Produit scalaire en première S

Bonsoir à tous,
Le produit scalaire est un chapitre problématique en Première S (chapitre difficile pour les élèves). Je ne sais pas comment aborder, la définition du produit scalaire.
Quelle est la meilleure façon de l'introduire pour les élèves, est-ce avec l'identité de polarisation (le 1/2 ... etc.), la formule du cos ou la formule analytique à l'aide des composantes des vecteurs ?
Merci pour vos réponses

Réponses

  • Bonsoir.

    La formule analytique dépend de la base, donc dès que tu changes de base, c'est un peu compliqué.

    L'identité de polarisation est cool tant qu'on reste dans le plan. C'est comme ça que je ferais.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Mais la formule analytique est donnée dans un repère orthonormé donc pas de problème, en plus au lycée il n'y a plus ces histoires de changement de repère. L'identité de polarisation est un peu lourde, rien que la notation des normes de vecteurs les rend hystériques. En plus, dans cette formule on suppose connaître les normes or la norme d'un vecteur n'a jamais été définie, la seule définition "mathématique" est l'analytique.
    Le problème qu'on a en géométrie c'est que on ment aux élèves, on leur dit on fait des vecteurs sans repère et après on fait avec repère, on leur fait croire qu'on n'a pas besoin de repère pour définir un vecteur or, on parle de norme d'un vecteur, longueur d'un segment dans le plan non repéré, multiplication d'un vecteur par un réel ... etc.
  • Je voterais pour la définition analytique!
    D'autant que prouver que le produit scalaire est invariant par changement de base orthonormée est facile. (On pose $\vec {i'}=\alpha \vec i + \beta \vec j$ et $\vec {j'}=\gamma \vec i + \delta \vec j$ avec $\alpha^2+\beta^2=1$, $\gamma^2+\delta^2=1$ et $\alpha \gamma+\beta \delta=0$ etc.)
    A mon avis de loin la solution la plus simple.
  • Massimassimo,

    "on suppose connaître les normes or la norme d'un vecteur n'a jamais été définie" ?? C'est bizarre, on associe des bipoints aux vecteurs ($\overrightarrow{AB}$) et la longueur AB est parfaitement connue, et identique pour un vecteur donné. D'ailleurs, d'aucuns ne se gênent pas pour parler de "longueur d'un vecteur" (ainsi que "direction" et "sens"), appelée aussi "intensité" en physique. A priori, tous ces mots auraient dû être prononcés en classe par le prof de maths.
    Une des formules les plus utiles est bien $\overrightarrow{AB}.\overrightarrow{AC}=AB\times AC\times \cos(BAC)$.

    Cordialement.
  • ça c'était avant...

    Le vrai problème n'est pas la définition mais la capacité à jongler avec les différentes notions dans le bon contexte.
  • En cours, je pars de la définition analytique. Je démontre ensuite la formulation avec les longueurs $\frac{1}{2}\left(AB^2+AC^2-BC^2\right),$ qui montre que la définition est indépendante du repère.
  • Bonjour,

    sieur gérard0, de ce que j'ai pu constater dans mes errances TZRiennes est que
    - l'approche que tu donnes est faite encore par des profs proches de la retraite. Moi je l'aime bien parce qu'elle est en lien avec la physique.
    - la mode est à la forme dont le nom est zouli : la polarisation. L'histoire avec les normes. Moi je l'aime bien, parce que définis avec des longueurs, et j'aime bien les maths qui me parlent.
    - des évolutionnaires privilégient la formule analytique dans un repère orthonormé. Bien, c'est simple mais pas parlant du tout : quel rapport avec les angles droits ?

    Moi la dernière fois que je l'ai enseigné, j'ai suivi la mode.

    S
  • Samok,

    je ne proposais aucune méthode (j'ai pratiqué différentes choses, quand j'ai commencé, en première F (STIDD) le programme disait "forme bilinéaire symétrique définie positive" !! Heureusement que notre priorité était le fait que les élèves comprennent.

    Cordialement.
  • Quand je faisais le cours en 1er S, je commençais également par la forme analytique. C'est la plus simple et elle permet de:
    • directement montrer les propriétés de "commutativité", "distributivité" (entre guillemets car ce n'est pas une loi interne) et donc de justifier le terme "produit".
    • faire faire immédiatement des calculs simples aux élèves pour rentrer dans le chapitre.


    Et j'ai envie de dire "c'est quasiment la seule formule qu'il faut retenir du chapitre" ! Quand utilise-t-on en pratique l'identité de polarisation ?

    Le problème du repère n'en est pas vraiment un je trouve. On définit le p.s. dans un repère orthonormé (donc a priori le ps dépend du repère), puis on montre l'identité de polarisation : le ps s'exprime uniquement avec les normes et donc est indépendant du repère. (Mais franchement voyez vous des élèves actuels s'exclamer en voyant la définition analytique : "Mais Meuhssieur, ça dépend du repère votre machin là !" ?)


    Pour un point de vue plus physique, c'est bien d'insister un peu sur la formule avec le cosinus (bien que Oh malheur, le travail d'une force ne soit plus au programme en physique...).
  • Bonjour,
    J'ai personnellement introduit le produit scalaire avec deux vecteurs colinéaires en utilisant le produit des distances (positif si les deux vecteurs ont le même sens et négatif dans le cas contraire). Je suis ensuite passée à deux vecteurs quelconques en utilisant le projeté orthogonal.
    Je suis consciente du manque de rigueur de cette définition (comment démontre-t-on que deux vecteurs ont le même sens excepté par "ça se voit !" ?) mais cette définition permet de donner un sens géométrique au produit scalaire et les élèves ne me semblent pas perdus (et on met le doigt sur les difficultés du projeté orthogonal pour certains).
    La définition du produit scalaire avec le cosinus est immédiate par la suite et permet de prouver certaines propriétés.
    La définition par la formule de polarisation est assez lourde mais se prouve facilement quand les propriétés sont énoncées.
    J'ai terminé par la définition analytique (celle qu'ils retiendront principalement ?).
  • Bonjour Tipplecat.

    Il est facile de savoir si deux vecteurs colinéaires sont de même sens : Si u et v sont colinéaires, il existe un réel k tel que v=ku. Ils sont de même sens si k est positifs, de sens contraires si k est négatif.

    Cordialement.
  • Bonjour

    A priori ce que je ferais :
    1) définition géométrique (avec le cos) ; cas important : orthogonalité
    2) formule analytique (puis généralisation à R^3) ; retour à l’orthogonalité
    En remarque : l’identité de polarisation

    Je suis plus attaché à rendre le concepts clairs et à ce que les étudiants sachent calculer et manipuler les objets mathématiques introduits qu’à la rigueur du cours.

    J’ai créé un document LaTeX en ligne collaboratif : on pourrait faire les plans des différentes approches.
    https://www.overleaf.com/14980272dbpqcqthyyhc
    (j'ai commencé à détailler le plan ci-dessus ; vous pouvez mettre vos autres idées)


    Colas
  • gerard0 écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1629098,1629726#msg-1629726
    [Inutile de recopier l'avant dernier message. Un lien suffit. AD]

    Graphiquement la valeur de k n'est pas toujours accessible.
    Et souvent (lors de projection orthogonale) pour la trouver on utilise le produit scalaire ? On tourne en rond.
    J'ai le même problème avec les secondes d'ailleurs. Avec cette définition d'un vecteur par une direction, un sens et une longueur et lorsqu'on cherche à prouver que deux vecteurs sont égaux.
  • Désolé, Tipplecat,

    je ne comprends pas tes réserves. On dirait que tu utilises une série de "bouts de mathématiques" pas reliés entre eux.
    Quelques remarques :
    * "Graphiquement la valeur de k n'est pas toujours accessible" ?? On s'en fout, si c'est graphique, on voit sur le dessin.
    * "Avec cette définition d'un vecteur par une direction, un sens et une longueur et lorsqu'on cherche à prouver que deux vecteurs sont égaux." Ce n'est pas la définition actuelle en seconde.

    Cordialement.
  • 1)On peut commencer par poser: $\vec{u}.\vec{v}= \frac {1} {2} \ ( \ || \vec{u} \|^2 + \ || \vec{v} \|^2 - \ || \vec{u}- \vec{v} \|^2) $ .
    Cette expression possède plusieurs avantages.

    a)En posant $\vec{u}= \vec{AB}$ et $\vec{v}= \vec{AC}$, on arrive alors à $\vec{AB}.\vec{AC}= \frac {1} {2} \ ( \ {AB}^2 + \ {AC}^2 - \ {BC}^2) $
    Ce qui permet de mettre en relation le produit scalaire de deux vecteurs de même origine avec les côtés d'un triangle.

    b)Il est alors facile pour un élève de comprendre le lien entre produit scalaire nul et vecteurs orthogonaux à l'aide du théorème de Pythagore.

    c)On peut aussi utiliser cette formule sans problème pour retrouver l'expression analytique de $\vec{u}.\vec{v}$, ce qui permet de justifier la
    présence du $ \frac {1} {2} $ dans la définition posée au départ.

    2)Ensuite, on peut aborder les propriétés algébriques du produit scalaire qui peuvent se démontrer avec l'expression analytique puis aborder la
    notion de carré scalaire ainsi que les identités remarquables.

    3)On peut alors calculer le produit scalaire de deux vecteurs colinéaires (produit des normes ou opposé du produit des normes) puis aborder la
    notion de projeté orthogonal d'un point sur une droite et le calcul du produit scalaire à l'aide de projetés orthogonaux.

    4)On peut alors démontrer la formule faisant intervenir le cosinus et la remarque faite en 1a permet d'arriver au théorème d'Al Kashi.
    Liberté, égalité, choucroute.
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