Est-ce licite $\vec{AB}=i\vec{AC}$ ?

Bonjour,

Dans un corrigé de bac S, ici Annales,
exercice 3, partie A question 2 page 3, on lit $\overrightarrow{AB}=\overrightarrow{AC}i$.
A-t-on encore le droit d'écrire cela en TS (un vecteur égal un complexe non réel fois un vecteur) ?

Merci.

Réponses

  • De mon point de vue un brin naïf : pourquoi n'aurait-on pas le droit ?
  • Bonjour.

    A priori, en terminale, ça n'a pas de sens :
    * la multiplication scalaire à droite n'est pas définie en lycée
    * même en mettant i devant, l'ensemble des vecteurs du plan n'est pas un $\mathbb C$-espace vectoriel.

    Je ne connais pas le détail des programmes actuels de S, mais classiquement, la fraction égale à i s'interprète en terme de modules égaux et d'arguments différant d'un droit. Je mets toute réserve sur l'utilisation apr un élève de ce genre d'écriture au bac.

    Cordialement.

    NB : Le niveau baisse à l'APMEP. Je ne regrette pas d'en avoir démissionné.
  • Et bien on a le droit d'écrire tout ce que l'on veut...

    Plus sérieusement : dans le secondaire, il me semble que les structures sous-jacentes abordées sont plutôt des $\mathbb R$-espaces vectoriels.

    Par contre avec les notations usuelles (affixes) on peut écrire $b-a=i(c-a)$.
    On travaille alors dans le corps des complexes (même s'il s'agit d'un $\mathbb C$-espace vectoriel).

    Edit : amusant j'ai interprété le $i$ à gauche et m'aperçois qu'en fait il est à droite, à la lecture du message de @gerard0.
  • bulledesavon a écrit:
    A-t-on encore le droit d'écrire cela en TS (un vecteur égal un complexe non réel fois un vecteur) ?

    La structure d'espace affine sur le corps des nombres complexes a-t-elle jamais été au programme ? Je n'ai par exemple jamais vu de problème de barycentres avec des points pondérés par des nombres complexes.

    Je pense que la seule rédaction conforme au programme consiste à écrire : \(z_B-z_A=e^{i\pi/2}(z_C-z_A)\) et à reconnaître l'écriture d'une rotation sous forme complexe.
  • Entièrement d'accord avec gb.

    J'ai dû mal à croire qu'on puisse écrire de telles choses dans un corrigé de terminale S. Pour répondre à bulledesavon, écriture à bannir pour des termS.

    Cordialement.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Bonjour,

    Le $\overrightarrow{AB}=i\overrightarrow{AC}$ est suivi d'un $\overrightarrow{AB}=\text{e}^{\frac\pi2}\overrightarrow{AC}$ dans la foulée...

    Il serait sans aucun doute utile de mettre un lien mail dans ce document vers le rédacteur, la relecture est souvent utile même si on n'aime pas cela.

    Un seul aspect utile à ce type de rédaction : un élève qui a recopié sans se poser de questions sera vite identifié.

    Cordialement.
  • Je ne vois pas où est le problème. Ca revient à dire que fondamentalement multiplier par i correspond à effectuer une rotation d'angle $ \pi/2 $ dans le sens direct. C'est mal de permettre aux élèves d'acquérir une certaine intelligence des phénomènes ? Et pourquoi faudrait-il bannir cette écriture en TS et sous-entendu pas à un autre niveau ? La vérité mathématique serait à géométrie variable selon l'âge de qui les étudie ?
  • Soit A, un point, tu ne vois donc pas de problème à écrire : $i A$. Je fais subir une rotation au point A...

    On voit que tu n'as pas d'élèves de lycée. Si on commence à faire ça, ils vont écrire n'importe quoi. C'est déjà difficile d'obenir un peu de rigueur...
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Sylvain,

    si tu ne vois pas le problème d'utiliser un multiplicateur complexe dans un espace vectoriel réel, à quoi sert de continuer à chercher tes problèmes habituels ? Où tu témoigne souvent de ce même manque de sérieux dans les notations. Le meilleur moyen de faire faux !

    Cordialement.
  • Mais pourquoi vous vous focalisez sur la structure d'espace vectoriel réel ? On est dans le plan que je sache.
  • Non Sylvain, si tu veux jouer avec les complexes on n'est justement pas dans le plan complexe, mais sur la droite complexe, dans le cas présenté ici. Ce n'est pas pour rien que c'est une mauvaise notation au niveau Terminale ... Elle est plus subtile qu'elle en a l'air.
  • Heu ... Sylvain, tu crois vraiment que les vecteurs du plan n'ont pas un rapport avec la structure d'espace vectoriel réel ? Tu as déjà tout oublié de tes cours du lycée ? Tu es si ignorant que ça ?
    Tu n'as pas appris en terminale l'affixe d'un point et l'image d'un complexe ? Que tu confondes les deux ?
  • En quoi est-ce un problème d'exploiter le fait qu'une fois qu'on est en possession d'un repère orthonormé, l'ensemble des vecteurs du plan affine euclidien est muni d'une structure naturelle de corps permettant d'exprimer facilement toutes les transformations usuelles?
    Sylvain a écrit:
    De mon point de vue un brin naïf : pourquoi n'aurait-on pas le droit ?
    Le problème ne relève pas du droit (les restrictions de la liberté d'expression en France ne concernent pas les maths. Si on t'intente un procès parce que tu as déclaré que toutes les fonctions sont continues, le plaignant va perdre...)

    Le problème est "si je fais ça, vais-je montrer des choses fausses ?"(*)
    Pour rappel:
    Si on déclare "on va démontrer $Y$, utilisons la propriété $X$", à la fin on a seulement démontré $X\implies Y$.
    Pour prétendre vraiment avoir prouvé $Y$ en passant par cette voie, il faut alors donner une preuve de $X$ en bonne et due forme.

    Si on déclare "on va démontrer $Y'$, utilisons l'objet $x$ tel que $P(x)$" (sous réserve que ni $Y'$ ni les axiomes de la théorie ambiante ne parlent de $x$)
    alors on aura seulement démontré "$\forall x\left(P(x) \implies Y'\right)$", ou, ce qui revient exactement au même, "$\left( \exists x P(x)\right)\implies Y'$".
    Pour prétendre avoir prouvé $Y'$ (en passant par cette introduction d'un nouvel objet), la fourniture explicite d'un $t$ (i.e: le construire- ou en tout cas déduire son existence des axiomes ambiants) accompagnée d'une preuve en bonne et due forme de $P(t)$ est indispensable.

    Un exemple typique de cette omission est ce qui est pratiqué au lycée via les vecteurs: au collège on a une liste d'axiomes "visuels" dont on note ici $A$ la conjonction, et ou on montre des théorèmes de la forme $A\implies T$ où $T$ est un énoncé de géométrie; au lycée on montre des énoncés de type $A \implies (\text{"il existe un espace vectoriel réel de dimension 2 agissant sur le plan"} \implies T)$.


    [size=x-small](*)il y a aussi le problème de savoir, pour un élève, si "j'aurai les point si j'écris cette réponse". Il s'agit d'un problème d'arbitrage d'examen, pas de droit stricto sensu. Demandez à votre professeur. [/size]
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @gerard0 : Pour moi dans le cas qui nous occupe il n'y a qu'une réalité (le plan) dont on a deux descriptions possibles : l'une algébrique (corps des nombres complexes) et l'autre géométrique (espace affine constitué de points). Le point de vue vectoriel permet d'unifier ces deux points de vue en fournissant une description algébro-géométrique du plan. Tu peux additionner deux vecteurs du plan pour en obtenir un troisième, tu peux en multiplier un par un scalaire pour en obtenir un second et ce scalaire peut très bien être un réel comme un complexe vu qu'on est dans le plan.
  • Ce que tu multiplie par un complexe est l'affixe du vecteur. Dans un repère orthonormé donné du plan.

    Bien sûr, on pourrait décider de confondre les points du plan, les vecteurs du plan, et les complexes qui en sont les affixes dans un repère donné. Je ne suis pas sûr que ça permette de comprendre ce qu'on écrit.

    Enfin, la question initiale étant relative à un sujet de bac, es-tu partisan de dire aux lycéens : écrivez ainsi ?
  • Qu'il s'agisse de lycéens ou de tout autre public, je suis plutôt partisan de laisser les gens user de leur liberté intelligemment...J'ai horreur du mode impératif.
  • Avoir raison ou tort n'a rien à voir avec être libre ou non...
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • C'est surtout une pirouette un peu moche pour ne pas répondre aux différentes questions et remarques qui ont été faites par les intervenants.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Tout notation non standard doit être expliquée. Ca ne dispense pas de s'interroger sur ce qui est standard ou pas, mais c'est un fait : il y a un standard. Il peut être et évoluer.
  • Sylvain a écrit:
    Qu'il s'agisse de lycéens ou de tout autre public, je suis plutôt partisan de laisser les gens user de leur liberté intelligemment...J'ai horreur du mode impératif.

    Pendant qu'on y est, puisqu'on n'en est plus à une absurdité près, pourquoi ne pas accepter $ \frac {\overrightarrow {AB}}{\overrightarrow {AC}}=i $
    Je suis sûr que 90% des élèves de TS seraient capables d'écrire cela sans sourciller....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Bonsoir,

    Toutes ces choses s'écrivent couramment quand on fait de l'informatique graphique, ou si on préfère, de la géométrie analytique sur ordinateur, mais uniquement quand on a de l'expérience et qu'on sait de quoi on parle.
    Je l'ai pratiqué dans cette activité, mais il ne serait jamais venu à l'idée de l'écrire au tableau en TS.

    Cordialement,

    Rescassol
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