Les vecteurs en Seconde

Bonjour,

Il semblerait que la réforme du lycée entre en vigueur à la rentrée 2018 pour la classe de seconde. Savez-vous ce qui va changer pour l'enseignement des maths dans ce niveau ? Aura-t-on les mêmes horaires (4 heures) ?

[ Titre initial: Réforme du lycée
La discussion ayant pris une autre direction , je la renomme. jacquot ]
«1

Réponses

  • Non, ça ne change pas pour les secondes l'an prochain.

    [ Message malencontreusement déplacé faisant suite à la question initiale.

    J'ai renommé la discussion compte tenu de la remarque ci-dessus. jacquot ]
  • Bonjour,

    Avec l'aménagement de la classe de seconde, comment définissez-vous maintenant un vecteur du plan (en seconde) ?
    Merci.

    [Restons dans la discussion que tu as ouverte sur le sujet. AD]
  • Je suis intrigué par cette question.

    Le faisais-tu avant ? Et comment ?
  • Avant : "La translation qui transforme A en B associe au point M le point M' tel que ABM'M soit un parallélogramme. La translation qui transforme A en B est appelée translation de vecteur $\overrightarrow{AB}$".
  • Ok. Et bien ce n'est pas une définition de l'objet vecteur.
    Et il me semble que l'on peut conserver cela après les rénovations, non ?
    Ou alors j'ai loupé quelque chose...
  • C'est même mieux maintenant puisque les nouveaux lycéens ont entendu parler de translations au collège !
  • C'est vrai qu'il y a bien longtemps qu'on ne définit plus un vecteur comme un élément d'un espace vectoriel ou comme une classe d'équivalence de la relation d'équipollence . Une petite parenthèse , quand j'étais en seconde j'avais trouvé qu'il y avait un hiatus important entre les deux définitions ( la première donnée en seconde et la deuxième au collège ) .

    Domi
  • C'est un chapitre avec lequel je suis assez mal à l'aise à cause de ce problème de définition qu'on ne peut pas donner clairement en seconde.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • De toute manière c'est difficile. On ne dispose pas des outils de L1 (relation réflexive, symétrique...)
    On note avec un élément (le représentant choisi) et un symbole (la flèche) un ensemble d'éléments.
    C'est une notion bien abstraite. Et puis ensuite on écrit des calculs avec ces ensembles.
    C'est peine perdue de penser rassurer l'auditoire.

    On peut écrire dans un cours :
    $\overrightarrow{AB}=\overrightarrow{CD}$ signifie que la translation qui transforme $A$ en $B$ est la translation qui transforme $C$ en $D$.
    Cela définit davantage l'égalité de vecteurs que le vecteur lui même.
    C'est comme la caractérisation suivante : deux vecteurs sont égaux si et seulement s'ils ont les mêmes coordonnées.

    Pour le coup, la notion d'angles est presque plus simple...
  • Kioups a écrit:
    C'est même mieux maintenant puisque les nouveaux lycéens ont entendu parler de translations au collège !

    Tu es vraiment persuadé de ce que tu dis.....ou alors c'est ironique ?

    Demande donc à un élève de TS ce qu'est un vecteur (dans le meilleur des cas il te dira que ce sont deux lettres avec une flèche dessus....)
    Liberté, égalité, choucroute.
  • @Ramon Mercader
    Je crois que le message de @kioups dit seulement que depuis un an, les translations sont revenues au collège.
    Sans vecteur, c'est vrai, mais on a au moins un début du boulot déjà fait du type "cette translation est aussi cette translation" etc.
    Un petit gain, disons très minime mais pas négligeable quand on connaît le boulot à fournir en seconde quand aucun élève n'avait entendu parlé de translation.

    Mais là où tu as raison : personne ne sait ce qu'est un vecteur au lycée.
  • Chez certains élèves de TS tout cela crée un véritable gloubiboulga (confusion entre vecteur, distance, affixe, points......)
    Comment peut-on être arrivé en TS et parler dans sourciller de "points colinéaires" ?
    Voilà ce qu'il en coûte de ne plus rien définir...et donc de ne plus faire de maths au lycée....

    Faire mumuse avec scratch ou geogebra en troisième pour faire semblant de parler de translations n'améliorera en rien leur compréhension de la notion de vecteur en seconde.....je parierais même que cela sera pire encore....

    Plutôt que faire des zaktivités stériles calibrées pour plaire aux adjudants pédagogiques régionaux, il faudrait revenir au cours magistral bien structuré.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • parler dans sourciller de "points colinéaires" ?

    Que peut-on bien faire avec trois points, à part se demander s'ils sont co-linéaires ?
    Que peut-on bien faire avec quatre points d'un plan, à part se demander s'ils sont co-cycliques ?

    Evidemment, on peut en prendre un peu plus à la fois, et se demander s'ils sont co-cubiques, mais cela fait quand même bondir la complexité des calculs.

    Cordialement, Pierre.
  • Et pourquoi pas co-conique d'ailleurs ? X:-(
  • @ Dom.
    co-coniques: tout à fait. Il suffit d'écrire que les plongements conifiants des six points sont co-trucs (co-hyperplanaires).

    Cordialement, Pierre.
  • Un vecteur c'est la difference de deux points.
  • @pldx1
    ;-)

    @parisse
    Oui. Mais alors là, j'aimerais voir ce que cela donne dans la partie calculatoire.
    Les élèves se permettent déjà tout, alors si on peut soustraire des points...ça va en écrire des bêtises...
  • @parisse : des carottes moins des carottes donnent des navets ou comment ajouter de la confusion à la confusion .

    Domi
  • Parisse a écrit:
    Un vecteur c'est la difference de deux points.
    Voilà ce que c'est de trop bosser avec des calculatrices...On écrit des non-sens mathématiques.:-D
  • Mon problème est là. Qu'apprend-on au collège sur la translation, et comment s'appuie-t-on sur ce qui a été fait au collège pour introduite la notion de vecteur en seconde ? J'ai essayé de trouver le nouveau programme de maths au collège sur eduscol et je n'y suis pas arrivée. J'ai trouvé ça : Programme mais ça ne nous dit pas comment on définit la translation au collège. Avant la réforme, on définissait "la translation de vecteur $\overrightarrow{AB}$" mais on ne définissait pas le vecteur $\overrightarrow{AB}$. Par contre après avoir définit "la translation vecteur $\overrightarrow{AB}$ comme l'application qui à un point M associe M' tel que ABM'M soit un parallélogramme", on définissait la direction, le sens et la longueur d'un vecteur.
  • $A+\overrightarrow{AB}=B$, je ne vois pas où est le problème donc $B-A=\overrightarrow{AB}$. On avait formalisé ça en cours de prépa à Greg.
    C’est d’ailleurs comme ça qu’on calcule les coordonnées de $\overrightarrow{AB}$.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Oui mais ici le $-$ n'est pas une différence. $A-B$ abrège $\overrightarrow{BA}$, c'est une pure notation.
  • Définir les transformations au collège ?
    C'est pire que tout aujourd'hui si l'on s'en tient aux textes.

    Je crois même qu'il y a écrit explicitement qu'on ne donne pas de définition ponctuelle de ces transformations.
    C'est une honte.
    Je crois qu'il faut les donner.
    C'est assez difficile pour la rotation, un peu moins pour l'homothétie.
    Par contre pour les symétries et la translation, c'est tout de même à la portée des gamins.

    J'ai eu la discussion avec un inspecteur (pas trop "idiot" celui-là).
    Je lui ai dit que si les profs commençaient à "faire des grands gestes" pour ce genre de chose, c'était assez grave.

    Bon, bref, une réponse :
    La définition de la translation avec les parallélogrammes se fait dans plusieurs collèges, même "difficiles".
    Ainsi c'est tout comme ce que tu dis @bulledesavon. On définit "translation de vecteur" mais pas vecteur.
    Par contre, le paragraphe avec "direction, sens, longueur" je le trouve "bof bof", voire inutile.
    Pour terminer mon message : les profs de seconde peuvent s'appuyer sur ce qu'ils faisaient et devraient même aller un peu plus vite.
  • En effet @nicolas patrois, des prepas CAPES proposaient cela aussi dans les années 2000, et même au CNED d'ailleurs (là professeur qui rédigeait ces parties là, dispensaient les cours à Paris 6).

    Mais tu sais bien qu'un + ici et qu'un - là...ça va être géré n'importe comment par les gamins.
    Même si c'est un bon exercice de compréhension finalement.
  • Blueberry: au contraire, ca fait parfaitement sens. Quand on definit la soustraction, c'est pour resoudre a+x=b. Additionner un point et un vecteur c'est translater le point. Les regles de calculs fonctionnent avec les coordonnees, Chasles est compatible avec les regles algebrique, etc.. C'est surement bien plus facile a comprendre que de definir des classes de bipoints equipollents.
  • @parisse
    C'est tout de même une addition "extérieure" car on ajoute un objet à un autre de nature différente.
    C'est en cela que je dis que c'est un bon exercice mais que c'est très difficile.

    Évidemment c'est d'une cohérence implacable, ça personne ne le conteste.
  • Il y a bien une multiplication extérieure quand on écrit $2\overrightarrow{AB}$.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Oui...et non.
    On a abrégé une somme d'un truc avec le même truc.
    Bon si c'est pas un entier, ça se discute ;-)

    Curieusement (ou pas) : les additions strictement vectorielles passent bien avec Chasles (on introduit un point et patati et patata). Les multiplications par un scalaire aussi je trouve. Même si ces dernières créent des absurdités d'écriture pour certains.

    Anecdote : J'ai vu une fois, ce truc amusant : $2\overrightarrow{AB}=\overrightarrow{2A2B}$ avec un doute sur la flèche (recouvrait-elle l'ensemble ?)
  • @NP
    Oui ok, je taquinais Parisse en fait, mais quand même...
    Après j'avoue que j'ai vu des élèves le faire spontanément, c'est donc que ça passe bien. Effectivement quand ils cherchent une solution ($M$ tel que $\overrightarrow{CM}=\overrightarrow{AB}$ --> ils écrivent $M=C+\overrightarrow{AB}$).
  • Si $B-A=\overrightarrow{AB}$, ce n’est pas faux. (:P)
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • Pourquoi se refuser a utiliser une notation commode? Les bons eleves pourront creuser ce qu'il y a derriere la notation quand ils auront la maturite suffisante. Il y a d'autres domaines ou on fait ca sans que ca fasse d'histoires, par exemple la plupart des gens qui font des calculs avec des formes differentielles (du genre dr=x/r*dx+y/r*dy) n'en connaissent pas la definition mathematique rigoureuse.
  • Bon, pourquoi pas, je suis d'accord, on peut tenter l'expérience.
    Seulement la question est de définir le vecteur $\overrightarrow{AB}$.
    En écrivant $B-A$ on n'a toujours pas de définition.
    Mais j'ai pu louper un message "clé" (c'est sincère, je suis depuis mon zinc...).
  • Moi je le définis par " l'ensemble des couples de points qui définissent la même translation que le couple (A, B)".
    Je vois pas ce qu'on peut faire d'autre...
  • Dom,

    à une époque, on a eu l'ambition de construire correctement la géométrie du collège. En fait, les profs, pour aider les élèves à comprendre, sont généralement revenus à ce qui se faisait avant (*). par exemple les parts de tarte pour les fractions (pour décoder les classes d'équivalences de couples d'entiers (a,b) avec b non nul).
    Pour les vecteurs, on arrivait à deux idées (les deux me semblent nécessaires) :
    * une direction, un sens et une longueur
    * ce qu'il y a de commun aux bipoints (A,B) et (C,D) tels que ABDC est un parallélogramme
    En collège et lycée, ces deux idées suffisent à saisir. Les enseignants de mécanique (en STI, par exemple, ou bac pro) se débrouillent parfaitement avec la première idée plus la règle d'addition. La définition par les translations explicite un élément commun (la translation qui est telle que A à pour image B).
    La "définition" par B-A est très pratique pour les calculs, mais il est caractéristique qu'après avoir été presque la seule au début du vingtième siècle, elle n'a pas été utilisée dans l'enseignement secondaire. Par contre, en géométrie affine, c'est une évidence.
    Enfin le but du calcul vectoriel est de calculer, et là, la définition intervient très peu.

    Au fond, ce qui compte, ce n'est pas la définition formelle (on l'écrit pour l'inspecteur ?), mais la compréhension qu'en ont les élèves. Il est caractéristique que le retour à la définition des intégrales en terminale avec l'aire sous la courbe (**) met en difficulté certains élèves car ils ne conçoivent plus l'intégrale comme un cumul et/ou comme une inversion de la dérivation. Ils en viennent à chercher de quelle aire il est question quand on intègre l'intensité d'un courant ou calcule des coefficients de Fourier.

    Cordialement.

    (*) ils le disaient en classe mais ne l'écrivaient jamais, et jamais non plus en présence d'un inspecteur.
    (**) conjuguée à la faiblesse du niveau moyen

    [édit : La définition de Blueberry me convient parfaitement]
  • Moi ça me gène d'ajouter ou de soustraire des vecteurs avec des points même si la notation permet de réduire la longueur des formules et même si elle rarement source d'erreur . Si on sait qu'un espace vectoriel est un espace affine dans lequel on a fixé une origine $O$ et on peut y aller car la notation n'est qu'une simplification d'écriture : $A=\overrightarrow{OA}$ . Dans le cas contraire on propose un outil pratique qui n'a aucun sens et qui peut générer beaucoup de confusion . A long terme , un algorithme super efficace est-il plus utile qu'une méthode un peu plus lourde mais gardant du signifiant ?

    Domi
  • Je ne comprends pas où tu veux en venir avec ton exemple sur les intégrales, gerard0.

    Tu dis que ce qui compte, ce n'est pas vraiment la définition donnée, mais le fait que les élèves parviennent à manipuler plusieurs conceptions juxtaposées de le même notion. (je suis assez d'accord)

    Dans ce cas, la définition de l'intégrale comme une aire n'est pas pire qu'une autre, puisque ce qui importe c'est justement qu'il y a plusieurs points de vue ?

    Est-ce que ça irait mieux si on définissait l'intégrale comme résultant d'un cumul continu (par analogie avec les sommes finies, notamment) ?
  • He ! Oh !

    L'égalité \( \overrightarrow{AB} = B - A \) est une définition !
    lorsqu'on considère les variétés affines comme parties d'espaces vectoriels.
    De ce fait un vecteur est un point et inversement.
    Tout dépend avec quelles lunettes vous les regardez.

    À partir de là, il n'y a plus besoin de se poser les questions quant à savoir quoi choisir comme axiomes de la géométrie affine, euclidienne, etc.

    Le problème est que vous/le collège/le lycée vous attaquez à la face nord : la définition intrinsèque des espaces affines.

    Geogebra additionne les points et les vecteurs sans scrupule ni vergogne.

    Certains élèves utilisent spontanément cette notation. Je les mets en garde, je les félicite pour leur prise d'initiative et je leurs mets tous les points - et même un peu plus en provision de tous ceux que les futurs correcteurs vont enlever.

    Comme le signalait GaBuZoMeu dans un autre fil, pouvez-vous donner une situation où cetee notation conduit à un résultat faux ?

    e.v.

    [ @Dom $2\overrightarrow{AB}=\overrightarrow{2A2B}$ c'est un peu abusif (il manque des parenthèses je pense...) ]
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • bulledesavon écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1619834,1620204#msg-1620204
    [Inutile de recopier un message présent sur le forum. Un lien suffit. AD]

    Il me semble que ceci donne une définition de vecteur : un vecteur est une translation.
    La somme de deux vecteurs est ainsi la composée de deux translations, et comme les choses sont bien faites, c'est encore une translation. On peut même dire que les translations agissent sur l'ensemble des points...
  • Oui Aléa et une symétrie centrale est un point , une symétrie axiale est une droite , ...

    Il est clair qu'on ne peut pas tout définir au collège et au lycée : qu'est-ce qu'une longueur une aire , un volume , un angle , ... ?

    On ne définit pas forcément mais on évite d'ajouter de la confusion là où il y en a déjà beaucoup .

    Il n'y a pas de vecteur au collège , on considère la translation qui amène $A$ en $B$ sans autre forme de procès ( l'existence et l'unicité de la translation est admise X:-( )

    Domi
  • Ce n’est pas parce qu’on définit l’integrale comme l’aire sous la courbe que le calcul d’intégrales dans les séries de Fourier pose problème. C’est simplement que l’habileté des élèves en calcul baisse chaque année. Je trouve ça très bien de définir l’integrale comme aire sous la courbe, on voit ainsi tout de suite ce que c’est visuellement que ce nombre obtenu. Ce nombre n’a, au départ, aucun sens si on le définit à l’aide de primitives. Les primitives sont un outil de calcul, pas porteurs de sens. De la même manière, j’insiste beaucoup au départ sur ce que mesure un produit scalaire mathématiquement, c’est-à dire un défaut d’orthogonalité. C’est bien beau de les calculer de différentes manières mais savoir ce que ça représente est tout aussi important.
  • Les primitives aussi ont du sens...

    J'ai un robinet d'eau ouvert.

    Au temps $t_0=0$, je mets en-dessous un seau vide.

    Je m'amuse à faire varier le débit $v(t)$ (p.ex. en litre par seconde) du robinet.

    Interpréter l'intégrale $\int_{t_0=0}^T v(t) dt$.
  • Les maths c'est de la magie ?

    - Regardez l'aire sous la courbe ( pendant ce temps là je calcule ma petite intégrale ) .
    - J'écris le résultat sur mon petit papier .
    - Vous avez trouvé combien ?
    - Regardez mon petit papier !

    C'est fantastique , sous vos applaudissement B-)

    En intégrant on à l'air(e) de quoi ?

    Il y a du sens et c'est la seule chose importante .

    Domi
  • L'horrible vérité est qu'un vecteur (dans la géométrie du collège-disons à l'ancienne: une classe pour une relation d'équivalence particulière) est littéralement(*) une translation, mais le programme (qui est d'une stupidité effrayante) utilise le mot "définition" dans un sens incorrect (l'incantation "la translation qui transforme A en B s'appelle la translation de vecteur $\vec{AB}$" ne définit pas le vecteur $\vec{AB}$ mais donne uniquement un sens au groupe de mots "la translation de vecteur $\vec{AB}$").


    (*)rappelons que si $E$ et $F$ sont des ensembles, une fonction de $E$ dans $F$ est une partie $t$ de $E\times F$ telle que pour tout $p\in E$, il existe un $q\in F$ unique tel que $(p,q)\in t$. On utilise également la convention de notation suivante: pour toute fonction $g$ et tout $(x,y)\in g$, $y=g(x)$.

    Dans la suite $\mathcal P$ désigne le plan usuel.

    Donnons des définitions (le mot définition est utilisé dans le sens que tout le monde sauf les auteurs de programmes de maths du collège/lycée lui donne-ce qui inclut l'homme de la rue comme le mathématicien)

    Une translation est une fonction de $\mathcal P$ dans $\mathcal P$ telle que pour tous $A,B\in \mathcal P$ , les points $A,B,f(B),f(A)$ (pris dans cet ordre) sont les sommets d'un parallélogramme (éventuellement aplati).

    Un vecteur est une classe d'équivalence pour la relation d'équivalence $\equiv$ sur $\mathcal P^2$ définie comme suit:
    si $(U,V)$ et $(W,X)$ sont des éléments de $\mathcal P^2$, $(U,V)\equiv (W,X)$ si (et seulement si...) $U,W,X,V$, pris dans cet ordre, sont les sommets d'un parallélogramme (éventuellement aplati).
    (c'est la définition des vieux livres, elle peut paraître tirée par les cheveux mais au moins à l'époque on définissait).

    On a le fait suivant:
    Les translations et les vecteurs sont exactement la même chose.

    Montrons qu'une translation est un vecteur: soit $t$ une translation. Alors $t$ est un ensemble de couples (cf définition donnée plus haut). Soit $X\in \mathcal P$. Alors $t$ est la classe d'équivalence de $(X,t(X))$pour $\equiv$; en effet si
    $(P,Q)$ est un autre élément de $t$ alors $Q=t(P)$ et donc $(X,P,t(P),t(X))=(X,P,Q,t(X))$ est la liste des sommets d'un parallélogramme, et donc $(P,Q)\equiv (X,t(X))$. Réciproquement, si $(P',Q')\equiv (X,t(X))$, comme $X,P',t(P'),t(X)$ et $X,P',Q',t(X)$ sont les listes des sommets de parallélogrammes on a automatiquement $t(P')=Q'$ et donc $(P',Q')\in t$.

    Montrons qu'un vecteur est une translation: Soit $v$ un vecteur, classe d'équivalence d'un certain couple $(A,B)\in \mathcal P^2$. Par définition, $v$ est un ensemble de couples d'éléments de $\mathcal P$, autrement dit une partie de $\mathcal P^2$. Montrons que $v$ est une fonction. Soient $X,Y,Z\in \mathcal P$ tels que $(X,Y)\in v$ et $(X,Z)\in v$. Montrons que $Y=Z$: ceci provient du fait que $(X,Y)\equiv (X,Z)$ i.e. $X,X,Z,Y$ sont les sommets d'un parallélogramme(i).
    Soit $U \in \mathcal P$; il existe alors un $M$ tel que $AUMB$ est un parallélogramme donc $(U,M)\in v$ (ii). Les points (i) et (ii) entraînent que $v$ est une fonction.
    La condition à base de parallélogramme qui fait de $v$ une translation découle immédiatement de la définition de $\equiv$.

    Si $A,B\in \mathcal P$, le symbole $\vec{AB}$ désigne l'unique translation envoyant $A$ sur $B$.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Au sujet de "l'aire sous la courbe":
    Soit $(X,\mathcal A,m)$ un espace mesuré $\sigma$-fini. Si $f:X\to \R_+$ est une application, désignons par $E_f$ l'ensemble $\{(x,y)\in X \times \R_+ \mid y \leq f(x)\}$, on peut vérifier que
    1°) $f$ est une fonction mesurable si et seulement si $E_f$ est une partie mesurable de $X\times \R_+$ muni de la tribu produit.
    2°) si les conditions de 1° sont remplies, $(m\otimes \mu) (E_f)=\int_X fdm$ (où $\mu$ désigne la mesure de Lebesgue et $\otimes$ le produit de mesures).

    (1° est un peu technique, 2° est un corollaire trivial de Fubini)
    Bref l'incantation "l'intégrale est l'aire sous la courbe", si elle ne définit rien du tout tant qu'on ne sait pas ce qu'est une aire, a au moins le mérite de ne pas être mensongère.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @Foys
    Je n'aime pas dire que $\overrightarrow{AB}$ est une application affine de partie linéaire $Id$.
    $\overrightarrow{0}$ aussi d'ailleurs.

    Edit : ton littéralement renvoie sur un rappel qui est un discours sur la théorie des ensembles...
    Une fonction n'est pas définie dans le secondaire. Enfin, pas comme ça.


    @tous
    La discussion devient abracadabrantesque.
  • @ev
    C'est donc une définition dans un autre monde.
    Et ça n'en est pas une dans l'autre.

    Seule l'approche de @Blueberry me semble incontournable, suffisante et nécessaire pour définir cet objet.
    Mais ensuite, personne n'est dupe qu'il faut définir l'addition de ces choses là.
    Et là je te rejoins @ev, dès que Chasles se pointe, les élèves, même peu brillants, s'en sortent très bien sans erreur.
    Mais avec le mélange point/vecteur, j'aimerais voir si cela porte ces fruits...
  • Dom: pourquoi utiliser deux noms différents pour la même notion, en tentant de les faire passer pour des choses fondamentalement différentes et en évitant systématiquement de définir précisément la deuxième? En quoi cela rend-il les énoncés plus intelligibles?


    Assimiler vecteurs et "fonctions affines de partie linéaire nulle" est pertinent même dans le cadre d'espaces affines généraux:
    si $E$ est un espace affine sur le $K$-espace vectoriel $V$ alors il existe par définition un morphisme de groupes injectif $\varphi$ de $V$ dans le groupe des bijections de $E$ dans lui-même. Est-ce que la translation de vecteur $v$ est $\varphi(v)$ ou bien $v$ lui-même? En tout cas il n'y a pas de problème à identifier $V$ et son image par $\varphi$ (auquel cas $v=\varphi(v)$ et un vecteur est bel et bien une translation).

    On peut tout à fait définir un espace affine sur le corps $K$ comme un couple $(X,G)$ où $G$ est un sous-groupe du groupe $(\mathfrak S _X,\circ)$ des bijections de $X$ dans lui-même, tel que $G$ possède une structure d'espace vectoriel, et tel que pour tous $x,y\in E$, il existe un unique élément $w$ de $G$ tel que $w(x)=y$. Un tel $w$ va être opportunément désigné par $\vec{xy}$, le théorème de Chasles devient une lapalissade (dans la présentation actuelle collégienne c'est un caprice arbitraire) et il n'y a plus de complications ontologiques inutiles.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Dom a écrit:
    Edit : ton littéralement renvoie sur un rappel qui est un discours sur la théorie des ensembles...
    Une fonction n'est pas définie dans le secondaire. Enfin, pas comme ça.
    [size=x-small]et pour cause: dans le secondaire une fonction n'est pas définie... tout court 8-)[/size]
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @Foys
    Oui, d'accord sur "pas de définition de fonction".
    Par contre, je m'étonne de "pourquoi donner deux noms différents pour la même notion ?".
    Il me paraît clair que "angle orienté", "rotation" et "complexe de module 1" ne sont pas les mêmes choses.
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