Récurer, ok, mais faire une récurrence ?

Bonjour à tous,


Un petit post/râlage/incitation au débat (mais pas au troll, merci !). Je suis en train de réfléchir à comment enseigner rigoureusement la notion de "démonstration par récurrence" ; en effet, on la retrouve la plupart du temps énoncé ainsi :

"Si une propriété $\phi(n)$ est vraie au rang $0$ et vérifie $\forall n\in \N, \phi(n) \Rightarrow \phi(n+1)$, alors, $\forall n\in \N, \phi(n)$."

Et d'assortir à cette présentation une rédaction stéréotypé du genre "initialisation : ..., hérédité :..., la propriété est initialisée et héréditaire, elle est donc vraie pour tout entier patati tsointsoin".

"Bah voui, et alors ?" me direz vous. Et alors, cette façon de présenter les choses me gêne en deux points :
  • comment est défini une "propriété" ? Je sais qu'on peut formaliser les formules logiques pour en donner une construction rigoureuse, mais avons-nous vraiment envie de faire cela ?
  • cette "présentation" m'apparaît totalement "hors-maths" dans le sens où cette approche ne se retrouve dans aucun autre raisonnement.

Pourquoi ne pas présenter cela comme un théorème (allons, disons "axiome") "classique" sur les ensembles ? Par exemple :

Soit $E$ une partie de $\N$ telle que :
  • $0\in E$;
  • et $\forall n\in \N, n\in E \Rightarrow n+1 \in E$.
Alors $E=\N$.

Ainsi, pas la peine d'inventer une rédaction particulière ni d'embrouiller le peuple avec des "propriétés vraies pour tout n". Quitte après lorsqu'on maîtrise le théorème a se permettre d'aller plus vite comme fait pour toute chose.

On pourrait objecter "pouah, mais c'est vachement plus abstrait, faut considérer l'ensemble des indices qui machins, les élèves ne comprendront jamais" ; peut-être. Mais la récurrence est hyper naturelle chez n'importe quel humain sensé ; quel intérêt y aurait-il à la "formaliser" si c'est en fait pour passer une couche de bouillie ? À ce compte, je préfère encore utiliser des "..." : par exemple $x^n = x\times \dots \times x$ ($n$ fois).

Vos avis ?

Réponses

  • Salut sebsheep,

    Tu trouveras sur le forum Pédagogie plusieurs discussions sur la façon de présenter les démonstrations par récurrence.
    Je ne suis plus dans le circuit depuis pas mal de temps et je me suis étonné de cette présentation standard avec "initialisation" et "hérédité" . Les questions des rares lycéens qui viennent poster ici montrent souvent qu'il appliquent un schéma sans vraiment comprendre le fond du raisonnement.

    Effectivement le raisonnement par récurrence s'appuie sur l'axiome que tu cites.

    Je pense qu'un des moyens de le faire sentir est de distinguer les variables muettes $k$ et $n$ dans
    "Si une propriété $\phi(n)$ est vraie au rang $0$ et vérifie $\forall k\in \N, \phi(k) \Rightarrow \phi(k+1)$, alors, $\forall n\in \N, \phi(n)$


    et de faire réciter au débutant une petite litanie du genre
    Puisque $\phi(0)$ est vraie, alors $\phi(1)$ l'est aussi.
    Puisque $\phi(1)$ est vraie, alors $\phi(2)$ l'est aussi.
    Puisque $\phi(2)$ est vraie, alors $\phi(3)$ l'est aussi.
    etc...
    et si vous me laissez le temps je saurai ainsi prouver que $\phi(2016)$ est encore vraie...
    et si vous me laissez assez de temps je saurais ainsi établir que $\phi(n)$ est vraie quel que soit le rang $n$, grand soit-il.

    C'est du moins ainsi que je m'y prenais avec des lycéens au siècle dernier, sans parler d'initialisation ni hérédité.
    Amicalement. jacquot
  • Mais la récurrence est hyper naturelle chez n'importe quel humain sensé ; quel intérêt y aurait-il à la "formaliser" si c'est en fait pour passer une couche de bouillie ?

    La majorité des étudiants de L1-L2 ne sont donc pas des humains sensés car ils ont beaucoup de mal avec la récurrence.
  • sebsheep a écrit:
    comment est défini une "propriété" ?
    comment est defini un "ensemble" ? :-D

    la formulation que tu propose correspond aux axiomes de Peano mais on peut la deduire de l'autre et inversement
    Par exemple dans un cours d'algebre que j'ai lu on presente ces axiomes puis la page d'apres on demontre un theoreme "de recurrence" avec une propriété (comme ce que tu as cité au debut), c'est pratique pour pas avoir à sortir un ensemble defini en comprehension à chaque fois que on veut montrer une propriété pour tout $n\in \mathbb N$
    cela dit tu as raison ce n'est pas vraiment un theoreme, plutot un "critère" (on peut pas quantifier sur les proprietes)
  • Cher sebsheep, [small](heureusement que je n'ai pas à le prononcer)[/small]

    L'application du principe/axiome de récurrence repose sur deux hypothèses qu'il est nécessaire de démontrer au préalable. Les deux hypothèses sont traditionnellement nommées initialisation et hérédité. Ces noms permettent de distinguer clairement les deux vérifications. Je trouve que ceci aide à clarifier la rédaction mais ce n'est qu'un détail typographique, comme lister les hypothèses ou changer de paragraphe. Les deux hypothèses sont toujours présentes dans ta présentation et il faut encore les vérifier. La seule différence est que tu les anonymises. Pourtant je ne pense pas que ces noms posent problème à qui que ce soit.

    En revanche, j'ai remarqué que les débutants font souvent la faute de lecture suivante : ils changent l'ordre des mots et remplacent l'hypothèse $\forall n\in \N, (\phi(n) \implies \phi(n+1))$ par la phrase mal formée $(\forall n\in \N,\ \phi(n)) \implies \phi(n+1)$ qui les mène à la catastrophe que tu connais. Je crois que ceci arrive parce qu'ils sont obnubilés par la conclusion $\forall n\in \N,\ \phi(n)$ qui est typographiquement très proche. Si c'est le cas, le fait qu'elle s'écrit $E = \N$ dans ta présentation pourrait limiter les confusions. Je trouve l'astuce de jacquot intéressante elle aussi.

    À part ceci, la différence entre le formalisme propriété indexée par $\N$ et le formalisme partie de $\N$, me paraît bien ténue. Au niveau où on introduit la récurrence, on ne définit pas plus ensemble que propriété. Ceci dit, c'est pertinent pour des classes scientifiques si tu veux faire un lien avec la propriété de bon ordre de $\N$ ou si tu parles des axiomes de Peano.
  • Siméon écrivait:
    > Les deux hypothèses sont traditionnellement nommées initialisation et hérédité.

    Juste un mot, dans la série « c'était mieux avant » et « quand les gens savaient écrire » etc., non ce n'est pas traditionnel.:-( C'est relativement récent, même si en l'occurrence, c'est relativement bien trouvé, contrairement à d'autres innovations langagières. :-D Peut-être même que ça peut aider à la compréhension, qui sait ?
  • En combien de carrés peut-on découper un carré ?

    Les élèves trouvent facilement des solutions (oh combien partielles).

    Je formule alors :

    Théorème $(n)$ :
    On peut découper un carré en $n$ carrés.

    En rassemblant les résultats de la phase précédente, on fait la liste des théorèmes vrais : th$(1)$, th$(9)$, th$(16)$, ...
    Il y a toujours des élèves pour découvrir que l'on peut trouver une nouvelle solution en coupant en 4 un carré d'une solution existante.

    Je les guide gentiment vers une formulation du genre
    th$(n)$ vrai implique th$(n+3)$ vrai.

    La classe abandonne rapidement les $n$ grands pour se concentrer sur $\{ n\in2,3,5,6,7,8,10\}$.

    Preuve que th$(2)$, th$(3)$ et th$(5)$ sont faux.

    Formulation finale, rédaction, satisfaction.


    Par la suite,

    (A) Preuve de : th$(n)$ vrai implique th$(n+1)$ vrai.
    (B) Preuve de : th$(0)$vrai

    J'impose le découpage en (A) et (B) et le bon usage du mot vrai.
  • Cher Siméon,

    Premièrement, mon pseudo est très simple à prononcer : il s'agit de la concaténation de mon diminutif "Seb" suivi de mon surnom "sheep" (le mouton en anglais).

    Je ne voulais pas insister sur les mentions "initialisation" ou "hérédité", qui sont effectivement des détails typographiques. Je voulais surtout insister sur la cohérence de ce qu'on présente aux élèves. Et pour reformuler ce que je dis dans le premier post : j'ai l'impression d'être plus cohérent avec "ma" présentation (je sais très bien que je n'ai rien inventé :-) ). J'ai aussi oublié de préciser le cadre, comme on me l'a implicitement fait remarquer : je parle pour l'enseignement de la récurrence à des matheux dans le supérieur.
    Siméon a écrit:
    À part ceci, la différence entre le formalisme propriété indexée par N et le formalisme partie de N, me paraît bien ténue.

    Je n'ai jamais dit le contraire, mais ce qui me pose soucis est que le formalisme de "propriété" n'est pas "construit" dans les petites classes. Oka me faisait remarquer que les ensembles non plus n'étaient pas définis ; effectivement. On a donc un objet "non défini", et mon point est de dire "ça suffit comme ça !", pas la peine de rajouter un objet "non défini" supplémentaire (avec le risque de faire croire aux élèves que les maths en fait c'est un peu de la tambouille, on rajoute ce qu'on veut).
  • gimax a écrit:
    La majorité des étudiants de L1-L2 ne sont donc pas des humains sensés car ils ont beaucoup de mal avec la récurrence.

    Non, les étudiants de L1-L2 n'ont aucun mal avec la récurrence. Ils ont du mal avec la rédaction rigoureuse de n'importe quel raisonnement mathématiques. Tout le monde comprend le raisonnement : "le premier domino tombe, dans sa chute il fait tomber le deuxième, qui fait tomber le troisième, et cætera jusqu'au dernier". La rédaction du raisonnement par récurrence consiste juste à formaliser ce cætera. Mais tout le monde comprend ce et cætera.
  • Sebsheep : Dans ton premier post, selon ce que tu proposes, pour appliquer une récurrence il faut définir $E$ comme l'ensemble des entiers $n$ pour lesquels la proposition $\phi(n)$ est vraie. Pas sûr que l'on y gagne quelque chose.
  • Si, on y gagne que l'énoncé du "théorème de récurrence" ne fait pas mention de cette "proposition". C'est un théorème "comme les autres". Je ne vois pas de théorème en "maths classiques enseignées en L1/L2" qui fasse mention de proposition (me trompé-je ?), pourquoi la récurrence aurait ce privilège ?
  • Tu as raison. A part le "théorème de contraposition" et le "theorème de raisonnement par l'absurde" non je n'en connais pas d'autre. Tu remarqueras qu'ils n'ont habituellement pas le nom de théorème en L1/L2, juste de "raisonnement", comme la récurrence donc.

    Si tu décides d’appeler ça "théorème de récurrence" ça sous entend une démonstration. Quelle est le niveau d'étude de tes élèves et que comptes tu leur dire à propos de cette démonstration ?
  • Salut,
    Ton théorème n'est autre qu'un des axiomes de Peano pour définir l'ensemble $\N$, dont on se sert évidemment pour prouver le théorème de récurrence.
  • @remarque : j'en prends note. Saurais-tu de quand date l'apparition de ces deux noms ?

    @sebsheep : le pseudo seul n'est pas trop dur à prononcer, mais « cher sebsheep » l'est beaucoup plus !
  • Mes aventures avec la récurrence (1).

    J'ai enseigné la récurrence en Terminale C, en Prépa HEC, en Math. Sup. Le cours était on ne peut plus bref.

    Principe de récurrence. Soit $P(n)$ une assertion concernant un entier naturel $n$. Si $P(0)$ est vraie et si pour tout $n \in \mathbb N$ l'assertion : $P(n)\Rightarrow P(n+1)$ est vraie, alors l'assertion $P(n)$ est vraie pour tout $n \in \mathbb N$.

    J'ajoutais le Principe de récurrence 2. Soit $P(n)$ une assertion concernant un entier naturel $n$ et soit $a \in \mathbb N$.. Si $P(a)$ est vraie et si pour tout entier $n\geq a$ l'assertion $P(n)\Rightarrow P(n+1)$ est vraie, alors l'assertion $P(n)$ est vraie pour tout entier $n\geq a$.

    Je préférais énoncer aussi ce Principe 2, qui en droit se ramène au premier, mais qui est en fait plus utile dans la pratique, sans qu'il soit besoin de faire un changement d'indice.

    Je ne posais pas la question du statut de ces énoncés, et bien sûr les élèves non plus. Ces énoncés sont suffisamment justifiables selon moi par l'extraordinaire fécondité de cette méthode de raisonnement. Je n'enseignais pas la Logique, mais le reste des mathématiques, vous savez : Algèbre, Analyse, Arithmétique, et tout ça. Mais à la réflexion on peut y répondre, on prend simplement ça comme ces propositions initiales indispensables pour tout exposé mathématique et qu'on appelle je crois : axiomes si l'on veut à tout prix coller des étiquettes.

    La récurrence est comme disait Napoléon de la guerre un art tout d'exécution. Le cours étant réduit à sa plus simple expression susdite, il faut multiplier les exercices, et à mesure, les élèves s'y font, du moins ceux qui ont quelque chose à faire dans les études mathématiques. Les autres, ma foi, qu'ils fassent autre chose, comme la charmante coiffeuse dont je vous ai parlé dans un autre fil.

    Bonne soirée.
    Fr. Ch.
    02/12/2016
  • Tout nombre est supérieur à 1 milliard.
    En effet soit $n\in \N$. Comme $n> 1000 000 000$, on a aussi $n+1>1 000 000 001>1 000 000 000$ d'où le résultat par récurrence.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Oui Foys. Et alors ??
  • gerard0 a écrit:
    Oui Foys. Et alors ??
    Ben je cherche toujours où est le milliard sur mon compte en banque.
    Les choses ne se passent pas comme prévu...
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Ben .. si tu n'appliques pas les règles, pourquoi voudrais-tu qu'elles s'appliquent ?

    Je n'ai toujours pas compris pourquoi tu as écrit ce message qui n'a qu'un rapport de caricature avec le sujet.

    Cordialement.

    NB : Tout le monde sait ici qu'une récurrence non initialisée n'a pas de caractère probant. Chaurien, lui, initialise.
  • Ce n'était qu'un exemple. Je me dis qu'on peut présenter des exemples caricaturaux aux élèves pour au moins leur faire comprendre l'intérêt de l'initialisation.

    J'aimerais réagir à ceci toutefois:
    sebsheep a écrit:
    Mais la récurrence est hyper naturelle chez n'importe quel humain sensé ; quel intérêt y aurait-il à la "formaliser" si c'est en fait pour passer une couche de bouillie ? À ce compte, je préfère encore utiliser des "..." : par exemple $x^n= x \times \ldots \times x$ ($n$ fois).

    Soit $N^*$ l'ensemble de tous les polynômes de $\Z[X]$ dont le coefficient dominant (message édité) est strictement positif (ie de la forme $pX^n+\sum _{k=0}^{n-1} p_k X^k$ avec $p>0, n,\in \Z$ et $\forall k, p_k\in \Z$). Soit $N:=N^* \cup \{0\}$. $N$ est évidemment stable par somme et par produit. Soit $S$ l'application de $N$ dans lui-même qui à $Q$ fait correspondre $1+Q$. Alors les affirmations suivantes sont vraies:
    1° $\forall x\in N$, $x\neq 0 \iff \exists y:S(y)=x$
    2° $\forall x , y \in N, S(x)=S(y) \implies x=y$
    3° $\forall x , y \in N$, $x+y=y+x$ et $x\times y = y \times x$
    4° $\forall x\in N,x+0=x$
    5° $\forall x\in N, x \times 0=0$
    6° $\forall x,y \in N, S(x)+y=S(x+y)$
    7° $\forall x ,y \in N$, $S(x) \times y=y + x\times y$

    Bref: $(N,0,S,+,\times)$ vérifie, à l'exception du schéma de récurrence, TOUS les axiomes de l'arithmétique de Peano.
    Donc on ne peut pas trop s'en passer. Chercher "arithmétique de Robinson" sur le net pour plus de précisions.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Noter que le théorème de Bézout est vrai dans l'arithmétique de Peano mais faux dans $N$ ci-dessus (les polynômes $2$ et $X$ fournissent un contre-exemple: ils n'ont pas de diviseur commun mais en évaluant $2A(X)+XB(X)$ en $0$ on voit que quels que soient $A,B \in \Z[X]$, $2A+XB \neq 1$).

    Pour le formuler correctement (i.e uniquement avec le langage de l'arithmétique):
    " $x,y$ premiers entre eux" est l'abréviation de $\forall d \left[\big(\exists p,q: (dp=x \wedge dq=y) \big) \implies d=1\right]$

    Dans l'arithmétique de Peano il est possible de démontrer que pour tous $x,y$ premiers entre eux, il existe $a$ et $b$ tels que $xa=1+yb$.

    L'utilisation du schéma de récurrence est donc indispensable. Ce schéma dit un peu plus que "on fait à la suite".
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Mes aventures avec la récurrence (2).

    Il y a quelques années j'ai eu à rédiger un cours d'arithmétique de base pour des élèves du second cycle secondaire (dit « lycée » depuis 1975) pour les armer en vue de leur participation à des compétitions mathématiques. Je voulais démarrer ce cours avec une collection de propositions initiales, dénommées axiomes si l'on veut, et qui permettent à elles seules de tout démontrer, non pour me prendre pour un petit Bourbaki, mais simplement pour que les usagers de ce cours sachent bien d'où l'on part.

    Je ne voulais pas faire toute une construction laborieuse et longue des entiers, avec liturgie logique-axiomatique, Peano, cardinaux, ou autres, je voulais énoncer tout de suite leurs propriétés afin de travailler avec sans tarder. Je me suis aperçu que le mieux était de partir de $\mathbb Z$ en donnant la liste de ses propriétés comme anneau ordonné, avec en plus le principe de succession, autrement dit que $\left] 0,1\right[ $ est vide. On peut présenter ces propriétés comme bien connues de longue date, avec toutefois une nouveauté, justement ce principe de récurrence qui n'a pas été encore vu dans les classes avant la Terminale (et qui aurait pu l'être plus tôt avec des élèves dûment sélectionnés).

    C'est ainsi que procède aussi André Weil (avec Maxwell Rosenlicht) dans un petit livre : Number Theory for Beginners, Springer, 1979, ou bien : William J. LeVeque, Fundamentals of Number Theory, Addison-Wesley, 1977.

    Un moment il m'avait semblé que le principe de récurrence était un corollaire du principe de succession, mais c'était une erreur. C'est l'inverse : le principe de succession est un corollaire du fait que l'ordre sur $\mathbb Z_+ =\mathbb N$ est un bon ordre. Et ce bon ordre est équivalent au principe de récurrence : c'est bien clair dans Bourbaki, Théorie des ensembles, chapitre 3, § 4, n° 3, ou bien dans le livre d'André Weil cité plus haut.

    L'exemple de Foys de son « $N$ » alternatif où s'appliquent les axiomes de Peano sans le principe de récurrence est intéressant à ce propos car son $S(Q)=Q+1$ est le vrai successeur de $Q$. C'est un bon contre-exemple pour montrer que le principe de succession n'implique pas le principe de récurrence.

    Mais bon, moi le raisonnement par récurrence ne m'intéresse pas spécialement comme objet d'étude, il m'intéresse d'abord comme procédé de démonstration. Et c'est sur point que j'interviendrai tantôt.

    Bonne soirée, à la saison des longues nuits.
    Fr. Ch.

    NB. Marcel Gotlib est mort.:-( Encore un peu de nous qui s’en va.
  • Pourquoi les gens préfèrent les ensembles aux propositions ?
    Une proposition est plus bas niveau dans les mathématiques puisqu'il faut des axiomes pour définir un ensemble.
    Franchement je ne comprends pas du tout ...
    C'est à la fois moins proche de la pratique, moins intuitif, moins compréhensible et ça induit en erreur sur le niveau fondamental d'une proposition logique par rapport aux ensembles.
    Déjà que les gens ont l'impression qu'un ensemble c'est une collection ... Si tu leurs fais croire que c'est plus fondamental qu'une proposition on n'est pas biens.
    J'ai du mal à suivre...
  • Mes aventures avec la récurrence (3)

    Comme j'ai dit j'ai enseigné à plusieurs reprises la récurrence, toujours en bornant mon cours au principe de récurrence sous ses deux formes que j'ai données dans mon message (1). On me dit que la deuxième se ramène à la première, c'est vrai, mais il m'a semblé préférable de donner un principe utilisable immédiatement.

    L'hypothèse de récurrence $P(n)$ doit être énoncée avec soin. Elle peut être l'assertion que l'on veut prouver, comme dans l'Incontournable Premier Exemple $2^n>n$, mais elle peut être aussi une assertion qui implique celle-ci sans s'y réduire. Dans les questions concernant les suites récurrentes d'ordre $2$, par exemple ma chère suite de Fibonacci et sa sœur cadette de Lucas, on doit mettre deux valeurs consécutives de $n$ dans l'hypothèse de récurrence $P(n)$. Dans d'autres c'est toutes les valeurs depuis la première. Dans d'autres encore c'est plus caché. Il y a une stratégie de la récurrence.

    Un cours aussi réduit avec abondance d'exercices, c'est une situation inhabituelle, et somme toute sympathique, car que sont donc les mathématiques sinon l'art de résoudre des problèmes et d'en poser d'autres ? Mais ceci ne convient pas aux cuistres, qui ces dernières années nous ont bombardés de terminologie ronflante, initialisation, hérédité, récurrence forte - alors qu'il n'en est pas de faible - et que sais-je encore. Et comme cette engeance se recopie pieusement, ces vocables sans intérêt occupent l'espace et leur apprentissage occupe le temps qui serait mieux utilisé à la résolution des problèmes.

    Déjà Bourbaki détaillait les formes particulières habituelles de l'hypothèse de récurrence, mais il ne se donnait pas le ridicule de leur coller des dénominations.

    Il me semblait que cette question avait déjà été abordée sur ce forum et j'ai eu du mal à la retrouver mais c'est fait, c'était il y a quatre ans :

    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,773557,773777

    Il s'y trouve des informations sur ce mode de raisonnement et son origine, avec des références, par exemple le livre de Sominskii. Par parenthèse, j'ai retrouvé ce fil avec Google, et non par le moteur de recherche interne au forum, sans savoir si c'est ce dernier qui ne fonctionne pas correctement, ou bien si c'est moi qui ne sais pas m'en servir...

    J'ai retrouvé aussi un article qui développe à peu près les mêmes idées en donnant des exemples, qui est paru naguère dans un magazine, sous une forme charcutée. Je vous le communique sous sa forme véritable.

    Comme j'ai dit moi je souhaiterais un fil de discussion qui rassemble des exemples variés de raisonnement par récurrence, simples ou plus ingénieux. C'est un procédé de démonstration d'une puissance inattendue pour une définition de départ si simple. Il faudra y revenir.

    Bonne journée.
    Fr. Ch.
    07/12/2016
  • Quelques exemples
  • Merci à GaBuZoMeu pour ce texte. Un grand mérite est de ne pas recourir à un vocabulaire boursouflé pour distinguer les "schémas de récurrence". Quelle est la référence de ce texte ?

    Je l'ai reçu sous une forme défectueuse Les deux dessins des dominos, page 1, ne sont pas visibles mais ce n'est pas très grave, on devine. Les dessins 1, 2, 3, 4, 6 ne sont pas visibles, ni l'inégalité du problème 7, page 15, ni l’empilement de racines carrées du problème 11, page 12..

    Le problème 8, page 10, ne me semble pas avoir de lien avec la récurrence : on fait $n:=41$, et c'est non, et c'est tout.

    Le problème le plus intéressant est pour moi le partage du disque, page 10, mais il est dommage qu'il ne soit pas traité.

    Maintenant, on pourrait donner des exemples plus avancés de raisonnement par récurrence dans divers domaines mathématiques. Je vais essayer de le faire pour ma part. Les proches vacances y seront propices.

    Bonne journée.
    Fr. Ch.

    ,
  • Bon, GaBuZoMeu est trop occupé pour daigner répondre. Je m'en vais pour ma part essayer de continuer dans la récurrence avec des exemples pas trop triviaux.
  • Mes aventures avec la récurrence (4)

    Dans l'article cité dans mon message (3), un des problèmes posés est : pour $p \in \mathbb N^*$, démontrer que le produit de $p$ entiers consécutifs est divisible par $p!$. On peut prouver ceci d'au moins trois façons autrement que par récurrence, mais comme la récurrence nous occupe aujourd'hui c'est à cette méthode que nous recourrons.

    Il s'agit de prouver que pour tout $n \in \mathbb N$ et pour tout $p \in \mathbb N^*$, le nombre $\frac{n(n-1)...(n-p+1)}{p!}$, a priori rationnel, est en fait un entier.

    Rien ne nous empêche de poser : $(_{p}^{x})=\frac{x(x-1)...(x-p+1)}{p!}$ pour $x \in \mathbb R$ et $p \in \mathbb N^*$. On définit bien ainsi un nombre réel, et même complexe s'il nous chantait de prendre $x \in \mathbb C$, mais restons dans $\mathbb R$ présentement.

    Cette fonction $(_{p}^{x})$ satisfait à l'égalité : $(_{p}^{x})=(_{~~p}^{x-1})+(_{p-1}^{x-1})$, pour $x \in \mathbb R$ et $p \in \mathbb N,p\geq 2$, dont la preuve est immédiate. On étend cette égalité à $p=1$ en posant $(_{0}^{x})=1$ pour tout $x \in \mathbb R$. Cette égalité est bien connue, sous l'appellation : formule de récurrence de Pascal. Le mot récurrence apparaît lors même que la récurrence n'est intervenue en rien jusqu'ici, mais il s'agit pour ainsi dire d'une promesse de récurrence.

    Alors nous pouvons prouver par récurrence l'assertion $P(n)$ :« $\forall p\in \mathbb N, (_{p}^{n})\in \mathbb N$ ». Vraie pour $n=0$ ; et si elle est vraie pour un certain $ n\in \mathbb N$, la formule de Pascal tient sa promesse, et l'assertion $P(n+1)$ est vraie.

    C'est un premier exemple de traitement par récurrence d'assertions faisant intervenir plus d'une variable ; je donnerai d'autres exemples tantôt.
    Bonne soirée.
    Fr. Ch.
    19/12/2016
  • Mes aventures avec la récurrence (5)

    Je continue aujourd'hui sur quelques propriétés des coefficients binomiaux généralisés $(_{p}^{x})$ définis pour $ x \in \mathbb R$ et $ p \in \mathbb N$ dans mon précédent message. Par exemple, pour $ p \in \mathbb N$, $ m \in \mathbb N$, $ x \in \mathbb R$ : $\displaystyle \overset{p}{\underset{k=0}{\sum }}(-1)^{k}(_{k}^{x})=(-1)^{p}(_{~~~p}^{x-1})$, $\displaystyle \overset{m}{\underset{k=0}{\sum }}(_{~~~p}^{x+k})=(_{~~~~p+1}^{x+m+1})-(_{p+1}^{~~x})$, se prouvent sans mal par récurrence avec la seule formule de récurrence de Pascal. La seconde de ces égalités, pour $x=0$, fournit une formule de sommation des plus utiles.

    On connaît aussi la formule de convolution de Vandermonde, très utile elle aussi : $\displaystyle \overset{p}{\underset{k=0}{\sum }}(_{k}^{x})(_{p-k}^{~~y})=(_{~~~p}^{x+y})$, pour $ p \in \mathbb N$, $ x \in \mathbb R$, $ y \in \mathbb R$. Mais ici ça se gâte, car la démonstration par récurrence qui apparaît se fait sur $x$ ou $y$, si ce sont des entiers naturels, mais non sur $p$ à première vue.

    J'ai raconté dans un autre fil mon regret de la disparition des arrangements $A_{n}^{p}$, qu'on pourrait noter à l'anglaise avec généralisation : $(x)_{p}=x(x-1)...(x-p+1)$ pour $ x \in \mathbb R$ (ou $ \mathbb C$ ) et $ p \in \mathbb N^*$, avec $(x)_{0}=1$, en sorte que : $(_{p}^{x})=\frac{(x)_{p}}{p!}$.

    Il y a des années, Germain Kreweras m'a fait connaître la belle formule : $\displaystyle (x+y)_{p}=\overset{p}{\underset{k=0}{\sum }}(_{k}^{p})(x)_{k}(y)_{p-k}$ pour $ p \in \mathbb N$, $ x \in \mathbb R$, $ y \in \mathbb R$, sorte de binôme de Newton où les exposants seraient tombés au sous-sol. Celle-ci se prouve par récurrence sur $p$, et la formule de Vandermonde en est un corollaire immédiat.

    Je termine par ce qu'on pourrait appeler l'anti-Vandermonde, moins connue que la précédente : $\displaystyle \overset{p}{\underset{k=0}{\sum }}(_{m}^{k})(_{~~~n}^{p-k})=(_{...}^{...})$, pour $ m \in \mathbb N$, $ n \in \mathbb N$, $ p \in \mathbb N$, utile aussi en Calcul des Probabilités. Je vous laisse le plaisir de conjecturer la somme, et la démonstration par récurrence est très simple, et ici pas de généralisation possible à $ \mathbb R$.

    Bonne soirée, joyeux solstice, célébrons le SOL INVICTVS.
    Fr. Ch.
    21/12/2016
  • Bonsoir sieur Chaurien,

    un jour Raymond Smullyan m'a indiqué qu'il fallait faire gaffe à la définition/construction par récurrence. Je suis censé faire le malin avec ce post.

    -> comment démontres-tu qu'il existe une suite $u$ d'entiers telle que $\forall n \in \mathbb{N}\, : u_{n+2}=u_{n+1}+u_n$ avec $u_0=0$ et $u_1=1$.

    [small]C'est miraculeux que le soleil se lève chaque jour.
    Ben ouais chaque jour il y a le soleil,
    c'est la définition de jour.[/small]

    S
  • @ samok

    Faudra-t-il aussi démontrer qu'il existe une suite $(u_{n})_{n\in \mathbb N}$ et une seule telle que : $u_0=1$ et $\forall n \in \mathbb N, u_{n+1}=u_n$ ? Je serais curieux de voir cette démonstration...Tous les goûts sont dans la nature, alors tu pourrais nous l'expliquer, et si c'est dans Smullyan, nous donner une référence précise dans l’œuvre considérable de cet éminent logicien.

    Ce qui est intéressant par contre c'est lorsque la fonction de transfert d'un terme de la suite en fonction des précédents n'est pas partout définie. Par exemple le couple de suites dont on a parlé dans un autre fil, définies par la donnée de $u_0$ et v$_0$ réels et : $u_{n+1}=\frac{u_{n}^{2}}{u_{n}+v_{n}},v_{n+1}=\frac{v_{n}^{2}}{u_{n}+v_{n}}$. On prouve par récurrence que dès que $u_1$ et $v_1$ existent, c'est-à-dire que $u_{0}+v_{0}\neq 0$, tous les termes suivants existent par là même. C'est un bon exemple de raisonnement par récurrence.

    J'ai bien dit que moi, le raisonnement par récurrence ne m'intéresse pas comme objet d'étude, il m'intéresse comme procédé de démonstration à mettre en œuvre. Ce que j'aurais aimé dans ce fil c'est une collection de résultats qu'on démontre par récurrence et qui ne se limite pas aux deux ou trois exemples triviaux qu'on présente d'ordinaire lorsqu'on évoque cette question spécifiquement. Dans l'article cité dans mon message n° 3 il y a quatre exemples corrigés et sept non corrigés, certains très connus, ce qui est obligatoire pour un article destiné à des élèves de Terminale, même supposés avancés, et d'autres moins immédiats.

    J'ai ensuite donné des exemples avec des coefficients binomiaux, ordinaires ou généralisés, donc déjà avec plusieurs variables, qui sont ou non des entiers naturels. Malgré l'absence de réponses sérieuses, je vais sans doute continuer un peu, et puis j'arrêterai en attendant d'éventuels jours meilleurs où des lecteurs s'intéresseraient aux mathématiques proprement dites.

    Bonne journée.
    Fr. Ch.
    23/12/2016
  • Chaurien a écrit:
    Ce que j'aurais aimé dans ce fil c'est une collection de résultats qu'on démontre par récurrence et qui ne se limite pas aux deux ou trois exemples triviaux qu'on présente d'ordinaire lorsqu'on évoque cette question spécifiquement.

    As-tu consulté le bouquin de Gunderson, Handbook of mathematical induction (CRC Press) ? 800 pages de récurage, ça devrait étancher quelque peu ta curiosité.
  • @ Eric
    Grand Merci pour cette référence que je ne connaissais pas. Je l'ai immédiatement commandé au Père Noël, qui me l'a envoyé tout de suite en version électronique car j'ai été bien sage cette année, tous les modérateurs vous le diront ;-). C'est assurément un ouvrage très riche, et qui me sera d'une grande utilité.

    On ne saurait lui reprocher de tourner obstinément autour de son sujet, la récurrence, mais moi j'aimerais me libérer de toute théorisation du procédé, pour faire une sorte d'anthologie des nombreuses occasions où il s'applique. Lorsque je plante un clou avec un marteau, je n'accorde aucune attention à la fabrication de cet outil, je ne pense qu'à l'utiliser au mieux. Un grand nombre d'exemples d'applications de la récurrence dans les mathématiques authentiques, algèbre, algèbre linéaire, analyse, et autres, sont absents de cet ouvrage. En fait, le sujet est si vaste que ces exemples justifieraient un Hanbdook tome II.

    Maintenant il faut que je corrige un peu ton message, il ne s'agit pas pour moi de « curiosité » à «étancher », je ne suis pas exactement un débutant qui quémande des informations. J'aurais souhaité que les amateurs de mathématiques présents sur ce forum échangent des exemples pas trop triviaux d'applications de la récurrence dans divers domaines, faisant apparaître la puissance de ce procédé de démonstration, et j'aurais apporté les miens, que je n'ai point encore donnés. Mais apparemment ça n'intéresse personne, sauf à prouver que la suite de Fibonacci existe, ce dont on se doute un peu depuis huit siècles... Tant pis.

    Bonne après-midi.
    Fr. Ch.
  • Non, Chaurien, tu n'es pas boudé: la fonction "tak" me semble un objet non trivial pour illustrer la puissance de la récurrence.
    Cordialement
    Paul
  • Le sujet d'agrégation externe (mathématiques générales) de 2013 propose un exemple intéressant de raisonnement par récurrence. Pour $K$ et $L$ deux corps de caractéristiques différentes de deux et $n$ et $p$ deux entiers naturels tels que $n>p\ge1$, on y prouve (entre autres) que tout morphisme de groupes de $SL_{n}(K)$ dans $SL_{p}(L)$ est trivial.
  • Bonjour Monsieur Chaurien,

    je suis très surpris de votre sérénité face à ma p'tite provocation, que même que j'aime bien ce genre de surprise.

    J'avais lu cela dans Set Theory and the Continuum Problem de Raymond M.Smullyan et Melvin Fitting.


    Ce n'était pas dans votre liste de cadeaux de Noël, mais ce scan est tombé du traîneau alors bon je vous le dépose là dans les sabots numériques du forum.

    S
  • Je lis plus haut:

    Principe de récurrence. Soit P(n) une assertion concernant un entier naturel n. Si P(0) est vraie et si pour tout $n\in \mathbb{N}$ l'assertion : $P(n) \Longrightarrow P(n+1)$ est vraie, alors l'assertion P(n) est vraie pour tout $n\in \mathbb{N}$.


    $P(n) \Longrightarrow P(n+1)$

    n'est pas un objet qui existe en tant que proposition pour un étudiant de terminale S, de nos jours.

    Pour l'étudiant Il y a, au mieux, deux propositions, $P(n)$ et $P(n+1)$, c'est tout. B-)-

    Un schéma typique de rédaction est le suivant:

    1) On précise bien la proposition $P(n)$ à démontrer. Cette proposition dépend de $n$ et $n\geq n_0$.
    2) Initialisation. On vérifie que $P(n_0)$ est vraie.
    3)Hérédité: on suppose que P(n) est vraie et par une chaîne d'implications on veut en déduire que $P(n+1)$ est vraie.
    4)Conclusion: On a l'initialisation et l'hérédité, donc la propriété est vraie pour tout $n\geq n_0$ entier naturel.

    Dans le 1) on voit souvent l'étudiant définir P(n) de la sorte:

    $P(n)$: "... pour tout n entier naturel."

    Le 2) est souvent assez bien fait.
    Dans le 3),
    Si on suppose que $P(n)$ est vraie, puisque $n$ n'est pas un nombre bien défini (ce n'est pas une valeur "concrète" comme $0$,$1$,...) alors si on met $n+1$ à la place de $n$ c'est du pareil au même. :-D

    4) La conclusion est souvent omise.
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.