Réforme de l'entrée à l'Université
Je rebondis sur la discussion qui a fait dévier un précédent fil. Il s'agit plus de la réforme de l'entrée à l'Université, et pas de la réforme du lycée et du BAC (qui a déjà un sujet à lui), donc j'ouvre un nouveau fil de discussion.
À propos des ces fameux étudiant(e)s qui ne viennent plus au bout de quelques semaines, mon expérience d'étudiant a une nette tendance à ne pas leur jeter la pierre (tout au plus un petit gravier, parce que je suis super sympa) :
1) Je n'ai eu dans mon entourage aucun cas d'abandon définitif : les gens se réorientaient (untel est passé de maths/physique à psychologie, un autre est passé en biologie...) et j'ai connu une personne bloquée en L1 pendant 3 ans à cause du seul UE de maths (je ne me souviens plus de sa filière exacte mais l'UE en question ne dépassait pas les 4h/semaines). Bien sûr, impossible de prendre mon expérience personnelle pour une généralité et je n'ai pas réussi à trouver de statistiques récentes... Mais en 2008, on était plutôt bien loti sur la proportion d'étudiant(e)s qui rentrent dans l'enseignement supérieur et qui en ressortent avec un diplôme (79% en France contre 70% dans l'UE).
Source: http://www.oecd-ilibrary.org/education/regards-sur-l-education-2010_eag-2010-fr p.78
Une réorientation relativement efficace existe donc en France.
2) Pendant mes 3 premiers semestres à l'université, mes professeurs de maths n'en avaient clairement rien à faire de leur mission d'enseignement. L'un s'est même fendu d'une absence non justifiée pendant la moitié du semestre... Il avait juste arrêté de venir en TD et nous n'avons jamais eu ni explications, ni remplacement (malgré un signalement).
Je sais que des bons, voire exceptionnel(le)s, enseignants-chercheurs en L1 et L2, ça existe. Ils sont simplement minoritaires (il faut être vraiment sensible aux questions d'enseignement pour demander de tels niveaux).
En architecture, l'un de ces profs m'a confirmé qu'il était le seul enseignant-chercheur à accepter les L1/L2 de la faculté. Les autres cours étant dispensés par des doctorants ou des posts-doc, avec un véritable mépris de certains professeurs titulaires pour les "petites classes" (et, d'autre part, des plaintes comme quoi leurs étudiants de Master savent beaucoup moins que ce qu'ils voudraient). Il est certain que ces méthodes participent d'un écrémage, voulu ou pas (certains m'ont soutenu que c'était parfaitement voulu), des étudiant(e)s.
On ne peut pas honnêtement mettre les gens dans une position compliquée (et je n'ai pas parlé du manque de place en amphithéâtres) et se plaindre ensuite des abandons qui sont en bonne partie conséquence de cette position compliquée.
3) La première question que l'on devrait se poser, à mon avis, est : « Est-ce que l'on a suffisamment d'étudiant(e)s qui réussissent dans chaque filières ou est-ce que l'on a, au contraire, une pénurie de jeunes diplômé(e)s ? »
En maths, la réponse me semble être nettement plus proche d'une pénurie. Au niveau de la recherche, le recrutement a des allures de bouchon et l'attractivité du métier d'enseignant dans le secondaire est catastrophique (cf. les derniers rapports du jury de l'agrégation et sur le nombre de candidats étudiants à ce concours). De ce que je vois, les orientations dans l'industrie, comme conseiller ou ingénieur, deviennent l'orientation par défaut des doctorants qui ne veulent pas passer de longues et douloureuses années en situation instable (voire sans situation du tout).
Même le rapport de la commission sur laquelle se base cette réforme - et qui préconise de « donner un fondement légal à la sélection pour l’accès en licence » - souligne le manque de moyens alloués aux places dans les universités (« Ce sont près de 170 000 places nettes qui sont manquantes et devront être créées [au lieu des 22 000 places annoncées par la ministre] »).
4) Au vu du précédent constat, si c'est le niveau qui pose problème... la solution est de remonter le niveau. C'est justement le sens opposé que prennent les programmes du secondaire depuis des années (je ne suis pas assez calé sur le primaire pour juger). Faire un filtrage à l'université peut certes augmenter le niveau moyen mais, à la sortie, formera inévitablement moins de jeunes qualifié(e)s que sans ce filtrage.
D'ailleurs, le filtrage en lui-même me semble terriblement mauvais. Toutes les personnes intéressées s'accordent sur le fait qu'un examen de chaque dossier est impossible, même un examen superficiel. La grande majorité des dossiers sera traitée automatiquement (donc sur les notes), en totale contradiction avec les consignes données aux lycéens (rédaction d'un CV, d'une lettre de motivation pour chacun des 10 vœux obligatoires, d'un "projet de formation motivé"...). Difficile de croire que les élèves refoulés seront effectivement ceux qui n'auraient de toute façon pas profité d'une formation universitaire.
Cf. par exemple cette analyse qui conclut que « malgré un réel travail pour améliorer notre recrutement, nous n’avons jamais réussi à réellement améliorer les taux de réussite. Les étudiants restent imprédictibles, et c’est heureux. De plus, il est difficile de voir comment définir des “mesures d’accompagnement personnalisées” sur la base d’un dossier de candidature Parcoursup ».
Bref, je n'aime pas du tout cette réforme et - bien plus important -, il me semble que la motiver à partir de l'échec des étudiant(e)s au commencement de leur formation universitaire, ça relève d'une vaste fumisterie.
À propos des ces fameux étudiant(e)s qui ne viennent plus au bout de quelques semaines, mon expérience d'étudiant a une nette tendance à ne pas leur jeter la pierre (tout au plus un petit gravier, parce que je suis super sympa) :
1) Je n'ai eu dans mon entourage aucun cas d'abandon définitif : les gens se réorientaient (untel est passé de maths/physique à psychologie, un autre est passé en biologie...) et j'ai connu une personne bloquée en L1 pendant 3 ans à cause du seul UE de maths (je ne me souviens plus de sa filière exacte mais l'UE en question ne dépassait pas les 4h/semaines). Bien sûr, impossible de prendre mon expérience personnelle pour une généralité et je n'ai pas réussi à trouver de statistiques récentes... Mais en 2008, on était plutôt bien loti sur la proportion d'étudiant(e)s qui rentrent dans l'enseignement supérieur et qui en ressortent avec un diplôme (79% en France contre 70% dans l'UE).
Source: http://www.oecd-ilibrary.org/education/regards-sur-l-education-2010_eag-2010-fr p.78
Une réorientation relativement efficace existe donc en France.
2) Pendant mes 3 premiers semestres à l'université, mes professeurs de maths n'en avaient clairement rien à faire de leur mission d'enseignement. L'un s'est même fendu d'une absence non justifiée pendant la moitié du semestre... Il avait juste arrêté de venir en TD et nous n'avons jamais eu ni explications, ni remplacement (malgré un signalement).
Je sais que des bons, voire exceptionnel(le)s, enseignants-chercheurs en L1 et L2, ça existe. Ils sont simplement minoritaires (il faut être vraiment sensible aux questions d'enseignement pour demander de tels niveaux).
En architecture, l'un de ces profs m'a confirmé qu'il était le seul enseignant-chercheur à accepter les L1/L2 de la faculté. Les autres cours étant dispensés par des doctorants ou des posts-doc, avec un véritable mépris de certains professeurs titulaires pour les "petites classes" (et, d'autre part, des plaintes comme quoi leurs étudiants de Master savent beaucoup moins que ce qu'ils voudraient). Il est certain que ces méthodes participent d'un écrémage, voulu ou pas (certains m'ont soutenu que c'était parfaitement voulu), des étudiant(e)s.
On ne peut pas honnêtement mettre les gens dans une position compliquée (et je n'ai pas parlé du manque de place en amphithéâtres) et se plaindre ensuite des abandons qui sont en bonne partie conséquence de cette position compliquée.
3) La première question que l'on devrait se poser, à mon avis, est : « Est-ce que l'on a suffisamment d'étudiant(e)s qui réussissent dans chaque filières ou est-ce que l'on a, au contraire, une pénurie de jeunes diplômé(e)s ? »
En maths, la réponse me semble être nettement plus proche d'une pénurie. Au niveau de la recherche, le recrutement a des allures de bouchon et l'attractivité du métier d'enseignant dans le secondaire est catastrophique (cf. les derniers rapports du jury de l'agrégation et sur le nombre de candidats étudiants à ce concours). De ce que je vois, les orientations dans l'industrie, comme conseiller ou ingénieur, deviennent l'orientation par défaut des doctorants qui ne veulent pas passer de longues et douloureuses années en situation instable (voire sans situation du tout).
Même le rapport de la commission sur laquelle se base cette réforme - et qui préconise de « donner un fondement légal à la sélection pour l’accès en licence » - souligne le manque de moyens alloués aux places dans les universités (« Ce sont près de 170 000 places nettes qui sont manquantes et devront être créées [au lieu des 22 000 places annoncées par la ministre] »).
4) Au vu du précédent constat, si c'est le niveau qui pose problème... la solution est de remonter le niveau. C'est justement le sens opposé que prennent les programmes du secondaire depuis des années (je ne suis pas assez calé sur le primaire pour juger). Faire un filtrage à l'université peut certes augmenter le niveau moyen mais, à la sortie, formera inévitablement moins de jeunes qualifié(e)s que sans ce filtrage.
D'ailleurs, le filtrage en lui-même me semble terriblement mauvais. Toutes les personnes intéressées s'accordent sur le fait qu'un examen de chaque dossier est impossible, même un examen superficiel. La grande majorité des dossiers sera traitée automatiquement (donc sur les notes), en totale contradiction avec les consignes données aux lycéens (rédaction d'un CV, d'une lettre de motivation pour chacun des 10 vœux obligatoires, d'un "projet de formation motivé"...). Difficile de croire que les élèves refoulés seront effectivement ceux qui n'auraient de toute façon pas profité d'une formation universitaire.
Cf. par exemple cette analyse qui conclut que « malgré un réel travail pour améliorer notre recrutement, nous n’avons jamais réussi à réellement améliorer les taux de réussite. Les étudiants restent imprédictibles, et c’est heureux. De plus, il est difficile de voir comment définir des “mesures d’accompagnement personnalisées” sur la base d’un dossier de candidature Parcoursup ».
Bref, je n'aime pas du tout cette réforme et - bien plus important -, il me semble que la motiver à partir de l'échec des étudiant(e)s au commencement de leur formation universitaire, ça relève d'une vaste fumisterie.
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Réponses
Les deux sont assez liés. La réforme permet légalement la sélection dans une population, mais cette population est à la fois mal préparée au supérieur et peu différenciée, de sorte qu'une procédure de sélection rencontre très vite ses limites.
Dans la population hétérogène qu'envisage de fabriquer la réforme Mathiot, la donne pourrait carrément changer.
La solution facile à ce problème : mettre les nouveaux agrégés comme chargé de TD en fac pendant 3 ans après le concours.
Le système est schizophrène : licences généralistes (et non ambitieuses) mais masters très spécialisés.
Ou bien on ne s'intéresse pas vraiment à leur niveau réel mais à l'image qu'ils pourront renvoyer et dans ce cas être bien formater suffit amplement.
Ca s'appelle faire du monitorat en thèse. :-D
Plus sérieusement, les postes de PRAG sont toujours aussi rares (et souvent assez spécialisés), les postes de MCF sont sous perfusions depuis quelques années, donc la solution va se faire comme suit : vacations.
C'est le rêve de nos chers libéraux, non ? Des contrats à durées déterminées pour tous - enfin quoi les fonctionnaires nous abusons à vouloir faire la même chose toute notre vie.
Leur rêve n'est pas de donner plus de liberté mais de mettre l'enseignement aux mains d'un groupe d'influence et de quelques structures financièrement intéressantes et c'est dans ce but que l'on met le contrôle continu... et en plus cela permet de presser les universités!
-- Schnoebelen, Philippe
Mais j'ai l'impression que, d'une manière générale, les professeurs du supérieur ont très peu d'outils pour juger le niveau de leurs étudiant(e)s. Un ou une enseignant(e) peut très bien passer l'année sans avoir de retour sur ce que ses étudiant(e)s apprennent. En l'occurrence, c'est d'ailleurs souvent la faute des élèves qui n'osent pas poser de question ou admettre qu'ils sont largués. Mais aussi, contrairement au collège/lycée, les profs ont vraiment peu d'indicateurs sur le niveau initial de leurs classes en début de semestre.
Dans l'absolu, des interactions entre le secondaire et le supérieur ne sont pas une mauvaise chose (si ce n'était pas pour atténuer un problème nouveau, ce serait mieux...), mais je pense qu'il y a aussi une difficulté intra-université et ancienne.
0ka, parmi les changements, il y a donc le renouvellement de la plateforme APB, en effet, avec non plus une liste restreinte de vœux ordonnés (j'écris peut-être des bêtises mais je crois qu'il y avait 3 vœux principaux, dont on pouvait allonger la liste si nécessaire) mais un ensemble de 10 vœux principaux sans aucune hiérarchie + une 20aine de vœux facultatifs.
Comme dit, il leur faut maintenant établir un dossier qui comprend CV et lettres de motivations (une lettre par vœu). Il semble qu'il n'y a pas de taille minimale pour ces documents mais il y a une limite de 1500 caractères pour les lettres de motivations.
Surtout, le principe comme quoi le baccalauréat est un diplôme d'entrée à l'université est supprimé : chaque faculté choisira désormais ses étudiant(e)s selon leur dossier et selon ses places. Concrètement, les réponses à chaque vœu prendront la forme d'un "Oui" pour une admission, "Oui si" pour une proposition d'admission après remise à niveau (c'est-à-dire en gros une licence en 4 ans), "En attente d’une place" pour une admission possible si des places se libèrent, et "Non" pour un refus (pour les CPGE, BTS, DUT, écoles...).
À noter que les établissements répondent individuellement à chacun des vœux, à n'importe quel moment de la procédure (du 22 mai au 21 septembre) et que les demandeurs doivent fournir une confirmation (en cas de "Oui" ou de "Oui si") 7 jours maximum après la réponse de l'établissement. Ce délai passe à 3 jours à partir du 26 juin puis à 1 jour à partir du 21 août.
À noter également que ces dates sont désolidarisées de celles du Baccalauréat (les établissement commencent normalement à répondre avant les épreuves). Ce sont donc sur les bulletins scolaires et l'établissement de l'élève que se forment les décisions, pas sur le diplôme national (qui reste indispensable pour finaliser l'inscription).
Source pour plus de détails.
Il ne faut tout de même pas croire au Père Noël......
C'est corrigé, merci.
De manière plus ponctuelle, on peut se demander qui va lire (et sera payé ou payée pour) les centaines de milliers de lettres de motivation qui vont arriver dans les facs, et si cela va vraiment arranger les problèmes de la fac.
Un CV doit contenir les mots attendus et les phrases types.
C'est comme cela qu'un recruteur valide un CV avec l'aide d'un logiciel.
Sans pouvoir dire quoique ce soit du niveau du candidat dans 95% des cas!
Disons que les cabinets de recrutement ont été un peu pris au dépourvu cette année mais devrait rapidement proposer leurs services (et sévices) aux universités moyennant finance pour le plus grand bien des étudiants qui doivent comprendre rapidement comment fonctionne le monde du travail et ses recruteurs de talents (:D
La, je suis vacataire en éco-gestion L2 Inférence Statistique (pour ma qualification) et c'est n'importe quoi. Pourtant les étudiants ne sont pas nombreux, ils ont la volonté d'étudier et au niveau administratif c'est très bien géré. Il y a tout pour que les étudiants réussissent. Mais non...
1) Je trouve choquant qu'on donne un cours magistral de math aux postdoc avec 0 expérience d'enseignement et sans formation mathématique. Bon, ok.. L3-M1 et PhD en économétrie appliquée. Cela aurait pu être pire.
2) Le chargé de TD, aussi vacataire, qui sait uniquement faire les probas simples avec la calculatrice. Elle ne sais pas lire les tables des lois ! Elle n'a pas fait de l'inférence statistique depuis 20 ans.
3) Contrairement à l'information dans le livret pédagogique, les étudiants n'ont jamais eu de cours de probas à la fac. Je le découvre lors du premier cours magistral. Mais ce n'est pas le pire ! 8-)
4) Ils ne savent pas calculer les intégrales, saufs les rares BAC S/ES qui l'ont fait au lycée. Ils n'ont pas eu de cours... pourtant c'est la base des bases en éco et on le fait au premier semestre en L1.
Je ne comprends pas cette situation. C'est de l’argent jeté par le fenêtre et une grosse tromperie envers les étudiants. Avec le programme qu'ils ont, ils ont pas du tout le niveau pour continuer en L3 économie où les maths sont le cœur de tous les cours. Et c'est 100% la faute de l'université.
C'est pareil en sciences économiques dès qu'on fait un peu d'analyse de données et de l'économétrie, les débouchés sont très intéressants. Si on faut beaucoup, c'est clairement 0 intérêt de continuer dans la recherche publique en France.
Dans un sujet voisin, fermé, BobbyJoe a écrit quelque chose, qui est, à mon avis, l'une des raisons pourquoi les enfants français sont mauvais en maths:
Vue d'extérieur: ce n'est pas vrai. Le système croit au contraire que seuls quelques % de lycéens sont capables comprendre les maths du niveau BAC S et avoir de bonnes notes (12/20 ou plus). Tandis que les autres sont des idiots, des incapables. C'est pourquoi on supprime les notions "difficiles", les élèves ne font plus de démonstrations, on utilise la calculatrice, on fait Scratch au brevet (alors qu'on peut faire beaucoup plus à cet âge là), on donne plus de problèmes etc.
J'ai vu dans Le Monde ça:
A mon avis, le niveau en math du BAC non "S" doit être suffisant pour aller à l'université en faculté de math/science si l'enfant le veut. Peut-être avec un semestre de mise à niveau, mais pas plus.
"Lire les tables de la loi" est pourtant d'une simplicité biblique !
Je sais! C'est absurde, mais c'est la cas.
C'est donc exactement le sujet dont on parle et l'origine de cette réforme, et de la mise en place d'une sélection.
-le niveau du bac était relevé,
-il fallait un bac de la spécialité correspondante pour s'inscrire en Licence (puisque tu tiens à mettre les points sur les i)
alors il n'y aurait pas besoin d'autre sélection. Et donc, vouloir instaurer une sélection implique me semble-il l'absence de volonté de remonter le niveau du bac.
Il faut parler déjà des bac. Les technologiques, les pros et les généraux.
Des idéologues cyniques ont décrété que 80% d'une classe d'âge aurait le niveau bac donc pourrait suivre des études supérieures. Donc on peut aller à l'université avec n'importe quel bac.
Or le mensonge est que ces bacs sont de niveaux différents: les technologiques et pros ne permettent pas de suivre dans le supérieur.
"Sélectionner" c'est un peu entériner cette réalité sans revenir officiellement sur le titre "bac" commun à toutes ces filières, qui ferait un tollé.
Pour suivre certains type de BTS, le niveau technologique est suffisant.
Après, bien entendu on pourrait être plus exigeant dans chaque filière. Chaque chose en sont temps.
La sélection à l'université est juste inventée pour les filières pudiquement appelées sous-tension (trop de candidats par rapport au nombre de places), STAPS, sciences de l'éducation, droit, psycho. Filières pour lesquelles, on va préférer le classement au tirage au sort.
Pour les maths qui ne sont pas sous-tension, je rappelle que nous ne sommes absolument pas concernés !