Démonstration par l’absurde de « récurrence »

Bonsoir à tous,

J’avais vu cette « preuve » en DEUG première année je crois.

Si je ne dis pas de bêtise : c’est très contestable car l’existence même de l’ensemble $\mathbb N$ (Peano ?) contient déjà le principe de récurrence.

Dites-moi tout ;-)

Le document : http://www.capes-de-maths.com/Tale/Chapitre1.pdf

C’est en page 3-4.
«1

Réponses

  • Oui, tu as raison, c'est foireux.
    A mon époque on faisait ça en début de Terminale C.
    J'ai cru naïvement pendant des décennies que le prof avait raison.
    C'est beaucoup plus tard que j'ai compris qu'il avait tort et que (comme c'était loin d'être un imbécile), il savait lui-même qu'il racontait des conneries, mais qu'il y était obligé par le sempiternel programme officiel.
    Le chap 1 du cours s'appelait : "Construction de $\N$".
    Or, de nos jours je ne sais toujours pas ce que c'est que $\N$, à part un vague ensemble intuitif mal défini.
    Le seul truc qui ressemble à $\N$ (via ZFC) et que je respecte beaucoup, c'est $\omega$...
  • En fait la démo qui est dans ton papier est correcte... à condition de savoir qui c'est $\N$.
  • Si foireux que ce soit, ça a une vertu à mon sens : ramener quelque chose à quoi on n'a aucune raison de croire (la récurrence) à l'existence d'un élément minimal dans une partie de $\N$ (« en principe, on n'a qu'à choisir un élément et regarder tous ceux qui sont en dessous, ce qui fait un nombre fini de tests »).
  • @Dom et Math Coss : oui, j'en parle un peu dans mon chap. 6, section 4 :
    https://sites.google.com/view/martial-leroy
  • Merci à vous,

    Bien entendu ce n’est pas pour dézinguer les auteurs que ce fil a été créé.
    J’ai eu cette formation et je m’en souciais peu. Je ne crois pas que cela m’ait desservi au point que je doive déconstruire difficilement des acquis.
    Oublions le « par l’absurde » qui n’en est pas un (cf. discussions sur ce forum) dans quelques papiers.

    Plusieurs autres documents proposent cette manière de faire.
    Les « meilleurs » (guillemets) précisent : on admet (ou bien c’est un rappel) que tout sous-ensemble non vide de $\mathbb N$ admet un plus petit élément.
    En ne définissant pas $\mathbb N$ mais en donnant quelques unes de ses propriétés, à la limite c’est acceptable.
    Enfin, acceptable, c’est vite dit car on ne sait pas de quoi on part pour se permettre d’aller là où l’on veut.

    $\mathbb N$ est un ensemble dont on ne se préoccupe pas, on peut se demander pourquoi. J’aime bien Peano, moi.
    Si ça heurte quelques esprits en formation (secondaire, mais aussi L1-L2), qu’est-ce que ça peut faire ?!
    Bien entendu, dans le secondaire on n’a plus le temps de rien et on doit tenter d’enseigner des bricoles en faisant des rappels de collège toutes les 5 minutes. Ce n’est qu’une histoire de manque de temps, pas de « complexité fine ».

    Quelques questions si les réponses vous sautent au clavier :

    a) est-ce dans les programmes du supérieur, la définition de $\mathbb N$ ?

    b) quel niveau ?

    c) à part Peano ?
  • Les axiomes de Peano sont les suivants :
    On se donne un triplet $(E,c,f)$ tel que
    1) $E$ est un ensemble et $c$ est un élément de $E$ (il existe des entiers)
    2) $f$ est une application de $E$ dans $E$ (le successeur d'un entier est un entier)
    3) $f$ est injective (si deux entiers ont le même successeur ils sont égaux)
    4) $c$ n'est pas dans l'image de $f$ (il existe un entier n'étant le successeur d'aucun autre)
    5) Si $F\subset E$ contient $c$ et est stable par $f$ alors $F=E$. (axiome de récurrence)

    Ici $E$ joue le rôle de $\N$, $c$ de $0$ et $f$ de l'application successeur ("+1"). Le dernier axiome est celui qui permet de faire des récurrences sur $\N$.

    Prenons maintenant l'ensemble $\{0;1\}\times \N$ muni de l'ordre lexicographique et de l'application $f : (i,j)\mapsto (i,j+1)$. Le triplet $(\{0;1\}\times \N, (0,0), f)$ vérifie les 4 premiers axiomes de Peano mais pas le dernier puisque $\{0\}\times \N $ est stable par $f$, contient $(0;0)$ mais n'est pas $\{0;1\}\times \N$. Prenons maintenant $A$ une partie non vide de $\{0;1\}\times \N$, on la sépare en $A\cap \{0\}\times N$ et $A\cap \{1\}\times N$, chacune de ses parties est soit vide soit admet un plus petit élément, on en déduit que $A$ admet un plus petit élément. On voit donc que pour démontrer l'axiome de récurrence il faut utiliser plus que la propriété "toute partie non vide admet un plus petit élément".

    En fait en plus de l'axiome "$vi$) toute partie non vide admet un plus petit élément" la démonstration utilise aussi l'axiome "$vii$) $\mathrm{Im}(f) = E\backslash \{c\}$" lorsqu'elle parle de $m-1$ où $m$ est le plus petit élément (non nul car différent de $n_0$) d'un certain ensemble. Bon et puis il faut aussi rajouter une notion d'ordre stricte compatible avec l'application $f$ : "$v)$ $\forall e\in E, e < f(e) $" puisqu'on parle de plus petit élément.

    Prenons donc un triplet $(E,c,f, <)$ vérifiant les 4 premiers axiomes de Peano plus les trois axiomes du paragraphe précédent. Soit $A$ une partie de $E$ stable par $f$ et contenant $0$, supposons que $A\neq E$. Dans ce cas $B=E\backslash A$ est non vide et admet donc un plus petit élément $b$ d'après l'axiome $vi$). Par hypothèse on sait que $b\neq 0$ donc d'après l'axiome $vii$) il existe un élément $b-- \in E$ tel que $f(b--) = b$. D'après $v$) on a $b--<b$ et donc $b-- \notin B$ ce qui implique $b-- \in A$ et, par hypothèse $b=f(b--) \in A$, ce qui est absurde et ainsi $A=E$

    On en déduit qu'un quadruplet $(E,c,f, <)$ vérifiant les axiomes 1) à 4) et $v$), $vi$) et $vii$) vérifie aussi l'axiome de récurrence 5).

    On pourrait terminer en montrant que les axiomes 1) à 5) impliquent les axiomes $v$), $vi$) et $vii$) mais je le laisse en exercice au lecteur :)o Autre exercice : trouver un quadruplet $(E,c,f,<)$ vérifiant les axiomes 1) à 4) ainsi que $v$) et $vii$) mais pas l'axiome $vi$).
  • Cela fait maintenant bientôt probablement plus de 15ans, si ce n'est 20ans que la "communauté du CAPES" semble s'être complètement égarée, et c'est signalé un peu partout sur tous les canaux sérieux. Mais faut avouer que le voir en live à chaque occasion fait tout de même un choc dans la mesure où on ne voit pas trop bien ce qui a pu légitimer ce naufrage. Les candidats passent et s'en vont, donc, pourquoi la communauté elle-même s'est-elle autant effondrée, mystère.

    Je pointe quelques "graves" défauts du document, mais pas tous par flemme:

    1/ Multiplication de verbosité qui mène dans des impasses inutiles et d'étranges tentatives de clin d'oeil à d'autres serpents de mer du pédagogisme qui, même si on ne le critique pas a priori, donne l'impression d'être un terrosiste qui a infligé un syndrôme de Stockholm aux auteurs. (Pourquoi? Les auteurs ont-ils une dette envers le secondaire? Pourquoi cette peur)

    2/ Dont: utilisation des mots principe, conjecture, etc

    3/ A quoi servent les couleurs ici? S'adresse-t-on à des écoliers de CE2?

    4/ Pourquoi appeler démonstration ce qui n'en est pas une?

    5/ Pourquoi prétendre qu'il s'agit d'un rappel en écrivant (non(A=>B)) = (A et (nonB)), quand on sait que 90% au moins des lecteurs ne sont "pas encore" au courant (au sens conscients actifs de) et cesseront de l'être dès qu'ils enseigneront?

    6/ Pourquoi cette sorte d'évitement des ensembles? Pourquoi admettre ce qu'on veut prouver sans même avoir conscience de l'idiotie que c'est?

    [small]Pour les lecteurs, je signale que les objets mathématiques sont des ensembles et que IN vérifie l'axiome de récurrence car il est PAR DEFINITION l'intersection des ensembles contenant $0$ et stable par la fonction successeur (le successeur de $x$ est $x\cup \{y\in x\mid y\notin y\}$). Il est donc "évidemment" inclus dans tout ensemble contenant $0$ et stable par successeur.[/small]
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Merci beaucoup Corto je vais lire ça sérieusement.
    Ok Christophe.
    Sauf pour le 5) j’ai appris ça en DEUG 1 (cours avec table de vérité) et je m’en suis toujours souvenu.
    Suis-je si exceptionnel en faisant parti de ces 10% ? Bon, c’est un détail.
  • Tu es d'une école où "ça marquait".

    Un monsieur sympa et cool mais un peu soupe au lait, enseignant en collège (qui s'est excusé le surlendemain) m'a attrapé par le col bac à cause de l'ignorance de ça il y a quelques années. C'est là que j'ai vu le plus à quel point on s'était perdu. Il disait "vous avez donné à prouver A=>B, alors que c'est faux, vu que non(A)". Et il lui a fallu plusieurs jours pour réaliser sa faute. (J'avais choisi des A,B tels qu'en plus la preuve de A=>B était plutôt coulante, mais bon).
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @ Corto
    Exposé très intéressant. Si j'ai bien compris, l'axiome $v)$ est :« $\forall e\in E, e < f(e)$ » et l'axiome $vii) $ est : « $\mathrm{Im}(f) = E\backslash \{c\}$ », mais je ne comprends pas ce qu'est l'axiome $vi)$. Ce serait sympa de le préciser.
    Bonne soirée.
    Fr. Ch.
  • Attention le post de Corto oublie les opérations + et fois
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Franchement je n'arrive pas à comprendre comment un matheux averti comme Martial en vient à dire qu'il ne sait pas ce que c'est que $\N$ ! Alors les centaines de lignes de logique, interminables, contradictoires, incompréhensibles par le vulgaire, ne seraient même pas utiles à ceux qui sont versés dans cette discipline ?
    Bah, même si nous ne savons pas ce que c'est que $\N$ - et encore ce n'est pas certain - en tout cas nous savons ce qu'on peut faire avec, et c'est l'essentiel pour ceux qui veulent faire des mathématiques, vous savez, arithmétique, algèbre, analyse, géométrie, et tout ça.
    Bonne soirée.
    Fr. Ch.
  • Salut,
    En réponse au premier message de Chaurien (pour le deuxième, vous vous débrouillez, moi, je ne me mouille pas): Je n'ai pas tout-à-fait compris où voulait en venir Corto en parlant d'un axiome d'ensemble bien ordonné (le 6), mais ton interprétation de l'axiome 5 me semble un peu à côté de la plaque, on ne sait alors pas qui est ce $<$ il faut définir la relation (pas nécessairement par l'axiome 5, l'existence d'une fonction $f$ suffit) et montrer qu'il s'agit d'une relation d'ordre (et là, je ne crois pas qu'on puisse se passer d'un seul axiome).

    Classiquement (enfin, je dis ça, mais en fait, je n'ai étudié Peano qu'à l'aide d'une seule source, mais je suppose qu'elle propose les chemins les plus classiques), on fait appel à tous ces axiomes et aux deux axiomes concernant l'addition pour définir la relation $\leq$ définie par $x\leq y \leftrightarrow \exists a\in \mathbb{N}, x+a=y$, qui se révèle être une relation d'ordre totale et même un bon ordre.
    Je crois que si Corto n'a pas cru bon de faire intervenir les axiomes sur les opérations, c'est parce qu'il est peut-être pas si utile que ça de faire intervenir l'addition dans la définition de l'ordre, j'ai l'impression que l'idée est là:
    - Définir une relation (je la note $\leq$, même si ce n'est pas a priori une relation d'ordre) comme étant la clôture transitive de la relation $\mathcal{R}$ définie ainsi: $x\mathcal{R} y \leftrightarrow x=y\lor y=f(x)$.
    - À partir des quatre premiers axiomes, on doit pouvoir montrer que la restriction de $\leq$ à la partie $\{x| c\leq x\}$ est un bon ordre . Là, je flippe, parce qu'à part se dire "ok! tout va bien, ce truc là a l'air isomorphe aux plus petit ordinal non vide dont tous les éléments ont un successeur", puis le montrer, ce qui manque absolument d'élégance, on notera notamment que j'admets la totalité de ZFC, alors que j'ai l'impression que Peano, c'est les axiomes de Peano plus une partie de ZFC (notamment, je crois que les axiomes de fondation et de l'infini ont été court-circuité par un truc adapté au langage de Peano dans les axiomes 1 à 4).
    - Dans ce cadre, le cinquième axiome sert à pousser un soupir de soulagement avant de lâcher un "C'est bon, les biquets! En fait, l'ensemble coïncide tout juste avec la partie qui nous intéresse!" (on peut légèrement reformuler la phrases selon les conventions du groupe, à mon expérience, l'utilisation du terme "biquet" n'est pas toujours très bien acceptée).
  • De mon téléphone: en général on distingue premier et second ordre. Corto semblait vouloir dire un truc précis en réponse contextuee à dom mais il lui faudra préciser car il est rare qu'on parle de Peano second ordre en disant juste le mot Peano.

    La théorie de Peano est une théorie du premier ordre qui fait intervenir les deux opérations. Sinon ça ne s'appelle pas Peano "sérieusement".

    Si on est indifférent ces étapes historiques de toute façon, en revenant aux maths autrement dit à ZF, tout ceci est défini et non pas axiomatise. On ne part pas des entiers mais des ensembles. On définit les cardinaux et éventuellement même les ordinaux puis IN est défini ensuite.

    Le fait que tous les IN sont isomorphes fait qu'on oublie comme pour IR la définition précise. Par contre il ne faut pas perdre de vue qu'on gère des cardinaux (même si représentés par des ordinaux) et qu'il est artificiel de retirer les cardinaux infinis tout comme il est artificiel de prouver les propriétés de + et de × par récurrence dans l'esprit Peano car ca a tendance à faire oublier aux gens que lesdites sont infinitaires (associativite distributivité commutativité infinies).

    Par exemple la commutativité de × c'edt la bijection naturelle envoyant (x,y) sur (y,x). Etc.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @Chaurien : merci de me considérer comme un matheux averti, c'est bien la 1ère fois que je reçois ce genre d'éloge.
    Quand je dis que je ne sais pas ce que c'est que $\N$ c'est tout simplement parce que nulle part je n'en ai vu de définition.
    Quand on fait de la set theory on considère le $\N$ intuitif (donc sans définition), et avec ça on construit l'ensemble (intuitif) des formules, et tout le schmurf nécessaire à la formalisation de ZF.
    Le seul truc que je connaisse qui ressemble beaucoup à $\N$ c'est $\omega$, mais il a le risque d'être non standard, et de ne pas vraiment ressembler à $\N$.
    Je développe demain...
  • @titi: pour information, la théorie (c'est-à-dire l'ensemble des formules vraies), du second ordre en plus, de $(\N, +)$ est RÉCURSIVE (ça s'appelle "arithmétique de Presburger"). Donc comme tu vois ... les opérations :-D
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je reviens sur mon post d'hier soir.
    Si je dis que $\N$ est mal défini c'est parce qu'on le considère toujours comme un ensemble intuitif ayant telles et telles propriétés (par exemple Peano, 1er ou 2ème ordre peu importe). Mais cela ne s'appelle pas une DEFINITION.
    Comme dit Christophe, la seule VRAIE définition de $\N$ est dans ZF : c'est l'intersection de tous les ensembles auxquels $0$ appartient et qui sont clos par l'application successeur. Dans ce cas on l'appelle plutôt $\omega$, et après on fait "comme si" $\omega$ était égal à $\N$, tout en sachant pertinemment que peut-être il contient des entiers non standard.
    Le problème c'est que, pour définir $\omega$ il faut écrire un début de cours de set theory, qui lui-même repose sur la notion de formule, qui ne peut être formalisée correctement que si on connaît "un peu" l'ensemble intuitif $\N$.
    Il y a donc forcément de la circularité dans tout cela.
    J'aurais bien une solution pour pallier à cet inconvénient, mais je ne sais pas si elle est valable. Je vous la livre cash dans le prochain post.
  • Dans ces "définitions" de $\N$, est-on d'accord que $2\N$ ou $13\N$ sont les mêmes ensembles ?

    Je me perds avec l'ensemble $\N$ "tout seul" et l'ensemble $(\N,+,\times)$ et ses propriétés arithmétiques.

    Je ne suis même pas sûr de bien poser ma question...

    Autre question :
    En fait, $\N$ n'est-il pas (tout ensemble) un ensemble infini de plus petit cardinal possible ?
    C'est ça $\omega$ ? Désolé, je n'y connais rien...
  • Prendre n'importe quel cours de théorie des ensembles qui commence par la construction du système $Z_{fini}$.
    On se donne les axiomes suivants :
    Extensionnalité
    Schéma de compréhension
    Existence (il existe au moins un ensemble)
    Paire
    Union
    Parties.
    Avec ça on peut définir les ordinaux. On définit ce qu'est un ordinal fini (ordinal qui est soit nul soit successeur, et dont tous les éléments sont soit nuls soit successeurs), et on se demande s'il existe un ensemble de tous les ordinaux finis.
    Ensuite on ajoute l'axiome de l'infini, et on note Z* le système ainsi obtenu.
    En particulier on a construit l'ordinal $\omega$.
    Puis on recopie le bouquin en remplaçant chaque instance du schéma de compréhension par un axiome spécifique à cette formule.
    Par exemple, au lieu de dire : puisqu'il existe un ensemble $a$, par compréhension il existe un ensemble $b$ dont les éléments sont exactement les éléments de $a$ qui satisfont la formule$\neg (x=x)$, et cet ensemble est vide, et unique par extensionalité, on écrit.
    Nouvel axiome : la formule $\neg (x=x)$ est collectivisante en $x$.
    Et ainsi de suite.
    C'est évidemment un travail colossal, mais à l'arrivée, comme le bouquin ne comporte qu'un nombre fini de symboles, on aura construit $\omega$ avec un nombre fini d'axiomes, et sans présupposer l'existence d'un ensemble intuitif $\N$.
    On pourra alors toujours, si ça nous fait plaisir, poser $\N=\omega$.
    Il nous faudra ensuite définir la logique du 1er ordre dans l'univers ainsi obtenu, et c'est là que je ne sais pas trop comment m'y prendre.
    Si on y arrive on pourra alors compléter ZF par le schéma de compréhension "plein pot", puis par les axiomes qui manquent etc.
  • @Dom : non, un ensemble infini est simplement un ensemble qui ne peut pas être mis en bijection avec un ordinal fini (ou avec un entier naturel si tu préfères).
    Il y a des gigatonnes d'ensembles infinis de cardinal minimal, $\omega$ n'est que l'un d'entre eux.
    Pour la définition de $\omega$, voir mes 2 derniers posts.
  • @Dom : Christophe te l'a expliqué ci-dessus.
    Ensemblistement, $\N$, $2\N$ et $1664\N$ sont le même objet, au sens où ils sont en bijection, et même isomorphes au sens de l'ordre usuel.
    C'est seulement quand tu introduis les opérations que tu obtiens des structures différentes.
  • Oui, j’ai bien tout ça en tête.

    On dit $\N$ pour aller vite...mais on ne parle pas QUE de l’ensemble, ok.

    Pour les cardinaux, (édit : et ordinaux) je n’y connais rien.
    Je lis vos messages, avec plus d’assiduité...

    Remarque : j’aime bien la $1664$.
  • Moi je préfère la Leffe mais je ne sais pas si l'ensemble $Leffe\N$ aurait été compris par tout le monde, lol
  • Alors les 40782 messages de Christophe C n'ont pas même servi à faire connaître ce que sont les entiers naturels ? Vous me faites bien marrer...
    Edit : correction de la faute de frappe suite à la remarque infra.
  • "me" plutôt que "ne"?
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Chaurien, tu taquines, je le sais, mais tu as très bien compris quel est le sujet (et non le problème).
  • Et il a oublié 1024 messages :-D . J'en ai postés 40782+1024.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @Chaurien : sur les 40782 messages dont tu parles (je crois que tu sous-estimes un peu le chiffre, mais bref), il y en a un que j'ai particulièrement retenu, et que je cite souvent, de mémoire.
    On discutait, un peu comme aujourd'hui, du fait que les maths sont infoutues de définir correctement $\N$. Et Christophe a écrit en conclusion :

    "Kronecker disait que Dieu nous a donné les entiers et que l'homme a construit le reste. Ben dis don, ça commençait mal...".

    Cette réflexion m'arrange d'autant plus que je voue une haine incommensurable à Kronecker, pour avoir été en grande partie responsable de la dépression de Cantor.

    J'ai lu il y a très longtemps un bouquin de Ian Stewart : "Les mathématiques", traduit en français, chose rare. A un moment l'auteur cite cette maxime de Kronecker et dit, en termes un peu plus sophistiqués que moi, que ce n'est pas avec ce genre de réflexion à deux balles qu'on va faire avancer le schilimimi.
  • @Christophe : nos posts se sont croisés.

    Et le pire c'est que maintenant que tu as posté ce dernier message ça fait 1025... Peut-être Chaurien saura-t-il expliquer ce paradoxe, lui qui connaît $\N$ mieux que nous...
  • Bah moi je connais bien $\N$ : c'est un objet avec un point $0: 1\to \N$ et une flèche $s:\N\to \N$ et qui est initial parmi ces bazars. Comme tout truc défini par une propriété universelle, il est unique à isomorphisme unique près. :-D
  • Kronecker ?

    1664 c’est Kronenbourg plutôt.
  • Moi je m'intéresse à $\N$ pour faire des choses avec et non pour le contempler indéfiniment. Je précise que je n'ai rien contre ceux qui se complaisent dans cette contemplation prolongée, mais ce n'est pas mon truc, voilà tout. Simplement je les plains un peu puisqu'après des milliers de lignes de texte, ils ne savent toujours pas de quoi ils parlent.
    Alors pour moi, le plus commode, c'est que $\N$ c'est $\Z_+$ : je l'ai déjà expliqué sur ce forum il y a un certain temps.
    Bonne soirée.
    Fr. Ch.
  • Hum...Chaurien.
    Je comprends très bien ton point de vue (en gros admettre l’existence suffit pour travailler avec, sans s’encombrer).
    Par contre tu sais très bien que de dire $\N$, c’est $\Z_+$ amène à la question « qu’est-ce que $\Z_+$ ? ».
    Ça plomberait même n’importe quel exposé de Capes.
  • @Martial
    Ce n'est pas la faute de Kronecker si Cantor était sujet aux troubles bipolaires. Dans ce monde cruel il faut savoir supporter les contradictions. Et de toutes façons, la haine c'est interdit, fais gaffe à la loi Avia.
    Kronecker avait ses idées, il faut y réfléchir avant de les rejeter ou de les adopter, totalement ou partiellement. Moi je n'y ai pas réfléchi, je prenais cette phrase pour une boutade, mais voici un article qui dit des choses intéressantes à ce sujet :
    https://images.math.cnrs.fr/Position-philosophique-et-pratique.html
    Bonne soirée.
    Fr. Ch.
  • @Chaurien : 2 choses.
    1) D'abord on ne se complaît pas dans la contemplation infinie de $\N$. Pour tout dire on ne le calcule même pas, ce qui nous intéresse c'est l'ordinal $\omega$. Et quand on l'appelle $\N$ c'est pour ne pas passer pour des illuminés aux yeux des mathématiciens hors théorie des ensembles.
    2) Je n'ai jamais entendu dire que Cantor souffrait de troubles bipolaires, d'autant que ce terme n'existait pas à l'époque. C'est peut-être vrai, mais ce que je sais c'est que Kronecker, avec sa vision restrictive et finitiste des maths, a tout fait pour empêcher Cantor de progresser. Alors tu vas me dire que Cantor était peut-être parano, mais à mon avis on l'a aidé à s'enfoncer dans sa maladie. Heureusement que Hilbert a mis un peu d'ordre là-dedans... un peu tard, c'est vrai.

    @Dom : je suis entièrement d'accord avec toi. C'est comme si tu définissais $\R$ comme l'ensemble des complexes dont la partie imaginaire est nulle...
  • @ Dom
    Bonne question. J'ai déjà raconté sur ce forum que, il y a quelques années, je devais faire un cours d'arithmétique pour Terminale C+. Je voulais prendre les choses à leur début, non par manie logico-axiomatiste, mais simplement pour disposer d'une liste de propositions initiales desquelles tout découlerait, afin que tout soit clair. Axiomes si l'on veut, mais je répète mon but n'était pas de gloser à l'infini à leur sujet, de savoir s'ils étaient estampillés ZF ou que sais-je encore, s'ils étaient minimaux, non contradictoires ou autres questions analogues. Non, mon but c'était de les énoncer et de les utiliser immédiatement pour faire de l'arithmétique, divisibilité, PGCD-PPCM, congruences, et tout ça.

    Alors je me suis dit, je connais deux présentations de $\N$, l'une par les cardinaux, l'autre par les axiomes de Peano. Toutes deux longues, et ensuite il faut symétriser pour avoir $\Z$. Trop long et pour tout dire, sans intérêt pour la suite. Le mieux c'est de partir de $\Z$, qui a une structure bien connue, anneau commutatif intègre ordonné, avec bon ordre sur $\Z_+$. Et vogue la galère.

    J'ai trouvé au moins deux livres qui procèdent ainsi :
    André Weil (avec Maxwell Rosenlicht), Number Theory for Beginners, Springer, 1979.
    William J. LeVeque, Fundamentals of Number Theory, Addison-Wesley, 1977.

    Maintenant, il me semble qu'il y a plusieurs ouvrages qui donnent des constructions de $\N$ et je ne pensais pas que c'était un problème ouvert. Peano et Cantor, ce ne sont pas vraiment des perdreaux de l'année 2020. Je n'arrive pas à comprendre comment nos amis logiciens, avec toute leur science se répandant en milliers de messages, ne savent toujours pas ce que c'est que $\N$. Ça n'encourage pas le profane à chercher à pénétrer les mystères de leur discours.

    Bonne soirée.
    Fr. Ch.
  • J'ai du rater un épisode mais pourquoi dis-tu qu'on ne connaît pas IN ? Non seulement on le connaît mais on le définit sans problème. Je crois que tu dis ça depuis plusieurs posts mais je ne sais pas à quel moment tu as vu que c'était un problème ouvert. On reproche même au document cpaes de dom d'être indigent :-S entre autre parce qu'il ne donne pas cette définition (de quelques lignes) mais pas que, il s'embourbe dans des usines à gaz peu profitables pour son public cible.

    @chaurien de mon téléphone (qui a écrit "chérie" avec sa complétion intuitive et j'ai du reforcer chaurien :-D )
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • La raison pour laquelle des gens disent ne "pas savoir ce qu'est $\N$" provient de la théorie des modèles et des théorèmes de complétude et d'incomplétude de Gödel: étant donné n'importe quel ensemble récursif d'énoncés contenant ceux de l'arithmétique de Peano, s'il existe une structure qui satisfait ces énoncés, il en existe automatiquement plusieurs non isomorphes. Quel $\N$ est "le bon" parmi eux?
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • L'intention de mon premier message n'était peut-être pas complètement claire. Dans le texte posté par Dom on voit une démonstration de la propriété de récurrence. Cette propriété de récurrence est déjà présente dans la liste des axiomes de Peano. Pour la construction de $\N$ façon théorie des ensembles c'est la définition même de $\N$ qui joue plus ou moins ce rôle. Le texte posté par Dom semble remplacer l'axiome de récurrence un l'axiome "toute partie non vide et minorée admet un plus petit élément" (sic). Le but de mon message était d'un peu clarifier les liens entre la propriété de récurrence et cette propriété de plus petit élément d'un ensemble non vide. Comme expliqué il faut forcément rajouter un axiome qui dit que $0$ est le seul élément qui ne soit pas un successeur si on vaut que ça marche. Le rajout de l'axiome sur l'ordre est juste là parce que ça n'a pas de sens de parler de plus petit élément si on n'a pas d'abord une relation d'ordre... Mais peut-être qu'il était maladroit d'en faire un axiome ? Je ne sais pas si l'on peut raisonnablement construire la relation d'ordre sur $E$ (ou l'addition) uniquement à partir des 4 premiers axiomes, mais j'ai des doutes : voir le message de titi. Dans tous les cas ce n'était pas vraiment le sujet de mon message.


    Chaurien : Je n'ai fait que recopier le résultat admis dans le texte "toute partie non vide admet un plus petit élément". Je suppose que l'auteur voulait dire "$((A\subset \N) \wedge (A\neq \emptyset)) \implies (\exists a\in A, \forall b\in A\backslash\{a\}, a < b) $" si tu préfères les quantificateurs.

    CC : J'ai recopié les axiomes de Peano trouvés sur wikipédia, pour moi l'ordre, l'addition et la multiplication sont des structures construites et rajoutées par la suite. Ici à part l'ordre on n'en avait pas besoin donc je ne me suis pas embêté à les inclure au problème.

    Dom : Je ne suis absolument pas un spécialiste de théorie des ensembles ou de logique mathématique. Si tu veux en apprendre un peu plus sur la théorie des ensembles, les ordinaux, la construction de $\N$ sans trop t'embêter je ne peux que te conseiller de lire Naive set theory de P. Halmos (ou Introduction à la théorie des ensembles dans la langue de Depardieu). C'est court, ça se lit facilement et, à titre personnel, j'aime beaucoup le style de l'auteur. Le but du livre n'est pas de former les gens à devenir des théoriciens des ensembles, il s'agit simplement du bagage minimum de théorie des ensembles pour le "working mathematician" présenté de façon plus relaxe qu'un bouquin de référence sur la théorie des ensembles.
  • Salut,
    Je profite du message de Corto qui rend le mien un peu à propos (la vérité c'est que je me suis majestueusement vautré en utilisant Peano dans le cadre ZFC, c'est d'un manque d'élégance sans nom!)
    @christophe c: je suppose que ce qui suit va dans ton sens, mais n'en suis pas persuadé, dans la mesure où je ne suis pas sûr de ce qu'est une théorie du deuxième ordre, même si je crois que ça a un vague rapport avec la notion de schéma d'axiomes et que je n'ai pas la moindre idée de ce qu'est un ensemble récursif (oui! Pas bien! Pour ma défense, je ne suis pas logicien, je ne suis même pas mathématicien, alors pour ce que j'en fais, ce que je sais est déjà pas mal), .

    Avec ZFC: on peut montrer qu'un couple $(E,f)$ ($f$ une application de $E$ dans $E$, au sens d'une partie de $E\times E$ telle que blablabla) qui respecte les 5 premiers axiomes vérifie bien que $E$ est muni d'un bon ordre qui a la "compatibilité qu'il faut" avec $f$ (mais il y avait une stratégie bien plus directe que ce celle que j'avais proposée :-D). On peut même montrer dans ce cadre l'existence de deux lois de composition interne respectant les quatre axiomes supplémentaires (et puis avant tout ça, on peut construire les isomorphisme entre ces couples $(E,f)$, mais on s'éloigne du sujet).

    Mais en fait le but de Peano est d'être une théorie complètement indépendante (j'avoue que je n'y avais pas fait attention avant), du coup on ne parle pas de partie ou de quoi que ce soit, mais on se contente de mettre des quantificateurs universelles devant des formules plus ou moins longues. C'est cette absence de notion de partie et de schéma de compréhension qui impose d'utiliser un schéma d'axiome de récurrence plutôt qu'un axiome de récurrence (qui a cette tête là: soit $F(x)$ une formule, $[F(c)\wedge \forall x, F(x)\rightarrow F(f(x))]\rightarrow \forall x, F(x)$), sinon on arrive pas à déduire grand chose. Effectivement, il semble vachement difficile (je n'ai pas les moyens de dire impossible, parce que je ne sais pas le prouver) de montrer l'existence du bon ordre à l'aide d'un langage ne contenant que le symbole "0" et la fonction "s" et 5 axiomes, sachant qu'on ne sait pas ce que c'est qu'un ensemble (alors vas-y pour expliquer ce qu'est une clôture transitive) et qu'on va être un peu limité pour fabriquer des formules (on y rencontrera souvent les symboles $s$ et $=$ et ça va vite être casse-bonbons). Donc en effet, il semble nécessaire d'étendre le langage et de donner un sens au nouveaux symboles pour montrer l'existence de ce bon ordre, ce rôle est classiquement joué par l'addition.
  • Merci pour vos réponses, Martial, Chaurien, Christophe, Foys, Corto et Titi le curieux.

    Bonne journée dominicale ;-)
  • @Titi le curieux : je n'ai pas lu tout ce qu'il y a d'écrit dans ce fil, mais j'ai l'impression que tu commets une confusion.

    Si tu travailles en logique du 1er ordre, la propriété "toute partie non vide admet un plus petit élément" ne peut pas être déduite des axiomes de Peano, pour la bonne raison qu'elle ne peut même pas être écrite dans le langage (puisque tu quantifies sur des parties de la structure). La seule chose qu'on puisse dire, vue de l'extérieur, c'est qu'il y a $2^{\aleph_{0}}$ (c'est-à-dire autant que de nombres réels) modèles dénombrables de PA1 deux à deux non isomorphes, dont un seul vérifie la propriété du bon ordre. C'est celui-là qu'on appelle le modèle standard, et qu'on note $\N$. Les autres sont "non standard" au sens où ils contiennent des entiers infiniment grands. Il est assez facile de montrer que tout modèle non standard commence par une copie de $\N$, suivie de tout un tas d'entiers non standard. Et un tel modèle ne peut pas être bien ordonné pour une raison simple : la "collection" de tous les entiers non standard n'a pas de plus petit élément (exercice). J'ajoute que d'après Löwenheim-Skolem tu as aussi des modèles de PA1 en toute cardinalité infinie, en plus de ceux, dénombrables, déjà cités.

    En revanche, si tu travailles en logique du second ordre, là tu as un seul modèle à isomorphisme près, et c'est évidemment $\N$.
  • @Corto: la page wikipédia me paraît bien faite.

    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Axiomes_de_Peano

    Je n'ai pas détecté de faute. Le rôle des opérations y est décrit assez en details et L'ARITHMÉTIQUE DE PRESBURGER aussi. Je ne vois pas d'inconvénient à y envoyer les lecteurs.

    @foys évidemment mais on peut dire ça de toute notion infinitude. IN n'y est pour rien individuellement.

    De mon téléphone
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Hosanna !!!
    Enfin un texte qui a l'imprimatur des autorités logiques de ce forum et qui semble intelligible par tout un chacun matheux.
  • Etant sur un pc, je donne quelques précisions techniques, en particulier pour permettre aux lecteurs de comprendre la remarque de foys et les répliques CONTEXTUEES de Martial à chaurien.

    1/ Un nombre entier, on sait ce que c'est: c'est un élément qui appartient à tous les ensembles qui contiennent $0$ et qui est stable par suc.

    2/ Il est donc "évident" que IN, l'ensemble des nombres entiers, vérifie l'axiome de récurrence du second ordre et le schéma d'axiomes de récurrence du premier ordre.

    3/ Alors attention: une remarque à faire d'emblée. Le second ordre "ça n'existe pas vraiment", c'est une illusion syntaxique qu'on se donne de pouvoir parler de "toutes les parties de" et quantifier dessus.

    4/ Par contre, la définition de IN repose sur la question de parcourir (au premier ordre, on oublie maintenant définitivement le second ordre) TOUS les ensembles possibles et imaginables.

    5/ C'est ce "problème" de non sens qu'évoque bien entendu Martial.

    6/ Même si on ne le nomme pas et qu'on use de la malhonnête tournure "je parle intuitivement" bien souvent amenée par cacher qu'on parle dans ZF, on taffe dans un univers, qui plus il est gros, et plus IN est petit.

    7/ On n'a évidemment pas de manière absolue de savoir à quel moment on a pris un univers assez gros pour être sûr d'être dans le plus petit IN possible, celui dont on rêve, dont on ignore s'il existe et qui contient bien 3;4;505;, mais qui ne contiendrait aucun "faux entiers" (en termes plus savants, on dit "entiers infinis".

    8/ Ce débat est effectivement un questionnement qui entre à fond dans la logique à partir de ce rang-là, mais PAS AVANT!

    9/ Et attention, ne pas définir, mais "admettre" est une simple esbrouffe et non un pragmatisme. Certes elle est "autorisée", mais elle place les admissions en polarité négative.

    10/ Donc il me parait sain de conseiller d'éviter les phrases un peu brutales "à la Chaurien" (qui est un grand amateur de ça d'ailleurs, :-D , en ce qui le concerne lui, ça fait son charme, mais ne pas l'imiter), qui tentent de rendre scientifiques des rejets qui n'en sont évidemment pas (et n'importe quels matheux devenu célèbre s'échine d'ailleurs à utiliser ses médailles pour sensibiliser les gens à éviter cette erreur alors que la plupart du temps, personne ne le leur a demandé, ce qui semble attester qu'eux-mêmes se sentent gênés parfois, de voir la communauté "des concrets" manifester une brutalité un peu excessive). Si j'ai le temps, je mettrai des citations.
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  • @Chaurien, ce n'est pas "que" de la logique que de s'intéresser aux équations diophantiennes ayant "en apparence" des solutions dans des modèles de Peano (premier ordre: les 8 axiomes), alors qu'elles n'en ont pas. On en connait beaucoup.

    Un exemple très simple est le fait que l'énoncé du théorème de Ramsey (Peanistement démontrable) ne l'est plus quand on demande "en plus" en conclusion que les parties finies aient un cardinal dépassant leur minimum.

    Un autre est une suite de Goodstein qui ne s'arrête pas.
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  • Ce qui, moi, me choque dans ce document, c'est le fait que le $n_0$ soit lié par un quantificateur dans les hypothèses.
  • @Titi le curieux, ton dernier message m'a inspiré la remarque suivante.
    Aux signes 0 et s de la théorie primitive de Peano (c'est-à-dire sans addition, ni multiplication) on pourrait rajouter un signe relationnel binaire < et introduire les trois axiomes suivants de la relation x < y (que l'on pourrait lire "x est avant y" ou "y suit x") :

    cette relation est une relation d'ordre (strict) :

    $\neg $ $ (x < y \wedge y < x)$
    $ (x < y \wedge y <z ) \Rightarrow x < z$

    le successeur s(x) de x suit x :

    $x < s(x)$

    Après tout, ces axiomes ne sont ni plus, ni moins intuitifs que "s(x) est injective", etc. et font voir que cette relation d'ordre n'est pas intrinsèquement subordonnée aux propriétés algébriques de l'addition (lorsqu'on définit la relation d'ordre (large) par "il existe n tel que x + n = y).

    On montre alors facilement que x < y est une relation de bon ordre (et total).
    C'est d'ailleurs un bon exercice pour entraîner la récurrence. :-)

    P.S. Je viens de me rendre compte que ma démonstration n'est pas correcte. J'essaie de la réparer. Sinon, oublie ce message ..
  • Zut, je ne comprends ta réserve Alesha.
    Dans la démonstration (malgré tous les problèmes qu’elle pose) je ne vois pas le problème à poser les hypothèses de départ et notamment « il existe $n_0$ ... ».
    Cerait-ce plus loin que ça pose problème ?
  • @dom: bin le problème qu'alesha à raison de signaler est que l'énoncé rouge du milieu de la page 3 est tout simplement faux. Comme je suis sur mon téléphone, je te laisse voir. Bon le caractère erroné du document c'est une erreur parmi d'autres.
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