"Droites égales"

Bonjour,

Petite question de terminologie : qui est "choqué" par l'expression "les deux droites sont égales" ?

Au niveau mathématique "pur" (c'est à dire en oubliant tout le côté pédagogique), il ne fait pas de doute que cette expression ("droites égales") a du sens : une droite est un ensemble de points, on peut toujours parler d'égalité d'ensembles, donc on peut parler de "droites égales".

En revanche au collège on utilise "confondues" à la place de "égales", ce qui crée des énoncés tordus comme "si deux droites $d$ et $d'$ sont confondues et qu'une troisième droite $d''$ est perpendiculaire à $d$, alors $d''$ est également perpendiculaire à $d'$" et tout un tas d'autres qui ne disent rien lorsqu'on sait que "confondu" signifie "égal" (pour la blague je dirais même "confondu" égale "égal").

On ne se gêne pourtant pas pour employer l'égalité dans pleins d'autres contextes : fonctions, vecteurs, nombres, angles (alors qu'il y a clairement de grosse difficultés sur les angles : parle-t-on de la mesure, de la partie du plan, oriente-t-on ?, ...).

Pourquoi créer dans le cas des droites une irrégularité en employant un vocabulaire spécifique et des propriétés creuses, au lieu d'insister sur le principe même d'égalité ? C'est le premier contact des élèves avec des objets abstraits, pourquoi inventer une façon de présenter les choses qui ne sera jamais utilisée après (tout le monde froncerait les sourcils si je disais "les nombres sont confondus") ?

Ou alors il y a une raison "pédagogique" qui m'échappe ? Ou alors est-ce seulement historique ?
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Réponses

  • Je pense que c'est pour éviter la tentation d'appeler "égales" deux droites parallèles...
  • Si c'est les mêmes elles sont égales...
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Bonjour,

    je parle de droites confondues en 6ème mais je ne "crée" pas d'énoncés avec. Effectivement, c'est bien tordu.

    Au collège, quand on a une égalité, c'est une égalité de nombres ou d'expressions. On ne voit pas les vecteurs et pour les angles, on est censé parler d'égalités de mesures (censé...). Peut-être pour ça qu'on ne parle pas d'égalités d'ensembles... C'est la raison pédagogique que je vois mais je n'en suis pas du tout convaincu !!!
  • > Je pense que c'est pour éviter la tentation d'appeler "égales" deux droites parallèles...

    Eh bien dans ce cas, pourquoi ne pas proscrire de dire que deux nombres sont égaux pour éviter la tentation de le faire quand l'un est multiple de l'autre / l'opposé de l'autre / le successeur de l'autre / n'importe quelle relation entre les deux nombres qui vous fait plaisir ?
  • Je prônerais la "souplesse" dans un cas pareil et réserverais les subtilités de la théorie de l'égalité au moment où les élèves sauraient ce qu'est une variable libre (vraisemblablement pas à l'école primaire).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • > Je prônerais la "souplesse" dans un cas pareil et réserverais les subtilités de la théorie de l'égalité au moment où les élèves sauraient ce qu'est une variable libre (vraisemblablement pas à l'école primaire).

    Je ne comprends pas :
    * dans quel cas ? Qu'entends-tu par souplesse ?
    * quel lien entre les variables libres et la "théorie de l'égalité" ?
  • La distinction tâtillonne entre "droites confondues" et droites égales" (on chercherait même à proscrire la deuxième expression) est inutile et (à mon avis) véhicule l'idée que la rigueur mathématique est (au lieu d'être l'outil indispensable de recherche de la "vérité") l'accessoire d'une cérémonie snob.

    Le laïus sur les variables libres (là j'exagère un peu): j'ai voulu dire qu'on peut introduire formellement la notion d'égalité, mais plutôt dans un exposé de logique élémentaire. Quand j'étais étudiant on nous disait qu'en gros le cahier des charges que $=$ devait vérifier était le suivant:
    1) pour tout $x$, $x=x$
    2) Si $x=y$ et si $P$ est un énoncé à variables libres $x_1,...,x_n$ alors $P(x,x_2,...,x_n) \implies P(y,x_2,...,x_n)$.
    (en fait comment donner un sens à $P(x)$ sans variable libre?)
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Après on peut trouver un compromis informel mais correct. Grosso modo: si $x$ et $y$ sont égaux, toutes les propriétés de $x$ sont vérifiées par $y$...
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Salut,

    comme kioups, "je parle de droites confondues en 6ème mais je ne "crée" pas d'énoncés avec".

    Pour moi (dans mon cours), deux droites confondues sont un cas particulier de deux droites parallèles (i.e. non sécantes) qui me permet de combattre la croyance, chez les élèves, que "droites parallèles" signifie "droites qui ne se touche(ront) pas (jamais)" (*).
    En ce sens, tous les énoncés mettant en jeu des droites parallèles est valable aussi pour les droites confondues et il n'y a donc pas besoin de traiter des cas particuliers à chaque fois.

    Après, je suis d'accord avec toi, sebsheep, on pourrait parler de droites égales en toute rigueur. Cela dit, vu la difficulté pour les élèves à comprendre que des segments de même longueur ne sont pas égaux (au sens qu'ils ne définissent pas - sauf cas particulier - le même ensemble de points) ou, plus généralement, leur difficulté à comprendre/"manipuler" la notion d'égalité (voir, par exemple, la "sous-discussions" sur le "=" dans ce fil, à partir de ce message, je dirais), il est peut-être bon de ne pas en rajouter.

    Juste pour savoir, sebsheep : est-ce que ça te pose le même problème quand tu parles de points confondus ?

    m.

    (*) mais, finalement, dans ce chapitre, je passe surtout mon temps (une bonne partie, en tout cas) à combattre les formulations contenant le mot "jamais" et/ou un verbe conjugué au futur de l'indicatif.
  • Quand on parle de droites, je pense que la majeure partie des gens voient la courbe mais pas l'objet mathématique sous-jacent. Du coup parler d'égalité peut problablement paraître incongru, d'autant plus que quand on dessine deux droites confondues, on ne voit finalement qu'une seule droite.
    En revanche dire de deux droites qu'elle sont confondues, c'est-à-dire qu'on les confond visuellement, c'est peut-être plus parlant, je suppose.
    Bon, c'est une question d'habitude aussi. Si tu fourgues le mot "égales" chaque fois que cela convient, les élèves seront habitués à le dire. D'autant plus qu'on écrit parfois des égalités ensemblistes $(AB)=(CD)$ ou des choses dans le genre, donc pourquoi pas ?
    Quand à ton énoncé tordu, je ne l'ai jamais entendu dire, puisque c'est non seulement une évidence, et qu'il est inclus dans la propriété plus générale où les deux droites $d$ et $d'$ sont parallèles (étant bien entendu que des droites confondues sont parallèles).
  • Cette terminologie de "droites égales" découle de l'ancienne terminologie en géométrie !
    Il en est de même de l'appellation "cas d'égalité des triangles".
    Ancienne appellation : "triangles égaux"
    Nouvelle appellation : "triangles isométriques"

    Ancienne appellation : "triangles confondus"
    Nouvelle appellation : "triangles égaux"

    Comme l'appellation "triangles égaux" a changé de sens, on l'évite en général pour éviter les confusions...

    De même pour les droites :
    Ancienne appellation : "droites confondues"
    Nouvelle appellation : "droites égales"

    Par contre anciennement on ne parlait pas de droites égales car 2 droites sont toujours isométriques.

    Ancienne appellation : "segments égaux" (segments de longueurs égales)
    Nouvelle appellation : "segments isométriques" (segments de longueurs égales)

    Encore quelques décennies avant que cette terminologie ne se fixe mieux...
  • Eh bien, voici une nomenclature que l'on a bien fait de changer ! (Confondre dans le vocabulaire l'égalité et l'égalité des mesures ou l'isométrie, j'aime pas.)
  • > Juste pour savoir, sebsheep : est-ce que ça te pose le même problème quand tu parles de points confondus ?

    Ça me pose exactement le même problème... Mais je ne l'emploies pas souvent.
    Cela dit, vu la difficulté pour les élèves à comprendre que des segments de même longueur ne sont pas égaux (au sens qu'ils ne définissent pas - sauf cas particulier - le même ensemble de points) ou, plus généralement, leur difficulté à comprendre/"manipuler" la notion d'égalité (voir, par exemple, la "sous-discussions" sur le "=" dans ce fil, à partir de ce message, je dirais), il est peut-être bon de ne pas en rajouter

    Et si au contraire on passait un peu plus de temps dessus, avec du coup un "exemple" en plus, celui des droites ? Quitte à y passer plus de temps, à bien expliquer que $[AB] = [BA]$ mais $[AB] \neq [CD]$ même si $AB=CD$ ? Et poser des questions du genre "$(AB) = [AB] $ ?".
    Je n'enseigne pas au collège, ma question est donc : passe-t-on du temps sur genre de distingo ? J'ai quelques échos de profs qui interdisent tout simplement de parler d'égalité entre objets géométriques, alors que ça me semble formateur.
    Pour moi (dans mon cours), deux droites confondues sont un cas particulier de deux droites parallèles (i.e. non sécantes) qui me permet de combattre la croyance, chez les élèves, que "droites parallèles" signifie "droites qui ne se touche(ront) pas (jamais)"
    Et comment fais-tu (c'est une vraie question de curiosité) ?

    J'ai graissé "croyance" car pour moi, il s'agit de connaissance (du cours) plus que de croyance. De mon côté, je définirais le parallélisme comme suit, puis renverrait brutalement à la définition un élève qui oserait sous-entendre que deux droites parallèles ne se touchent forcément pas.
    Définition :
    dire que $d$ et $d'$ sont parallèles signifie:
    * soit que $d$ et $d'$ n'ont aucun point commun (ou "ne sont pas sécante")
    * soit que $d=d'$.

    Encore une fois, je n'ai jamais enseigné en 6ème, c'est peut-être totalement utopique.
    La distinction tâtillonne entre "droites confondues" et droites égales" (on chercherait même à proscrire la deuxième expression) est inutile et (à mon avis) véhicule l'idée que la rigueur mathématique est (au lieu d'être l'outil indispensable de recherche de la "vérité") l'accessoire d'une cérémonie snob.

    Je ne suis pas sûr de comprendre : pour moi il n'y a pas de distinction (qu'elle soit tatillone ou pas), "confondues" et "égales" recouvrent la même notion. On semble donc d'accord que la redondance de vocabulaire est inutile, par contre par compris le laïus sur la rigueur : tu veux dire qu'utiliser un mot d'égalité pour plusieurs choses induirait une impression de "boarf, c'est de la bouillie, on met = partout comme ça on s'emmerde pas" ?

    Si oui, cela me paraît être de la rigueur "de surface" : donner deux noms différents pour une même notion...
    Quand à ton énoncé tordu, je ne l'ai jamais entendu dire, puisque c'est non seulement une évidence, et qu'il est inclus dans la propriété plus générale ou les deux droites d et d' sont parallèles (étant bien entendu que des droites confondues sont parallèles)
    Ok, j"ai donc à faire à un exemple qui semble peu répandu.
  • Personnellement, je suis pour un usage correct des termes logiques et mathématiques. Introduire des choses fausses ou évasives si ça arrive trop souvent vend autre chose qui peut être incombattable à l'usage quand on veut réparer les élèves.

    Exemple (local, que je désapprouve) : "sachant que $g(x)=x^2+5$, retrouver à l'aide de la calculatrice l'antécédent de 149", dont la réponse est "on n'a pas assez d'information sur $f$ et $x$ pour répondre"**

    Dans le présent fil, les droites sont des ensembles de points, quand elles contiennent les mêmes points elles sont égales*** (de la même manière que deux graphes de fonctions contenant les mêmes éléments, etc), et c'est tout. Le terme "confondue" inventé par la pédagogie, et donc hors-maths, même si je sais bien qu'il a été d'usage, introduit un soupçon de possibilité de différence de deux droites égales qui ne sert personne


    @seebsheet, j'ai fait plusieurs posts récents sur le signe "égal", ça doit pouvoir se retrouver.

    *** ce n'est pas une évidence, c'est une instance de l'axiome d'extensionnalité en usage dans toutes les maths d'une part "officielles"*** et d'autre part "académiques".

    *** par "officielles" j'entends celles des chercheurs et académiciens des sciences, ie les admis tacites en vigueur qu'un referee ne peut pas considérer comme "oublié de mention" par exemple, il n'y a bien sûr pas "d'officialité" au sens légal ou administratif du terme (on pourrait dire conventionnel).

    ** c'est comme "on suppose que $f(x)=x$, peut-on en déduire $f(3)=3$?" à laquelle la réponse est non autant qu'elle l'est à "on suppose $f(1)=1$ peut-on en déduire $f(2)=2$?"
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je ne suis pas une feuille !! Je suis un mouton libre ! CC arrête de massacrer mon pseudo !
  • Salut sebsheep (et les autres),

    j'ai essayé de poster ce qui suit mercredi mais j'avais un message d'erreur à chaque essai (edit : j'ai d'ailleurs toujours le même message d'erreur si j'essaie de poster ça directement, il m'a fallu poster un message "essai" puis le modifier).
    Je te réponds donc avec un peu de retard.

    ---

    Salut sebsheep,

    pour te répondre avec mon cas personnel (car il n'y a pas vraiment d'indication dans un sens ou dans l'autre dans les programmes).
    sebsheep a écrit:
    [...]Et si au contraire on passait un peu plus de temps dessus, avec du coup un "exemple" en plus, celui des droites ? Quitte à y passer plus de temps, à bien expliquer que [AB]=[BA] mais [AB]?[CD] même si AB=CD ? Et poser des questions du genre "(AB)=[AB] ?".
    Je n'enseigne pas au collège, ma question est donc : passe-t-on du temps sur genre de distingo ? J'ai quelques échos de profs qui interdisent tout simplement de parler d'égalité entre objets géométriques, alors que ça me semble formateur.[...]

    Je passe énormément de temps (en 6ème, bien entendu, mais aussi dans les autres niveaux de classe) à faire la différence entre l'égalité des longueurs de deux segments et l'égalité des segments. J'explique en quoi deux segments ne sont pas égaux (sauf cas particulier du type $[AB] = [BA]$, qui est soulevé chaque année par un élève ou plusieurs : "Monsieur, si j'ai bien compris, on a bien le droit d'écrire $[AB] = [BA]$, c'est ça ?").
    Pour autant, je ne m'attarde sur l'égalité d'objets géométriques. Lorsque ça se présente, je l'évoque mais mon travail consiste surtout à faire comprendre aux élèves la différence entre une égalité de longueurs et une égalité de segments. Ce qui est déjà bien assez difficile. J'en veux pour "preuve" le nombre d'élèves de 3ème - y compris des très bons - qui écrivent à un moment ou un autre dans l'année : le segment $[AB]$ est égale à $3 cm$ (ou, en version mathématique, $[AB] = 3 cm$).


    sebsheep a écrit:
    wam a écrit:
    Pour moi (dans mon cours), deux droites confondues sont un cas particulier de deux droites parallèles (i.e. non sécantes) qui me permet de combattre la croyance, chez les élèves, que "droites parallèles" signifie "droites qui ne se touche(ront) pas (jamais)

    Et comment fais-tu (c'est une vraie question de curiosité) ?

    1. On définit d'abord les droites sécantes (deux droites qui se coupent/croisent).
    2. On définit ensuite les droites parallèles comme étant des droites qui NE sont PAS sécantes.
    Pas de problème pour les élèves qui accepte facilement qu'on donne cette nouvelle définition (en venant de primaire, selon le cas, les définitions que j'obtiens de leur part sont :
    * des droites qui ont le même écart ;
    * des droites qui ne se toucheront jamais ;
    * des droites qui ne se couperont jamais).

    Une fois cette définition acceptée, on l'illustre par un "schéma" classique avec deux droites (strictement) parallèles.
    Puis je trace une droite et j'y place quatre points $A,B,C,D$.
    S'ensuit alors un dialogue ressemblant à celui-là (je résume) :

    Moi : "les droites $(AB)$ et $(CD)$ sont-elles parallèles ?"
    Les (des) élèves (en chœur - bon, j'exagère un peu -) : "Non"
    Moi : "Pourquoi ?"
    Les (des) élèves : "bin parce qu'elles se touchent"
    Moi : "vous pouvez me rappeler la définition de deux droites parallèles" ?
    J'interroge les élèves volontaires jusqu'à obtenir (*) : "deux droites parallèles sont des droites qui ne sont pas sécantes, ce sont donc des droites qui ne se croisent/coupent pas". ((*) ce n'est pas immédiat, même si on vient de donner une "nouvelle" définition, elle n'est pas encore bien ancrée dans les têtes))
    Moi : "Je reviens à la question initiale : les droites $(AB)$ et $(CD)$ se coupent-elles ?"
    Les (des) élèves : "Non"
    Moi : "donc sont-elles parallèles ?"
    (moment de silence/réflexion)

    Les élèves finissent par admettre qu'avec notre "nouvelle" définition, ces deux droites sont bien parallèles puisque non sécantes. Je leur dis qu'on parle alors de droites confondues comme on parlait de points confondus dans un chapitre précédent.

    Tous les élèves, évidemment, n'accède pas à la compréhension de ce truc immédiatement et, surtout, pour certains il y a maintenant trois "cas" de position de deux droites : les sécantes, les parallèles, les confondues (voire 4 : les perpendiculaires...). Mais bon, si j'arrive, en fin d'année, à ne plus entendre "des droites parallèles sont des droites qui ne touchent pas" (et surtout ne plus entendre "des droites parallèles sont des droites qui ne se couperont/toucheront jamais"), je pense que j'ai fait un pas trop mauvais boulot sur le sujet.

    Pour revenir à la définition que tu proposes pour les droites parallèles, j'en fais une propriété :
    Définition : deux droites parallèles sont deux droites qui ne sont pas sécantes.
    Propriété (conséquence de la définition) : deux droites parallèles ont soit zéro point commun, soit une infinité de points communs.

    m.
  • Merci pour ta réponse michael. Pour les bugs du forum, ça m'arrive aussi, j'ai l'impression qu'il ne gère pas correctement les encodages, il faut chercher les caractères un peu "exotiques" qui proviennent des copier-coller de formules mathjax.

    Pour le fond de ta réponse : quel définition donnes-tu à "se couper" ? Personnellement, deux droites "confondues" se coupent (plein de fois en plus)...

    J'ai peut-être une vision un peu trop "matheux professionnel", mais dans la façon dont tu présentes (ou au moins la retranscription que tu en fais), il y a tout un cheminement plus ou moins verbeux, jouant sur des définitions implicites pour arriver au fait que deux droites "confondues" sont parallèles. Ce qui paraît bien compliqué pour une chose aussi élémentaire.

    Du coup, quid de l'approche (avec une formulation adaptée au ptiots):
    Déf 1(comme dans mon message précédent) : d et d' sont parallèles ssi d=d' ou $d\cap d' = \emptyset$.

    Def 2 : d et d' sont sécantes ssi $card(d\cap d') = 1$

    Prop (axiome ?) : deux droites d et d' sont soit sécantse soit (exclusif) parallèles.

    Du coup comme ça il est immédiat que (dit dans notre vocabulaire) << les droites sont "confondues/égales">> implique <<les droites sont parallèles>>.
    J'en veux pour "preuve" le nombre d'élèves de 3ème - y compris des très bons - qui écrivent à un moment ou un autre dans l'année : le segment [AB] est égale à 3cm (ou, en version mathématique, [AB]=3cm).

    Est-ce que ce comportement ne vient pas d'un oubli des significations des notations ? En seconde (où un tri a déjà été fait, même si j'étais dans un lycée pas forcément très "fort"), ces notations sont loin d'être évidentes pour tout le monde. À cela s'ajoute p-ê peut-être un laxisme sur la sanction de ces écarts à la logique ? L'élève se disant que dans tous les cas, ce n'est pas bien grave, on ne lui enlèvera pas de points, donc il ne va pas se faire ch*** (s'enquiquiner ?) à réfléchir s'il faut utiliser l'une ou l'autre notation (une solution "à la c.c." en collant un 0 lorsque l'élève écrit un truc comme ça?).

    Mais bon, tout va s'arranger vu qu'avec les EPI les profs auront encore plus de temps pour insister sur ces subtilités :D .
  • Salut sebsheep,

    très rapidement :

    * pour la définition de "deux droites qui se coupent/croisent" (j'utilise "se croisent" dans mon cours) : "deux droites qui ont un et un seul point commun".
    * deux droites parallèles sont donc deux droites non-sécantes, c'est-à-dire deux droites qui n'ont pas un seul point commun : elles en ont donc $0$ - pas de souci pour les élèves - ou strictement plus que 1 (là, ça coince).
    Comme on a vu précédemment que par deux points distincts, il passe une et une seule droite, on en déduit que deux droites ont soit $0$, soit $1$, soit une infinité de points communs (évidemment, je ne formalise aucune preuve de ce fait).

    Je n'ai rien contre ton approche à partir du nombre de points communs, la mienne est d'ailleurs très proche (je fais constamment le va-et-vient entre les définitions données dans le cours et les "propriétés sous-jacentes" sur le nombre de points communs), ça me semble plus plus "naturel" (et plus proche des "habitudes" des élèves arrivant de primaire) de faire comme je fais.

    À noter que dans le programme, il n'est fait aucune mention de tout ça (cf. ici, page 17), voici ce qui est écrit :

    Connaissances :
    Notions de parallèle, de perpendiculaire


    Capacités :
    - Tracer, par un point donné, la perpendiculaire ou la
    parallèle à une droite donnée.
    - Utiliser différentes méthodes

    Commentaires :
    Il est seulement attendu des élèves qu’ils sachent utiliser en situation ces notions, notamment pour la reconnaissance de deux droites parallèles ou pour leur tracé.
    Ces capacités prennent leur sens lorsqu’elles sont mobilisées pour résoudre un problème : reproduire une figure, en compléter un agrandissement ou une réduction déjà amorcée, construire une figure d’après une de ses descriptions.


    * Concernant les notations : bien sûr que l'oubli des significations des notations est un problème pour plusieurs élèves.
    Encore que, lorsque tu écris au tableau, à n'importe quel niveau, $[AB]$, $[AB)$, $(AB)$ et que tu demandes aux élèves ce que cela signifie, presque tous te répondent correctement segment/demi-droite/droite (un peu plus d'échec pour la demi-droite), sans plus de précisions (je veux dire par là, qu'à part en 6ème où on (je) bosse beaucoup la lecture de ces notations, les élèves de 4ème/3ème ne te diront jamais "le segment qui a pour extrémités les points $A$ et $B$", ils se contenteront de "le segment $AB$").
    En revanche, pour la notation $AB$, il y a déjà (beaucoup ?) plus d'élèves incapables de répondre (beaucoup répondent "les points $A$ et $B$ quand on revoit les notations).

    Alors, évidemment, il m'arrive de lire des horreurs comme "la droite $(AB)$ mesure $3 \, cm$" mais, clairement, l'erreur la plus courante concernant les notations de géométrie concernent la confusion entre segment et longueur. Et ce, quel que soit l'âge et, même, le "niveau mathématique" de l'élève.
    Cette année, par exemple, en 3ème (23 élèves), un seul n'a encore jamais écrit un truc comme $[AB] = 5 \, dam$ sur sa copie ou son cahier (pourtant, j'ai quelques "très bons" - sans lancer de débat sur la signification de ce qualificatif - dans la classe). L'élève en question est particulièrement doué de mon point de vue. Il a plein d'idée, n'écrit rien à la légère, est très autonome et a une capacité de mémorisation assez impressionnante. Pour la petite histoire, il a réussi à avoir 20 de moyenne à l'année avec moi l'an passé (première fois en 10 ans d'enseignement que ça m'arrive), n'a perdu qu'un point cette année sur un QCM et n'a encore jamais été incapable de résoudre un exercice "du programme" (j'entends par là, un exercice autre que ceux que je prépare pour les plus rapides), y compris des exercices assez complexes de géométrie demandant 4 étapes de démonstration (l'utilisation de 4 théorèmes/propriétés) sans indication aucune. Idem pour les problèmes dits "ouverts" ou ce genre de chose.

    En fait, je suis convaincu que cette différence entre longueur et segment est extrêmement difficile à appréhender pour les élèves (et pas seulement eux, d'ailleurs).

    Pour ma part, sans mettre $0$ à un exercice complet pour un élève qui fait une confusion dans les notations, je pénalise systématiquement une mauvaise utilisation de celles-ci. Dans tous mes devoirs contenant de la géométrie, il y a un barème incluant des points sur la bonne utilisation des notations.
    Et je suis intransigeant (*) : une erreur est sanctionnée d'un $0$ sur ce barème "spécifique" (qu'il soit sur 1, 2 ou 5 points) et les élèves le savent parfaitement (idem pour les classes sans note - 6ème, 5ème chez nous -, d'ailleurs, j'évalue au plus bas la maîtrise de cette compétence s'il y a une erreur, au maximum si tout est nickel).
    Mais peut-être que je devrais être encore plus intransigeant et "sanctionner" sur l'ensemble de l'exercice (c'est bien possible).

    m.

    (*) je pénalise même lorsque l'élève écrit € au lieu de $\in$, "\\" à la place de "//" ou "||" (idem si l'élève met un petit codage d'angle droit sur le symbole "perpendiculaire", etc.). Sans parler des phrases sans verbe parce que "et" au lieu de "est", "son" au lieu de "sont", etc. que je pénalise au sens au motif qu'elles n'ont pas de sens.
  • C'est plutôt abstrait, en mathématiques, de dire que deux objets sont égaux. Il n'est pas si simple de savoir quand on a égalité par ailleurs.
    $\dfrac{2}{4}=\dfrac{6}{12}$ pourtant visuellement il est difficile d'affirmer que $\dfrac{2}{4}$ et $\dfrac{6}{12}$ sont le même objet. L'oeil est trompeur en l'occurrence.

    Puis dès qu'il va être question de vecteurs, on va identifier deux droites ayant la même direction (c'est à dire qui sont parallèles, c'est dire d'une certaine façon qu'elles sont égales). Remplacer le mot égal par confondu rend plus concret le concept d'égalité.

    Si on demandait à un élève de collège de donner un critère pour savoir si deux droites sont confondues-égales serait-il capable d'en énoncer un?
  • @FdP: ça n edevrait pas, j'ai rappelé 1001 fois la définition** de $=$ qui devrait être le signe le plus respecté en maths. Et il n'y a aucune difficulté autre que mathématique à accepter son utilisation. Ne pas confondre avachissement et difficulté.

    ** $u=v$ signifie (c'est à dire "est une abréviation de") "tout ce qui arrive à $u$ arrive aussi à $v$"
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @christophe c
    La discussion "je ne sais plus où" nous avait conduit à préciser que ce "tout" n'est pas très explicite (j'avais proposé des écritures différentes par exemple, et tu avais dit "tu confonds" et puis j'avais répondu et puis plus rien).
    Je raconte cela car pour un novice (qu'il ne faut pas avachir, bien d'accord) le mot "tout" risque d'être mal compris.
  • Personnellement, je trouve la phrase parfaitement claire, que dire d'autres? Toute propriété de $u$ est une propriété de $v$? J'ai encore utilisé "tout" mais en plus de ça, j'ai introduit une redondance inutile: le mot "propriété" (surtout pour les zenfants").

    D'ailleurs ce "tout" est important. Exemple: $3+4$ est un produit (c'est un fait relativement mal connue chez les zenfants), j'ai souvent demandé ça en interro et obtenu à 80% la réponse fausse "non". Par contre, une fois connue la définition du signe $=$ et appliquée, un certain nombre d'élèves sont plus attentifs à bien l'utiliser (et ne confondent plus un nom et ce que ce nom désigne entre autre)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • christophe c écrivait:
    >
    > ** $u=v$ signifie (c'est à
    > dire "est une abréviation de")
    > "tout ce qui arrive à $u$
    > arrive aussi à $v$"


    Il manque quand même au moins un "et réciproquement", car là tu définis plutôt u inclus dans v.
  • M'enfin, tu sais bien que derrière le mot "tout" se cache quelque chose de précis (la preuve avec la manière d'écrire l'élément en question, par exemple) et pire, l'expression "ce qui arrive" est d'une implacable ambiguïté.

    Définis ce "tout" et définis ce que veut dire "arriver" pour continuer la discussion.

    Edit : @Laurette, que n'as tu pas dit...ça va remettre deux thunes dans l'bastringue... (Humour pour ceux qui connaissent)
  • @Laurette: non, c'est déductible de la définition. Preuve: il est facile de voir que $u=u$. Suppose que $u=v$. Alors comme $u$ peut dire $moi=u$, donc $v$ peut aussi le dire donc $v=u$

    @dom: tout le compromis c'est justement de ne pas le définir. Tout c'est vraiment tout. Mais si tu tiens à la définition formelle utilisée par les logiciens qui programment les prouveurs automatiques, c'est $\forall R: Ru\to Rv$. En maths "officielles" c'est $\forall x: u\in x\to v\in x$ (c'est la définition de $=$ en théorie des ensembles). Comme je te l'ai dit, si tu préfères une définition moins concise mais plus "posée", c'est "toutes les propriétés de $u$ sont des propriétés de $v$".

    Mais bon cette dernière formulation n'est pas moins ambigue si on y regarde de près. Remarque: ce n'est pas "ma" définition de $=$ (même si je l'ai inventée moi-même*** quand j'ai dû enseigner à des sixièmes, je ne savais pas ce que les autres avaient éventuellement pondu), mais celle de Leibniz.

    *** ça consiste à traduire avec une parfaite fidélité comment on opère avec le signe $=$. Je voulais un truc opérant et pas philosophico-pedagogico-mielleux qui confond soit disant "sens" et maths.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Précision @Laurette, si tu préfères, $u\in \{x\mid x=u\}$ donc $v\in \{x\mid x=u\}$ donc $v=u$ (des fois que les objets qui parlent te choqueraient)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @christophe c
    On tourne en rond. Reconnais-le.
    Si "Tout c'est vraiment tout" alors la manière d'écrire le nombre ou l'élément aussi. Réponds au moins là-dessus.
    Quand voudras-tu comprendre ce que je te dis ?

    Ce qui suit est plus personnel et est peut-être inutile :
    Tu as le culot, en plus, de dire que c'est pour des sixièmes... Pardon, mais ne soit pas fier de cette "invention".
    Utiliser les mots "logiciens", "officiel" (même avec guillemets), "programmer les prouveurs automatiques" et "citer Leibniz" n'a aucun effet sur moi : au contraire ça ressemble à un discours dépourvu d'arguments et qui tente l'autorité, en vain (sur ma personne au moins).
    Je te lis avec intérêt parfois, sache-le.
  • @dom, je ne cherchais pas l'argument d'autorité du tout là :-S je t'informais c'est tout (je témoignais).
    Si "Tout c'est vraiment tout" alors la manière d'écrire le nombre ou l'élément aussi. Réponds au moins là-dessus.

    Tu as l'air de confondre le nom et ce qu'il désigne. Ils sont différents (et même très différents!!!!!) eux. . Il n'y a aucun rapport entre <le mot P.A.R.I.S> et Paris. Lepremier a cinq lettres l'autre non. Etc.... Tu fais semblant ou quoi????? Ne me dis pas que tu confonds les deux quand-même (tu connais la blague à que je fais souvent à ce propos: "à supposer que Dieu n'a pas de défaut et que ne pas exister est un défaut, on en déduit que Dieu existe". Seuls ceux qui confondent un mot et ce qu'il signfie ne voient l'énormité de l'erreur dans la blagounette*)

    * autre version: les lingots d'or gratuits sont rares, donc ils sont chers (bien qu'ils soient gratuits). Ceci se prétendant contrevenir (en exploitant une erreur enfantine) à l'idée que les produits rares sont chers.

    Tu penses vraiment que 441 est un nombre à 3 chiffres?
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je vais au dodo, prends ton temps pour répondre.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bon, ben c'est simple. Tu perds encore en crédibilité.
    Ce n'est pas moi qui confond. Et prétendre que tu crois cela de moi ne t'honore pas.
    Mais, toi, en disant "tout c'est vraiment tout", tu n'analyses pas quel impact dévastateur cela peut avoir.
    Tu n'avances pas, tu ne progresses pas.
    Je te laisse là. Non par méchanceté, mais parce que je suis faible. Pardonne-moi.
    A bientôt.

  • Et il suffit que tu rappelles les choses pour que tout le monde les sache, n'est-ce pas? Nom de Zeus ! :-D

    $(2,3)$ et $(4,6)$ ne sont pas égaux mais $\dfrac{2}{3}$ et $\dfrac{4}{6}$ le sont. A quoi cela tient-il une égalité?

    Pour en revenir aux droites, comme on ne peut pas vérifier, à priori, qu'une infinité de points appartiennent à un ensemble, la tâche est plus difficile, à priori aussi, de savoir si deux droites sont égales-confondues ou sécantes dans un plan.
    Je pense spontanément à deux critères pour savoir si deux droites sont égales-confondues:
    1) Elles contiennent toutes les deux, deux points communs.
    2) Elles contiennent un point commun et sont parallèles toutes les deux à une même autre droite.
  • @dom soyons honnête, tu es vraiment moralement injuste avec ma réponse.

    Si tu fais semblant de confondre un mot et sa cible, ne me reproche pas de te demander si tu les confonds. Je ne fonctionne pas au sous-entendu.

    Que tu veuilles attirer l'attention sur cette grave erreur (confondre un mot et sa cible), tant mieux, mais explicite ton souci. Cette erreur est la plus précocement combattue (ou devrait l'être) et elle tient au simple fait de parler ou écrire. C'est vers les ages de 4 à 7 ans qu'on en débat. Presque plus personne ne la fait ensuite (et heureusement, ça relèverait d'un grave handicap mental).

    Le fait que les non matheux "semblent" pouvoir la faire en maths n'attestent pas du tout qu'ils la font "sincèrement". Ce n'est pas un problème de "l'enseignement des maths". (C'est comme les gens qui prétendent que les élèves confondent A=>B avec B=>A, c'est pitoyable)

    Personne ne fait cette erreur***, et les copies (pas les gens, les copies!) qui la produisent, ne le font que parce que leur auteur n'est pas matheux, n'en a rien à faire et donc écrit des stupidités syntaxiques pour faire du remplissage (en sachant très bien que pour lui c'est du chinois)

    Amène-moi un citoyen lambda, matheux ou pas, peu importe qui m'écrit "J.e.a.n" sur un papier quand je lui demande d'aller me chercher Jean. Celui ou celle qui fait ça (et toute précaution de contexte prise), tu sais aussi bien que moi, qu'il est en permission de sortie d'un séjour à l'HP pratiquement continuel.

    En résumé, si tu voulais aborder ce marronier, c'était à toi de le détailler. Je ne fonctionne pas aux sous-entendus. Et je maintiens mon "tout".

    @FdP: non, mais qu'est-ce que tu veux que je fasse de plus?
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • christophe c écrivait:
    > Précision @Laurette, si tu préfères, $u\in
    > \{x\mid x=u\}$ donc $v\in \{x\mid x=u\}$ donc
    > $v=u$ (des fois que les objets qui parlent te
    > choqueraient)


    Disons que je trouve limite de définir la relation d'égalité par... Cette même relation d'égalité !

    Et je doute que des élèves de 6eme se laissent avoir par cela... J'ai un lycéen, une collégienne et un CM2 à la maison, et je pense que le prof qui définirait ainsi la relation d'égalité aurait à faire face à différentes réactions, dont la plus sympa serait celle de ma fille (qui sans doute rentrerait en me disant que le prof n'est pas clair et me demanderait des explications) ou celle de mon grand (qui n'y accorderait pas d'importance, et déciderait qu'après tout il n'a pas besoin du prof pour savoir ce que signifie "=") ; la réaction du petit serait sans doute une succession ininterrompue de questions qui pourrait le faire traiter d'insolent... Et pourrir le cours !
  • christophe c a écrit:
    Que tu veuilles attirer l'attention sur cette grave erreur (confondre un mot et sa cible), tant mieux, mais explicite ton souci. Cette erreur est la plus précocement combattue (ou devrait l'être) et elle tient au simple fait de parler ou écrire. C'est vers les ages de 4 à 7 ans qu'on en débat. Presque plus personne ne la fait ensuite (et heureusement, ça relèverait d'un grave handicap mental).

    Christophe, très peu d'élèves de 6ème (et même de collège) sont capables de faire clairement la différence entre un nombre et son (ses) écriture(s). Ce n'est pas quelque chose de simple, loin s'en faut.
    Par exemple : 100 % des élèves de collège (que j'ai eu en cours depuis 10 ans que j'enseigne) parlent de "nombres à virgule" à un moment ou un autre. Et ce n'est pas faute de combattre cette expression toute l'année, dans toutes mes classes.

    D'ailleurs, plus généralement, définir ce qu'est un nombre est d'une difficulté sans nom et on est vite amener à faire la confusion entre un nombre et son écriture sans même s'en rendre compte.

    En ce sens, je rejoins Dom sur l'ambigüité (pour les élèves) liée à la définition que tu donnes du symbole "=". Ce "tout" n'est pas clair il recouvre bien des sous-(mal)-entendus.
  • @Laurette: je n'ai utilisé nulle part l'égalité (relis bien, il est vrai que j'ai passé rapidement sur le fait que "tout ce qui arrive à X arrive à X".

    @Michael: j'ai répondu par avance à ton objection. 2 points:

    1/ je ne reproche pas à dom de parler de ça, mais de ne pas avoir dit qu'il parlait de ça

    2/ je te cite: très peu d'élèves de 6ème (et même de collège) sont capables de faire clairement la différence entre un nombre et son (ses) écriture(s). Ce n'est pas quelque chose de simple, loin s'en faut.

    Je suis entièrement d'accord, mais ça n'a ABSOLUMENT RIEN à voir avec la confusion "nom/cible". J'ai expliqué précisément dans mon post l'erreur qu'on fait autour de ça. Je savais que la confusion serait évoquée, d'où cette réponse préventive pour gagner du temps. Autocitation:
    moi-même a écrit:
    Personne ne fait cette erreur***, et les copies (pas les gens, les copies!) qui la produisent, ne le font que parce que leur auteur n'est pas matheux, n'en a rien à faire et donc écrit des stupidités syntaxiques pour faire du remplissage (en sachant très bien que pour lui c'est du chinois)

    Amène-moi un citoyen lambda, matheux ou pas, peu importe qui m'écrit "J.e.a.n" sur un papier quand je lui demande d'aller me chercher Jean. Celui ou celle qui fait ça (et toute précaution de contexte prise), tu sais aussi bien que moi, qu'il est en permission de sortie d'un séjour à l'HP pratiquement continuel.

    Autrement dit, pour "reformuler" ce que je t'ai répondu par avance, le problème ne vient pas d'une confusion nom/cible chez les élèves, mais du fait de répondre quelque chose*** quand-même à des questions qu'on ne comprend pas ou dont on n'est pas sûr de la réponse. autrement dit, ça rejoint l'indigence dans laquelle les maths sont enseignées (ie avec le brouillard de la pédagogie) et ne concerne aucunement le problème nom/cible. Aucun enfant de 7ans ne confond le mot "P.A.R.I.S." avec la ville. Si on lui demande où il habite, il ne pense pas habiter dans un mot de 5 lettres.

    *** quand ils ne savent pas quoi dire, bin, ce qu'ils font (comme n'importe qui ** ferait face à du chinois), c'est qu'ils vont au plus court, donc (non pas confondent) mais identifient (volontairement!) faute de mieux la cible du mot (inconnue) avec le mot, ie ne gèrent que le mot et ses symétries syntaxiques. Mais ça n'a rien à voir (ça sert juste de révélateur que l'enfant n'est pas entré dans les maths, que pour lui tout ça, c'est du chinois).

    ** tu ferais comment toi si tu as un texte codé à traiter, codé dans une langue extra-terrestre: bin tu vas tenter des trucs syntaxiques (puisque tu ne connais pas la cible désignée par chaque mot). Ca n'a rien d'une "difficulté intellectuelle", c'est un pis-aller. L'enfant lui-même est conscient qu'il ne connait pas les cibles. D'ailleurs quand on leur demande d'éviter cette attitude, ils arrêtent de suite, il n'y a pas besoin d'expliquer. Un autre exemple typique de cette tentative de rabaisser ses prochains de la part de la communauté de matheux est ceux qui s'amusent à accuser les étudiants de confondre A=>B avec B=>A (histoire de les faire passer pour des handicapés mentaux :-D qui auraient besoin de seins pédagogiques plein de lait). Idem, c'est une invention pour démultiplier ficitvement les plus crétins que soi sur Terre. Il est évident que quand un étudiant ou un lycéen justifie A=>B plustôt que B=>A son nez pousse. Et je peux moi aussi évoquer un 100% : 100% cessent de le faire quand je menace (et passe à l'action) de retirer 5 points aux hors-sujets volontaires de ce genre. Il n'y a pas de difficulté de compréhension il y a un "marchandage tacite": "je dois remplir ma copie, je n'arrive pas à établir B=>A, je vous propose de A=>B à moitié prix, SVP, SVP, SVP acceptez, je veux une note pas trop sale"
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je serais moralement injuste :
    Cela fait des lustres que je ne parviens pas à te montrer que le mot "tout" dans cette définition est plutôt un "tout" du langage courant (pour l'auditeur non averti). Et cela est appuyé par le verbe qui suit "arriver", encore interprété (sauf par toi) comme usité dans le langage courant. Et je l'ai dit : définis ce "arriver" mathématiquement pour lever l'ambiguïté.

    Sur la confusion écriture/nature de l'objet : "Presque plus personne ne la fait (et ca relèverait d'un handicap mental) "
    Argument établi, comme cela. Ressaisis-toi !

    Les gens prétendraient que les élèves confondent une cause et une conséquence :
    Argument établi, comme cela. Ressaisis-toi !
    Rien qu'à regarder les débats de nos élites, on ne trouve que des erreurs* de ce type.
    * je mets erreur, car j'exclue les stratégie malhonnêtes politiciennes par exemple.

    Après tout cela, rends-toi bien crédible en allant donner des leçons sur les règles du débat contradictoires...

    L'intervention de @michael te suscitera peut-être réflexion.

    A bientôt.
  • christophe c écrivait:
    > @Laurette: je n'ai utilisé nulle part l'égalité
    > (relis bien, il est vrai que j'ai passé
    > rapidement sur le fait que "tout ce qui arrive à
    > X arrive à X".
    >

    Si, quand tu me dis qu'il n'y a pas besoin de réciproque car si u peut dire moi = u, alors v peut le dire aussi... (Et de la même façon avec ta 2ème formulation).
  • @Laurette : L'inclusion de $u$ dans $v$ se traduit par $\forall x (x \in u \to x \in v).$
    Ce que christophe propose pour définition de l'égalité c'est $\forall x (u \in x \to v \in x)$ ce qui est très différent. Je ne vois pas où est le problème ?
  • Bonjour,

    Quand j'ai vu mon fils écrire dans son exo de physique:1 litre = 20 grammes, je n'ai pas trouvé mieux à lui dire que "cela ne veut rien dire", depuis je cherche à étayer pour le convaincre durablement.

    En tant que non-matheux (et pas loin d'être un cancre), je partage les doutes de Laurette sur la pertinence de "tout ce qui arrive à u arrive aussi à v". Il me semble aussi que cela n'entraîne pas obligatoirement que "tout ce qui arrive à v arrive aussi à u". Aussi cela ne me semble pas la meilleure façon d'en parler et de plus je n'ai strictement rien compris aux justifications qui ont suivi et je ne pense pas qu'un collégien puisse les comprendre.
    Il me semble aussi que l'utilisation des outils informatiques risque de contribuer à troubler cette notion d'égalité.
    Si je vous suis bien. Si d et d' sont confondues alors d=d', mais sur Géogébra (par exemple), d et d' peuvent êtres confondues tout en restant deux objets différents.
    De même si d ou d' dépend du temps alors elles pourraient être confondues/égales l'espace d'un instant, mais alors peut-être qu'elles ne sont plus des objets mathématiques.
    Pour finir, j'ai remarqué sur le nouveau programme de collège "clonage d'objet". Or sur un ordi, quand on écrit A=B, on ne sait pas toujours si A et B sont deux noms pour un même objet ou si A devient une copie de B.
  • @Laurette, je vais être plus explicite.
    [size=x-large]$u=v$ abrège tout ce qui arrive à u arrive aussi à v[/size]

    Autrement dit, tu dois remplacer dans ta tête chaque occurence de $x=y$ par ce que ça abrège.

    Ce qui donne:

    supposons que tout ce qui arrive à $u$ arrive à $v$.
    Comme $u$ peut dire "tout ce qui m'arrive arrive aussi à $u$", il s'en suit que
    $v$ peut dire "tout ce qui m'arrive arrive aussi à $u$", donc
    tout ce qui arrive à $v$ arrive à $u$.


    Où vois-tu un signe =?

    Comme te le fait remarquer Cyrano, en maths, il faut lire avec précision ce qui est écrit, sinon on fait des contre-sens. Dès ton premier post d'ailleurs, et j'aurais dû te le faire remarquer (j'ai eu la flemme) tu avais parlé d'inclusion ce qui n'a rien à voir avec la choucroute.

    PS: "peut dire" abrège "pourrait dire sans mentir s'il pouvait parler". Et évidemment ce n'est qu'une version sans variable liée que j'ai inventé pour les zenfants. Tu traduiras sans problème en termes formels, ou dois-je le faire?

    Bon, je le fais: supposons $\forall x: a\in x\to b\in x$. Comme $u\in \{t\mid \forall x: t\in x\to u\in x\}$, il s'en suit que $v\in \{t\mid \forall x: t\in x\to u\in x\}$ donc $\forall x: v\in x\to u\in x$.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Salut à tous,

    Je crois que la question soulevée est intéressante pourquoi à chaque fois que deux choses sont égales, on invente tout un bric-à-brac compliqué pour rien. Je crois qu'une partie de la réponse a été donnée par Foys par pur snobisme et, en fait, j'irai plus loin pour appeler "rigueur" une sorte de manière de parler qui ressemble davantage à la langue des médecins de Molière qu'à la rigueur. CC a raison si deux choses sont égales, il faut le dire sinon on sème la confusion dans l'esprit des élèves. Note qu'en géométrie élémentaire on dit parfois que deux triangles sont égaux au lieu de superposable, en topologie que deux surfaces sont égales si elles sont homéomorphes etc.

    M.
  • Sieur cc,

    personnellement ça me choque que des termes mathématiques prennent conscience d'eux mêmes et parlent, voire parlent tout seul.
    Cela me dérange d'autant plus que tu tiens souvent comme seulement probant, les discours formels.

    Je suis content que d'autres personnes du forum le relèvent, comme j'ai pu le relever (pitié ne me demande pas les liens), je me sens moins con face à toi qui dis des trucs que je ne comprends pas.

    Sieur FdP fait bien de parler des vecteurs, ces trucs égaux mais pas à la même place. Mais bon quel prof dit que l'on ne parle pas du même signe "=" en seconde ? Toi ? Comment ? En combien de séances ? Et ils pourraient l'expliquer aux autres élèves des autres classes qui ont un professeur qui ne s'engage pas dans ce nuancier ?

    S

  • Je pense que tu n'es pas le seul à ne pas tout comprendre. Cela dit, cette discussion a lieu dans le sous-forum étiqueté "pédagogie". Je ne sais pas si tout le monde l'a remarqué. B-)-

    Si tous les autres sont toi, par principe d'égalité (à ce que j'en ai compris) ce qui leur arrive devrait m'arriver. Force est de constater que c'est faux (je ne sais pas si je dois m'en réjouir ou me désoler). :-D
  • En effet la confusion arrive à son paroxysme lorsque la démonstration est vulgarisée en "$x$ peut dire $moi=x$".

    C'est un choix que je ne comprends pas mais, bon laissons cela.
    C'est comme le mot "abrège" au lieu de "signifie que". Mais je ne discute pas ces choix (liberté pédagogique).
  • Ralala, les gens ne sont jamais content.

    si on dit que la droite d'équation $[y=3x+5]$ est l'ensemble des points $(x,y)$ tels que $y=3x+5$, ils disent que les maths, c'est pénible, difficile, etc, etc

    si on dit (j'ai du mérite quand-même, avec tout le reste de mes propos antipédagogiques) la droite d'équation $[y=3x+5]$ est l'ensemble des points qui peuvent dire $<<$ mon ordonnée = 3 fois mon abscisse + 5$>>$, il crient au "non classique" au bizarre ou au je ne sais quelle autre scandale.

    Bref, j'ai inventé ça, ya longtemps pour éliminer les variables liées (muettes) des discours mathématiques adressé aux enfants fragiles et c'est tout. Je ne vais pas réfléchir 10ans à ce que ça vaut. Les élèves avaient (aujourd'hui il n'y a plus de maths à l'école, donc plus de problème) à tort ou à raison, puisqu'on refuse d'enseigner la logique, un problème avec les variables muettes (et du coup aussi avec les noms d'objets !!! (ce que les gens appellent vairables libres) par contagion. ). J'ai réglé "bêtement" la question en supprimant toute apparition de variable muette dans les parties de mon discours où je décris quelque chose qui est "au programme" à des sinistrés de l'enseignement et c'est tout. Bref, nettoyage par le vide.
    si quelqu'un trouve mieux pour dire correctement*** certains énoncés du lycée sans variable muette, je suis preneur

    *** j'insiste : correctement!! Je ne parle pas des trucs salaces qu'on trouve dans les manuels qui pour "simplifier" disent un truc brutalement faux (mais simple typographiquement) à la place.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je reviens à la discussion originale :

    Ce symbole "=" s'utilise toute la formation (école, collège etc.), pour les nombres et les longueurs, masses, vitesses, etc.

    En géométrie, on le fait peu, mais on peut justifier comme cela a été dit (l'égalité signifie que c'est le même objet, le même élément).
    Les droites égales, les segments égaux, les points égaux ne posent pas de problème de définition, a priori.

    Malheureusement, pour les angles, notions la plus difficile d'après moi, il est encore utilisé à tort ou en tout cas d'une autre manière.
    On confond même l'angle et sa mesure alors qu'on sanctionne la confusion "[AB] = AB" fermement.

    Pas simple...
  • La dernière phrase du message de Dom, me fait penser que j'ai râlé la semaine dernière car certains terminale S, me parlaient de segments égaux sur leurs copies. Il faisaient la confusion mentionnée par Dom. Un élève a alors enchaîné par une question sur deux vecteurs qui étaient eux bien égaux, mais "pas au même endroit". :-D
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • (l'égalité signifie que c'est le même objet, le même élément).

    1) donc tout ce qui arrive à l'un arrive à l'autre puisque tout ce qui arrive à l'un arrive à l'un :-D

    2) exercice que je donnais souvent (et certains trouvaient!!!) en début de sixième: $<<$ donnez-moi une définition du signe $=$, une vraie pas un truc circulaire où on réutilise un synonyme (genre "même", "identique", "pareil", etc) $>>$
    Ils n'avaient pas le choix il fallait qu'ils le fassent (ils ne pouvaient esquiver comme sur un forum :-D ) . La récompense était élevée. Et bien 1/50 peut-être parvenait à trouver SEUL!

    3.1) ta parenthèse (si mon point 2 ne le dit pas assez clairement) est ce qu'on appelle une définition circulaire, vide. C'est l'un des gros dangers de l'enseignement. Quand on ne dit rien, on ne dit rien de faux, mais on n'informe pas. (qu'est-ce qu'un chien? L'animal qui aboie! Que veut dire aboyer? C'est le cri du chien).

    3.2) Autre exemple (vu dans un livre d'un gars qui se veut pourtant très pédagogue mais qui n'a pas réfléchi concrètement: "on s'est donné une fonction $f$ (de E dans F) quand pour chaque $x$ de $E$, on s'est donné un donné un élément $f(x)$ de $F$". C'est terrible pour les lecteurs ou les auditeurs d'un cours une définition circulaire: on a envie d'envoyer des tomates à leurs émetteurs ou de dire "ah ah, très drôle"
    Malheureusement, pour les angles, notions la plus difficile d'après moi, il est encore utilisé à tort ou en tout cas d'une autre manière.

    Le point de vue (inconscient, que je formule à sa place) d'un élève lambda n'est pas ça: il la trouve surtout imprécise. Il faut dire qu'elle est tout à fait imprécise dans la tête même de leurs enseignants, donc il ne faut pas s'étonner. Une des grosses erreurs qui est faite est d'ailleurs d'avoir pédagogiquement inventé les angles non orientés. Des fois on se demande ce que les pédago ont dans le crâne. Les élèves n'ont pas de soucis avec les angles orientés (la question n'est pas de savoir s'ils les aiment), qui leur apparait plus précise.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Une des grosses erreurs qui est faite est d'ailleurs d'avoir pédagogiquement inventé les angles non orientés.
    Les angles non orientés sont une invention pédagogique ?
  • Je ne dis pas qu'ils n'existent pas mathématiquement, je voulais dire (je me suis effectivement mal exprimé) d'en avoir concocté une soit disant version pour les zenfants (au motif que "ce serait plus simple à digérer")
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
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