Discussions nouveaux programmes lycée

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Réponses

  • Et d'ailleurs, on peut très bien introduire la limite dès la seconde :

    Mon prof de seconde faisait ainsi : "un grain de riz divisé par 100 millions de somaliens, il ne reste pas grand chose" (à adapter à l'époque/culture des élèves)
  • J'avais cru comprendre que pour le constructivisme il fallait une dose de béhaviorisme.
  • Rubgo : oui, oui, moi aussi. Mais ça fait un bon moment (semaine de 4 jours ou de 4 jours et demi) que c'est passé à 24 h. (30 h jusqu'en 1969, puis 27 jusqu'en 1990 et 26 jusqu'en 2008). Jusqu'en 2013, il y avait encore 26 h avec l'AP.
    Mais ce que je dis, c'est que les horaires de maths (comme ceux de français) ont beaucoup diminué (au profit des langues, informatique, arts divers et variés...).
  • ErB a écrit:
    Mon prof de seconde faisait ainsi : "un grain de riz divisé par 100 millions de somaliens, il ne reste pas grand chose"

    OUHLALA !!! Aujourd'hui ton prof serait problement trainé devant les tribunaux par la police de la pensée (LICRA, SOS racisme...)

    Mais revenons au sujet....
    Il est vain de vouloir relever le niveau mathématique au lycée si on ne fait rien en amont (école primaire et collège). Malheureusement, Blanquer a décidé de ne rien faire à ce sujet puisqu'il n'a pas abrogé le carnage de Najet....
    Les élèves de collège n'ont plus aucune base en géométrie, ni en algèbre....et ne tireront donc aucun profit de la rénovation du programme de seconde....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Je feuillette le projet de programme de Seconde en français...

    C'est le même qu'en maths !!

    Blabla...
    Améliorer les capacités d'expression...
    ... continué...
    ... construire une culture... ouverte... sur la société...
    ... approche des formes...
    Blablabla...
    ... les amener à adopter une attitude autonome et responsable, notamment en matière de recherche d'information et de documentation.

    Les compétences en français : les compétences d'expression et de compréhension.


    Les accords dans le Groupe Sujet et le Groupe Verbal : nous reprenons les règles du cycle 2 [sic]::o. [...] Classe de première : on présente rappelle les subordonnées circonstancielles.

    La logique : hypothèse, condition, conséquence, but, cause. Comparaison. Opposition !
    Savoirs à acquérir : discuter, réfuter, exprimer ou nuancer.


    Quelqu'un avait proposé textes à trous mais cela a été barré.

    Les pages 10 et 11 me font peur.
    Dans l'ensemble des travaux écrits demandés aux élèves, il est légitime qu'une attention spécifique soit portée à la correction de la langue [...]

  • Merci pour ce lien ben triste, pourtant j'aime bien l'APMEP. On verra le résultat final, mais j'ai un fort a priori négatif. Je ne pense pas que l'on puisse faire un programme comme ça, en bricolant des bouts de ficelle, en ajoutant et en supprimant des choses, en étant sans cesse dans le flou. Il faut avoir une vision, savoir à quoi l'on veut aboutir et la communiquer aux enseignants.

    M.
  • Mauricio : quelle vision tu voudrais avoir ? (C'est une vraie question sans ironie). J'ai du mal à comprendre pourquoi tu trouves cela bien triste d'avoir un programme qui relève un peu le niveau d'exigence, quoique je reste encore sur mes gardes.
  • Bonjour à tous,

    Je viens de passer 2h à décortiquer le projet de programme de seconde.
    Voici un courte analyse. Je pourrai être plus détaillé si vous voulez.

    1er constat : on revient aux fondamentaux.

    Démonstrations.
    Calcul avec identités remarquables, racine carrée, écriture fractionnaire (avec mais aussi sans calculatrice...), puissances.
    Déterminant pour les vecteurs, norme d'un vecteur, problèmes d'optimisation en géométrie, cercle circonscrit et triangle rectangle, projeté orthogonal, équation cartésienne d'une droite.
    Fonctions de référence dont racine carrée et fonction cube, parité, position relative de y=x, y=x^2 et y=x^3
    Écart type, linéarité de la moyenne.

    2ème constat : un programme dense avec des parties empruntées à la première.

    J'ai déjà parlé de l'écart type mais une partie qui ne sera pas la plus facile concerne les pourcentage vus en 1ère ES ou STMG.

    Pourcentage, coefficient multiplicateur, évolutions successives et évolution réciproque.

    3ème constat : une partie sur les nombres très intéressante mais abstraite (donc compliquée pour les élèves)

    Je ne reparle pas de ce que j'ai cité au premier constat.
    Manipulation des fractions. Montrer que 1/3 n'est pas un décimal. Calculs.
    Racine carrée. Montrer que racine de 2 est un irrationnel. Calculs. Démonstration produit et somme de racines carrées.
    Valeur absolue avec l'intervalle [a-r;a+b].
    Encadrement, valeurs approchées.
    Arithmétique : multiple, diviseur, nombre pair et impair. Montrer que la somme de 2 multiples est un multiple. Montrer que le carré d'un nombre impair est impair.
    Manipuler des relations pour exprimer un variable en fonction des autres. Un exemple donné V=pi*r^2*h.

    En approfondissement, on peut même faire le développement décimal illimité avec la périodicité pour les nombres rationnels (sympa, je vais pouvoir recaser une leçon d'agrégation...).

    Heureusement que je devais faire court.

    Pour conclure, un programme ambitieux, mathématiquement très intéressant mais aussi plus abstrait qui risque de faire de gros dégâts. Évidemment tout dépend des exigences attendues.
    Cependant, je pense que ce programme permettra de davantage former les élèves qui choisiront la spécialité en première même si on n'a pas encore le contenu du programme.

    Bon dimanche.

    PS : je n'ai pas parler d'algorithmique mais les exemples donnés sont aussi beaucoup plus ambitieux comme la dichotomie ou la recherche d'une valeur approchée à 10^-n de racine de 2.
  • Pour montrer que le projet du nouveau programme est parfaitement faisable (bon lycée de province, et bonnes classes), voici le ds posé dans 2 classes de seconde (sans calculatrice), en 2 heures.

    Barème : 18 points pour les exercices 1 à 7, 3 points pour chacun des exercices 8,9 et 10. Le barème avait été précisé à l'avance

    *Moyennes : 12 pour une classe, 13 pour l'autre

    *Tous les exercices ont été traités parfaitement par au moins 1 élève

    *1 élève a rendu une copie quasi parfaite pour les 10 exercices (!)

    *10 élèves (sur 68) ont obtenu 20 ou plus, 16 ont eu plus que 18

    *1 élève a obtenu toute seule (sans développer indépendamment les 2 membres) l'identité de Lagrange, en remarquant que $0=2abcd-2abcd$, puis en réorganisant les termes!!!!

    *Ni la somme télescopique, ni l'astuce précédente n'avaient été vues avant.

    Je ne suis ni à LLG, ni à H4, mais les exigences ont été posées dès le début.
    DS1.pdf 33.1K
  • @ErB, les exercices 1-7 sont faciles. Si je comprends bien 52/68, c'est-à-dire 76%, n'ont pas réussi tous les exercices 1-7.

    Et la note médiane, elle est combien?

    Ce qui serait intéressant, c'est de dire pour chaque exercice combien d'élèves l'ont fait sans faute.
  • Bravo ErB, tu es un prof génial !
  • Merci...
  • @vorobichek : voilà d'excellentes questions, j'y répondrai d'ici une paire de jours (j'ai gardé un scan de toutes les copies), avec des scan de copies (y compris les mauvaises)
  • @rebellin : Je ne sais pas si je dois répondre à ta réflexion comme à de l'ironie ou comme à une attaque, sois plus clair s'il te plait
  • Un peu d'humilité, ce serait pas mal...
  • Je ne vois pas en quoi "l"humilité", "ce serait pas mal", correspondraient à quoi que
    ce soit désolé, j'ai fait 7 ans en APV & prévention violence... Si vous pouviez expliciter un peu, je comprendrais peut-être
  • @ErB : tu indiques que "les exigences ont été posées dès le début".

    Certes, mais un exemple en vaut pas démonstration. On pourra te rétorquer qu'avec les mêmes exigences, dans un certain nombre de classes de seconde, la moyenne ne serait pas de 12 ou 13 mais de 5 ou 6.

    Je repense à une classe de seconde que j'ai eu l'année dernière et dans laquelle, sur 36 élèves, 18 sont allés en filière professionnelle (qu'ils avaient demandés l'année précédente mais pas pu avoir faute de place) et qui étaient complètement dépassés par les mathématiques depuis très longtemps...Le simple fait d'évoqué le mot "racine" les faisait reculer de trois mètres vers le fond de la salle. Et avec pourcentage, je les collais au mur du fond ;o).

    Conclusion : on pourra toujours trouver des cas où cela fonctionne et d'autres ou cela ne fonctionne pas. Cela dit, je suis preneur sur "les exigences ont été posées dès le début" : quelles exigences ? comment ?
  • A part la boite à moustache, je ne vois rien en moins mais pas mal de choses en plus dans le programme de 1ère par rapport à l'actuel en 1ère S. Est-ce que je me trompe ?
    Et tout ça en 4h, il va falloir des élèves d'un autre profil que les 1ère S actuel et ceux qui choisissaient la 1ère ES, ça va être dur.
  • Disparition :

    loi binomiale et intervalle de fluctuation
    sens de variation d'une suite
    en trigonométrie : formule d'addition, duplication, etc

    Ça reste dense en 4h par semaine.

    Pour les profils ES ça va être tendu du string.
  • La direction des programmes se moque de nous en nous balançant ces projets : ce sont des programmes fourre-tout et complètement inadaptés au niveau des élèves actuels. Elle attend que nous réagissions et, en fonction des retours, il y aura des coupes, des aménagements... et finalement des programme bancals, encore une fois.

    J'étais enthousiaste l'an dernier à la lecture du rapport Torossian-Villani : il préconisait une bonne maîtrise des fondamentaux et des programmes d'ambition raisonnable, avec pour but de donner une base mathématique solide (même si pas forcément étendue). Je crois que c'est tout le contraire qui va arriver.

    Ces gens-là vivent-ils dans le vrai monde ? En seconde cette année j'ai dû apprendre à deux élèves comment tracer un angle droit. Ils butent sur des trucs du style $19-4$ ou $0\div 2.$ Ce n'est pas par un coup de baguette magique ou en faisant des programmes aussi ambitieux qu'on va augmenter leur niveau.

    À ceux qui voudraient me répondre "les élèves qui ne savent pas calculer $19-4$ n'ont rien à faire en seconde", je leur réponds "oui, je suis d'accord avec vous". Mais pourtant ils sont bien là, et je suis payé pour leur faire cours. Qu'est-ce que je fais ? Qui vient faire cours à ma place ?
  • Bon, un petit pavé dans la mare : comptons le temps gâché à dire "taisez-vous" dans le secondaire, ou encore "allez, au travail" ou encore toute autre chose, désastreusement vraie...
    Tant qu'on ne s'attaquera pas à cette impolitesse, voire à cette non éducation des enfants, aucune réforme ne portera ses fruits. Sur le papier on parlera de choses "ambitieuses" ou "à minima". Le problème n'est pas là. On constate l'échec quant à l'apprentissage de la frustration dans notre monde "moderne" et "progressiste".

    C'était l'instant vieux con. Après tout on est vendredi soir.
  • Je pense qu'il fallait lire : les exigences ont été posées dès le début...dans le caniveau ^^

    Je ne veux pas être défaitiste (un peu quand même) mais ça fait belle lurette qu'en France, l'enseignement des maths a été abandonné
    et qu'il est maintenant quasi impossible d'inculquer un cours "classique" de maths aux élèves et ceci même dans le supérieur (avant la L3), sauf dans quelques endroits réellement privilégiés...

    Il est en réalité une nécessité d'apprendre à calculer pour espérer apprendre à raisonner et pour s'essayer à l'abstraction!
    De plus, il est bien clair que sans maîtrise de sa propre langue maternelle, les élèves ont peu d'espoir un jour de bien raisonner... Même s'ils résonnent (comme ils aiment tant l'écrire sur leurs copies) creux à merveille, mais ce n'est pas de leur faute :(

    Ce qui me rend cynique n'est évidemment pas les élèves (ce sont des victimes, que l'on accompagne à l'abattoir) mais un système qui sous couvert d'égalité sociale ne fait qu'amplifier les inégalités déjà existantes... L'école comme moteur d'ascension sociale n'existe plus!
  • rebellin a écrit:
    Ces gens-là vivent-ils dans le vrai monde ? En seconde cette année j'ai dû apprendre à deux élèves comment tracer un angle droit. Ils butent sur des trucs du style 19-4 ou 0/2

    Je ne comprends pas bien ton raisonnement. Ces élèves sont justement ceux qui ne sont pas destinés à continuer les maths en 1ère. Ils ne seront pas affectés par cette ''hausse'' des programmes de 1ère.
    La réforme actuelle les élimine de l'équation. D'ailleurs un de mes collègue me disait que cette réforme allait nous amener à nous concentrer sur les meilleurs élèves. Ceux qui continueront les maths en 1ere générale.
    Dailleurs cette ''hausse'' ne concerne que ceux des ex ES qui feront des maths en 1ere, pour lesquels le nouveau programme prévu en 1ere sera plus difficile que ce qu'est le programme actuel de math en 1ere ES.
  • Je pensais en premier lieu au programme de seconde.

    Concernant les ES, j'en ai eu l'an passé en terminale. Je pense qu'aucun d'entre eux n'aurait eu le niveau pour suivre l'enseignement prévu par ces nouveaux programmes. Ils sortent aussi de l'équation... Le raisonnement du ministère est-il
    $$\text{moins d'élèves }\Rightarrow \text{ moins de profs ?}$$
  • @Blueberry
    Je crois que cela n'arrivera pas.
    Pour des soucis d'effectif, on va sûrement demander de remplir des classes et donc y envoyer ceux qui n'y ont pas leurs places. Et tout cela sera rendu inopérant.
    J'espère avoir tort.
  • @Rebellin
    Je n'ai pas l'impression qu'une partie des ES actuels ne soit pas en mesure de suivre ce programme de 1ere. (J'ai eu des TES l'année dernière, une partie était apte à suivre ça selon moi.)

    Ton implication est certainement une motivation de cette réforme. Soyons plus précis, le point de vue de ce gouvernement est libéral (pas seulement dans les actes mais idéologiquement). On investit sur ceux qui donneront un retour sur investissement. On ne cherche pas à former des citoyens, on investit sur ce qui peut rapporter. A quoi bon gâcher de l'argent avec des individus qui ne rapporteront pas?
  • @djedje_bzh

    Et bien c'est simple :

    *Travail rapide en début de chaque heure de cours pour travailler les techniques, sans calculatrice bien sûr; beaucoup sont complètement perdus au début, mais ça vient assez vite.

    *Des DM qui annoncent la couleur.

    *Je suis intraitable sur la prise de note ou les bavardages (plan de classe très travaillé dès la deuxième heure de cours, garçons séparés, filles séparés, élèves issus d'un même collège séparés, toujours un bon à côté d'un faible, un test de niveau ayant été réalisé).

    *J'annonce aussi l'exigence de rigueur, un élève qui écrit $a^2=b^2$ donc $a=b$ sans préciser que les nombres sont positifs sera sanctionné. Plus loin dans l'année, ils seront sanctionnés s'ils écrivent $f(x)$ sans avoir mis avant "Soit $x\in \mathbb{R}$". Des exigences normales en mathématiques, en d'autres termes.

    Après ce premier DS, j'en fais un de rattrapage facultatif pour permettre aux ex-collégiens qui n'ont pas pris le pli de corriger le tir; certains estiment que le 15 ou 19 obtenu étant indigne, ils viendront au rattrapage!!!

    Evidemment, je suis dans un lycée favorisé, mais même ici, beaucoup n'ont JAMAIS calculé sans calculatrice au collège. Par contre, ils travaillent, et s'adaptent aux exigences.

    Par ailleurs, tu dis que 18 élèves ont été réorientés, ils n'avaient dont strictement rien à faire en LGT. Même avec un programme de sixième, ils n'auraient pas suivi. Si on se place au niveau des élèves les plus faibles, même dans mon lycée actuel, on fait des additions et des soustractions! Pourquoi pourrir le niveau des autres?

    @rebellin : je connais très bien le niveau des élèves des "zones sensibles", comme on dit. Je pense que les nouveaux programmes (virtuels pour l'instant) ont un grand intérêt : dire aux élèves : "tu ne bosses pas, tu es mort".

    Les exigences ont visiblement été relevées dans toutes les disciplines, il ne devrait donc pas y avoir de possibilité d'évitement ("je vais en ES parce qu'il y aura moins de travail qu'en S" ai-je déjà entendu...)

    Relever les exigences évitera sans doute d'avoir des élèves de 1S qui pensent que $\sqrt{19}=4$ parce que "la calculatrice le dit" (sic).

    Pour information, une élève qui avait obtenu 1/60 à mon test d'entrée a eu 12 au premier DS. En un mois, elle a, en travaillant avec labomep et pyromaths, comblé ses lacunes sur les fractions, les règles de priorité, etc...

    Personnellement, si des élèves qui n'ont jamais rien fait et ne veulent rien faire se plantent sur ce nouveau programme, et bien tant pis pour eux. C'est se foutre d'eux que de leur donner un bac qui ne vaut strictement plus rien depuis longtemps.

    @vorobichek : je mettrai les informations que tu m'as demandées pendant les vacances
  • Dom écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1721302,1725052#msg-1725052
    > comptons le temps gâché à dire "taisez-vous" dans le secondaire, ou encore "allez, au travail" ou
    > encore toute autre chose, désastreusement vraie...
    > Tant qu'on ne s'attaquera pas à cette impolitesse, voire à cette non éducation des
    > enfants, aucune réforme ne portera ses fruits.

    Je pense aussi que tout est là.
    Quels que soient les programmes, on peut se débrouiller pour faire des choses intéressantes et ambitieuses si les conditions sont bonnes.

    ErB écrivait:
    > *Je suis intraitable sur la prise de note ou les bavardages

    Mais qu'est-ce que tu fais concrètement quand ils bavardent ? Tu gères parce que tu es, semble-t-il, dans un lycée où tu peux te le permettre. Dans certains établissements, en faisant ainsi, tu vas te mettre à dos la direction qui va te casser auprès des élèves (parce que, pour l'avancement, eux veulent dire au rectorat que tout est super), la vie scolaire (certains partent en croisade contre les profs) et même un paquet de collègues qui seront contents de critiquer quelqu'un (toujours auprès des élèves) pour tirer la couverture à eux. Ça existe ! Et si tu t'entêtes à refuser les bavardages, tu finiras au mieux sous les crachats !

    (Je prie les lecteurs de bien vouloir pardonner la violence de ces descriptions, mais enfin, il me semble qu'on critique parfois la façon de faire des autres, ici, sans bien prendre la mesure des disparités dans les conditions de travail...)

    > (plan de classe très travaillé [...])

    Si les conditions sont vraiment correctes, on ne devrait aucunement avoir besoin d'un plan de classe. Il y en a un que je devrais peut-être faire en ce moment et, contrairement aux années passées, je ne peux m'y résoudre : pourquoi consacrer son temps à ça ?

  • @sato

    Le plan de classe est l'arme de très loin la plus efficace, et doit être mis en place dès la première ou deuxième heure de cours.

    PLAN DE CLASSE direct, encore une fois, ça empêche les problèmes d'émerger.


    En APV : tous les collègues avaient le même fonctionnement. Les élèves rentrent en cours avec livres, trousses, calculatrices dans leurs mains ... Ils n'ont pas? Ils ne rentrent pas, point. Ils sont notés absents. C'est marqué dans le règlement intérieur, ils DOIVENT avoir le matériel. Les différentes directions rencontrées n'ont jamais rien pu faire contre ça, les élèves ne sont jamais rentrés dans la salle de cours... Situation vécue, si 80 profs font ça, la direction plie.

    Ensuite, si un élève fait chier de 8 à 9, il se fait DETRUIRE toutes les heures de cours qui suivent (collègues prévenus par texto à l'époque)

    Pour finir, la moindre lettre des parents/insulte, etc... finit directement par une PLAINTE. La direction est obligée de suivre (légalement). Ca n'aboutit bien sûr jamais, mais les parents sont convoqués au commissariat du coin, ça les fait réfléchir.

    Il est évident que si les collègues sont divisés, ça ne peut pas marcher (diviser pour mieux régner).


    Aucune négociation avec les parents est l'autre règle collective à respecter. Là aussi, les directions plient si les équipes sont soudées.
  • Et pour préciser un peu, avec le plan de classe, il n'y a aucun bavardage au début.

    Ensuite, les premiers qui parlent (c'est toujours très localisé grâce au plan de classe), je les détruis, éventuellement au tableau (c'est radical, mais très honnêtement, je n'ai fait ça qu'une seule fois en 12 ans; je pense qu'il s'en rappelle encore...).

    Dans le premier mois, il y a des ajustements à faire, l'idée étant qu'il ne faut RIEN laisser passer, le moindre chuchotement doit être châtié.

    Ca marche très bien, même en prévention violence...
  • Tu es étonnant : c'est tout simplement interdit de refuser un élève en classe parce qu'il n'aurait pas le matériel.
    Même en invoquant le règlement intérieur. Je vois mal en 2018 une direction qui accepterait cela, même si tous ses profs se lancent dans ce combat.
    Aussi, si c'était si simple, on aurait dans certains bahuts des tonnes de gamins qui viendraient sans rien pour ne pas assister aux cours.

    Tout cela m'interroge...

    Ensuite, que signifie "détruire" un élève ?
  • Pourtant, j'ai vu plusieurs directions obligées d'accepter ça : si la majorité des collègue réagit de la même manière, ça passe... Situation vécue en APV plusieurs fois (durant 7 ans).

    IL faut bien avoir une idée en tête : la direction d'un établissement n'a AUCUN pouvoir si la majorité des enseignants dit "NON, ça ne se passe pas comme ça"

    (40 profs ou 80 contre un proviseur, il a perdu, c'est exactement le même principe que 35 élèves contre un prof)

    "Détruire" : par exemple, l'élève rentre dans las salle, il n'a pas fait son travail, tu le mets au tableau, tu le questionnes, "tu peux me montrer ton cours? Tu ne l'as pas? et bien, ça commence bien... Tu vas donc être capable de répondre à cette question, vue dans la séance précédente". Avec mes collègues, on faisait des contrôles croisés, interros de maths en svt, de physiques en maths, etc
  • IL faudrait sûrement que la discussion soit déviée sur un autre sujet

    Le principe de "poser une main courante" à chaque lettre est redoutablement efficace.

    "c'est tout simplement interdit de refuser un élève en classe" : tu peux me donner un texte de loi qui l'interdit?

    Si tout le monde le fait, le proviseur va faire quoi?
  • @Dom : j'espère que tu ne cherches pas un texte disant que tu n'as pas l'obligation d'accepter un élève en cours s'il n'a pas ses affaires.

    Ca n'existe tout simplement pas. C'est toute l'astuce de la manoeuvre, on peut t'empêcher de virer un élève, pas de lui refuser d'entrer...

    D'expérience, les directions sont complètement démunies quand tu fais ça... Pas fait depuis 2005 cela dit, mais j'ai des amis qui continuent de le faire.
  • @sato

    Pour redire l'importance du plan de classe.

    Une élève a parlé trois fois en 2 semaines, bilan, déplacée. Avant les vacances "merci de m'avoir déplacée, je suis bien mieux comme ça".

    Le plan de classe doit être fait direct, encore une fois... C'est vraiment l'arme la plus puissante dont on dispose, ça leur montre

    d'une part qu'ils ne sont pas au club med, et d'autre part, que tu diriges la classe (et pas eux).

    C'est un truc de gestion de classe jamais appris en ESPE, et pourtant... Deuxième point, ils doivent être, de manière systématique, mis au boulot

    dés la première seconde de cours (travail écrit ou projeté), et bien sûr, j'ai oublié de le dire, ils ne rentrent pas dans la salle avant le calme absolu dans le couloir, en rang!

    Dans la salle, silence complet avant qu'ils ne posent le cul sur la chaise. Ca m'est déjà arrivé de les laisser debout toute l'heure, je n'en ai rien à carrer, moi, je suis assis. Tu fais ça une fois, après, ils ont compris.
  • "Silence complet avant le cul sur la chaise" : mouais, dans certains bahuts (certes mal dirigés) y a des gars qui s'assoient et qui n'attendent pas l'autorisation.

    Bref, tout cela n'est pas ridicule mais n'est pas applicable. Je ne te jette pas la pierre. Si ça marche, tant mieux, après tout...
  • Dans mon lycée, on pratique également le plan de classe. (Je ne le fait pas en terminale S.) Par contre, quand j'étais P.P en seconde, le premier plan de classe c'était l'ordre alphabétique. Çà jette un froid, et c'est hyper pratique pour apprendre le nom des gamins. Puis modifications en fonction du comportement des élèves au fur et à mesure de l'année. Ce n'est pas la panacée, mais ce n'est pas inutile loin de là.

    Sinon les élèves attendent également l'autorisation de l'enseignant pour s'asseoir. Ça va très vite, le silence se fait, je dis toujours : "merci, vous pouvez vous asseoir." Ça définit proprement le début du cours.

    Un dernier truc, je sais que beaucoup de mes collègues n'osent pas dans mon lycée. Quand un élève m'était signalé par plusieurs collègues, travail non fait, affaires oubliées bavardages. J'appelais systématiquement les parents pour un petit entretien téléphonique rapide pour leur signaler la situation. Même si ce n'est pas forcément agréable pour eux, les parents sont très reconnaissants d'avoir été prévenus, et qu'un enseignant prenne le temps de les prévenir. Attendre les rencontre parents profs est beaucoup moins efficace.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Un exemple à suivre :
    https://www.google.fr/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://www.dailymotion.com/video/x5wvx5&ved=2ahUKEwjLivuImZfeAhUOVhoKHVCADS8Qt9IBMBl6BAgIEGc&usg=AOvVaw3ljSo5Cf58ebb_bf1hodWc&cshid=1540113460079

    L'ordre doit règner dans une salle de classe....et ce n'est pas négociable.
    Les pays qui réussissent le mieux sont ceux où la discipline n'est pas un vain mot (en particulier en Asie ou en Afrique francophone)
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ce programme, certes loin d'être parfait, va dans le bon sens, autant au plan qualitatif que quantitatif, après une série de réformes calamiteuses, enfin on ferait marche arrière et on réintroduirait un peu de maths et d'exigence ?

    Moi je trouve ça fou de lire ça dans un programme :

    "Le calcul est un outil essentiel pour la résolution de problème. Il est important en classe de seconde de poursuivre
    l’entraînement des élèves dans ce domaine par la pratique régulière du calcul numérique et du calcul littéral, sous
    ses diverses formes : mentale, écrite, instrumentée."

    Et

    "Démontrer est une composante fondamentale de l’activité mathématique. Le programme propose quelques
    démonstrations exemplaires, que les élèves découvrent selon des modalités variées : présentation par le
    professeur, élaboration par les élèves sous la direction du professeur, devoirs à la maison, etc.
    Le programme propose un certain nombre d’approfondissements possibles, mais en aucun cas obligatoires."

    Bien plus habitué à

    "On veillera à éviter tout excès de technicité et on aura recours largement aux logiciels de calcul formel"

    "On admettra machin-chose"

    Bref espérons que ça n'accouche pas d'une souris.

    La partie sur les nombres est celle qui m'intéresse le plus et me donne vraiment envie d'enseigner, si elle est supprimée, le programme perd une grande partie de son intérêt.
  • Ramon mercader a écrit:
    Un exemple à suivre
    Tu es sûr d'avoir vu le film en entier ?
  • moi a écrit:
    Mauricio : quelle vision tu voudrais avoir ? (C'est une vraie question sans ironie). J'ai du mal à comprendre pourquoi tu trouves cela bien triste d'avoir un programme qui relève un peu le niveau d'exigence, quoique je reste encore sur mes gardes.

    Pardon de me citer mais finalement j'avais bien fait de rester sur mes gardes : prétendre enseigner la dérivation sans les limites tout en demandant de démontrer notamment la formule de la dérivée d'un produit n'est pas franchement le signe d'un vrai retour à la rigueur. Il vaudrait mieux un vrai cours sur les calculs de limites** en 1ère plutôt que d'y introduire l'exponentielle (dont je suppose que c'est peut-être une demande des physiciens), qui plus est sans logarithmes ! Bon au moins le programme de probas est à peu près débarrassé des stats inférentielles (qui sont très intéressantes mais pas au lycée) et on va plutôt dans le bon sens.

    Question aux profs : est-ce que vous pensez que ces programmes seraient faisables sans l'algorithmique ? J'ai du mal à comprendre pourquoi on continue à obliger les profs de maths à enseigner l'algo alors qu'on prétend développer une spé informatique en Première et Terminale (avec qui d'ailleurs ? Mystère).

    **@ErB : bien sûr qu'il vaut mieux contourner une ânerie pareille et enseigner les limites même si elles ne sont pas au programme... mais encore faut-il pouvoir le faire !
  • Mojojojo a écrit:
    Tu es sûr d'avoir vu le film en entier ?

    Je suis allé voir ce film le jour de sa sortie...tu n'étais peut-être même pas né....
    Pour causer, tu causes...mais pour oser, tu oses ????

    Un autre exemple à suivre:https://www.google.fr/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://m.youtube.com/watch?v=exEaec50PDM&ved=2ahUKEwixwuump5jeAhUdgHMKHQKrAgsQt9IBMBt6BAgGEG8&usg=AOvVaw31R-LpWVTc974hlGpPRt1C

    Avec ces méthodes, aucun problème de discipline...On peut travailler dans un climat serein.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon Mercader a écrit:
    Je suis allé voir ce film le jour de sa sortie...tu n'étais peut-être même pas né....
    Mouais, je ne vois pas bien le rapport avec nos ages respectifs. Tu confonds peut-être l'age avec un autre mot, une qualité, je présume ?

    Quoi qu'il en soit dans mes souvenirs full métal jacket ne présente pas le sergent Hartmann comme un enseignant modèle. D'ailleurs ça ne fini pas très bien pour lui, pas de pistolet à bille ici.

    Pour causer, tu causes...mais pour oser, tu oses ????
    8-) Pas sûr d'être celui qui jacasse le plus ici. Mais je ne sais même pas pourquoi je m'embête à te répondre, à une prochaine sur un autre fil peut-être.
  • il s'agit de niveau d'exigences plus que d'ordre à avoir; or il semble que les acquis du langage math soient déjà chronophages.
  • @tous : ce tableau diligent est à compléter (par vos soins) !:-D

    a03.jpg
  • Au lieu de brailler comme un vieux schnock, à tort et à travers, est-ce que le dénommé Ramon Mercader pourrait avoir l'amabilité de faire des contributions constructives sur ce forum ?

    1) Pourrait-il donner des exemples de progressions, voire de séquences - voire même de séances si sa tendance au poil dans la main l'empêche de fournir un effort plus grand... mettons de fin de cycle 4 (troisième donc), où sont décrits les contenus de l'enseignement qu'il prône, les contenants (le cadre, l'ambiance de classe, les éléments qui permettent l'apprentissage) ?

    2) S'il ne le peut pas, pourrait-il, à la fin, la fermer une bonne fois pour toutes ? Si oui : c'est réglé. Si non : pourrait-il alors changer de ton ? Si oui : c'est réglé. Si non : je propose un bannissement temporaire. Pour qu'il apprenne les bonnes manières.

    Salutations cordiales.
  • Evidemment qu'il faut zapper l'algo et faire un cours sur les limites. En première il n'y a pas le bac à la fin de l'année, c'est jouable.

    De même qu'il faut, si possible, faire du dénombrement au lieu de marcher sur la tête avec les probas ... enseigner le calcul des fractions, du ppcm du pgcd correctement dans les classes précédentes.

    Si on est inspecté, il faut donner le change.

    Mais quand même, ce programme de seconde est tellement mieux qu'avant.
  • @thule : tu n'as strictement aucun pouvoir ici pour interdire à qui que ce soit de s'exprimer !!!
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