Aménagements de programmes seconde

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Réponses

  • Bon, ça va être "la porte ouverte à toutes les fenêtres" d'autoriser les portables...
  • On croit halluciner !!!
    La part dévolue aux mathématiques diminue dans les programmes et la seule chose qui semble intéresser certains intervenants est l’utilisation du smartphone en classe à l’occasion de jeux de plage avec Xcas.....et après cela les universitaires iront pleurnicher car leurs étudiants de 2020 seront encore plus ignorants que ceux d’aujourd’hui....
    Encore un petit effort et les cours de maths de lycée deviendront des cours de techno....
    Franchement, vous êtes fiers d’avoir à enseigner ces inepties l’année prochaine ??? Vous êtes à ce point résignés ???
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Je suis un peu sceptique quant à la définition du repère orthonormé page 5. Dans la "construction" de la géométrie du collège, on décide d'une distance sur le plan en amont. Si un RON n'est qu'un repère orthogonal ayant les mêmes unités sur les deux axes, la distance entre deux points et le produit scalaire ne peuvent plus s'exprimer à l'aide des coordonnées...
  • Le document n’est pas un programme officiel, c’est seulement une proposition.
    J’attends plutôt le programme (et sa tonne de nouveaux manuels).
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Salut Nicolas,

    contrairement au titre et au début du fil actuel,

    le BO vient de publier les nouveaux programmes officiels de maths de 2nde en 2017 :
    http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=115984

    C'est donc maintenant le document officiel, et non plus un document provisoire.

    Amicalement,
  • Ben, si, c'est le programme officiel pour les 2 prochaines années avant les nouveaux programmes prévus, apparemment, pour 2019 (même si la phrase suivante est assez obscure pour moi : "Les aménagements des programmes de mathématiques et de physique-chimie de la classe de seconde générale et technologique seront mis en œuvre à compter de la rentrée 2017 mais doivent être considérés en tenant compte du fait que cette mise en place sera totalement stabilisée à la rentrée scolaire 2019").

    Edit : Grillé par Matéo
  • Secondes 2017 : un an de réforme (3e), Secondes 2018 : deux ans de réforme (4e-3e) et Secondes 2019 : trois ans de réforme (5e-4e-3e soit le cycle 4 en entier).

    Le sens de la phrase est, à mon avis, à partir de 2019 les connaissances des élèves seront stabilisées donc c'est à ce moment là que l'on verra les effets des ajouts/suppressions du collège pour apprécier les aménagements de seconde. En gros : veuillez ne pas écrire en colère à vos inspecteurs avant la rentrée 2019, vous verrez, d'ici là ça ira mieux !
  • Merci Samuel de m'avoir si bien éclairé !
  • @Samuel
    Tu voulais peut-être dire qu'à partir de 2019, l’absence de toute connaissance des élèves arrivant du collège sera stabilisée ? Le temps que tous les profs de collège appliquent (peut-être) enfin le programme.
  • Bonsoir à tous,
    Comment analysez-vous ce nouveau programme ?
    Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire qu'il s'agit d'une dégradation de plus dans l'enseignement des mathématiques, d'autant plus que les élèves arrivent déjà, avant même la réforme, de plus en plus faibles (dans mon lycée, il y a vraiment eu une chute de niveau énorme et soudaine cette année). J'ai l'impression qu'il est déjà trop tard pour ces élèves qui arrivent en 2nd pour réussir à leur enseigner les mathématiques, c'est totalement foutu pour la grande majorité et ce programme ne va certainement pas aider à leur donner une formation ou une culture mathématique, même à quelques-uns.
    J'aimerais avoir votre avis, en quoi ce nouveau programme va encore moins préparer les élèves aux études mathématiques ?
    Merci beaucoup, Dido.
  • Dido a écrit:
    en quoi ce nouveau programme va encore moins préparer les élèves aux études mathématiques ?

    Juste un exemple:les élèves de 3ème arriveront au lycée en ignorant tout des développements, des identités remarquables, des factorisations, de la règle du produit nul...
    Que peut-on faire de crédible au lycée en ignorant tout cela ????
    Liberté, égalité, choucroute.
  • C'est pas tout à fait vrai. Pour le moment. On est beaucoup à avoir fait tout ça.
  • @Kioups:

    "Beaucoup" ne veut pas dire "tous"....mes propos ne sont pas infondés.
    D'ici deux ou trois ans, pratiquement aucun élève n'aura vu tout cela avant d'entrer en seconde.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Et "des" ne veut pas "les".

    Non, je pense qu'un bon nombre de collègues ayant une certaine ancienneté vont continuer les identités remarquables et autres joyeusetés quelques années. Et il y aura une nouvelle refonte des programmes...

    La réforme du collège, aussi pourrie soit-elle, a tout de même vu réapparaître le mot "réciproque" ! Gardons espoir ! :-)
  • Je ne suis pas optimiste non plus. Quand on voit que les élèves n'ont maintenant presque pas fait de géométrie au collège en arrivant en seconde et sont donc absolument incapables de raisonner et d'avoir un peu de logique.
  • Dido a écrit:
    Quand on voit que les élèves n'ont maintenant presque pas fait de géométrie au collège en arrivant en seconde et sont donc absolument incapables de raisonner et d'avoir un peu de logique.

    On a choisi en France de n'exiger ni travail, ni effort intellectuel de la part des élèves....
    Cela finira par se payer très cher...
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Oui, et c'est déjà le cas. Le refus de la "virtuosité" dans les calculs a pour conséquence que les élèves ne comprennent plus les nombres et sont donc incapables de passer à l'algèbre. La disparition progressive de la géométrie au collège, en tout cas comme base de l'enseignement de la démonstration a pour conséquence que les élèves ne savent plus raisonner, ne comprennent pas la logique de base telle que savoir ou se place le "si" et le "alors", ou est la condition et la conséquence, et on ne peut même plus parler de conditions nécessaires ou suffisante ..... La géométrie est encore là uniquement pour nous parler d'aquarium ou de seau d'eau a remplir et de mur à peindre ..... Les maths sont remplacer par la numératie (compétence PISA sur la capacité de calculs pour résoudre des problèmes de la vie courante), les nouveaux manuels sont remplis d'algo, de conjecture, d'excel et co (l'exercice sur le drapeau Suedois qui s'écrivait en 2 lignes avant remplit une page entière dans le nouvel hyperbole, il faut du tableau, du géogébra, etc .... avant d'arriver, si on est pas encore endormi, à la partie qui ressemble à des maths).
    Clairement, on aura très peu de moyen de savoir si un élève est effectivement un peu matheux avant de l'envoyer en 1ère S.
  • Dido a écrit:
    La géométrie est encore là uniquement pour nous parler d'aquarium ou de seau d'eau a remplir et de mur à peindre

    Excellente remarque !!!!
    Très drôle et très pertinente à la fois. Ce qui intéresse les IPR, c'est ce type d'exercice pseudo-concret qui frise souvent le ridicule.
    Pour eux, les maths doivent être purement utilitaires et ne doivent pas constituer une discipline à étudier pour elle même. Ce type d'acte gratuit leur est insupportable...et je doute que ces exercices de remplissage d'aquarium passionnent les élèves....
    Je n'aurais certainement pas fait d'études de maths, si on m'avait enseigné au collège et au lycée que les maths servaient à repeindre une piste de skate...(voir sujet du Bac S 2015)
    Il faut croire que tous ces pédagogos détestent les maths pour ce qu'elles sont et veulent en dégoûter au maximum les lycéens.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon Mercader, le grand donneur de leçon qui n'a jamais posté un seul message relatif aux maths sur ce forum, explique maintenant ce que les profs devraient faire, sans expliquer ce que lui-même fait dans la vie. La critique est facile l'art est difficile. J'adresse mes soutiens les plus sincères à tous les profs qui font ce qu'ils peuvent, dans le contexte actuel.
  • Dans un meme message dido se plaint que "les élèves ne savent plus raisonner, ne comprennent pas la logique de base telle que savoir ou se place le "si" et le "alors", ou est la condition et la conséquence" et l'explique entre autres par le fait que "les nouveaux manuels sont remplis d'algo". Il me semble qu'il s'agit plutot d'un parti pris sur les thematiques.
  • @Parisse : Quand on enseigne -dans le secondaire-, on ne peut que partager ce qui est relaté dans l'enquête IREM de décembre 2016... Je vous invite à en prendre connaissance si ce n'est pas déjà fait, particulièrement sur les paragraphes consacrés à l'algo. C'est ce que les profs -du secondaire- constatent au jour le jour !

    Enquête IREM de Pascale Sénéchaud : Bilan très négatif de la réforme du lycée
  • Il me semble qu'il n'y a pas vraiment de conclusions a la question 3/ du document que vous citez. L'evolution du programme d'algorithmique en seconde avec l'introduction de la notion de fonction (en parallele avec les maths) va a mon avis dans le bon sens. Il y a certainement un manque de moyens consacres a la formation des enseignants, sinon je ne vois pas de raisons qui fasse qu'un eleve ne puisse programmer un algorithme au meme titre que rediger une preuve.
  • Les fonctions en informatique risquent d'apporter encore plus de confusion dans la tête des élèves qui n'ont pas tous compris ce qu'est une fonction (réelle) , on utilise le même vocabulaire en maths qu'en info, variables, fonctions, alors que les concepts sont quand même très différents. Je fais ICN cette année avec des secondes, sur un groupe de 19, avec 1h30 par semaine, moins de la moitié savent programmer une boucle et 3 ont compris ce qu'est une fonction (1 seul fait la différence entre variable locale ou global). Je ne vois pas comment on va faire pour réussir à faire faire ça aux élèves avec au maximum 1h par semaine pour pouvoir les dédoubler et aller en salle d'info.
    Mais le plus gros problème, ce n'est pas le programme d'informatique, ce n'est même pas que 98 % des profs de maths ne savent pas faire, c'est que c'est pris sur les heures de maths et quand on fait ça, on ne fait pas des maths. La démonstration est en train de disparaître, tout est survolé, les élèves vont arriver au lycée sans algèbre et sans raisonnement et je m'interroge sur la possibilité de leur donner ne serait-ce qu'un vernis mathématiques pour le supérieur avec encore moins d'heures.
  • Le mieux que j’ai entendu, c’est un élève qui dit que programmer en Python c’est du hacking et qu’avec ça, on va aller sur le darknet et pirater Pronote.
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • Dido a écrit:
    Je fais ICN cette année avec des secondes, sur un groupe de 19, avec 1h30 par semaine, moins de la moitié savent programmer une boucle et 3 ont compris ce qu'est une fonction (1 seul fait la différence entre variable locale ou global).

    Je ne sais pas s'il faut rire ou pleurer en lisant cela...
    Une année scolaire d'informatique pour en arriver à ce résultat !!!! Sincèrement, je te plains car visiblement, tu fais ton travail le mieux possible.
    Que peut-on faire de sérieux en informatique si on n'a pas compris ce qu'est une maudite boucle ???
    Comment peut-on alors en arriver à un atteindre un niveau aussi minable ????


    La raison est simple:
    Les élèves d'aujourd'hui ne sont pas plus idiots ni plus inaptes que ceux d'il y a trente ans. Cependant, il n'ont jamais été contraints lors de toute leur scolarité à effectuer le moindre effort puisqu'ils passent toujours dans la classe supérieure quel que soit leur niveau...
    Au fil des années, ils sont donc devenus incapables de travailler et d'apprendre le contenu d'un cours bien structuré....ils ne foutent strictement rien pendant toute l'année scolaire...et ils ont raison puisque cela est sans conséquence pour eux.
    A leur place, n'importe qui ou presque agirait de la sorte...

    Il n'est pourtant pas nécessaire d'être un génie de l'informatique pour comprendre ce qu'est une boucle avec un "for" ou un "while"....
    L'autre problème qui se pose à eux est leur maîtrise plus que déficiente de la langue française. Si on ne maîtrise pas correctement sa langue maternelle, il est impossible de rédiger correctement un programme, même élémentaire.
    Mais ce n'est pas tout à fait de leur faute non plus car on ne leur a jamais appris les bases de leur langue maternelle, ni à l'école primaire, ni au collège.

    Tous les profs de maths que je connais le disent: l'algorithmique au lycée est une CATASTROPHE.
    Les élèves ne captent rien ou presque, oublient tout d'une année sur l'autre et en TS il faut reprendre presque toutes les bases déjà abordées en seconde. D'autre part, il semblerait que cet enseignement gonfle l'écrasante majorité des élèves....
    Ceux qui sont à l'aise avec les notions de base dans une classe de TS se comptent sur les doigts d'une main de Django Reinhardt....
    Beaucoup d'élèves de seconde sont incapables de RECOPIER un algorithme avec Algobox....alors ne parlons pas d'en rédiger un et de le faire tourner...en utilisant PYTHON....ce sera l'Himalaya pour la plupart des lycéens....
    Bon courage à tous et merci aux IG d'avoir sabré dans les programmes de mathématiques pour faire place à cette pseudo-informatique !!!
    Liberté, égalité, choucroute.
  • RM a écrit:
    Tous les profs de maths que je connais le disent: l'algorithmique au lycée est une CATASTROPHE.
    Je n'irai pas jusque là mais c'est sûr que ça ne fait que bouffer du temps pour rien. Il est totalement inutile d'apprendre ça, quand on possède les savoirs de bases, ça paraît un jeu d'enfant et quand on ne les possède pas ça reste ésotérique. Lobbies des obsédés de l'info voilà tout.

    La grosse CATA ce sont les probabilités-stats faites actuellement (intervalles de fluctuation asymptotiques, loi normale, binomiale: à pleurer, les maths deviennent un langage abscons avec des recettes de cuisines à appliquer, c'est ignoble). A mon époque on ne voyait les probas qu'en terminale : équiprobabilité sur un univers fini, dénombrement et on en sortait autrement plus solide et prêts à aborder plus tard les probabilités au niveau bac+2(discrètes dénombrables) et bac+3(lois continues).
  • dido: il faut commencer par faire definir des fonctions algebriques, ensuite avec tests (fonctions definies par morceaux), et ensuite seulement des fonctions avec variables locales, tests et boucles ou on s'eloigne un peu de la notion en maths.
  • L'algorithmique, ça devrait être un peu mieux au lycée dans quelques années, étant donné qu'on commence dès la 5ème, voire en cycle 3.
  • C'est vrai, même si je pense que certains élèves, même parfois bons en maths resteront hermétiques à l'algo. Mais ils arriveront avec autant de base en maths en moins puisque les horaires du collège ont été réduit tout en introduisant l'algo. C'est ma crainte, il y a un moment où il sera trop tard pour les structurer en mathématiques et on verra fleurir les rapport su supérieur expliquant qu'il est devenu impossible de savoir si un élève a des chances de poursuivre des études avec des mathématiques à partir de ses résultats au lycée et qu'aucun d'entre eux n'y est préparé. Et j'ajouterais que les élèves ne sauront même pas s'ils aiment les mathématiques ou pas puisqu'ils n'en auront jamais vraiment fait. Bref, on sera dans la situation de la physique depuis la réforme de 2010.
  • Blueberry a écrit:
    La grosse CATA ce sont les probabilités-stats faites actuellement (intervalles de fluctuation asymptotiques, loi normale, binomiale: à pleurer, les maths deviennent un langage abscons avec des recettes de cuisines à appliquer, c'est ignoble).

    Je suis entièrement d'accord avec toi. La manière dont est présentée la loi binomiale est particulièrement scandaleuse.
    Pourquoi avoir banni le dénombrement des programmes ?? C'était pourtant l'occasion de faire de vrais raisonnements mathématiques...qui intéressaient les élèves.
    Kioups a écrit:
    L'algorithmique, ça devrait être un peu mieux au lycée dans quelques années, étant donné qu'on commence dès la 5ème, voire en cycle 3.

    Quelque chose me dit que ce sera pire qu'avant...
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ben, jusqu'à cette année, ils commençaient l'algo en seconde. Maintenant, ils commencent en 5ème. Je vois mal comment ils pourraient en connaître moins qu'actuellement en rentrant en seconde. Bon, par cours, niveau maths, effectivement, ça ne va pas aller en s'arrangeant...
  • J'enseigne dans le supérieur. Avant, j'avais des élèves qui commençait l'algo/informatique en arrivant en prépa. Maintenant, j'ai des élèves censés avoir fait de l'algo depuis la seconde. Je n'ai remarqué aucune différence de niveau.
  • Donc c'est pas pire ! Juste inutile, voire nuisible...
  • @Guego,

    Des barres de rire!!!
  • Parisse a écrit:
    Il y a certainement un manque de moyens consacres a la formation des enseignants, sinon je ne vois pas de raisons qui fasse qu'un eleve ne puisse programmer un algorithme au meme titre que rediger une preuve.

    Franchement, un prof de maths de lycée n'a besoin d'AUCUNE formation pour enseigner cette pseudo-informatique rase moquette (et de toute façon, quand on connaît la nullité des stages de formation chez EDNAT...on sait bien qu'ils ne servent à rien)

    D'autre part, cette phrase sous entend que si les élèves sont incapables de rédiger un algorithme, ce serait de la faute de leurs profs.....
    Cela est révélateur et ne peut émaner que de quelqu'un qui n'a jamais vu un élève moyen de seconde de près.....
    Les profs de lycée savent bien, eux, que leurs élèves sont aussi incapables de rédiger un algorithme élémentaire que de faire une petite démonstration mathématique de deux ou trois lignes....faute d'avoir reçu un enseignement digne de ce nom depuis le CP.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Non, des élèves savent rédiger des démonstrations et des algorithmes et en comprennent le sens. Peut-être pas obligé de généraliser systématiquement...
  • Blueberry a écrit:
    La grosse CATA ce sont les probabilités-stats
    faites actuellement (intervalles de fluctuation
    asymptotiques, loi normale, binomiale: à pleurer,
    les maths deviennent un langage abscons avec des
    recettes de cuisines à appliquer, c'est ignoble).
    A mon époque on ne voyait les probas qu'en
    terminale : équiprobabilité sur un univers fini,
    dénombrement et on en sortait autrement plus
    solide et prêts à aborder plus tard les
    probabilités au niveau bac+2(discrètes
    dénombrables) et bac+3(lois continues).

    Ah oui tout est la faute des probabilités statistiques. Oh que non ! , la faute c'est le délire de ne plus enseigner les BASES des mathématiques. Savoir manipuler les nombres, savoir utiliser les identités remarquables, savoir en bref faire de la stupide algèbre. Savoir un minimum de logique (même si ce n'est pas de la logique formelle) Les élèves ne savent pas ou ont peur de calculer. Tout le reste est conséquence de cette politique.

    De mon temps le programme de Terminale C était pour moitié du bachotage pur et simple (la partie analyse dont on ne pouvait démontrer presque aucun théorème puisque on avait pas à disposition les outils nécessaires.) Tout était basé sur l'intuition. Une exception était l'étude des probabilités sur les univers finis dont l'étude était assez rigoureuse. La partie géométrie permettait de faire un peu de vraie mathématiques. Donc il ne faut pas voir dans le passé des choses qui n'y étaient pas. Quand j'ai passé le bac on a eu droit à un problème insulse d'analyse (que du calcul stupide, suites et une étude de fonction), un petit exercice sur les similitudes dans le plan (qu'on aurait pu appeler exercice type) et la vrai surprise un exercice sur le groupe des symétries du cube. Le problème sur le cube était le seul exercice mathématiquement intéressant a ce niveau là.
  • Je ne comprends pas trop ce que tu veux dire en me citant, je ne vois pas le rapport.
    On n'a pas à enseigner en math au lycée des résultats dont les élèves ne peuvent avoir l'intuition et indémontrables à leur niveau (ce qui n'est pas le cas du théorème des valeurs intermédiaire, du théorème de la moyenne, de la convergence d'une suite monotone etc.(de démonstrations faciles et évidents intuitivement).)
    A partir du moment où j'enseigne quelque-chose dont je n'ai pas la preuve qui se déroule immédiatement de tête sans le moindre problème (tout en ayant le niveau requis), là je me dis que c'est déplacé au niveau lycée.
  • Guego: le programme actuel d'algorithmique du lycee est (etait) de mon point de vue insatisfaisant parce que les fonctions n'etaient pas au programme. Malgre cette reserve, je constate que les etudiants en licence de maths se debrouillent mieux en algorithmique qu'il y a 15 ou 20 ans (bien sur l'enseignement de l'informatique en prepa joue aussi un role dans cette evolution) et il y a nettement moins de retifs complets, ceux-la sont maintenant pour une partie profs de maths depuis 10 ou 15 ans et peut-etre que certains d'entre eux s'expriment sur ce forum:-).
    RM: bien sur qu'une partie des profs doivent suivre une formation pour enseigner correctement ce qu'ils n'ont pas eux-meme appris, par exemple s'ils n'ont pas compris la notion de fonction en algorithmique, il y aura d'autant moins de chances que leurs eleves puissent la comprendre! Et ce n'est pas si trivial que cela, sinon les constructeurs de calculatrices auraient inclus cette notion dans le langage de leurs modeles populaires. Enfin le manque de moyens pour la formation n'est certainement pas etranger au fait que je trouve le programme actuel d'algorithmique insatisfaisant.
  • Ce qui est incompréhensible et injustifié, c'est cette volonté de remplacer les mathématiques par l'informatique. Probablement personne ne se plaindrait de l'introduction de l'informatique si cela n'était pas ouvertement fait au détriment des mathématiques.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Et puis surtout vive la cohérence : Vouloir enseigner les algorithmes et la programmation et simultanément retirer le calcul écrit qui est pourtant le tout premier algorithme intéressant vu par les enfants.
  • C'est exactement ça, le problème, ce n'est pas de faire de l'informatique, même si on ne rendra pas les gamins bons en code si facilement, j'ai beaucoup fait l'option ION et maintenant ICN, une grande partie ne rentrent pas dedans. Et c'est même de plus en plus difficile car ils sont tellement habitués aux écrans tactiles et interfaces intuitives qu'ils ne voient pas pourquoi ils iraient s'emmerder avec du code. Cette année particulièrement, j'ai eu plein d'élèves qui se sont braqués lorsqu'ils ont vu qu'il fallait écrire pour faire du html (même pas encore de l'algo donc), car ils avaient justement pris l'option info pour ne pas écrire, même sur un ordi ! Le problème donc, est que tout ça se fait à la place des maths et qu'on arrive à un enseignement mathématiques qui ne fait que survoler les concepts et qui ne vise que la numératie. Il n'y a, me semble-t-il, plus de quoi les structurer, ni en algèbre, ni en raisonnement.
  • Au lieu de toujours se plaindre pourquoi ne pas utiliser l'occasion pour enseigner via l'algorithmique ce qui est passé à la trappe par la voie traditionnelle des maths ? Écrire un algorithme pour résoudre un problème ce n'est pas seulement "faire du calcul". C'est surtout établir un raisonnement mathématique correct et de le codifier dans un langage formel/semi-formel. Pour ça on n'a pas besoin d'être assis devant un ordinateur. Feuille de papier et un crayon (et de la matière grise) suffisent. Après sur des petites fonctions on pourrait enseigner aux élèves de Terminale S comment vérifier le fait que la fonction calcule correctement. Via les invariants de boucle et le raisonnement par récurrence. Ce n'est pas le cas [lieu] de faire un cours d'informatique théorique évidement, mais même à ce niveau de Terminale S on peut faire des choses pas triviales et intéressantes tout de même. Ce type de activité n'a rien à voir avec l'enseignement d'excel ou d'autres programmes. L'algorithmique c'est des vraies maths qui existent indépendamment des ordinateurs. Faut pas confondre le concept avec l'outil.
  • Chacun peut bien sur imaginer ce qui aurait pu se passer si l'algorithmique etait devenue une matiere a part entiere (horaire propre, enseignants ayant un capes ou une agreg d'informatique). Personnellement, je pense que la formation mathematique des eleves serait encore moins bonne, car les horaires de maths auraient diminue et les themes d'algorithmes ne seraient pas mathematiques.
  • Serge : au collège, l'algorithmique est une partie à part du programme où on nous demande de faire des jeux, des figures... Il suffit de regarder le sujet 0 proposé en juin dernier ou le sujet de Pondichéry pour voir l'apport mathématique de Scratch. Dans le premier, aucune notion de maths (pire, on attend une réponse mathématiquement fausse pour une question). Dans la deuxième, le programme n'a aucun intérêt et est juste là pour décorer.
    Il y a moyen de faire effectivement un peu d'algo appliqué aux maths (nombres premiers, division euclidienne...) mais ça reste limité...
  • Il y a moyen de faire effectivement un peu d'algo appliqué aux maths (nombres premiers, division euclidienne...) mais ça reste limité...

    Ce que @SERGE_S essaie de faire passer c'est qu'en changeant les habitudes on peut remettre des maths.
    Je dirais qu'une grande partie de ce qui a été retiré des programmes ces 20 dernières années (pivot...) peut être remis via les cours d'algorithmique (il faut bien qu'ils contiennent quelque chose ;-) ) auxquels on peut ajouter les graphes, un peu de groupe et de géométrie. Mais cela intéressera qu'un élève dans chaque classe.
  • Mais cela intéressera qu'un élève dans chaque classe

    Cela intéressera peu d'élèves (les matheux) puisque un cours d'algorithmique bien fait est un cours de maths bien fait. Laissons que l'Education Nationale se remplisse de mots marketing (cours de programmation, etc....). La chose importante c'est que les enseignants de maths comprennent l'importance de l'algorithmique et de ce qu'on peut faire avec au niveau de la terminale S pour le bénéfice de la culture mathématique des élèves. Mais tant qu'on confondra algorithmique avec langage de programmation et/ou programmation on est pas sortie de l'auberge.
  • Bonjour à tous,

    cette conversation croisée est difficile à suivre. On voit qu'il y a un problème, mais tout le monde ne semble pas en situer les causes aux mêmes endroits. Mais encore faudrait-il situer objectivement et sans parti pris le niveau du problème. Les conversations ressemblent trop à des conversations habituelles qui tendraient à vouloir discuter d'une situation qui peut encore se dégrader parce qu'elle n'aurait pas encore touchée le fond. Cela me parait trompeur et je voudrais rappeler aussi que quand on touche le fond, on peut au moins donner des coups de pieds pour essayer de remonter, ce qui n'a rien à voir avec une situation où on est en train de couler. Il convient donc de situer plus précisément le problème.

    Je commence par évacuer les sujets annexes qui ne sont pas la cause principale du problème, à avoir les hoquets indigents que sont les apparences d'enseignements algorithmiques et statistiques au collège et au lycée. Je connais très très bien un enseignant qui ne les enseignent carrément pas du tout, qui interdit systématiquement la calculatrice à toute activité, qui annonce aux élèves que ces deux sujets nécessitent 30mn au total de "mise au courant" avant le bac pour y marquer tous les points et dont les lycéens constatent à l'unanimité que c'est vrai quand ils sont en situation de subir ou confirmer cette annonce (tout le monde obtient 5/5 et toute le monde a effectivement passé 30mn au total pour prendre connaissance du sujet).

    Il faut intégrer aux discussions la dimension psychologique. Les maths sont difficiles et nécessitent une acquisition de tradition formelle et notationnelle qui n'existe pas dans des thématiques non matheuses comme les stats ou la devinette d'algo au bac. Autrement dit, la difficulté d'un lycéen devant la discipline mathématique ne vient pas de ce qui est nouveau mais plutôt de ce qui pèse durant durant une longue période dans le passé, à savoir le calcul, les raisonnements typiques des maths, le langage, etc, bref tout ce qui a commencé au .. CP. Lire un horaire SNCF, compléter les extrémités d'un intervalle statistique en récitant les formules commandées ou faire un exercice à trou d'algorithmique au bac n'est pas ressenti par les lycéens comme des maths et ils n'ont donc pas de problème à réussir.

    Les seuls qui ratent ces petites épreuves sont ceux qui ont reçu ... un enseignement car cet enseignement, quelqu' ait été sa qualité, les a renvoyés à leurs traumatismes et mésentente avec les maths et les ont donc privés d'aborder la question ou les questions du bac comme un Quizz de SVT donnant des points gratuits. Et ce que je dis là, je peux le prouver avec des centaines de copies à l'appui.

    Donc, pour ces sujets greffés aux programmes de maths récemment, j'aurais tendance à dire une chose qu'on n'entend pas très souvent: peu importe qu'ils soient ou non aux programmes scolaires, il est par contre important de ne surtout pas les aborder plus de quelques minutes durant les années d'enseignement au risque de les faire passer pour ce qu'ils ne sont pas et de provoquer des paralysies. En plus clair: il peuvent être mis au programme, mais il doit être interdit de les enseigner! Ils ne doivent être au programme que pour offrir des points sociétaux aux candidats au bac.

    Concernant la programmation: déjà il est important de rappeler qu'on programme avec un logiciel qui va compiler un texte, que le plaisir sera d'exécuter le programme obtenu et que c'est une partie de la vie enfantine, puis adulte des gens qui aiment ça qui peut occuper des milliers d'heures. Et ça n'a strictement rien, mais rien du tout, à voir avec l'algorithmique (du moins telle que la fantaisie des textes pédagogiques du secondaire présente ce mot). De ce point de vue, même si ce n'est que très spécifique, on peut se féliciter de voir le mot "algorithmique" défiguré par ces loufoqueries passées disparaitre au profit du mot plus sérieux et franc de programmation. Et là, je rejoins foys: il est dommage de provoquer un conflit de moyens, de demander que les activités consacrées à donner aux élèves intéressés le gout de programmer (de programmer vraiment) se fassent au détriment de la place officielle qui était jadis dévolue aux mathématiques. Mais c'est une question qui de toute façon, celle des moyens, est devenue un serpent de mer.

    Pour finir, il faudrait quand-même rappeler une chose et un mystère qui n'a pas été résolu. Les enseignants n'ont pas tant que ça changé entre autrefois où les maths étaient enseignées et aujourd'hui où elles ont disparu (à peu de choses près) des collèges et lycées. Même encore aujourd'hui, on peut entendre parfois des enseignants de collège qui témoignent avoir l'impression pourtant d'avoir, avec leurs élèves, essayé de développer l'esprit mathématique, c'est à dire d'avoir donné des exercices où il est demandé à l'élève de réfléchir et trouver sans avoir reçu avant une solution à réciter pour faire semblant.

    Or force est de constater que tout s'est écroulé en assez peu de temps sans qu'on sache identifier à quel endroit ça a buggué. L'explication des changements de programmes n'est évidemment pas sérieuse, puisque si on s'en tenait à ça, le niveau n'aurait été que divisé par 2 voire, 3 grand maximum et je propose là des chiffres ronds et forts, car je ne suis même pas sûre que les programmes aient été divisés par 3. Factuellement on est très loin de trouver l'explication de de la division réelle du niveau par quelque chose comme 50 ou 100 qui s'est produite et qui n'a touché que les maths (et la physique, mais la physique la situation est plus claire et plus assumée, puisque les décideurs l'ont supprimée de manière officielle, comme on a supprimé les maths en section littéraire par exemple).

    Pour ma part, je pense qu'on devrait avant tout, s'attarder sur ce qui a déconné sans se détourner du vrai problème où les programmes n'ont joué qu'un rôle négligeable, où les enseignants aussi, n'ont pas joué un grand rôle, sauf à croire à un concept d'effet de seuil complètement gigantesque. Evidemment, les enseignants ayant dû s'adapter, on pourrait utiliser a posteriori ce qu'ils font aujourd'hui pour "garder les enfants dans les murs" comme outil de propagande anti-prof, mais ce serait malhonnête, puisque ce n'est que le résultat d'une adaptation et non une cause du problème.

    Personnellement, je pense qu'il faut vraiment regarder du côté des évaluations et de la mouvance qui a voulu se servir de leur méthodologie, la casser, la réformer complètement afin d'offrir les "compliments" ou les "diplômes" (comme on distribue des aides sociales). On n'en parle pas beaucoup, mais je pense que la terrible situation est la conséquence non pas des programmes, non pas des enseignements (les lycéens dorment, contrairement à ce qu'un enseignant s'imaginent, aussi peaufiné soit son discours, il parle dans le vide et sert de bruit de fond), mais bel et bien des évaluations. Quand on dit aux gens "voilà comment ça va marcher maintenant pour parvenir à vous recevoir presque tous, on va procéder comme si, comme ça", la population anticipe avec une très grande ampleur, et s'installe dans une autre approche, avec même des sentiments parfois de nouveaux droits acquis (qui n'a pas entendu "ça, on l'avait pas corrigé en classe, vous n'aviez pas le droit de nous les mettre en interro").

    Or je suis persuadée que ce mouvement d'anticipation et d'adaptation est absolument prépondérant et rend tout le reste négligeable à côté.

    On a tous été étudiants, on sait tous qu'on a jamais écouté en classe ou en cours, mais que le profil de l'examen qui allait nous dire oui ou non à la perspective de poursuivre était pour nous un élément incontournable et qu'aussi dur (ou facile) qu'il pouvait être, on faisait en sorte de le réussir, sauf situation exceptionnelle.
  • Blueberry et Serge, j'ai oublié de commenter votre échange, à part en sous-entendu. Je serais moins sévère que Blueberry, et peut-être en apparence plus cynique. Mais contrairement à toi Serge, je n'adopterais pas une position consistant (ce n'était peut-être pas ta volonté et peut-être avais-tu une intention humoristique) dont le forme donne l'impression qu'on prend au sérieux l'idée qu'on enseigne quelques outils statistiques.

    Mais à l'opposé de Blueberry, revendiquer une annulation de ces items dans les programmes officiels me parait voué à l'échec, connaissant un peu ce qui a motivé leur apparition (essentiellement une volonté de politesse à l'égard de gens qui se voulaient importants et mal aimés de la communauté scientifique).

    Ce qu'il faut c'est ne pas les enseigner, mais les laisser décorer le programme officiel parce que certains décideurs trouvent que "ça fait joli". Comme je l'ai dit, de toute façon, il n'y a pas de contenu à transmettre (quelques touches de calculatrices à taper le jour de l'épreuve finale des lycées, le bac) et les preuves des théorèmes de probabilités qui sont à l'origine des nombres produits par la calculatrice sont, je le parierais, connus par au plus 1% des enseignants du secondaire et 5% de ceux du supérieur (ceux qui ont fait une spécialité en probabilité pour tout dire).

    C'est d'ailleurs en procédant ainsi qu'on obtient les meilleurs résultats chez les élèves, je le répète. Sans exception toutes les copies de bac qui perdent des points dans ces thématiques sont manifestement des candidats d'un enseignant qui a voulu inviter à prendre ça au sérieux et finalement s'est perdu et a perdu son auditoire dans des excursions interminables et sans issue (les fondements proba-stats avec valeur numériques sont au plus tôt à bac+5)

    D'une certaine manière, je te rejoins Blueberry, sur cet aspect spécifique, que la crise de l'invasion par les stats dans les textes officiels et les maniaqueries inspectantes qui ont accompagné ça ont causé beaucoup de dégâts. Mais c'est assez exceptionnelle et peu significatif, car c'est parce que les enseignants se sont fait prendre au piège d'obéir même quand personne ne les surveille, certains allant même jusqu'à consacrer plus de 5H dans l'année à ces thèmes, s'amputant ainsi seuls d'heures de cours et se tirant seuls des balles dans le pied. Qu'un stagiaire mette en scène ce qu'il présente, y compris pièces écrites, le jour de la visite de son IPR est une chose, mais les enseignants peuvent aussi, de temps en temps réaliser qu'ils sont adultes. On ne peut pas tout lire dans les bulletins officiels.
  • soleil_vert a écrit:
    Ce que @SERGE_S essaie de faire passer c'est qu'en changeant les habitudes on peut remettre des maths.

    Quelles habitudes ? C'est la première année qu'il y a de l'algo au collège. Et "on" nous demande de faire des jeux. Personnellement, j'aurais largement préféré travailler sur des algorithmes liés aux maths. Mais je suis effondré de voir que ce n'est pas du tout le sens vers lequel vont mes collègues... Le pivot de Gauss, ça pourrait être intéressant mais on nous a sucré les systèmes en 3ème...
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