FYI : CQFD sur le "Débat du 18"

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Réponses

  • Je pense que c'est juste que ça n'est pas utile. Des secondes n'étant pas commensurables à des mètres, on se retrouverait juste à manipuler des objets qui vivent dans le produit cartésien de l'ensemble des durées par l'ensemble des distances. Du coup ils seraient plus compliqués à manipuler que chacune des composantes prises séparément.
    En revanche il est très utile, pour vérifier les calculs, de travailler avec des expressions homogènes.
  • "1 animal + 1 animal", ça vit dans le produit cartésien "Animaux x Animaux"? :p

    Ne s'agit-il pas tout simplement d'un foncteur d'oubli?
    "3 vaches + 2 chats = 5 animaux" signifierait plus rigoureusement :
    $\mathop{Animalisation}(3\, Vaches) + \mathop{Animalisation}(2\, Chats) = 5\, Animaux$

    En ce sens, "3 vaches + 15km" feraient "3 animaux" puisqu'on peut aligner autant de km que l'on veut, ça ne donnera jamais un animal.

    C'est comme ça que je le comprends en tout cas, personnellement.
    Mais l'intérêt de vouloir absolument parler de chat ou de vache alors que c'est les animaux qui nous intéressent, je ne le trouve pas très... intéressant.
  • Tout est question de contexte: $1$ et $i$ sont $R$-linéairement indépendants et on trouve sympa d'écrire $(3+i)+(1+4i)=4+5i$...Pourquoi pas pour les vaches et les cochons ?
  • Ou comme l'algèbre tensorielle ou extérieure.
  • Mathurin :
    Bon, c’est un peu toujours la même histoire : les 4 opérations dès le CP et le retour du « calcul dimensionnel » sur les « nombres concrets ».
    Encore une fois, on ne peut qu’être d’accord

    MD : Je ne suis pas sûr que « ce soit toujours la même histoire » et je pensse que sous cet acord en parole – qui est important – il y a des différences qui sont aussi .importantes. Il suffit de regarder ce que j’ai lancé hier sur les animaux et autres vaches pour voir que tout n’est pas clair. Mais on a le temps, ça fait cinquante ans qu’on en débat...
    Mathurin : Plus gênante est la critique récurrente des « maths modernes », qui gagnerait à mon sens à être plus nuancée. En gros les maths modernes furent :
    - (1) A 100% mauvaises au primaire
    - (2) A 80% mauvaises au collège
    - (3) A 20 % mauvaises au lycée
    - (4) A 0% mauvaises dans le supérieur
    MD ; Je ne comprends pas pourquoi vous dites « Plus gênante est la critique récurrente des « maths modernes », qui gagnerait à mon sens à être plus nuancée »
    Je suis en gros d’accord avec les 4 points modulo quelques précisions dont on pourra rediscuter sur les points 2) et 3) (voir le « Principe de distance » dans texte), paragraphe que je reproduis :
    MD a écrit:
    « En ce sens, à l’époque – donc bien ancienne– où les maths modernes n’avaient pas encore envahi tous les niveaux d’enseignement et de formation, il était dans l’absolu inadéquat d’être pour ou contre les maths modernes :
    - on ne pouvait qu’y être favorable dans l’enseignement supérieur, en les considérant au minimum comme une conception des mathématiques – l’intuitionnisme à la Brouwer en étant par exemple une autre –
    - on ne pouvait qu’y être absolument opposé pour l’enseignement primaire.
    Mais cette position, que j’ai tenté de défendre en son temps, était très difficile à tenir car les deux camps avaient des attitudes extrêmement sectaires et chacun considérait comme un ennemi ou un traître celui qui n’optait pas pour « les maths modernes partout » ou « les maths modernes nulle part ».

    L’on a une deuxième raison de croire à ce «principe de distance» puisque l’on peut constater, sur un certain nombre d’exemples pris des années 60 à 75, qu’il y a eu une « bonne » compréhension de l’algèbre linéaire au lycée pour les élèves qui avaient eu une formation antérieure en géométrie euclidienne classique.
    Il est d’ailleurs tout à fait logique que – les « maths modernes » [resp. ne] puissent être abordées [resp. qu’] à partir d’une perspective « classique » puisqu’elles ont été découvertes à partir d’une telle perspective et pour en résoudre les limitations ou les paradoxes. »
    Mathurin : Même si on ne peut que le soutenir dans sa critique du « Piagétisme » et de la « transposition didactique », M Delord ne s’intéresse qu’à l’enseignement primaire

    MD : Non ; dans ce texte je ne parle effectivement que du primaire car j’explique au début du texte qu’il s’agit du niveau fondamental (CQFD). Et en général, je ne parle effectivement que du primaire pour cette raison mais « je m’intéresse » au plus haut point au collège et au lycée. Pour donner un exemple de ma position : je pense
    a) que la bonne progression en collège est : cas d’égalité / cas de similitude/ théorème de Pythagore
    b) tandis qu’en seconde, à condition que l’on ait utilisé cette progression en collège, il faut faire une progression qui vite dit,
    i) commence par Pythagore pour démontrer Thales (c’est ce que propose Demailly mais pour le collège mais je préfère la mienne)
    ii) introduit dès la seconde mais sous un angle très pratique comme le faisaient jusqu’aux années 60 d’abord les EPS techniques puis les collèges techniques, l’inversion qui est la première transformation qui transforme (Elle transforme quoi la translation ? L’espace mais pas les objets)
    Mathurin : il y aurait avantage à ce qu’il s’intéresse aussi au collège (qui a été largement primarisé).

    MD : Je m’y intéresse suffisamment pour dire qu’il a aussi été secondarisé au sens où le CP a été « superiorisé » en 1970 quand on a tenté « d’y faire vraiment des mathématiques ». Le collège a été primarisé ET secondarisé, ce qui signifie surtout que c’est n’importe quoi.
    Bonne journée
    MD
  • Bonjour

    Je voudrais faire remarquer que pour notre histoire animalière il a été question d’algèbre tensorielle ou extérieure, de produit cartésien, d’animalisation* etc.
    C’est vraiment intéressant (et indispensable, je ne plaisante pas) mais dans mon texte je parle du primaire et des débuts du primaire (les QFD pour faire snob) ;je ne souhaite pas que l’on parle exclusivement du primaire mais que l’on aborde au moins le sujet sous cet angle.

    Autrement dit,
    - si l’on considère qu’il est intéressant de faire écrire à un élève de CP ce type de phrases, il faut étudier le rapport entre l’enseignement du « calcul vache » en CP, collège, terminale et après (en quelque sorte une progression de la vacherie)
    - si l’on considère que cet enseignement n’a aucun intérêt – ou est même nocif – pour un niveau (ou pour tous) et que l’on remarque qu’il est très couramment employé par les formateurs de PE (et on en trouve de plus des exemples nombreux dans les manuels), il faut expliquer comment il se fait que l’on a commencé à poser des questions idiotes aux élèves et depuis quand ?

    Non ?
    MD
    * Hors sujet : « Animal, on est mal ».
    Pour les amateurs … https://www.youtube.com/watch?v=28mpVtC5xmQ
  • Vous parlez du début du primaire ???

    A savoir la petite section de maternelle ?

    A moins que vous ne parliez des débuts de l'Elémentaire, qui commence lui en CP.

    (Je sais, je suis pénible, beaucoup de gens font la confusion. Mais bon, avec des matheux rigoureux, il faut être précis. C'est comme si on parlait du début du secondaire, en seconde au lycée. C'est la même erreur.)

    Bien cordialement.

    Rappel : Primaire: maternelle puis élémentaire. Secondaire : collège, puis lycée.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Bonjour,
    désolé pour la trivialité de ce que je vais dire.

    sur le 3 vaches + 2 cochons = 5 animaux.
    Je crois que l'on peut dire que l'on réduit ainsi chaque vache (ou cochon) à une de ses propriétés.
    La vache appartient à la catégorie animal, comme tout objet appartient à une ou plusieurs catégories et est défini ainsi (un élément d'une catégorie donnée, qui possède en outre telle propriété. Cf Aristote)
    Parler d'animal restreint le savoir sur l'objet, à l'appartenance à cette seule catégorie. On n'observe plus que l'une des propriétés de l'objet et la somme ne nous renseigne que sur cette propriété (5 animaux, sans plus rien nous dire sur la présence de cornes ou de sabots)

    Lorsque l'on dit 5m +3kg, cela de même ne peut avoir du sens que si l'on se restreint à une propriété desdits objets. Par exemple leur prix :
    5 m de tissu plus 3kg de carottes, peuvent s'additionner si l'on raisonne sur leur prix. C'est ce que font les commerçants.
    En fait on "projette" sur la dimension de cette propriété et l'on fait abstraction des autres dimensions.
    Si l'on veut garder l'ensemble du savoir initial sur l'objet, il faut être homogène sur les additions et les soustractions.

    De même si je dis 2m au lieu de préciser "2 m de tissu" je me restreint à l'attribut "longueur" et je fais abstraction de la matière, ce qui peut être justifié ou non selon les cas. Il convient donc de préciser systématiquement l'unité que l'on va considérer dans ce problème donné.

    Cordialement
  • Tout à fait d'accord. C'est ce que je voulais dire mais Mathurin l'a mieux dit.
  • Michel Delord écrivait:

    >
    > Question subsidiaire :
    > Si l’on peut écrire :
    > 3 vaches + 2 cochons = 5 animaux,
    > peut-on écrire 5 animaux = 3 vaches + 2 cochons?
    > Si l’on ajoute 3 girafes + 2 baleines= 5 animaux,
    > peut-on écrire 3 girafes + 2 baleines = 3 vaches + 2 cochons ?

    On aura reconnu un passage au quotient par une relation d'equivalence pour la premiere phrase.
    Les questions sont le resultat d'une incomprehension de ce qu'est une relation d'equivalence
    (ou de la mauvaise foi pure et simple...).
  • On peut écrire 3 vaches+3 cochons=0 animaux

    (on élève ces animaux pour les manger, donc pour les tuer, cette équation sera donc vraie après un certain temps)
  • Faux: pour manger, il faut bien qu'il y ait au moins un animal.
  • Bonjour M Delord,

    En fait sur les maths modernes, le problème est celui soulevé par Christophe C (sur le site du CNRS).
    Vous faites référence à la rupture des années 70, sans préciser que depuis, une autre rupture a eu lieu.
    A l’aune de ce qui a suivi, tout n’était pas à jeter dans la réforme des maths modernes.



    Sur la primarisation du collège (il vaudrait mieux parler d’ « élémentarisation »), indubitable depuis 20 ans, vous faites référence à un mouvement antérieur qui est la « secondarisation ».

    C’est tout à fait exact et on peut regretter que la fusion entre les anciens enseignements primaires et secondaires aient conduit au collège à l’effacement du premier devant le second. Sans nul doute il y avait du positif à retirer (en matière de pédagogie comme de programmes) des Cours Complémentaires et des Ecoles Primaires Supérieures, ce qui a été totalement oblitéré à tort devant le premier cycle du Lycée. Mais cela commence à être de l’histoire ancienne, nécessaire certes à tout réformateur, mais à minorer devant l’impact des dernières décennies.


    Je n’ai pas d’avis sur l’ordre des notions géométriques (je n’y ai pas assez réfléchi), mais je suis d’accord avec vous sur l’idée qu’une transformation géométrique est d’autant plus difficile à comprendre qu’elle transforme peu. (idée que l’on retrouve sous la plume de D Lehmann dans la préface de son « initiation à la géométrie » (PUF 1988) qui correspond bien à vos idées).


    Je maintiens cependant que le collège voit aussi l’introduction de l’abstraction et que cela est essentiel et à prendre en compte car c’est une libération (comme le dit N El Karoui dans son « à voix nue » sur France Culture).


    Cordialement
  • Je te donne ma réponse de mathématicien et d'enseignant. Je trouve les propos que tu cites de l'APMEP monstrueux (très instructifs cependant merci).
    Pour moi les nombres sont majoritairement des nombres concrets et encore plus en primaire. Un nombre abstrait c'est un nombre qui peut revêtir plein d'avatars différents. Un nombre sans unité, c'est un nombre auquel on a volontairement enlevé son habillage pour pouvoir effectuer des opérations impossibles sinon, mais dans le fond le nombre n'existe que parce qu'il peut se vêtir et de me pour les inconnues etc.

    Pour moi un bon enseignement des maths en primaire, c'est l'ancien certificat d'étude. C'est comme ça que j'ai reçu mon enseignement et je n'ai jamais eu à m'en plaindre (dans les années 70).

    Je m'étonne que l'on demande de l'abstraction en primaire alors que celle-ci est pratiquement bannie des mathématiques au lycée, où l'on ne donne jamais une définition digne de ce nom, des classes préparatoires, où tout le vocabulaire basique du mathématicien a été supprimé, et je ne parle pas du master....


    M.
    PS:En y repensant certains exercices du bac reproduisent plus ou moins le certificat d'étude en plus simple en y ajoutant du formalisme inutile.
  • Shah d'Ock a écrit:
    "Or 3v+2c, ça ne fait pas 5(v+c)

    3v+2c dans un espace vectoriel ça marche plutôt pas mal et ça ne fait pas nécessairement 5(v+c)...

    Dans un espace affine on additionne des points et des vecteurs, on doit bien pouvoir additionner des vaches et des mètres.
  • Si une vache a des affinités pour un cochon, on ne peut empêcher cet état de choses s'pas?
  • Bonjour Mauricio,
    Mauricio a écrit:
    C'est comme ça que j'ai reçu mon enseignement et je n'ai jamais eu à m'en plaindre (dans les années 70).

    :-S tu fais beaucoup plus jeune en vrai, bravo pour ta forme!

    Concernant les textes de Michel Delord, je pense qu'ils s'adressent à des pairs passionnés par ces questions un peu "philosophiques", mais il doit y avoir quand-même pas mal de volonté (peut-être cachée, peut-être pas) de défendre une idéologie (aussi respectable soit-elle) dans la mesure où il y a plusieurs passages (environ 5 ou 6) qui sont extrêmement agressifs et "décomplexés" (des moments où l'auteur se lâche) à l'égard de ce qu'il appelle parfois le "dogmatique/formel/abstrait".

    Par ailleurs, j'ai du mal à comprendre comment on peut s'imaginer que disserter sur la nature profonde des objets "mathématiques" de l'école primaire va se diffuser jusqu'aux instituteurs et institutrices, qui n'ont, de façon tout à fait officielle, pas la moindre compréhension des maths (en moyenne) et ce de manière tout à fait assumée par leur recrutement (qui ne le demande pas). Par exemple, un jeune titulaire d'un bac L, suivi de 3 ans de droit peut tout à fait devenir instituteur (en passant le concours) et le concours ne contient pas vraiment de questions de maths (quelques petits avatars sans grand rapport, c'est tout)

    Du coup, ce qui est un peu gênant dans ce genre de dissertation (de Michel Delors ou d'autres auteurs) c'est que, à supposer qu'elle ait un impact et qu'elle dise des choses pertinentes, ce sera transmis aux instituteurs sous la forme d'ordres de type militaire, à exécuter à l'aveugle.

    cordialement,
    Talal
  • Heu...tout cela me fait peur...

    S'il vous plaît, veuillez me rassurer et me confirmer que : 1 Kinder = 1 verre de lait.

    Sinon, quoi donner aux enfants, d'ailleurs ?
  • "Buvez, ceci est mon lait".
  • Donner le Saint ?
  • Shah d'Ock:

    Une fois que tu as mangé les 3 vaches et les 3 cochons il ne reste rien, donc 0 animaux.
    C'est une égalité qui n'est pas constante si je puis dire.
  • L'entité mangeante est un animal.
    Et comme il ne peut pas s'automanger (sauf dans Tintin), à la fin il reste lui.
  • talal a écrit:

    Par contre, il est correct de parler de $3vaches+32mètres$, évidemment. C'est même en quelque sorte "un peu nécessaire". Sa valeur est une autre affaire bien sûr, mais par contre, il ne faut pas tomber dans la manie assez préjudiciable d'imposer des domaines étriqués aux fonctions.
    C'est pas une manie étriquée, juste du typage.
    Ca m'a l'air justifié comme attitude.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Foys: oui mais rien n'empêcherait qu'il y ait un type vache+seconde par exemple. Comme je l'ai dit plus haut, ce serait juste le produit cartésien du type vache et du type seconde.
  • Bonjour,

    Je ne doute pas un instant qu'il va bien se trouver un farceur pour résumer tout cet alignement de mots par suite à une large discussion avec des enseignants sur le site "les-bavards.net", il en résulte qu'un large consensus s'est réalisé autour de <<la lubie du moment>>", cette <<lubie du moment>> étant à compléter ultérieurement par le Distributeur de Lubies en Chef.

    Tout cela ne remplacera pas une discussion autour de
    1. Le travail donné d'un jour pour le lendemain par les enseignants va-t-il ou non devenir exigible, au sens de "exigible avec le soutien de l'institution" ?
    2. Le fait d'avoir effectivement atteint le niveau permettant de poursuivre va-t-il ou non devenir exigible pour, à chaque étape, poursuivre une scolarité, au sens de "exigible avec le soutien de l'institution", ainsi que de "mesuré par un processus effectif et non faussé" ?
    .
    Le fait d'agrémenter le processus actuel avec des potiches plus ou moins décoratives ne changera pas grand chose au résultat. Pour ceux qui l'ignoreraient, les potiches ayant agrémenté les processus précédents étaient particulièrement décoratives... et le résultat a été celui que l'on peut constater.

    Cordialement, Pierre.
  • godesba écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1564582,1566852#msg-1566852
    [Inutile de recopier un message présent sur le forum. Un lien suffit. AD]

    Et effectivement je suis de mauvaise foi (…. mais c’est pour la science et brutalement ça devient plus noble ?)

    Je m’en explique : si en tant que prof comprenant ce qu’est une relation d’équivalence, ce que j’écris est effectivement « le résultat … de la mauvaise foi pure et simple ».

    Mais de quoi est-ce que j’essaie de parler ? du contenu de l’enseignement primaire.
    Et je pense que si un élève de CP-CE1 est incité à écrire « 3 vaches + 2 cochons = 5 animaux », ce n’est pas parce qu’il est de mauvaise foi mais parce qu’il ne sait pas ce qu’est une relation d’équivalence (qui plus est écrite sous cette forme) qu’il va écrire « 5 animaux = 3 vaches + 2 cochons » ou toute autre formule qui peuvent lui sembler logique d’une certaine manière. Et en posant les questions que je posais je me mettais à la place de l’élève en donnant des exemples que j’avais rencontré réellement ou que j’imaginais possibles.

    Donc la question que je (re)pose qui sera peut-être mieux comprise sous cette forme est :
    Supposons que l’on considère qu’il est judicieux d’utiliser des opérations dans lesquelles les éléments de départ et les éléments d’arrivée sont des nombres concrets. En ce cas quelles sont les règles (obligatoirement limitatives comme je le fais remarquer dans le texte) qui doivent être proposées pour les différents niveaux scolaires ? En commençant par le début, c'est-à-dire GS , CP, CE1.
    MD
  • Cher M Delord,
    La règle obligatoire se déduit de ce qui a déjà été dit :

    Quand j'écris 3 vaches + 2 cochons = 5 animaux
    j'effectue en fait 2 opérations.
    - La première est une "projection sur la dimension de l'attribut animal"
    - La seconde est une addition sur les nombre concrets d'animaux.
    Il faudrait rigoureusement écrire
    Pa(3 vaches) + Pa(2 cochons) = 5 animaux

    De même que l'on peut écrire :
    Pa (4 baleines) + Pa(1 écureuil) + Pa (3 chaises) = Pa (3 cochons) + Pa (2 vaches)

    Dans la pratique, on simplifie la notation et on ne mentionne pas Pa().
    On le remplace par la phrase suivante :
    "On choisit le nombre d'animaux comme unité", qui précède obligatoirement toute addition sur les nombres concrets.
    Cela devient alors :
    On choisit le nombre d'animaux comme unité
    3 vaches + 2 cochons = 3 animaux + 2 animaux = 5 animaux

    Vous avez vous-même indiqué que le choix de l'unité était une opération, elle correspond à la "projection sur l'attribut" dans mon modèle.

    Je crois qu'un jeune enfant peut tout à fait comprendre cette règle:
    - on choisit d'abord l'unité
    - on se limite ensuite au calcul sur cette unité (sachant qu'un objet concret existe sous de nombreux "aspects")
    En se posant la question "combien d'animaux dans 3 cochons ? réponse :3". "Combien d'animaux dans 3 chaises?, réponse: 0")

    On se fixe également la règle:
    "Faire des additions ou des soustractions sur des grandeurs différentes, n'a pas de sens si l'on ne s'est pas fixé d'abord une unité commune"

    On peut le percevoir comme une introduction, lointaine, au produit scalaire.
    (dans l'hypothèse où un objet est défini dans un espace vectoriel de dimension infinie, où chaque axe représente un attribut)

    Cordialement
  • Mathurin a écrit:
    Bonjour M Delord,

    En fait sur les maths modernes, le problème est celui soulevé par Christophe C (sur le site du CNRS).
    Vous faites référence à la rupture des années 70, sans préciser que depuis, une autre rupture a eu lieu.

    J’ai déjà en partie répondu à Christophe C. en montrant qu’il y a des points fondamentaux pour lesquels il y a une rupture en 70 et continuité depuis, ce qui à mon avis est un ( un c'est-à-dire pas plus) argument pour dire qu’il y a fondamentalement 2 périodes et pas 3.
    Il est faux de dire que « je fais référence à la rupture des années 70, sans préciser que depuis, une autre rupture a eu lieu » car j’en parle (voir infra); mais on peut dire que je ne développe pas, ce qui est vrai. Mais je développerai ne serait-ce parce que car c’est indispensable pour approfondir mon analyse. Lorsque j’écris « elle s’avère être une pseudo-critique qui signe le passage d’une présentation ultra-formaliste à une conception activiste de l’enseignement », est-ce que je ne parle pas de cette rupture ?
    MD CQFD p4 a écrit:
    À partir de 1972 se développe une critique de la réforme des maths modernes qui va être la principale matrice de la nouvelle didactique des mathématiques : elle s’avère être une pseudo-critique qui signe le passage d’une présentation ultra-formaliste à une conception activiste de l’enseignement (cf. R. Bkouche). Comme il ne s’agit que d’une critique partielle, de nombreuses erreurs caractéristiques de la période des maths modernes persistent et, par exemple, il n’y pas de critique explicite de la démarche, pourtant fondamentale, des maths modernes décrite dans les thèses 1 et 2, de plus base de la conception des programmes de 70. [CQFD page 4]
    Mathurin a écrit:
    A l’aune de ce qui a suivi, tout n’était pas à jeter dans la réforme des maths modernes.
    Je n’ai jamais dit ça. Et notamment pour moi : j’y reviendrai.
    Pas le temps de répondre à la suite ( j’ai 6 textes sur le feu , donc vous aurez de la lecture…)
    Bonne journée.
    MD
  • Bonjour,
    M Delord me demande de publier en son nom le message suivant (problème technique) :
    MD a écrit:
    « Je n’ai jamais dit ça. Et notamment pour moi : j’y reviendrai. »

    Copie d’une partie d’une bio (incomplète) que l’on m’avait demandée et non achevée. Avec mes excuses donc et vous ne verrez pas les fautes de style ?
    + + + + + +
    Bio MD

    Né en 1949, je suis un très bon élève en primaire. Et j’ai notamment des vieux instituteurs qui, je m’en suis aperçu ensuite, utilisaient encore les programmes de 1923 quand ça les arrangeait.

    I) 6e / 4e : Parcours classique avec latin à partir de la 6e (au deuxième trimestre ce qui était la norme cette-année-là) et grec à partir de la 4e (donc 4e A’). J’avais été malade de janvier à avril en sixième et je commence seul le latin, Et parce que »en plus »je suis « un élève méritant de milieu modeste », je reçois en fin de 5e un encouragement financier de volume vraiment important donné par la fédération des anciens élèves et en particulier son président, l’historien Michel Labrousse.
    Une lecture importante pendant les vacances 3e / 2nde : « Les nombres et leurs mystères » de A. Warusfel

    II) Seconde à MathElem ( Section A’)
    Pendant ces trois ans j’ai comme professeur de mathématiques Marcel Bouteiller ; d’abord instituteur puis victime d’une tuberculose osseuse, il passe de nombreuses années allongé dans une chaise longue et en profite pour s’intéresser à des mathématiques non élémentaires (en quelque sorte en autodidacte) et pour passer l’agrégation. Il fait des cours de maths modernes à un très haut niveau (nettement au-dessus de la collection aleph).
    Et là je trouve les maths modernes merveilleuses. Notamment l’algèbre linéaire car il s’agit d’une nouvelle vision (une rEvision et pas seulement une révision) de la géométrie précédente
    Trois indices de ce niveau vraiment haut:
    - Son surnom était Module car il commençait le cours de seconde d’algèbre linéaire par les modules sur un anneau
    - En fin de première, il me recommande de lire pendant les vacances l’Algèbre de Godement et, globalement, je comprends
    - Le problème de la composition du premier trimestre (rappelons que l’on n’avait qu’une note par trimestre) de terminale portait sur l’ellipse de Steiner … étudiée dans le plan projectif complexe. J’ai été premier à cette composition avec 8/20.
    Donc ce prof arrivait à des résultats étonnants : sur les 25 élèves de sa classe, il y en avait 3 ou 4 qui finissaient chaque année dans des grandes écoles haut du panier, ce qui était une performance pour une petite ville comme Brive. Mais tout se gâte à partir de 75/80 car quand une majorité d’élèves arrive dans sa classe en n’ayant plus fait de maths classiques, et ils ne savent plus faire de maths modernes.

    III) En 67/68 : sup à Limoges….

    Cordialement
  • Delord a écrit:
    J’ai été premier à cette composition avec 8/20.

    Après on nous bassine sur la baisse du niveau qui serait un phénomène récent. X:-(

    PS:
    Delord a écrit:
    Une lecture importante pendant les vacances 3e / 2nde : « Les nombres et leurs mystères » de A. Warusfel

    Je pense que j'ai eu entre les mains ce livre (merci la bibliothèque municipale de ma ville, qui possédait aussi des Que sais-je sur les mathématiques) quand j'avais une dizaine d'années.
    Je crois que c'est dans ce livre qu'on trouve la formule $e^{i\pi}=-1$. Cette formule me fascinait.
    J'imagine que tous ces bouquins sont partis au pilon pour faire de la place aux livres que veulent lire les gens (on demande l'avis maintenant aux gens pour une partie des acquisitions des bibliothèques municipales semble-t-il)
  • Pour revenir rapidement au problème des vaches et des cochons...
    Et si tout simplement on ne confondait pas une addition et une union ?
    En revenant au symbolisme des ensembles dès le primaire on peut très bien faire la différence de façon qui me semble être compréhensible y compris par de jeunes enfants.
    Dans l'ensemble des animaux, il y a des sous-ensembles, vaches, cochons, girafes... et on peut compter leurs nombres d'éléments (si on ne veut pas prononcer le terme de cardinal d'un ensemble) !
    Les eleves actuels le font en 6eme en SVT (avec les "groupes emboîtés ").
    On attend de faire des probabilités (fin de collège, voire 2nde) pour leur parler d'union et d'intersection . Pourquoi ? Sans avoir besoin de parler de relation d'équivalence, je suis sûre (en voyant mes eleves de collège l'an dernier, de lycee cette année) que les ensembles finis sont tout à fait accessibles bien avant.
  • Bonjour à tous,
    Michel Delord a écrit:
    Pour accompagner mes meilleurs vœux pour 2018

        1) Liste des (11) notes techniques pour la "Mission Maths"
    http://michel.delord.free.fr/ntx.html ou http://michel.delord.free.fr/ntx.pdf

        2) Un petit cadeau d'Antoine Bodin : Pour ceux qui ne ne le connaissent pas, c'est un ex membre du staff de PISA du TIMSS, du Conseil des programmes(1985/2000) etc avec qui j'entretiens de bonnes relations depuis 2003 et la rencontre Finlande / SMF.

    Il répond à mon texte sur le débat du 18 de décembre sur IdM. En gros, il valide  ma vision pourtant considérée comme "excessive" de PISA et de la baisse de niveau.

    Donc bonne nouvelle et bonne lecture.

    Répandre abondamment partout.
    Blog : https://micheldelord.blogspot.fr/2018/01/lettre-dantoine-bodin.html
    Texte complet : http://micheldelord.info/nt-05a_bodin.pdf

    Cordialement
    Michel Delord
    @ :michel.delord[*at*]*free*fr
    Blog CQFD : http://micheldelord.blogspot.fr
    Homepage http://micheldelord.info

    Merci à tous les contributeurs de ne pas troller ce fil, afin qu'il ne soit pas fermé.

    Amicalement,
  • Mathématiques : une baisse du niveau « édulcorée » depuis 1986 ?

    Les instances officielles ou associatives de l’enseignement des mathématiques en France ont-elles, depuis le milieu des années 1980, édulcoré ou même écarté des informations qui alertaient sur la réalité d’une forte « baisse du niveau » des élèves ?

    C’est en tout cas ce qui ressort d’un échange public entre Antoine Bodin et Michel Delord…

    La suite est dans "La lettre de l’éducation n° 940, 8 janvier 2018" (Le Monde)
    à http://bit.ly/nivo-lm01

    MD
  • Bonjour à tous,

    La contribution de Jean-Pierre Demailly.

    http://bit.ly/2mHrqgj

    Cordialement,
  • Cette contribution est EXCELLENTE et il faudrait suivre scrupuleusement ces recommandations pour tenter de réparer ce qui a été détruit par un demi siècle de délires pédagogos.....

    C'est pour cette raison qu'aucune suggestion de cette contribution ne sera probablement retenue....il faut s'attendre à un nouvel affaissement (si cela est concevable)
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Dans le texte publié le 3 janvier 2018 et intitulé « Lettre d’Antoine Bodin : La DEP(P) à l’insu de son plein gré », on pouvait lire :
    MD a écrit:
    Nous publierons également le texte de 2004 « Alerte aux maths » dont Antoine Bodin nous disait donc : « En fait l’APMEP pas plus que d’autres instances ont prêté beaucoup d’attention à ce texte, lequel, à ma connaissance n’a jamais été publié ».

    Vous pourrez donc lire le texte « Alerte aux maths », dont le moins que l’on puisse en dire est que l’APMEP n’en a pas fait une large publicité : il donne de nombreux éléments qui permettaient en 2003 à un esprit même moyennement doué de comprendre – contrairement à ce qui était claironné sur tous les toits des medias relayant « La Recherche », celle qui Montre indubitablement que… – que le niveau baissait.

    Mais en fait pour utiliser la métaphore d’Antoine Bodin « l’APMEP pas plus que d’autres instances » n’en ont déduit d’autres conséquences que la nécessité de casser le thermomètre comme il le prévoyait depuis quinze ans maintenant :
    Antoine Bodin a écrit:
    Avec un peu de chance, EVAPM disparaîtra rapidement et tout espoir de comparaison sera englouti avec. Cela arrangera bien du monde et toutes les autruches qui préfèrent garder la tête dans le sable plutôt que d’affronter la vérité ou ce que l’on peut en percevoir.

    Il y a encore deux évaluations, ‘dont les résultats n’ont pas été publics’, à publier mais entre-temps, vous pouvez toujours

    - monter un comité de soutien aux autruches qui, même si elles gardent la tête dans le sable – ce qui est idiot mais 'personnel'–, ne font jamais ce qu’ont fait et de manière continue « l’APMEP et d’autres instances », c’est-à-dire travailler intensément à mettre la tête des autres dans le sable…
    - consulter le site extrêmement riche d’Antoine Bodin (https://antoine-bodin.com/), et dont la lecture a été grandement facilitée par la récente mise à jour des liens.
    Bonne lecture. MD
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