence...

    Par contre cette non réforme à généré en retour les mouvements anti MM terribles qui ont donné lieu à la disparition des maths à l'école et là ça a été violent: invasion de la pédagogie, du sens, de l'interaction (cours magistral mal vu) des activités de groupe, de l'intuitif, de la sacralisation de la mémoire, de la fin de la démonstration etc.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je n'ai pas connu les maths modernes, mais toutes les personnes que je connais et qui étaient scolarisés à cette époque semblent les avoir rencontrées. Elles devaient être toutes dans le seul établissement où elles ont été enseignées.

    Je peux tout à fait comprendre que les maths modernes aient plu à des matheux. Mais les autres ? A un moment, ça vous arrive d'y penser ?
  • Moi je suis neutre. Et j'y étais. La plupart des gens qui observent une miette de nuance croient voir un gros changement à l'oeuvre.

    Je le redis, son but était de dispenser les pauvres de l'ésotérisme bourgeois et initié (but affiché je ne l'invente pas) consistant à soit disant "comprendre transcendantalement" les maths en introduisant des démonstrations VALABLES et formelles et en définissant syntaxiquement les maths scolaires. L'erreur ayant consisté à réduire trop le nombre d'axiomes (ie using ensembles) à été assez accessoire et se serait probablement vite réglée.

    De plus AUCUNE REFORME ne peut être qualifiée avoir eu lieu quand elle n'a été que partiellement publiée et partiellement appliquée quelques années. Si elle avait eu lieu tu l'aurais vu, d'ailleurs, vu ton âge.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bah d'après ce que dit Martial, non.
  • Christophe,

    Tu as parfaitement compris aussi les reproches de Gérard et Rescassol.
    Tu avoues en disant « vous avez compris ce que j’ai voulu dire ».

    Tu jettes des propos avec des mots qui n'ont pas l’acception de tout le monde.
    C’est comme d’habitude.

    Utiliser son propre dictionnaire ne permet pas d’échanger.
    Ça me fait penser (de loin, je ne t’insulte pas) aux tracts syndicaux, quand ils renferment les caricatures (les codes).

    Je me lance : Cette réforme a eu lieu mais pas comme elle était annoncée et pas comme elle est aujourd’hui fantasmée.
    C’est meilleur ? Je suis candide dans ce débat. Je n’ai rien à avancer.

    Ce message n’est pas une attaque, tu as bien compris.

    Au plaisir.
  • @Dom Il ne faut quand même pas exagérer sur les difficultés à comprendre via un style certes particulier, mais assez transparent au bout de quelques lectures.

    Le premier point pose déjà problème, déjà pour avoir une idée précise des acteurs il faudrait aller voir sur les papelards de l'époque pour savoir qui a créé telles commissions, qui a décidé en amont etc. Les témoignages qui je suis en train de lire ne convergent pas vraiment. Contrairement à la démarche pédagogiste où la médiocrité des acteurs fait qu'elle est facile à suivre, il y avait à l'époque des personnalités de haut niveau impliquées et c'est quand même plus compliqué.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Mettons-nous à la place d’un quidam qui passerait par là.
    Que comprendrait-il ?

    Bon, cela dit je me fous pas mal de cette discussion.

    La question de Georges était par contre, de mon point de vue, intéressante.
  • @dom: pffff, tu passes une grande partie de tes interventions à retraduire en langue de bois des phrases expressives, en leur rajoutant les virgules ôtées.

    Ce faisant

    [large]tu joues le jeu "hypercritique" de Rescassol, Kioups et cie[/large].

    Ce n'est pas grave. Mais, toi-même, si tu veux avancer dans la quête de l'information, tu pourrais peut-être sortir de ce jeu qui t'est coutumier, à moins que tu penses avoir tout compris ce qui, parfois, malgré ta modestie, peut sembler émaner de tes propos se voulant équilibrés.

    Rappeler mes défauts NE SUFFIT PAS à argumenter et bien souvent risque de détruire plutôt ce que je dis que ce que dit telle ou telle opposition à ce que j'exprime. Bien évidemment que j'ai des défauts, mais les rappeler en toute circonstance ne me semble pas pertinent, surtout ici, où le sujet est simple, les intentions publiées (des promoteurs de la RMM), le ratage et l'arrêt immédiat après publication au BO connu de tous et le fait qu'elle n'a pu démarrer à cause de l'absence de compétence des enseignants de l'époque "en Boubakisme", lui aussi bien connu de tous.

    En outre, Bourbaki, dont le mérite est d'avoir été le premier à tenter la syntaxisation, a évidemment pêché par une très grosse usine à gaz inutile et s'est donc retrouvé attaqué inutilement dans ce mouvement.

    Les vanités blessées des enseignants de l'époque, les élèves qui ont peiné, etc, dans cette très courte période d'essai, et qui voient des MM partout alors que dès quelques années plus tard, la France s'est précipité vers le mode anti-MM, avec le crash que l'on sait comme conséquence directe 15ans après ne font pas des la RMM quelque chose qui a eu lieu. Par contre, c'est sûr il a fait bcp parlé.

    Encore une fois, si elle avait vraiment eu lieu, les gens ayant plus de 30ans aujourd'hui le sauraient et seraient capables de prouver sans peiner que $(a=b\ et\ b=c)\to (a=c)$ ou qu'il existe une unique suite $u$ telle que $\forall n: u_{n+1} = f(u_n,n)$. De même aucun prof de plus de 30ans aujourd'hui ne répondrait "oui" à $\forall f,x: f(x)=x^2\to f'(x)=2x$. Et je ne parle même pas de savoir répondre à $2\in \pi$, puisque la mode isomorphique est venue crypter les débats par un autre bout que celui de l'enseignement.

    Bref, l'atomicité voulue à l'époque aurait "au moins un peu" laissé des traces visibles, et on aurait des enseignants de maths et non des gens ayant appris par coeur comment simuler une vague culture physique et produisant des trucs approximatifs qu'ils appellent "démonstration"

    Ca ne les empêcherait pas de critiquer, mais ils auraient les compétences et pourraient parler des deux.

    Actuellement, ce que tu as, c'est que non seulement, même au delà de 40ans, les enseignants sont incapables de faire des maths et sont obligés à une simulation tremblante perpétuelle et donc se protègent avec une violence et une agressivité rare dès qu'ils se sentent en danger, et d'autre part, le "tout intuitif-vivant-dynamique-inductif" est continuellement mis à l'honneur pour justifier toutes les erreurs INVOLONTAIRES a posteriori des productions

    comme par exemple "quelle nature peut-on conjecturer pour une suite $u$ telle que $u_1=10; u_2=14;u_3=18$?"

    que tu trouveras par centaines d'occurrences dans les nouveaux sujets de bac, et leurs auteurs n'étaient ABSOLUMENT PAS CONSCIENTS en écrivant cette énormité fautive, qu'ils enfreignaient le rapport TV (ils croyaient sincèrement bien faire)

    Autrement dit, la RMM s'est illustrée en une chose: provoquer une installation de anti-RMM parmi les plus puissante de l'histoire, et laisser des traces anti-MM à tous les coins de rue. Si on considère qu'une réforme a eu lieu, parce qu'avant même de s'installer pérennement, elle a fait émergé son opposé exact comme réforme factuelle et durable, alors, oui, et seulement dans ce cas, tu peux dire qu'elle a "existé". Mais drôle de manière d'exister que celle qui vous rend important parce qu'on ne rencontre que vos opposants.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • A propos d'hypercritique, les gens ne sont pas tenus d'aller dans ton sens!
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Lundi est arrivé. On va en rester là.
    Ceux qui veulent continuer la discussion peuvent le faire par messages privés.
    AD
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