qu'est-ce qu'un ensemble ?

bonjour

je voulais savoir si il existe une définition formelle d'un ensemble.

Merci d'avance.

Réponses

  • Bonjour,
    Bon je tire le premier...
    Ca dépend de la théorie dans laquelle tu te place. Dans celle de Zermelo- Fraenkel, les ensembles sont des "trucs" qui intuitivement bien surs sont des collections , qui satisfont un certain ensemble (?!) d'axiomes.
    Dans d'autres théories où les éléments premiers sont des classes , les ensembles sont alors des classes particulières.
    Comme dit l'u d'entre nous "en espèrant ne pa avoir dit trop de c...."
    Bonne journée.
    Jean-Louis.
  • bonjour

    le problème est de savoir ce que signifie exatement "définir un ensemble"
    si on entend par la une phrase avec des mots,il est clair que l'on tourne en rond.

    Dans la théorie des ensembles on se donne une collection U d'objets appelés ensembles
    qui vont avoir certaines propriétés,ce sont ces propriétés qui les "définissent"

    Un ensemble n'est pas une collection,mais on peut lui associer une collection:
    Dans U on se donne une relation binaire :R(a,b) qui vérifie certains axiomes
    à tout ensemble :a on peut associer la collection des x tels que:R(x,a) soit vérifiée.

    Cordialement
  • Salut tout le monde,

    le problème est que justement il n'existe pas de définition d'un ensemble... Le but de la théorie des ensembles a été justement de ramener toutes les maths à ce problème et de se rendre compte qu'on ne pouvait pas aller plus loin.... Les maths reposent sur une notion informalisable....

    @l
  • bonjour

    "notion informalisable"; "relation binaire"; "théorie de Zermelo-Fraenkel"
    que de jargon propre aux matheux!

    en bon français un ensemble est tout simplement un groupe d'éléments réunis
    suivant une caractéristique (un critère de sélection qui permet de les trier)

    en statistique on parle de population qui réunit en général
    des individus rangés suivant des classes statistiques

    en sociologie on parle de groupes sociaux
    qui assemblent des personnes suivant un critère naturel, culturel ou professionnel

    en math, un ensemble numérique réunit les nombres
    suivant une caractéristique qui leur est propre par exemple les nombres premiers, les radicaux

    en face de nos élèves soyons simples sur des mots simples!

    cordialement
  • Bonjour jean lismonde.

    Tous les habitués du forum connaissent ton aversion pour le formalisme. Cependant :
    "notion informalisable"; "relation binaire"; "théorie de Zermelo-Fraenkel" que de jargon propre aux matheux!

    Tu dépasses les bornes de la courtoisie. Il s'agit peut-être d'expressions propres aux matheux mais en aucun cas d'un jargon.
    un ensemble est tout simplement un groupe d'éléments réunis suivant une caractéristique

    A part d'entamer un magnifique cercle de pseudos définitions, que révèle cette phrase ? on ramène "ensemble" à "groupe d'éléments" mais qu'est-ce qu'un groupe d'éléments ? Et d'éléments réunis ? Et une caractéristique ?
    je voulais savoir si il existe une définition formelle d'un ensemble.

    J'ai l'impression que tu dénigres les réponses précédentes sans faire vraiment avancer la question.
  • Bonjour à tous, bonjour Jean.

    Je ne suis pas spécialement fan du formalisme. Je n'ai guère de goût pour le XXe siècle (le XXIe ne me semble pas folichon non plus) mais il nous a appris qu'il valait mieux avoir des idées claires au moins sur les problèmes qui se posent à défaut d'avoir des solutions.

    Pour la définition du mot ensemble, comme la définition de n'importe quel mot, nous sommes en plein paradoxe de Quine. Pour définir un mot, tu prends un dictionnaire. Ce dictionnaire admet un nombre fini de signe, de mots.
    Le mot ensemble est défini par une suite de mots: collection, groupe, ramassis, gloubi-boulga, etc. lesquels sont définis par d'autres mots, etc.
    Moralité, tu as soit au moins un mot auto-référent, soit un mot pas défini à la base.
    La situation est dès le départ (i.e. avant Gödel) désespérée.
    Bourbaki ajoute: désespérée mais pas grave.

    D'autre part le fait que certains objets - appelle les comme tu veux - soient trop gros pour être des ensembles - l'ensemble des ensembles n'est pas un ensemble, si j'ose dire - demande qu'on fasse un peu le ménage tout en tenant compte du premier point (c'est désespéré)

    Je résume :
    1) Toute définition formelle d'un ensemble est une escroquerie.
    2) On ne peut pas s'en passer.

    Tant pis si j'ai ressassé des poncifs.

    amicalement,

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Bonjour,

    Je vous propose une idée qui me parait à la fois mathématique, platonicienne et expérimentale donc matérialiste.

    Si on tient pour fondamentale, dans une théorie des ensembles, la manière dont s'entretiennent les relations entre leurs constituants - intuitivement des éléments, des parties composées d'éléments, et le tout - nous pourrions chercher à définir un processus automatique qui simulerait un " bouillon " initial ayant la capacité de faire émerger axiomatiquement dans son milieu ces constituants.

    Car ceci oblige les concepteurs à se situer à l'intérieur du probléme autant qu'à le tenir à distance. C'est aussi constructif.

    Cordialement.
  • jyt : une telle approche objectiviste est très difficile à mettre en place pour des objets aussi élémentaires. Avant de pouvoir définir ton processus tu auras largement besoin de le présupposer. A la rigueur le mieux que l'on puisse espérer, et c'est un fantasme de logicien plus qu'un argument sérieux, ce serait de trouver un objet mathématique que l'on puisse considérer comme matériel (exemple : un espace de Hilbert où vivent des particules) et dans lequel on reconstruirait naturellement la théorie des ensembles.
    En fait, c'est à cause de cela que la théorie des ensembles est essentiellement subjective. Pour pallier à l'auto-référencement dont parle ev, elle propose d'admettre que la notion d'ensemble est subjective à un univers, un modèle de la théorie des ensembles. Si l'on se discipline à relativiser ainsi les notions que l'on introduit, il est possible de faire des raisonnements complexes sans se perdre. Voir par exemple la définition des petites et grandes catégories dans le MacLane.
  • Présupposer ce qui est le plus élémentaire et le plus incontournable ne me semble que bien naturel. N'est-ce pas ce que l'on rencontre dans ZF avec l'énoncé générateur de l'ensemble vide ? ( Il existe x tel que, quelque soit y, x n'appartient pas à y )
    Ainsi je suppose que l'on peut mettre en avant dans la délimitation de " choses ", le fait de l'établissement des limites entre elles, et de tout ce qu'elles impliquent. Comme le fait qu'une chose en expansion n'est limitée que par celle qui peut être considérée, et ainsi devenir, une autre chose. Vu sous cet angle les mathématiques ressemblent à une méditation décontractée qui essaye d'envisager le plus librement les représentations que notre expérience nous fournit sur le monde.
    Même si on a l'impression que nos axiomes ne sont qu'une espèce de métaphysique de gros bon sens, pourrait-on rêver mieux pour des fondements, qu'une méthode qui s'efforce de garder le cap du plus élémentaire ?
    Car je crois que l'on peut étendre substantiellement le thème des limites. On peut toujours noter à quel titre les constituants que l'on choisit de distinguer sont considérés tels, et notamment les uns par rapport aux autres. Même s'il est trivial de remarquer que dans l'espace et le temps, comme pour l'esprit, une chose est ce qu'elle est par le fait qu'elle se délimite parmi les autres.
    Ce qui compte dans ce genre de réflexion me semble être de recadrer à intervalles réguliers où l'on va, par des synthèses et un système sur lequel on se met d'accord. Je suppose que la conscience elle-même ne serait qu'une intégration profonde entre phénomènes et calculs, vécus.
    Je trouve au concept de limite quelques modes de réalisation qui semblent se distinguer. Je ne sais où placer la convergence vers une limite ni, si certains cas sont transformables en d'autes mais il y aurait : La limite d'une chose par une autre ; la limite en tant que frontière. La limite en tant que frein à une expansion ou une contraction. La limite en tant que signal assimilable à une information. Du même genre est la limite en tant que forme.
    Mais pour faire quelque chose de ces remarques il semble indispensable de chercher à se situer dans un espace propre, propice à l'émergence des constituants dont on commence à se faire une représentation.
  • Dans un tel espace il me semble que les principes de délimitation et de notation sont très proches.

    On peut voir la notation comme la fonction naturelle qui initie celle de mémoire. Une " notation " de quelque chose serait ce qu'une chose autre, ou pas, laisse de plus ou moins utilisable pour une prochaine fois, de son interaction avec ce quelque chose qu'elle note.
  • Bonsoir,

    il me semble qu'il y a une grande différence avec le paradoxe du dictionnaire qui "se mord la queue".

    Si on ne définit pas le mot "ensemble", c'est tout simplement qu'on n'en a aucun besoin.

    Contrairement au dictionnaire, la définition d'un ensemble n'est jamais utilisée pour aller plus loin dans la théorie ou définir d'autres objets. On s'intéresse uniquement aux relations que ces objets de base entretiennent entre eux.

    Alors libre à chacun de se représenter un ensemble comme une étoile, un proton ou une patate, ça ne change strictement rien.

    Bon, c'était une idée.

    Aldo
  • Ohlà, attention ! Prononcer le mot « patate » sur ce forum peut se révéler être lourd de conséquences...:D
  • Je me force à intervenir, mais la vie est courte...

    à miaou: à mon avis tu devrais te fier aux réponses de @I; ev et Bruno principalement qui t'ont répondu académiquement (c'est à dire l'opinion* consensuels et "officielle" des scientifiques professionnels)

    * mais sociologique

    Pour plus de détails, il faudrait AVANT que tu vois de quelle manière systématique les maths sont formalisées (qu'elles le soient dans ZF, ou autrement)

    Et là, j'ai la flemme de détailler, d'autant que c'est assez subtil et une longue histoire et que le naufrage de la physique théorique actuelle (par exemple la théorie des cordes) est devenu inéluctable faute d'avoir fait pareil

    Comme te l'a dit ev, les mots qu'on utilise ont 2 statuts possibles: définis par le dico officiel des maths (1), ou non (2). Comme ils sont en nombre finis, ev t'as fait remarqué que si (2) est vide (ensemble vide de mots lol) alors il y a forcément des circuits dans le graphe orienté où on met une arête qui part de x et arrive à y quand la définition de y utilise x.

    Les maths ne pouvant se permettre d'avoir des circularités, (2) est non vide: il contient le signe "appartient";le signe "quelquesoit" le signe "implique" et le signe "tout" et de variables (jouant toute le même rôle). Le graphe du dico mathématique est sans cycle (bien fondé, dit-on professionnllement)

    La théorie formelle qui contient toutes les autres est ZF (c'est une liste d'axiomes appelés théorie des ensembles, axiomes qui expriment ce qu'on attend comme comportement du monde des ensembles: il te reste à fureter partout pour les détails)

    Une fois admis qu'il existe un supermonde qui contient tous les mondes possibles (ou au moins tous les mondes significatifs possibles) et donc une fois qu'on a l'impression (c'est juste une impression) de parler de choses qui ont du sens, les objets mathématiques de ce monde sont appelés des ensembles. (Autrement dit, une fois qu'on se place en imagination DANS un modèle de ZF)

    Peut-être aurait-on pu procéder autrement?

    Maintenant, pourquoi "des ensembles"?

    Et bien, c'est assez instinctif: quand on parle, il y a une structure robuste qui est la structure "sujet-verbe". Les adjectifs ne sont pas utiles: par exemple putain ya des travaux chez moi, je m'entends plus taper être-un-chat-orange peut être considéré comme un verbe, de même que manger-du-pain

    On aurait pu aussi dire que les verbes sont inutiles et que la structure est "sujet-adjectif" (séparé par "est"). Par exemple: je mange=je suis mangeant

    Bref...

    Comme cette structure pour parler et penser parait inévitable, comme notion première, il a dû à un moment paraitre naturel de limiter à la notion de "être" la seule notion première (les mots non définis sont désigne des notions premières)

    De plus, ne connaissant rien, en profondeur, de la nature profonde de la différence entre sujets et verbes, il a dû paraitre naturel de les considérer tous désignant des objets d'un même monde. D'où les ensembles: au départ, ils correspondre plutôt aux verbes (ensemble des gens qui sont bêtes, ensembles des chats qui sont gris, etc) (des verbes être-bête; être-un-chat-gris, etc)

    Leur intérêt réside dans leur "souplesse": tout verbe V correspond "tranquillement" à un ensemble: "l'ensemble des x qui V" (au présent de l'indicatif) ce qui ne serait pas le cas si on avait choisi d'autre notions intuitives comme notion première

    ZF a l'air compliqué comme ça, mais initialement la seule, vraie et authentique théorie TT des maths se résume à un seul schéma d'axiomes: pour tout verbe "glouglouer" qu'on aurait défini (sans préciser de quelle manière, ni même accorder de l'importance au fait qu'on aurait utilisé pour ce faire le mot "appartient", il existe un ensemble A tel que [pour tout x si x appartient à A alors x glougloue, et réciproquement, si x glougloue alors x appartient à A]

    "L'invention" de ZF n'est que le résultat d'un effort consécutif au fait que TT est contradictoire, mais cette invention préserve, et veut préserver "l'esprit" de TT (et l'intention instinctive qui la fait naitre)

    Si tu veux aller plus loin, par exemple comprendre pourquoi même les sujets ont pu être (c'est une découverte scientifique pas une invention par contre) finalement vus comme des ensembles, il faut que tu étudies la logique plus en détails

    Je te donne juste un indice, mais dans la théorie TT plutôt que ZF:

    soit x un "objet" (à priori quelconque, et non présupposés ensemble): soit G(x) l'ensemble des ensembles H qui contiennent x. Alors l'application qui à x associe G(x) est injective et on peut identifier mathématiquement x à G(x), ce qui fait qu'on ne perd rien à considérer que tous les objets possibles et imaginables, ou même non imaginables sont des ensembles.

    Il y a d'inoffensifs détails à voir (mais longs!) pour passer de TT à ZF, mais rien de plus profond.

    Voilà pourquoi les maths et la science sont parvenus à tout éliminer à part les ensembles, et la logique des notions premières.

    Tu n'obtiendras donc pas de réponse sérieuse si tu demandes à quelqu'un la définition d'un ensemble
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
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