Reprise d'études en mathématiques

Bonjour à toutes et à tous !

Voila plusieurs semaines que je parcours ce forum avec intérêt, principalement sur les questions d'orientation, mais je n'ai jamais vraiment osé poster ici. J'ai 27 ans, et je suis dans une période un peu trouble en ce qui concerne ma "carrière" (je travaille dans l'informatique). Alors j'essaye de revenir à ce qui me plaisait lorsque j’étais plus jeune. J'aimais beaucoup l'aspect théorique et logique des mathématiques, mais je n'ai jamais eu le courage de me lancer dans des études universitaires par peur de l'échec. Je complexe énormément vis à vis de mon parcours scolaire et professionnel.

Mon dernier contact avec les mathématiques pures remonte à 10 ans lorsque j'ai passé mon bac STI. Même si j’étais très bon élève à cette époque (pour peu que ça veuille encore dire quoi que ce soit), comme ce sont des connaissances que j'ai peu mobilisé, il ne m'en reste presque rien. Je me suis donc inscrit aux deux UE de remise à niveau en mathématiques du CNAM, en cours à distance (MVA911 et MVA912), Ce qui est cool, c'est que ça reviens vite.

J'envisage de m'inscrire l'année prochaine en licence de mathématiques à distance, soit au CTU, à l'UMPC ou au CTES dont j'ai découvert l'existence ici même. L'idéal pour moi serait de réussir à terme a évoluer vers des métiers qui impliquent d'avantage l'utilisation des mathématiques, comme les métiers de l'analyse décisionnelle ou le machine learning par exemple. J'aime l'idée de capitaliser sur une licence, même si cela doit prendre du temps, car j'ai le sentiment que cela m'ouvre d'avantage de perspectives.

Je poste ici aujourd'hui pour avoir votre avis sur ce projet, sa faisabilité, peut être quelques conseils ?

Merci à tous de m'avoir lu, et au plaisir de vous lire à mon tour :-)

Réponses

  • Bonjour.

    Tu as une noble ambition. Je n'ai pas d'idée sur la faisabilité, j'ai seulement le souvenir d'un élève qui, après un bac F1 (donc STI) a fait une licence de maths.
    N'hésite pas à revenir si tu as des blocages dans les cours ou les exercices, en précisant à chaque fois ta situation d'adulte reprenant des études.

    Cordialement.
  • Bonjour,

    Tout dabord, merci de m'avoir répondu. D'après ce que j'ai compris, le plus gros challenge se pose au niveau de la différence qu'il existe entre le niveau de secondaire, ou énormément de choses sont admises, par rapport au supérieur ou tout doit être démontré.

    Je vais essayer de m'y préparer au mieux en concultant des ouvrages de niveau L1 et en essayant de faire les exercices. J'ai vu ce livre qui m'a l'air très bien fait : lien

    A bientôt
  • Bonjour à tous
    Je reviens vous donner quelques nouvelles (et chercher quelques conseils par la même occasion) :)

    J'ai réussi a valider ma première UE de mise à niveau (de justesse). J'en profite pour remercier toutes les personnes qui m'ont aidé sur le forum lorsque j'avais des difficultés.

    Depuis, je me suis inscrit à un MOOC pour renforcer mes bases et aller un peu plus loin.

    J'ai encore beaucoup de mal à faire du lien entre les choses, j'ai le sentiment de ne pas m'y prendre correctement, comme si je n'étais "pas câblé pour les maths". Je sais appliquer les théorèmes à des situations que je reconnais, mais dès qu'il s'agit de problèmes un peu plus complexes, je bloque. Et pour avoir lu bon nombre de messages sur ce forum et ailleurs, mon sentiment est que ce que je fais n'a rien à voir avec des mathématiques. Tout le monde peut appliquer une formule. Peu de gens savent raisonner.

    Je me sens très très en retard par rapport aux étudiants de prépa ou en fac (ce que je ne suis pas). Pour autant, la discipline m'intéresse, ça ne fait aucun doute. J'ai envie de progresser, de comprendre des choses et d'arriver à manier des concepts de plus en plus complexes, simplement je ne sais pas par quel bout (re)commencer.

    Il existe énormément de ressources sur le net et dans les bibliothèques, mais est-ce que cela suffit pour un autodidacte ? Est-il possible d'apprendre à construire un raisonnement mathématique, même sur le tard ? Est-ce que c'est quelque chose qu'on ne peut apprendre que par la pratique ou bien y a-t-il une partie théorique qui ne peut être qu'enseignée ?

    Merci à tous de m'avoir lu et pour les réponses que vous pourrez m'apporter :)
  • Bonjour.

    Appliquer les règles des maths à une situation inconnue est une difficulté pour tout le monde. certains le font plus facilement que d'autres, comme certains courent plus vite et plus longtemps que d'autres. Mais dans une reprise d'étude, comme quand on reprend le sport après avoir longtemps arrêté, il y a un long temps de réapprentissage, de remusculation. Donc c'est normal que tu te sentes moins à l'aise que les étudiants; mais attention, ils vont vite, mais survolent les notions, alors que toi, pour avancer, tu as besoin de vraiment comprendre. A terme, c'est plus intéressant.

    Bon courage !
  • Bonjour Gérard,

    Merci pour vos encouragements :) C'est vrai que la remise en route est laborieuse mais avec du temps ca devrait bien se passer. J'ai trouvé sur ce forum plein de références de livres très utiles pour reprendre les bases et avancer. Je vais essayer de trouver un prof particulier pour la rentrée histoire d'acquérir des éléments de méthodes et d'être un peu plus cadré.

    A bientôt !
  • Bonsoir,

    Voila plusieurs semaines que je souhaite poster sur ce fil, sans jamais être véritablement parvenu à le faire. Malgré avoir obtenu des résultats plutôt satisfaisants ces derniers mois (voir plus haut pour l'historique :)), je fais le constat assez difficile aujourd'hui que je suis en situation d'échec.

    Mon analyse de la situation fait ressortir les points suivants.
    - Le temps : j'ai une charge horaire assez importante et je n'arrive pas vraiment à me discipliner pour travailler régulièrement. J'ai beaucoup lu qu'il n’était pas constructif de forcer les choses et de s'astreindre à une discipline quotidienne, que c’était plus un coup à se dégoutter de la matière (quelle qu'elle soit) et peu efficace. Qu'en pensez-vous ?

    - La mémoire : je ne retiens pas ce que j’apprends, probablement par manque de pratique. Comme je pense qu'il est impossible de tout pratiquer au quotidien, je tourne un peu en rond. Je pense que cela vient aussi du fait que pour le moment dans mon apprentissage, toutes les notions ne me semblent pas encore liées les unes aux autres ce qui fait que lorsque je travaille de l'analyse par exemple, je vais avoir tendance à perdre un peu en géométrie et vice-versa.

    - J'ai beaucoup lu ici que le l'enseignement des mathématiques dans le secondaire souffrait d'incohérences et que les programmes ressemblaient d'avantage à un gruyère plein de trous qu'à un socle solide de connaissance. Je ressens ça dans ma pratique, où je me retrouve parfois bloqué car il me manque un résultat ou une idée fondamentale. Dès lors, je ne sais par ou (re)commencer mon apprentissage des mathématiques.

    - Pour le coup c'est un peu psychologique mais ça a son importance alors je le mets quand même ici. Je n'ai pas fait d'études scientifiques, et mon bac était un bac STI, avec un volume horaire en mathématiques assez faible. Il y a toujours eu chez moi une sorte de plafond de verre au delà duquel je situais les élèves qui réussissait en filière scientifique et cela me semble inaccessible aujourd'hui. Je sais que je dois dépasser cela si je veux réussir.

    Je n'explique pas vraiment ce regain d'intérêt pour la discipline, tout ce que je sais c'est qu'aujourd'hui c'est quelque chose d'important pour moi. Je pense que je ne suis pas isolé dans cette situation, voilà pourquoi j'ai pris le temps d'écrire ici. Je ne cherche rien de précis, peut-être juste quelques conseils et encouragements, si il y en a.

    Merci de m'avoir lu :)
    J.
  • J'en déduis par l'absence de réponse qu'a part arrêter de chouiner et me sortir les doigts du fondement, il n'existe guère de réponse universelle. Je vais donc faire ça.
  • @Javel, je voulais te répondre, mais le forum n'a pas aimé mes liens internet :)

    Ton message est trop général. Le contenu du MOOC et de deux modules CNAM est très facile, reste à savoir si les cours étaient pédagogiques, s'il y avait beaucoup d'exercices.

    As-tu essayé de faire les cours de première année sur exo7? As-tu regardé les vieux manuels de maths collège et lycée (comme Lebossé p.ex., bref avant 1970). As-tu travaillé avec des manuels en autres langues? Cela vaut le coup si tu comprends bien une autre langue, parce que c'est beaucoup plus pédagogique. Par exemple tu peux trouver sur l'internet le manuel de math d'IB "Mathematics - high level)?

    Quelques conseils:
    1) évites les cours et les manuels faciles, parce que facile rime avec superficiel, peu pédagogique et peu intéressant. Les 3 cours que tu as cité ici... je doute que c'est utile.
    2) Le temps - ce n'est pas évident, mais quand tu travailles les maths, est-ce que le temps passe vite et tu es intéressé?
    3) Mémoire - on n'a pas besoin de mémoriser et apprendre par cœur! Plus on fait des exercices, plus c'est facile. Par exemple au niveau lycée, il faut une centaine d'exo pour chaque notion étudiée. Et il est normal aussi de perdre la main sur les notions qu'on n'utilise pas tout le temps.
    4) Si les notions dans le cours ne sont pas liées, le cours est très mal construit. Si tu regardes le vieux manuel Lebossé : chaque nouveau chapitre utilise ce que tu as appris précédemment.
    5) Oui, les programmes et les cours sont pleins de trous. Si tu as le courage, tu peux prendre les manuels de Lebossé en commençant par le collège (5ieme) et refaire. Il y a des parties qui ne sont plus enseignées à l'école française, mais très utile pour les études supérieures. P.ex. monômes, polynômes, simplification, factorisation, fractions algébriques.

    Quand aux démonstrations, théorèmes et cie., c'est plus difficile. J'ai appris à démontrer à travers la géométrie Euclidienne. Je ne sais pas comment font les jeunes français.
  • Il faut bien comprendre qu'on progresse souvent par paliers, c'est valable dans beaucoup de domaines. Il nous faut plus ou moins de temps selon les individus pour franchir certains paliers.
    À (*) force de travail, même si tu as à l'impression de stagner par moment, il y a des choses qui vont finir par se débloquer. Si tu es motivé persiste. Moi même à la fac, j'ai été plutôt laborieux.


    (*) Je ne sais pas mettre les accents sur les "a" majuscules, désolé AD. J'essaie de faire de mon mieux ça va de soit. . J'ai retenu cette faute, merci.)

    [Sur mon clavier : AltGr + Maj + @ donne À. ;-)
    De même : AltGr + Maj + é donne É, et idem avec È et Ç. AD]
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Javel a écrit:
    J'ai beaucoup lu ici que le l'enseignement des mathématiques dans le secondaire souffrait d'incohérences et que les programmes ressemblaient d'avantage à un gruyère plein de trous qu'à un socle solide de connaissance. Je ressens ça dans ma pratique, où je me retrouve parfois bloqué car il me manque un résultat ou une idée fondamentale.

    Ce que tu relates est les commentaires que font des gens qui ont un niveau avancé en mathématiques et qui ne se mettent pas nécessairement à la place de ceux qui n'ont pas ces connaissances. Des choix sont faits dans la transmission de connaissances pour les rendre accessibles à un public qui n'est pas spécialiste. Ces choix sont peut-être discutables mais à mon humble avis quels que soient les choix faits dans ce domaine ils seront discutables de toute façon. Il ne faut pas que tu te laisses influencer par ces discussions de spécialistes car tu n'arrivera pas après avoir utilisé une définition, que d'aucuns trouvent frelatée, en face d'un truc comme $0=1$.

    L'apprentissage des mathématiques n'est pas simple comme bonjour et il est tributaire du temps qu'on y consacre, entre autres choses. L'apprentissage est aussi une question de confiance en soi. Le doute (sur nos capacités) est un ennemi redoutable.

    Un schéma d'apprentissage est comme suit:

    1)tu lis/apprends le cours.
    2) tu fais des exercices d'application directes de ce cours (éventuellement avec les définitions/théorèmes de cours sous la main)
    3) tu fais des exercices dont l'application du cours est plus difficile (voire cumulent plusieurs parties de cours)
  • J'ajoute à ce que a dit @Fin de partie, que certains personnes ne retiennent pas l'information en lisant ou en écoutant. C'est par exemple mon cas : l'information sort à la même vitesse qu'elle entre dans ma tête.
    Au lieu de :
    1)tu lis/apprends le cours.
    J'écris le cours. Quand je le copie, je m'arrête régulièrement dès que j'ai du mal à comprendre. En cours, j'essaye d'avancer plus rapidement et faire les choses avant le professeur.

    Et une autre remarque : il ne faut pas avoir peur des erreurs et des blocages. Les deux sont très utiles dans l'apprentissage. ;-)
  • Vorobichek:

    Les applications directes d'un théorème/ d'une formule sont là pour ça. En faisant fonctionner un truc par soi-même on aide à la mémorisation. Encore faut-il se donner la peine de le faire (ce qui suppose qu'on peut trouver/se donner du temps pour ça)

    Et les applications directes permettent de bien circonscrire le domaine d'application de la formule/ du théorème.
  • Bonjour à tous,

    Tout d'abbord un grand merci pour vos réponses.

    @vorobichek: J'ai commencé ma reprise d'études en mathématiques avec assez peu d'humilité en consultant directement des ouvrages de niveau L1 (le pearson de Marco et Lazzarini et le tout en un de Ramis et Warufsel, chez Dunod) car, de ce que j'ai cru comprendre, la L1 remet à plat tout ce qu'on voit au lycée, de manière plus rigoureuse. Je me suis donc dit que c'était parfait dans mon cas mais je me suis très vite retrouvé bloqué : je comprends les cours mais j'ai du mal à les appliquer au moment des exercices, car je ne sais pas comment démarrer. C'est pour ça qu'assez rapidement j'en ai déduit qu'il me manquait des fondements de logique et de raisonnements qui se situent à un niveau inférieur.

    J'ai regardé un peu le manuel IB Mathematics, il a l'air bien (mais j'aime bien acheter des bouquins donc je ne suis pas très objectif). D'après vous quelle est la différence profonde, d'un point de vue pédagogique, avec les manuels français ?

    Merci beaucoup pour vos conseils. Même si je crois qu'il ne sert a rien en effet de faire des exercices trop faciles, je pense aussi qu'à mettre la barre trop haut, on peut se dégoutter d'une discipline, et c'est ce que j'essaye d'éviter. L'équilibre est ténu. Le problème du temps est plus compliqué, il passe à une vitesse indécente dès lors que je m'y mets et cela m'intéresse beaucoup, mais j'ai le sentiment de ne pas avancer assez vite, ce qui cause pas mal de frustration.

    @Fin de partie: Vos propos sont durs mais justes, et vous avez mis le doigt sur ce qui me freine le plus, à savoir que j'ai très peu confiance en mes capacités. Je pense que ce que je redoute le plus c'est de fournir beaucoup d'efforts et de me prendre le mur, réaliser que je suis complètement abruti et que je n'ai pas la moindre intuition. C'est déjà un peu ce que je ressens même en travaillant des cours dont le niveau n'est pas très élevé. D'où l'idée d'avoir baissé un peu le niveau, de sorte à obtenir quelques résultats et retrouver un peu de confiance.

    Merci pour le petit schéma d'apprentissage, je vais essayer de l'appliquer. Je crois que c'est vous, sur un autre fil, qui disiez quelque chose comme "Je crois qu'il faut savoir être raisonnable dans ses ambitions". J'ai beaucoup pensé à cette phrase car elle cristallise pas mal de mes doutes du moment. Peut-être que les mathématiques sont affaire de spécialiste et devraient le rester. J'ai du mal à assumer le côté "je fais des maths pour le plaisir" et donc d'être détaché du sujet. Pour moi il s'agit de quelque chose de sérieux et même si mes objectifs sont assez peu élevés, ils n'en restent pas pour le moins réels. Je n'ai pas envie de faire n'importe quoi et de me retrouver à poster des inepties sur ce même forum dans quelques années.

    Bon week end, et merci encore :)
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