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Évarhistoire, 1er août 2018

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Réponses

  • Personnellement je ne donnerai pas trops importance sur le témoignage de Raspail, après son coup de "coquette de bas étage". On ne sais pas trop s'il parlait de sa mémoire ou de son imagination, et sa mémoire pourrait aussi être influencée par tous ce qu'il apprenait après. Par exemple ce passage de Vendanges de Bourgogne, ressemble trop aux mémoires de Dumas, mais il disait que c’était pour son refus de la croix d'honneur mais pas pour les aquittes ensemble. Et ce détail de "...s'il trahit ses serments" n'est pas très crédible non plus, comme il était à côté de Dumas, et ils étaient tous de 15 à 20 couverts de Galois : il ne pouvait pas l'entendre (si Galois avait réellement dit ça), comme Dumas.

    La personne qui avait donné le toast avant Galois (et qui avait accepté la croix d'honneur) était Louis Marie Fontan https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Marie_Fontan d’après Dumas.
  • Il est gros à parier, en effet, qu'Evariste Galois n'a jamais ajouté "s'il trahit" ou une phrase comme celle-ci. B-)-
  • @Fin de partie, @anqian : Galois déclare lui-même durant son procès avoir dit « s’il trahit » (bien qu’il paraisse se rétracter un peu après). Des témoins cités au procès précisent avoir entendu : « s’il trahit ses serments » : http://data.decalog.net/enap1/Liens/Gazette/ENAP_GAZETTE_TRIBUNAUX_18310616.pdf.

    @anqian

    Dumas se réfère explicitement au compte rendu du procès ; Raspail y était cité comme témoin : les deux hommes, même s’ils étaient trop éloignés de Galois au banquet pour entendre, pourraient tirer leur information de là.

    (Mais bien sûr les témoignages de Raspail sont toujours à prendre avec précaution, et celui-ci est effectivement faux sur les acquittés.)

    Bien vu, c’est Fontan que Raspail a laissé en blanc : l’homme a fait de la prison à Poissy avec Magalon et, comme tu le remarques, sa présence au banquet est par ailleurs attestée par Dumas. D’après ce dernier, contrairement à ce qu’écrit Raspail, il y a eu d’autres toasts entre celui de Fontan et celui de Galois : ceux de Dumas lui-même, d’Etienne Arago et des frères Cavaignac : http://www.dumaspere.com/pages/bibliotheque/chapitre.php?lid=m3&cid=204.
  • Et voici un second témoignage inédit sur le banquet des Vendanges de Bourgogne, ou plutôt sur sa suite immédiate. Il s’agit d’un rapport de police du 9 mai 1832, conservé aux Archives nationales sous la cote F/7/12329. En substance, certains jeunes banqueteurs bien imbibés ont foutu le bordel dans Paris :
    Un banquet a eu lieu aujourd'hui aux Vendanges de Bourgogne pour célébrer l'acquittement de MM. Cavaignac, Trélat, etc. Les convives étaient au nombre d'environ 80 [plutôt 200 selon les autres témoignages OC], dont quelques-uns habillés en artilleurs. À 9 h ½ le repas était terminé, une cinquantaine de jeunes gens échauffés par la fumée du vin, ont alors parcouru le boulevard en poussant des cris auxquels la population n'a pas répondu. Ils se sont ensuite dirigés vers la place Vendôme où ils ont dansé autour de la colonne, d'autres s'étaient arrêtés sur la place de la bourse, mais ils ont été rencontrés par des patrouilles de la garde nationale qui, aidée du peuple, en a arrêté 5 ou 6 des plus animés. Le reste s'est dispersé sur le champ et l'ordre est entièrement rétabli.

    Verriez-vous Galois parmi ces joyeux lurons ou une obstruction majeure s’opposerait-t-elle plutôt à sa participation ?90524
  • Ce que je trouve au Journal du commerce 23 mai 1831. Il avait bien bu notre Evariste... Je pense qu'il étais parmi ces jeunes dans les rues.90532
  • @anqian

    Encore une belle découverte que tu nous montres là ! Par un extrait de lettre reproduit par Chevalier, nous savions que Galois avouait que « les fumées du vin [lui] avaient ôté la raison ». Il en tenait manifestement une belle !

    Sais-tu quand Galois a été arrêté ? Un indice (ou deux) me donne son arrestation le jour du banquet (9 mai 1831), un autre plus sérieux le lendemain (10 mai) et Dumas dit « deux ou trois jours » plus tard (11 ou 12 mai).


    @tous

    Ces débordements se situaient dans le contexte plus général des dix ans de la mort de Napoléon (5 mai), principalement commémorée place Vendôme. Des manifestations ont encore eu lieu dans Paris le 10 mai, lendemain du banquet. Si Galois n’avait pas encore été arrêté (version Dumas), il aurait pu essuyer les effets d'une nouvelle arme, promise à un bel avenir, testée par les forces de l’ordre pour disperser les fauteurs de troubles. Mais de quoi s’agit-il donc ?
  • Bonjour,
    L'article de journal reproduit ci-dessus mentionne deux autres articles sur le même sujet dans deux autres journaux si j'ai bien compris.
    Il serait intéressant de lire ces deux articles. ;-)
  • Le document découvert par anqian est du plus haut intérêt. Il montre bien que Galois, s'il était à l'évidence un génie mathématique non pareil, était dans la vie un pauvre jeune homme énervé et instable qui ne savait pas se conduire.

    Galois doit être admiré sans réserve pour son œuvre mathématique, mais on doit déplorer son comportement, qui l'a conduit finalement à une mort prématurée. On regrettera pour toujours cette fin tragique car avec une vie normale il aurait fait progresser les mathématiques d'une façon que l'on a peine à concevoir. Il serait certainement devenu une sommité mathématique reconnue et non un obscur astronome-adjoint comme certains se sont complu à l'imaginer dans une uchronie d'orientation gauchiste. Cette reconnaissance sociale et cette position éminente l'auraient conduit à rompre avec les déplorables outrances de son jeune âge et à professer des opinions plus raisonnables, voire à oublier ces opinions pour se consacrer tout entier à son art, dans lequel il était le premier.

    C'est ce que ne voient pas les « révolutionnaires » d'aujourd'hui, qui exaltent sans nuances un Galois « révolutionnaire et géomètre » ce qui est une parfaite sottise, même si elle figure sur son timbre-poste commémoratif. « Révolutionnaire et géomètre », ceci peut se dire par exemple de Carnot ou Monge (quelque appréciation que l'on puisse porter par ailleurs sur leur action politique). Mais pour Galois il faudrait remplacer « révolutionnaire » par « excité » ce qui n'a rien de glorieux et doit donc être omis.

    Bonne journée.
    Fr. Ch.
    01/10/2019
  • Cela fait un petit moment que je suis les Évar-histoires. Un grand merci à tous ceux qui donnent un peu (beaucoup!) de leur temps pour mettre un peu de lumière sur la vie de Galois.
  • @Olivier
    J’ai lu quelque part (Dupuy ?) qu’il avait été arrêté le lendemain. Mais je n’ai pas de preuve supplémentaire.

    @Chaurien
    Oui je suis tout à fait d’accord avec toi, que sa personnalité était la cause majoritaire de sa tragédie, et il n’y avait pas trop de quoi « révolutionnaire » dans sa vie politique. (Mais ceci ne veut pas dire non plus il n’était pas un vrai patriote. On ne peut pas trop demander à un jeune de 20 ans.)

    Récemment j’ai découvert un livre publie à 2010 intitulé « Duel at Dawn: Heroes, Martyrs, and the Rise of Modern Mathematics » (bon, comme on sait que le duel était improbablement au matin, le titre n’est plus très adéquat), qui consacre une grande partie à la vie de Galois. Dans ce livre l’auteur a une conclusion pareille :
  • Galois qui aurait provoqué ce duel pour en finir avec la vie? Théorie qui me semble totalement ridicule.

    La dernière phrase de sa lettre testament à son ami Auguste Chevalier:
    "le sort ne m’a pas donné assez de vie pour que la patrie sache mon nom. Je meurs votre ami, E. Galois"

    Je pense que cela exprime plus un regret qu'une envie d'en finir.

    Pourquoi ne pas croire que l'objet du duel est lié à une rivalité amoureuse, un truc personnel qui n'est pas directement lié à la politique ou aux mathématiques? Les gens se battaient en duel pour un oui ou pour un non, on tenait plus à l'honneur qu' à la vie à cette époque-là semble-t-il.

    PS:
    Un document qui me semble intéressant:
    http://www.patrimoine.asso.fr/contenu/galois/EVARISTE_GALOIS.pdf
  • Je préfère "exalté" à "excité" concernant Galois. Ce terme, moins péjoratif, correspond plus à l'idée que je me fais de lui.
    Sinon, des "excités", il y en a beaucoup en politique. Et ils n'ont pas tous 20 ans !

    Il y en a même un qui a dirigé la France pendant 5 ans. Comment s'appelait-il déjà ?
    Vous vous souvenez ? Il était tout petit et très excité... Ça va me revenir.
    ...
  • @df : « Exalté » convient d’autant mieux que c’était le terme employé à l’époque pour désigner les républicains radicaux.

    @Gaussien : Merci !

    @Chaurien : Tudieu, voilà ce qui s’appelle exprimer une opinion !

    @Fin de partie

    1. Le document que tu signales dans ton dernier message est particulièrement précieux pour ce qui regarde Bourg-la-Reine, l’auteur connaissant très bien les archives locales. Incidemment, je me rends compte que j’ai oublié Bourg-la-Reine plus haut dans le Galois Tour initié par @Cidrolin ;)

    2. Sur ton avant-dernier message :

    Il y a même trois articles, avec celui du Moniteur, cité à la fin de celui exhibé par @anqian. Ce dernier, journal officiel du gouvernement, premier à lancer publiquement l’affaire des Vendanges de Bourgogne, à mots très couverts dans son édition du 10 mai (vois la photo), est très facile à consulter sur le site Retronews : https://www.retronews.fr/journal/gazette-nationale-ou-le-moniteur-universel/10-may-1831/149/1418895/1.

    Mais pour les deux autres, et surtout le premier des deux autres, il faudrait pouvoir localiser une collection, même incomplète, numérisée ou non, du journal Révolution. Comme je sais que Duchâtelet y a été rédacteur, il se peut que nous y trouvions aussi des écrits de de Galois inconnus jusque-là, c’est-à-dire une part insoupçonnée de son oeuvre. Saurais-tu relever ce défi ?90608
  • Olivier Courcelles:

    Nous savons, en principe, où trouver ces articles. Le dépôt légal a été institué sous le règne de François I sauf erreur mais je n'ai pas d'entrée VIP à la BNF. :-D

    PS:
    Gallica semble posséder des numéros du "le journal de Paris", mais hélas pas de numéro du XIX ème siécle.
    (journal fondé fondé en 1777 semble-t-il)

    PS2:
    Peut-être que les archives de Paris conserve l'article du "journal de Paris" qui nous intéresse:
    http://archives.paris.fr/a/222/periodiques/ ?

    PS3:
    Hélas le "journal de Paris" dont il était question dans le PS2 (année de publication 1997- ) n'a strictement aucun rapport avec le Journal de Paris qui nous intéresse :-(
  • @Olivier

    C’est l’indice que tu as parlé que l’arrestation de Galois était à 9 mai ?

    Pour moi c’est peu probable, car si c’était le cas il y aurait une émeute sur la place. Je pense que ça confirme plutôt la description au Journal du commerce : « on parvint à le faire sortir ».

    Et j’étais un peu injuste vers Raspail : le banquet était aussi pour le refus de la croix, comme Galois avait témoigné.90622
  • @anquian:sauf erreur de ma part dawn en anglais c'est le lever du jour.
    @chaurien: je ne sais pas à quel livre tu fais allusion mais cette trajectoire semble calquée sur celle de Fatou.
  • @anqian

    L’indice ou plutôt les deux indices auxquels je pensais pour une arrestation le 9 mai proviennent du rapport de police que je citais. Comme tu as pu le voir, il indique d’une part que la garde nationale « a arrêté 5 ou 6 [fauteurs de troubles] des plus animés ». L’un d’entre eux pourrait être Galois. De plus, ce rapport mentionne ailleurs le nombre d’arrestations effectuées par la police dans la journée, avec une idée du motif. En ce 9 mai, il recense « 1 [individu] pour provocation à la rébellion ». Là encore, il pourrait s’agir de Galois. D’un autre côté, un document qui me paraît plus probant (car nominatif) donne la date du 10, mais il faut que je mène une enquête complémentaire afin de savoir ce qu’il recouvre exactement.

    Pour Raspail, telle que tu la formulais, ta phrase n’était pas fausse. Le banquet était effectivement aussi en son honneur. En fait, pour redorer son blason que nous avons bien terni, il a un peu raison de dire que les acquittés n’étaient pas invités : ils se sont ajoutés in-extremis, quelques jours avant le banquet (Tribune du 6 mai, vois la photo).


    @Fin de partie

    C’est n’est pas parce qu’une loi existe qu’elle est respectée (:P) Il se trouve que divers documents échappent au dépôt légal pour diverses raisons. As-tu repéré le journal La Révolution dans le catalogue en ligne de la BnF (https://catalogue.bnf.fr) ? Pour l’accréditation, les Amis de Galois pourraient peut-être t’aider ; au pire, je te prêterais mes yeux en allant le consulter pour toi (ce que je ferais sans doute de toute façon).90636
  • À propos d’accréditation et pour information, @anqian et moi avons obtenu la permission exceptionnelle de consulter les manuscrits de Galois. Nous le devons (un peu) à l’Association des amis d’Évariste Galois et (surtout) à l’Académie des sciences et la bibliothèque de l’Institut de France.

    Comme vous le savez, @anqian a montré ce résultat spectaculaire que les deux lettres de rupture de Stéphanie copiées par Galois n'en forment qu'une, en trois blocs disposés dans le désordre, et que cette copie avait été exécutée la veille ou le jour du duel. De plus, la disposition curieuse et le manque de certains mots correspondent en gros à l’attaque d’une flamme de bougie sur la lettre à demi repliée.

    C’est ce qu’il a expliqué en détail et en chinois sur son blog, plus brièvement en français sur un autre fil de ce forum : https://eigolomoh.bitbucket.io/essay/galois_lettre_testamentaire.html et http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?17,1838974.

    Nous procéderons à deux comparaisons d’encres, indistinguables sur la numérisation des manuscrits dont @anqian s’est servi jusqu’à présent, l’une essentiellement à des fin de contrôle, l’autre pour conforter d’autres conclusions, de nature plus conjecturale. Avec ses notations, il espère trouver E1 = E2 (contrôle) et E2 <> E3 (quand je pense qu’il trouvera E1 = E2 = E3).

    Nous en profiterons pour vérifier méthodiquement les descriptions des manuscrits données par leurs éditeurs, afin qui sait de révéler d'autres éléments passés inaperçus.

    Mais j’écris ce message surtout pour vous montrer la lettre de rupture, une fois les blocs remis dans le bon ordre. C’est ce que vous verrez dans l’image jointe, bricolée à partir de celles d’@anqian. Les trois colonnes correspondent aux transcriptions respectivement publiées par Tannery, Bourgne-Azra et Neumann. Vous constaterez sans doute que le texte commence à prendre du sens, même s’il reste encore à en boucher les trous (aux dimensions inévitablement un peu approximatives depuis la copie par Galois).

    Auriez-vous des idées sur la manière de le compléter ?90654
  • Et nous avons consulté les manuscrits de Galois -- un trésor du patrimoine de l’humanité, il n’y a pas d’autres mots !

    @anqian vous en dira sans doute son sentiment, sur la lettre de rupture notamment…

    J’y allais aussi de mon côté pour juger de la qualité de l’édition française de référence, ce dont je vous entretiendrai peut-être à l’occasion...

    À défaut de nouvelles grandes découvertes (comme celle d’@anqian ou celle un peu plus ancienne des inscriptions « Lepecheux » et « Herbinville »), notre exploration méthodique des manuscrits a livré quelques petites trouvailles. La plus rigolote (ou la plus triste !) est sans conteste celle que vous verrez sur l’image ci-jointe. On dirait un mot de cinq lettres suivi de « à tout » ;)

    (Pour des raisons strictement réglementaires, je précise que l’illustration ne provient pas de nos photos mais qu’elle est tirée a posteriori de la numérisation proposée en accès libre par la bibliothèque de l’Institut : http://www.calames.abes.fr/pub/institut.aspx#details?id=IF2B14057.)90786
    mat.jpg 44.4K
  • J’ai pu vérifier les encres sur la lettre testamentaire. Sans grande surprise, je n’ai pas trouvé de différence significative entre des encres qui puisse falsifier ma déduction, que la copie de la lettre sur f11b était faite presque en même temp que la texte de la lettre testamentaire.

    Les couleurs des encres sur f11a et f11b sont assez proches. Et l’encre des ratures aussi, donc ces ratures avaient été fait très probablement juste après la copie. Pour comparaison, je vois assez clairement des différences, par exemple, entre l’encre de la première mémoire et le mot « 1er Mémoire » qui avait été ajouté à la veille du duel. L’encre de la veille du duel est très noire.

    Bien sur je ne considère pas que cette observation des encres elles-mêmes constituent une preuve de ma déduction, car des encres de différents époques pourraient avoir la même apparence.

    Concernant la signature de Stéphanie (par Galois), je n’ai rien vu sur le manuscrit sur place. Cependant mon téléphone portable a pris des photos assez claires, que j’y vois un D majuscule ronde, et « …tel » à la fin si on utilise un peu d’imagination.

    Le nom sur f80a, je vois « Dumotel » assez clairement avec un peu d’imagination (je sais que « clairement » et « avec imagination » sont incompatibles mais c’est ce que je trouve le mieux pour décrire mon impression dans ce cas : si on ne vous dit rien, vous n’y trouvez rien, mais si on vous dit que c’est « Dumotel », ça devient assez clair). D’ailleurs j’ai demande à ma fille (CE2) ce qu’elle a vu, sans donner aucun indice, elle a pu deviner la partie « Du ». Mais je ne vois pas grande chose sur les parties qui supposent d’être « Stéphanie », dans les 2 cas.

    La consultation des manuscrits de Galois était excitante, épuisante (physiquement et mentalement) pour moi.
  • J’ai maintenant les idées plus claires sur l’arrestation de Galois à la suite du banquet des Vendanges de Bourgogne.

    Il a été arrêté le lendemain, c’est-à-dire le 10 mai 1831, très probablement en soirée puisqu’il apparaît en dernier sur la liste des 36 personnes bouclées ce jour-là.

    Cette arrestation s’est déroulée sous la responsabilité de l’officier de paix Cartau, dans le quartier Saint-Jacques (celui de rue Saint-Jean-de-Beauvais ou de la rue des Bernardins), à la suite d’un mandat -- Galois n’a donc pas été arrêté durant les manifestations.

    C’est ce qui apparaît sur la « Feuille [journalière des arrestations à Paris] du 10 au 11 mai 1831 » conservée aux Archives nationales sous la cote F/7/3894 (voyez les photos, notez que Galois est alors répétiteur de mathématiques).

    Toujours pas d’idées sur la nouvelle arme testée par la police pour disperser les agitateurs que Galois a pu essuyer ce 10 mai ?90978
    90980
  • Ce Cartau savait mettre l'écharpe de côté, selon "Le Constitutionnel du 17/9/1834"90984
  • @Cidrolin : Tu l’as dit !

    @tous : Un indice pour l’arme testée par la police dont Galois a pu essuyer les effets le 10 mai ? Alors je dirais alors que l’indice se cache dans la question...
  • @Olivier : l'arme dont tu parles devrait être la pompe (du pompier), qui deviendrait le canon à eau dans le futur.
  • Bravo @anqian !

    L’indice était le verbe « essuyer » dans l’énoncé.

    Je connais deux rapports de police, assez contradictoires, sur l’efficacité de ces pompes ou canons à eau.

    Il y a d’abord celui d’un commissaire spécialement attaché au ministère de l’Intérieur, qui a le mérite de préciser que l’arrosage a été effectué par les pompiers vers les six heures du soir, sur le boulevard des Capucines. Selon lui, « ce moyen [pour disperser les rassemblements] n'a pas été sans succès » (AN, F/1a/635/20/A, 10 mai 1831).

    Plus fiable sur l’efficacité du procédé, selon moi, le rapport du préfet de police pour qui « l’eau a manqué et le moyen a ainsi produit peu d’effet ». En conséquence, la cavalerie a été appelée en renfort et s’est acquittée de sa mission « animée du meilleur esprit », avec « un zèle et une impatience que les chefs ont été obligés de modérer » (AN, F/7/3885, 10 mai 1831).91064
    91066
  • C'est le Maréchal Georges Mouton, comte de Lobau, qui avait imaginé ce nouveau mode de répression : les canons à eau des pompiers. En 1832, Scipion Marin les nommait "artillerie Lobau" dans sa pièce : Le sacerdoce littéraire :https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5745671g.r="scipion marin"?rk=193134;0 . Plus loin, page 79, il évoque douze formidables clystères.91072
  • @Cidrolin, @tous

    Le comte de Lobau avait d’ailleurs été prévenu lors des débordements avinés à la sortie du banquet des Vendanges de Bourgogne... C’est ce qui ressort d’un autre témoignage inédit, en l’occurrence une lettre du préfet de police au ministre de l’Intérieur, datée du soir même, 9 mai 1831, à 10h45. Elle précise que les éméchés étaient une cinquantaine, qu’ils ont parcouru les boulevards en chantant la Carmagnole et en poussant des cris, et qu’ils se trouvaient selon les dernières informations à hauteur du Passage des panoramas. Le préfet ordonne donc au cas où des patrouilles de la garde municipale, et prévient diverses autorités dont Lobau, le big boss de la garde nationale sur le département de la Seine.

    Avec les précisions géographiques de l’article du Journal du commerce produit plus haut par @anqian, il devrait y avoir moyen de reconstituer à peu près l’itinéraire de cette folle nuit !91158
  • En compilant les diverses sources, je trouve que cette folle nuit du 9 mai 1831 se résume ainsi : vers 21h30, une cinquantaine de jeunes gens parmi les plus échauffés par le vin (dont probablement Galois) sortent des Vendanges de Bourgogne (rue du Faubourg-du-Temple), remontent les grand boulevards, dansent à la porte Saint-Denis, parviennent à hauteur du passage des panoramas, poursuivent jusqu’à la place de la Concorde, puis dansent et chantent place Vendôme. Parmi les chants entonnés : la Marseillaise, la Persillade et la Carmagnole.

    Ce qui donne cette mise à jour de la liste des lieux galoisiens, en incluant Bourg-la-Reine (dont le détail reste à préciser) -- la Folle nuit est entre crochets car je ne sais pas montrer formellement qui Galois y a participé :
    • Bourg-la-Reine (détail à préciser) ;
    • 16, rue Saint-Jean-de-Beauvais (maison familiale à Paris) ;
    • Lycée Louis-le-Grand ;
    • 5, rue de la Sorbonne (cours public d’algèbre supérieure) ;
    • 8, rue de Limoges (coutelier Henry), aujourd’hui 28, rue Debelleyme (@cidrolin) ;
    • rue du Faubourg-du-Temple (banquet des Vendanges de Bourgogne) (@Fin de partie) ;
    • [Folle nuit, le 9 mai 1831, à partir de 21h30 environ : Vendanges de Bourgogne (rue du Faubourg-du-Temple), grands boulevards en passant par la porte Saint-Denis, puis à la hauteur du passage des Panoramas, puis place de la Concorde et place Vendôme, le tout en criant, dansant et chantant la Marseillaise, la Persillade et la Carmagnole.] (@anqian) ;
    • rue du Puits-de-l'Ermite/rue de la Clef (prison Sainte-Pélagie) ;
    • 16, rue des Bernardins (domiciliation à la seconde arrestation) ;
    • 86, rue de l’Oursine (Lourcine, etc.), aujourd’hui 94, rue de Broca (Maison de santé Faultrier) (Infantozzi) ;
    • 6, rue Saint-Jean-de-Beauvais (dernière domiciliation) ;
    • Étang de la Glacière (lieu du duel), aujourd’hui cité Floréale (@anqian) ;
    • Hôpital Cochin ;
    • Cimetière du Montparnasse.

    En y réfléchissant un peu, il y en a d’autres, voyez-vous lesquels ?
  • Bonjour,

    1) Dans les lieux galoisiens, il manque peut-être le pont Neuf et l' Ens.

    2) Il faut corriger ""rue de Broca" en "rue Broca".

    3) La nuit du 9 mai, il y avait aussi des polytechniciens :91294
  • Le passage des panoramas a une histoire intéressante:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Passage_des_Panoramas

    L'ordre de la croix de Juillet:
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_de_la_Croix_de_Juillet
  • Un autre lieu : la cour d'assises de la Seine (devenue cour d'assises de Paris) sans doute au 10 boulevard du Palais (75001).
  • Une carte de Paris 1830 https://fr.wikipedia.org/wiki/Plans_de_Paris

    Si on croit au témoignage de G. Demante http://www.galois.ihp.fr/ressources/vie-et-oeuvre-de-galois/vie-galois/biographie/
    Robert Bourgne donne en particulier le témoignage, rédigé en janvier 1909, de Gabriel Demante, un neveu de la mère de Galois qui a été professeur à la Faculté de droit de Paris, se souvenant, il avait onze ans, lors d’une promenade en famille avec son père, avoir rencontré Galois, très élégant, à l’angle de la rue Soufflot et de la rue Saint-Jacques le samedi 26 mai 1832

    Ce n'est pas très loin de la Rue Saint-Jean de Beauvais, où habitait Galois avant le duel. S'il vennait de sortir de chez lui, très élégamment vêtu, où-t-il voulait aller? Ca pourrait être la maison de santé à la rue de Lourcine...
  • @anqian : Cette promenade de Galois a lieu après la lettre de rupture ;) Il ne serait d’ailleurs pas étonnant qu’un jeune homme sortant de près d’un an de prison et devant refaire sa vie ait récemment renouvelé sa garde-robe… Pour moi, ce témoignage confirme surtout cette évidence (fondamentalement niée par Bourgne) que Galois était libre au moins quelques jours avant le duel...

    @Cidrolin : Bien vu ! Dans le contexte des arrestations de Galois et leurs suites, le Pont-Neuf et le Palais de Justice que tu cites me font remonter à la mémoire :
    * la Conciergerie : prison du Palais de Justice, où attendaient les prévenus/témoins transférés des autres prisons, type Sainte-Pélagie, avant les procès ;
    * peut-être le commissariat du quartier Saint-Jacques, où Galois aurait été provisoirement détenu lors de sa première arrestation ;
    * la Préfecture de police, où Galois a sûrement été provisoirement détenu lors de sa seconde arrestation ;
    * la prison de La Force où Galois à été transféré de Sainte-Pélagie une dizaine de jours pour raisons disciplinaires.

    @tous

    Voici donc la liste mise à jour, sachant que pas mal d’adresses d’hier ou d’aujourd’hui restent à préciser :
      • Bourg-la-Reine (détail à préciser) ;
      • 16, rue Saint-Jean-de-Beauvais (maison familiale à Paris) ;
      • Collège royal de Louis-le-Grand ; aujourd’hui Lycée Louis-le-Grand ;
      • École préparatoire/normale (@Cidrolin) ;
      • 5, rue de la Sorbonne (cours public d’algèbre supérieure) ;
      • Coutellerie Henry, 8, rue de Limoges ; aujourd’hui 28, rue Debelleyme (@Cidrolin) ;
      • Vendanges de Bourgogne, rue du Faubourg-du-Temple (@Fin de partie) ;
      • [Folle nuit, le 9 mai 1831, à partir de 21h30 environ : Vendanges de Bourgogne (rue du Faubourg-du-Temple), grands boulevards en passant par la porte Saint-Denis, puis à la hauteur du passage des Panoramas, puis place de la Concorde et place Vendôme, le tout en criant, dansant et chantant la Marseillaise, la Persillade et la Carmagnole. Une cinquantaine de jeunes gens éméchés par le vin dont des polytechniciens et probablement Galois.] (@anqian, @Cidrolin) ;
      • [Commissariat du quartier Saint-Jacques ? (première arrestation)] ;
      • Prison Sainte-Pélagie, rue du Puits-de-l'Ermite/rue de la Clef ;
      • Conciergerie ;
      • Palais de Justice ; aujourd’hui 10, boulevard du Palais (@Cidrolin) ;
      • 16, rue des Bernardins (domiciliation à la seconde arrestation) ;
      • Pont-Neuf (lieu de la seconde arrestation) (@Cidrolin) ;
      • Préfecture de police (détention provisoire seconde arrestation) ;
      • Prison de La Force (séjour disciplinaire) ;
      • Maison de santé Faultrier, 86, rue de l’Oursine (Lourcine, etc.) ; aujourd’hui 94, rue Broca (Infantozzi, @Cidrolin) ;
      • 6, rue Saint-Jean-de-Beauvais (dernière domiciliation) ;
      • Étang de la Glacière (lieu du duel), aujourd’hui cité Floréale (@anqian) ;
      • Hôpital Cochin ;
      • Cimetière du Montparnasse.

      Je trouve encore quelques lieux galoisiens... Un gros indice sur l’un d’entre eux ? Relisez le premier message de ce fil ;)
    • Effectivement, Polytechnique (à Paris) n'est pas sur le parcours.

      Cordialement.
    • @gerard0 : L’École polytechnique serait plutôt un lieu non-galoisien par excellence, puisqu’il n’y a pas été admis ;) Je pensais en fait à l’endroit où se sont déroulés les examens, c’est-à-dire l’Hôtel-de-Ville, ainsi qu’il apparaît plus loin (ou plus haut !) sur le fil.

      @tous

      Cet examen d’entrée à l’École polytechnique me rappelle que Galois a participé à des concours généraux, a été reçu au bac-ès-lettres et -sciences, et a suivi les cours de la fac de sciences… A l’instinct, je dirais que tous ces évènements ont eu lieu à la Sorbonne (mais il vaudrait mieux vérifier)...

      Et gros comme une coupole, quoique aussi non-galoisienne par ailleurs, il y a l’Académie des sciences, à laquelle Galois a soumis des mémoires et où il a été aperçu par Sophie Germain...

      Revoici donc la liste mise à jour, resachant que pas mal d’adresses d’hier ou d’aujourd’hui restent à préciser :
      • Bourg-la-Reine (détail à préciser) ;
      • 16, rue Saint-Jean-de-Beauvais (maison familiale à Paris) ;
      • Collège royal de Louis-le-Grand ; aujourd’hui Lycée Louis-le-Grand ;
      • Sorbonne (concours généraux ?, bac-ès-lettres et bac-ès-sciences ?, cours fac de sciences ?) ;
      • Académie des sciences ; aujourd’hui 23 quai de Conti ;
      • Hôtel-de-Ville (examens École polytechnique) (@gerard0) ;
      • École préparatoire/normale (@Cidrolin) ;
      • 5, rue de la Sorbonne (cours public d’algèbre supérieure) ;
      • Coutellerie Henry, 8, rue de Limoges ; aujourd’hui 28, rue Debelleyme (@Cidrolin) ;
      • Vendanges de Bourgogne, rue du Faubourg-du-Temple (@Fin de partie) ;
      • [Folle nuit, le 9 mai 1831, à partir de 21h30 environ : Vendanges de Bourgogne (rue du Faubourg-du-Temple), grands boulevards en passant par la porte Saint-Denis, puis à la hauteur du passage des Panoramas, puis place de la Concorde et place Vendôme, le tout en criant, dansant et chantant la Marseillaise, la Persillade et la Carmagnole. Une cinquantaine de jeunes gens éméchés par le vin dont des polytechniciens et probablement Galois.] (@anqian, @Cidrolin) ;
      • [Commissariat du quartier Saint-Jacques ? (première arrestation)] ;
      • Prison Sainte-Pélagie, rue du Puits-de-l'Ermite/rue de la Clef ;
      • Conciergerie ;
      • Palais de Justice ; aujourd’hui 10, boulevard du Palais (@Cidrolin) ;
      • 16, rue des Bernardins (domiciliation à la seconde arrestation) ;
      • Pont-Neuf (lieu de la seconde arrestation) (@Cidrolin) ;
      • Préfecture de police (détention provisoire seconde arrestation) ;
      • Prison de La Force (séjour disciplinaire) ;
      • Maison de santé Faultrier, 86, rue de l’Oursine (Lourcine, etc.) ; aujourd’hui 94, rue Broca (Infantozzi, @Cidrolin) ;
      • 6, rue Saint-Jean-de-Beauvais (dernière domiciliation) ;
      • Étang de la Glacière (lieu du duel) ; aujourd’hui cité Floréale (@anqian) ;
      • Hôpital Cochin ;
      • Cimetière du Montparnasse.

      Qu’aurait-on encore oublié ?
    • Petite détail géographique sur l’événement du 14 juillet 1831.

      Sur Journal des débats politiques et littéraires le 16 juillet (référençait le reportage du Moniteur du 15 juillet), la troupe de Galois « débouchant par la rue de Thionville prit aussi la direction de la place du Châtelet. » Mais la rue de Thionville se trouve à 19eme arrondissement…

      En fait c’était la rue Dauphine. Il y avait un erratum sur Le Figaro le 17 juillet.

      Donc l’endroit ou Galois se faisait arrêter, est à peu près le même endroit que Pierre Curie se ferait écraser par un camion hippomobile. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rue_Dauphine91390
      91392
    • @anqian : Intégré !

      @tous

      Il y a aussi les adresses de la Société des amis du peuple, du temps où Galois assistaient aux réunions. Le problème, c’est de savoir quand il en a fait partie. Sûrement du temps de sa seconde arrestation, comme je vous le monterai, c’est-à-dire au 45, rue de Grenelle -Saint-Honoré. Probablement pas en octobre ou novembre 1830, au Manège Pellier, car il était encore à l’École normale, mais je marque quand même l’adresse avec un gros point d’interrogation au cas où. Après sa libération vers mai 1832 ? Il y aurait alors éventuellement le 18, rue de l'Hôpital-Saint-Louis (7 mai), puis le 20, rue Saint-André-des-Arts (24 mai à sa mort).

      Mise à jour :
      • Bourg-la-Reine (détail à préciser) ;
      • 16, rue Saint-Jean-de-Beauvais (maison familiale à Paris) ;
      • Collège royal de Louis-le-Grand ; aujourd’hui Lycée Louis-le-Grand ;
      • Sorbonne (concours généraux ?, bac-ès-lettres et bac-ès-sciences ?, cours fac de sciences ?) ;
      • Académie des sciences ; aujourd’hui 23 quai de Conti ;
      • Hôtel-de-Ville (examens École polytechnique) (@gerard0) ;
      • École préparatoire/normale (@Cidrolin) ;
      • [Manège Pellier, rue Montmartre ?? (si Galois assiste déjà aux réunions de la Société des amis du peuple)] ;
      • 5, rue de la Sorbonne (cours public d’algèbre supérieure) ;
      • Coutellerie Henry, 8, rue de Limoges ; aujourd’hui 28, rue Debelleyme (@Cidrolin) ;
      • Vendanges de Bourgogne, rue du Faubourg-du-Temple (@Fin de partie) ;
      • [Folle nuit, le 9 mai 1831, à partir de 21h30 environ : Vendanges de Bourgogne (rue du Faubourg-du-Temple), grands boulevards en passant par la porte Saint-Denis, puis à la hauteur du passage des Panoramas, puis place de la Concorde et place Vendôme, le tout en criant, dansant et chantant la Marseillaise, la Persillade et la Carmagnole. Une cinquantaine de jeunes gens éméchés par le vin dont des polytechniciens et probablement Galois.] (@anqian, @Cidrolin) ;
      • [Commissariat du quartier Saint-Jacques ? (première arrestation)] ;
      • Prison Sainte-Pélagie, rue du Puits-de-l'Ermite/rue de la Clef ;
      • Conciergerie ;
      • Palais de Justice ; aujourd’hui 10, boulevard du Palais (@Cidrolin) ;
      • 45, rue de Grenelle-Saint-Honoré (local Société des amis du peuple lors de sa seconde arrestation) ;
      • 16, rue des Bernardins (domiciliation à la seconde arrestation) ;
      • Rue Dauphine, puis Pont-Neuf (lieu de la seconde arrestation) (@Cidrolin, @anqian) ;
      • Préfecture de police (détention provisoire seconde arrestation) ;
      • Prison de La Force (séjour disciplinaire) ;
      • Maison de santé Faultrier, 86, rue de l’Oursine (Lourcine, etc.) ; aujourd’hui 94, rue Broca (Infantozzi, @Cidrolin) ;
      • [18, rue de l'Hôpital-Saint-Louis ? (si Galois assiste encore aux réunions de la Société des amis du peuple)] ;
      • [20, rue Saint-André-des-Arts ? (si Galois assiste encore aux réunions de la Société des amis du peuple)] ;
      • 6, rue Saint-Jean-de-Beauvais (dernière domiciliation) ;
      • Étang de la Glacière (lieu du duel) ; aujourd’hui cité Floréale (@anqian) ;
      • Hôpital Cochin ;
      • Cimetière du Montparnasse.

      Quoi d'autre ?
    • Le procès de juin 1831 suivi d'un acquittement permet d'ajouter quelques adresses.

      1) 21 place Royale (maintenant place des Vosges) : domicile d'Alexandre-Charles Miller (1789-1852), avocat-général.
      Il était substitut du parquet avant sa nomination le 25 juillet 1830
      2) 53 rue d'Enfer (devenue Bd St-Michel) : domicile du président Jean-Baptiste Claude Naudin (1784-1839).
      C'est un berrichon né et décédé aux Aix-d'Angillon dans le Cher.
      3) 26 rue Thévenot (rue Réaumur) : Dupont avocat à la cour Royale.
      4) Le témoin Gustave Drouineau (1798-1878) a sa page Wikipédia et quelques livres sur gallica, mais impossible de trouver son adresse.
    • @Cidrolin : En intégrant les personnes qu’a pu rencontrer Galois en plus de Galois, tu y vas fort ! Pour te donner une idée, j’identifie déjà par mes dépouillements environ 150 membres parisiens de la Société des amis du peuple. Bientôt, certes, tout Paris sera à toi ! D’un autre côté comme l’organisation d’une vraie balade galoisienne (sur le terrain) commence à trotter dans l’esprit de certains Amis de Galois, les participants risquent d’avoir mal aux pattes ;)
    • Oui cela fait une grande promenade. Le 25 octobre 1811 c'était il y a : https://www.timeanddate.com/counters/fullscreen.html?mode=m&year=1811&month=10&day=25&p0=195
    • Effectivement, la date anniversaire d'un grand homme !
    • Sur Le Commerce le 10 oct. 1840 (Mademoiselle Stéphanie s’était mariée le janvier de la même année), un certain M. Paul Marcel écrivait :
      Rassurez-vous, lui dit-on, on l'enverra avec les forçâtes-lionnes de la rue de Lourcine ! — Comment ? Sans doute, là où sont enfermées Mmes de W..., P. de M..., etc.; elle y sera comme le poisson dans l’eau : on y donne des dîners, des concerts; on joue des proverbes...—Vous croyez que... -Je ne crois pas, je suis sûr... L’autre jour Mme de W... a eu un grand dinar, elle a voulu rallier Mme P. de M... a un auteur bien connu et qui ne l’aimait guère ;
      Franchement je n'ai rien compris en lisant tout ça. Mais je sais bien qu’à l’époque un ou deux Messieurs P. de M. habitaient à la rue de Lourcine…91624
    • Petit intermède pour vous signaler que la revue Quadrature a centré sa dernière couverture sur la représentation (théâtrale) galoisienne dont je vous entretenais plus haut sur ce fil. Je sais le Magazine de mathématiques pures et épicées bien connu à divers titres par de nombreux participants de ce forum -- Norbert Verdier y tient rubrique par exemple. Les autres peuvent consulter la présentation de la revue sur son site : https://www.quadrature.info/a-propos/.

      Avec la complicité de son rédacteur en chef, Jean-Paul Truc, un exemplaire du dernier numéro sera adressé au premier qui m’enverra ses coordonnées par MP (Message Privé).91738
    • Bonjour,

      Trop tard ! Je l'ai déjà !

      Cordialement,

      Rescassol
    • @Olivier et @tous

      J'ai mis à jour mon site blog avec un nouveau billet Stéphanie du Motel dans les correspondances de Henri Heine, cette fois-ci en français. Indiquez-moi toutes les fautes insupportables 8-) de français S.V.P.

      Grace au billet d'Olivier Itinéraire d’une infâme coquette sur le site Images des Mathématiques, j'ai pris la connaissance des 2 lettres d'Heine à Stéphanie. J'ai donc fait une recherche sur le site Heinrich-Heine-Portal. Devinez ce que j'ai trouvé... j'ai mis le meilleur à la fin.

      Anqian
    • @anqian

      Bel échantillon d’écriture… Sachant que Stéphanie était apparemment enceinte à son mariage et que son mari était professeur de langues (ce qui implique souvent des séjours à l’étranger), un scénario vient à l’esprit : que les deux tourtereaux se soient rencontrés à Londres et qu’ils aient dû rentrer inopinément en France pour officialiser...
    • ... tout cela est très intéressant; sur les relations Heine/Stéphanie, cela fait longtemps que je me dis qu'il faudrait contacter les spécialistes de Heine dont Michel Espagne. Bon dimanche. Norbert.
    • @Nobert
      Cette méfiance d'Heine a l'hiver 1843 m'intéresse beaucoup. Ca sera bien si on pouvait expliquer comment on sait que ce “chef des Gilles” était Alexandre Weill. Dans cette phrase Heine parlait d'abord la maison de santé, puis "le chef des Gilles", puis "amies et des ci-devant amies" (ça veut dire les femmes) ; flux de pensée serait un peu troublant si ce chef des Gilles était Alexandre Weill.

      Quand on se souvient que le nom de jeune fille de la mère de Stéphanie était Saint-Gilles, et qu'il y avait au moins un sieur Gilles dans la maison de santé comme jardinier/concierge si on lit Le Siècle du 15 juin et du 22 août 1842, on se dit que ce “chef des Gilles” pourrait en effet être la mère de Stéphanie: Mme Faultrier ?

      @Olivier
      Effectivement je crois que le mot "Marsouin" (et le symbole devant, un M mal écrit ?) raturé sur f58a est de la main de Stéphanie. Comparer le "M" avec celui de "Miss" dans son message, et la fin du "n" qui traîne vers droite avec celui de "recommandation" par exemple dans son message : elle avait l'habitude d'écrire la dernière lettre d'un mot de telle manière. Facile d'imaginer deux amoureux se moquent entre eux : un écrit "Libertine" et l'autre "Marsouin"...

      Oui l'Angleterre était l'endroit parfait pour commencer ce scénario d'un mariage arrangé suite d'une grossesse...
    • ... je pense qu'Anqian devrait envoyer son bel article sur Heine/Stéphanie à Michel Espagne [Cf. http://www.umr8547.ens.fr/spip.php?rubrique35]. Je pense que cela susciterait des réactions et de possibles éclaircissements. Sinon pour Olivier dans les lieux parisiens de Galois, il manque sans doute le salon de Férussac, haut lieu de la sociabilité savante vers 1830 et que fréquentait Galois (des témoignages?). Mais peut-être ai-je lu trop vite toutes les infos précédentes ... bonne soirée. Norbert.
    • @anqian
      Je remarque de mon côté que Stéphanie signe alors simplement « du Motel », sans Poterin, comme dans ce qui se lirait sous les ratures dans les manuscrits de Galois. A priori donc un indice de plus pour que Stéphanie Poterin du Motel soit la Stéphanie de Galois. Cela dit, on relève aussi quelques différences : « du Motel » ici, plutôt « Dumotel » là-bas...

      @Norbert
      Je ne connais aucun témoignage d’époque indiquant que Galois ait fréquenté le salon de Férussac (même s’il a bien sûr publié dans le Bulletin dudit). Mais rien n’empêche d’inclure l’adresse avec un point d’interrogation dans un premier temps. Ce qui me rappelle d’ailleurs que Joseph Bertrand mentionne que son oncle croisait à l’occasion Galois dans les locaux de La Tribune. D’où la mise à jour :
      • Bourg-la-Reine (détail à préciser) ;
      • 16, rue Saint-Jean-de-Beauvais (maison familiale à Paris) ;
      • Collège royal de Louis-le-Grand ; aujourd’hui Lycée Louis-le-Grand ;
      • Sorbonne (concours généraux ?, bac-ès-lettres et bac-ès-sciences ?, cours fac de sciences ?) ;
      • Académie des sciences ; aujourd’hui 23, quai de Conti ;
      • Hôtel-de-Ville (examens École polytechnique) (@gerard0) ;
      • École préparatoire/normale (@Cidrolin) ;
      • [Salon de Férussac ?, 3, rue de l’Abbaye (si Galois le fréquente en plus de publier dans le Bulletin dit de Férussac) (@Norbert Verdier)] ;
      • Bureau du journal La Tribune, 8, passage des Petits-Pères (au 1er décembre 1830) (Joseph Bertrand) ;
      • [Manège Pellier ??, rue Montmartre (si Galois assiste déjà aux réunions de la Société des amis du peuple)] ;
      • 5, rue de la Sorbonne (cours public d’algèbre supérieure) ;
      • Coutellerie Henry, 8, rue de Limoges ; aujourd’hui 28, rue Debelleyme (@Cidrolin) ;
      • Vendanges de Bourgogne, rue du Faubourg-du-Temple (@Fin de partie) ;
      • [Folle nuit, le 9 mai 1831, à partir de 21h30 environ : Vendanges de Bourgogne (rue du Faubourg-du-Temple), grands boulevards en passant par la porte Saint-Denis, puis à la hauteur du passage des Panoramas, puis place de la Concorde et place Vendôme, le tout en criant, dansant et chantant la Marseillaise, la Persillade et la Carmagnole. Une cinquantaine de jeunes gens éméchés par le vin dont des polytechniciens et probablement Galois.] (@anqian, @Cidrolin) ;
      • [Commissariat du quartier Saint-Jacques ? (première arrestation)] ;
      • Prison Sainte-Pélagie, rue du Puits-de-l'Ermite/rue de la Clef ;
      • Conciergerie ;
      • Palais de Justice ; aujourd’hui 10, boulevard du Palais (@Cidrolin) ;
      • 45, rue de Grenelle-Saint-Honoré (local Société des amis du peuple lors de sa seconde arrestation) ;
      • 16, rue des Bernardins (domiciliation à la seconde arrestation) ;
      • Rue Dauphine, puis Pont-Neuf (lieu de la seconde arrestation) (@Cidrolin, @anqian) ;
      • Préfecture de police (détention provisoire seconde arrestation) ;
      • Prison de La Force (séjour disciplinaire) ;
      • Maison de santé Faultrier, 86, rue de l’Oursine (Lourcine, etc.) ; aujourd’hui 94, rue Broca (Infantozzi, @Cidrolin) ;
      • [18, rue de l'Hôpital-Saint-Louis ? (si Galois assiste encore aux réunions de la Société des amis du peuple)] ;
      • [20, rue Saint-André-des-Arts ? (si Galois assiste encore aux réunions de la Société des amis du peuple)] ;
      • 6, rue Saint-Jean-de-Beauvais (dernière domiciliation) ;
      • Étang de la Glacière (lieu du duel) ; aujourd’hui cité Floréale (@anqian) ;
      • Hôpital Cochin ;
      • Cimetière du Montparnasse.
      91976
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