Faire progresser ses élèves

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Réponses

  • jaybe a écrit:
    Cela me paraît tout à fait légitime que des gens cherchent à dépasser cette façon de noter (et cela ne veut absolument pas dire qu'ils ont des bonnes idées pour remplacer cela...).

    Là n'est pas la question: ça fait belle lurette que le dialogue ne se situe pas à la note. Ce qui est grave c'est de faire semblant de découvrir que c'est une bonne idée de dialoguer au delà de la note et d'aller courir à la télé pour faire semblant d'instituer ce dialogue. Ce n'est pas une affaire de légitimité intellectuelle. Ce n'est pas parce que les notes existent qu'il n'y a que les notes. Tu sais très bien que ton année ne se résume pas à noter tes élèves. Tu le fais 1% à peine de ton temps.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • jaybe a écrit:
    Un 10/20 à un examen avec 4 exercices, ça peut vouloir dire qu'un élève/étudiant a parfaitement su faire deux exercices et n'a rien compris aux deux autres.

    Oui, mais c'est rarement le cas. Souvent, il a un peu compris les choses mais la copie est parsemée d'erreurs plus ou moins graves.
  • Le vrai problème politique au delà de ça, et je ne prétends pas le résoudre, mais je prétends que c'en est un , c'est un élément de l'inconscient collectif de la culture gauche-rose (les rouges ne l'ont d'ailleurs pas):
    $<<$à défaut d'éliminer l'échec, il faudrait ne pas signifier à quelqu'un qu'il est en situation d'échec$>>$

    C'est un élément extrêmement grave et dont je ne connais pas l'origine, qui semble préexister chez la plupart, voire tous les sympathisants dits "roses" politiquement. On retrouve cette maladie à plusieurs endroits de leurs divers productions, mais c'est quand ils s'occupent d'école qu'ils sont les plus dangereux.

    Je n'ai jamais compris vraiment l'origine de ce bug dans le tréfond de leurs neurones. Curieusement, les rouges, bien qu'ils soient parfois plus radicaux, en particulier économiquement, n'ont pas ce virus.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Question : est-ce que les meilleurs pays du classement PISA en math sont sur des pédagogies pédagogistes ? Les pays asiatiques nous surclassent (et dépassent largement la plébiscitée Finlande) et c'est bien parce qu'ils ne pratiquent pas le n'importe quoi que l'on nous contraint à faire. S'il y a un changement à opérer, il est là. L'absence de notes, l'école des fans pour tous etc ça déculpabilise ceux qui pensent que l'école est le lieu où sont persécutés les élèves.
  • gdlrdc : "même si tous ces problèmes ouverts et autres activités d'éveils partent d'un bon sentiment, ils me paraissent insuffisant pour faire des mathématiques correctements. "

    Pour ma part, l'activité mathématique est multiforme. Parfois on est confronté à des problèmes pour lesquels il existe une solution "parfaite" et il faut alors comprendre comment on obtient cette résolution et être en mesure de l'exprimer d'une façon conforme à un niveau d'exigence. Parfois la situation est beaucoup moins claire et l'on ne peut pas reproduire de schéma de réponse automatisé.

    "Je disais l'autre jour à mon inspecteur que ce n'est pas en donnant un clou, un marteau et des planches à un élève qu'il va construire une maison qui tienne debout.(or j'ai l'impression que c'est un peu ça les problèmes ouverts). "

    On est sans doute d'accord sur le fait que le but final est qu'un élève soit en mesure de construire sa maison. Est-ce qu'il est raisonnable de lui demander d'y arriver du premier coup ? De ne jamais rien construire tant que sa production n'est pas parfaite ? De ne pas lui indiquer qu'on attend de lui que dans x temps (durée parfaitement évaluée et déterminée à l'avance) on veut qu'il réussisse parfaitement sa tâche, mais que d'ici-là on n'évaluera pas à tout moment ce qu'il tente de faire ?

    "L'exigence de la rigueur et le travail des gammes leur aient étranger et du coup j'ai l'impression de me retrouver devant une montagne de lacunes à régler en seconde avec peu d'heures."

    Le vrai problème est là : comme on n'a pas le temps de tout faire, on veut hiérarchiser les méthodes, contenus, types de problèmes... et ça induit une fausse compétition entre tous les contenus que l'on aimerait bien transmettre à nos élèves.

    "Donc je réitère ma question, avez vous des idées pour leur faire acquérir de bons réflexes en calcul algébrique dans le temps imparti avec la contrainte du programme? "

    Je n'ai rien de révolutionnaire dans ce domaine et vais sans doute proposer des choses naïves : sont-ils capables de voir que certaines expressions/propriétés ont une traduction géométrique ? Qu'il peut être pertinent de tester une formule sur un/des exemple(s) pour détecter des erreurs ?
  • christophe c a écrit:
    Si tu cherches à mesurer des acquis, je ne te le donne en 1000 que 99,9% des enseignants testeront l'acquisition de $(a+b)^2=a^2+b^2+2ab$ et non pas l'incapacité d'écrire $a^2+b^2$ à la place de $(a+b)^2$.

    Peut-être, mais dans ce cas cela signifie que l'évaluation a été mal faite. On peut très bien concevoir une interro du type : factoriser les expressions suivantes (en produits de termes non constants et ne comportant pas de dénominateurs), ou bien indiquer si une factorisation n'est pas possible.

    1) $4x^2+4x+1$

    2) $x^2+1$

    3) $4a^2-9b^2$

    4) $a^{100}+a$

    5) $x^2+x+1$

    6) $x^2+x^4+1+x^2$

    (N.B. Je ne m'attends pas à 80\% de bonnes réponses dans une classe moyenne...)
  • Pour en revenir aux difficultés calculatoires des élèves, j'ai vu régulièrement des étudiants de L1 écrire des choses comme :

    $\frac{x+2}{x+3}=\dfrac{2}{3}$

    $7x=y$ donc $x=y-7$

    $\dfrac{x^2}{x^3}=x^6$

    $\int \cos^2x\,dx=\sin^2x$ (un grand classique)

    $\int \dfrac{dx}{x^2+1}=\int \dfrac{dx}{(x+1)^2}=\ln((x+1)^2)$
  • jaybe écrivait:
    > @kioups quand tu écris "encourager les élèves
    > à répondre même s'ils ne sont pas sûrs" :
    > relis les récents sujets de DNB, où récemment
    > il est apparu un cadre dans lequel on incite les
    > élèves à mentionner toute démarche même
    > inaboutie, et des consignes avaient été
    > formulées pour les correcteurs afin d'évaluer
    > les productions.

    Je parle de la participation orale, pas des écrits...
  • @JLT

    des interros de maths il y en a moult types, je te répondais dans le cadre acquis/non acquis que tu semblais voir d'un pas trop mauvais oeil (tu n'as pas prétendu y avoir réfléchi, tu disais ça comme ça). Le format, enfin plutôt l'exemple, que tu proposes n'exclut pas la note et n'encourage pas l'évaluation par compétences.

    @ jaybe: tu continues d'écrire de longs posts pour apparaitre en tout et pour tout comme un intervenant disant: $<<$ moi, jaybe, je dis qu'il faut réfléchir en maths, "donc" la ministre a raison (ou n'a pas tort)$>>$

    C'est trop court, et tu as ignoré tout ce que les autres t'ont répondu. Personne n'a dit qu'il ne fallait pas réfléchir en maths. Il n'est pas exclu que tu ne reçoives pas tellement d'autres réponses à ce tarif-là de langue de bois.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @cc : en effet, mon exemple n'exclut pas la note, mais l'examen du permis de conduire non plus. On pourrait convenir qu'il faut obtenir 17/20 pour obtenir le permis, et que
    * refus de priorité : $-5$ points
    * brûler un feu rouge : $-10$ points
    * rater son créneau : $-1$ point
    etc.

    Mon idée est que
    * Si 80% des questions sont résolues, on donne le certificat
    * Dans le contraire, ce n'est pas nécessaire de préciser la note, l'étudiant/élève doit recommencer jusqu'à ce qu'il obtienne son permis/son certificat de factorisation/son certificat d'intégration.
  • @Greg : tout à fait. Et il y a pire : sur la page que tu as mise en lien, on trouve un long pdf plus détaillé dans lequel on peut lire ceci :
    Ministère a écrit:
    Mesure 1 : de nouveaux programmes d’enseignement dans le cadre du socle commun de connaissances, de compétences et de culture 

    Les programmes de mathématiques de l’école et du collège doivent favoriser l’utilisation d’outils modernes et des approches nouvelles et transversales. L’enseignement des mathématiques sera renouvelé grâce à l’apport de l’informatique. Les liens entre les mathématiques et les disciplines doivent être renforcés : les mathématiques sont un « bien commun » que partagent toutes les disciplines. 

    Ça veut dire 2 choses (et je vous passe le couplet sur le numérique et les "approches nouvelles") :
    1) les prochains programmes de collège seront définis par le socle commun. Quand on sait ce qu'est ce socle, on comprend que pas mal de notions vont disparaître : en 3ème, la factorisation, les équations et inéquations (même simples !), les fonctions, la trigo du triangle rectangle (notamment) sont actuellement au programme mais hors socle et pourraient donc disparaître ;
    2) le fait de dire "on peut faire des maths dans les autres disciplines" sera un prétexte supplémentaire pour enlever des heures de maths...

    Effectivement, les profs de lycée, de fac et de prépa ont de quoi s'inquiéter.
  • @JLT ça c'est un idée nouvelle et différente qui vient de toi :-D

    1/ remplacer le 10 d'admission par un 17 par exemple
    2/ ne pas publier ou transmettre les notes inférieures à tant, les assimilant en quelque sorte à des zéros.

    Au moins ça a l'avantage d'être formel et précis. Et tout à fait respectable et à creuser. Pas sûr que jaybe ou NVC va être content(e) face à cette idée
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Pour Samuel, les différentes présentations de l'enseignement mathématique que l'on peut lire dans la presse "grand public" (cf par exemple l'article intitulé En-Asie-les-maths-sont-synonymes-de-reussite-scolaire-et-sociale sur le site la-croix, en libre accès) semblent indiquer d'une part qu'il existe de nombreux facteurs qui expliquent leurs bons résultats, et aussi une mise en avant de certains des points de vue qui sont dénigrés ici (pour ne citer que deux morceaux choisis dans l'article en question "On procède davantage de façon plus objective avec des questions simples et directes, tandis qu’en France on s’attache plus à la contextualisation, à l’analyse et à la subjectivité" "la démarche est plus expérimentale, moins théorique que chez nous").

    Bien entendu il s'agit d'une source relativement "légère" et on devrait pouvoir trouver mieux (je n'ai pas réussi à le faire jusqu'à présent) pour se faire une idée plus précise sur ce sujet.
  • Oui mais ils font beaucoup plus de math que nous, et suivant les articles, on peut lire que certains vont même jusqu'à prendre 4 heures de cours en plus du temps imposé en classe. Avec plus de temps on peut varier les approches, faire du cours, faire des exercices en nombre suffisant etc.

    De notre côté, on ne cesse de nous rajouter des activités parasites en plus du programme imposé. On force la main des profs pour utiliser l'outil informatique, même si la situation ne s'y prête pas, on va enseigner l'algorithmique et pourquoi pas l'informatique pendant le cours de math. Encore du temps passé sur des choses qui, aussi intéressantes soient-elles, ne sont pas prioritaires pour être performant. Il suffit de voir ce que font les patrons de la Silicon Valley : ils mettent leurs enfants dans des écoles où ils ne toucheront pas de clavier.

    Moi qui suis plutôt geek dans la vie privée, j'en viens à avoir une aversion pour la calculatrice, la salle informatique, le vidéo-projecteur etc dès que je mets un pieds dans l'école.
  • Je ne suis pas du tout d'accord avec l'adjectif "parasite". Je veux bien entendre que les professeurs n'ont pas le temps qui leur est nécessaire pour réaliser toutes les tâches/objectifs qu'on leur demande, que l'institution ne leur fournit pas assez de réponses pour réussir à adapter leurs enseignements, que dans certains contextes les techniques connues d'enseignement fonctionnent "bien" et ont tout à perdre à être changés car elles le seraient de façon très artificielle et vide de sens, bref il existe plein de raisons tout à fait valables de se plaindre d'une situation que beaucoup subissent. Mais sur le fond, sur l'intérêt de consacrer une partie de son temps à développer de nouvelles approches expérimentales, ne comptez pas sur PISA et autres comparaisons avec des systèmes asiatiques pour faire croire que cela ne marche pas car vous arriveriez sans doute à démontrer l'inverse !
  • Les UK qui sont allé bien plus loin dans la "déformalisation" des maths pour les rendre soit disant plus "concrêtes" bien avant nous en reviennent. Les mathématiciens sont désespérés de ce que sont devenus l'enseignement des maths là bas et du niveau des jeunes adultes victimes de cette pédagogie. Voici un manifeste qu'ils ont écrit récemment : http://www.nationalnumeracy.org.uk/userfiles/Documents/Manifesto_for_a_numerate_UK.pdf
  • Pour donner une idée des examens d'entrée dans une université Coréenne :

    http://fr.scribd.com/doc/72348189/CSAT-2010
  • Merci dido pour ce document. On peut y trouver un certain nombre de points qui sont identiques ou relativement proches de ceux retenus dans le tout dernier document produit par le ministère : la recommandation 2 (qui est devenue chez nous l'approche transversale), les recommandations 3 et 4 (réflexion sur de nouveaux moyens d'évaluation), la recommandation 5 avec son joli dessin page 12 (besoin d'accorder une place plus importante au raisonnement et à la résolution de problèmes), etc.
  • Joli document JLT ! La partie "economics" est impressionnante, il faut maitriser un grand nombre de compétences diverses pour répondre aux questions.
  • Ce fil est devenu difficile à lire, mais bon, j'en ajoute une couche !
    JLT a écrit:
    Actuellement, avec les notes chiffrées, je ne fais pas confiance à un étudiant qui obtient 10/20 à l'examen, et pourtant on lui donne le module

    Je suis d'accord avec ce constat, mais pas avec les solutions que tu proposes pour résoudre le problème. Le passage à l'évaluation par compétence ne garantira en rien le fait que l'étudiant aura réellement la ou les compétence(s) évaluée(s), et on continuera à donner des modules sans avoir vraiment confiance en le niveau de celui qui les reçoit.

    À titre d'anecdote, en 1980, j'étais en 2nde C (au lycée Mansart de Saint-Cyr l'École) et j'avais une professeur de mathématiques qui utilisait les lettres pour noter, ce qui, à cette époque, était plutôt inédit.

    Je suis retombé sur mes bulletins la semaine dernière, et là, à leur lecture, il me fut impossible de savoir mon niveau réel. À un trimestre, elle m'avait mis B. Mais que signifie-t-il ? Avais-je acquis correctement les connaissances de ce trimestre (ce devait être les espaces vectoriels) ? Peut-être, mais quel niveau avais-je ? Je ne me souviens plus :

    (a) Si elle mettait également des + et des - avec ses lettres (ce qui change la donne),

    (b) Sur "combien" elle notait : il me semble qu'elle disposait de A,B,C,D ou bien de A,B,C,D,E, je ne sais plus...
  • jaybe a écrit:
    Mais sur le fond, sur l'intérêt de consacrer une partie de son temps à développer de nouvelles approches expérimentales, ne comptez pas sur PISA et autres comparaisons avec des systèmes asiatiques pour faire croire que cela ne marche pas car vous arriveriez sans doute à démontrer l'inverse !

    jaybe a écrit:
    Je veux bien entendre que
    jaybe a écrit:
    On peut y trouver un certain nombre de points qui sont identiques ou relativement proches de ceux retenus dans le tout dernier document produit par le ministère :

    Je suis toujours impressionné par la grande diversité des techniques de troll. Ca nécessiterait un traité du trolling en soi, le troll.

    Cela dit, comme tu es probablement identifié en tant que tel, il est dommage, plutôt que troller, que tu ne précises pas et ne défendes pas ta position. Tu as tout à fait le droit d'avoir une position pro-ministère ou pro-on retire les maths avant le bac, ou pro-je sais pas quoi de respectable, mais ce qui est dommage c'est que c'est assez systématique: à chaque fois que quelqu'un de pro-ce genre de chose vient sur un forum, au lieu d'argumenter il trolle, si tu étais le seul je ne dirais pas ça. C'est toujours la même technique. A quoi ça avance? Si on a des arguments autant les donner. Si on n'en a pas, autant se poser la question "pourquoi n'en a-t-on pas?".

    J'attends avec impatience l'intervention où tu vas traiter tes contradicteurs (pas moi, à moi tu ne réponds pas) de passéiste, je suis étonné que tu ne l'aies pas encore fait.

    Encore une fois, on peut tout à fait déclarer qu'il ne faut plus de maths dans le secondaire, mais à condition d'argumenter et d'être honnête. Essayer de hold-upper le mot "maths" sur quelques inventions astrologiques colorées est beaucoup moins honnête que d'acter l'échec de leur enseignement à bas âge et de militer pour que ce dernier ne commence qu'à 19ans. Mais tenter de défendre la même position, de manière cachée et en trollant, c'est juste dommage. Moi qui ne suis pas spécialement pour le sucre, les couleurs et les trucs astrologique qui sont venus se substituer aux contenus du secondaire qu'il y avait dans la matière maths, je suis le premier à reconnaitre que la question de continuer de les enseigner dans le secondaire se pose. Mais au moins je me pose la question clairement.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • jaybe écrivait:
    > Merci dido pour ce document. On peut y trouver un
    > certain nombre de points qui sont identiques ou
    > relativement proches de ceux retenus dans le tout
    > dernier document produit par le ministère : la
    > recommandation 2 (qui est devenue chez nous
    > l'approche transversale), les recommandations 3 et
    > 4 (réflexion sur de nouveaux moyens
    > d'évaluation), la recommandation 5 avec son joli
    > dessin page 12 (besoin d'accorder une place plus
    > importante au raisonnement et à la résolution de
    > problèmes), etc.

    Ce que je retiens de ce doc britannique, c'est qu'ils plaident pour un enseignement sérieux de la numératie, mais surtout, qu'il ne se fasse pas par les profs de maths (aux UK, les élèves font beaucoup beaucoup de calculs très répétitifs, ils sont bien meilleurs que les français pour ça, mais ont totallement oublié la démonstration).
    Les maths sont les maths et n'ont pas à devenir concrêtes. Ce sont les autres matières à utiliser les maths chez eux, puisqu'elles en ont besoin et non pas aux profs de maths à faire des exos plus stupides les uns que les autres sur l'économie (les modèles éco dans les exos de maths au lycée n'ont aucune crédibilité) ou autres domaines. Lorsque les maths seront sérieusement utilisées ailleurs (à commencer par la physique, ça serait bien !), on aura plus besoin d'expliquer toutes les 5 min à quoi elles servent. Si c'est nous qui faisons de l'éco, de la physique ou autre, on a aucune crédibilité, c'est comme si on essayait de se justifier, et c'est de pire en pire. Ce qui me fait peur dans la réforme, c'est qu'on nous demande de faire tout le contraire, bref, d'être 20 ans en retard sur les UK et de devoir passer par les mêmes erreurs avant de peut-être réagir ......
  • @discret: JLT ne défend pas de position particulière, il tente de formaliser un message ou un autre en proposant des exemples.

    J'en profite de donner LA méthode miracle qui marche et sans argumenter, de toute façon sa description suffit à deviner pourquoi elle marche. Hélas, elle est évidemment interdite de pratique (il y a une volonté et pas seulement une fatalité à voir les gens échouer en maths, sinon on n'aurait pas toutes ces tentatives de destruction. Je l'ai déjà dit, certains voudraient faire croire que les maths c'est dur et réservés aux intelligents et donc camoufle volontairement le mode d'emploi, probablement pour croire préserver leur statut VIP)

    Ce qui rend tout le monde à 1% près, parfaitement fort en maths (ie bac+3 maths pures les mains dans les poches si on est soumis à ce régime quel que soit son origine et ses capacités):

    1/ un quizz toutes les semaines à l'école, au collège et au lycée
    2/ 0 à la moindre réponse fausse au quizz et ce pour chaque quizz, "je ne sais pas" autorisés (non comptés comme faute)



    La raison du caractère miracle de cette stratégie est très simple: la science est la chasse aux certitudes et toute sa construction grammaticalo-éthique est fondée sur cette vocation. 1% environ de la population le comprend spontanément entre 6 et 10ans et ce sont ceux-là qui sans jamais travailler on ttout le temps 18/20 jusqu'à bac+2 ou3. Les autres ne galèrent pas parce qu'ils manquent de capacités mais parce qu'ils passent 15ans dans le malentendu et le hors-sujet.

    Le reste c'est du blabla indigent (les gens qui font semblant de ne pas connaitre de méthode miracle, ceux qui disent qu'on cherche des stratégies améliorantes, ceux qui veulent changer la notation ou les contenus, etc, bref tout le cinamé autour de ce sujet). On ne peut pas changer la structure de la science, même à coup de tonnes de sucre ou de vitrines trompeuses ou autres vulgarisations. Si on scanne le cerveau d'un matheux, on ne trouve aucune zone mémoire consacrée aux maths, ie l'endroit où est stocké ce qu'il faut savoir en maths est tellement petit qu'il est invisible. Autrement dit, le matheux ne sait presque rien en maths et c'est pour ça qu'il est matheux. Si on scanne le cerveau d'un non matheux qui échoue en maths ou d'une personne qui est laborieuse et parvient tout juste à des compétences acceptables, on y découvre une zone ENOOOOOORRRRMEEEEE consacrée aux maths. Une quantité incroyable de règles, de "théorèmes", de définitions, de réflexes conditionnés etc sont mémorisés. Autrement dit, un non matheux en sait environ 100 fois plus même peut-être 1000 fois plus qu'un matheux EN MATHS. On est donc sur un phénomène particulièrement inversé par rapport à d'autres domaines culturels. (Je précise que 99,9% des choses sues mathématiquement par les non matheux sont évidemment fausses ou insensées). Par ailleurs, la TOTALITE, je dis bien la TOTALITE de ce que sait un matheux est aussi su PAR N'IMPORTE QUEL NON MATHEUX, autrement dit, il y a une inclusion objective. Le peu de choses sues par un matheux n'est pas spécifique: tous les non matheux le savent aussi. Un non matheux n'est pas quelqu'un qui a "des lacunes"
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Dido, quand tu écris "ce sont les autres matières à utiliser les maths chez eux", peut-on raisonnablement attendre que cela puisse être bien fait ? Pour les professeurs d'autres disciplines, les mathématiques se résument souvent à des lignes de calculs où il faut trouver x et c'est sans doute l'idée maitresse qu'ils parviendraient à transmettre à leurs élèves. A l'heure actuelle "lorsque les maths seront sérieusement utilisées ailleurs" est un voeu pieux. Mais "faire de l'éco, de la physique" ce n'est pas l'interprétation obligatoire derrière l'idée d'approche plus concrète et/ou expérimentale.
  • Ce qu'a fait dido c'est qu'elle t'a donné le résumé de ce qu'elle a lu car tu avais déformé le lien qu'elle avait posté en le réécrivant à ta sauce publicitaire au post http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1027767,1028709#msg-1028709, c'est tout.

    Ca n'intéresse personne de savoir si c'est un voeu pieux ou non que les maths soient "sérieusement utilisées ailleurs". Ce n'est pas un voeu du tout et ça n'a pas de sens. dido signalait juste un inversion idiote généralement pratiquée, à savoir le délire des romans du genre "la belle au dois dormant" qui viennent maintenant en tête des sujets de bac, de DNB ou tout bêtement de DST pour fayoter face à une supposée exigence ministérielle de 2009
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  • Soit dit en passant, cette manie des romans feuilleton hors-sujet fait énormément de mal écologique. Quels enseignants ne se plaignent pas du gaspillage de papier induit par cette consigne programmatique? Chaque fois que ceux qui suivent cette instruction impriment leur DST, ils sont obligés d'y penser avec colère. Par ailleurs, non seulement ça n'est évidemment d'aucune utilité, mais en plus c'est particulièrement nuisible (rien qu'à cause de ça, le niveau a réussi à baisser spectaculairement, si c'était encore possible entre 2009 et aujourd'hui (lire premier post du fil))
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  • Une des questions qu'on peut se poser politiquement: puisqu'on connait le résultat (4 ans, c'est déjà pas mal**), pourquoi y en a-t-il encore qui l'ouvrent dans un sens favorable à ce genre d'initiave? On ne connaitrait pas le résultat ça se comprendrait, mais là, il y a 10000000 d'acteurs dont 70000 qui ont pu constater l'échec. Pourquoi les responsables ne sont-ils pas appelés à rendre des compte. Pourquoi trouve-t-on encore des jaybe à faire les intéressants pro-ministère après ça?

    ** quand c'est sur 20ans, je comprends que parfois les responsables d'hier sont en maison de retraite aujourd'hui. Mais 4ans c'est à la fois long (pour la significativité) et court (les responsables du slogan "les maths par les problèmes" de 2009 sont encore en poste aujourd'hui et leur échec violent et manifeste peut leur être mis à charge en direct, pas besoin d'aller les voir en maison de retraite)
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  • Christophe C a écrit:
    @discret: JLT ne défend pas de position particulière

    Je crois que ce qui me fascine le plus chez toi, c'est ta faculté à répondre à la place des autres...
  • :-D Ca leur fait gagner du temps. Tu noteras que je ne réponds pas à la place de jaybe je me contente de préciser les posts de ceux qui sont allés vite (et on les comprend), pas de ceux qui trollent.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • J'aurais dû écrire "Ce sont les autres matières à utiliser la numératie". Nous nous faisons des maths, les autres doivent faire la numératie dont ils ont besoin, comme ils en ont besoin, ça ne nous regarde pas en fait (pourvu qu'ils ne prétendent pas faire des maths à notre place).
    Bien sûr, les autres matières peuvent aussi utiliser les capacités de raisonnement que l'on est supposé former (on est pas les seuls), mais ça c'est transparent, les élèves ne voient pas les progrès que peuvent faire faire les maths dans ce domaine. Mais à force de vouloir justifier les maths par des exos à l'introduction bidon et à la conclusion tout aussi bidon, on perd du temps, les élèves se disent que les maths ne servent à rien et concrètement, on ne fait que peu de maths et le niveau ne s'améliore pas du tout .... Je pense particulièrement aux exos pseudo économique pour étudier des fonctions ou aux stats qui devraient être enseignés par les profs d'histoire ou d'éco.
  • @dido j'admire ton respect dans tes réponses à jaybe. Ce n'est pas le premier fil où il défend les réformes successives "arrêtons les maths dans le secondaire". Il l'a dit bien des fois, mais de manière plus cachée disons. Ce qu'il y a de bien dans le présent fil c'est qu'il est quand-même plus direct. Il y a au moins 5 posts où, sans ambiguité, il déclare son adhésion au cirque que nous a fait NVB dans un média, hélas involotairement cautionnée (en apparence) par CV (qui se trouvait là par hasard et a parlé sans réfléchir)

    Tu pourras dire tout ce que tu veux jaybe te "fera chaque fois dire" que ton opinion est finalement proche de celle de NVB (sous-entendant, comble du comique, qu'elle en aurait une en plus). Et dans les cas où il n'a pas envie de se répéter il dira des choses vagues comme:

    1/ il est important de réfléchir
    2/ les maths ne doivent pas s'isoler
    3/ la transversalité un mot chargé d'attente
    4/ les maths ont du sens

    et autre effets de style habituels.

    Moi, je préfère le harceler pour qu'il daigne préciser sa position et défendre son (éventuelle) opinion, mais je crois que je vais arrêter car je n'ai pas de succès. Il s'y refuse et ne réagit que par effets de style vagues inattaquables.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je suis d'accord sur le fait que la question du sens est fondamentale et que tout ce qui est artificiel ou simplifié trop souvent au delà du raisonnable est très mauvais. Mais j'ai l'impression de voir ici une confusion entre le fait de vouloir rendre plus concret l'appropriation d'un problème par une démarche de recherche et la contextualisation à outrance (robinets, âge du capitaine et autres joyeusetés du genre, cela me rappelle "si 7=0" de Stella Baruk qui fait part de considérations et exemples très éclairants sur des difficultés d'élèves en primaire qui ne comprennent pas le sens des écritures mathématiques parce qu'ils ne comprennent pas en quoi elles correspondent à une traduction idéalisée d'une situation concrète).
  • Ca n'existe pas des élèves qui ne comprennent pas les maths. La seule chose qui existe ce sont des élèves qui ne comprennent pas le langage mathématique et l'essence des maths. Et ceci n'a rien à voir avec les questions de sens, pas plus que le fait de ne pas comprendre le chinois n'a à voir avec les questions de sens. Un langage ça s'apprend (on apprend à l'écrire et à le parler). Si tu ne l'appends pas aux gens, il est normal qu'il existe quand-même un petit pourcent environ qui le parlent naturellement, mais en théorie ça devrait être 0%. Les débats sur l'abstrait, le concret, ou la contextualisation n'ont rien à faire dans cette histoire. Tu pourras t'y prendre comme tu veux quelque soit la quantité de sucre que tu verseras sur le contenu, c'est à dire quelle que soit la dose de pédagogie que tu verseras, ça ne changera rien au fait que le cerveau prendra le sucre (ie le hors-maths) et jettera la reste (sauf bien sûr si tu t'adresses à des gens déjà matheux qui parlent le langage et donc paradoxalement à qui un ajout de pédagogie ne nuira pas trop mais n'est pas non plus nécessaire).
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  • @discret : ma position est que

    1) Pour tester si une notion est acquise ou non, ce n'est pas en posant des questions difficiles ou subtiles, mais en posant des questions de base qu'on le vérifie.

    2) Le seuil à partir duquel on considère que la notion est acquise n'est pas 50% de réponses justes, mais au minimum 80% de réponses justes.

    3) En cas d'échec, on devrait pouvoir réessayer au bout d'un temps assez bref.

    4) Ce principe marche bien pour le permis de conduire (chaque année, le nombre de personnes obtenant le permis B est supérieur au nombre de personnes obtenant le Diplôme national du brevet. Il marche aussi pour les jeux vidéo (on peut passer au tableau n+1 que si on a fini le tableau n ; on peut recommencer autant de fois que l'on veut).

    5) Un étudiant qui échoue aux tests de base en maths ne devrait pas pouvoir accéder aux études supérieures à dominante scientifique.

    6) Faire des tests de connaissance de base n'empêche pas de donner des exercices plus difficiles destinés à stimuler les futurs scientifiques, les sélectionner pour les meilleures écoles. De même, les courses de Formule 1 permettent de comparer les meilleurs conducteurs.
  • J'ai la même position que JLT en ajoutant 2 choses:

    1/ le test doit être amené au score 0 à la moindre faute (à la rigueur on peut en accepter une)

    2/ Pour l'avoir testé, ça marche: tous les élèves deviennent matheux en moins de 9 mois s'ils sont soumis à ce système (à condition qu'il y ait l'ajout précédent (1) dedans). Il constitue donc une méthode-miracle pour transmettre les mathématiques***

    Attention: ne pas le tester sans autorisation officielle, je ne sais pas pourquoi, ça déclenche une allergie immédiate du système (comme je l'ai dit, je pense qu'en réalité un certain nombre de gens qui ont raté leur carrière de matheux et se sont rabattus sur le pédagogisme éprouvent un besoin inconscient que les générations qui les suivent peinent en maths et viennent se nourir la tête baissée à leurs seins, je ne vois pas d'autre explication à pourquoi les maths sont et ont toujours été mal enseignées, comme si c'était un but en soi de les mal enseigner)

    *** aucune contrainte particulière sur la façon de les enseigner, seule la manière d'évaluer joue un rôle. Liberté sur la façon d'exposer un cours ou de l'organiser.
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  • Je suis désolé pour gdlrdc qu'il y ait eu autant de messages qui ont dérivé par rapport à son sujet initial (note toutefois que j'ai répondu à l'un de tes messages !). Je pense toujours participer à d'autres fils sur ces sujets, mais plus à celui-ci. Au passage,je suis surpris qu'on puisse annoncer publiquement harceler un intervenant sans susciter de réaction de la part d'un modérateur.
  • Voici ma phrase exacte:
    je préfère le harceler pour qu'il daigne préciser sa position et défendre son (éventuelle) opinion

    Les sorties de contexte... Au final cette opinion, tu auras réussi à ne pas la donner :-D malgré "mon harcèlement"
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  • @JLT : ton argumentaire est parfaitement recevable.

    Mais pour ma part, je mettais en garde contre les effets pervers de cette évaluation, et il n'en manquera pas...

    Ceci dit, comme l'a précisé gdlrdc, ce fil est devenu un vrai bazar. Je n'y interviendrai donc plus (sauf provocation).

    Mais comme il m'est impossible d'ouvrir un sujet, il y a une question qui me taraude depuis pas mal de temps et j'en profite ici : qu'est devenu Bernard Schott, alias bs ?
  • Il est vrai qu'on a trop dévié de la question initiale
    avez-vous des idées pour leur faire acquérir de bons réflexes en calcul algébrique dans le temps imparti avec la contrainte du programme ?

    Sans modification profonde de la manière d'évaluer les élèves ou modification profonde du système, je suppose que c'est très difficile. Pour faire un parallèle, je passe de l'ordre de 15% du temps avec mes étudiants de L1 à "faire des gammes" (enchaîner des calculs très simples, par exemple $\int (2x+1)^7\,dx$, $\int \cos(2x+1)\,dx$, etc.). Un petit nombre d'étudiants progresse, mais la plupart d'entre eux continue à écrire des énormités telles que j'ai décrites.
  • Je me justifie un peu car j'ai participé à la généralisation du fil (je suis loin d'être le seul). A chaque fois que des réformes sont annoncées et créent ensuite des catastrophes, il y a presque toujours sur les forums un ou deux "avocats du diable" qui viennent les encourager. Que ce soit sur l'apmep ou ici ou ailleurs. Et c'est toujours le même schéma:

    quelqu'un qui ne dit essentiellement rien poste plusieurs fois de la langue de bois modérée avec du vocabulaire pédagogiste.

    Au final, ces trolleurs ne sont évidemment pour rien dans les réformes destructrices mais ils font entendre une apparence de petite voix complaisante et laisse chaque fois à penser qu'il y a quelque chose derrière qui mérite réflexion.

    Par exemple, en 2009, bien qu'il n'y avait presque plus rien à détruire puisque presque tout avait été détruit avant, il y a eu une réforme provoquant tout de même des catastrophes, qui a emporté le peu qui restait de ce qu'on appelle communément "les gammes calculatoires" des lycéens. Et bien j'ai observé de la même façon d'auto-déclarés modernistes ou "vrais pédagogues"*** comme certains aiment s'autodésigner venir raconter, à l'époque, que "les maths par les problèmes" était une réforme intéressante (on sait ce qu'il en a coûté).

    Chaque fois c'est pareil et chaque fois c'est le même profil: quelques mots "tranquilles et langue de bois" rappelans des poncifs et glissant tout doucement vers l'adhésion à l'annonce. Une fois les directives passées par le ministère ou ses représentants, une catastrophe sans nom quelques années plus tard (la dernière vague a été "maths par les problème"$\to$ roman feuilleton indigents et décoratifs dans les consignes de DST et d'examens$\to$ onde rétro actives vers petites classes $\to$ perte du calcul et des compétences de base chez les nouveaux collégiens et lycéens (voir post initiant le fil))

    Donc quand quelqu'un commence ce petit jeu sur un fil, j'essaie de le presser pour qu'il soit plus précis et arrête ce jeu. Si l'honnêteté prévalait (et c'est bien l'indice que ce n'est pas le cas), l'intervenant "pressé" s'empresserait de manifester sa bonne foi en développant sa pensée et en argumentant.

    On observe par ailleurs chaque fois le même phénomène: pas de bilan de réforme. Autrement dit, les mêmes qui s'affichent vaguement favorable à une réforme font comme si de rien n'était quand on la voit échouer. Ils ne se sentent pas appelés à rendre des comptes, à se justifier, je veux dire même sur des forums. Un peu comme s'ils oubliaient qu'à un moment ils avaient été pour.

    ***
    Est-ce un choix délibéré de placer ce fil dans la partie pédagogie ? Le but est de faire fuir les vrais pédagogues ?
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  • gdlrdc écrivait:
    > Donc je réitère ma question, avez-vous des
    > idées pour leur faire acquérir de bons réflexes
    > en calcul algébrique dans le temps imparti avec
    > la contrainte du programme ?
    > Merci d'avance.


    @gdlrdc, je retranscris les conseils que j'ai pu entendre par-ci par-là, sachant que TOUS demandent un surcroit de travail évidemment non rémunéré. Tu les connais peut-être déjà...
    - déjà si toute la classe est très faible, ça te donne la liberté de reléguer certains chapitres en fin d'année (genre "si tu as le temps..."). Malheureusement c'est rarement le cas
    - tu peux faire du calcul algébrique tous les jours, 5 minutes en intro, le temps de faire l'appel, vérifier le travail, etc..., ou alors pendant les séances de travail en groupe
    - cibler une règle par semaine, que tu réclames à un élève et que tu écris dans un coin du tableau pour qu'ils l'aient sous les yeux (comme au primaire au siècle dernier...)
    - jouer sur la constitution des groupes : s'entendre avec l'autre collègue pour faire des groupes de niveau où tu pourras approfondir ou même traiter certains chapitres (genre les vecteurs) avec les uns, faire de la remédiation avec les autres
    - faire des évaluations courtes et surtout fréquentes sur les connaissances/techniques "de base"
    - faire des devoirs maisons à 2 vitesses : un sujet pour les plus faibles (dont certains désignés), un sujet pour les plus forts (dont certains désignés aussi), éventuellement le choix pour ceux du milieu
    - l'aide personnalisée peut aussi être un levier mais ça dépend vraiment de qui le fait et comment c'est organisé
    - les problèmes ouverts (pas forcément concret), personnellement, en début de séquence j'ai du mal. Par contre en cours ou en fin de séquence...
    J'ai appliqué certains de ces conseils, mais pas toujours avec succès. Bon courage
  • @Lucienne: plus haut j'ai déjà expliqué pourquoi, en allant vite on parle de lacunes, alors qu'en fait ce n'en est pas***. gdlrdc ne peut hélas plus rien faire à ce stade avec les élèves qu'il a qu'il fasse 1H de "calcul algébrique" ou pas par semaine n'y changera rien

    *** c'est hélas beaucoup plus profond et irrésoluble à 14ans en seconde. Tous les élèves, sans exception connaissent les règles justes mais qu'ils n'appliquent pas. Les problèmes dénoncés par gdlrc viennent hélas du fait qu'ils connaissent AUSSI une quantité incomparablement plus élevée d'autres règles (fausses) qu'ils appliquent. Il ne sert donc à rien:

    - de leur rappeler les bonnes règles (ils les connaissent)
    - de le les leur faire appliquer de force à l'instant t (en aucun cas ça n'empèchera l'utilisation de toutes les autres, beaucoup plus simplificatrices, qu'ils connaissent de longue date). Par exemple gdlrc évoquait la "règle inventée par les élèves" que quand il n'y a rien c'est un multiplier (en toute circonstance). Bin ses élèves continueront de l'appliquer dès qu'il ne sera plus là pour dicter une correction.

    edit: en me relisant, je me demande pourquoi je t'ai répondu, j'aurais dû tout lire, on dirait un discours d'IPR. Tu listes absolument tout ce qui ne marche pas (et a conduit les élèves de gdlrc là où justement ils sont).
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • gdlrc a écrit:
    ils m'écrivent des horreurs:
    Erreurs de signes un peu partout,[...]
    j'ai des équations qui se transforment en inéquations à la ligne suivante.
    Des tableaux de signes où ils ne mettent pas les nombres dans le bon ordre.
    Des résolutions du genre 2x-7=0 donc 2x=0 ou -7=0.
    Des dénominteurs qui disparaissent.

    Je me demandais si cela arrivait souvent maintenant [...]

    Est-ce que certains d'entre vous savent comment faire pour aider à faire progresser un maximum d'élèves sans trop amputer le programme ?

    Tout dépend de ta situation à toi. Si tu es titulaire et relativement libre de tes actions, le seul remède connu à ces attitudes (mais ça n'est qu'un peu efficace quand c'est en seconde et pas systématisé) est de faire des contrôles normaux, fréquents, mais où 2 fautes entrainent la note 0. Tout ce que tu dénonces dispraitra instantanément des copies. Par contre, les copies deviennent très pauvres. Et en seconde il est tard pour obtenir un autre effet que ça.

    Les histoires de révision d'algèbres, de travail en groupe, de DM différencié, de problèmes "ouverts", etc, tout ça n'a évidemment rien à voir avec ce que tu voudrais combattre (les erreurs citées). Si tu parviens à te permettre 5DST/trimestre dont un seul noté normalement et tous les autres 2 fautes$\to 0/20$ (droit de ne pas répondre, ce n'est pas nue faute), tes secondes sortiront sauvés des ces problèmes (ceux que tu cites), mais c'est tout (ils resteront "moyens" par ailleurs, ils ne feront juste plus les trucs dénoncés). Eventuellement si ça t'empèche de dormir et que tu es titulaire fais-le tu dormiras mieux.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je passe mes heures de cours à leur expliquer que les maths sont une langue étrangère comme une autre, il y a des mots avec des définitions, une écriture, il suffit de les connaître et d'appliquer. Je corrige toutes les résolutions d'équations ou de factorisations, etc.... en leurs expliquant qu'il n'y a pas besoin de plus de deux neurones activés en même temps, on applique des règles d'algèbre très basiques à chaque ligne, sans aucun raccourci, mais que surtout on commence par oublier toutes les identités remarquables et autres recettes appliquées sans savoir qu'il ne s'agit que la distributivité de la multiplication par rapport à l'addition (et ne pas oublier un seul mot, sinon, on distribue tout à n'importe quoi). Bref, qu'il y a très peu de chose à comprendre effectivement, et que rien de tout ça n'est abstrait.
    Dire que diviser 2 par 1/2 c'est comme demander combien il y a de demi-tarte dans deux tarte, c'est très concret ! Dire que si je distribue équitablement 0 bonbons à 10 personnes, ils en ont tous 0, c'est concret. Dire que quand on demande un ensemble solution c'est comme demander ce qu'ils ont dans leurs paquet de bonbons et qu'il peut ne rien y avoir dedans, c'est concret.
    J'explique dès le premier cours le signe d'équivalence en leur parlant de vérité, au bout d'un mois, ils ont à peu près tous compris et font des phrases logiques (c'est à dire "On a A, or A est équivalent à B donc B et non pas on a A équivalent à B donc B), etc.....
    Par contre, si tu en est déjà aux tableaux de signes, peut-être es-tu allé trop vite, ils n'ont pas souvent les bases nécessaires pour faire ça correctement si tôt, je ne les commencerais pas avant février. Je passe le premier trimestre sur les bases, c'est ça qui prend du temps en seconde et ils n'arrivent à rien en 1ere ou en Tle s'ils ne l'ont pas fait. Il faut effectivement être très binaire dans le barème des évaluations. Concrètement, un élève qui arrive à moitié à résoudre une équation, ne pourra pas étudier le signe d'une dérivée, étudier le sens de variation d'une suite, etc.... bref, ils aura des résultats catastrophiques en 1ère (sauf s'il tombe sur un prof qui arrive à donner des points aux trucs décoratifs que l'élève pourrait trouver à écrire sur sa copie).
    J’ai une classe de 1ere S très faible cette année, à chaque fois que je reprends les bases d’algèbre, c’est une vraie révélation pour eux et leurs visages s’illuminent, ils sont heureux de comprendre que tout ça n’est pas des formules magiques, mais un système hyper cohérent qui fonctionne à merveille !
    Ce qu’il est possible de faire pour appliquer un peu du système de cc sans en avoir l’air (éviter autant que possible le harcèlement des parents est une bonne chose pour pouvoir travailler sereinement), c’est de donner chaque semaine une mini interro sur les bases (développement, factorisation, résolution d’équation puis d’inéquation, puis positions relatives de courbes, etc avec notation binaire, c’est bon, ou c’est pas bon) en plus des évaluations sur les chapitres du moment. Ca permet de garder une bonne moyenne à ceux qui ont compris l’essentiel même s’ils peuvent avoir une baisse de régime sur les fioritures genre stats et de garder assez basse la moyenne de ceux qui se rattrape sur tout ce qui n’a pas d’importance, comme les stats par exemple ; en plus les gamins vont vite comprendre qu’ils ont un intérêt à savoir faire ce genre de chose bien. Ca peut permettre une bien meilleure idée de ce que l’élève va donner en 1ère S.
  • christophe c écrivait:
    > @Lucienne: gdlrdc
    > ne peut hélas plus rien faire à ce stade avec
    > les élèves qu'il a

    Super positif comme attitude, donc il fait quoi pendant ses heures de cours ?

    > edit: en me relisant, je me demande pourquoi je
    > t'ai répondu, j'aurais dû tout lire, on dirait
    > un discours d'IPR.

    Si ce n'est pas de l'agression, faudra qu'on m'explique

    Tu m'as l'air très fort, tu devrais demander ta mut en collège, avec toi je suis sûre que l'ascenseur n'aurait plus de pannes.
    Accessoirement tu constaterais qu'avec le temps qu'on passe à faire de l'éducation, il ne reste pas grand chose pour exposer la règle de calcul algébrique nécessaire en lycée. Donc je ne peux que marquer mon désaccord quand tu dis qu'ils connaissent les règles, ce n'est pas vrai, ils étaient trop occupés à assister aux conneries de leurs ex-camarades de classe pour s'en souvenir.
    Pour moi on est donc obligé de les reprendre (sauf toi qui arrive à évaluer des notions sans avoir à les exposer), et ça prend du temps, qu'il faut bien essayer de récupérer d'une manière ou d'une autre. Ou pas.
  • J'ai bossé longtemps en clg et non ce n était pas agressif pardon pour l'impression. Et oui je certifie que les axiomes de corps sont connus de tous. Ce qui bug c'est qu'ils n'appliquent pas QUE ces règles ils en utilisent d'autres. . . qui sont fausses et étouffent les premieres
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Une idée un peu provocante, trouvez un livre de quarième des années 80 (1980 !) leur montrer et dire "On va faire ce programme pendant un mois" et si les éléves séchent bien leurs montrer que les exercises viennent du livre.
    S'ils n'ont vraiment pas honte c'est sans espoir.
  • @paf : "On ne peut vraiment rien faire contre la destruction annoncée ??? "

    Mais pourquoi donc les profs ( de math ) ne font-ils pas de lobbyisme comme les autres?
    A croire qu'ils aiment se plaindre!
  • Ils en font mais tout le monde s'en fout.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Peut-être aussi parce que beaucoup de gens, donc de politiques ne voient pas l'intérêt des maths après les bases de primaire.
    Lorsque j'étais ingénieur, je me disais aussi que tout ce que j'avais appris ne servait strictement à rien du tout. C'est seulement quand je suis devenue prof que j'ai compris. J'ai compris que les élèves ne savaient pas naturellement ce que je savais et dont j'avais totalement oublié qu'à un moment ou à un autre, je ne le savais pas non plus et qu'il avait fallu l'apprendre. Par exemple, les fonctions, avec tout ce qui va avec: graphique, sens de variation, antécédent et image, etc ...., je pensais que c'était des notions totalement évidentes; idem pour la notion d'angle, de %, etc... c'est en étant devant les élèves que j'ai compris que non. Tout ce qui faisait partie de mon vocabulaire courant n'était pas naturel, j'aurais pourtant été prête à dire que faire autant de maths ne sert à rien pour la plupart des gens.
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