Devenir chercheur après 30 ans

Bonjour,

J'aimerais savoir s'il est possible d'accéder à la recherche mathématique à tout âge. J'ai obtenu un Master recherche en 2009 et j'ai maintenant 32 ans.

Je travaille actuellement dans la fonction publique dans un tout autre domaine et aimerais me réorienter car le travail ne m'intéresse pas... Et je suis toujours passionné par les mathématiques.

A l'époque, j'avais la possibilité d'aller jusqu'à la thèse (ayant obtenu d'excellents résultats en master) mais je suis tombé malade peu de temps après (psychose).

Est-il possible après une thèse d'accéder à la recherche sans charge d'enseignement ?

Merci pour vos réponses

Réponses

  • C'est théoriquement possible. En pratique voilà comment ça se passerait :

    La première chose à faire est de trouver une thèse et un directeur de thèse. Peut-être que le potentiel directeur sera convaincu de tes capacités, ou peut-être pas. Comme ça fait longtemps que tu as fais ton M2 il demandera peut être à ce que tu en fasse un second ou que tu passes l'agreg, fasse un mémoire de M2 avec lui etc... Ensuite il te faut un financement de thèse, c'est comme ça en science, pas de thèse sans financement. Là c'est pareil, le fait d'avoir arrêt les math il y a 8 ans ne sera probablement pas un atout face aux autres candidats.

    Une fois le directeur et le financement trouvé il faut essayer de faire la meilleure thèse possible, il y en a pour 3 ans en général, avec la possibilité de donner des enseignements à la fac.

    Une fois la thèse finie on enchaîne généralement sur des "post doc" (contrats post doctoraux), qui se font dans une autre ville ou à l'étranger. Les post doc durent souvent 2-3 ans. Il faut en parallèle candidater pour des postes de recherche.

    Pour ces postes de recherche dans le publique en franque il y a principalement deux choix : maître de conférence (à la fac, avec de l'enseignement) et chargé de recherche (au CNRS, sans obligation d'enseignement). Les nombres de places sont très très limités, surtout pour chargé de recherche. Cette année je crois qu'il y a une douzaine de postes en mathématiques au CNRS, je te laisse comparer ce nombre avec (par exemple) le nombre de normaliens qui sortent d'un M2 math chaque année.

    À savoir : tu ne pourras pas être recruté en tant que maître de conférence dans l'université où tu as fait ta thèse.


    Obtenir une thèse devrait être tout à fait faisable, quitte à refaire un M2 éventuellement. Pour un poste de chargé de recherche c'est plus compliqué...


    N'oublies pas qu'il existe aussi de la recherche privée, c'est pas forcément les mêmes maths mais c'est sans enseignements et puis il y a plus de places à priori.
  • Merci beaucoup Mojojojo pour toutes ces informations.
    Je suis près à refaire un M2 s'il le faut mais étant donné que je suis très mauvais professeur, il ne me reste que la solution d'être chargé de recherches au CNRS ou bien travailler dans le privé ce qui semble être le meilleur choix.

    Car a moins que je ne publie un article tonitruant, je n'ai aucune chance d'être chercheur au cnrs.

    Je vais me renseigner pour voir s'il est possible de me lancer dans une thèse.
  • Je pense que dans la grande majorité des cas on ne naît pas "nul en math", je pense la même chose pour l'enseignement, ça se travaille. D'ailleurs la thèse permet de faire, si on le désire, des enseignements à la fac à petite dose.

    Il existe des bourses de thèse financées par des entreprises (bourses cifre), c'est peut-être mieux pour continuer dans le privé ensuite, je te laisse te renseigner.
  • Merci beaucoup pour l"info, je vais me renseigner!
    Concernant l'enseignement, je pense pouvoir m'améliorer mais je ne serai jamais un bon professeur.

    C'est bien dommage que le nombre de postes de chargé de recherches soit si faible...
  • Tesseract a écrit:
    mais je ne serai jamais un bon professeur
    Ce qui peut être une qualité...
  • Ne poussons pas le paradoxe, c'est bien d'être un bon professeur, comme un bon professionnel dans n'importe quelle spécialité.
    Mais il y a plusieurs types de « bons professeurs », tout dépend du type d'élèves.
    Un professeur de mathématiques qui aime sa discipline, qui continue à s'y intéresser une fois les concours réussis, qui cherche des problèmes, comme ceux qui fréquentent ce forum, ce n'est pas la peine de les mettre devant des élèves qui ont des retards vertigineux, ne s'intéressent à rien, et ont des comportements agressifs, comme cet élève de Gagny qui vient de gifler son professeur (qui est une femme), cependant que d'autres élèves filmaient la scène.
    Par contre, si on lui confie des élèves qui sont au niveau, qui s'intéressent au contenu des cours, alors il pourra être utile.
    Bonne soirée.
    Fr. Ch.
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.