Agrégation

Bonjour,
Imaginons un prof de maths certifié néotitulaire qui a été affecté dans un collège REP dans le nord de Paris et qui, ne supportant plus le niveau intellectuel des élèves, leur agressivité, leur violence, leurs coutumes exotiques, leur langage ordurier, etc. et qui constate avec amertume qu'il passe plus de temps à gérer les punitions et les heure de colle qu'à préparer ses cours. Imaginons que ce prof préparait l'agreg pour aller en lycée puis dans le supérieur. Et imaginons que, n'en pouvant plus, ce prof décide d'aller dans l'enseignement privé pour changer de public et se retrouver avec des élèves intelligents, polis, ambitieux et bien éduqués. Ma question est la suivante : puisque l'agrégation (normale) n'a pas de reconnaissance dans l'enseignement privé, et qu'un agrégé a, dans le privé, le même salaire qu'un rien du tout, ce prof doit-il aller aux épreuves de l'agrégation fin mars ou est-ce totalement superflu, vu qu'il va devoir passer le CAFEP (= le CAPES du privé) puis le CAER-PA (= l'agrégation interne du privé) ? Bien sûr tout ceci est de la science fiction puisque en réalité dans l'Éducation nationale et en France tout va bien tout le monde est pareil dormez bien les bisounours.

Réponses

  • Sans prendre parti, ni polémiquer, je dirais que dans toutes les circonstances ce prof devrait aller aux écrits de fin mars. Cela ne lui coûtera rien du tout.
    Mieux encore : ça pourrait lui éviter trois jours devant ses élèves. (:D

    Edit : et même les deux jours qui sont un dû par le chef d'établissement "pour concours".
  • Moi si j'étais ce professeur hypothétique, je continuerais à préparer l'agrégation, car apprendre des choses n'est jamais du temps perdu, et j'irais passer les épreuves car c'est au moins un bon entraînement. Je présume qu'on a droit à s'absenter pour cela, alors ce serait une occasion de faire des maths pendant quelques heures au lieu d'être face aux sauvageons, comme disait M. Chevènement.

    Si je réussissais l'agrégation, peut-être aurais-je une mutation pour un établissement public plus convenable. On dit qu'il en reste.

    Je pourrais aussi opter pour l'enseignement privé, ce qui est une possibilité aussi bonne qu'une autre, et il serait bien étonnant que l'agrégation n'y soit pas reconnue. Il faut sans doute distinguer privé sous contrat et privé hors contrat.

    Il semble se dessiner un mouvement pour développer un enseignement privé de qualité, avec l'association Créer son école (Anne Coffinier), la Fondation pour l'école, l'Ecole Professorale de Paris, créée par des intellectuels de premier plan comme Laurent Lafforgue, Chantal Delsol ou Philippe Nemo. Si j'étais ce malheureux professeur, je chercherais à me rapprocher de ces institutions.

    En tout cas, on doit souhaiter bon courage à ce professeur hypothétique car il en faut pour supporter l'ensauvagement de notre enseignement public dans certaines zones.

    Bonne soirée.
    Fr. Ch.
  • A priori, dans le privé sous contrat, un agrégé est payé avec le même salaire de base qu'un agrégé du public, puisque c'est le ministère de l'éducation nationale qui paye. Bien évidemment, il faut être recruté par un établissement.
    le cas est rare, mais des agrégés sont parfois recrutés par un établissement privé et évidemment, on ne leur demande pas de repasser le Cafep.

    Cordialement.
  • Les élèves intelligents, ambitieux et polis, dans le privé, c'est aussi de la science-fiction ! ;)
  • Dans le collège public où sont mes enfants. Il y a bien entendu quelques cas, mais l'immense majorité des enfants sont polis, respectueux. Et pour ceux qui ne filent pas droit, la direction, les cpe sont présents.

    Dans le lycée où j'enseigne même chose. C'est vrai que j'ai plutôt les bonnes classes. Les élèves qui manquent de respects sont très rapidement recadrés. Depuis que j'enseigne, je dois compter sur les doigts les conflits que j'ai pu avoir avec des gamins, et ils sont bien infimes par rapport à ce que vit Sinusix par exemple.

    Tout ça pour dire que l'opposition manichéenne privé/public est caricaturale. Par contre, il est certain que faire cours dans le public en banlieue parisienne, où faire cours dans le public en Bretagne par exemple n'a de toute évidence rien à voir.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Nos collègues nous disent que la période Janvier-Février est la plus dure à passer (la neige n'a rien aidé). Moi j'ai pris la tangente, je l'avoue. Passe l'agreg - 3h de moins par le semaine, c'est déjà une différence. En plus, si tu es reçu premier à l'agreg, tu peux glisser un petit mot à l'Inspection Générale, et être affecté dans le supérieur. :-D
  • Heu ... l'Inspection Générale n'a rien à voir avec le supérieur ! (Rappel : les classes prépa ne relèvent pas du supérieur, mais du secondaire, comme les BTS).

    Cordialement.
  • L'agrégation est évidemment reconnue dans le privé! J'ai passe l'externe il y a ...pfffffffff et enseigne dans le privé sous contrat! Si vous êtes en poste dans le privé et réussissez le concours externe vous pouvez demander le maitien dans le privé, ou alors demander un détachement (je ne suis pas certain du terme administratif)
    Vincent
  • @ zeitnot
    Eh oui, la Bretagne et la banlieue... C'est le président Hollande qui évoquait dans son livre une partition de la France...
  • Chaurien a écrit:
    C'est le président Hollande qui évoquait dans son livre une partition de la France...

    ...écrite uniquement avec des fausses notes ?

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


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