C'étaient les mathématiques

Le site MegaMaths Classic ferme ses portes.

En ces temps sans lendemain, où l'homme se réduit à l'animal, et l'enseignement des mathématiques à la cabalistique, je vous propose de (re)découvrir un cours de mathématiques de lycée : celui d'une compatriote qui a formé avec rigueur des générations d'élèves scientifiques, madame Jeanne Manotte.

Les années 73-75. C'était le temps des grands plans d'ensemble, des cours construits en cathédrales gothiques, fournissant à la jeunesse honneur et connaissances.

Il me semble aujourd'hui que les professeurs de ce pays (j'en suis) ont perdu toute dignité.
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Réponses

  • Ou alors c'est simplement que la population qui suivait un bac C en 73-75 (en gros une petite élite triée sur le volet) n'a rien à voir avec la population au lycée actuel.
  • Aujourd'hui, lorsque l'on regarde la copie de la meilleure note d'une 1S (en l'occurence la mienne), on lit en première page :

    $$
    1 - p - p^2 \geqslant 0 \\
    - p - p^2 \geqslant - 1 \\
    - p^2 \geqslant \frac{-1}{-1} \\
    - p^2 \geqslant 1 \\
    - p \geqslant \sqrt{1} \\
    p \geqslant \frac{1}{1} = 1.
    $$

    :-(:-(:-(
  • On apprend dans le cours de 1974-75 que si $\ell$ est la limite de $f$, alors : $\ell>0\implies \exists f(x)\:/ f(x)>0$.

    D'autre part, le raisonnement par récurrence dit apparemment que :

    Soit $A\subset \N\;/ \; 0\in A$ et : $\forall x\in A\implies x+1\in A$. Alors $A=\N$.
  • Héhéhé a écrit:
    Ou alors c'est simplement que la population qui suivait un bac C en 73-75 (en gros une petite élite triée sur le volet) n'a rien à voir avec la population au lycée actuel.

    Rassurez-vous comme vous le pouvez.
  • Merci de l'information Nahum Eitingon.
    C'est fort dommage :-( :-S Ce site une mine de ressources, en particulier pour ceux qui préparent les concours. Il est encore en ligne pas pour très longtemps apparemment, j'ai eu le temps de l'aspirer...
  • @ Nahum Eitingon

    En 1974-75, lorsque le professeur de seconde traitait les sous-espaces vectoriels, le monde la classe se divisait en deux :
    - ceux qui ne comprenaient rien.
    - ceux qui comprenaient mais qui ne voyaient pas pourquoi on leur infligeait ça.

    La grosse différence avec 2018-19, c'est que les élèves d'aujourd'hui se révolteraient, appuyés par leurs parents, relayés par les réseaux sociaux, avec l'approbation courageuse de leur hiérarchie pourtant à l'origine des programmes.

    Je le dis pour la 357 877 ème fois sur ce Phôrüm (c'est-à-dire une fois de plus que Christophe) :
    ce n'est pas le contenu des programmes qui est en cause : depuis Pline l'Ancien (un IG pas commode, les vétérans du Phôrüm s'en souviennent peut-être) les profs se plaignent de devoir changer leurs cours des nouveaux programmes.

    C'est la qualité de l'enseignement qui fout le camp ma bonne dame, c'est-à-dire les exigences de la part des enseignants, des élèves, des parents, de la hiérarchie, etc.

    Le programme de maths pourrait être : "la traite des vaches" - et certains jours on peut le regretter - les problèmes seraient les mêmes.

    Sauf qu'un bon coup de sabot bien placé de la part d'une vache pédagogique, de temps en temps, ça remettrait les pendules à leur place.

    e.v.

    [ Pour en revenir aux cours de Madame Manotte, la qualité est présente des deux côtés :
    professeur et élève. Une autre époque, comme déjà signalé. ]
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Pourquoi fermer ce site?
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Nahum Eitingon:

    Je trouve cela navrant qu'un enseignant ne réfléchit même pas au contexte historique et sociologique dans lequel il enseigne.

    Si voulez enseigner à des gens qui ont été bien éduqués et qui viennent d'un "bon" milieu socio-professionnel irréprochable faites vous embaucher à l'ENS ou à Louis Le Grand.
  • Pourquoi fermer le site ? Peut-être parce que son auteur, qui avait environ 18 ans en 1973-1974 et donc en a environ 64 aujourd'hui, est parti ou sur le point de partir à la retraite ? Ou bien parce qu'il en a assez de migrer d'un hébergement (virtuel) précaire à un autre (mais pourquoi n'est-il pas sur un site institutionnel ? peut-être que Sésamath lui ouvrirait ses portes ?). Quoi qu'il en soit, c'est dommage.
  • Si vous avez besoin d'un aspirateur de sites: http://www.httrack.com/page/1/fr/index.html

    (ce truc n'enlève pas la poussière)
  • Et c'est reparti !!!!!
    Pour @FDP, un vrai cours de maths de haut niveau, structuré avec démonstrations...ne saurait être destiné qu'à des élèves "bien éduqués" et issus des classes les plus aisées.....
    Pour les pauvres, il y a les problemzouverts en zilobonifiés, la narration de recherche, la "méthode ingénieur".......ainsi le fils de la femme de ménage sera maintenu dans l 'ignorance......et si jamais les pauvres arrivent à l'Université, d'autres prendront le relai en leur expliquant que leur cerveau n'est pas calibré pour calculer 4/7-2/5....
    Sous couvert de postures de gauchiste de salon, @FDP est de fait, un allié objectif de la droite macronisto- européiste.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Et oui, et même des élèves de classe moyenne sup arrivent en TS en faisant des erreurs dignes d'élèves de 5ème et 4ème.
  • ev a écrit:
    En 1974-75, lorsque le professeur de seconde traitait les sous-espaces vectoriels, le monde la classe se divisait en deux :
    - ceux qui ne comprenaient rien.
    - ceux qui comprenaient mais qui ne voyaient pas pourquoi on leur infligeait ça.

    La grosse différence avec 2018-19, c'est que les élèves d'aujourd'hui se révolteraient, appuyés par leurs parents, relayés par les réseaux sociaux, avec l'approbation courageuse de leur hiérarchie pourtant à l'origine des programmes.

    En 2006-2007, lorsque le professeur de seconde traitait les fonctions affines de R dans lui-même, le monde la classe se divisait en deux
    - ceux qui ne comprenaient rien.
    - ceux qui comprenaient mais qui ne voyaient pas pourquoi on leur infligeait ça.

    En 2018-2019, lorsque le professeur de seconde traite du calcul de 4/7-2/5, le monde la classe se divise en deux
    - ceux qui ne comprennent rien.
    - ceux qui comprennent mais qui ne voient pas pourquoi on leur inflige ça.

    Et les élèves se révoltent (pétitions etc). Il faut comprendre que ce conditionnel, était de l'ironie B-)
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Ceux qui comprennent peuvent avoir du plaisir à comprendre (sisi c'est possible je vous assure).
    Actuellement on enseigne les bases de calculs au collège comme on enseignerait à conduire en venant à l'auto école seulement une fois par mois...Vous pouvez venir à l'auto école durant 10 ans le résultat sera zéro...Même chose pour apprendre une langue, vous pouvez travailler 3 heures une fois par semaine , cela sera 100 fois moins efficace que 20 minutes par jour...
    Pour apprendre, le cerveau a besoin d'un nombre de répétitions assez importantes (différent selon les personnes) et à intervalles très rapprochés et sur une période plus ou moins longue (bien plus qu'un ou deux mois pour les bases de calculs!).
    Une fois qu'un apprentissage est vraiment compris/maîtrisé il est beaucoup plus difficile de l'oublier. Vous pouvez ne pas conduire pendant 5 ans mais quand vous retrouvez le volant les automatismes reviennent très vite (même chose pour le vélo etc).
    A cause de la calculatrice et du fait qu'une majorité de profs de collège ne veulent pas "abrutir" quotidiennement les élèves (de quatrième et troisième surtout) d'exercices d'application des règles de calculs, les élèves sont toujours en dessous d'une limite de cette maîtrise ce qui fait qu'ils repartent à chaque fois quasiment de zéro.
  • Foys a écrit:
    En 2006-2007, lorsque le professeur de seconde traitait les fonctions affines de R dans lui-même, le monde la classe se divisait en deux
    - ceux qui ne comprenaient rien.
    - ceux qui comprenaient mais qui ne voyaient pas pourquoi on leur infligeait ça.

    En 2018-2019, lorsque le professeur de seconde traite du calcul de 4/7-2/5, le monde la classe se divise en deux
    - ceux qui ne comprennent rien.
    - ceux qui comprennent mais qui ne voient pas pourquoi on leur inflige ça.


    Liberté, égalité, choucroute.
  • @Ramon, à force de creuser on va se retrouver en Nouvelle-Zélande ...
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Au moins Foys prouve qu'il n'est pas platiste...
  • Félix: on descend un peu et après on fait un long tunnel horizontal...
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Ce témoignage remarquable m'émeut, je prépare un cours sur les angles orientés de première. Je constate qu'on les définissait comme l'ensemble des couples de vecteurs unitaires quotienté par la bonne relation d'équivalence.


    Toutes les formules de trigonométries sont là, on dérivait tout, même cotangente, selon un plan construit.

    Aujourd'hui, j'ose tout juste faire faire le calcul de $cos(2\pi/5)$ en DM...


    Et qu'on ne parle "pas de public trié sur le volet" : Il y a désormais des profs agrégés qui ne savent pas la définition d'un angle orienté (j'en connais)... parfois, quand on va à l'oral d'agreg et on entend "$\mathbb{Z}/p^2 \mathbb{Z}$" en réponse de "connaissez-vous un corps à $p^2$ éléments ?", ou encore "il y a une formule, je m'en souviens plus" en réponse de "D.L. de $(1+x)^{\alpha}$ ?"
    Or il n'y a pas moins de candidats à l'agreg de maths que d'élèves en 1C en 1973.

    Autre anecdote : à l'oral du CAPES, un candidat a défini deux entiers premiers entre eux comme "le reste de la division euclidienne du plus grand ar le plus petit est égal à 1". Question du jury "PGCD de 5 et 3 ?" Il s'embrouille dans sa réponse évidemment, et déclare "je vous assure, d'habitude avec mes 3ème j'y arrive". Bientôt, ce que j'ai vu au collège l'an derner deviendra le niveau moyen (à ce moment là on aura atteint la Nouvelle Zélande).
  • Foys a écrit:
    à force de creuser on va se retrouver en Nouvelle-Zélande ...

    En ce moment, il vaut mieux éviter la Nouvelle-Zélande....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • SchumiSutil a écrit:
    Je constate qu'on les définissait comme l'ensemble des couples de vecteurs unitaires quotienté par la bonne relation d'équivalence.

    Mais, cela va vous servir à quoi Monsieur @SchumiSutil ???? Cela fait-il sens pour vos apprenants ????
    SchumiSutil a écrit:
    selon un plan construit

    Mais Monsieur @SchumiSutil, avez vous bien lu notre lettre de rentrée ???? Il était pourtant précisé que lors de nos visites nous serions particulièrement attentifs à la MISE EN ACTIVITE DES APPRENANTS lors de la résolution d'un PROBLEMZOUVERT !!!!

    Non là franchement ça ne va pas !!!! Lors de ma dernière visite , je vous avais demandé de QUESTIONNER VOS PRATIQUES !!!!
    Or, j'ai constaté que vous n'aviez pas changé la disposition des tables dans votre salle !!!!
    Les classes autobus, c'est dépassé, c'est XXème siècle !!!!

    Et puis votre DM là sur les dérivées.... Que du calcul à la main !!!!! Vous ne connaissez donc pas Xcas ????? Vous croyez que faire des maths, cela se résume à calculer des dérivées et résoudre des équations ????
    On ne vous a donc jamais appris que le cerveau de vos élèves n'était pas cablé pour réduire au même dénominateur ????
    C'est normal que vos élèves ne comprennent rien !!!! Comment se fait-il qu'une de vos apprenantes ayant 18 de moyenne générale soit en situation de réussite différée en mathématiques ????


    Remarquez, j'ai vu pire que vous.... Des géniteurs d'apprenants se sont plaints et m'ont signalé un médiateur des apprentissages pervers qui ose demander à sa classe de seconde de résoudre 4 horribles équations et qui demande à ses TS de calculer 10 dérivées !!!!!!
    Une reprise en main s'impose...je songe à la mise sous tutelle d'un formateur ESPE qui remettra cet individu dans le droit chemin didactico-pédagogique !!!!!

    Monsieur @SchumiSutil, vous n'avez pas tenu compte de me conseils de l'an dernier....le passage orklasss sera impossible à moins que vous ne remettiez en question vos pratiques d'un autre âge !!!!

    Vous auriez au moins pu inscrire votre classe de seconde à la COURSE AUX NOMBRES !!!!!
    Cela aurait permis à vos apprenants de prendre confiance et de valoriser leurs acquis !!!!!
    Mais au lieu de cela, vous persistez à les mettre en situation d'échec avec vos vecteurs, vos factorisations, vos équations....85240
    85242
    Liberté, égalité, choucroute.
  • @Ramon: en fait, on entend "problemzouverts", mais on écrit "problèmes ouverts".
    C'est en deux mots. Je me permets la remarque car ce n'est pas la première fois que tu fais la faute. :-D
  • Je ne connaissais même pas les zilobonifiés, il a fallu que j'aille voir sur internet. Pourquoi "bonifiés" ? À vomir tout ce vocabulaire.
  • J'aimerais savoir combien de profs ont vraiment été touchés par une propagande pro-îlots bonifiés.
    Ici, Ramon a l'air d'être le principal promoteur du concept.
    Par contre "travail en îlots", effectivement, c'est classique.
  • Ramon Mercader a écrit:
    Pour @FDP, un vrai cours de maths de haut niveau, structuré avec démonstrations...ne saurait être destiné qu'à des élèves "bien éduqués" et issus des classes les plus aisées.....

    A ma connaissance que tu viennes d'un quartier populaire ou de Passy la loi ne prévoit pas plus d'heures de mathématiques* pour les premiers cités que pour les seconds. L'école est calibrée pour le second groupe et on demande au premier groupe de se hisser au niveau du second: une belle escroquerie intellectuelle qui perdure depuis des décennies.

    *: c'est vrai aussi pour les cours de Français.
  • @Aléa : à l'ESPE, quand j'y étais, ils ont évoqué une seule fois le mot ilôt bonifié, donc je confirme n'avoir pas été soumis à une propagande pro îlot bonifié (et heureusement d'ailleurs...).

    @Ramon : dédramatise l’îlot. On peut travailler de temps en temps en îlot. d'ailleurs, les mathématiciens travaillent en groupe, en école d'ingénieur, je passais la plupart de mon temps en groupe pour beaucoup de travaux, dans le privé, je passais pas mal de temps aussi à travailler en groupe...bref, apprendre à certain.e.s (oui j'utilise l'écriture inclusive...;o)) le travail en groupe ce n'est pas un mal je pense.
    Avec la course aux nombres, j'ai mis en échec tous mes quatrièmes donc les inscrire ne m'a pas permis de les valoriser loin de là (même si ton propos était ironique bien évidemment...). Je ne me suis pas prié de leur dire que leur résultat était catastrophique...je n'ai pas entendu une mouche volée pendant deux heures d'affilées...en revanche, j'ai des élèves de 5ème qui auraient pu avoir un bon score à la course aux nombres de seconde...

    @Biely : je rejoins ton propos. Perso, je militerais bien pour 5h de français et 5h de maths au collège avec 1h tous les jours systématiquement. Avec 3h30 de maths en 5ème / 4ème et 3ème que voulez-vous que les élèves puissent faire plus tard...Ils passent au moins 5 fois plus de temps sur leur console et autres écrans. Nous avons perdu d'avance.

    et pour conclure, j'aurais adoré avoir le cours de maths des années 70...
  • FDP a écrit:
    L'école est calibrée pour le second groupe et on demande au premier groupe de se hisser au niveau du second

    QUELLE HORREUR !!!!!
    L'école aurait donc pour but de permettre aux enfants des classes défavorisées d'accéder au savoir, à la culture et à s'élever socialement !!!!

    Il faut faire cesser cela d'urgence et faire le contraire !!!!! Il faut obliger les enfants de bourgeois à devenir pauvres et incultes !!!!!
    Tous les hommes pauvres et ignares mais égaux...... tel est l'idéal social de @FDP...
    djedje_bzh a écrit:
    apprendre à certain.e.s (oui j'utilise l'écriture inclusive...)

    Tu crois être à la pointe de l'avant garde mais ton écriture inclusive est déjà dépassée car horriblement sexiste (la forme masculine est AVANT la forme féminine...)
    Tu aurais dû écrire: "apprendre à certaines.ains"
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon Mercader:

    Tu déformes mes propos. Par ailleurs, l'école est moins un lieu de culture qu'une gare de triage déguisée en centre culturel.
  • @Ramon : certaines féministes pourraient dire que mettre le féminin avant le masculin c’est la poursuite de la galanterie et qu’il s’agit donc d’un certain assujessissement de la femme par l’homme qui ne fait que perdurer...lol...

    cela nous éloigne du sujet cela dit..c’était donc mieux avant les maths...
  • aléa écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1783890,1785428#msg-1785428
    [Inutile de recopier un message présent sur le forum. Un lien suffit. AD]
    Avant, on mettait les tables en îlots et on les remettait en autobus pour ne pas se faire engueuler.

    Aujourd'hui, je les fais repositionner normalement (c'est d'ailleurs ainsi que les élèves l'appellent) dès que j'y reste plus d'une heure et j'ai l'impression très nette de déranger. Beaucoup de profs ont décidé que leur salle, même utilisée par d'autres, serait en îlots.

    Heureusement, on commence à trouver même des profs de langues qui trouvent que c'est un peu tarte (je m'efforce de rester poli) de positionner les élèves dans un îlot pour travailler en groupe mais avec des tables individuelles et sans avoir de table pour le groupe, de façon à ce qu'ils soient dans une position idéale pour passer l'heure à jouer à jeter discrètement des stylos sur le nez du voisin, tout en te tournant le dos, et alors que l'essentiel du travail qui leur sera demandé en classe est un travail individuel.

    Donc, oui, il faut bien une propagande ou une idéologie pour en arriver là !

  • Les profs de langue travaillent plutôt en U, pas en îlots. Et oui, ça peut être efficace quand on fait les activités qui vont avec. En lycée, c’est plus dur!
  • Cette histoire d'îlot n'est qu'un leurre, une diversion pour éviter de parler des problèmes de fonds. Au même titre que "les maths pour les filles" ou d'autres inepties de ce genre. La gôche a trahi sur le plan social, il ne lui reste plus que le sociétal pour exister, et beaucoup de collègues de tomber dedans.

    On va continuer à envoyer notre petit pourcent d'ouvriers dans les grandes écoles, et les autres pourront aller travailler à l'usine...en îlot !!! X:-(
  • majax : parle-nous donc de ton expérience des îlots.
  • Majax a écrit:
    et les autres pourront aller travailler à l'usine

    Des usines il y en a de moins en moins. Pour écrire un truc comme ça tu dois avoir plus de 60 ans. B-)-
    Dans ma ville des usines il y en avait un certain nombre à la fin des années 70. Je pense qu'il n'en reste aucune aujourd'hui.
  • Oups, j'ai oublié d'ajouter "ou à pôle emploi" (en tout cas la team 1er degré est de sortie...)

    Pourtant c'est bien toi qui a parlé de gare de triage, ce qui signifie que je ne suis pas le seul à user de figure de style.
    Tu peux remplacer le mot "usine" par n'importe quel autre travail que jamais aucun des 1% (si si ils existent) n'osera occuper. Il me semble que c'est un fait et non une vue de l'esprit. Juan Branco en a parlé récemment bien mieux que je ne le fais chez Thinkerview.

    Concernant mon expérience des îlots sur deux ans (c'est peu ?), désolé je n'ai pas envie d'y mettre les formes, j'y ai vu :
    - beaucoup d'exécutants
    - très peu de complémentarité
    - beaucoup de bavardages et de temps de perdu (mais c'est surement ma faute !)
    - de l'inutilité dans beaucoup de situations

    J'y ai vu quelques avantages tout de même.Mais tant que je ne verrais pas en quoi cela atténuerait les inégalités sociales à l'entrée des grandes écoles (combat prioritaire?) je ne pourrais jamais considérer que les îlots sont la panacée universelle de l'enseignement, au même titre que d'autres façons d'enseigner qui n'existent que parce que faussement novatrices et surtout peu/moins coûteuses à l'État. Ceci étant dit, je fais comme je me sens le moins inutile.
  • Majax:

    Tu es allé dans le sous-sol de Thinkerview?
    J'aime beaucoup cette chaîne Youtube mais je choisis les interviews que j'ai envie d'entendre: ils interrogent tous les gens qui ont une (vague) exposition médiatique (et qui acceptent d'être interviewés). Il y a des trucs intéressants et moins intéressants, selon moi.
    Majax a écrit:
    Il me semble que c'est un fait et non une vue de l'esprit. Juan Branco en a parlé récemment bien mieux que je ne le fais chez Thinkerview.

    Je ne sais plus trop de quoi tu parles.

    L'école est moins un centre culturel qu'une gare de triage. Autrement pourquoi méthodiquement on donne des notes aux élèves et qu'on leur distribue des diplômes en fonction de leur notes?

    C'est un système qui permet de faire croire au plus grand nombre que les gens obtiennent ce qu'ils méritent.
  • majax : ok, je suis d'accord sur toute la ligne ! Ce n'est pas la panacée. Je l'ai fait seulement un an, j'aurais peut-être continué si j'étais resté en collège. Des collègues travaillent comme ça depuis quelques années, je les ai vus à l'oeuvre et je trouvais ça très intéressant, rôdé. En lycée, je ne suis pas mécontent d'être plus en frontal. Ca ne plait pas aux IPR mais bon...
  • Fin de partie : je croyais que tu voulais dire gare de triage au sens social. Concernant Thinkerview, je suis comme toi ; j'ai cliqué sur Branco que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam pour savoir pourquoi est-ce qu'on le voit partout sur Youtube en ce moment. Il me semble être quelqu'un de valeureux, qui s'est extirpé de la plus haute caste et qui en parle.
  • Majax a écrit:
    Fin de partie : je croyais que tu voulais dire gare de triage au sens social

    C'est bien ce que je voulais dire en effet.

    J'ai déjà écouté l'interview dont tu parles. C'est assez stupéfiant si la moitié de ce qu'il raconte est vrai.
  • Bonjour. En fait j'ai changé de fournisseurs d'accès internet trop souvent. Maintenant, j'espère avoir obtenu une solution plus pérenne en plaçant MégaMaths à l'adresse megamaths.fr. Cela permettra de laisser encore tous les documents anciens sur le site, et en proposer de nouveau. Super bonne journée à vous tous :)
  • Bonne nouvelle ;-)
  • ev a écrit:
    Je le dis pour la 357 877 ème fois sur ce Phôrüm (c'est-à-dire une fois de plus que Christophe) :
    ce n'est pas le contenu des programmes qui est en cause : depuis Pline l'Ancien (un IG pas commode, les vétérans du Phôrüm s'en souviennent peut-être) les profs se plaignent de devoir changer leurs cours des nouveaux programmes.

    C'est la qualité de l'enseignement qui fout le camp ma bonne dame, c'est-à-dire les exigences de la part des enseignants, des élèves, des parents, de la hiérarchie, etc.

    Mille mercis à toi !

    1) Le rapport de notre société au savoir a changé et donc, en particulier, le rapport aux mathématiques.
    2) Le rapport à l'école a changé (l'enfant est tellement au centre qu'il est devenu roi et le parent son meilleur soldat).
    3) Le rapport à l'état a changé (on respecte de moins en moins les personnels de la fonction publique).
    4) L'attractivité du métier d'enseignant est devenue quasi nulle.
    5) La conjonction des quatre premiers points fait un effet boule de neige que nous nous prenons en plein poire.

    Une solution envisageable (si on trouve que tout cela est un problème): un projet politique commun centré sur la connaissance et ayant pour applications plusieurs urgences: la maîtrise écologique de notre production agricole (et l'amélioration de l'alimentation), la maîtrise de notre numérique, la maîtrise de notre production industrielle et de notre énergie (incluant rénovation des habitats, recherche pour vivre avec moins de transports superflus et d'énergie sale).

    En effet, même si idéalement pour certains, l'école devrait se contenter de transmettre de la culture, il faut reconnaître que pour beaucoup de citoyens, il est attendu qu'elle permette à chacun de trouver une place dans la société.

    Un projet politique où chacun peut se trouver sa place redonne du sens aux apprentissages à ceux qui n'en voient plus. Ça ne se fait pas en 3 ans, c'est certain. Quand chacun comprend que l'école peut vraiment permettre de trouver sa place, de jouer un vrai rôle, et qu'un peu d'émulation et d'efforts peuvent permettre d'y trouver des postes vraiment intéressants et épanouissants; alors la machine est en route. Quand on peut se projeter, on sait pourquoi on fait des efforts. Il faut avouer qu'en ce moment, la projection est peu réjouissante et à l'école, il faut se l'avouer, tout le monde fait semblant mais tout le monde voit que c'est totalement cassé.
  • @ troisqua

    Le problème est plus profond que cela. Ce que tu décris est bien sûr vrai et il y a quelques leviers sur lesquels il est possible de jouer. (Malheureusement IL n'a aucune intention de jouer, IL s'accommode parfaitement de la situation actuelle.)

    Ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui, nous (pas tout le monde non plus) avons un accès quasi-instantané à la connaissance. Or cet accès est confondu (de bonne ou de mauvaise foi) avec la connaissance elle-même. Or une fois qu'on est en face de cette connaissance, il faut faire chair avec. Ce qui peut être long ou douloureux.

    Mais c'est une autre histoire. Ce fil est consacré à la réapparition du site megamaths.fr dont je me réjouis.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Troisqua a écrit:
    1) Le rapport de notre société au savoir a changé et donc, en particulier, le rapport aux mathématiques.
    Internet n'existait pas en 1972 (et je souscris aux propos d'Ev sur internet et la connaissance)
    Troisqua a écrit:
    2) Le rapport à l'école a changé (l'enfant est tellement au centre qu'il est devenu roi et le parent son meilleur soldat).
    3) Le rapport à l'état a changé (on respecte de moins en moins les personnels de la fonction publique).
    Au concept d'usager on est en train de substituer tout doucement le concept de client et comme tu le sais, le client est le roi. Par ailleurs, tous les individus qu'ils soient fonctionnaires ou non, ont le droit au respect a priori.
    Troisqua a écrit:
    4) L'attractivité du métier d'enseignant est devenue quasi nulle.
    Les enseignants continuent à être payés malgré tout. Et il y a quelques avantages encore à être enseignants de nos jours même si très certainement cette profession est différente de ce qu'elle était il y a cinquante ans.
    Troisqua a écrit:
    En effet, même si idéalement pour certains, l'école (..), il faut reconnaître que pour beaucoup de citoyens, il est attendu qu'elle permette à chacun de trouver une place dans la société.
    Tout le monde trouve une place dans la société même si, hélas, c'est une place dans une cellule de prison, ou sous un pont à Paris.
  • ev, tu dis "le problème est plus profond que cela". Certes mais c'est quoi pour toi "cela" ?

    "cela" (à mon sens) me paraît déjà pas mal: redonner au citoyen le goût d'apprendre, l'envie de maîtriser des domaines plus ou moins techniques via un projet commun qui souhaite impliquer un maximum de citoyens me semble être déjà une profonde ambition dans un pays comme le nôtre !

    Sinon, je te rejoins entièrement sur le fait que la disponibilité, voire la profusion de l'information a retiré de facto à l'école un certain pouvoir magique (la "détention" du savoir). Mais, comme tu le dis bien, rendre disponible l'information ne la rend pas pour autant intelligible. Et la rendre sur-disponible la rend peu désirable (à quoi bon résoudre un problème dont des dizaines de solutions sont déjà fournies quelque part sur la toile ?). Bref, le numérique a accentué la fracture qui existait déjà un peu entre ceux capables de s'emparer de cette information (ils sont en fait très très rares) et les autres. De plus, la profusion a aplani les informations (devant la profusion, tout se vaut pour les non avertis). Gerald Bronner parle de "dérégulation du marché de l'information". Je trouve l'expression particulièrement bien trouvée surtout dans le contexte de monétisation des données que nous vivons.

    Et s'il est vrai que le numérique a transformé radicalement notre société dès les années 2000 (en gros à l'arrivée de l'ADSL pour (presque) tous), on avait néanmoins déjà perdu chez beaucoup de citoyens la vision d'une école en mode "ascenseur social" et encore plus la vision "transmission de culture et savoir" (jugée de plus en plus souvent inutile par rapport à celle de gagner de l'argent).

    Pour étiqueter/résumer je dirais "société de consommation", "culture de l'individu", "communautarisation" et je les opposerais (sans ordre) à "projet commun", "vivre ensemble", "goût pour la culture et le partage des connaissances et savoirs faire".

    Donc quand j'entends que c'est la faute à titi ou bidul si "tout fout le camp" ou que c'est "parce qu'on enseigne pas les relations d'équivalence dès la 6ème", ça me semble tellement dérisoire et c'est pourquoi ton commentaire m'a fait du bien :)
  • Troisqua a écrit:
    Gerald Bronner parle de "dérégulation du marché de l'information". Je trouve l'expression particulièrement bien trouvée surtout dans le contexte de monétisation des données que nous vivons.

    Bronner n'utilise pas cette expression pour parler de l'économie du numérique.
    Il l'utilise pour indiquer qu'avant l'information était diffusée par des acteurs "institutionnels" et qu'il y avait donc des filtres à l'information (ne serait-ce que parce que les diffuseurs d'informations étaient en nombre restreint).
    Aujourd'hui avec l'apparition d'internet et des réseaux sociaux, tout le monde devient un diffuseur d'informations et il n'y a plus de filtres c'est ce qu'il veut dire quand il parle de "dérégulation du marché de l'information".
    Et il voit dans cette dérégulation une des raisons de l'accroissement du phénomène conspirationniste.
    Troisqua a écrit:
    on avait néanmoins déjà perdu chez beaucoup de citoyens la vision d'une école en mode "ascenseur social" et encore plus la vision "transmission de culture et savoir" (jugée de plus en plus souvent inutile par rapport à celle de gagner de l'argent).
    Un certain nombre de gens sur ce forum qui n'ont pas de mots assez forts pour qualifier ce qu'ils appellent <<la baisse du niveau>> ont en réalité comme seul souci de revaloriser les diplômes c'est à dire faire baisser le nombre de gens qui les obtiennent afin que ceux-ci valent plus chers sur le marché du travail (c'est à dire que ceux qui les possèdent puissent, en principe, négocier un meilleur salaire).
  • "Un certain nombre de gens sur ce forum qui n'ont pas de mots assez forts pour qualifier ce qu'ils appellent <<la baisse du niveau>> ont en réalité comme seul souci de revaloriser les diplômes c'est à dire faire baisser le nombre de gens qui les obtiennent afin que ceux-ci valent plus chers sur le marché du travail (c'est à dire que ceux qui les possèdent puissent, en principe, négocier un meilleur salaire)."

    c'est marrant ça, ils le font pour leurs enfants? , leurs cousins?
    C'est pas conspirationniste ton idée?
  • Beagle: C'est immoral ou illégal de penser qu'il faut accroître la sélection à l'école dans ce but?

    PS:
    Tu ne t'es jamais demandé ce que voulait dire l'expression qu'on entend souvent: le bac ne vaut plus rien?
    Je pense que cela veut dire ce que j'ai écrit plus haut.
  • La sélection se fait d'une façon avouée ou non avouée et alors bien plus perverse, m'enfin!

    Bon sinon un bon niveau pour les ingénieurs un bon niveau des chercheurs de tous les domaines c'est bon pour le progrès,
    et si ce ne sont pas les français qui sont bons,
    ben cela se passe ailleurs.

    Le problème étant, peut-on penser que les organisations non gouvernementales chinoises, les Kouchner chinois
    viendront nous déposer des sacs de riz dans 20 ou 30 ans.

    PS: au fait Gerald Bronner, tu sais s'il fait partie de l'état profond ou pas?
  • Beagle a écrit:
    La sélection se fait d'une façon avouée ou non avouée et alors bien plus perverse, m'enfin!
    Tu sais que généralement ce sont des cadres/patrons d'entreprises qui décident si tu vas avoir un emploi, ou pas et ils n'ont pas besoin de remplir un formulaire qui explique pourquoi ils ne vont pas t'embaucher si ta gueule ne leur revient pas et qu'ils ont décidé d'embaucher quelqu'un d'autre finalement. C'est ça que tu appelles "sélection perverse"? B-)

    Et, tu es aussi partisan qu'il ne faut jamais être hypocrite et toujours dire la vérité? B-)-
    Bronner a écrit:
    PS: au fait Gerald Bronner, tu sais s'il fait partie de l'état profond ou pas?
    Je ne te suis pas dans ce genre de délires. Par ailleurs, je pense que tu ne mets pas le même sens que moi dans l'expression "état profond".
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