Couple ou paire de triangles semblables

Bonjour,

une question de français : imaginons que vous avez deux triangles semblables.

1) Diriez-vous que ce sont une paire de triangles semblables ? un couple de triangles semblables ?

2) Diriez-vous : "la longueur des côtés de l'un est proportionnelle à la longueur des côtés de l'autre" ou "les longueurs des côtés de l'un sont proportionnelles aux longueurs des côtés de l'autre" ?
En fait, j'ai un doute..
Dans un autre ordre d'idée, dit-on que "la symétrie centrale conserve LA longueur des segments" ou que "la symétrie centrale conserve LES longueurs des segments"
Je souhaiterais, en effet, qu'on comprenne que chaque segment a une longueur et j'ai peur qu'en disant "conserve les longueurs des segments", on comprenne qu'un segment peut avoir plusieurs longueurs".

Merci pour votre éclairage.

Réponses

  • Bonsoir.

    1) pourquoi compliquer ? Tu as bien dit "deux triangles semblables". Après, si tu considère la paire (sens français courant, comme une paire au tennis) des deux triangles, c'est une paire de triangles, et si tu considère le couple des deux triangles, c'est un couple de triangles.
    2) comme tu veux. les gens intelligents comprendront, les imbéciles pas, et les pinailleurs trouveront toujours à pinailler. Par contre on dit généralement "la symétrie centrale conserve LA longueur des segments" car il y a deux segments, l'antécédent et son image, mais une seule longueur. Quant à ton raisonnement sur la peur qu'on comprenne de travers, il devrait t'amener progressivement à ne plus parler ;-)

    NB : Lire beaucoup de maths n'apprend pas le français, lire beaucoup de littérature française donne une excellente maîtrise de cette langue.

    Cordialement.
  • D'accord, Gérard0.
    Et toi, que dis-tu pour chacune des deux questions ?
  • Heu ... j'ai déjà répondu !!

    Autrement dit, je parle français, avec toute la polysémie des mots du français. Et je ne m'embête pas avec la question "comment cela pourrait-il être compris de travers ?". Comme tu viens de le faire.

    Je commence à me demander si tes questions ne relèvent pas d'une compulsion maladive.
  • Je préfère : si deux segments sont symétriques par rapport à un point, alors ils ont la même longueur.

    Cela suppose que l'image d'un segment par une symétrie centrale est un segment...bon...acceptons-le.
    Ce qu'il y'a de sous-jacent est la propriété : si deux figures sont symétriques par rapport à un point, alors elles sont de même nature.


    Pour les triangles semblables je préfère : "alors ils ont les mêmes proportions".
    Sinon : "alors ils ont des longueurs de côtés proportionnelles"
    Disons vulgairement la même conclusion qu'avec Thalès (encore lui, j'insiste :-)).
    D'ailleurs comment se rédige Thalès ? Là encore, chacun fait ses choix.
  • Oui, mais alors, ne faudrait-il pas dire "une" couple de triangles ?
    On m'a toujours expliqué qu'on dit un couple de pigeons pour un mâle et une femelle, alors qu'on dit une couple de pigeons si on ne sait pas leurs sexes...
  • Arturo:

    Je me posais des questions similaires il y a vingt ans quand je devais rédiger un énoncé de théorème/propriété. Je n'étais pas satisfait de ce que je lisais dans le livre de cours. En voulant être trop précis on alourdit le discours qui en devient incompréhensible. Je crois qu'il faut accepter que le langage naturel n'exprime pas toujours exactement ce qu'on voudrait quand il s'agit de mathématiques.
  • Laurette:

    le nom commun couple a pour genre le masculin. (comme beaucoup de noms communs, je ne vous apprends rien)
  • Fin de partie : justement non, le nom commun "couple" peut être masculin ou féminin, avec un sens légèrement différent comme je l'indiquais ci-dessus..
    Tu peux aller voir ici si tu souhaites davantage d'explications : http://www.mediadico.com/dictionnaire/definition/couple/#academie-def
  • Wiktionnaire dit que "une couple" n'est plus guère utilisé qu'au Québec.
  • Je ne suis pas d'accord avec toutes les réponses données... Et pour rédiger beaucoup (tout ce sur quoi je prends des notes en maths en fait), je suis souvent confronté à ce genre de questionnement.

    Pour le 1), les mots paire et couple n'ont pas le même sens en mathématiques (l'ordre intervient pour le second). A toi de voir suivant le contexte si une question d'ordre (un premier triangle... un second triangle) intervient ou non. Mais attention ! si des habitués te lisent, ils se poseront la question : "pourquoi a-t-il voulu mettre un ordre ici ?" dans le cas où tu utiliserais le mot couple.
    Sinon, tu peux aussi dire simplement "deux triangles" comme suggéré.

    Pour le 2), dans ce genre de cas, tu ne peux pas t'en sortir. Que tu aies lu tout Zola et Maupassant réuni ou juste Spirou tome 2 n'y changera pas grand chose à mon avis...
    La seule solution est de casser la phrase et de la reformuler pour lever l’ambiguïté. En général, il faut détailler et alors on obtient quelque chose de plus long, donc on est parfois confronté à un dilemme entre la concision et la précision...
    Par exemple ici, tu pourrais faire intervenir les côtés de façon non globale : "les couples [de nombres/de réels] formés par la longueur d'un côté du premier triangle et celle du côté correspondant de l'autre sont proportionnels." Rédaction très probablement perfectible.

    Malheureusement, on trouve ce genre de problèmes de rédaction dans beaucoup de livres (tous en fait, mais je vais essayer de ne pas me mettre à dos tous les auteurs du forum avant 2018, en espérant que ce ne soit pas déjà fait :-D)... On croit qu'on peut rédiger un livre (de maths, de physique, de n'importe quoi) juste parce qu'on a un excellent niveau, mais ça ne marche pas ainsi à partir du moment où l'on n'écrit pas le genre de traité rédigé par Hilbert ou Russel avec des pages entières ne contenant que des symboles.

    Voici un exemple concret : ici, on peut faire l'économie du second "longueur" en le remplaçant par "elle", mais parfois ce n'est pas possible car ça génère une ambigüité supplémentaire (s'il y avait eu un deuxième mot féminin dans la phrase par exemple...). Même si ça n'est pas possible, beaucoup d'auteurs ne le voient pas ou préfèrent la littérature à la précision, si bien que pour éviter une répétition, certains énoncés deviennent difficiles à décrypter...

    J'espère avoir été... assez clair ;-).
  • Laurette:

    Jamais vu avant que tu ne le mentionnes "une couple".
    Curiosity a écrit:
    En général, il faut détailler et alors on obtient quelque chose de plus long, donc on est parfois confronté à un dilemme entre la concision et la précision...

    Plus c'est long...moins c'est compris.

    Quand on ouvre cette boîte de Pandore on est assailli par des millions de questions.
    Quand j'écris le mot triangle dois-je préciser que je ne parle pas (en général) d'un triangle plat (on ne veut pas que les sommets soient alignés), dois-je écrire l'adjectif distinct? etc

    Par ailleurs, quelque soit la formulation adoptée tu auras toujours deux catégories d'élèves: ceux qui comprennent ce que tu veux dire et les autres. B-)

    (il y a surement cependant des exemples malheureux: "la valeur absolue d'un nombre est le nombre sans son signe")
  • "Plus c'est long...moins c'est compris."
    C'est ton mantra peut-être, mais pas mon expérience ;-).
  • Curiosity:

    Et une fois que tu auras trouvé la formulation que tu juges parfaite et qui fait maintenant dix lignes, là où des auteurs de manuels n'en ont besoin que d'une seule pour dire à peu près la même chose, tu vas demander à des élèves d'apprendre par coeur ta formulation? :-D
  • Je ne sais pas quoi répondre. Je ne lis que mauvaise foi et/ou exagération dans tes propos, et déformation des miens. Si je me trompe, j'en suis désolé...
    Si ce que je dis est imbécile, eh bien il faudra supprimer mes messages et amen !
    Bon réveillon :-).
  • Pour revenir à la première question, je ne dis ni "paire", ni "couple".

    Bêtement, si je parle de deux triangles semblables, et bien je dis "deux". triangles semblables. Je le trouve bien le mot "deux" pour parler de deux objets.

    Amicalement.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Curiosity:

    Je n'ai pas l'impression de déformer tes propos et je suis désolé si je te donne cette impression.
    La langue naturelle génère des ambiguïtés qu'il est vain d'essayer de lever (tu crois en avoir levé une, tu la remplaces par une autre et avec le risque que l'énoncé produit soit déraisonnablement long et incompréhensible pour l'élève moyen).

    Je reproduis les propos de Gérard0:
    Gerard0 a écrit:
    les gens intelligents comprendront, les imbéciles pas, et les pinailleurs trouveront toujours à pinailler

    Un cours de mathématiques ce n'est pas (seulement) une enfilade d'assertions écrites en Français.
    Si tu as conscience de certaines mauvaises interprétations qui pourraient être faites d'un énoncé tu fais suivre celui-ci d'exemples censés désamorcer le problème.
  • Moi j'avais compris «Plus c'est long...moins c'est compris» comme un truc salace, rien de plus. Non ?
  • Bonjour,
    Gérard0 a écrit:
    comme une paire au tennis
    On dit aussi un Paire au tennis, il s'appelle Benoît :-D

    Cordialelement,

    Rescassol
  • pour moi je trouve la réponse de curiosity est la plus proche de la mienne
    de plus , moi je n'utilise pas le mot couple ni la paire des triangles car si deux triangles sont semblables , ils sonr semblables avec une infinité de triangle et donc la paire qui l'ensemble formé par deux éléments n'est plus valabe, aussi le couple ça exige un ordre que je vois inutile car la similitide des triangles est symétrique donc tout simplement et sans compliquer la vie, j'utilise les triangles tel et tel sont semblables.
    maintenant pour la symétrie j'utilise la conservation des distances
    cordialement
  • Bonjour à tous,

    Concernant l'histoire de paire / couple, je posais cette question car, dans un exercice, il était demandé de citer tous les triangles semblables obtenus à partir d'une figure initiale (composée de plusieurs triangles) vers une figure agrandie.
    Ensuite de déterminer le rapport d'agrandissement.
    Je voulais écrire quelque chose comme : chaque paire / couple de triangles semblables est constitué d'un triangle final obtenu à partir d'un triangle initial ayant subi un agrandissement de rapport 1,5.
  • Bonsoir à tous. Meilleurs vœux. Pour arbitrer le débat « phrase courte, pas forcément rigoureuse mais facilement compréhensible  », « phrase longue, très rigoureuse mais difficilement compréhensible pour l’élève lambda », je pense qu’il faut trouver un juste milieu. L’extrême rigueur pour les profs de maths, pas pour les collégiens (que ce soit dans ce qu’ils rendent en éval ou même ce qu’on leur fait écrire). En revanche, je suis pour être de plus en plus rigoureux au fil des années : on commence à l’être vraiment en Seconde puis en S et surtout dans le supérieur. Le français est une langue compliquée, les profs de français eux-même ont parfois bien du mal à se faire comprendre alors les profs de maths... soyons modestes avec les élèves, tout en restant exigeants avec nous-mêmes. Il sera temps de pinailler quand un minimum de sélection aura été faite et pas au collège pour tous. Je ne suis pas d’accord pour dire qu’il faille poser les choses avec la plus grande rigueur dès le départ. Si le bourbakisme avait réussi à tous les élèves ça se saurait, on y serait encore. Confondre un angle et sa mesure au collège (et même au lycée), ça ne me gêne absolument pas et je trouve ça logique compte-tenu du public qu’on a en face de soi. Qu’ils sachent manipuler les angles correctement, ça suffira largement! Evidemment que dans le supérieur le gap est plus important, c’est d’ailleurs une difficulté de comprendre que les objets manipulés jusqu’alors ne l’étaient pas toujours de manière rigoureuse. Mais en même temps, les maths pures, ça ne concernera que 2-3 % de la population, alors comprenons bien que les priorités sont ailleurs.
  • Je pourrais être assez d'accord avec un tel principe...cependant "confondre un angle et sa mesure" me va bien à condition que l'on confonde aussi un segment et sa longueur. Non ?
    Bon je pinaille...
    Pour cette question particulière, j'aurais aimé que l'on distingue, justement, angle et mesure.
    Comme on le serine allègrement pour segment et longueur.
  • Bonjour,
    concernant la précision des termes je rappelle la phrase de Poincaré :
    La mathématique est l'art de donner le même nom à des choses différentes.
    Il est des confusions fécondes et d'autre nuisibles, c'est l'art du mathématicien de les reconnaitre.

    Sur les couples, j'ai déjà rencontré la version féminine, mais il faut reconnaitre avec wiktionnaire que c'est vieilli.
    En mathématiques en revanche, couple est toujours masculin (selon wikipedia). L'important est de noter qu'il s'agit d'une paire ordonnée. (il y a le premier terme et le second).

    Cordialement
  • Oui Mathurin, en maths on utilise couple au masculin pour deux termes ordonnés (et je pense que c'est pour cela que c'est au masculin d'ailleurs !), donc cela semble bien exclure l'utilisation du mot couple pour deux triangles semblables.

    Sinon, je suis assez d'accord avec Badiste pour une précision "grandissante" du collège au supérieur, et l'an dernier avec mes 4ème il me semble bien m'être contentée de définir des triangles semblables comme "des triangles ayant les 3 mêmes angles" et avoir donné la propriété caractéristique "triangles ayant leurs côtés deux à deux proportionnels, avec le même coefficient de proportionnalité" (après les avoir fait découvrir avec des transformations du plan, symétrie, rotation, translation, que nous avions vues en début d'année et Thalès que nous venions de voir, puisque mes collègues avaient décidé de le maintenir en 4ème).
  • Peut-être que j'aurais dû le rappeler parce que visiblement ça n'est pas apparu clairement dans mon message initial : je n'écris pas pour des élèves du secondaire mais dans l'optique d'un livre visant le public du supérieur.

    Si ajouter quelques mots voire une ligne supplémentaire embrouille des collégiens, le problème n'est sûrement pas là mais probablement plutôt dans l'aspect proprement mathématique. La solution doit donc être cherchée ailleurs que dans la rédaction...
    Je plussoie ainsi l'idée (excellente) de fournir un exemple, mais le jour où l'on sera par exemple en face d'un jury, ne pas pouvoir exprimer en français un énoncé peut coûter quelques dixièmes de points et donc une place. (J'ai déjà entendu un jury demander d'écrire in extenso un énoncé qui n'était pas énoncé clairement à l'oral...)

    Pour des étudiants qui lisent un livre acheté dans le commerce et n'ont pas accès directement à la source pour lui poser des questions (ce qui n'est pas le cas dans un cours polycopié dont on connaît l'enseignant à qui l'on peut demander des précisions par exemple), la rédaction se doit d'être irréprochable. Ce n'est que mon avis, et j'ai bien l'impression qu'il n'est pas entièrement partagé... ;-)
  • l'idée que 2-3% des élèves vont poursuivre leurs études en mathématiques pures est une idée destructive de la matière et de l'enseignement des mathématiques , cette idée qui se propage dans le monde malheureusement( moi je suis Libanais, et l'idée se propage bien au Liban) et je vois que cette idée est la cause du bas niveau qui se reflette à l'enseignement tout entier en général, car mal former l'esprit critique qui est basé sur l'apprentissage et l'utilisation des compétences mathématiques, ça influe tout l'esprit d'analyse et de synthèse demandées dans toutes les matières, et l'idée dégénérée que tout le monde doivent obtenir son bacc avec le moindre effort tue toute la motivation chez l'élève.
    cordialement
  • citation: "triangles ayant leurs côtés deux à deux proportionnels, avec le même coefficient de proportionnalité"

    J'aimerais voir un exemple de "triangles ayant leurs côtés deux à deux proportionnels, avec des coefficients de proportionnalité différents".

    Cordialement, Pierre.
  • De toute manière, je tique déjà à dire que des côtes seraient proportionnels.
    Edit : même si c'est "définissable" (beurk :-X)
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