Nouveau programme math collège lycée 2018

Voici le nouveau programme de maths pour le collège et lycée
préconisé par Lafforgue, je trouve que c'est très bien.

Je l'ai trouvé ici
L'enseignement des mathématiques par Laurent Lafforgue
https://www.epparis.org/project/seminaire-quel-enseignement-secondaire-pour-le-xxie-siecle/

Au collège
:
– Pour l’arithmétique au collège, l’étude systématique de la
division euclidienne d’un entier par un autre, avec comme conséquences
l’unique décomposition de tout entier ou de toute fraction en produit de
puissances de nombres premiers et l’existence et les propriétés des
anneaux Z/dZ.
Le but du cours peut être d’étudier les équations polynomiales de
degré 1 ou 2 à coefficients dans ces anneaux et particulièrement dans les
corps Z/pZ. Cela conduit à la question de savoir quels éléments non nuls
de Z/pZ sont des carrés.
– Pour la géométrie au collège, l’étude des procédés de
construction de points du plan et donc de la droite et de l’espace, ainsi
que celle des symétries (respectant les distances, c’est-à-dire les
isométries) du plan et de l’espace.
On propose d’étudier quatre procédés de construction de points : à
la règle, à la règle et à l’équerre, à la règle et au compas, et par
approximations successives. L’autre but du cours serait de déterminer
toutes les symétries du plan et de l’espace et d’étudier comment elles
agissent concrètement par des constructions à la règle et à l’équerre.
– Pour l’analyse au collège, l’approximation des nombres réels par
des suites de fractions, la notion de coordonnées numériques d’un point
puis la définition par approximations successives des notions de
longueur d’une courbe, d’aire d’une surface plane, de volume d’un corps
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spatial et d’aire de son bord, avec leurs propriétés d’invariance par
isométries et d’homogénéité par dilatations.
La définition des longueurs des arcs de cercle permet d’introduire
la notion de mesure des angles et donc les coordonnées polaires des
points du plan et les coordonnées sphériques des points de l’espace (en
faisant bien sûr le rapport avec les notions de longitude et de latitude). Le
passage des coordonnées polaires ou sphériques aux coordonnées
cartésiennes permet d’introduire les fonctions cosinus et sinus.
Le but du cours peut être de démontrer les formules de calcul des
longueurs, aires et volumes des figures introduites dans la partie
géométrique du cours, en particulier les formules pour l’aire d’un
triangle, d’un disque ou d’une sphère, et pour le volume d’une pyramide,
d’un cylindre ou d’une boule.


2)Au lycée
– L’arithmétique au lycée peut être consacrée à l’étude des formes
quadratiques (c’est-à-dire des polynômes homogènes de degré 2 en
plusieurs variables) à coefficients dans les fractions, dans les entiers et
dans les Z/nZ.
Le but du cours peut être de démontrer, d’une part, que tout entier
est somme de quatre carrés (mais pas de moins) et que les formes
quadratiques à coefficients entiers satisfont le « principe de Hasse » (au
moins dans le cas de trois variables) : elles ont une solution non triviale
dans les entiers si et seulement si elles ont une solution non triviale dans
les nombres réels et dans Z/dZ pour tout entier d.
– La géométrie au lycée peut être consacrée à l’étude algébrique
des points du plan qui sont constructibles à la règle et au compas.
Cela exige de traduire les intersections de droites et de cercles en
systèmes d’équations de degrés 1 ou 2, puis d’introduire progressivement
les notions de corps engendré sur un autre par un élément algébrique, de
degré d’une telle extension, donc d’espace vectoriel sur un corps et de
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dimension d’un tel espace vectoriel, de comportement des degrés des
extensions dans des suites d’extensions emboîtées, de polynôme minimal
d’un élément algébrique et pour cela de division euclidienne d’un
polynôme par un autre.
Le but du cours pourrait être d’une part de démontrer que la
duplication du cube, la trisection de l’angle et la quadrature du cercle
sont impossibles et d’autre part de donner un critère nécessaire et
suffisant pour que le polygone régulier à n côtés soit constructible à la
règle et au compas.
– L’analyse au lycée peut être consacrée à donner un traitement
mathématique complet et rigoureux de la démonstration des trois lois de
Kepler (dans le cas, bien sûr, où on ne considère que deux corps célestes)
à partir de la théorie de l’attraction universelle de Newton.
Cela suppose d’introduire le calcul différentiel – avec les notions
de vitesse et d’accélération –, le calcul intégral et la relation qui les lie.
Les trajectoires possibles d’un corps céleste soumis à la loi de
Newton sont planes et de trois types possibles : ellipse, hyperbole ou
parabole. Ce sont les trois types possibles de coniques c’est-à-dire de
courbes planes définies par des équations de degré 2.
On voit ainsi qu’un thème unificateur pour l’ensemble de cette
esquisse de programme de mathématiques au collège et au lycée est celui
des équations polynomiales de degré 2 en une ou plusieurs variables

Réponses

  • C'est un programme de maths pour futurs matheux...
    – Pour l’arithmétique au collège [...]Cela conduit à la question de savoir quels éléments non nuls de Z/pZ sont des carrés.

    On voit bien l'aspect recherche, mais cela intéressera-t-il beaucoup d'élèves? de profs? de parents?

    Je doute même que beaucoup d'enseignants soient près à appliquer un tel programme.
    Je n'ai pas vu beaucoup d'étudiants sensibles à toutes ces belles mathématiques durant mes études.

    Mais surtout ce qui est gênant c'est l'absence de répétition, pour une minorité ce programme se suffit mais pour les autres il faudrait mieux un programme plus court avec plus de géométrie et très répétitif.
  • Super !

    Bon on a le programme.

    Plus qu'à trouver les élèves. M'est avis qu'on aura pas ceux qui courent le plus vite.

    Ah, bien sûr, faudra trouver les profs, ça sera pas le plus facile.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Sans polémiquer des masses : quel que soit le programme, c'est le rôle de l'élève et de ses parents qu'il faudrait revoir si l'on veut prétendre à une École digne de ce nom. Et de nos jours, je n'y crois pas vraiment.
  • Au collège
    :
    – Pour l’arithmétique au collège, l’étude systématique de la
    division euclidienne d’un entier par un autre, avec comme conséquences
    l’unique décomposition de tout entier ou de toute fraction en produit de
    puissances de nombres premiers et l’existence et les propriétés des
    anneaux Z/dZ.
    Le but du cours peut être d’étudier les équations polynomiales de
    degré 1 ou 2 à coefficients dans ces anneaux et particulièrement dans les
    corps Z/pZ. Cela conduit à la question de savoir quels éléments non nuls
    de Z/pZ sont des carrés.

    Je vais rester au collège ! X:-(X:-(X:-(X:-(

    Par contre il va falloir changer les élèves pour pouvoir l'appliquer en effet.
  • Les délires de quelqu'un qui n'a pas mis les pieds en dehors de son bureau depuis des années.

    Compter les carrés dans Fp au collège, juste lol.
  • Ça rappelle tristement ce que certains voulaient faire dans la réforme de 1970 qui l'ont fait capoter.

    Cordialement.
  • Ils ont déjà du mal à ne pas mélanger des euros et des litres ....
  • Mais parfois, je l'avoue, je rêve de dire à mes élèves : "Bonjour les enfants, aujourd'hui on va démontrer que si $p$ est un nombre premier impair, $\left( \frac{2}{p} \right) = (-1)^{\frac{p^2-1}{8}}$".
  • Encore un esprit brillant qui pense que tout le monde a un QI de 140+. Les shtukas en L2 pendant qu'il y est ?
  • Le Gorafi va-t-il un jour titrer : "Une nouvelle segpa à l'univestité.".

    Juste de l'humour, hein ?
  • Peut-être quand il était au collège/lycée c'est vraiment ce qu'il avait étudié.
    Y a t il un membre du forum qui le connaît on pourrait avoir la
    réponse à cette question.
    Merci
  • A mon avis il parle de ce qui serait souhaitable si on avait d'abord rétabli un enseignement digne de ce nom à l'école primaire.
    Parler d'arithmétique modulaire devant des collégiens qui ne savent pas faire une multiplication, de nombres à un chiffre sans beaucoup transpirer est évidemment irréaliste (leur parler de fluctuation d'échantillonnage avec l'objectif qu'ils comprennent vraiment ce que c'est l'est également au passage mais bon).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Même si on avait des élèves capables de suivre je ne vois même pas en quoi ce programme est souhaitable. On dirait une liste de voeux de Noël d'un arithméticien des années 60.
  • Moi aussi j'ai été surpris par le caractère ambitieux de ces propositions.
    Mais il faut tout lire.

    L’esquisse de programme constituée de l’ensemble des idées proposées doit être vue comme un maximum réalisable seulement avec des élèves bénéficiant de bases très solides acquises dès l’école primaire non seulement en mathématiques mais aussi en français, particulièrement en grammaire et dans l’art de rédiger. Il faudrait encore que ces élèves aient le goût et les aptitudes très particuliers que demandent les mathématiques à partir d’un certain degré d’abstraction : manquer de ce goût ou de ces aptitudes est d’autant moins un défaut ou une honte qu’il existe bien d’autres formes d’intelligence. C’est bien pourquoi la mise en œuvre d’un programme de mathématiques aussi consistant que celui proposé ici requiert non seulement l’existence d’une filière spécialisée dans laquelle il serait enseigné mais aussi celle d’autres filières adaptées à d’autres formes d’intelligences mais tout aussi ambitieuses chacune à sa manière, et donc tout aussi prestigieuses.

    Laurent Lafforgue exprime mieux que je ne saurais faire des idées que je défends régulièrement ici.
    Bonne journée.
    Fr. Ch.
  • @Dom X:-( Envoie ta proposition au Gorafi, je trouve l'idée juste excellente. (Avec certains de mes bts, sans aucune exagération, on en est quasiment là.)
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • C'est un programme dans l'ensemble comment dire, un peu trop ambitieux. Toutefois il y a des choses qui peuvent se traiter au collège sans tomber dans un délire d'abstraction. L'arithmétique modulaire en partant d'un exemple terre à terre. L'addition et la soustraction des nombres qu'on lit sur un cadran d'horloge analogique.
    L'arithmétique dans Z/2Z n'est rien d'autre que l'arithmétique avec les nombres binaires (et on peut fair un lien avec l'informatique si besoin s'en fait sentir).
    On peut généraliser un peu au lycée en introduisant (sans le dire) la notion de corps. Après tout les élèves sont censés savoir calculer dans R. On illustre comment certains Z/pZ n'ont pas les mêmes propriétés que R alors que d'autres Z/pZ (p premier) ont les mêmes propriétés algébriques de R.

    Pour la géométrie je suis pour l'introduction, ou ré-introduction d'Euclide pur et simple. Les questions sur le fondement axiomatique de la géométrie (et tout le bordel qui vient avec) n'ont pas de place dans l'enseignement secondaire à mon avis.

    Pour le calcul différentiel et intégral (le calculus des anglo-saxons) oui, on devrait le faire en terminale S. Savoir intégrer (à la physicienne) des solides simples pour en trouver le volume etc... Pour les trois lois de Kepler lol, on devrait faire cela en physique pas dans le cours de maths.
  • Pas de probabilités, pas de statistiques, pas de numérique, un objectif en analyse pour le moins curieux (les lois de Kepler ?!).

    Bref un programme délirant fait par et pour un algébrique/arithméticien !
  • A mon époque, on ne faisait pas de stats et uniquement de la combinatoire et proba de bases en Tale. ça suffisait amplement.
    Les fondamentaux sont la géométrie et l'arithmétique. Compter et savoir calculer et raisonner sur une figure. Ce serait déjà merveilleux de pouvoir atteindre cet objectif. Au lieu de quoi on abreuve les élèves de probas ultras-évidentes au collège et lycée et de lois normales et autres cours vide sur l'échantillonnage.
  • Héhéhé : La statistique (inférentielle) est-elle si nécessaire au lycee ?
    Pour les probabilités : on se retreint au probas finies (probas conditionnelles, théorème de Bayes etc...). Clair, simple (plus ou moins) et surtout rigoureux.
    On n'aurait jamais dû sortir de ce cadre au lycée et cela aurait permis de maintenir une analyse (calculus) dans R digne de ce nom avec le juste degré de rigueur à ce niveaux.
  • Pour Z/pZ, la preuve par neuf travaille dans Z/9Z et la preuve par 10 dans Z/10Z.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • C'est cool de refaire les programmes derrière son ordinateur. Mais je n'ai pas le sentiment que cela a une once d'influence sur quoique ce soit.

    Après si on se sent mieux, il ne faut pas se priver non plus.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • J'ai envie de revenir au college,de belles Mathematiques
  • Il y aura un tronc commun avec plusieurs matières obligatoires (français, histoire-géographie, langue vivante 1, langue vivante 2, enseignement moral et civique, éducation physique et sportive, humanités scientifiques et numériques, puis en terminale le français s’arrête, car vous passez le bac de français en première, et la philo s’ajoute). Ensuite, l’élève choisira trois spécialités en première et deux en terminale. Les spécialités possibles sont :

    - arts
    - écologie, agronomie et territoires
    - histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques
    - humanités, littérature et philosophie
    - langues et littératures étrangères
    - mathématiques
    - numérique et sciences informatiques
    - sciences de la vie et de la Terre
    - sciences de l’ingénieur
    - sciences économiques et sociales
    - physique-chimie.

    Extrait de http://www.lemonde.fr/education/article/2018/02/15/dans-le-nouveau-bac-le-poids-des-humanites-est-plus-important_5257500_1473685.html


    Les mathématiques sont désormais une option, au même titre que "littératures étrangères", "agronomie", "sciences de l'ingénieur" et "sciences économiques et sociales"... 8-) 8-) 8-) 8-) 8-) 8-)

    Voilà commence "la priorité nationale" !!!
  • C'est bien que les maths soit une option, car actuellement il y a
    des élèves qui sont en S qui n'aiment pas les maths et ne réussissent pas bien.


    Au moins ceux qui choisiront les maths c'est de leur propre volonté.
  • Option ou pas, il faudra bien "remplir les classes".
  • Dom
    Pourquoi ? Cela peut permettre de libérer des postes.

    [Inutile de reproduire le message précédent. AD]
  • C'est une forme de boutade.
    Mais je dis cela car c'est toujours comme ça que ça s'est fait : "Il faut mettre des élèves ici, sinon on ferme".
    Là ce serait cocasse : fermer l'option maths. Je n'y crois pas trop.
    Enfin, faut-il encore croire en quelque chose... ?
  • En terminale S, j'ai pas mal d'élèves qui n'auraient jamais choisi les maths s'ils avaient eu le choix. J'ai des non-spécialités. Nous avons une disciplines exigeantes, qui fait peur... Mais au final, une majorité de mes élèves sont contents de leur année en terminale, ils aiment bien les cours, et ils progressent énormément.
    Notamment parmi les filles qui manquent trop souvent de confiance en elles en début d'année, et qui se révèlent en fait très compétentes. Obnubilé par le fameux "à quoi ça sert", on ne fait pas grande.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Je trouve, pardonnez l'expression, que ce programme est un grand n'importe quoi.

    Démontrer les lois de Kepler, théorie de la construction à la règle et au compas (théorie de Galois donc ???), arithmétique modulaire...

    Ce n'est pas parce que les matières enseignées ont totalement dégringolé depuis des décennies qu'il faut penser qu'on peut régler le problème en introduisant de la matière universitaire dans le secondaire. Très honnêtement, même pour des enfants avec une formation primaire de qualité, je ne suis pas sûr qu'un tel programme secondaire soit à désirer. Je pense qu'il vaut mieux voir moins de choses mais les voir vraiment de manière intense pour que les élèves puissent dépasser le stade de la compréhension superficielle. Il faut faire énormément de recherches de lieux dans le plan, énormément de jeux de formules avec la trigo, énormément d'études de fonctions, énormément d'intégrales, énormément de systèmes 3x3 (avec paramètres) mais les équations modulaires ? Non vraiment je ne crois pas.
  • Pauvre Laurent Lafforgue, son projet subit de nombreuses critiques acerbes, rappelons tout de même qu'il ne croit pas au collège unique et que
    L’esquisse de programme constituée de l’ensemble des idées proposées doit être vue comme un maximum réalisable seulement avec des élèves bénéficiant de bases très solides acquises dès l’école primaire non seulement en mathématiques mais aussi en français, particulièrement en grammaire et dans l’art de rédiger. Il faudrait encore que ces élèves aient le goût et les aptitudes très particuliers que demandent les mathématiques à partir d’un certain degré d’abstraction : manquer de ce goût ou de ces aptitudes est d’autant moins un défaut ou une honte qu’il existe bien d’autres formes d’intelligence. C’est bien pourquoi la mise en œuvre d’un programme de mathématiques aussi consistant que celui proposé ici requiert non seulement l’existence d’une filière spécialisée dans laquelle il serait enseigné mais aussi celle d’autres filières adaptées à d’autres formes d’intelligences mais tout aussi ambitieuses chacune à sa manière, et donc tout aussi prestigieuses.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • D'un programme math lycée 1945 $\mapsto$ 1983 (mon bac C était inspiré de celui-ci) qui amusera bien: http://megamaths.1free-host.com/themes/th0026TC2.html ! :-S
  • Merci pour ce lien nostalgique ( bac C en 1976 )
    beau travail
  • Tout à fait d'accord avec vous : un élève de Terminale S va pondre un intervalle de confiance qu'il aura vaguement compris mais sera incapable de calculer la probabilité de gagner à l'Euromillions CAR IL N Y A PLUS DE DENOMBREMENT! ! !

    Totalement illogique
    Qu'on commence par remettre de la logique dans les programmes au lieu d'en mettre plein la vue ( ça fait beau les intervalles de confiance ) et qu'on remette les barycentres ! ! !
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