S'entraîner et progresser
Bonjour,
Ma question concerne quelque chose comme "apprendre à apprendre une compétence". Je vous donne un exemple non mathématique pour que ce soit plus simple (les formateurs ont raison de dire que c'est en EPS que le concept de compétence est le plus clair).
Depuis un an, que je joue au tennis à raison d'une fois par semaine. Je constate que je ne progresse pas vraiment, en particulier je n'arrive toujours pas à attaquer en coup droit. Je constate donc un effet plateau que je n'arrive pas à dépasser, peu importe le nombre d'heures d'entraînement que j'y consacre.
J'ai beaucoup réfléchi à "apprendre à apprendre" mais je n'arrive pas à comprendre ce qui se passe pour mon coup droit (j'ai d'autres exemples du même type, et je pense que tout le monde en aura!).
Comment peut-on expliquer que l'on ne puisse pas progresser dans une certaine compétence peu importe le nombre d'heures d'entraînement?
Est-ce une limite de notre cerveau qui est "physiologiquement" en surcharge cognitive? C'est malheureusement ma seule réponse actuellement et j'aimerais une vision moins cruelle...
C'est extrêmement troublant car il est évident que pour une connaissance, cela n'arrivera pas: avec le temps, on acquèrera la connaissance.
Merci de vos réflexions.
Ma question concerne quelque chose comme "apprendre à apprendre une compétence". Je vous donne un exemple non mathématique pour que ce soit plus simple (les formateurs ont raison de dire que c'est en EPS que le concept de compétence est le plus clair).
Depuis un an, que je joue au tennis à raison d'une fois par semaine. Je constate que je ne progresse pas vraiment, en particulier je n'arrive toujours pas à attaquer en coup droit. Je constate donc un effet plateau que je n'arrive pas à dépasser, peu importe le nombre d'heures d'entraînement que j'y consacre.
J'ai beaucoup réfléchi à "apprendre à apprendre" mais je n'arrive pas à comprendre ce qui se passe pour mon coup droit (j'ai d'autres exemples du même type, et je pense que tout le monde en aura!).
Comment peut-on expliquer que l'on ne puisse pas progresser dans une certaine compétence peu importe le nombre d'heures d'entraînement?
Est-ce une limite de notre cerveau qui est "physiologiquement" en surcharge cognitive? C'est malheureusement ma seule réponse actuellement et j'aimerais une vision moins cruelle...
C'est extrêmement troublant car il est évident que pour une connaissance, cela n'arrivera pas: avec le temps, on acquèrera la connaissance.
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Réponses
Pour avoir et enseigné les maths, et enseigné un sport (le volley-ball), je peux te dire qu'il n'y a pas de différence fondamentale de ce point de vue. Certains ont des blocages mentaux qui leur interdisent de progresser, comme d'autre ont un blocage mental ou physique qui fait que le bon geste ne vient pas. Réflexion d'un copain qui a pris à l'entrainement les jeunes filles que j'avais formées pendant 4 ans : "comment fais-tu avec unetelle pour les manchettes ?". 2 ans après cette grande sportive, passionnée de volley (père et mère volleyeurs) arrêtait en n'ayant jamais réussi à réceptionner un ballon en manchette.
Et dans les deux domaines, j'ai vu des gens volontaires finir par dépasser leurs difficultés (dont un handicapé au volley-ball) et réussir après des années et des années d'efforts.
Bonne chance pour ton coup droit (un an, ce n'est pas beaucoup !).
Si je comprends bien, on peut l'expliquer par un blocage cognitif ou physique sur un "sous-élément" nécessaire à la compétence. Comme ce sous-élément est par nature caché, il est particulièrement difficile d'y remédier. Mais le temps ou les exercices appropriés peuvent y contribuer, même si le taux de réussite pourrait bien ne jamais être de 100% (dans le cas où ce sous-élément est trop profond disons, on pourrait ne jamais y arriver).
Et aussi, qu'on ne comprend pas grand chose à la façon dont s'acquiert les compétences...
... et qu'il y a en réalité de bonnes chances pour que dans 10 ans on n'y comprenne pas grand chose de plus.
L'approche par compétences dans l'éducation actuellement, c'est une sorte de scientisme.
[small]Mais c'est pas grave, ça n'intéresse presque personne :-).[/small]
Je pense qu'il faut être très précis:
il y a des matières où c'est une bonne idée, d'autres où ça ne change rien, d'autres où c'est destructeur.
Des témoignages que j'ai recueilli auprès de profs de langues de plus de 50ans et plutôt "de droite" (donc non disqualifiés d'avance par le soupçon d'aliénation pédagogiste-jeuniste), le niveau en langues et en leur enseignement a légèrement augmenté et ce genre d'évaluation ne fait pas de mal, voir peut aider.
Il y a des matières (comme les SVT par exemple) où ça ne change rien car tout bêtement c'est déjà ce qui est fait depuis toujours presque par définition de la matière elle-même
Il y a des matières où c'est un crime, un assassinat mental de l'enfant de procéder ainsi: les maths, la physique et peut-être d'autres. La raison en est simple: la simulation de compétences est possible dans ces matières et donc inviter des personnes à perdre du temps à apprendre à simuler a un double inconvénient:
1) Elles ne progressent pas! (Ca peut apparaitre comme neutre mais il n'en est rien vu le 2)
2) Elles sont détruites (la partie d'elle qui aurait pu progresser) car le temps qu'elles ont passé à simuler, ce qui demande aussi des efforts fait office de souvenir marquant (traumatisant au sens neutre) auquel il est difficile de répondre "et mince, quand je suis né, j'étais à 0, avec ce subterfuge qui m'a couté 5000 heures de ma vie, je suis descendu à -400, il faut maintenant que je retourne à 0, puis ensuite que je monte". C'est assez typiquement ce qui se passe en maths (où on est quasiment sûr d'avoir affaire à un nul quand on voit ledit "réciter" ou "faire un truc appris"), et pas d'excuse des idéologues puisque c'est connu depuis 100ans et on sait que c'est justement pour ça qu'on n'a jamais pu enseigner les maths (à plus de 5% des gens) correctement (depuis 30ans, c'est passé de 5% à 0.5% selon la dernière étude internationale (je ne me rappelle pas le sigle)