Option SNT (Sciences du numérique) en seconde

Bonjour,
je me pose une question à propos de ce nouvel enseignement que élèves auront 1H30/semaine.

Notre proviseur nous a dit qu'à priori tout enseignant pouvait assurer ce cours, quelle que soit sa discipline. Ayant été voir le programme (architecture réseau, éthique et net, réseaux sociaux, sécurité etc.) n'y connaissant rien et n'étant pas intéressé, j'ai constaté auprès de mes collègues qu'aucun ne souhaite non plus assurer cet enseignement.
Quand j'ai dit au proviseur qu'il n'était pas sûr qu'il y ait des volontaires, elle m'a répondu que dans ce cas, elle désignerait des enseignants.

Ma question : peut-on nous imposer d'assurer ce cours, sachant que ce n'est pas notre discipline ?

Réponses

  • Pour enseigner cela il faut avoir fait la formation adéquate, et elle est ouverte en priorité aux enseignants de SSI, mathématiques, et SPC.
    Donc non il ne peut pas vous l'imposer comme cela. Par contre, la logique veut que si personne ne se forme, et que du coup personne ne puisse assurer cet enseignement, les heures seront transformées en BMP, ce qui peut entraîner une suppression de postes. Et si ce n'est là, car on pourrait créer le BMP sur les heures supplémentaires, cela arrivera avec la vague des premiers certifiés informatiques, à qui il faudra bien donner des postes. Voir même création de postes spécifiques, avec destructions du nombre de poste adéquat, pour qu'un certifié mathématiques option informatique puisse venir.
    Je pense qu'il peut être intéressant d'avoir des collègues de mathématiques volontaires formés, car cela permet d'encaisser des variations de populations dans les options mathématiques. En effet, entre enseigner la SNT, et enseigner en collège, à un moment il faudra choisir.
    Cordialement,
    Willouuu.
  • Merci de cette réponse!En fait on a déjà un gros BMP ( d'au moins 18h) donc ce n'est pas un pbm pour nous.

    Mais je recule la question d'une case: peut-on nous obliger à suivre cette formation? (Pour nous obliger à assurer cet enseignement.)

    Au bout du bout, a-t-on le choix?
  • Je ne sais pas du tout, mais la question m'intéresse. A la rentrée on a eu gros problème pour trouver un professeur principal dans une classe. J'avais regardé les textes. A priori le proviseur n'a pas le pouvoir d'imposer à enseignant d'être p.p. J'y vois un cas un peu similaire.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Chez nous, on s'est inscrit aux formations, y compris les collègues tapant avec un doigt sur leur clavier. On craint de perdre trop d'heures en maths et on ne voit que ça pour sauver les derniers arrivants...
  • Blueberry a écrit:
    Mais je recule la question d'une case: peut-on nous obliger à suivre cette formation? (Pour nous obliger à assurer cet enseignement.)

    Si tu reçois un ordre de mission, non.
    Cela dit, si on a fait le coup aux trois quarts des collègues envoyés en formation, je ne donne pas cher de la peau du formateur.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • @zeitnot
    Effectivement la cas du professeur principal peut y faire penser. Mais ce qui est délicat c'est que cet enseignement est obligatoire, il est dû aux élèves. Elle devra trouver une solution.

    @kioups
    En ce qui concerne le choix des options, nous ne perdons vraisemblablement pas d'heure en maths avec les 1ères, les effectifs semblent se maintenir.
    Effectivement, avoir cette formation en poche te permet d'atterrir dans un autre établissement avec davantage de sécurité en cas de mutation (éviter la carte scolaire l'année suivante!) ou de t'y maintenir si tu es le dernier arrivé.
    Cela dit, je pense qu'au bout de un ou deux ans les choses se stabiliseront et les postes deviendront aussi sûrs qu'ils le sont actuellement.

    @Nicolas
    Tu veux dire que l'ambiance risque d'être irrespirable pendant la formation si les trois quarts des participants sont présents sous contrainte ?
  • Oui, on espère que ça se stabilisera. Clairement, on suit cette formation parce que nous ne voulons pas perdre la dernière collègue arrivée. Mais ce n'est pas franchement pour le plaisir de faire du numérique...
  • Je pense que oui. Disons que les collègues risquent de manifester leur mécontentement, de la même manière que si l’administration impose des stages pendant les vacances.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • @kioups
    Oui c'est normal, par solidarité vous suivez tous la formation de façon à ce que chacun puisse avoir un post en maths. Nous, on a en fait 21h de rab(BMP) mais pas de poste créé, car pour créer un poste, le rectorat regarde si il reste au moins 18h une fois qu'ils ont enlevé 18h $\times$ (le nombre de postes actuels). Si on fait ce calcul il reste un peu moins de 18h.

    @Nicolas
    J'ai vécu le truc en début d'année dans mon lycée: c'en était gênant...
  • J’en suis peu surpris : on nous demande de nous défoncer, de venir pendant les vacances (même aux stagiaires pour qui, légalement, tout ne commence que le premier septembre) et tout ça pour voir les salaires baisser, les postes supprimés et les garanties démolies.
    D’ailleurs, en général dans le privé, quand on fait valoir une formation dans notre métier, on est payé un poil mieux. Est-ce que les collègues avec une certification en ISN, en FLÉ ou en bilangue sont mieux payés ? Même la bi-admissibilité a sauté.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • D'ailleurs on nous a dit que maintenant des profs ayant le certificat pourront enseigner en langue étrangère (dans des classes euros) sans être sur un poste spécifique...Donc un accès plus large à cette possibilité mais sans contrepartie financière a-priori. Le bénéfice pour l'enseignant: développer et mettre en œuvre ses capacités à dispenser un cours dans une autre langue. Une satisfaction toute morale donc...

    C'est la constante: économie sur le dos des fonctionnaires, tout ce qui est possible sera fait. (Par contre les "hauts-fonctionnaires" eux, étant peu nombreux, se permettent d'augmenter leur salaire, voir par exemple Mme Jouanno augmentée de 13% avant de décliner la mission qu'on lui avait confiée).
  • Avoir la spécification ISN ou ICN, la DNL ou cette future SNT ne rapporte rien ! Pour avoir un peu plus de thune, ce sont les trucs en-dehors des cours qu'il faut faire... Prof principal, IMP diverses et variées... C'est quand même le monde à l'envers...
    Bon, là, je vais ptete réussir à gratter quelques HSE pour les Olympiades de maths...
  • nicolas.patrois a écrit:
    J’en suis peu surpris : on nous demande de nous défoncer, de venir pendant les vacances (même aux stagiaires pour qui, légalement, tout ne commence que le premier septembre) et tout ça pour voir les salaires baisser, les postes supprimés et les garanties démolies.
    Et? Il est normale de suivre une formation pendant les vacances scolaires. Ce sont les vacances des élèves et non les congés des professeurs. La France est plutôt cool de ce côté là, en nous laissant l'organisation libre pendant les vacances scolaires. Dans pas mal de pays les professeurs ont une obligation de présence à l'école et autres tâches pendant les vacances scolaires.
  • Personnellement, je viendrais bosser avec plaisir dans mon bahut si j'avais un bureau, un ordi, des bouquins (même une bibliothèque collective, je suis partageur !).
  • Si un chef fait ça, je crois que le prof devrait (menacer d’) écrire un mot aux familles disant « bonjour à tout le monde, l’institution décide que j’enseigne la matière $truc$ bien que je n’y connaisse rien, pardon pour vos enfants ».
    Avec un style à choisir.

    À mon avis, le chef ira voir quelqu’un d’autre...

    J’ai connu un exemple où un prof de math avait été contraint d’enseigner la physique-chimie.
    Évidemment c’était une offre qu’il ne pouvait pas refuser : soit il enseignait uniquement les maths sur deux bahuts, soit il acceptait de prendre une classe pour de la physique-chimie.
    Le professeur en question n’a pas trop hésité mais je crois me souvenir qu’il appréciait la physique. Ainsi, ce n’était pas une gros problème « personnel ». Par contre c’est un gros problème « administratif » (un mot meilleur doit exister) de mon point de vue.

    Je n’ai pas la réponse mais il me semble que le prof peut refuser d’enseigner un enseignement si ce n’est pas sa discipline de recrutement. Comme cela a été dit : un prof peut refuser d’être Prof Principal et en effet je crois que cela relève du même droit. Sans source et sans preuve.
  • vorobichek]
    Et? Il est normale de suivre une formation pendant les vacances scolaires.

    J’espère que tu saisis la différence entre une formation contrainte (avec un ordre de mission) et une formation choisie (tout seul par exemple) pendant les vacances.
    Je ne vois pas pourquoi des pays feraient pire que nous sur cette question pour faire pareil. À ce titre, des pays paient leurs profs encore moins qu’en France, alors allons-y, lâchons-nous, organisons un concours du pays qui les paie le moins.
    Dom a écrit:
    Évidemment c’était une offre qu’il ne pouvait pas refuser : soit il enseignait uniquement les maths sur deux bahuts, soit il acceptait de prendre une classe pour de la physique-chimie.
    Le professeur en question n’a pas trop hésité mais je crois me souvenir qu’il appréciait la physique. Ainsi, ce n’était pas une gros problème « personnel ». Par contre c’est un gros problème « administratif » (un mot meilleur doit exister) de mon point de vue.

    Comme le décret de 1950 a sauté (sauf en prépa)…
    Dans ce décret, il était écrit qu’on pouvait demander à un enseignant d’enseigner autre chose que sa discipline mais que c’était dans les limites de ses goûts et compétences.
    D’ailleurs, il me semble qu’un protal peut demander à un collègue, même s’il n’a pas l’habilitation, à enseigner l’ISN ou l’ICN.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • La SNT, c'est le "super cours de techno" prédit depuis longtemps par @FDP.....
    Je suis estomaqué de constater que des profs de maths aillent koudzokor à une "formation" pour enseigner une discipline dans laquelle ils n'ont fait aucune étude universitaire.....
    Un prof de maths est (en principe....) compétent pour enseigner les maths....
    Trois séances de "formation" ne remplacent pas 5 ans d'études universitaires (surtout quand on connait la nullité des stages organisés par EDNAT....)
    Wilouuu a écrit:
    Entre enseigner la SNT, et enseigner en collège, à un moment il faudra choisir.

    Un jour, on demandera aux profs de faire le ménage le soir après les cours entre 18 h et 20 h (normal de leur demander puisqu'ils acceptent tout ce qu'on leur ordonne sans protester.....la orklasss est à ce prix et pour les plus dociles, l'agrégation sur tapis vert....).
    Ce jour là, de bonnes zâmes diront doctement: "Entre passer la serpillère, et enseigner en collège, à un moment il faudra choisir"......
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Franchement, quel lien entre le programme de SNT et les maths...et puis je pense que celles et ceux qui vont enseigner cette matière vont bien s’amuser avec les élèves...cramer des heures de dédoublement pour cette matière est un vrai gâchis (enfin j’imagine que les cours seront dédoublés..35 élèves en salle informatique ça donnera encore moins envie d’enseigner cette matière...).

    Pour ma part j’ai vu la plupart de ces choses en école d’ingenieur mais je n’ai aucune envie de parler de la naissance d’internet, et pire, évoquer les réseaux sociaux à des élèves...
  • Hello,

    Vous l'avez vu passer celle-là ? (C'est pour la NSI par contre)
    http://www.montpellier.snes.edu/IMG/pdf/re_forme_du_lyce_e_-_mise_en_oeuvre_enseignement_nsi.pdf
  • Je ne suis même pas surpris. Qui ne demande rien n'a rien. Il y aura toujours dans les lycées des défenseurs de poste, des marcheurs qui se disent qu'on peut bien faire ce petit effort et des opportunistes qui se porteront volontaires. Et les irréductibles bahuts qui n'iront pas à ces formations perdront des heures.
    Idéalement il faudrait être unis à l'échelle nationale, mais rien que d'écrire cela me fait rire. Allez je vais de ce pas m'inscrire, je n'ai rien à faire la semaine du 12 juillet.
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.