60 ans après sa mort, Maurice Audin...

E.V:

Il ne faut pas trop se faire d'illusions à l'heure où le pouvoir a besoin, plus que dans les décennies précédentes, de la police et de l'armée (lutte contre le terrorisme et autres) sur fond d'Etat d'urgence, avec ses lois d'exception, qui pourraient devenir permanentes. Ce n'est donc pas le moment de montrer du doigt l'armée, même pour des histoires très anciennes.
Par ailleurs, on ne sait toujours pas ce qui est arrivé, avec certitude, à Mehdi Ben Barka, enlevé à Paris en 1965. 8-)

Bon, puisqu'apparemment il est autorisé de parler de l'affaire Maurice Audin, bien qu'elle n'ait qu'un lointain rapport avec les mathématiques, il doit être autorisé d'émettre comme ci-dessus l'opinion répandue dans la gauchosphère, mais aussi l'opinion opposée, et à chacun de se déterminer. Je verse donc au dossier la citation suivante.

« Si l'on compare le bruit fait autour du cas Audin et le silence d’État qui pèse sur le sort de 1583 Européens d'Algérie, enlevés après le 19 mars [1962] pour la plupart, on est obligé de constater que pour certains intellectuels de l'époque, il y avait deux poids et deux mesures. Hypersensibilité et hypermnésie pour un disparu indépendantiste, sensibilité réduite au minimum ou absente pour de malheureux civils pieds-noirs qui n'eurent que le tort d'être au mauvais endroit au mauvais moment. On évoque souvent un devoir de mémoire. Il y a aussi un devoir d'objectivité ».

Jean Monneret, Histoire cachée du Parti communiste algérien, Via Romana, 2016, p. 167.

Bonne journée quand même.
Fr. Ch.
17/06/2017