epsilon

Bonjour.
Est ce qu'en première année d'université on apprend encore l'analyse avec des epsilons??
Merci

Réponses

  • J'ose espérer que oui !!! (modulo que le epsilon peut s'appeler r ou delta ou n'importe quelle autre lettre)
  • Il n'y a pas de programme national pour les licences universitaires (hélas). Je ne peux que témoigner de ce qui se passait dans mon ancienne fac de ville moyenne de province : on y enseignait encore les epsilon récemment mais dans la pratique on avait pour consigne d'y passer peu de temps (au profit du calcul explicite de limites) et de passer peu de temps sur les preuves, étant entendu qu'on ne pouvait pas se permettre de poser des choses pareilles (sic) à l'examen vu que des exercices dignes d'une Terminale S d'il y a 10 ans suffisaient largement à coller 50 à 60% de la promo...
    A titre personnel, j'essayais quand même d'y passer un minimum de temps et de faire un minimum de preuves et quelques bons étudiants en profitaient mais je me retrouvais à "courir" pour finir le programme.
    D'aucuns parmi les enseignants parlaient d'ailleurs de reporter les epsilon en L2...
  • Ça me donne une idée, pourquoi ne pas carrément reporter les maths en M1 ?
  • Dans ma fac, on fait beaucoup d'epsilon en cours théorique (pour prouver tous les théorèmes classiques d'analyse) mais pratiquement aucun durant les travaux pratiques.

    De toute façon, à part faire tout à la sauce non standard, je vois mal comment on pourrait se passer des epsilons. :-D
  • @Cyrano : en arrêtant de faire des démonstrations ? Plus je lis des choses sur l'évolution des programmes, plus j'ai l'impression que c'est ce vers quoi on se dirige, des maths prêtes à l'emploi, sans s'encombrer des démonstrations, comme un physicien pourrait les traiter (sans aucune mauvaise pensée pour le physicien, ce n'est pas son boulot).
  • Malgré ta jeunesse Skyffer, il semble que tu ne suis pas l'acutalité. Il est déjà presque vrai qu'on les commence en M1.

    @Poirot, j'en profite pour répéter ce que je dis et clame sans cesse: les maths appli, c'est des maths, la physique c'est des maths, etc. Il est TOTALEMENT DELIRANT*** de vouloir faire croire aux gens qu'un non matheux (ie non formé aux vraies maths) puisse faire ne serait-ce qu'un dixième de milligramme d'activité de maths appliquées ou ce genre en 50 ans de vie et ça n'est JAMAIS arrivé. En général, je précise ça quand je réponds à des gens qui disent qu'il faudrait garder le label officiel "math" en filière ES ou STMG par exemple (plutôt que renommer la matière autrement ou la supprimer), mais je vois que le problème s'étend maintenant même en post étude maths.

    *** je rappelle pourquoi: la qualité de la science c'est qu'elle commence et s'arrête à la certitude (livrer des paris sûrs). Elle ne fait rien d'autre. Qu'on soit un matheux fondamental ou appliqué ne change strictement rien au fait que quand tu vas choisir une formule (si t'appliques) ou la démontrer (si tu penses par toi-même), elle n'aura strictement aucune valeur (son choix) s'il est fait sans matheusité probante derrière. C'est même encore bien plus dur d'accéder à la certitude et aux paris sûrs avec le handicap "pas le droit d'avoir la preuve de la formule"

    C'est la raison pour laquelle, contrairement à une désinformation populaire très grave alors qu'ils pourraient le vérifier eux-mêmes, on n'a jamais vu ni ne verra jamais des gens sans label math même à des posts très subalternes où il faut "appliquer des maths". Ca ne peut pas exister: quel responsable dirait "ah bah c'est bien mon petit, tu as fait ES (ou S sans confirmation), tu as des tableaux de formules, on va te mettre à tel poste de la tour de contrôle ou autre, on ne t'y demande pas beaucoup". Bien évidemment que ce n'est pas "pas beaucoup". Même peu, on ne peut pas prendre le risque de le demander à des gens qui ont récité des corrigés ou inventé artistiquement quelques initiatives dans leurs copies d'examens (choix de formule à l'esthétique, etc). Ils seraient pire que quelqu'un qui serait en congé maladie 365j/an, parce qu'en plus de réparer leurs conneries et ressusciter les morts déclenchées par leurs gestes, il faudrait en plus ménager leur susceptibilité ("mais oui, ton instit t'avait dit de faire le calcul comme ça, tu n'y es pour rien, tu as été sincère, tu as fait de ton mieux")

    Si un intervenant veut bien répéter ce que je viens de taper en le disant encore mieux que moi, en corrigeant les maladresses de style et les lourdeurs, je suis preneur. Je pense que ce truc est vraiment mal compris et grave.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • En fait j'ai regardé le programme de la fac de Lyon et on ne parle pas d'epsilon.
  • Ne donne-t-on pas de définitions de "limite" ou de "continuité" ?
    Avec des voisinages alors ?
  • Et Lyon est pourtant un assez grande ville.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Cela dit ça ne prouve rien.
    Dans un sommaire de n'importe quel livre MPSI, les mots "limites" et "continuité" apparaissent sans que soit écrit le symbole $\epsilon$. C'est en ce sens que l'on écrit des programmes, non ?
  • Je n'ose pas alors raconter ce qui est fait ici en première année, même cc serait sur le c**. :-D
  • :-D Sur ce fléau, c'est quand-même assez dur de me surprendre :-D (Mais sait-on jamais). Ce qui me gêne le plus ce n'est pas la facilité*** des thématiques ni des exercices donnés en examen, partiels, mais comme je l'ai dit souvent, c'est la façon dont on rend ça facile: donner les corrections avant (pour les interros, etc) et supprimer les preuves (pour le cours).

    D'ailleurs, je préférerais que ce soit encore bien plus facile plutôt que tomber dans cette scandaleuse et qui rendra des comptes à l'histoire, avec un lot de condamnés par contumace, escroquerie.

    A franchement parler, les sujets affichés (bac par exemple) ne sont pas du tout faciles: ils sont scandaleusement difficiles pour qui n'a pas la correction. C'est ce qui permis à NVB de faire son le célèbre show où elle est la ministre qui s'est le plus ridiculisé dans l'histoire des gouvernements toute époque confondue, show qui a clivé entre ceux qui voyaient l'esbrouffe et ceux qui n'y voyaient que du feu car ne connaissent pas la chose. (Je mettrai un lien pour le clip, faut juste que je le cherche)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • geo écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1513646,1513646#msg-1513646
    [Inutile de recopier le message initial. Un lien suffit. AD]

    On pourrait leur enseigner directement les filtres non ? :-P
  • D'aucuns parmi les enseignants parlaient d'ailleurs de reporter les epsilon en L2...

    La baisse de niveau [small](expression consacrée)[/small] est due à l'abdication d'une partie des enseignants ? On dirait bien.
  • soleil_vert
    Je trouve cette condamnation bien hardie.

    Je ne fais certainement pas partie des gens qui préconiseraient un tel report.

    Et en même temps, je trouve
    - qu'il est très facile de critiquer ce qu'on ne connaît pas ou plus (pour ma part, ça fait plus de dix ans que je n'ai pas enseigné en L1)
    - que l'enseignement secondaire en maths crève de FAIRE SEMBLANT, avec des programmes Potemkine, qui prétendent que plein de choses sont enseignées alors que rien n'est fondamentalement compris ; et que le report d'apprentissages peut parfois être une marque de lucidité.

    Je pense également que les outils de notation dont nous disposons (on ajoute les points) sont les héritiers d'une époque où le système scolaire tout entier était conçu comme un concours (constante macabre), et que si on veut passer à une vraie logique d'examen, il faudra explorer l'évaluation par compétences (disciplinaires, cela va de soi), sinon on aura toujours des élèves qui valident une année sans qu'on comprenne pourquoi. Bien sûr, ça nécessite de pair qu'on mette la pédale douce sur les compensations diverses et variées.

    [Inutile de recopier le message précédent. AD]
  • Sauf qu’on constate, là où c’est mis en place, que les compétences ne changent strictement rien à notre Gosplan. Enfin si, ça rajoute des masses de travail aux collègues pour rien de mieux.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bigre !
    Prôner l'évaluation par compétence : pas celle actuellement mise en place au collège, j'ose espérer.
    Depuis que l'on parle de cela et qu'on l'a mis en place on croirait un remake de l'École Des Fans.

    Mais, je pense te connaître assez (et pourtant si peu :-)) pour savoir que tu ne parles pas de ces "évaluations" là.
  • Je sais bien ce qu'on fait au collège, mais ça n'a rien à voir, puisque l'essence de la nouvelle philosophie du collège, c'est d'abolir les disciplines, ce qui exclut toute finesse dans l'évaluation.
  • " Enfin si, ça rajoute des masses de travail aux collègues pour rien de mieux."

    @NP: Le but, c'est de faire un script (en scratch ?) qui va cocher automatiquement la bonne case pour tous les élèves.
  • Ok.
    Je crois que personne n'est pour cependant (les profs de fac, en majorité sont contre - d'après moi - mais peut-être pas les profs de sup-spé ?).
    Notamment ça demande tout de même une petite artillerie et surtout une grille.
    Faut-il aussi que cette grille soit "assez commune" et détaillée.

    Bon, cela dit ce n'est pas la marque du thermomètre le problème de fond...comme le dit @nicolas.patrois.

    Quant aux "étudiants qui valident une année sans qu'on comprenne pourquoi", il est bon de rappeler que ce ne sont pas les étudiants qui valident, mais leurs enseignants. Je ne jette pas la pierre à ces derniers, bien entendu, ce n'est pas si simple...
  • aléa a écrit:
    @NP: Le but, c'est de faire un script (en scratch ?) qui va cocher automatiquement la bonne case pour tous les élèves.

    Les chefs d’établissement sont parfaitement capables de trouver le bouton qui le fait sans écrire une seule ligne de code. :-D
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bien sûr.

    Je prétends juste que c'est une illusion de prétendre être capable de construire des barèmes qui peuvent dire qui peut suivre l'année N+1 et qui ne le peut pas.

    Je suis comme tout le monde: la plupart du temps, je fais des barèmes. Mais je soupçonne très fortement que c'est une solution de facilité qui a beaucoup de ratés et qui devient vite fortement déconnante quand une partie non négligeable des élèves a des lacunes.

    In fine, faire des barèmes pour décider des passages, c'est toujours se reposer sur une logique de concours, que ce soit "méchant" (constante macabre) ou "gentil" (on ne peut pas coller tout le monde).
  • geo écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1513646,1513868#msg-1513868
    [Inutile de recopier un message présent sur le forum. Un lien suffit. AD]

    J'ai bien eu les "epsilon" en première année il y a 5 ans.
    D'ailleurs, c'est dans une ville où il y a 6 fois moins d'habitants...
  • Je trouve cette condamnation bien hardie.

    C'est clairement une provocation, j'attendais l'intervention éclairante de @CC.
    Je ne fais certainement pas partie des gens qui préconiseraient un tel report.

    Comment est-on arrivé à avoir des gens non marginaux qui pensent comme cela?
    Qu’espèrent ces gens?
    Et en même temps, je trouve
    - qu'il est très facile de critiquer ce qu'on ne connaît pas ou plus (pour ma part, ça fait plus de dix ans que je n'ai pas enseigné en L1)
    - que l'enseignement secondaire en maths crève de FAIRE SEMBLANT, avec des programmes Potemkine, qui prétendent que plein de choses sont enseignées alors que rien n'est fondamentalement compris ; et que le report d'apprentissages peut parfois être une marque de lucidité.

    Il y a 25 ans je voyais déjà les prémisses de tout ça. Ce n'est pas arrivé juste à cause de NVB.
  • @Soleil: je ne comprends rien à ce que tu racontes, comment veux-tu que je t'éclaire? :-S

    C'est quoi cette histoire de gens non marginaux qui pensent comme cela et c'est quoi le "comme cela"?
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1513646,1513656#msg-1513656 :
    D'aucuns parmi les enseignants parlaient d'ailleurs de reporter les epsilon en L2...

    Moi même :
    Comment est-on arrivé à avoir des gens non marginaux qui pensent comme cela?
    Qu’espèrent ces gens?

    Mon interrogation porte sur l'existence de cette façon de "penser" proche de l'abdication et du renoncement.
    Elle n'existait pas il y a 50 ans (au pire marginale) mais aujourd'hui elle s'assume pleinement.
  • Savoir rédiger des preuves avec des $\epsilon$ ou avec des pépamules, cela suppose de savoir rédiger. Et cela suppose d'avoir appris à lire, à écrire et à compter... et d'avoir pratiqué lecture, écriture et calcul autant que nécessaire, tout au long du cursus. Et comme c'est ce processus là qui est en panne, il ne suffira pas de quelques yakafokon pour remettre la machine sur ses rails.
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.