Devenir professeur de mathématiques
Bonjour,
Admise en 2ème année de licence de mathématiques, j'ai pour projet professionnel de devenir professeur de mathématiques. Comme je sais qu'il y a pas mal de professeurs sur ce site, j'aimerais vous poser quelques questions :
- Me recommandez-vous d'exercer ce métier ? (Notamment par rapport au manque de respect de la part ce certains élèves)
- Considérez-vous que ce métier est difficile ?
- Ce métier vous prend-il du temps ? Combien d'heures faites-vous par semaine ?
- Quel fût votre choix d'affectation lors de la première année ? Où avez-vous été affecté ?
- Concernant le CAPES de maths, j'ai entendu dire qu'il correspondait à un niveau de L2 plus que correct. Est-ce vrai ?
J'ai toujours eu en tête de devenir professeur des écoles, mais depuis que je suis en licence, je crois qu'être professeur de mathématiques est devenu pour moi une vocation. Je me considère comme étant plutôt compréhensive et ayant le sens du contact. J'aime beaucoup transmettre et communiquer, toutefois ma patience atteint très vite ses limites, ce qui m'inquiète assez vis-à-vis de ce métier.
J'appréhende ma première année de titularisation, dans le sens où j'ai peur de me retrouver dans un collège/lycée en ZEP ou bien dans un quartier sensible. Cependant, habitant en pleine campagne, mes premiers voeux se tourneront vers mon académie actuelle.
Je vous remercie de répondre à mes questions, et tous vos conseils sont les bienvenus !
Admise en 2ème année de licence de mathématiques, j'ai pour projet professionnel de devenir professeur de mathématiques. Comme je sais qu'il y a pas mal de professeurs sur ce site, j'aimerais vous poser quelques questions :
- Me recommandez-vous d'exercer ce métier ? (Notamment par rapport au manque de respect de la part ce certains élèves)
- Considérez-vous que ce métier est difficile ?
- Ce métier vous prend-il du temps ? Combien d'heures faites-vous par semaine ?
- Quel fût votre choix d'affectation lors de la première année ? Où avez-vous été affecté ?
- Concernant le CAPES de maths, j'ai entendu dire qu'il correspondait à un niveau de L2 plus que correct. Est-ce vrai ?
J'ai toujours eu en tête de devenir professeur des écoles, mais depuis que je suis en licence, je crois qu'être professeur de mathématiques est devenu pour moi une vocation. Je me considère comme étant plutôt compréhensive et ayant le sens du contact. J'aime beaucoup transmettre et communiquer, toutefois ma patience atteint très vite ses limites, ce qui m'inquiète assez vis-à-vis de ce métier.
J'appréhende ma première année de titularisation, dans le sens où j'ai peur de me retrouver dans un collège/lycée en ZEP ou bien dans un quartier sensible. Cependant, habitant en pleine campagne, mes premiers voeux se tourneront vers mon académie actuelle.
Je vous remercie de répondre à mes questions, et tous vos conseils sont les bienvenus !
Réponses
-
Bonjour,
Je n'ai pas forcément beaucoup de recul sur le métier que je n'exerce que depuis 2 ans, cependant je peux répondre à tes questions avec mon point de vu.
Je te recommande ce métier, si tu en as envie essaye !
Savoir si le métier est difficile ce n'est pas évident, il y a un manque de reconnaissance de la société en général. La paye n'est pas mirobolante vis-à-vis du travail réel (réunion à n'en plus finir, heures sup "volontaire", ...), les élèves sont souvent difficiles à mobiliser, après ça n’empêche pas de prendre du plaisir avec les élèves, personnellement j'aime ce que je fais.
J'estime mon temps de travail hebdomadaire à une quarantaine d'heures (entre 30 les semaines "cool" et une cinquantaine les semaines chargées - réunions, préparations, cours, copies).
J'ai eu la chance de rester dans mon académie de départ (pas hyper demandée). Néanmoins j'ai fait mon année de néo titulaire à 100km de mon domicile. Il y a de moins en moins de monde à entrer dans le métier donc des opportunités pour rester pas trop loin de chez toi.
Pour le niveau du CAPES, c'est un concours. En théorie une L2 bien maîtrisée suffit à l'avoir, en pratique, il y a pas mal de paramètres à prendre en compte: le recul sur les savoirs, la préparation, l'aisance à l'oral, la qualité de rédaction : les connaissances brutes ne font pas tous.
Le manque de patiente ça peut être gênant, cependant ce n'est rien dans le secondaire par rapport au primaire ^^
Enfin pour ta première année de titulaire tu as le temps, ne te bloque pas avec ça. En plus il y a REP et REP il ne faut pas dramatiser à outrance...
Cordialement. -
Merci Crucimatheux pour votre réponse. Même si vous exercez depuis peu, votre témoignage reste très bon à prendre ! Je précise simplement que si certaines personnes souhaitent répondre à mes questions par MP, qu'elles n'hésitent pas !
J'ai une autre question qui me vient en tête :
Comment avez-vous fait pour organiser vos cours la première fois ? J'entends par là l'endroit où vous avez trouvé le cours, avez-vous demandé à des professeurs plus anciens de vous les fournir ? Ou bien sur internet ? -
Bonjour.
Un cours se fait soi-même, ou, dans les cas exceptionnels, en équipe. C'est ta façon de présenter les choses qui marchera, tu ne vas pas interpréter (au sens musical) la partition d'un autre.
Par contre, il existe des tas de documents qui peuvent te permettre de trouver ce que tu feras. Et aussi, tu t'y prépareras en préparant le Capes. mais à la base, on n'enseigne bien que ce qu'on connaît bien; et ce qu'on veut bien connaître, il faut l'enseigner.
Cordialement. -
Salut,
Je suis prof depuis 16 ans. Mon année de titularisation s'est faite en zep à Arles (j'avais demandé les académies de Paris, Créteil et Versailles avant Marseille...)
J'ai ensuite été muté sur l'académie de Versailles dans un petit collège au coeur d'une cité....6 ans. J'ai retenu de ce passage la nécessaire cohésion des profs pour avoir du soutien quand c'est "un peu" laborieux. Il peut y avoir des situations oú l'on se retrouve destabilisé non pas dans son métier mais dans sa personne...Avoir des principes bien en place.
Puis je me suis retrouvé en pleine campagne dans le médoc. Et là, ce sont les collègues qu'il faut se farcir (plus de cohésion nécessaire, les gamins plutôt pas mal)
Retour pour 5 ans dans une zep du Havre (rep+).
Depuis 2 ans, établissement à 2 pas de chez moi. Elèves sympas, profs relous.
L'intérêt du métier est qu'il t'offre l'opportunité de bouger, et c'est très enrichissant pour toi et ta façon d'enseigner.
Les collègues ayant bourlingué sont de loin les plus intéressants et dynamiques.
Il existe beaucoup d'opportunités à saisir dans l'enseignement des maths. Cours particuliers, cours en formation continue.
Le gros intérêt d'être prof, c'est que t'as pas de patron. Tu gères ta progression, t'enseignes les maths comme toi tu les ressents et les comprends.
Depuis 2 ans, je réalise des projets en maths appliquées. Je réalise des partenariats avec des entreprises de la ville qui donnent des sous. Je peux ainsi réaliser des projets qui stimulent mon intellect, la programmation sous scratch ou la réalisation d'objets 3d avec une imprimante plus si chère que cela aujourd'hui, permettent un immense champ d'action avec les élèves.
Bref, le métier de prof te permet d'être libre, de toujours faire évoluer tes connaissances et c'est cela qui sera bénéfique pour les élèves: ton bien-être.
Pour le niveau du capes, vu le taux de sélection au concours, un travail sérieux et rigoureux suffit.
Pour les heures passées, ce n'est pas une question qu'il faut se poser quand on aborde un métier.
Pour la préparation des cours, des quantités de documents sont dispos sur le net. On s'arrange dans une équipe pour ne pas se faire tous les niveaux! -
- Me recommandez-vous d'exercer ce métier ?
Clairement, non. Etre prof (en collège en tous cas), ce n'est pas transmettre ses connaissances mais éduquer des gamins qui ne sont pas les tiens, faire de la garderie en fin d'année, ....
Accessoirement, quand tu as du temps, tu peux leur transmettre quelques connaissances dont ils n'auront que faire, ....
- Considérez-vous que ce métier est difficile ?
Usant, peu de reconnaissance, ....
- Ce métier vous prend-il du temps ? Combien d'heures faites-vous par semaine ?
Au début oui, en vrai, pas tant que ça. En fait, c'est très variable car cela dépend énormément de ton degré d'implication :
Donnes-tu des DM ? Fais-tu des projets ? ....
J'imagine que cela va te prendre beaucoup de temps au début puis dans le pire des cas, un peu moins d'ici quelques années.
- Quel fût votre choix d'affectation lors de la première année ? Où avez-vous été affecté ?
Cela remonte à quelques années maintenant mais j'avais demandé le sud, j'ai eu le 77 un collège lambda.
- Concernant le CAPES de maths, j'ai entendu dire qu'il correspondait à un niveau de L2 plus que correct. Est-ce vrai ?
Je ne saurai dire, cela baisse d'année en année j'ai cru comprendre.
Franchement, si tu n'es pas patiente et que tu as du mal à prendre sur toi (selfcontrol) vis-à-vis des élèves et parents, je te conseillerai de faire autre chose.
Autre point à prendre en compte : oui tu auras un peu plus de vacances et temps libre qu'ailleurs (pas tant que ça contrairement à ce que l'on pourrait penser), mais tu auras une paye pas terrible eu égard aux années d'étude (je pense que l'on peut même dire mal payé) et quand tu partiras en vacances, tu paieras le prix fort !!!
Franchement, cela n'est que mon avis perso, mais tu pourras sans doute faire un métier plus valorisant et mieux rémunérateur.....
[J'appréhende ma première année de titularisation .... Cependant, habitant en pleine campagne, mes premiers voeux se tourneront vers mon académie actuelle.....]
A condition que tes voeux se réalisent.....
Je reste à disposition
Sinon, pour les cours, regarde les manuels, ils sont en général bien faits. -
Je suis bien assez d'accord avec la recommandation de Lecrapaud.LAKRIMOSA a écrit:Me recommandez-vous d'exercer ce métier ?
Les enseignants, même en ayant la même formation, même concours, n'exercent pas tous le même métier en réalité.
L'endroit où tu exerces ce métier conditionne ce que sera ta pratique professionnelle.
Par ailleurs, les êtres humains, selon moi, ne sont pas préparés à devoir se confronter à un groupe.
Je vais écrire un truc qui va sembler étrange; Si une classe est composée de 24 élèves, en réalité il y en a 25, je pense qu'il faut considérer le groupe entier comme une entité à laquelle on n'est généralement pas préparé à faire face.
PS:
J'ai été enseignant pendant 2 ans il y a 20 ans. Je n'ai pas été titularisé. Cela m'a probablement sauvé la vie dans un certain sens (et en même temps cela l'a compliquée). -
Un jeune étudiant en maths a tout intérêt à ne pas devenir prof de maths. Le métier est difficile car il s'est beaucoup transformé et la hiérarchie est pesante car il ne s'agit plus de dispenser un cours mais de faire de l'animation sous couvert de mise en activité des élèves, de socio-constructivisme, de l'apprenant devenant son propre maître... Bref, je pense que sI tu as d'autres opportunités que prof de maths, il faut à tout prix les saisir.
Les maths sont de plus devenues une matière "à abattre". Le comble est que cette guerre contre les maths est menée par notre propre inspection générale. Il est quand même inouï que nos propres inspecteurs généraux n'essayent pas de "protéger" notre matière.
SI tu veux un état des lieux du malaise parmi les profs de maths, tu peux lire l'enquête de l'Irem de février 2017. Ça te donnera aussi les clefs pour comprendre que beaucoup de profs soient écoeurés contre une hiérarchie qui n'a de cesse de mettre en place des réformes absurdes.
Si on ajoute à la difficulté d'exercice du métier sur le terrain (de ce côté, je n'ai pas à me plaindre, j'ai un poste "planqué" après 8 ans en Rep+) le fait que nous ayons de moins en moins à enseigner les maths mais plutôt une sorte de catalogue de recettes, je ne peux que conseiller à un jeune de fuir à tout prix le métier de prof de maths s'il a d'autres possibilités.
Enquete Irem février 2017 -
Sinon, pour les cours, regarde les manuels, ils sont en général bien faits
Excellentissime!!! Fallait oser. Bon je sais bien que l'auteur de cette phrase ne voulait pas dire ça (sortie de contexte**), mais je la relève quand-même car elle est drôle.
** il voulait juste dire à la candidate qu'en les regardant on voit comment ça se passe maintenantAide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi -
Arf, sacrée @cc, c'est vrai que ça fait bondir, sorti du contexte.
Ça doit certainement aider aussi un nouveau prof pour avoir une idée du programme plus concrète que les textes officiels qui sont devenus de la prose, voire du roman.
Ça donne aussi à ces nouveaux, des exemples de progression (qui ne s'avèrent jamais satisfaisantes, car chacun a sa manière de penser). -
Je ne suis pas certain que les problèmes rencontrés par les enseignants débutants se résument au contenu des manuels scolaires.
-
Si tu as vraiment la vocation pour enseigner, je te conseille quand même d'enseigner au lycée plutôt qu'au collège.
D'une part, ça sera plus stimulant intellectuellement, la matière est plus """"compliquée"""" et tu pourras aller plus loin.
Par contre on pourra te donner énormément de témoignages très différents concernant le manque de respect des élèves. En réalité une seule chose compte, le soutien de la direction. Si tu es dans un école qui fonctionne comme une industrie, qui a des tonnes d'élèves et qui se permet de virer au moindre faux pas un élève récalcitrant, alors tu n'auras aucun problème. Les écoles privées et catholiques sont en général bien tenues aussi.
Il n'empêche que même dans une école bien tenue, tu devras supporter les parents au conseil de classe qui sont parfois (souvent) bien plus emmerdants que leurs enfants. Tu te feras traiter d'incompétente par des gens qui n'y connaissent rien, tu verras des crises de larme ou de colère et j'en passe et des meilleures. Honnêtement les parents sont nos pires ennemis aujourd'hui alors qu'ils étaient de véritables soutiens il y a 30-40 ans. (Je me rappelle que quand j'avais une mauvaise note, mes parents n'allaient pas engueuler le prof, au contraire ils me donnaient une punition supplémentaire :-D ) La déchéance du programme scolaire est infiniment moins grave que la déchéance du rapport des parents avec leurs enfants et leurs profs. -
Je pense que l'image jointe résume bien ce que dit Cyrano.
Sinon, @ Chirstophe c, mon dernier message n'était pas du second degré.
Pas compris " Excellentissime!!! Fallait oser. " -
Tout d'abord, merci à tous pour vos réponses, même si ce sont malheureusement celles que je craignais le plus...
Je me doute qu'il y a bien plus d'éducation que d'enseignement en réalité, mais si j'ai la chance d'aller dans un lycée privé qui, comme le dit Cyrano, vire les élèves turbulents je pense que j'ai un peu moins de soucis à me faire. Cependant, je sais que ça reste rare, étant moi-même allée dans un lycée privé, il était guère mieux que le lycée public voisin.
Le métier de professeur de mathématiques m'attire en partie car c'est une discipline qui me plaît énormément. De plus, j'ai peur de travailler dans une entreprise, je préfère avoir des personnes de 15 ans difficiles à supporter plutôt que des collègues de mon âge ou plus. Je sais que c'est facile à dire, mais pour moi avoir une certaine "liberté" dans le sens ou personne ne viendra me dire ce que je dois faire et quand, c'est un gros atout.
Une autre chose m'inquiète également, j'ai validé ma première année de justesse, j'ai eu du mal à m'adapter au rythme de la fac. C'est pour cela que je ne me vois pas faire un master mathématiques fondamentales (MA) par exemple, qui est bien plus compliqué que le master MEEF, non pas car cela ne m'intéresse pas, mais tout simplement parce que j'ai le sentiment qu'à un certain niveau, les mathématiques sont compréhensibles par une élite dont je ne fais pas partie.. -
"dans le sens ou personne ne viendra me dire ce que je dois faire et quand, c'est un gros atout. "
Ce n'est hélas plus vraiment le cas. En effet , l'autonomie des établissements va se renforcer de plus en plus, et les proviseurs exigeront un travail commun et évaluations communes systématisées. Donc beaucoup moins de marche de manoeuvre et autonomie pour l'enseignant. -
Je reviens sur un point important : la réalité quotidienne dépend de ton établissement, de tes collègues et de tes préférences... un prof malheureux dans son poste pourrait être très heureux dans un autre (et inversement). Il en faut pour tous les goûts. En une année en tant que contractuel j'ai eu l'occasion de donner des cours dans tous les niveaux de la 6e à la terminale (!) et cela m'a permis de mieux cerner ce qui me plaisait : je sais que dans mon cas je préfère éviter les classes de 4e, 3e et 2nde - c'est exactement l'inverse pour certain(e)s de mes collègues. Globalement tu es la seule personne qui pourra répondre à la question de savoir si une situation te convient ou non.
Contrairement à certaines contributions, je ne te recommanderais absolument pas de faire autre chose si tu as envie d'être prof. C'est franchement ridicule de dire ça. Chaque profession, chaque emploi a des avantages et des inconvénients, et nos choix restent personnels.
J'apprécie beaucoup la liberté accordée aux professeurs : certes il y a des contraintes (classes, emplois du temps, progressions négociées avec les collègues...) mais finalement au quotidien il y en a peu et tu es libre de faire ce que bon te semble dans chaque classe, sans avoir un supérieur hiérarchique ou un collègue sur le dos en permanence. Cette liberté pédagogique souvent mise en avant est bien réelle. Tu peux même décider de ne pas respecter le programme si ça te chante.
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